Archives mensuelles : juin 2022

Populaire à Costa Mesa

Ça fait longtemps depuis ma dernière critique d’une entreprise française ici, mais le week-end dernier, j’ai sorti avec des amis de l’Orange County Accueil pour regarder le nouveau film Elvis. Ouais, en anglais, mais je veux m’intégrer mieux avec ce groupe, et après le film, on a dîné chez Populaire, un nouveau resto français dans South Coast Plaza (un centre commercial qui attire des visiteurs de partout dans le monde).

Quant au film, je dirais que si vous aimez les films de Baz Luhrmann, surtout Moulin Rouge !, vous allez aimer celui-ci. Mais ce film fait quelque chose que je croyais impossible — mentir sur le gérant d’Elvis, le Colonel Tom Parker. Ce type était l’un des pires hommes à jamais, mais ce film arrive à raconter de nombreuses choses qui ne se sont jamais passées, pour lui rendre encore pire. Il y a assez de vérité dans ce film que beaucoup de monde croiront que c’est complètement une histoire vraie, et je trouve ce choix donc lamentable.

Revenons à nos moutons, Populaire. Ce resto a récemment pris l’espace qui appartenait à l’un de mes restos préférés pendant presque 20 ans, Lawry’s Carvery (soi-même la version beaucoup moins chère d’un resto célèbre à Los Angeles que je vous recommande fortement si vous y visitez). Le chef, Ross Pangilinan, n’est pas français lui-même mais plutôt philippin, mais il a une histoire dans des autres restos avec des plats français, dont Leatherby’s et Terrace. Voici la carte chez Populaire :

Ce menu est un peu à la mode, avec des escargots dans des « ebelskivers », un genre de crêpe danoise, et des ingrédients asiatiques un peu partout. Parce que nous étions 16 — et allions payer un pourboire obligatoire de 22 % — le chef a envoyé deux grandes assiettes de la salade de laitue « baby gem » aux pêches à la table, gratuites.

La salade était pas mal, mais n’avait rien de spécial non plus. Vu le nombre de salades dans ma liste de recettes iciZÉRO — vous avez le droit de soupçonner que je suis le mauvais juge des salades.

Je n’ai pas commandé d’entrée (très peu de monde l’a fait), alors le prochain plat était l’espadon au beurre blanc. C’était bon, mais bien que les prix de poissons soient augmentés ici, je trouve le prix horrifiant à 40 $. Il n’y a presque rien sur l’assiette !

C’est pas une question de vouloir un gros plat de la façon que tout le monde croit typique chez nous. C’est que cette photo est très proche à l’assiette. Je doute qu’il y ait plus de 100 grammes de poisson ici. Vu qu’il y a un resto avec un étoile Michelin dans le même centre commercial, et leurs prix sont moins chers pour des choses similaires, j’ai du mal à accepter ces prix.

En dessert, j’ai choisi le Paris-Brest aux pistaches. C’était aussi pas mal.

Mon problème avec celui-ci est que j’en fais un également bon. L’un de mes plus grands rêves est qu’un jour, je cuisinerai pour au moins plusieurs de mes amis français. Je veux vraiment savoir si je suis sur le bon chemin. Et si vous me demandez un Paris-Brest, c’est lui qui vous attendrez :

Ouais, je crois que le mien vaut la comparaison malgré le fait que je suis amateur. Et c’est ça le problème — la nourriture chez Populaire est bonne, mais quand je vais dans un si cher resto, je m’attends à meilleures choses que ce que je peux faire moi-même.

Pour finir, ils nous ont offert des cigarettes. Des bonbons cigarettes, pour être clair.

Ça fait mal au cœur d’en conclure cette critique de cette façon — surtout car je sais que Chef Pangilinan livre un meilleur rapport qualité prix ailleurs — mais je ne peux pas vous recommander Populaire. Mon montant pour ce dîner était aussi cher que celui chez Gaya à Paris, l’un des meilleurs repas de ma vie, mais où j’ai beaucoup plus mangé, dont du pain compris — et il n’y avait même pas de pain chez Populaire. Je veux tellement qu’il réussisse dans cet espace, car je l’aime bien et ce serait l’endroit parfait pour un rendez-vous qui n’arrivera jamais. Mais sans des changements, je doute que je revienne.

La qualité : Au-dessus de la moyenne.

Bon marché : Très mauvais.

Pas recommandé.

Non, je ne m’échappe rien

Pas pour la première fois, c’est les nouvelles des États-Unis qui dominent les pages du Canard enchaîné. Et c’est ma règle personnelle de ne pas faire semblant que je ne le sais pas (voilà et voilà). Malgré avoir eu une semaine entière pour penser à ce sujet, je sais que je ne vais pas vous faire tous plaisir.

