Archives mensuelles : décembre 2022

Le bilan de l’année 2022

C’est la fin de l’année, et encore une fois le temps pour réfléchir un peu. Si j’ai vécu la meilleure semaine de ma vie en 2021, cette année a eu aussi ses récompenses. Revivons les meilleurs moments d’Un Coup de Foudre en 2022.

Tombeau de Napoléon, Indochine au Stade de France, Mon dîner indrien, Autographe de Nico

La plus grande réussite de l’année est sans doute ce qui m’est arrivé en janvier, donc après ça, la chute sans fin. Non, je plaisante, mais c’est absolument le cas que ma critique du « Second Degré N’est Qu’une Température » a transformé le blog. Ça m’a fait entrer dans ce que j’appelle L’univers cinématographique Light & Smell (d’après l’UCM), le cercle de blogueurs tous liés par cette blogueuse extraordinaire. On trouve parfois des tags ici, inspirés par d’autres comme La lectrice en robe jaune ou La bibliothèque Roz, mais ça vient tout du même groupe, et ce sont ses recommandations qui ont guidé mes premiers pas en tant que lecteur.

Une chose inattendue, mais malheureusement nécessaire, c’est que le rythme de mes films a beaucoup ralenti. L’espace pour tous ces disques, c’est un problème ! Mais si 2020 a été l’année de de Funès, et l’année dernière celle de Belmondo chez moi, celle-ci est quelque chose d’inestimable — l’année où les films sont devenus une activité sociale. Pendant le confinement, il était important de tout regarder tout seul. Pourtant, même après avoir être « libéré », il restait le cas que personne parmi mes connaissances ne pouvait partager mes films avec moi. Grâce à l’OCA, ils ne sont plus toujours « mes » films, parce que c’est pas moi qui les choisis. Mais quand je vous parle des dîners après, ça vaut plus que n’importe quel film.

C’était aussi l’année de la télé. Après le premier Visiteurs, je vous ai dit que c’était presque le temps de vous rejoindre dans le présent. Et avec Les Combattantes, et Les 12 Coups de Midi, ce moment est arrivé. Il me reste un grand monde plein de de Funès, de Bourvil, et de Gabin pour explorer, mais j’ai regardé Kaamelott : Premier volet sans comprendre, et c’était pour le pire. C’est le temps de pousser ma connaissance de l’actualité culturelle. Pas assez pour écouter Jul exprès, mais vous comprenez.

Et c’était l’année de lire. Vous avez la mauvaise impression de moi — j’étais toujours beaucoup plus d’un rat de bibliothèque que de cinéphile, mais je manquais de la confiance de lire des livres jusqu’à cette année. Avec deux tomes des Chroniques Occultes, l’autobiographie de Claire Koç, et Prospérine Virgule-Point (toujours en cours), tout est changé. Franchement, je n’arrive toujours pas à le croire.

Je crois qu’aucun de vous n’a vraiment cru que je ferais la plus grande bêtise de ma vie. Mais 24 heures de vols juste pour tourner cette vidéo, ça restera un souvenir pour toujours :

Et je dois vous dire, ça fait une histoire remarquable pour me présenter à de nouvelles connaissances ! (J’ai déjà validé ça plusieurs fois.) Je n’ai qu’un regret de ce jour-là. Je souhaite que j’avais acheté un deuxième billet pour avoir un invité (et non, pas cette personne !). C’est nul de faire tout ça tout seul. Non, je ne connais personne aux États-Unis qui aurait volé comme ça. Prendre un train vers Paris, c’est tout autre chose.

J’apprécie tellement que vous êtes de plus en plus nombreux. Les trois derniers mois en particulier m’étonnent. Je raterai doubler le traffic par moins de 450 vues, mais c’est déjà au-delà de mes rêves les plus fous (quant au traffic). Merci de votre confiance.

