Le fion vendéen

Je savais depuis début octobre que ce serait mon dessert vendéen. J’avais envoyé une photo de mon flan pâtissier à mon amie F, et elle avait deviné que c’était un fion. C’était assez d’un indice pour moi ! (Au fait, j’espérais que ce genre de truc m’arriverait plus souvent, où les habitants des départements à venir me donneraient des idées.) Alors nous voilà ; voici le fion vendéen :

La véritable recette exige un moule que je n’ai pas, alors on parlera des changements à faire. Allons le préparer !

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Je découvre Grand Corps Malade

On continue maintenant le Projet 30 Ans de Taratata avec Grand Corps Malade, qui jouait sur scène avec Véronique Sanson, Marc Lavoine, et Vianney. Je l’ai oublié et sauté au prochain numéro ; je n’avais pas commencé mes recherches et ce n’est pas un commentaire sur lui (le temps que vous finissiez ce billet, vous ne me croirez pas, mais je vous jure que c’est la vérité). Pour vous rappeler, voici un extrait de leur performance sur Taratata.

Grand Corps Malade, Photo par Carcharoth, CC BY-SA 3.0

Je dois ajouter que ce nom m’a frappé de la façon la plus bizarre en 2020 quand j’ai découvert NRJ et la radio française. Il y avait tout genre de nom inconnu — Vitaa et Slimane, Maître Gims, Aya Nakamura, Jul — mais ceci voulait dire quelque chose, et la signification était déroutante.

Grand Corps Malade n’est que le nom de scène de Fabien Marsaud, né en 1977 au Blanc-Mesnil. Il s’est lancé dans les métiers artistiques en tant que « slameur », écrivain d’un genre de poésie déclamé à haute voix dans des cafés prétentieux (oui, ce truc est bien connu chez moi). La poésie dite « slam » se concerne principalement avec le rythme, tout comme en anglais, mais en version française, elle ajoute du verlan, et d’autres formes d’argot. Quant au nom de scène, en 1997, il a eu un accident dans une piscine, qui l’a laissé paralysé pendant un certain temps (il peut maintenant marcher, mais je ne sais pas à quel point il se considère « guéri »).

En 2006, M. Malade (je vais être tout New York Times avec ça ; s’ils peuvent écrire « Mr. Loaf » pour parler du musicien dit « Meat Loaf », moi aussi) sort son premier album Midi 20. Le premier single est « 6ème sens » :

Je ne sais pas que dire. La musique est assez agréable, mais n’a rien à voir avec les paroles, un poème déclamé. Je me sens complètement incapable de le juger, car je ne suis pas bien sensible à quel est un bon poème en français. En ce qui concerne sa voix, j’ai l’impression d’entendre Arnold Schwarzenegger parler, mais en français. Après avoir vérifié le morceau du titre et Paroles du bout du monde, je considère que cet album est simplement au-delà de mes compétences. L’album lui vaut deux Victoires ; la faute est évidemment à moi.

En 2008, il sort son deuxième album, Enfant de la ville. J’ai commencé avec « Du côté chance », qui se révèle légèrement plus mélodique que le premier album :

J’ai aussi essayé Le blues de l’instituteur et Comme une évidence. La musique derrière lui reste agréable, mais ce ne sont pas des chansons. C’est plutôt pour mettre la scène pour ses poèmes.

En 2010, M. Malade sort son 3ème album, dit avec un certain sens de l’humour, 3ème temps. J’ai vu dans la liste de morceaux un duo avec Charles Aznavour, Tu es donc j’apprends. M. Malade recite son texte en alternance avec M. Aznavour. L’effet est intéressant, mais il ne chante toujours pas :

J’ai aussi écouté À Montréal, car j’y serai assez bientôt, et Roméo kiffe Juliette, car c’était un tube dans les classements. Mais avec ça, ça fait 3 albums et même pas une piste qui fait partie de ce que je comprends par l’expression « chanson française ».