Mais d’abord, quelque chose de bon qui est arrivé dans ma boîte aux lettres aujourd’hui :

Ce livre est l’œuvre de l’ami du blog qui écrit sous le nom Jours d’humeur. Ça fera quelques mois avant que vous en entendiez parler, mais je voulais vous le montrer. Puisque je suis déjà en train de lire un roman en français, je suppose que j’ai maintenant ce que les blogueurs littéraires appellent une PAL (pile à lire).

Arrachons le pansement, comme on dirait en anglais :

Je n’irai pas discuter mes avis. Ce n’est pas du tout ce genre de blog, et je ne suis surtout pas ici pour vous convaincre de préférer le système américain (je sais déjà ; merci d’éviter des commentaires ironiques). Je pensais à traduire certaines choses pour vous expliquer ce que je crois la presse française a raté. Mais j’ai finalement décidé que quoi que je fasse, quelques-uns seront déçus ou pire. Ça devra suffire. Veuillez respecter mon choix et garder les avis pour ailleurs. Merci.

Il me semble que la grande nouvelle en France cette semaine est la question de former un nouveau gouvernement. Je n’envie pas la tâche de Mme la Première Ministre Borne. N’importe où je cherche, il y a pas mal de sceptiques qu’un « gouvernement d’action » formera.

Notre prochain dessin est un petit plaisir inattendu. Le héros du Canard leur manque. Ils ne savent pas le quitter. Il n’y a aucune nouvelle pour expliquer celui-ci :

Finalement, vu que je cite souvent Wikipédia, la nouvelle qu’il y a des « guerres d’édition » sur les pages de figures telles que Jeanne d’Arc et Gilles de Rais devraient peut-être me déranger. Je n’ai pas d’autres sources pour vous donner pour ce dessin — il me semble que l’article qui accompagne cet article est exclusif au Canard. Mais si on les croit, il y a un complot de citer « des historiens plutôt royalistes » à la part d’un professeur à la Sorbonne.

Comme toujours, si vous avez aimé ces dessins, abonnez-vous !

Je découvre le Lot-et-Garonne

On continue maintenant le Tour avec le 47, le Lot-et-Garonne. C’est le département le trente-et-unième moins peuplé, et les habitants se nomment lot-et-garonnais. C’est notre huitième séjour en Nouvelle-Aquitaine.

Le Lot-et-Garonne est divisé en 5 plus petites régions. Comme le Loir-et-Cher, avec des divisions similaires, je vais les couvrir du nord au sud, de l’ouest à l’est, sans m’inquiéter sur le trajet le plus court.

On commence donc dans le Val de Garonne-Guyenne-Gascogne. Là-bas, on trouve le village de Duras, d’où vient la famille de l’écrivaine Marguerite Duras, qui à son tour a inspiré Indochine, surtout « Trois nuits par semaine » grâce à son roman « L’amant ». On visitera le château de Duras, où on peut assister à des spectacles de chevalerie et de fauconnerie ainsi que visiter leur musée. Il y a un lien entre la famille des ducs de Duras et les Grimaldi de Monaco. La maison de Marguerite Duras à Pardaillan, à côté de Duras lui-même, a été brûlée et n’existe plus, mais il y a un musée consacré à elle à Duras. Notre autre arrêt dans le Val est le village de Meilhan-sur-Garonne pour sa vue panoramique de la Garonne et le canal des deux mers.

On passe maintenant au Cœur des Bastides. Vous souvenez-vous de notre visite aux Landes ? Moi non plus. Mais les bastides sont un élément historique des deux départements — des villes fortifiées, construites autour d’une place centrale. Notre premier arrêt est une bastide classée parmi les « Plus Beaux Villages de France », Monflanquin. On y trouve l’Église Saint-Andre, fondée en 1290 et qui fait partie de l’enceinte du village. Il y a aussi la maison du Prince Noir, ancienne maison d’Édouard de Woodstock, dit le Prince Noir de Galles. La maison de son cousin, Guillaume de Snoopy, dit le Chien Blanc, est perdu à l’histoire. Désolé, ce dernier est une blague pourrie sur les Peanuts, à cause du nom Woodstock. Dans cette région, on pourrait aussi visiter la bastide de Villeréal, aussi classée parmi les Plus Beaux Villages de France, mais devenu plus moderne.