Il me surprend toujours que je suis devenu baladodiffuseur, comme le dit nos amis québécois. Je croyais qu’il serait chanceux de durer 10 semaines : il y a maintenant plutôt 41 épisodes sans rater une semaine, même en voyageant, j’en suis fier ! Le graphique en bas mesure toutes les deux semaines, mais ce qui compte, ça pointe dans la bonne direction. Demain, des nouvelles sur ce sujet.

Puis-je me vanter juste un peu sur ma relation avec les médias ? (Une phrase qui n’aurait aucun sens en anglais en parlant de moi !) Si on m’avait dit au début de l’année que je compterais Anne-Élisabeth Moutet, Emmanuelle Ducros, et Claire Koç comme des connaissances, serais remarqué par Pierre Lescure, et apparaîtrais dans un journal, je l’aurais appelé menteur. Je n’arrive même pas à imaginer comment 2023 peut aller mieux. (Quant aux médias seulement : on pourrait me cogner sur la tête — mon plus grand rêve, bien compris ; je pourrais être embauché par une entreprise française, etc.)

Je ne veux pas finir sans vous mettre à jour sur quelque chose. Je suis apparemment devenu le Flaubert des brouteurs, un honneur que j’ai pas cherché. Mais moi, ils me cherchent pour mieux apprendre leur tâche !

La dernière fois, j’ai fini par remerciant ceux qui étaient avec moi. Cette liste est devenue beaucoup trop longue pour ici, mais j’espère que ceux d’entre vous qui écrivent des blogs se reconnaîtront dans les « C’est le 1er ». J’ai de nombreux amis qui n’apparaissent ici que dans les commentaires, ou seulement ailleurs, et j’ai aucune envie de les insulter en oubliant quelqu’un. Mais vous êtes tous vraiment spéciaux à moi (non, pas vous, les brouteurs), et je suis vraiment reconnaissant. Alors je veux finir avec une offre, parce que j’en dois tellement à beaucoup :

Si vous me fréquentez, et vous savez que je vous reconnaîtrez (donc pas vous, les brouteurs), n’hésitez jamais à me demander de l’aide avec l’anglais ou à trouver quelque chose aux États-Unis. La bonne adresse e-mail est sur la page d’accueil. Il est impossible de rendre ce que je reçois aux mêmes personnes, mais je peux au moins faire la même qu’eux.

Merci de m’avoir écouté, de m’avoir lu, et on se reverra en 2023 !

Les brownies au beurre de cacahuètes

Peut-être que vous vous souvenez des brownies de fête de Pierre Hermé pour le dernier Réveillon. C’est pas une tradition de faire des brownies chez moi pour la fête, mais complètement par hasard, ma fille m’a montré une recette de « peanut butter brownies« , brownies au beurre de cacahuètes, par le même génie qu’avant. Ne cliquez pas sur la recette, ou au moins, je vous ai prévenu et c’est pas ma faute. Elle verse de la pâte à cookies Reese’s industrielle sur une plaque, verse des mini cups Reese’s au-dessus, puis de la pâte à brownies industrielle, et si c’est pas assez, finit par tout saupoudrer avec des Reese’s pieces. Niveau de qualité, ZÉRO. Et moi, j’aime même les bonbons Reese’s, mais ces pâtes sont des nullités.

Je lui ai donc dit, « Je n’en peux plus ! Tu arrêteras de me faire voir ces âneries, et je te préparerai de bons brownies de ce genre pour le Réveillon ». L’un d’entre nous a tenu parole. Voici un brownie au beurre de cacahuètes maison comme il le faudrait. Cette photo est plus grosse que d’hab afin que vous puissiez la magnifier car ça, c’est de la qualité, avec 3 formes de beurre de cacahuètes — des pépites (vous pouvez utiliser ceux de Reese’s), du beurre lui-même, et un glaçage au beurre de cacahuètes.

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Mon guide aux sites humoristiques

Il me reste une recette avec ma fille et le bilan de l’année, et les deux apparaîtront ici les deux jours suivants. Je vais juste rater mon but le plus fou pour le blog cette année — vous verrez avec le bilan. Mais pendant que l’on attend ces posts planifiés, pour vous amuser, ma liste de sites qui me font rire. Certains sont déjà célèbres ; peut-être que vous découvrez des nouveautés aussi.

