Archives mensuelles : mars 2023

Saison 2, Épisode 1 — on commence à nouveau

Nous sommes enfin arrivés dans la nouvelle saison de la balado. Il me semble que j’ai eu besoin de toute la première année juste pour découvrir comment la faire marcher, mais maintenant, tout est réglé et je crois que je suis enfin prêt à vous livrer la meilleure balado en français produite dans un comté moitié anglophone, moitié hispanophone. Plutôt le Rasta Rockett du genre.

Non, mais sérieusement, c’est vraiment un plaisir de produire tout ça. J’entends souvent que les contenus du blog et de la balado, tous les deux, sont « feel-good », et ça reste mon but de vous faire rire, tous les jours. ([Alors, vos posts Saint-Valentin ? — M. Descarottes]) Bon, presque tous les jours. Mais en plus, il est mon but depuis le début de vous mettre en vedette, et je crois qu’avec cette saison, j’ai trouvé la bonne formule pour mieux réussir les deux.

Notre blague de la semaine traite du ferry entre Calais et Douvres. Je vous rappelle qu’à partir de maintenant, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Il y a aussi notre recette pour la Saint-Patrick, Le pain au soda irlandais de la Boulangerie Boudin — aimé par les boulangers eux-mêmes ! — et ma dernière chanson, La tactique du gendarme, aimé par de vrais gendarmes !

N’oubliez pas qu’il y aussi de nouveaux gros-titres satiriques entre les articles. Si vous avez des idées pour de gros-titres, envoie-moi vos idées par courriel, et si je les utilise, je vous mentionnerai sur la balado.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Stitcher. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Un an de diffusions

Lundi prochain, on atteindra notre premier anniversaire de la balado. Aujourd’hui, on va faire le bilan de la première année, puis je parlerai un peu de ce qui arrivera avec la nouvelle saison (il me semble que les anniversaires sont le bon temps pour déclarer des changements de saison).

Tout a commencé à partir de mon désir de fêter le 500e post ici de façon spéciale. Mais je vous mentirais si je vous disais que c’était bien planifié. Le premier épisode n’est que l’annonce que l’on commencera ! Après quelques semaines, j’ai commencé à faire deux choses, l’une d’entre eux ayant collé, et l’autre, pas autant. À partir du 5e épisode, j’ai commencé à raconter des blagues hebdomadaires ; ça fait maintenant 48 blagues sur la balado, toutes différentes. Aucune n’est originale à moi, mais si vous demandiez à qui que me connaisse chez les anglophones, ils vous diraient tous que je ne raconte jamais des blagues. Ou pire, que les seules sont de l’autodérision. Je n’ai jamais aimé cette habitude chez moi.

L’autre chose, c’était de surnommer le public « les filles ». J’avais une raison ! Même jusqu’à maintenant, Anchor (maintenant rebaptisé « Spotify for Podcasters ») me dit que tout le public sont des femmes, et la plupart, de 22 ans ou moins :

Je ne sais pas d’où proviennent leurs données. Mais je l’ai laissé tomber après quelques semaines car personne n’a répondu pour me dire s’il le trouvait drôle. Les humoristes vous diraient qu’il faut constamment essayer de nouveaux matériel et jeter ce qui ne marche pas.

Et en parlant de nouveaux matériel, je soupçonne que très peu de monde connaissent ce qui arrive à la fin de chaque épisode ! Le chapitre dit « fin » ne dure en général que 15 secondes, mais suit toujours la même formule : un remerciement, le sentiment « je vous adore tous », et un commentaire qui parle soit de l’actualité soit d’un article à paraître.

Je n’y suis pas arrivé par hasard. Le musicien Duke Ellington, à mon avis le meilleur compositeur de l’histoire américaine, avait l’habitude de terminer ses concerts en disant à son public « Je vous aime à la folie ». Et oui, en français, parmi plusieurs langues, mais après avoir commencé en anglais ; vidéo mise au bon moment :

Alors, quelques faits divers. Jusqu’ici, la balado a été écoutée plus de 8 700 fois. Pas mal ! Spotify ne donne pas des comptes exacts pour les statistiques mais plutôt des pourcentages. Certaines m’intéressent.

C’est pas surprenant que la grande majorité d’auditeurs sont en France ; après tout, c’est ce que je voulais :

Mais la distribution dans l’Hexagone n’est pas celle à laquelle j’attendais ! (Spotify traite les départements d’Outre-mer comme des pays séparés.)