Puis on visitera la Vallée du Lot. Ici, on trouve le Château de Bonaguil, un château fort construit au cours de plusieurs siècles et considéré comme site majeur d’Aquitaine. Les fans de Game of Thrones le reconnaîtra comme le château de Hautjardin. Mais je ne connais plus personne qui avouera rester fan de cette série après sa finale désastreuse. Au fait, aux États-Unis, il y a 560 filles appelées Khaleesi et 163 Danaerys — mais seulement 17 Khaleesi en France car vous êtes en général moins con. De toute façon, on visite aussi un autre des Plus Beaux Villages de France, Pujols, pour sa vue sur la vallée du Lot, ses églises du XVIe siècle, et la Maison du Jouet Rustique, un musée de jouets pujolais.

Dans l’Albret, on trouve la tradition la plus bizarre de tout ce blog, le Festival des Menteurs à Moncrabeau. Oh, je connais… laissez tomber. Je ne pourrais jamais faire ça à la France. À Nérac, on trouve le Moulin des Tours de Barbaste, qui appartenait à un certain « Henri le meunier », dit plus tard Henri IV. On visite aussi Mézin pour son église Saint-Jean Baptiste et l’opportunité de visiter des producteurs d’Armagnac locaux.

Finalement, l’Agenais abrite Agen, la préfecture du département. Il y a l’un des Plus Beaux Villages de France, Tournon-d’Agenais, mais dans Agen elle-même, on trouve la cathédrale Saint-Caprais avec de nombreuses fresques de l’histoire agenaise, et qui fait partie des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Il y a aussi un Musée des Beaux-Arts à Agen, avec de nombreuses peintures et sculptures françaises.

Qui sont les personnages les plus connus du Lot-et-Garonne ? Le plus célèbre est sans doute Marguerite Duras. Après elle, probablement la cantatrice Françoise Garner, soprano qui a enregistré tout Norma (un œuvre très difficile). De nos jours, certainement le chanteur agenais Francis Cabrel et le chanteur néracais Michel Polnareff. Je me demande, c’est quoi dans l’eau là-bas qui fait autant de chanteurs ?

Quoi manger dans le Lot-et-Garonne ? Il y a l’ancien fruit du futur, le pruneau d’Agen. (Ne me regardez pas comme ça, c’est leur slogan.) Il y a aussi le jambon de Tonneins et le cabécou, un fromage de chèvre. En plats principaux, on trouve le lapin aux pruneaux et le salmis de palombes, un ragoût plutôt compliquée fait avec des palombes, un genre de pigeon. En dessert, il y a la pescajoune, une crêpe épaisse, et le pastis landais, une brioche (le nom est gascon ; rien à voir avec le Ricard). Pour boire, il y a les vins AOC de Buzet, et l’Armagnac et le floc de Gascogne.

Adieu et à demain, monsieur

En octobre 2020, j’ai été complètement trompé par une vidéo en ligne. Elle parlait des problèmes d’un barman, un certain Bertrand Usclat, à cause de la fermeture des bars :

Je ne comprenais pas du tout à l’époque qu’il était comédien, et que la vidéo était parodique. Pardonnez-moi ; 5 mois plus tôt, les seuls mots français que je connaissais étaient chez, lèse-majesté, et l’esprit de l’escalier. Et la meilleure partie, c’est que vous pensez que je plaisante sur ces derniers deux. (Tous ces trois font partie de mon écriture en anglais depuis longtemps.)

Ne vous inquiétez pas ; j’ai vite découvert mon erreur. Après, je suis devenu fan, même si je n’ai pas de Canal+. Peut-être ma blague préférée de lui est dans cette vidéo quand on dit « Moi, je suis anti-vax mais pro-pass ».

On penserait donc que j’étais déçu vendredi dernier, lorsque M. Usclat a sorti une vidéo pour dire à ses fans qu’il quittait la série :

Mais j’ai déjà appris ma leçon. L’année dernière, il a aussi sorti une vidéo qui disait qu’il allait quitter la série — jusqu’au milieu, où il a eu un changement d’avis :

Évidemment il voulait réessayer avec plus de temps pour que ses fans se fassent croire qu’il est sérieux. Mais ce matin, ce Tweet est arrivé :

Source

Il ne faut pas croire à rien qui dit M. Usclat.

Épisode 15

Cette semaine, j’ai choisi de vous fêter au lieu de penser au Jour de la Catastrophe. Je vous remercie encore une fois pour être là.

Nos articles cette semaine sont :

Il y avait aussi Mon dîner lotois, mais les recettes n’apparaissent pas sur le balado. En plus, il y a notre blague de la semaine habituelle.

Si vous aimez ce balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Stitcher. Bonne écoute !

Ma loi préférée !

