Ce soir, je suis revenu au groupe de cinéphiles de l’OCA pour mon 101e film français. Je n’ai pas de voix dans le choix, mais je suis ravi que l’on recommence avec un film de cape et d’épée. Ou plutôt de pistolet — on en parlera plus en bas.
Une foule de 33 personnes a été annoncée pour la soirée alors j’ai décidé que j’ai dû faire quelque chose qui pouvait être facilement doublé. Un chemin très facile, mais coûteux, est une tarte au chocolat — les ganaches ne sont pas trop de travail, mais le prix des ingrédients est à siffler, puis pleurer. Surtout quand on tire sa recette de La Maison du Chocolat.
Cette quantité de tablettes de chocolat m’aurait coûté environ 80 € chez la Maison du Chocolat, si la plus proche n’était pas à New York, mais je n’allais. J’ai dépensé 20 $ chez Walmart, mais je dois vous dire, je ne recommande pas le Lindt pour ça après l’avoir goûté.
Je suis content des fonds des tartes, préparés avec la même pâte sucrée que la semaine dernière :
Au début, je les croyais une réussite :
Mais après 2 heures au frigo — et je ne m’attendais pas à ça, car il n’y a pas de beurre dans cette ganache — la catastrophe :
La même chose est arrivée aux deux, mais je n’ai pris une photo que de la pire tarte. À ces moments, il ne faut pas perdre son sang-froid. Il faut plutôt mettre le bol de son robot dans le congélateur avec seulement 40 minutes avant l’événement, aller prendre la douche planifiée, PUIS être prêt à monter une crème chantilly une fois habillé :
Honnêtement, je suis une ordure et je le sais :
Je suis rentré avec une tarte entière, mais je ne m’en plains pas — il y avait beaucoup plus de desserts que ce à quoi je m’attendais :
Si je refais cette tarte, je ferai la ganache exactement comme celle de Pierre Hermé — la crème ne sera pas bouillante, et j’utiliserai le moins de chaleur possible. Mais une bonne quantité d’un meilleur chocolat comme Valrhona serait trop chère alors je doute que je la fasse à nouveau.
Alors, le film. Cette version des 3 Mousquetaires est beaucoup plus réaliste que celle d’André Hunebelle. Où la sienne était très propre, tout le monde ici est mal rasé et ont les cheveux emmêlés. D’une façon, je l’apprécie — il aurait été difficile pour des soldats de passer le temps en se rasant. D’autre part, je ne m’attends pas à un documentaire.
Ça dit, je suis la mauvaise personne pour vous dire si cette adaptation est fidèle au livre. Je l’ai lu en traduction et abrégé il y a 35 ans, ciblé aux goûts d’enfants de 10 ans. J’ai réussi à vous trouver exactement la bonne édition (lien en anglais). C’est la même série dans laquelle j’ai découvert Jules Verne et Victor Hugo, alors essayez de l’apprécier malgré ses défauts — je suis ici en partie parce que ces livres m’ont fait rêver.
Ce que je peux vous dire, c’est que ce film suit grosso modo les mêmes points que le film de Hunebelle. Il commence avec une lutte où D’Artagnan essaye de sauver une femme en train d’être agressé et finit par être blessé, mais cette fois, il est enterré et cru mort. La scène où il sort de sa tombe peu profonde, c’est flippant. Il arrive à Paris et réussit à énerver tous les trois mousquetaires de légende, Athos, Porthos, et Aramis.
Au milieu d’un duel, les mousquetaires et D’Artagnan sont attaqués par les sbires du cardinal Richelieu — mais cette fois, des pistolets sont impliqués autant que les épées. J’ai hâte d’ajouter que les armes à feu de l’époque n’étaient pas du tout fiables, et ce n’est pas du tout réaliste que les mousquetaires sont tireurs d’élite. Le même intrigue se déroule où la reine voit le duc de Buckingham en secret et lui donne un collier qui lui fera des problèmes plus tard, mais cette fois, c’est un complot du cardinal plutôt qu’un rendez-vous planifié par les amants. L’attaque contre la reine est une autre scène flippante.
Athos est accusé de tuer une femme et D’Artagnan mène une enquête où il s’est failli faire assassiner par une comtesse — je ne sais pas si ça fait partie du livre, mais il n’est pas dans le film de Hunebelle. Le film continue après la fin de son prédécesseur, et finit juste après une tentative contre la famille royale.
J’étais en haleine presque tout le long du film, bien que je connaisse la plupart de l’intrigue. Ce film est très bien fait, et ne perd pas de temps pendant ses 2 heures. D’autre part, il se termine sur un moment d’angoisse avec les mots « à suivre », jamais le bienvenu. Peu importe — j’ai déjà dit à La Fille que nous allons le regarder en traduction, probablement doublé car elle est loin d’être prête à regarder des films en VO. Mais je sais qu’elle l’adorera !
Il me semble que ceci tombe entre #55 et #45 dans le grand classement. Il ne dépasse pas les films de Hunebelle avec Bourvil et Marais, mais est une valeur sûre et jamais ennuyeux.