On continue maintenant le Tour avec le 68, le Haut-Rhin. C’est le département le vingt-neuvième plus peuplé et les habitants se nomment haut-rhinois. C’est notre neuvième séjour dans le Grand Est, dont le deuxième de suite.
Après la Corse, le Haut-Rhin est la deuxième circonscription qui ne fait pas complètement partie de l’Hexagone. « Mais Justin », vous me dites, « qu’est-ce que vous dites ? » Alors, vous ne le saviez pas ? La préfecture, Colmar, se trouve en Malaisie ! Suis-je dingue ? ([C’est la mauvaise ponctuation — Mon ex]) VOICI LA PREUVE :

En fait, c’est Colmar Tropicale, une station balnéaire construite après que l’ancien premier ministre, Mahathir Mohamed, avait visité le vrai Colmar. Il était aussi impressionné qu’il a dit à son ami, le promoteur Vincent Tan, de construire une réplique dans leur pays. Tel est le pouvoir du Coup de Foudre.
Vous seriez surpris, mais je ne garde pas cette pépite depuis longtemps. J’ai découvert cet endroit juste à temps grâce au groupe Everything French. De toute façon, revenons à nos saucisses.
On commencera au nord du département, dans le village de Riquewihr (3 étoiles Michelin). Il n’y a qu’environ 1 000 habitants ; pourtant, c’est un incontournable de l’architecture alsacienne. Mais attention, on est là pour prendre la balade, et n’a pas le droit d’entrer dans les maisons. C’est pour ça que les sites individuels ne sont largement pas étoilés. Parmi les sites remarquables, on passe par la Place des Trois-Églises et le Dolder (1 étoile), une porte défensive du XIIIe siècle qui abrite de nos jours un musée du village.


On continue le long de la Route des Vins d’Alsace (3 étoiles), vers Colmar. Il y a 15 styles de vins dans la région, labellisés en 51 Grands Crus, et c’est au-delà de mes compétences de vous recommander où arrêter. Mais vous avez les bons liens pour commencer ! On passe par de tels villages que Kayserberg et Ribeauville ; consultez le Chat Voyageur pour plein de belles photos.
À Colmar, on trouve plein de richesses. La bibliothèque municipale est réputée d’avoir l’une de 4 copies d’un manuscrit de 1500 sur le vrai Dracula, le prince Vlad Tepes de Moldavie. Mais j’ai recherché sur leur site sans succès. Peu importe. On commence au Musée Unterlinden (3 étoiles), dans un ancien couvent dominicain, surtout pour voir le Retable d’Issenheim, polyptique du XVIe siècle qui traite des vies du Christ et de Saint-Antoine. À côté, l’Église des Dominicains (1 étoile) abrite la Vierge au Buisson de roses, œuvre d’art du XVe siècle. J’ai toujours une grande faiblesse pour les canaux, et Colmar ne déçoit pas avec sa Petite Venise (1 étoile) ; surtout ne ratez pas la vue du Quai de la Poissonnerie (1 étoile). La Ville ancienne (2 étoiles) abrite plein de trésors architecturaux, dont l’Ancienne Douane (1 étoile), le Musée Bartholdi (1 étoile), et la Maison Pfister (2 étoiles), de 1537. Rappelez-vous que M. Bartholdi était le sculpteur de la Statue de la Liberté, et il y a de nombreux exemples partout en France (Colmar, Île aux Cygnes, Nice) ainsi qu’une petite copie à New-York.




Ne ratez pas non plus les explorations du Chat Voyageur à Colmar.
On continue vers le sud, à Mulhouse. Je me suis gravement trompé de la prononciation, en pensant que ce serait selon la façon allemande, pas quelque chose qui rime avec Toulouse. En fait, la ville se nomme Mulhausen en allemand, alors pas si gravement trompé. De toute façon, on commence au Musée historique (2 étoiles), dans l’ancien Hôtel de Ville (2 étoiles) du XVIe siècle, avec des collections qui traitent de l’archéologie, les traditions populaires, et d’autres sujets mulhousiens. Ne ratez pas le Temple Saint-Étienne (1 étoile), le plus haut temple protestant de France, qui conserve des vitraux du XIVe siècle d’une ancienne église. Quelque chose de différent, la Cité de l’Automobile (3 étoiles) montre 430 voitures de la collection de Fritz Schlumpf, dont des Bugatti et même une voiture à vapeur Serpollet ! Finalement, la Cité du Train (3 étoiles) est le plus grand musée de son genre en Europe, et raconte l’histoire des chemins de fer, des locomotives à vapeur jusqu’au TGV, organisée par quais. Si vous aimez la SNCF — toujours le son de mes SMS — autant que moi, un incontournable.




([Ici Descarottes. Ne quittez pas Mulhouse sans visiter le bâtiment le plus important en France, le nouveau magasin de l’Association Cœur paysan. La statue la plus importante de toute l’histoire d’art est à l’extérieur. Mais nous n’avons pas le droit aux photos au lien. — M. Descarottes])
En dehors de Mulhouse, on trouve aussi le Parc du Petit Prince (1 étoile), consacré à l’œuvre d’Antoine Saint-Exupéry et aux attractions qui font vomir votre hôte, telles qu’une montgolfière, des montagnes russes, et des chaises volantes. J’adore tellement avoir les pieds sur terre. Après Mulhouse, il faut que l’on passe par le village de Buschwiller. Rien de spécial à voir, mais entre ici et Saint-Justin, ce sont mes deux villages préférés selon leurs noms. On finit à Thann pour voir la Collégiale Saint-Thiébault (2 étoiles), une église gothique du XVe siècle, avec des stalles en chêne qui viennent de cette époque.


Qui sont les personnages les plus connus du Haut-Rhin ? Le français le plus important de l’histoire, le saint patron des macarons, Pierre Hermé, est né à Colmar. L’officier Alfred Dreyfus est né à Mulhouse, ainsi que le réalisateur de Ben-Hur, William Wyler, et la chanteuse Charlotte Gonin, dite Vitaa, connue pour la mauvaise Ça ira. (Voici la bonne.) À Colmar, on trouve aussi le sculpteur Auguste Bartholdi, connu pour une statue apparue dans Le Cerveau.
Quoi manger dans le Haut-Rhin ? Nous avons déjà parlé de la cuisine alsacienne dans mon article sur le Bas-Rhin — ses nombreuses saucisses, sa choucroute, sa flammeküeche, ses forêts-noires — alors je mentionnerai un genre de resto unique à l’Alsace, les winstubs. Les winstubs sont un genre de bar spécialisé en vin, originalement une idée des producteurs pour vendre leur surplus en forme de resto. De nos jours, on y trouve du vin servi en pichet avec des plats alsaciens, souvent sur des nappes à carreaux rouges. Ce dernier détail me rappelle tellement ce que les italien-américains appellent un resto « à sauce rouge ». Ce genre de nappe garantit que l’on est là pour la cuisine des paysans, pas la haute cuisine, et une ambiance familiale. J’adore.