Dans le groupe Facebook privé « La Bande de Véro », on a partagé un article — en anglais, mais d’un site .fr — qui parle de la loi Toubon et du « droit au français ». J’avais déjà remarqué (sans le mentionner ici) qu’il y a souvent des publicités dans le métro ou l’aéroport à Paris avec des anglicismes suivies par des astérisques, avec des traductions en français en bas. Il me semble que ça arrive moins souvent avec les publicités numériques — je ne le vois que rarement dans les courriels du Temps des Cerises ou le site de la FNAC. Mais ce qui compte ici, c’est que c’est une loi, et cette loi est la raison pour laquelle on doit traduire les anglicismes dans les publicités.

L’afficheur, de la collection du Library of Congress, par un auteur inconnu, Domaine public

Mais ce droit au français, de quoi consiste-t-il ? Pourrait-on — je ne sais pas d’où vient cet exemple — appeler les gendarmes si un serveur refuse de lui parler en français ? Bon, je dois m’arrêter ici-même pour être clair — même si une telle loi existait, je ne ferais jamais quelque chose d’aussi saligaud ! Mais non, la loi Toubon n’a rien à dire sur ce sujet. (L’article de TheLocal.fr dit ça, mais j’ai vérifié le texte quand même. Disons que je ne le ferais jamais, mais les serveurs ne me connaissent pas !) En fait bien que ce soit le début de la loi :

Langue de la République en vertu de la Constitution, la langue française est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France.

Elle est la langue de l’enseignement, du travail, des échanges et des services publics.

Article 1

la suite ne parle pas du tout des échanges. La connection la plus proche que j’ai avec cette loi, c’est l’article 2, qui garantit que les modes d’emploi, les conditions de garantie (merci Focal !) et les factures (merci la FNAC !) doivent être disponibles en français. C’est l’article 3 qui vous garantit le droit aux astérisques dans les transports communs.

L’article 6 est plutôt drôle pour moi, même si je suis sûr que ça parle vraiment des réunions professionnelles :

Tout participant à une manifestation, un colloque ou un congrès organisé en France par des personnes physiques ou morales de nationalité française a le droit de s’exprimer en français.

Article 6

C’est la mention des manifestations. J’imagine un ministre avec un porte-voix — M. Darmanin ou Mme Bachelot — criant « Faites votre émeute, mais faites-la en français ! ». Avouez-le, vous ne pouvez trouver ce genre de contenu nulle part ailleurs !

Je ne vais pas lire toute la loi ici. Mais j’ai récemment vu un article de l’AFP — en anglais — qui touche sur ce sujet. Il s’agit d’une liste de vocabulaire pour les jeux vidéo publiée par la Commission d’enrichissement de la langue française au Journal officiel. J’ai été choqué par la description en anglais, qui dit :

France regularly issues dire warnings of the debasement of its language from across the Channel, or more recently the Atlantic.

AFP

Ça dit en français (ma traduction) : « La France lance régulièrement des avertissements effrayants sur l’avilissement de sa langue d’outre-Manche, ou plus récemment d’outre-Atlantique. »

J’ai donc trouvé la version originale en français. Il y a des parties qui sont des traductions exactes, mais cette phrase n’apparaît pas du tout. On pourrait deviner que c’était écrit par quelqu’un qui n’était pas d’accord avec la loi. Ça me dérange. Que vous soyez d’accord ou pas, on ne devrait pas partager de tels avis sous le nom d’actualité. Le pays a clairement le droit d’établir des règles concernant sa propre langue.

Mais pourquoi me soucie-je d’une telle loi ? Pas pour la première fois, je vous dirai que l’on y reviendra le 14 juillet.

Pourquoi Louis de Funès ?

C’est le 25 juin, le deuxième anniversaire du jour où j’ai regardé mon tout premier film français, Les aventures de Rabbi Jacob. À cause d’avoir regardé presque tous les films de Louis de Funès les plus importants avant de lancer ce blog, je n’ai jamais écrit sur certains moments inoubliables pour moi. Des moments qui expliquent pourquoi je suis si amoureux de Louis de Funès. On a regardé les mêmes films, mais mes expériences sont très différentes que les vôtres.

Et si je vous disais que mon premier voyage en France était à la recherche de Rabbi Jacob ? Ce n’est rien que la vérité — j’ai dîné aux Deux Magots, j’ai visité la Rue des Rosiers, et j’ai passé par Les Invalides. Tout pour suivre le chemin de Pivert et de Slimane. Je n’avais jamais autant ri que la première fois où j’ai regardé ce film, même si j’étais tout seul pendant le confinement.

Quand j’ai fait mon dîner girondin, c’était carrément sous l’influence de L’Aile ou la cuisse. Mais il y a une réplique au milieu de la scène culte avec « Mister Young » qui me parle d’une façon différente qu’à vous. Je connais cette scène par cœur, et pas seulement l’extrait ici :

Serveur : J’écoute.