J’ai donc décidé à sauter à son album Mesdames, sorti en 2020, une collection de duos avec de telles chanteuses que Véronique Sanson et Suzane. Évidemment, dès que j’ai vu le nom de Mme Sanson, j’allais commencer par cette porte, intitulée Une sœur :

Véronique Sanson reste tout ce à quoi je m’attends, mais dès que j’entends M. Malade, c’est comme si elle s’est fait interrompre par le Terminator T-800. À ce point, j’ai décidé que j’avais été aussi juste que l’on pouvait le souhaiter, et j’ai terminé mes recherches. Le truc de ouf, c’est que si on l’écoute attentivement dans l’extrait de Taratata, il pourrait être chanteur, mais ce n’est pas comment il s’exprime.

Je comprends que M. Malade soutient l’association Sourire à la vie, qui vient en aide aux enfants malades, et a rendu hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo. Je suis admiratif de tous tels efforts, et n’ai aucune envie de le critiquer. Mais son art n’est pas ma tasse de thé.

Ma note : Aucune. C’est la mauvaise échelle.

Le dernier concert de La Fille

Ce soir, j’ai assisté au dernier concert de La Fille à son collège. Je crois que j’ai mentionné avant qu’elle joue de la flûte depuis son arrivée au collège, mais j’ai du mal à trouver les preuves. Alors oui, elle est flûtiste, et à ce point, pas mal. Elle fera certainement partie de l’orchestre à son lycée cet automne.

Flûte, Photo par Petar Milošević, CC BY-SA 4.0

Après le concert, j’ai dû reserver les billets d’avion et l’hôtel pour notre voyage à Montréal, car j’ai dû transmettre les infos à Son Altesse d’ici samedi ou risque de perdre mes vacances. (Les délais de ce que j’appelle le Traité d’Anguille-sous-Roche sont respectés sans pitié.) C’est fini. Tout ça, c’est-à-dire que je n’étais pas en cuisine ce soir pour finir mon dessert vendéen, encore.

(Pour les nouveaux abonnés, Anguille-sous-Roche est le village où habite mon ex. Comme toujours, je choisis des noms par hasard afin de préserver la confidentialité des autres.)

Au fait, je contacterai ceux qui me connaissent au Québec directement, mais je ne publie jamais mes dates de vacances à l’avance au cas où un cambrioleur intéressé tombe sur mon blog. Je doute que ça arrive, mais pourquoi chercher des problèmes ?

Alors, je vais vous parler brièvement du concert et vous partager un enregistrement. Le thème du soir était « Héros et Méchants », et il y avait des performances par 5 groupes différentes, selon leurs niveaux et instruments. La Fille fait partie de l’orchestre avancé, réservé aux cordes et aux instruments à bois qui ont au moins deux ans d’expérience et réussissent une audition. Naturellement, ce groupe a joué à la fin, pour que nous les parents ne puissions pas quitter la pièce avant la performance des débutants en cordes. Il me semble que des traités ont été signés dans une ville suisse pour interdire exactement ça.

La grande majorité des morceaux sont tirées du catalogue de D’Isigny ; c’est-à-dire Marvel et Star Wars. Il y avait de la musique des Avengers et des Pirates des Caraïbes. Mais je vous partage le tout dernier morceau de la soirée, un pot-pourri de musique du film La Revanche des Sith :

La sauce américaine à la sauce américaine

Mon dessert vendéen n’étant pas encore prêt, je vais plutôt prendre l’opportunité pour me plaindre de mes con-citoyens.

Au fait, d’où mon habitude d’écrire « concitoyens » avec un trait d’union ? Ça vient de Dilbert pendant les années 90. L’auteur Scott Adams écrivait un bulletin par courriel dans la voix de Dogbert, le chien hyper-manipulateur de la BD. Dans ce bulletin, Dogbert avait l’habitude de dire « cow-orkers » pour insulter ses collègues. En anglais, on dit « colleague » pour collègue, mais aussi « coworker ». Mais « cow » veut dire vache, d’où son insulte. Je garde ce jeu de mots dans la tête depuis 30 ans déjà, alors quand j’ai découvert « concitoyen », j’étais prêt.

J’étais chez Miguel’s Jr. pour dîner ce soir. J’y mange trop souvent car c’est pas cher, mais la qualité est moyenne ; c’est donc un bon rapport qualité prix, à ne pas confondre avec bon. Dit autrement, si mon amie rouennaise me rendait visite, je ne l’y inviterais jamais car elle connaît la bonne cuisine mexicaine. Mais il y en a pire.

