Archives mensuelles : mars 2024

Saison 3, Épisode 3 — Quatre jours avec les Salingers

La balado doit apparaître un jour à l’avance cette semaine, parce que trop de choses arrivent en même temps. Mais voici quelque chose que j’ai faite pour une soirée tarot samedi. C’est le fénétra, notre dessert haut-garonnais, et vu que c’est un dessert pour Pâques, c’est le bon week-end, n’est-ce pas ?

Haute résolution en cliquant

Je suis beaucoup plus heureux de celui-ci que mon original d’il y a 2 ans. J’ai appris des choses sur comment étaler la pâte, et l’entremets du début de la semaine m’a préparé pour la dacquoise au-dessus de celui-ci. Les invités étaient bien contents de ce dessert, connu par très peu d’entre eux, et ça m’a rendu heureux. Je considère le fénétra l’un de mes desserts préférés et je continue de le recommander fortement.

Pour ceux qui connaissent les règles du tarot, j’ai réussi deux gardes — pourtant, c’était la première fois où j’en avais réussi une ! J’ai même joué le petit au dernier tour deux fois. Ça ne m’est jamais arrivé avant. C’était une nuit extrêmement chanceuse à cet é-garde. (Vous pouvez pousser des soupirs. Je me tue !)

Je regrette de vous dire que grâce à un sale tour par quelqu’une, il est devenu bien évident que je ne vais pas aller en France cette année. Au moins, pas cet été. Je n’ai jamais imaginé que l’onqui que ce soit — se nierait ses propres vacances juste pour me nier l’opportunité. J’aurais dû savoir que 2023 est trop bien allé à cet égard.

J’imagine que vous avez déjà deviné que je dis « On y va » à ma fille quand c’est le temps de quitter la maison. Oui, en français. Eh bien, elle a fait des progrès rapides avec Duolingo. Je le lui ai dit hier, et elle m’a répondu, sans hésiter, « Va-t-en ». Ouais, aussi en français. Ça me rassure que j’ai toujours la bonne fille à la maison, pas un sosie. Les années ado, tout le monde !

Notre blague traite des enfants. Nos articles sont :

Les gros-titres sont : Dictionnaire, Maturité, et Cœurs.

Sur le blog, il y a aussi L’entremets mousse au chocolat « Princess Peach », un dessert inspiré par le nouveau jeu Princess Peach Showtime, et Ne parlez pas l’anglais comme les autres non plus, une plainte sur les anglophones qui se plaignent d’une appli gratuite car le dialecte n’est pas le leur.

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Qui sont « The Salingers » ?

Ça fait longtemps depuis les dernières vraies nouvelles d’Inochine dans ces pages. Je n’allais jamais essayer de voyager pour un de leurs concerts en 2023, car je me suis fait une promesse que le voyage fou de 2022 serait le seul de son genre. Alors la prochaine chose à laquelle j’attends, c’est leur prochain album. Et ça, les fans attendent depuis longtemps. En octobre 2021, le groupe a parlé de sortir un nouvel album fin 2022. Un mois plus tard, la date a déjà été reportée jusqu’à début 2023. En avril 2023, ils ont dit qu’ils sont revenus dans un studio à Londres. Franchement, à ce point je ne voulais plus entendre parler de dates. On attend, les dates passent sans nouvelles, et tout le monde est déçu. Faites votre travail en secret, Nico, ça va.

Mais il y a deux semaines, il y a eu une raison —peut-être — pour croire que l’attente atteignait sa fin. Le 15 mars, ce tweet a fait fureur parmi les fans :

Je ne connais pas le magazine Diverto, où cette pub est parue, mais les Sherlock Holmes d’Internet n’ont pas perdu de temps en analysant l’image.

Source, ©️D.R.

Quiconque a produit cette pub, elle est bien parsemée avec des indices qui suggèrent un nouvel album d’Indochine. « Pony Music », l’édition de disques en bas, ressemble à Sony Music, la vraie maison d’Indochine. « Salingers Records » rappelle le label privé du groupe, Indochine Records. « Babel Babel » pourrait faire référence au livre Babel de Patti Smith, une influence pour Nico. Et si on connaît la discographie du groupe, « The Salingers » semble être une référence au soi-disant écrivain J.D. Salinger, d’où la chanson « Des Fleurs pour Salinger ».