Mister Young : Salad of tomatoes, and a entrecôte bordelaise. (Il aurait dû dire « an, » pas « a ».)

Serveur : Avec du Coca-Cola ?

Mister Young : Hohoho, no. With Beaujolais Nouveau !

La première fois où j’ai vu ça, j’ai dû rembobiner le film une dizaine de fois, car je ne pouvais pas le croire. Avec juste 3 mots, il a complètement expliqué exactement ce que nous croyons que vous pensez de nous. Quand j’ai vu cette scène, je l’ai vue comme une critique des attitudes françaises — et il m’a étonné que vous puissiez tant estimer un tel film. C’est un crédit énorme chez vous.

Puis il y avait Le Gendarme à New York. À mon avis ce film serait parfait si c’était environ quinze minutes plus court — la chasse à la fin dure beaucoup trop longue. Mais ici, on parle de la leçon d’anglais à bord du paquebot :

Je connais un peu les manuels d’anglais de ma génération — « Brian is in the kitchen. » (Gad Elmaleh a un sketch très drôle sur ce sujet.) Je n’imiterais jamais le « the » qui dit Jean Lefebvre ici, car je n’ai aucune intention de me moquer de vous. Mais encore une fois, cette scène capture exactement comment nous vous entendons.

Je vais avouer quelque chose. Autant que je peux vous écouter tous toute la journée — lisant l’annuaire téléphonique à haute voix, comme je le dis parfois — je n’aime pas l’accent français en anglais. Ce qui m’a étonné, c’est de découvrir que vous le saviez déjà et que vous vous moquiez de vous-mêmes à cause de ça. Bien sûr, si vous avez des commentaires sur mon accent, dites-les-moi — vous êtes les bienvenus. Soyez honnêtes. (J’ai hâte d’ajouter que tout ça n’a rien à voir non plus avec mon dîner au Procope.)

Revenons au Gendarme. En plus de la leçon d’anglais, le film parle honnêtement de ce que vous pensez de notre cuisine (je pense aux scènes de la glace et du steak). Et n’oubliez pas que ce blog est nommé pour une scène de la suite, Le gendarme se marie, quand le coup de foudre est aussi littéral que figuratif — une autre scène que je connais par cœur. Je ferai le dialogue entre Cruchot et Gerber pour le balado.

J’ai raconté cette histoire avant, mais La Soupe Aux Choux mérite une place d’honneur. J’ai fait de la soupe pour regarder le film, et mon amie F. m’a demandé quel vin j’avais choisi. Je n’y avais jamais pensé ! Encore une fois, une expérience avec de Funès a changé ma vie — c’est à cause de ce moment que je cherche toujours des vins locaux pour mes dîners.

Parlons finalement sur La Grande Vadrouille. C’était mon sixième film français. Comment puis-je me souvenir de ça ? Il y avait seulement 5 films avec de Funès sur iTunes aux États-Unis à l’époque, alors pour continuer j’ai dû faire ma toute première commande chez FNAC. Et le premier film que j’ai regardé de ce colis était La Grande Vadrouille.

Je dis souvent qu’à mon avis, c’est le troisième meilleur film de tous les temps, derrière Le 3e homme et Citizen Kane. Je le crois vraiment. Mais quand vous le regardez, c’est un film plein des grimaces et bruits pour lesquels de Funès est justement célèbre, et aussi un film qui parle honnêtement des difficultés de la vie sous les voisins au nord. Pour ma part…essayez de vous souvenir des relations entre la France et tous les deux les États-Unis et le Royaume-Uni en 2020. C’était pas le meilleur moment. Souvenez-vous que je viens du pays des « freedom fries » — et qu’en ce moment-là en 2003, je l’ai trouvé drôle.

Ce que j’ai trouvé, parmi « Tea for Two, » « J’étais Big Mustache, » et une intrigue qui se déroulait entièrement autour de sauver quelques anglophones… Je savais déjà qu’il y avait pas mal de français qui m’accueillaient chaleureusement car je faisais des efforts et ils étaient curieux. Mais ce soir-là, sachant que celui-ci était le film préféré des Français jusqu’à la sortie de Bienvenue chez les ch’tis, j’ai découvert que je m’étais gravement trompé sur vous, que l’attitude des Français vers les anglophones est en fait tendre où il compte vraiment. C’est La Grande Vadrouille qui m’a appris que ce serait bien de vous aimer.