De la sauce piquante, Photo par moi

Dans la cuisine mexicaine américanisée, la sauce piquante, dit soit « salsa » soit « hot sauce » selon le point auquel le resto veut faire semblant d’être authentique, joue dans le rôle du ketchup. Alors quand on commande un plat, le caissier va toujours demander « With hot sauce? » (Avec de la sauce piquante ?). Pour moi, la réponse est toujours « Non ». Heureusement, le caissier chez Miguel’s fait attention. Voici mon ticket ; je souligne la partie importante en jaune :

Ça dit « pas de sauce », d’accord. Alors, on appelle le numéro 58, j’arrive au comptoir et le type me dit « Tu veux soit de la rouge soit de la verte ? » Perplexe, je réponds « Rouge ou verte quoi ? » et il me dit dans une voix réservée aux parents d’enfants de trois ans, « Sauce piquante. Rouge ou verte ? »

Je lui montre l’autocollant sur la boîte avec ma quesadilla, car je sais déjà qu’il sera là :

« Justin », vous me dites, « c’est vraiment pas grand-chose. Juste à cause du fait que le type gagne 20 $/heure, vous pensez qu’il devrait faire attention ? » Je sais, d’accord, mais mon vrai sujet, c’est qu’aux États-Unis, on préférerait mourir que respecter les commandes du client à cet égard. Je vais vous raconter des histoires.

Une fois, j’étais chez The Cheesecake Factory, anciennement ma chaîne préférée, où malgré le nom, j’aimais commander des salades. Comme partout aux États-Unis, ils préparent leurs salades avec des quantités énormes des sauces pour salades, en général à base de crème : la « 1000 Island », la « Ranch », etc. Je déteste tout genre de vinaigrette, autant pour les goûts que les calories, alors je commande toujours mes salades sans vinaigrette ni autre sauce.

Mais cette fois, le gérant est venu à ma table pour me demander, « Es-tu sûr que tu ne veux pas de vinaigrette ? » Je lui ai répondu « Ben oui. Si j’avais dit que je ne voulais pas de tomates, serais-tu ici pour me dire que ma commande a un problème ? » « Bien sûr que non, mais il nous faut vérifier quand le client dit qu’il ne veut pas de vinaigrette. » « Bof, c’est un ingrédient comme tous les autres. Je n’en veux pas. »

Une autre fois, dans un autre resto, l’aide-serveur m’a apporté ma salade en me disant « J’ai de bonnes nouvelles ! Ils ont fait une erreur avec ta salade, mais je l’ai corrigée avant de te l’apporter ! » Il avait versé de la vinaigrette partout sur ma salade.

À presque chaque fois où je commande une salade dans un resto rapide, si je dis « Pas de vinaigrette », ils me donneront quand même un paquet de vinaigrette pour aller avec. Je n’en veux pas. Mais pour la grande majorité des américains, il est impossible que l’on veuille n’importe quel plat sans sauce, et habituellement au point d’y noyer.

C’est en fait une des plus grosses erreurs des européens en nous analysant. Vous pensez que c’est juste du ketchup. Mais en réalité, on n’est pas aussi accros au ketchup que ça. La vérité, c’est que nous sommes comme ça avec toutes les sauces.

Vacances

Quand je planifie des vacances, j’ai deux façons de le faire — complètement en secret, ou stressé. Peut-être que vous vous souvenez de mes vacances en 2021 — pendant une semaine dans le Massachusetts en famille, j’étais si stressé que j’ai acheté un billet d’avion pour la France avant même de rentrer chez moi. Mais ces dernières vacances ont été planifiées sans dire un mot à personne — en anglais. J’ai beaucoup écrit ici, mais j’ai tout caché à quelqu’une — qui que ce soit — qui m’empêchait de voyager à l’étranger.

Montréal, Photo par Marc-Olivier Jodoin, Domaine public

Puis en 2022, j’ai planifié les vacances d’une seule nuit en France, encore une fois, en secret. Cette année-là, je suis allé à la Nouvelle-Orléans avec mon père et La Fille, et disons juste qu’il ne faut pas que je raconte l’histoire derrière ce choix, mais comme toutes les vacances en famille, c’était stressant. Pour autant que j’ai aimé aller en France en 2023, il y avait encore plein d’arguments dans les coulisses.