  • Le Gorafi — Le papy d’eux tous, comme on dirait en anglais. Chaque semaine, je poste mes horoscopes de leur site sur Facebook. Il y a une signe plus que d’habitude dans leur liste, le Furet, censé être entre le Scorpion et le Sagittaire. Ça me fait rire encore plus car je suis né le 22 novembre. Selon certains, je suis Scorpion ; selon d’autres, je suis Sagittaire. Évidemment, Le Gorafi a raison, et je suis en fait Furet. On va retourner sur cet horoscope le 31 !
Horoscope de 12 décembre, ©️Le Gorafi
  • L’Écho de la Boucle — Celui-ci veut être Le Gorafi du Doubs, et je l’ai découvert en faisant ces recherches. Leurs articles satiriques se déroulent souvent à Besançon, comme celui-ci où les visites scolaires aux morgues ont été annulées à cause d’une panne de climatisation. Les mises à jour du site ne sont pas aussi régulières que celles du Gorafi, mais leur compte Twitter est très actif.
  • Science Info — De nos jours, il y a moins de tolérance pour des blagues sur les infos scientifiques parce que quelqu’un se plaindra « C’est de la désinformation ! ». Mais si on croit vraiment que Mme la Première Ministre Borne a dit « Quoi qu’il arrive, les radars automatiques resteront alimentés en électricité cet hiver », c’est car ils veulent le croire. C’est une blague ! (Mais pour un instant, je me demandais si elle était devenue gouverneur de Californie.)
  • Complots faciles pour briller en société — #NousSachons, pas le meilleur site pour apprendre de la grammaire, mais oh là là que l’auteur soit drôle ! « IL GUÉRIT DU CANCER EN TROIS MOIS GRÂCE À LA TARTIFLETTE ! » est exactement le genre de truc que l’on voit souvent sur Internet pour se faire vendre des cachets inutiles. Leur page Facebook et compte Twitter sont aussi plus actifs que leur site web. Il y a aussi une version anglaise, l’un des trucs les plus surréalistes que j’ai vus. Pourquoi ? Parce que presque tous les commentaires viennent des gens français, qui se parlent en anglais en bas d’articles écrits en anglais par un autre français.
  • En attendant la fin du monde — les dessins de Marc Dubuisson, dessinateur pour Les Échos. Je ne peux pas reproduire ses dessins ici, mais celui-ci est exactement ce dont j’ai peur. Celui-ci a piqué ma curiosité — les enfants ici écrivent aussi des poèmes qui commencent par « Les roses sont rouges, les violettes sont bleues ».
  • Méta-Brouteur — C’est le compte Twitter d’un génie, qui cherche les vrais brouteurs partout sur les réseaux sociaux pour leur faire perdre du temps. Il est un comédien du premier rang. Ici, il dit que son prénom est Marie-Claire, mais ses amis l’appellent Méphistophélès. Une autre fois, il fait croire à un brouteur qu’il est une fille de 8 ans qui a emprunté le portable à son Papy. Ses meilleurs travaux apparaissent dans un groupe privé (dont je fais partie, évidemment) sur Facebook. « Neurchi de Brouteurs, Arnaqueurs, Marabouts, Voyants ». Pas de lien car Facebook le rend impossible, mais facile à trouver et demander d’être ajouté.
  • Vie de Merde — Ici, des internautes racontent des histoires de bêtises, et on peut voter sur la même question sous chacune — « C’est une VDM » ou « Tu l’as bien mérité ». Voici un exemple :
Source
  • Rigolotes — Un site plein de mèmes, de photos drôles et de vidéos. Attention au fait que le contrôle qualité n’est pas le meilleur ; tout le monde peut y poster, et le fait souvent.
  • Équipe 1er Degré — Le compte Twitter auquel je dois tellement. Avec le slogan « Le Second Degré N’est Qu’une Température », l’auteur fait semblant de prendre tout au sérieux. Ma préférée de toutes ses blagues :

Et vous, vous avez d’autres pour recommander ?