Mon dîner lotois

Il y a des fois où un département est riche en produits locaux, mais n’a pas trop de recettes vraiment locales. C’est le cas dans le Lot, qui a plein de produits AOP/AOC/IGP, mais a aussi un site de tourisme que vous conseille de les cuire soit à l’italienne soit à la réunionnaise. Il y aura un « Je découvre La Réunion », mais cette fois ne l’est pas ! J’ai enfin trouvé une recette d’agneau d’un chef lotois, et avec un changement que vous rendra jaloux, c’est l’un de meilleurs plats du blog ! Voilà l’agneau et croûte de noix et la cajasse quercynoise.

Notre plat principal vient d’un article de La Dépêche avec de nombreuses recettes pour le Réveillon de la ville de Cahors. La recette est au chef Hervé Bourg du resto Le Marché. Mes changements sont : la moitié de l’huile d’olive de sa version originale, 5 minutes plus de temps de cuisson, ET de la moutarde Dijon de Fallot. Je sais, vous n’avez pas de moutarde en ce moment. Franchement, c’est la moutarde qui réussit cette recette, pas moi. Consolez-vous avec la connaissance que vous avez eu cette moutarde toute votre vie, et moi, je ne la connaissais pas du tout jusqu’à l’année dernière.

En accompagnement, j’ai fait le panais écrasé de mon dîner charentais-maritime. J’ai ajouté des noix concassées car les noix du Périgord sont une spécialité départementale, mais j’en ai ajouté trop. J’aurais utilisé moins de liquide car mon panais était petit — j’ai changé les quantités pour vous dire ce que j’aurais dû faire. Cette recette est presque inratable avec les bonnes quantités.

Les ingrédients de l’agneau et croûte de noix (assez de croûte pour deux personnes) :

  • 25 grammes de chapelure
  • 75 grammes de noix hachée
  • 1 botte de persil
  • 1 gousse d’ail hachée
  • 1 dl d’huile d’olive
  • De la moutarde Dijon
  • 3 carrés d’agneau la personne

Les ingrédients du panais écrasé :

  • 1 panais
  • 6 cl de lait
  • 1,5 cl de crème liquide
  • 1 œuf
  • Des noix concassées

Les instructions pour le panais écrasé :

  1. Mettre les noix dans un sac en plastique. Les écraser avec un rouleau.
  1. Laver puis éplucher le panais.
  1. Le couper en gros morceaux et le faire cuire dans le lait. Porter le lait à ébullition puis réduire à feu moyen. Vous aurez besoin d’environ 10 minutes après avoir atteint l’ébullition.
  1. Assaisonner avec le sel, le poivre, et la muscade.
  1. Une fois cuit, écraser le panais grossièrement. Tamiser s’il y a trop de liquide. Ajouter ensuite la crème.
  1. Réduire légèrement et hors de feu, ajouter l’œuf et les noix concassées.
  1. Réserver au chaud.

Les instructions pour l’agneau et croûte de noix :

  1. Sortir la viande du frigo et laisser atteindre température ambiante.
  2. Quand la viande est plus ou moins à la bonne température, préchauffer le four à 230°C.
  3. Mettre les noix dans un sac en plastique. Les écraser avec un rouleau. Y ajouter la chapelure.
  1. Hacher l’ail et le persil. Les mettre dans le sac.
  1. Ajouter l’huile d’olive au sac. Plier pour mélanger la croûte.
  1. Saler et poivrer les carrés d’agneau et les cuire 10 minutes au four.
  1. Sortir l’agneau du four. Étaler de la moutarde au-dessus, puis ajouter dessus la croûte
  1. Repasser au four 10 minutes.

Mettre tout sur une assiette et servir.

Est-ce que la viande est cuite parfaitement ? Moi, je dirais oui !

Je dois la recette de la cajasse quercynoise à Quelques Grammes de Gourmandise, de laquelle j’ai aussi reçu les madeleines de Lenôtre. Elle a utilisé 500 grammes de framboises ; j’ai trouvé que mon plat était bien rempli après 300 grammes (et j’avais acheté une boîte de 340). J’ai aussi utilisé de Cointreau au lieu de rhum. Finalement, j’avais besoin de plus de temps pour la cuisson. Sinon, la recette est la même.