On n’a même toujours pas atteint notre premier département en Île-de-France ! C’est le plus bas niveau de détail disponible pour la France. Mais j’ai des faits divers sur les États-Unis qui vont bouleverser ce que vous pensiez du pays :

Que la Californie soit en première, ce n’est vraiment pas surprenant. On verra qu’il y a probablement des connaissances personnelles qui l’écoutent. Mais des top 10 d’états, dont 3 des top 5, 4 sont des états dits « rouges » car ils votent pour les Républicains. Essayez d’éviter une crise cardiaque. L’une des choses que j’essaye de vous expliquer depuis le début, c’est que j’approche les départements d’exactement la même façon que je souhaite que vous approchiez nos états. Ne croyez pas toujours aux idées reçues.

Alors, la Californie :

Les deux grandes populations d’expatriés sont à LA et partout dans la région dite « Bay Area » autour de San Francisco. Mais Elbe-en-Irvine, c’est chez moi, et il y a beaucoup de monde qui m’ont rencontrés grâce à l’Alliance française ici et à LA. Très peu de monde me parlent de ça, mais on parle de centaines de fois entre ces deux. Impossible que ce soient tous des inconnus !

Alors, le futur. Il y a quelque chose que je veux faire depuis, disons, il y a 5 mois, qui transformera la balado. J’avais espéré la lancer avec le prochain épisode, mais l’horaire n’a pas marché exactement comme prévu. Avec le deuxième épisode, il y aura un nouveau genre de reportage dans la balado, un pas géant direction « avoir sa propre identité ».

Il y aura aussi un nouveau genre de blague. Vous savez tous à quel point Le Canard enchaîné me manque. Je serai abonné pour le reste de ma vie, bien sûr, mais je ne le cite plus, suite à leur demande. Il me semble que ce blog est plus pauvre sans leur esprit alors à partir de la nouvelle saison, il y aura des gros-titres satiriques annoncés au fur et à mesure de chaque épisode. Ils ne seront pas tirés du Canard ; ce sera seulement mon propre travail. Vous êtes le bienvenu à proposer des idées et recevront du crédit si je les utilise.

On m’a dit qu’il y a des lecteurs sourds qui ne peuvent profiter de la balado. Je veux faire quelque chose pour eux. Puisque je voulais que la blague de la semaine soit une raison pour écouter, jusqu’à maintenant elles ne sont pas apparues ici. J’ajouterai une page pour servir comme archive, et les blagues y apparaîtront avec une semaine de retard.

Et si je vous disais que l’un de ces changements est né d’un complot juste pour un événement lié au Tour des Départements ? Je vous raconterai toute la vérité au bon moment, que ça marche ou pas.

Traiteur !

Comme je vous ai dit avant, je confonds souvent traître et traiteur, car ils sont tous les deux proches de l’anglais « traitor » (qui veut dire « traître ». Ce soir, j’ai joué le traiteur pour mon groupe de cinéphiles de l’Orange County Accueil. Voilà tout ce que j’ai fait pour eux :

Ce sont de vieux favoris du blog, le gâteau Napolitain et les macarons au chocolat. C’est surprenant de remarquer que je n’ai pas fait un post pour les macarons au chocolat eux-mêmes, mais je n’ai pas pris les bonnes photos pour ça cette fois. De toute façon, je voulais vous partager quelques astuces pour faire ces recettes en grand format.

D’abord, le Napolitain. J’ai fait ce que l’on appelle en anglais un « quarter-sheet », 24×33. Mon moule habituel fait 18×18. Pour calculer combien d’ingrédients je devrais utiliser, j’ai calculé les tailles en centimètres carrés. 792 contre 324, alors 2,4x. Pour le rendre plus simple, j’ai donc multiplié toutes mes quantités par 2,5. On peut voir à quel point tout est géant :

La couche avec la poudre de cacao est toujours là plus difficile à étaler dans cette recette. Vous pouvez voir qu’en grand format, elle devient de plus en plus inégale :

C’était pas grave. Les autres couches restaient plus ou moins plates :

C’est ça le résultat :

J’ai dû refaire le fondant, parce que la première fois, il a séché en touchant le gâteau. Mais si je ne vous avais pas dit ça, vous ne le reconnaîtriez jamais.

Quant aux macarons, j’ai doublé toutes les quantités. Mais je suis très content de comment ils ont marché. En général, on sait si on a réussi ses macarons en les pochant sur le tapis — si la pâte coule, ou garde des bulles, vous avez raté vos macarons. Ce lot est presque parfait :

En les sortant du four, on voit qu’ils sont un peu moins parfait qu’attendus — 3 de 44 ont craqué :

Mais ils sont bien réguliers, n’est-ce pas ? J’étais fier de tout ça.