D’où la stresse ? Je vous le dirai très franchement. J’ai la joie d’avoir le seul et unique petit-enfant de mes parents, alors chaque printemps est un long numéro de chant et de danse genre « Tu ne vas pas nous priver de notre petite-fille, n’est-ce pas ? ». Si vous me demandez, « Mais comment est-il arrivé que votre mère n’était pas là pendant les deux dernières vacances ? », je ne peux pas répondre. Sachez juste que c’est une autre jolie source de stresse.

Cet été, il y a une contrainte qui ajoute encore plus de pression. Mes vacances doivent se passer en juin car La Fille va suivre un cours de géométrie en juillet afin de se lancer dans un cours plus avancé à l’automne. Je dois dire mes plans à mon ex au moins 30 jours à l’avance à chaque fois où je veux sortir de Californie du Sud avec La Fille, alors ma date limite approche.

C’est comme ça qu’il est arrivé hier, après un mois de négociations avec mes parents, que nous allons passer une semaine à Montréal. Cette année, je dois finir le voyage en 7 jours, car mon ex a ses propres contraintes, et si elle ne peut pas passer plus de 7 jours en vacances, moi non plus. Je m’attendais à un voyage soit à New York soit à Washington D.C., mais avec toute la violence aux universités, ils ne veulent pas prendre le risque.

Nous n’avons rien planifié quant à un itinéraire à ce point. Mais je suis obligé de donner des infos de vols d’ici samedi à mon ex ou perdre mes vacances avec ma fille pour l’année.

Évidemment, je ne me plaindrai pas du tout d’une semaine dans un endroit francophone. Et peut-être même quelque part où personne ne passera à l’anglais si je m’adresse à eux en français. Mais…comprenez-vous maintenant pourquoi je préfère faire mes plans en secret ?

Le gâteau d’anniversaire fraise-citron d’après Péla

On va maintenant parler plus du gâteau que j’ai fait pour la fête d’anniversaire de La Fille hier. Comme je vous ai dit hier, c’était recouvert avec des bonbons Starburst suite à une demande de ma fille, qui ne les a pas pu mangé pendant deux ans à cause de son appareil dentaire :

La recette est d’après le gâteau au citron et à la fraise publié par Péla en mars, mais il me manque ses talents en tant que décoratrice dans les meilleures circonstances, et je doute qu’elle travaille jamais avec de tels bonbons. (Des Kinder, bien sûr, mais genre Carambar ? Jamais.) Je vais vous partager la recette avec mes changements pour la taille et quelques remarques sur les difficultés de le fabriquer à grand format. Allons-y !

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Saison 3, Épisode 8 — Ma semaine mexicaine

Sur une échelle de « Fille-à-papa » jusqu’à Chloé Bourgeois, à quel point est La Fille gâtée ?

Le gâteau, fait maison bien sûr, est en fait une recette de Péla, son gâteau au citron et à la fraise. Mais où Péla a dessiné de jolies fleurs avec une poche à douille, je l’ai décoré avec des bonbons « Starburst », avec une consistance très similaire aux Carambars – donc interdits pendant un cours de traitement avec un appareil dentaire. Elle a 14 ans, d’où les nombres. Au milieu, j’ai fait une Triforce de la série The Legend of Zelda. Elle m’avait demandé de lui faire un gâteau aux Starbursts littéralement la veille de la publication de la recette de Péla, et les goûts de Starburst comprennent le citron et la fraise, alors c’était le choix évident. On en parlera plus demain.

Peut-être que vous avez du mal à lire la boîte en arrière-plan à droite. Laissez-moi vous aider :

HAHAHAHA, je suis si prévisible !

En fait, c’est juste afin de la vendre également au Canada qu’ici. Voici l’autre côté :

Cependant, avouez-le : il vous semblait probable que j’achèterais des couverts juste à cause d’être étiquetés en français.