Les ingrédients de la cajasse quercynoise :

  • 3 œufs
  • 110 grammes de sucre
  • 20 grammes de sucre vanillé
  • 250 ml de lait
  • 90 grammes de farine
  • 1 cuillère à soupe de Cointreau
  • 300 grammes de framboises
  • 1 cuillère à soupe de sucre cassonade

Les instructions pour la cajasse quercynoise :

  1. Préchauffer le four à 200°C.
  2. Dans un saladier, blanchir les œufs avec les sucres.
  1. Ajouter le lait, puis la farine, et bien mélanger le tout jusqu’à ce que la préparation soit bien homogène.
  1. Ajouter ensuite le Cointreau, et mélanger à nouveau.
  1. Verser la préparation dans un moule préalablement beurré et fariné.
  1. Ajouter enfin les framboises en les répartissant bien sur toute la surface.
  1. Enfourner à 200°C et cuire 20 min. — J’avais enfin besoin de 35 minutes. J’ai vérifié la cuisson à chaque 5 minutes après les premières 20.
  1. A la sortie du four, saupoudrer la surface de cassonade. J’ai mis la cajasse sous le brûleur pendant 5 minutes de plus pour caraméliser la cassonade. C’était apparemment un peu trop pour les bords, mais le centre est ce que je voulais.

Et voilà, sur l’assiette :

Je ne vais pas vous mentir. L’agneau est l’une des vedettes du blog. Mais la cajasse est juste l’une de nombreuses versions régionales du clafoutis. Quelques Grammes de Gourmandise est un meilleur chef que moi, et je ne doute pas que la sienne est très bonne. Mais moi, je préfère fortement les résultats de mon clafoutis audois. Avec moins de lait, et plus de solides, il est devenu plus solide plus vite. Ça arrive parfois, et c’est pourquoi on doit tester tout ça, pour découvrir le meilleur de la France.

À vous

Le 23 juin, on fête cette année le vingtième Jour de la Catastrophe. Vous ne connaissez pas cette fête ? Bon, c’est peu connu en dehors d’Elbe-en-Irvine. En Belgique, anciennement le véritable paradis de la francophonie, il n’y avait même pas une seule raison pour le fêter jusqu’en 2015. Aucun jour ne me déprime comme celui-ci.

(Pour être clair, cette personne ne me manque pas du tout. Mais comme les Érinyes, elle me poursuivra tant que j’habiterai chez les états-uniens. Remarquez ce dernier mot. Vous ne l’avez jamais vu ici. On y reviendra.)

Au lieu de penser à ça, je préférerais parler de vous tous parce qu’il y a pas mal d’entre vous qui me font sourire quotidiennement. Je veux donc aujourd’hui vous diriger vers mes blogueurs préférés, par catégorie, et je jette un coup d’œil vers mentionner des intérêts que certains d’entre vous partagent.

C’est dingue, mais je suis maintenant une belle poignée de blogueurs littéraires. J’étais toujours un grand rat de bibliothèque — on dirait plutôt « ver de livre » (« bookworm ») en anglais — mais lire des livres dans les quantités folles que je vois tout le temps chez eux, en français, c’est hors question. Je vous recommande fortement Light & Smell, qui écrit de nombreuses listes de ses lectures, dont des polaires et des BD, mais trouve quand même le temps pour écrire des critiques détaillées. Miss Biblio Addict !! écrit sur des fantasmes historiques et les BD aussi parfois, sans oublier qu’elle a d’excellents goûts musicaux. Roseleen lit aussi des polaires et romans de mystère, mais grâce à elle je découvre parfois des livres complètement inattendus, comme ce roman québécois sur un vieux homme qui conduit un bibliobus. L’autodidacte aux milles livres lit pas mal de classiques, dont beaucoup de mes préférés, les dystopies. Et n’oubliez pas le seul que je connais qui est aussi auteur, Jours d’humeur, duquel j’essaye toujours d’apprendre le style, surtout d’articles comme celui-ci où il invente des noms hilarants (mes nombreuses fautes ne sont pas à lui !). J’ai récemment commandé son roman Dossiers froids, mais la FNAC veut apparemment que je prenne l’opportunité pour écrire des lettres d’affaires avant de me le livrer.

C’est pas du tout surprenant que j’adore les blogs de voyage, vu que ce blog n’est qu’un voyage très lente à travers la France. Mais c’est aussi le cas que certains dans cette catégorie sont parmi les plus vieux amis du blog. Carry the Beautiful était la tout première à me découvrir (en dehors de mes amis avant le début), mais autant que j’adore ses contes d’endroits comme l’Islande, cet article m’a donné le courage d’écrire l’article le plus personnel du blog. Flanel, le chat voyageur est une grande influence — en lisant ses articles très détaillés sur des villes de France, j’ai été inspiré à changer complètement les « Je découvre », qui étaient très courts au début. Plus récemment, j’ai découvert Blogosth, un guide inestimable à l’Alsace et aussi au…euh…voisin au nord. J’adore aussi l’humour et jeux de mots des articles trop rares de Je Suis Sur La Route.