Ça fait des années que je veux entendre l’avis de vrais français sur ma cuisine. J’ai reçu des commentaires tres gentils ; on m’a dit que mes macarons sont mieux que ceux de Ladurée. Je ne le crois pas complètement — on ne verrait jamais une coque brisée chez Ladurée — mais je croyais que c’était du bon travail. Assez de monde m’ont demandé la recette du gâteau que je l’ai posté dans le groupe Facebook privé de l’OCA dès que je suis rentré.

Malheureusement, j’étais misérable ce soir. Peut-être que vous vous souvenez que quelqu’un s’est fâché contre moi dans ce groupe. Oh là là, c’était nul. Elle m’a dit « bonsoir », puis tout de suite tourné le dos. Plus tard, quand l’organisatrice m’a remercié pour avoir fait les desserts, elle m’a dit « C’est à vous ? ». Nous nous tutoyions avant. Message reçu. Je ne sais plus que faire, mais disons que je ne peux guère vous parler de notre film du soir, Boîte noire. C’était probablement un très bon film, mais je n’arrivais pas à me concentrer. Je suis gêné au maximum.

De toute façon, il y avait environ 5 douzaines de macarons au début, mais pas de restes au-delà d’un petit bout du gâteau. Je suis content de cette première expérience en tant que traiteur.

Le pain au soda irlandais de la Boulangerie Boudin

Aujourd’hui est la fête de Saint-Patrick, connu surtout en Irlande, mais aussi aux États-Unis. Le « soda bread, » comme on dit en anglais, est un pain traditionnel des irlandais qu’ils mangent pendant toute l’année, mais ici, c’est seulement disponible en mars. L’année dernière, je vous ai donné une recette toute traditionnelle. Cette année, avec l’aide des boulangers chez Boudin, je vous présente ma version préférée. Vous savez que mes goûts sont grosso modo les mêmes que les vôtres — alors ça veut dire quelque chose que je mangerais ce pain tous les jours si je pouvais ! (C’est une idée hyper-mauvaise pour les diabétiques.)

Voici une miche de chez Boudin, des secondes avant sa disparition aussi soudaine que délicieuse :

Si vous lisez attentivement les ingrédients, ce n’est pas complètement la même chose. Pour leurs quantités géantes, ils utilisent de la graisse végétale. Mais la version que j’ai reçu d’eux utilise du beurre. Il n’y a pas de question quel est le meilleur ingrédient. On n’utilise pas non plus plusieurs additifs chimiques. Ce n’est pas une plainte.

Lire la suite

La tactique du gendarme

Je vous ai promis des surprises cette semaine, n’est-ce pas ? Ça fait beaucoup trop longtemps depuis la dernière apparition du nom Bourvil dans ces pages. Et vu que c’était dans Le Trou normand, ce n’était pas mon expérience préférée. Mais en fait, ce film montre exactement pourquoi on l’adore tous.

Il me semble que Bourvil était l’homme le plus rassurant de l’histoire du monde. Il m’est absolument impossible que personne puisse garder une dent contre ce monsieur. Il était parfois l’oncle que tout le monde aurait aimé avoir en grandissant ; parfois l’ami un peu bête mais au bon cœur que nous voulons tous protéger. Pour revenir au Trou normand, le point auquel Bourvil a été embêté par tout le monde était trop — c’était vraiment dur de le regarder en train de souffrir.

C’est très facile de trouver les ennemis de Louis de Funès au-delà de l’écran (je pense surtout à Jean Marais et Jean Lefebvre), mais je n’ai jamais trouvé un mot malicieux contre Bourvil. Je suis très reconnaissant qu’il nous a laissé Le Cercle rouge, pour voir un Bourvil qui n’était pas du tout corniaud.

Alors quand un ami m’a partagé une vidéo marrante sur Facebook, avec un vieux inconnu qui chantait « La tactique du gendarme », j’étais ravi de découvrir que c’était en fait un coup de Bourvil. Sans plus d’attente, moi voilà :

Cette chanson n’est pas grand défi pour les poumons, mais pour la langue, oh là là. Faut énoncer. Je crois que je l’ai largement maîtrisée. Il y a deux brefs moments où vous ne serez pas d’accord ; sinon, je crois que j’ai bien compris pourquoi cette chanson est rigolote.