Cette dernière référence me fait peur. Chaque élève aux lycées américains est condamné de lire son excrétion en forme de livre, L’Attrape-cœurs. Le titre original, « The Catcher in the Rye », ce qui veut dire littéralement, « Le receveur dans le champs de seigle », est du n’importe quoi le plus pur en anglais. On peut le « comprendre » en lisant le livre — c’est-à-dire qu’il y a une explication, mais l’explication est bête. Le personnage principal est parmi les gens les moins sympas de tous les temps sans commettre un crime. Son parcours dans le livre ne sert à rien.

M. Salinger a eu la chance de le publier juste au moment quand les normes littéraires aux États-Unis s’effondraient, et il n’a jamais trouvé un moyen de le suivre — alors 40 ans de silence de sa part — car il savait qu’il était un arnaqueur, un escroc. Je considère son intérêt un écart dans les goûts de Nico, mais tout le monde a son péché mignon, et on n’a jamais lu une critique de Rabelais ou Zola chez moi non plus.

Mais un album tout basé sur l’œuvre de Salinger ? Oh là là, ce serait trop pour moi ! Pourtant, après l’apparition de la pub, un autre indice est apparu qui me suggère que le tout est une farce compliquée. On a créé une chaîne YouTube pour « The Salingers« , notamment avec une vidéo avec les mêmes symboles que dans la pub :

Mais il y a un autre clip dans cette chaîne, « Show Time ». On peut vérifier avec l’appli Shazam que c’est un extrait d’une chanson qui existe déjà, « Uppercut« , par un groupe peu connu, Moon Sound Malabar. À mes oreilles, quelque chose a été ajoutée, mais le clip ici part absolument de l’enregistrement inconnu :

Quel qu’Indo fasse pour promotion, je refuse absolument de croire que le groupe utilise la musique d’autres sans même pas la leur attribuer.

Le problème avec ma théorie de farce, c’est que ça coûte. Il y a évidemment du travail derrière ces clips et la pub, à ne pas mentionner le prix de publier la pub dans un magazine.

Il n’y a quand même plus de nouvelles de « The Salingers » depuis une semaine. Personne ne sait vraiment si ce soit le prochain album d’Indochine ou pas. C’est un mystère, et un dont j’espère que l’on connaîtra enfin la vérité, que ce soit une farce ou pas.

Un quatrième jour dans notre vie

C’est encore une fois le 29 mars, mon « anniversaire français ». Il m’étonne toujours combien a changé à partir du jour où je me suis dit « Je suis bien ennuyé dans cet appartement avec cette saloperie de virus partout. Je vais essayer un cours de français sur Duolingo. »

([En fait, il n’a dit rien de sorte, les amis. Tout le français qu’il a appris ce jour-là était genre « un garçon et un cheval », « un cheval et un chat », etc. Croyez-moi, j’en ai eu marre d’entendre toutes les répétitions ! — M. Descarottes])

Le jour où « Un Jour Dans Notre Vie » est devenu mon générique

Je reviens encore et encore à ce thème (2021, 2022, 2023), à partir de ma chanson préférée de tous les temps, parce que comme j’ai écrit en 2023, il exprime tout ce que veux dire ici, tout mon espoir et désespoir en même temps. Et il me semble que la leçon de la dernière année est le point auquel les deux côtés de ça existent ensemble.

Je me demande souvent à quoi je m’attendais ce premier jour-là. Je ne connaissais personne dans ma ville avec laquelle le français serait utile. À l’époque, ça faisait 12 ans depuis la dernière fois où j’avais sorti des États-Unis, et il me semblait que je devais attendre les 18 ans de La Fille (en 2028) pour régler ça. J’avais les concerts de Laurence Manning en ligne, mais c’était tout.