(Crédit de la photo pour les réseaux sociaux : LOL, Photo par WOLF LΔMBERT, Domaine public)

Les faux amis, 2e partie

Vous avez plutôt bien accueilli la première partie de cette série, alors continuons avec plus de faux amis, mais pas le type chez Apple qui a lu ma carte de crédit aujourd’hui, puis m’a appelé « Justin » dans chaque phrase suivante. (Suis-je obsédé ? Oui, mais je dois vous dire — c’était jamais la tendance avant les années 2000s, et je le trouve horriblement déroutant. Personne ne parle comme ça dans leur quotidienne.)

Mais pourquoi étais-je chez Apple ? Pour vous ! Attendez un peu. J’aurai une histoire aussi chanceuse que folle pour vous raconter. Pourtant, c’est pas notre sujet — don’t faire ça, Justin. Et voilà, notre premier faux ami, peut-être le plus déroutant de la langue française.

C’est bon que je n’ai pas besoin de donner une signification en français pour « dont ». Mais en anglais, on dit « ne pas » avec « don’t », l’apostrophe étant pour contracter « do not ». En anglais, on traduirait des sens de « dont » comme « that » (que) ou « including » (compris), les deux ayant rien à voir avec « ne pas », alors c’est au moins rarement le cas que je me trompe de la signification. Mais on devrait l’expliquer au correcteur de mon portable.

Il y en a un que j’ai trouvé dans L’Appel d’Am-Heh qui m’a surpris. L’expression « ça fait un bail » veut dire « ça fait longtemps », plus ou moins comme « ça fait belle lurette ». Mais dans ce roman-là, c’est dit par Milton, le détective privé. En anglais, « bail » veut dire « caution », le montant qu’on paye pour sortir de prison avant un procès. À son tour, « caution » en anglais veut dire plutôt « prudence » ou « un avertissement ». C’est toute une chaîne de faux amis qui peuvent se rendre bien perplexe !

Un autre faux ami aux bords de la loi m’est venu en regardant Un Grand Seigneur. Les prostituées du film sont appelés « pensionnaires ». En anglais, un « pensioner » veut dire une personne âgée à la retraite — ils gagnent leurs vies grâce à leurs pensions, ce qui est un vrai ami. Mais on ne dirait jamais « pensioner » pour les habitants d’un bordel en anglais !

Un de plus pour cette fois ? Juste à temps pour la saison de Noël, parlons des vœux. Celui-ci n’est pas complètement un faux ami, mais l’usage le plus commun est de souhaiter quelque chose. Le mot anglais « vow » vient du Vieux Français, où « vut » est devenu le « vœu » de nos jours. Et « vow » veut dire seulement des choses comme « un vœu de pauvreté » ou « vœu de chasteté ». ([Voilà, pourquoi je vous souhaite Meilleurs Vœux ! — Mon ex]).

C’est assez pour cette fois. Je vous ai épargné lire un article genre « ma liste de vœux » cette dernière semaine. Ça aurait été déprimant. De rien. Le Père DHL va m’apporter un prix de consolation en janvier, et ça devrait suffire pour deviner de quoi je parle. De toute façon, bien qu’il y ait plus de faux amis, pas la prochaine fois. Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour parler des mystères infinis du mot « coup ».

Le long jeu

Il y a une expression en anglais que l’on utilise pour des plans qui prennent du temps — au niveau des années, même pas des mois — pour se réaliser. C’est « the long game, » le long jeu. Vous devez déjà savoir qu’il y a des trucs que je garde en réserve depuis longtemps, juste pour les publier au bon moment. ([Bon moment. Vous employez toujours ce mot. Je ne sais pas s’il veut dire ce que vous pensez.M. Descarottes, d’après l’esprit de Princess Bride.]) Mais moi, je ne suis qu’amateur. Bref, l’histoire d’un professionnel. N’abandonnez pas trop vite — je vous promets qu’elle vaut le coup !