En comparaison, voici un enregistrement de Bourvil, de meilleure qualité que dans le film d’où la chanson vient, Le Roi Pandore :

Le mot inutile

Avant de me lancer dans Langue de Molière pour cette semaine, je veux attirer votre attention vers un concours chez Les Dédexpressions, duquel cette colonne en a beaucoup tiré.

Le français a quelques mots qui ne le sont vraiment pas. Le « t » qui prend sa place entre des verbes et des pronoms au cas où le verbe terminerait par une voyelle : parle-t-on, par exemple. Ou le « l » qui se met avant « on » pour ne pas avoir l’air qu’on. Ces mots n’ont aucun sens, et sont là juste pour la sonorité.

Mais il y a quelque chose que le français exige que je trouve également sans sens, et on en parle maintenant. C’est « en », dans son sens pour compter.

En anglais, je peux dire soit « I’ll have one burger » (Je prendrai un burger) soit « I’ll have one » (J’en prendrai un) sans le nom « burger » — mais sans ajouter n’importe quel autre mot, comme « en ».

En espagnol, je peux dire « Tomaré una hamburguesa » ou « Tomaré uno ». Le genre est masculin quand on ne mentionne pas le nom, mais il n’y a pas d’autre mot non plus.

En japonais on dirait « Hambaagaa o itadakimasu » ou « Hittotsu o motte imasu ». C’est tout autre monde là-bas, mais l’explication simple, c’est qu’il faut utiliser des mots dits « compteurs » ; « hittotsu » est un de plusieurs compteurs pour 1. Si je veux dire que j’aimerais deux hamburgers, il faut dire « Hambaagaa o hutatsu itadakimasu ». On peut omettre le compteur pour un seul exemple, mais deux ou plus exige le bon compteur.

On peut donc facilement voir que de mes trois autres langues rien ne sert au but d’« en » dans « J’en prendrai un ». Et ici, avec un peu de linguistique, on peut voir pourquoi « en » me dérange.

Chez les linguistes, on parle d’une « paire minimale », deux phrases qui ne sont différentes que d’un son, une lettre, ou un mot. Ce test nous permet de distinguer des significations. Par exemple, si on dit — à haute voix :

Je suis une fille.

Je suis une fée.

on peut facilement voir que la dernière voyelle distingue les deux sens. (Essayez d’ignorer l’écriture ; à haute voix, seulement cette voyelle-là est différente.) D’autre part, si on dit :

Je suis bête.

J’suis bête.

le son est différent, mais la signification est la même. On appelle ça un allophone – un changement de son qui n’a pas sa propre signification.

Alors, si je dis :

J’en veux un.

Je veux un.

vous allez tous me dire que la première phrase est du bon français, et l’autre est du bon n’importe quoi. Ce n’est pas une paire minimale car il n’y a rien à quoi la première contraste. Mais c’est exactement ça ma plainte ! Il n’y a aucun risque de confondre la signification de la phrase sans « en » avec une autre signification — et dans toutes mes autres langues, dont une latine, il n’y a pas de tel mot ! « En » ne sert même pas à réussir un but de sonorité comme « l » et « t » dans nos exemples en haut.

Et avec ça, Langue de Molière en prendra cinq. (On dit « take five » pour une brève pause en anglais.) On se reverra la semaine prochaine pour parler de ce que l’on apprend en français quasiment gratuit.

L’anatomie d’un échec

J’ai essayé trois fois pendant la semaine dernière de vous faire des pâtes de fruits d’Auvergne. Oui, j’avais dit que j’allais arrêter après la deuxième fois ; ensuite, j’ai pensé à une possible erreur de traduction, et décidé de réessayer une troisième fois. Après avoir gaspillé une belle vingtaine de dollars, je vais en tirer un post. Quelque chose de bon doit arriver !

On commence avec la recette. Naturellement, j’ai commencé avec celle de Cook&Record, mais j’ai vérifié de nombreux autres avant de me lancer. Il y a certaines qui n’utilisent pas de glucose, et d’autres qui demandent du sucre cristal. On peut trouver des demandes pour de la pulpe de fruits commerciale, dont celle de Laurène, ainsi que du fruit frais ou du fruit surgelé.