Au fait, chaque invitée est rentrée avec un sac contenant deux choses en cadeau : une poignée de Starbursts, et 6 macarons au chocolat, faits ce même matin. Que j’aie eu du travail ! (Oui, je regrette les petits pics ; le niveau attendu ici est très haut. Mais je n’avais plus le temps.)

Vous avez vu les mogettes, le préfou et le chili colorado ici cette semaine ; il y avait ainsi ces macarons et les orejitas, mon dessert mexicain raté. Et mon dessert vendéen raté. Je ne veux plus voir l’intérieur de ma cuisine. L’épisode cette semaine est hyper-court car je n’avais plus rien.

Je viens d’apprendre un nouveau mot en anglais. Mais le comment de l’affaire mérite d’être partagé. J’ai vu cette photo sur Facebook :

Source

Et je me suis dit, « Je n’ai jamais vu ce « soupirail ». Quel est le bon mot en anglais ? » C’est « cellar window », la fenêtre pour une cave. Il n’y a pas de caves en Californie du Sud. Peut-être que ce truc existe à Napa, en Californie du Nord, avec tout le vin. Mais aucune maison ici n’est construite de cette façon, car quand on vit dans l’espoir la peur que sa maison ne s’effondre pendant un tremblement de terre, on ne tente pas le sort en y creusant un trou.

Au fait, avez-vous entendu parler du jeu Wordle ? Il y a des versions en français, dont celle-ci chez 20 Minutes. Je me lance toujours avec « adieu » car ça épuise 4/5 des voyelles en anglais. Mais j’étais surpris quand il a accepté un autre mot français cette semaine ! Parle-t-on toujours l’anglais aux États-Unis ?

Dernière chose — peut-être que vous aviez aussi remarqué la perte de la fonction « copier » dans WordPress pour les liens ? On cliquait « partager », puis « copier », et au lieu de copier juste une adresse, il y avait tout à coup un mur de texte pour aller avec ? Grâce à moi, à partir de la version 24,7, il y a un nouveau choix dans le menu :

L’échange de courriels entre moi et les ingénieurs chez Automattic n’était pas gentil — j’ai dû leur envoyer un tas de captures d’écran — mais ils étaient gênés à se rendre compte qu’ils avaient cassé l’une des plus vieilles fonctions de l’appli. Le nouveau « copy link » restaure l’ancienne fonctionnalité ; j’ai reçu un courriel d’eux samedi pour me remercier. De rien.

Notre blague cette semaine traite des prénoms. Nos articles sont :

Il n’y a pas de gros-titres satiriques cette semaine.

Sur le blog, il y a aussi C’est le 1er, version mai 2024, ma revue mensuelle de mes blogs préférés, Mon dîner vendéen, le préfou et la chorba d’agneau à la mogette de Vendée, ON ME COMPREND, sur une humoriste qui raconte des expériences qui me sont familières, et Le chili colorado, mon hommage annuel à la cuisine mexicaine tous les 5 mai, à l’honneur de mon amie qui s’y est expatriée.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Le chili colorado

C’est encore une fois le 5 mai, alors le temps pour mon dîner mexicain annuel à l’honneur de mon amie rouennaise (2022 — tacos, 2023 — birria). Cette fois, je vous partagerai mon plat mexicain préféré — de loin. Je le mange presque chaque semaine dans mon resto mexicain préféré, Rodrigo’s, où je suis si bien connu qu’ils ne me donnent plus une carte. C’est le chili colorado :

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Pour répondre à votre question, le nom n’a rien à voir avec notre état de Colorado ; le chili colorado vient de Chihuahua au Mexique. En espagnol, colorado veut dire « rougeâtre », et la sauce pour ce plat est bien rouge grâce aux piments secs que l’on va utiliser. Et pour répondre à votre autre question, d’habitude on le mange avec des tortillas, du riz à la mexicaine et des charros (haricots noirs). J’allais le présenter avec un dessert mexicain, que j’avais préparé en même temps, mais il n’est pas bien allé.

Ce plat a besoin de 3 ingrédients que vous allez avoir du mal à trouver en France, tous des piments secs. Des trois, le piment dit soit « ancho » ou « pasilla » est mon préféré — il a un goût similaire au piment d’Espelette une fois asséché. J’ai montré des photos à un ami qui connaît très peu la cuisine mexicaine et il m’a demandé si c’était hyper-épicé. En fait, ce n’est pas du tout le cas — mes goûts à cet égard sont identiques aux ceux du Français moyen, et je ne le mangerais pas si c’était plus épicé que notre thon à la basquaise.