Toutes les raisons que j’avais pour apprendre le français au début sont disparues. Ça fait un an entier depuis le dernier concert en ligne de Laurence, alors je ne vois plus les québécois avec lesquels j’avais envie de parler. Le groupe sur Facebook qui m’a accueilli deux mois après le début existe toujours, mais il est largement devenu un seul type (pas moi) qui parle à lui-même.

J’en ai trouvé d’autres. On va bientôt visiter la Vendée pour le Tour, où quelqu’un de vraiment spécial y habite (pas le sujet de Peur). J’ai découvert une passion pour les films français qui nous amènera à une semaine consacrée aux films en même temps que notre Fête des Impôts (le 15 avril). Il y a toujours un manuscrit en cours, même si je suis plus pessimiste qu’avant à propos de la date où il sera fini. Mais ce sont tous des buts liés à un blog qui ne faisait jamais partie des rêves du jeune moi.

Et si ce monsieur avait reçu ce qu’il avait demandé ? Ce blog est né de la terreur que je n’arriverais jamais en France. Mais si j’avais réussi à y passer une semaine après mes années à la fac, si j’avais appris la langue assez tôt pour le vivre comme j’ai envie, est-ce que j’aurais fait les bons choix ? Ou est-ce que j’aurais tout mis à côté comme l’espagnol ?

Je n’ai pas de bonnes réponses à ces questions. Je me dis parfois qu’il y a 3 personnes que je souhaite avoir connu il y a 30 ans, pas juste récemment. Mais si je suis honnête, je ne peux même pas imaginer comment ce serait arrivé en deux des trois cas. Je pleure les opportunités ratées, puis je me dis que je suis fou pour pleurer l’impossible. (J’aime me gronder, la seule chose qui arrive dans tous les avenirs possibles.) Tout ce que je peux dire vraiment est ce que je dis depuis des années : qu’un jour dans notre vie, tout peut changer. Et je suis reconnaissant que vous êtes tous là maintenant.

Ne parlez pas l’anglais comme les autres non plus

Il y a des mois, énervé par les bruits de mes con-citoyens qui font semblant de parler anglais, j’ai écrit un article intitulé « Ne parlez pas l’anglais comme un américain, 1ère partie ». J’ai ajouté « 1ère partie » car j’étais loin d’épuiser le sujet, mais il ne m’est pas venu à l’esprit d’y revenir. Plus précisément, j’ai des limites pour la fréquence de billets où je me plains de tel ou tel chose. Et il y a des sujets plus importants pour m’en plaindre.

L’image la plus américaine de toutes, Photo par Tech. Sgt. Andrew Burdette, Domaine public

Un de ces sujets est l’attitude du reste de l’anglophonie vers l’anglais tel qu’il est à travers l’Étang, comme disent les britanniques. Je suis moins ravi d’écrire ça que vous ne le pensez. Il était une fois, tout le monde qui me connaissaient auraient dit que si j’allais vivre quelque part à l’étranger, il serait à Londres. Petit, j’avais la tête aussi pleine de rois britanniques que de français. J’adore l’accent britannique autant que le vôtre (au moins l’accent éduqué, le soi-disant « Received Pronunciation » — les personnages de Sasha Baron-Cohen font mal aux oreilles). Et j’aime leur cuisine — je sais, une attitude très inhabituelle, mais sincère. En revanche, je ne connais personne là-bas et on ne peut pas vivre à temps plein chez Fortnum & Mason. Mais pour autant que je sois prêt à me plaindre de l’anglais de chez moi, leurs plaintes sont du codswallop (mot britannique : bazar, n’importe quoi) le plus pur.

Reculons un peu. Je fais partie d’un groupe d’utilisateurs de Duolingo sur Facebook. Ironiquement, je ne l’ai trouvé qu’une fois que j’avais enfin supprimé l’appli. Je ne l’ai pas réinstallée, mais je suis heureux d’aider ceux que veulent apprendre le français sur le même chemin que moi. Et il y a certaines expériences qui ne sont logiques que pour les autres utilisateurs de Duolingo. Si vous ne connaissez pas les satanés leaderboards (classements), comptez-vous chanceux. Parmi ce groupe, on trouve tout la cantina de Mos Eisley — des américains, des britanniques, même des brésiliens qui utilisent Duolingo en anglais pour apprendre le français.