Chez moi, pas de chance à trouver des pulpes de fruits aux supermarchés. Il y a la marque Boiron, mais elle se vend apparemment dans des magasins professionnels que je ne connais pas. Et après avoir vérifié chez Carrefour, où les seules « pulpes » sont soit du jus d’orange, soit du vinaigre, soit des boissons aux enfants, j’ai choisi un mélange de fruits rouges surgelés. J’ai planifié de le tamiser après avoir chauffé les fruits, pour retirer les graines. La première fois, j’ai coupé la recette de Laurène exactement par deux, et vous avez déjà vu le résultat :

Mais peut-être que vous savez qu’il existe plusieurs sortes de pectine ? La mienne ne dit pas clairement laquelle est-elle, alors j’ai décidé de la refaire avec 2x la pectine et aussi le glucose, au cas où elle était juste faible. Même résultat.

Puis j’ai pensé au mot « pulpe ». Ce n’est pas « jus ». Peut-être qu’en tamisant les fruits surgelés, j’avais retiré trop de solides ? J’ai donc décidé d’essayer une dernière fois avec des framboises fraîches, et SEULEMENT des framboises, car l’une de recettes en haut mentionne qu’il faut expérimenter avec la bonne quantité de pectine pour chaque fruit. Peut-être que le mélange avait été le problème ?

J’ai suivi encore une fois la recette de Laurène, coupée par deux.

J’ai mis mon thermomètre en degrés Fahrenheit parce qu’ils sont plus petits, alors je pouvais faire plus d’attention à de petites différences. C’était 226°F +/- 2º (107.8° +/- 0.6° C) pendant toute la cuisson. Pourtant, après toute une nuit pour figer :

Ça coule. On peut le garder en tant que confiture, mais je ne l’utiliserais jamais en tant que garniture de macarons, car c’est 2x le sucre d’une confiture typique. Avec une coque bien sucrée… non.

Je n’aime pas du tout cette situation. Une de mes règles depuis longtemps pour le Tour est d’utiliser la plus grande diversité de recettes possible. C’est pourquoi je cherche les recettes uniques comme le frescati ou les douceurs des Sucs, même si je dois deviner des choses. Il me semble que vous préférez tous ça.

Je pourrais faire une belle dizaine de clafoutis, mais ce ne serait pas intéressant (à moins que vous travailliez chez une ferme de cerises !). Celle-ci aurait été diverse. Au lieu de ça, j’ai maintenant quatre desserts aux pruneaux. Ce blog deviendra Un Coup de Problèmes Intestinaux si ça continue !

Épisode 52 — les échecs, plus qu’un jeu !

Ça fait presque une année depuis le début de la balado. Je suis bien fier de ce qui s’y est passé, même si le manque d’abonnés me rend perplexe. J’espère avoir des SURPRISES pour vous la semaine prochaine, et pendant cette semaine, il y aura des anecdotes autour des coulisses. Certains d’entre vous savent déjà des choses ; merci de ne rien divulgâcher !

Au fait, depuis quelques jours, mes commentaires sont en attente partout sur WordPress, et l’appli Jetpack plante à chaque fois où j’en laisse un ailleurs. J’ai signalé Automattic, mais si vous avez des problèmes similaires, dites-le-moi.

On atteindra finalement les Pyrénées-Atlantiques. J’ai une amie qui y habite et pendant les deux dernières années, elle m’envoyait souvent des pépites sur le département. L’entrée dans mon fichier était la plus longue de toutes jusqu’à la semaine dernière, quand un autre département avec 4 connaissances personnelles l’a dépassé (je vous dirai lequel quand on y arrive). C’est exactement le genre de chose que j’espérais arriverait plus souvent, et je crois que cette visite sera spéciale.

On va parler aussi franchement d’une déception. Je serais le premier à vous dire que les recettes ici ne sont pas toutes des réussites. Mais je suis fier du niveau d’effort, et il y a des fois où je refais des choses parce que je sais que je peux faire mieux (potée comtoise, tarte normande, pain de Modane). Il me semble que « assez bon » n’est pas français, jamais dans un pays où l’idée de « meilleur ouvrier » existe et est prestigieuse. Je ne comprends toujours pas pourquoi mes pâtes de fruits étaient toutes des échecs, mais accepter cette situation sans râler plainte ne serait pas français non plus.

Notre blague de la semaine traite de pirates et n’a rien à voir avec les sujets du blog (j’essaye parfois de trouver un thème commun). J’en suis tombé dessus hier et je me suis dit, « Que ce soit drôle ! » J’ai dû la traduire de l’anglais, et j’espère qu’elle retient son humour. Nos articles sont :

Il y a aussi Mon dîner puydômois, la soupe aux choux, et mon dessert puydômois, La pachade.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Stitcher. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Anchor, qui abrite la balado. Bonne écoute !