Un renseignement amusant avant de nous lancer ? J’ai découvert ce plat pour la première fois chez Disneyland, pas au Vieux San Diego ou le quartier dit « East LA » (l’Est de Los Angeles). Mais après ça, je le cherche partout.

Ma recette vient du site Latino Foodie (lien en anglais). Je l’ai coupé largement par deux, mais la quantité de bouillon par seulement 1/4. Dans une cocotte de 6,75 L, impossible de tout couvrir avec moins de liquide.

Les ingrédients pour le chili colorado (2 personnes) :

  • 4 piments secs « californien »
  • 2 piments secs « ancho »
  • 3 piments secs « árbol »
  • 1 oignon, coupé en quarts
  • 750 ml de bouillon de bœuf
  • 3 gousses d’ail
  • 1/4 cuillère à café de cumin en poudre
  • 1/4 cuillère à café d’origan
  • De l’huile d’olive
  • 500-600 grammes de paleron coupé en dès
  • 1 1/2 cuillères à soupe de farine
  • 2 feuilles de laurier

Les instructions pour le chili colorado :

  1. D’abord, retirer les pépins et les tiges des piments californiens et anchos ainsi que les tiges des árbols. Faire le tout avec des ciseaux en coupant dans le sens de la longueur.
  1. Mettre les piments dans une grande casserole avec les morceaux d’oignon. Couvrir le tout avec de l’eau froide et porter à ébullition.
  1. Une fois bouillante, éteindre le feu, couvrir la casserole et laisser mijoter pendant 20 minutes.
  2. Égoutter les piments et les mettre dans le bol d’un robot cuisinier avec 250 mL de bouillon de bœuf, les gousses d’ail, le cumin, et l’origan. Faire une purée.
  1. Tamiser la sauce sur un grand saladier. Appuyer sur les solides avec une cuillère pour extraire un maximum de liquide. Jeter les solides.
  1. Saler et poivrer les dès de paleron — j’ai utilisé du gros sel de Camargue.
  1. Faire chauffer l’huile d’olive dans une cocotte.
  2. Y ajouter le paleron et la farine. Remuer puis faire revenir pendant 4-5 minutes.
  1. Ajouter la sauce de la 4e étape, 500 mL de bouillon de bœuf et les feuilles de laurier. Porter à ébullition puis baisser le feu à moyen-doux.
  1. Laisser mijoter et réduire pendant 1 heure (les photos montrent 1/2 heure, puis la fin). Jeter les feuilles de laurier, saler et poivrer selon vos goûts, puis servir. Buen provecho !
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ON ME COMPREND

Il y a des mois, on a parlé de Loïc Suberville, qui fait des vidéos très drôles sur les bêtises des langues française, espagnole et anglaise. Puisque personne n’a des idées originales sur Internet, il y a maintenant beaucoup de monde qui le copient. Mais il y a de bonnes copies et de mauvaises. Aujourd’hui ([Parce qu’il n’a pas eu de temps pour refaire son dessert vendéen. J’ai tout vu. — M. Descarottes]), on va parler de la meilleure.

Elle s’appelle Roya Fox, et il me semble qu’elle est américaine. Je l’ai découverte il y a des semaines quand cette vidéo est devenue virale comme disent les Internautes. C’est en anglais, mais elle le parle comme si l’anglais était une traduction hyper-littérale du français. Le titre se traduit comme « Si les Américains parlaient comme les Français » :

Franchement, j’ai dû mettre à côté tout ce qu’elle dit quelque part en 2020. Par exemple, si on dit littéralement les traductions de « À tes souhaits » et « À tes amours » après les tousses des autres, elles ont l’air dingues en anglais. Naturellement, aux États-Unis, on parle allemand quand ça arrive : après « bless you » (littéralement, « bénis-toi »), le truc le plus commun à dire est « Gesundheit », ce qui veut dire « bonne santé ».