En 1990, le premier jeu Final Fantasy est sorti aux États-Unis, trois ans après sa parution au Japon. À l’époque, tous les fans de Nintendo lisaient le magazine officiel, Nintendo Power (lien en français !). Et dans ce magazine, il y avait un numéro spécial consacré entièrement à Final Fantasy. Ce lien est vers Internet Archive, où il y a une copie en version PDF (ça vaut la peine d’y cliquer juste pour l’art aux débuts des chapitres). Mais en plus, il y avait des défis lancés dans d’autres numéros, dont celui-ci :

Source, ©️Nintendo

Ça dit « Pouvez-vous vaincre Chaos (le méchant final) avec 4 Sorciers blancs dans votre équipe ? » C’est une tâche extrêmement difficile, car ils ne peuvent pas se battre effectivement. Or, pas impossible :

Tournons à peut-être la bande-dessinée en ligne la plus célèbres des années 2000s en anglais, 8-bit Theater (Le Théâtre aux 8 bits). L’art de la BD vient complètement du jeu vidéo (l’auteur avait le droit tant qu’il ne demandait pas de l’argent). Dans le numéro 7, un personnage dit Sorcier Noir lit le numéro spécial et mentionne le défi en haut en disant « Quatre sorciers blancs ? Ça ne marchera jamais ! » :

Source, Texte ©️ Brian Clevinger, 2001

Ce numéro a été publié le 20 mars 2001.

Le 20 février 2010, l’auteur a publié numéro 1221, 4 numéros avant la fin, qui a fini comme ça :

Source, Texte ©️Brian Clevinger, 2010

Il y a quatre sorciers blancs (des 5 premiers jeux, pas seulement l’original) et leur leader, dit Sorcière blanche, dit « Vous n’étiez pas là quand Sorcière blanche, Prêtre, Chaman, et Guérisseur ont tué Chaos. » Et Sorcier noir consulte le numéro spécial du magazine et dit « Oh, nom de Dieu ! » Le titre de ce numéro de la BD ?

« Le plus long traquenard de l’histoire des BD en ligne »

Pourquoi est-ce que je vous raconte cette histoire ? J’ai déjà joué quelques cartes de cette façon, à Angers et à Nevers, avec des blagues planifiées tout au début du blog. Mais j’en ai plusieurs qui se dérouleront en 2023, à partir de la toute première semaine, et maintenant, c’est à vous de les trouver !

Au fait, pour autant que j’adore Brian Clevinger, l’auteur de cette BD, c’est le seul projet qu’il a jamais amené à la bonne conclusion. Il abandonne tous ses projets avant leurs fins depuis ce temps-là, et sa carrière me rend un peu triste. À mon avis, à cause d’avoir connu la fin dès le départ — même si c’était car il suivait une histoire écrite par des autres — il a perdu la capacité de se concentrer sur un projet pendant longtemps. Pour cette raison, bien que j’aie déjà écrit la fin du Tour des Départements, et je l’ai fait il y a presque deux ans, je me laisse flâner par ici et par là. Les recherches sentent parfois les devoirs, et je ne veux jamais perdre le sentiment de 2020, du coup de foudre.

Épisode 41, Nord et Noël

Alors, les amis, c’est finalement le dernier balado…

De l’année. Vous pensiez à autre chose ?