La pachade

On finit notre séjour dans le Puy-de-Dôme avec un dessert bien auvergnat, la pachade. Pensez à quelque chose mi-crêpe, mi-omelette et appelez-la « le far auvergnat » et vous avez la bonne idée. La voilà (cliquer pour la version haute résolution):

J’ai lu deux recettes pour celui-ci, mais j’ai fini par choisir celle de Marie Claire pour deux raisons. D’abord, c’était déjà de la bonne taille — il y a assez pour 4-6 personnes. Deuxièmement, l’autre (au fond du lien) m’a fait franchement flipper, étant très, très technique (mais sa garniture de myrtilles m’intrigue). Après mes mésaventures chez les pâtes de fruits, j’étais bien prêt à réaliser un dessert en un seul coup. Celui-ci n’est pas inratable — il reste un moment effrayant — mais je vais vous montrer exactement quoi faire.

Lire la suite

La lutte pour le français

Je ne devrais pas trop dire sur ce sujet, mais je suis en train de revivre une lutte que j’ai perdu il y a 30 ans qui a changé ma vie de façon dramatique. Comme j’ai écrit quand il n’y avait qu’une dizaine de lecteurs ici ;

Il y a trente ans, ma mère m’a fait suivre des cours d’espagnol au lieu de français à cause d’«être plus utile». Maman, je t’aime, mais tu avais tort ! Si ça fait bizarre que j’apprenne si vite, c’est parce que je me sens comme j’ai raté trente ans du vrai moi. On peut dire que je suis à la recherche du temps perdu. 😉

Bonnes fêtes de fin d’année

C’est maintenant le temps pour ma fille de choisir ses cours de la prochaine année scolaire. Si elle veut commencer avec une langue étrangère, le seul choix dans son collège est l’espagnol. Sinon, si elle attend un an de plus, elle peut choisir entre l’espagnol, le français, le chinois (version mandarine), ou le latin au lycée.

Sa mère exige qu’elle commence tout de suite avec l’espagnol. Ma position est plus compliquée. D’une part, j’ai évidemment une préférence afin qu’elle puisse lire ce blog et parler avec mes amis. D’autre part, je veux qu’elle choisisse pour elle-même.

Les arguments sont exactement les mêmes qu’il y a trente ans : ce serait plus utile, elle peut nous demander tous les deux de l’aide, et si elle commence maintenant, elle peut suivre des cours plus avancés plus tôt au lycée. Inutile de dire que je peux lui offrir des opportunités qu’aucun autre élève n’aura. Enfant, je regardais la télé en espagnol pour apprendre ? Elle peut profiter d’une médiathèque à la maison que personne n’égalera. Elle peut demander de l’aide à deux parents qui n’étudient plus l’espagnol depuis 25 ans ? Ce n’est pas mieux de demander de l’aide d’un parent qui parle tous les jours ?

Je n’aime pas donner l’impression que j’ai une dent contre les hispanophones. Mais ces arguments ne tiennent pas chez moi. Je vous ai dit plusieurs fois ici que la culture mexicaine est aussi le patrimoine du sud-ouest des États-Unis. Mais ce n’est vraiment pas ce que je suis. J’ai passé 7 ans en étudiant l’espagnol, je l’ai maîtrisé au point où je lisais un roman par semaine pour un cours de littérature à l’université — puis il est parti de ma vie sans laisser de trace. Je dois travailler pour trouver les francophones, mais il n’y a rien de plus essentiel chez moi.

Je me demande souvent ce qui me serait arrivé si j’avais gagné la lutte en tant que collégien. Il est fort probable que je n’aurais jamais rencontré les mêmes amis, que ce blog n’existerait pas. Je n’ose pas deviner si je connaîtrait Louis de Funès ; certainement, Rabbi Jacob ne serait pas joué aux écoles américaines de nos jours. Pour ma part, et seulement la mienne, il est peut-être chanceux que j’ai commencé aussi tard. Mais je n’aimerais pas compter sur être aussi chanceux, et surtout pas pour elle.

Supposons qu’elle arrive au lycée et décide de poursuivre le chinois. Je le soutiendrais tant que c’est son choix. J’avoue que je serais déçu, mais ce n’est pas ma vie. Quand ses parents ne sont pas d’accord, les choix passent aux mains d’un psychologue nommé par le tribunal. Je dois espérer que son choix sera le bon.