Il y a certains qui sont hors catégorie qui sont quand même autant des musts que le célèbre parfum de Cartier. Maman Lyonnaise cuisine (dont une recette qui est parue ici), écrit sur les livres (quelle coïncidence, ce choix, hein ?), prend des photos intéressantes, et écrit sur la culture. Les chroniques de Ludiwine parle souvent des livres, mais mes articles préférés chez elle sont les histoires de monstres et de véritables crimes. Malgré le nom, on sait jamais ce qui arrivera chez
Témoignages et expériences de voyages France Moyen Orient Amériques : un jour, c’est les voitures ; autre jour, les travaux publics. Il a aussi de bon goût en ce qui concerne les lecteurs du Canard. Le journal des jumelles est un peu comme ici — des pépites de partout en France, et parfois des trucs complètement inattendus, comme les bananes bleues. Histoire2Connaître n’est vraiment pas hors catégorie sauf ici, mais on peut apprendre beaucoup de l’histoire française de lui. Je ne veux pas oublier Couroucou, qui n’écrit pas trop souvent, mais cite de la poésie intéressante, aime les chats, et laisse des commentaires très gentils.

J’ai une petite collection de poètes. Courir écrire et crier est peut-être un peu trop avancé pour moi, mais j’aime tellement sa série récente Le pain, la pomme et les poèmes. Pensieri Parole e Poésie est en italien et anglais, mais dans un autre univers, ce blog est en italien (je rêvais de vivre à Florence) et je viens d’écrire « Je découvre les Cinque Terre ». News from Ibonoco n’est pas seulement de la poésie, mais aussi du jazz et de la philosophie — cet homme sait un peu sur tout !

Finalement, il y a les cuisiniers. Sans doute, mon préféré est En cuisine avec Péla car elle aime les desserts autant que moi — essayez ses Pitch au chocolat ou son gâteau aux myrtilles. Un déjeuner en Provence fait de nombreux plats italiens comme les lasagnes au saumon mais aussi des desserts traditionnels comme la tarte tropézienne. La tête dans le panier ne publie pas trop souvent de nos jours, mais les archives sont étonnantes — essayez les raviolis verts à l’orti avec asperges et palourdes, même si seulement pour la photo. Tay’s Brunch-book Club a fait la meilleure tarte à la citrouille que j’ai jamais vue à l’étranger.

Hélas, j’ai déjà lu tous ces articles, mais vous avez assez de choix pour oublier ce que j’ai écrit au début. C’est pour le meilleur. Qu’un jour je sois en France et ne pense qu’à tous ces gens merveilleux.

Le lendemain

Je savais que les législatives étaient vraiment grand-chose, car RTL pensait qu’il a eu besoin de me réveiller tôt juste pour me dire que vous étiez en train de voter :

Quelques heures plus tard, je me suis réveillé pour découvrir… que la France existait toujours :

Si je vous dis que la presse française avait mal lu les feuilles de thé, c’est la nouvelle la moins choquante de la semaine. La semaine dernière, j’ai lié à Franceinfo, qui a estimé 255-295 sièges pour Ensemble, 150-190 pour la NUPES, 50-80 pour « divers droite », 20-45 pour RN, et 15-25 pour « divers gauche ». Ces gammes sont presque toutes fausses. C’est d’où vient notre premier dessin :

Mais je dois ajouter, je n’ai absolument rien vu de mes amis pour me suggérer qu’ils paniquent. D’aucun blog que je suis pas non plus. Sérieusement, si vous vouliez lire des analyses qui disaient que le ciel allait tomber, lisez la presse anglophone ! Selon le New York Times du 16 juin, « la NUPES a l’opportunité de gagner une majorité absolue » et même si ça n’arrive pas « la gauche deviendra la principale opposition ». Et juste après l’élection, notre chaîne de télé CNN s’est lamenté que les Français aient échoué « le plus jeune leader depuis Napoléon » et lui aient coûté sa « hyper-présidence ». Seulement les britanniques, qui prennent leurs nouvelles d’Anne-Élisabeth Moutet, ont une idée de ce qui veut dire « faire barrage », et le véritable état du terrain. Si le nom de l’auteur d’une analyse en anglais n’a ni cédille ni accent, l’analyse ne vaut rien. (Et oui, je serais le premier à vous dire « moi compris ».)

J’ai lu des histoires de Rachel Keke, une immigrante qui travaillait en tant que femme de chambre ; Mathilde Hignet, ouvrière agricole ; et Christophe Plassatd, chef d’une entreprise unipersonnelle de publicités, maintenant devenus députés. Le Canard se moque de cette évolution, mais moi, je crois que ça fait du bien de ne pas élire seulement des avocats.

Finalement, ce ne serait pas Un Coup de Foudre sans se moquer des Allemands. Les russes les remercient de leurs folies.

Comme toujours, si vous avez aimé ces dessins, abonnez-vous !