On commence cette mise à jour avec de bonnes nouvelles. Mon amie Agathe m’a aidé à trouver l’article du Journal du Centre. Je suis toujours choqué. La dernière fois où j’ai paru dans un journal, c’était en 1989 car j’ai gagné un concours du journal de ma ville. Ça ne fera rien d’autre que pousser le gros melon, mais c’est exactement ce dont je rêve :

Source (payant)

J’ai aussi un cadeau pour beaucoup d’entre vous. Ou un cauchemar. C’est à vous de me le dire. Disons chose promise, chose due. À partir de 16:42 de l’épisode, vous trouverez que d’après une demande de Maman Lyonnaise, j’ai enregistré une liste de prénoms français (dans le sens alphabétique) et comment les prononcer en anglais. J’ai raison sur l’anglais. Mais en français ? Encore une fois, c’est à vous de me le dire. Au fait, c’est une exclusive du balado. Je ne réimprimerai pas la liste sur le blog.

Et si je vous disais que je ne veux pas encore revoir ma cuisine cette année ? Après cette bûche-là, je suis é-pui-. Mais j’ai fait une promesse à La Fille — il y aura un dessert très américain, mais fait à la française, juste avant le Réveillon de Nouvel An. Disons que son nouvel outil le plus efficace est de me montrer des vidéos de l’imbécile et de dire (en battant les paupières, le petit maître-chanteur) « Et tu réglerais ça comment, Papa ? »

Mais en fait, elle me manque horriblement. C’est le tour de sa mère cette année. Alors, voilà mon repas de Noël tout seul. Je ne plaisante pas du tout.

Sandwich de poulet et courgettes frites à Carl’s Jr., le seul resto ouvert Noël

Nos articles sont :

Il y a aussi Mon Noël savoyard, 1ère partie, avec une chanson de Noël savoyarde, et Mon Noël savoyard, 2e partie, avec notre bûche aux goûts savoyards.

Si vous aimez ce balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Stitcher. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Anchor, qui abrite le balado. Bonne écoute !

Mon Noël savoyard, 2e partie

Après notre chanson de Noël savoyarde, il est le temps de faire ce que l’on fait de mieux chez Un Coup de Foudre — dessert ! Il m’est venu dans l’esprit de faire une bûche de Noël aux goûts savoyards. Non, pas un bûche à la raclette. J’ai consulté leur site de tourisme et Keldelice, et j’ai choisi des poires (d’après leurs rissoles aux poires), de l’orange (d’après la pogne de Saint-Genix), et du biscuit de Savoie, un gâteau typiquement en forme plus proche d’un kouglof. Les deux chocolats qui vont avec ne sont pas particulièrement savoyards, mais on a besoin d’un véhicule pour donner la forme de bûche, n’est-ce pas ?

C’est donc une crème de poires au centre, entourée par une mousse au chocolat et à l’orange, sur une base de biscuit de Savoie et le tout recouverte avec une ganache au chocolat.

Comme d’hab, je vous blâme tous pour le fait qu’il y a trop de manger pour une personne, car je ne ferais jamais tout ça si vous n’étiez pas là. Faut me rendre visite, les enfants ! (Sérieusement, si vous passez par Orange County, dites-moi. Vous allez vous régaler !) En fait, cette recette fait 2 bûches, alors apportez vos amis.

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Mon Noël savoyard, 1ère partie

Noël chez Un Coup de Foudre se déroulera en deux parties cette année. La recette est longue, mais c’est aussi le cas que j’ai besoin de plus de temps. Votre 9h est ma minuit, vous savez, alors elle sera prête selon mon horaire. Allons-y !

En faisant des recherches dans le Grand Est ces derniers mois, je suis tombé sur l’histoire du Père Chalande, un personnage local qui servait le même but que le Père Noël (auquel je crois toujours ; je ne suis que son messager une fois par an). Cette légende est connue en Savoie et certaines parties de la Suisse. Vu que j’ai une amie en Savoie, et ça fera longtemps avant que le Tour ne la visite, j’ai décidé d’enregistrer la chanson « Chalande est venu » :

Il est chanceux que j’aie fait ça, parce que c’est presque impossible de trouver des enregistrements de la chanson. Voici un lien vers la seule version que j’ai trouvée — ce n’est que la première strophe. Vu la structure des rimes, je crois que la mélodie répète, mais je pourrais avoir tort.

