Le Collège Noir

J’ai eu une expérience complètement inattendue samedi matin. J’ai reçu l’un des nombreux courriels de France TV, sans lesquels je deviendrais fou. (Plus que d’hab, quand même.) Et en passant par ses suggestions, ça m’a attiré l’œil :

Avec un tel sous-titre que « Complainte d’Auvergne », il me semblait que ceci a dû être un dessin animé français, pas doublé de l’étranger. (Mais oui, Castlevania : Nocturne existe, et cette série américaine a lieu à Paris pendant la Révolution Française. Pourtant, il y a de nombreuses raisons pour lesquelles on n’en parlera pas.)) J’ai donc passé à sa page sur France TV pour y jeter un œil.

Je ne savais pas que c’était adapté d’une série de BD, mais dès que j’ai commencé à regarder le premier épisode (il y en a 6, de 15 minutes chacun), j’ai su que je n’allais bouger nulle part.

Après le générique, le premier épisode commence en plein milieu d’une bataille. Des jeunes, habillés en tenues de guerriers, sont en train de se battre contre des créatures démoniaques :

Il semble que la bataille va mal, mais ils sont sauvés par l’attaque magique d’une compagne sorcière :

Mais c’est à exactement ce moment où il s’avère que c’est un conte et non pas la réalité de la série, car la fille l’interrompt pour se plaindre qu’elle soit en bikini :

Son ami qui tient le livre répond que c’est une tenue de guerrière magicienne, mais à ce point, tous les enfants commencent à se plaindre de leurs représentations dans le livre et exigent des changements. Le garçon avec le livre, qui est le dessinateur, les fait :

Un nouvel enfant arrive, Oussama. Il est accueilli par Léna, la directrice, qui se montre plutôt ennuyée mais le dirige à rejoindre les autres :

C’est ici où on apprend les prénoms inhabituels de tous les enfants : Ulysse, Krum, Mei, et Step. Étant jeunes, la blague prévisible sur le nom Oussama est mise en jeu, mais heureusement, une fois fait, on ne revient plus vers le sujet. Il s’avère qu’ils sont tous collégiens, et le bâtiment est un collège dans le Cantal, mais on est hors de l’année scolaire.

Au fait, quant au nom Ulysse, la BD et la série sont également réalisées par un M. Ulysse Malassagne. Une voix off au début du premier épisode nous dit que ce sont ses souvenirs d’enfance. Moi, je ne le crois pas…trop. J’aimerais bien croire que sa directrice n’était pas aussi paresseuse que Léna. En ce qui concerne les monstres, je le crois absolument.

Je ne veux rien divulgâcher, alors je vais juste présenter quelques autres personnages qu’ils vont rencontrer.

On voit brièvement « la vieille » quand les enfants sortent du collège pendant la première journée pour explorer. Elle parle en occitan, un signe que quelque chose ne va pas. (Je plaisante, mais le cadre de l’histoire et ses monstres est clairement auvergnat et certaines choses en sont tirées, notamment le « maluelh », de l’occitan pour « mauvais œil ».)

Ce personnage n’est pas appelé « le monstre », mais tout ce que je peux en dire serait un divulgâcheur alors je ne dis rien. Mais remarquez les similarités avec Gollum du Seigneur des Anneaux.

On voit encore et encore un certain genre de croix unique au Cantal, les « croix de peur ». Je ne les ai pas croisées en écrivant sur le département, mais je vous ai trouvé une bonne explication du site Cantal Passion.

Les carrefours ont toujours fait l’objet d’une attention particulière. Il y a, en effet, un symbolisme de la croisée des chemins, et souvent les carrefours provoquent ce que l’on nomme chez nous une « peur ». La croix fait donc office ici de talisman. Il ne faut pas négliger pour autant un rôle plus prosaïque d’indicateur : quand le croisement est sous la neige, la croix continue d’indiquer sa position.

Enfin, un certain nombre de croix de chemin sont aussi des croix sur la voie des morts. De la maison du défunt à l’église paroissiale, le convoi funéraire s’arrêtait à toutes les croix et l’on récitait quelques prières appropriées.

Les Croix du Cantal

Le croque-mitaine n’est pas uniquement cantalien, mais son nom particulier de « Babau » vient de l’occitan, où selon le lien ci-dessus, ça veut dire soit une petite insecte soit un dragon qui mange des hommes. Puisqu’il y a beaucoup d’amis des chats ici, j’ajoute que l’on considère « mitaine » d’être venu de « mite », le Vieux Français pour un chat. Ici c’est un monstre venu en direct des films de Hayao Miyazaki, surtout Le Voyage de Chihiro (je pense à ce personnage).

Et vu que je parle de Miyazaki, le blaireau qui parle aurait pu en venir aussi :

La série se termine sur une note de suspense, bien que son histoire principale trouve sa fin. J’espère fortement qu’il y aura une suite, je lirai certainement les BD d’où elle vient, et je la recommande à tous les âges sans hésiter (sauf les moins de 10, comme dit la première capture d’écran). Encore une fois, je me trouve reconnaissant à la France pour ce cadeau complètement inattendu.

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