Beaucoup de bilingues lui ont dit dans les commentaires, « Ben, il te faut faire la même chose à l’envers », et elle a fait exactement ça. C’est tout en français, une traduction hyper-littérale de grosso modo la même conversation qu’avant :

J’espère que vous serez d’accord que le tout est bien ridicule, mais que vous pouvez quand même comprendre ce qu’elle dit d’une certaine façon.

Mais elle a fait une autre vidéo, moins vue que les deux premières, qui explique parfaitement tout ce que je veux dire dans mes posts annuels pour me plaindre de l’anglais partout en France (2021, 2022, 2023). Cette dernière est exactement chaque conversation que j’ai eue avec un serveur ou une vendeuse, que ce soit à Paris ou dans un aire d’autoroute quelque part en Normandie :

Partagez cette dernière partout, jusqu’à ce que tous vos compatriotes comprennent à quel point c’est É-NER-VANT. Mais enfin, on comprend !

Mexican Radio

J’étais censé publier mon dessert vendéen aujourd’hui. Mais vous savez quelle est la meilleure chose quand quelque chose va mal avec une pâte ? Si vous avez fait un lot assez gros pour essayer une deuxième fois, le reste souffrira des mêmes défauts. Je ne comprends pas du tout ce qui s’est passé, mais maintenant, j’ai une petite crise avec toutes les autres choses que je dois cuisiner d’ici dimanche. Super. Ce n’est pas comme si j’ai autre chose à faire.

De toute façon, n’ayant pas été préparé pour cette éventualité, je vais remplir une promesse que j’ai fait en décembre chez Juliette. Elle avait écrit sur une chanson par le groupe américain Wall of Voodoo, mieux — entièrement ? — connu pour un coup étonnant, Mexican Radio. Le voilà :

J’avais dit que j’avais une histoire liée au chanteur, M. Stan Ridgway. Il ne s’implique pas directement à l’histoire, mais je la raconte quand même.

L’année dernière, je vous ai fait une balade autour du village de Claremont, où je suis allé à l’université. On dit un village ici, mais la population à l’époque avait déjà dépassé 32 000 habitants (lien en anglais). C’est plus grand que les préfectures de la Creuse, l’Aveyron, ou le Lot. Et dans ce village, jusqu’en juin 2022, on trouvait un magasin de disques, Rhino Records. J’ai pris une photo à l’époque, mais je ne l’avais pas partagée car il était déjà définitivement fermé. Voilà :

Quand j’étais là dans les années 90, on achetait toujours des CD et même des K7. Et je vous dirai que La Fille a toujours dans sa chambre exactement le même stéréo que j’avais à l’époque, qui pouvait jouer 2 cassettes ainsi que 6+1 CDs (vous aviez oublié ce genre de lecteur, non ?). Je prendrais une photo, mais elle est déjà au lit pendant que j’écris.

Pour la Saint-Valentin l’année dernière, je vous ai raconté l’histoire du grand amour de ma vie, qui n’était pas du tout mon ex-femme. Dana et moi avions l’habitude de prendre des balades de la fac jusqu’au cœur du village, où Rhino Records se trouvait. Même après la catastrophe de la Saint-Valentin, on y est allés ensemble une dernière fois, avec deux autres amies mutuelles, peu avant son départ.

Dans le magasin, une de nos autres amies a eu une idée, venue de nulle part. Pour un souvenir à partager, pourquoi ne pas s’acheter des cassettes d’artistes inconnus à l’autre ? Je ne me souviens pas de ce que je lui ai acheté. Mais elle m’a acheté Mosquitos, par Stan Ridgway :

©️Geffen Records, tous droits réservés

N’ayant jamais été très au courant de qui faisait partie des groupes que j’ai entendus à la radio pendant les années 80, je ne savais pas jusqu’en 2020 qu’il était le chanteur de Wall of Voodoo. En fait, je l’ai découvert juste avant de me lancer en français ; j’avais entendu « Mexican Radio » quelque part, l’avais recherchée sur Google, et c’était comment j’ai découvert la connexion.

Je me demande parfois si c’était une sorte de message, une façon de me dire qu’il ne restait plus rien à savoir de cette vie et que c’était bien le temps de en trouver une autre.