Mais ce ne serait pas Un Coup de Foudre sans un dessert, n’est-ce pas ? On restera en Savoie pour la suite. Pendant ce temps-là, profitez de la journée et n’oublie pas que toute l’équipe — La Fille, M. Descarottes, et moi — vous souhaite un Joyeux Noël.

Les films de Noël

Je voulais écrire cette colonne l’année dernière, mais avant d’écrire mon guide à regarder la télé, il y avait des choses que je ne pouvais pas vérifier. Mais les articles de Blogosth sur ce sujet ont renouvelé mon intérêt.

En anglais, il n’y a aucun risque que je regarde nos films de Noël. Des sentiments guimauves pour faire honte aux célibataires justement pendant le temps le plus sombre de l’année ? Pas la recette du bonheur, cette idée qu’il faudra un sortilège pour un rendez-vous. ([Ne vous inquiétez pas, Gandalf et Merlin ensemble ne pourraient pas vous aider. — M. Descarottes]) Nous avons une chaîne, Hallmark, qui ne montre que ces films toute l’année. (Hallmark est aussi notre plus grande manufacture de cartes de vœux. La guimaveté est forte chez eux.) Mais j’ai reçu mon premier courriel sur le sujet, et tout à coup, j’ai eu des questions :

Alors cette année, avec la liberté d’enfin regarder un peu, j’ai fait mon enquête.

Le premier truc que je voulais savoir : est-ce que vous faites vos propres films de Noël, ou vous les empruntez à nous ? En lisant M. Oth de Blogosth, il me semblait que ce sont largement des productions nord-américaines (souvent du Canada). Quelques titres m’ont donné de l’espoir, comme « Noël au château » et « Un Noël de rêve en Suisse », mais il s’avère qu’ils sont connus sous les noms « Château Christmas » et « A Christmas in Switzerland« . Franchement, après une soixantaine de clics, j’ai abandonné.

Puis je voulais savoir comment vous les regardez : sous-titré en VO, ou doublés ? Alors j’en ai choisi un sur TF1 par hasard, et au début il me semblait…acceptable. Au lieu du titre original, « Christmas Under the Stars, » on voit :

Mais tout à coup, j’ai failli avoir une crise cardiaque ! Des voix en anglais sans sous-titres ! Le site de TF1 choisit VO par défaut. Je doute que ce soit le cas sur l’antenne, mais vous pouvez me dire si j’ai tort.

Et oh là là, ce films doivent vous donner de fausses impressions ! Savez-vous où on trouve des couples avec de tels prénoms que Nina et Brady, Maggie et Mitch, Olivia et Scott, ou Amanda et Lucas ? Dans des romans Harlequin, pas la vraie vie ! Toutes les Olivia du pays ont le même âge que ma fille ! (Harlequin est une entreprise canadienne, également connu ici qu’en France.) Et les choix d’endroits ne sont pas mieux : CLEVELAND ? Une ville si nulle que leur association pour l’histoire de la ville doit se plaindre que leur rivière ne s’est pas mis le feu autant de fois que le reste du pays ne le croit ? Vous pensez que je plaisante, mais voici la preuve (lien en anglais). (Au fait, les fans de leur équipe de football américain appellent leur stade « L’usine de la tristesse ». Je n’exagère même pas un peu.) Il y a beaucoup de ces films pleins de nostalgie pour des petits villages que les habitants de Hollywood détestent dans la vraie vie. C’est trop pour moi.

Je suppose que ces films sont plus ou moins pour vous ce que tous les romans sur Paris (par des auteurs américains) sont pour nous. Très peu à voir avec la réalité — Margot et Christian, sérieusement ?!? — mais les destinations semblent exotiques et ça fait rêver. Moi, j’ai aucune envie de regarder un film qui a lieu dans un « Pine River » fictif. Donnez-moi quelque chose qui se déroule à Collonges-la-Rouge entre Aurélie et Christophe (voilà, je fais mes devoirs et choisis des personnes de mon âge). Mais d’abord, il va falloir faire appel à Cémoi. Il vous faudrait une plus grosse guimauve.