Je vous rappelle que Duolingo est disponible gratuitement, et que je n’ai jamais rien payé pour l’utiliser — plutôt l’inverse ! Et c’est fait aux États-Unis, par des anglophones américains (ils embauchent des autochtones pour dire les exemples à haute voix). Les brésiliens, les scandinaves, ils ne se plaignent pas de cette situation. Mais les britanniques, les australiens, les néo-zélandais ?

Ils se plaignent de tout. C’est insupportable. J’ai commencé à garder des captures d’écran à partir du moment où un britannique s’est plaint que Duolingo dit « burglarize » pour cambrioler au lieu de « burgle ». Il a dit « Sûrement même les Américains ne disent pas « burglarized » ? » Ce tosser (mot britannique : con) a bien mérité les réponses :

Une personne a répondu qu’il n’a jamais entendu « burgle » (vous le trouverez seulement dans des rediffusions de la BBC) ; deux autres ont dit que si, nous l’utilisons. Moi, j’ai répondu avec une pub ancienne de McDo avec un personnage dont son nom, Hamburglar, dit hamburger et burglar en même temps.

Mais ça continuait. « Malheureusement, Duo utilise l’anglais américain par défaut » :

Malheureusement ? Bollocks ! (mot britannique : merde, une connerie) C’est gratuit. Vous vous souciez de ne pas utiliser des expressions britanniques afin que nous les provinciaux puissions vous comprendre, monsieur ? Et plus :

« Je dis absolument « film » et ne rêverais même pas d’utiliser le mot « movie ». » Taisez-vous, toff (mot britannique : snobinard riche). Les américains du groupe ne « rêveraient » même pas d’avoir une telle attitude de wanker (mot britannique : branleur) vers votre anglais.

On continue. « Tristement, nous les britanniques doivent apprendre l’américain. » Quand on lui répond « Peut-être que vous les Brits trouvent un site produit par une société britannique ? » un autre britannique se plainte que « c’est impoli » et que les américains ont mal compris et veulent juste être offensés, car « sadly » veut dire « malheureusement » :

Honnêtement ? Bugger off ! (Expression britannique : casse-toi, de façon vulgaire.)

Au cas où ce ne serait pas clair, je connaissais déjà chaque « briticisme » que j’ai utilisé dans ce billet. Je trouve cette attitude absolument inacceptable. J’étais abonné du site britannique Kwiziq pour aller plus loin que Duolingo et je ne me suis jamais plaint de son anglais avec des « ou » partout où nous écrivons « o ». Et je le payais.

Peut-être que vous comprenez maintenant pourquoi je ne m’intéresse même pas un peu à vivre dans un autre pays anglophone. Je vous ai parlé honnêtement des « fans » en France qui m’ont dit « j’espère que tu resteras aux États-Unis ». L’ancien Empire, c’est souvent comme ça mais sans les bonnes pâtisseries. Un échange qui ne vaut pas la peine !

Le capitaine Évident

Il y a deux insultes en anglais que je voulais récemment chercher en français. Ni l’un ni l’autre est trop sévère pour ce blog ; c’était juste une recherche de la part de M. Descarottes pour assurer qu’il n’épuiserait pas son stock. Il s’agissait de deux façons de dire que quelqu’un vient de remarquer l’évident. ([Vous voyez déjà d’où mon intérêt. — M. Descarottes])

Appeler quelqu’un « Captain Obvious » (le capitaine Évident, mais certains le traduisent Évidence, ce qui comprend mal que « obvious », c’est un adjectif, pas un nom), c’est à dire qu’il dit des choses non pas seulement évidents, mais que tout le monde sait bien déjà. Il y a un site de voyage aux États-Unis qui a une série de pubs autour d’un tel personnage. Un exemple vous donnerez le goût de l’affaire :

L’autre expression, « master of the obvious », se traduit (à mes yeux, mais je n’ai pas trouvé d’exemples) par « maître de l’évident ». C’est très similaire à « capitaine Évident », mais peut-être un peu moins agressif, parce qu’il n’y a pas de titre, alors pas d’aller aux injures personnelles.