Peur de la bise

Je m’attendais à écrire cet article pour la Saint-Valentin. Mais hier, Anne-Élisabeth Moutet a écrit une colonne pour The Telegraph of London, intitulée « Even the French have realised the kissing has gone too far » (Même les Français se sont rendus compte que la bise est allée trop loin). Je suis tellement surpris de le voir, parce que c’est quelque chose que j’aurais attendu de… comment dire ça… moi, pas elle.

Le baiser par Gustav Klimt, Photo par Google Art Project, Domaine public

J’essaye parfois de cautionner mes amis européens que mes plaintes sur mon pays ne sont pas les leurs. J’ai pas de problème quant au fait que j’achète de l’assurance médical, que le gouvernement ne le paye pas sauf pour les âgées et les pauvres. Nos impôts sont plus bas. Ce sont deux façons de réussir le même but — faire se plaindre à tout le monde — mais l’assurance n’est pas mon sujet. C’est juste pour vous rappeler que certaines choses ne vont pas du tout de même façon partout, et ce à quoi nous nous sommes habitués est parfois très différent.

Commençons avec la thèse de Mme Moutet, qu’un bienfait inattendu du virus était l’arrêt soudain de la bise. Ici, nous sommes en fait un peu d’accord, mais pas pour les mêmes raisons. Elle écrit (et c’est dingue que je vais la traduire ; les fautes sont les miennes) :

I hate la bise. I hate the fact that in normal times it is essentially compulsory, even to people spectacularly unattractive, with dubious personal hygiene, or whom you loathe.

Je déteste la bise. Je déteste le fait qu’en temps normal, il est essentiellement obligatoire même avec des gens qui sont incroyablement peu attirants, qui ont de l’hygiène personnelle douteuse, ou qui vous détestez.

Anne-Élisabeth Moutet, The Telegraph

Au fait, je dois vous dire que son style en anglais est spectaculaire, fluide comme très peu de monde. Si ce n’est pas évident ici, c’est seulement à moi.

De toute façon, elle a évidemment raison à un certain point avec toutes ces plaintes. C’est quand même le choix de la société française de le faire au lieu du coutume anglophone de se serrer les mains au travail ou faire des câlins en famille. Mais pas tout le monde sera également à l’aise avec ça.

Mais pour moi, en 2021, venant d’une société où demander un rendez-vous deux fois à la même personne est souvent une infraction qui risque de se faire virer, c’était tout autre chose. J’étais ravi que la bise ne m’arriverait pas cette année-là. La dernière fois où j’ai embrassé quelqu’un qui n’était pas lié à moi par sang, de n’importe quelle façon, ça fait plus longtemps que l’âge de ma fille. Mettre fin à cette durée avec soit un homme soit une femme mariée, même si pas de façon romantique… veuillez m’excuser si je vous offense, mais ça me dérange, que ce soient des mœurs culturelles ou pas.

L’idée d’aller à l’étranger et rendre visite à des amis, ça m’a plu. L’idée de faire un câlin, toujours avec des amis, c’est toujours pas un problème. Mais ce genre de contact chez moi, c’était du harcèlement même avant MeToo. C’est ici où je compatis moins avec les plaintes de Mme Moutet. Bien sûr, c’est toujours dégoûtant d’être aussi proche de quelqu’un avec de mauvaise haleine. Pourtant, au moins en théorie, j’aime l’idée d’une société où on n’est pas obligé de se faire passer pour un moine de peur qu’on vous prenne pour un harceleur.

Cependant, je n’y arrive pas. Personne n’est jamais obligée de dire oui à un rendez-vous ; je l’assume. Et c’est pas la culture française qui promeut l’idée que même le moindre contact par hasard est du harcèlement ; c’est notre bêtise. Mais les habitudes mentales durcissent après assez de temps. Si on n’est pas lié de façon romantique, veuillez ne pas m’embrasser. C’est pas vous, c’est moi.