Mais ce que j’ai découvert en faisant ces recherches, c’est que la traduction d’évident est…moins qu’évident. ([BRAVO, mon capitaine ! — M. Descarottes]) Certains choses sont aussi simples qu’attendu ; en ce qui suit, je suis largement mon dictionnaire Oxford.

Dire que quelque chose est évident est « il est évident », bien sûr. Mais dire la chose en question, c’est « enfoncer les portes ouvertes ». On dit ça en anglais — « push on an open door » — mais ça veut dire que quelque chose est facile ! Et le fait d’avoir dit la chose évidente, c’est une « lapalissade » Au moins là, j’ai une excuse pour ne pas le connaître — ça vient d’un Jacques de Chabannes, seigneur de La Palice au XVe siècle, qui avait l’habitude de dire des choses comme « s’il n’était pas mort, il serait encore en vie ». Ne me croyez pas sur parole, il y a une chanson qui l’a rendu immortel :

Quand une grimace rend ses sentiments évidents, on dit qu’ils sont « écrits sur son visage ». On utilise exactement cette expression en anglais (« written on one’s face« ), mais nous disons aussi que ça « se voit dans ses yeux » (« seen in one’s eyes »).

Pourtant, quand un choix est évident, on ne dit pas qu’il est évident ni écrit quelque part, mais plutôt qu’il « s’impose ». Ou pire, que l’on n’utilise même pas un mot pour ça — mon dictionnaire Oxford dit que la chose qui s’impose est simplement « la chose à faire », ce qu’il donne également pour « the thing to do » et « the obvious thing to do ». Il n’y a donc pas de mot pour évident dans ce contexte. ([Oui, mon Seigneur de La Palice, car c’est évident. — M. Descarottes])

Un dernier exemple ? Un comportement qui rend ses intentions évidentes, c’est soit « manquer de finesse » soit « le voir venir avec ses gros sabots ». J’aurais pensé que l’on entend quelqu’un venir avec ses gros sabots, car comme note Wiktionnaire, les sabots (des chaussures en bois) sont connus pour être bruyants. Le choix de verbe n’est pas… ([NE FINISSEZ PAS CETTE PHRASE ! — M. Descarottes])… évident.

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour remonter le temps jusqu’aux années 70 et des chaussures à semelles compensées au lieu de sabots.

L’entremets mousse au chocolat « Princess Peach »

À chaque fois où un jeu vidéo sort avec de la pâtisserie, La Fille me demande à essayer de copier tel ou tel gâteau. Et dès que nous avons entendu parler que la princesse Peach serait pâtissière dans son nouveau jeu… c’était juste une question de quel gâteau. Après plus d’efforts que j’aimerais m’en souvenir, voici l’entremets mousse au chocolat de Princess Peach Showtime :

Après avoir vu le travail pour tout ça, vous allez me demander si j’ai envie de le refaire. Pour les macarons, je les fais sur demande. Pour une tropézienne, il vous faut faire partie de l’un de mes groupes. Pour ce truc, il faut soit être La Fille soit se nommer Julie Zenatti. Désolé, mais ce sont les règles. Allons le faire :

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Saison 3, Épisode 2 — Vaucluse et Vianney

Ce blog et balado ont plusieurs buts, et l’un des plus importants est de vous convaincre que c’est mieux de vivre n’importe où en France qu’en Californie. Mais même moi, je n’ai jamais cru que l’une des raisons serait qu’il y ait plus de cannibalisme chez moi. Pourtant, nous voilà, ou plus précisément, San Francisco voilà. Le lien est en anglais, et le clip est flou exprès, mais il provient d’une chaîne de nouvelles locales fiable.

Je ne suis pas prêt à le partager — j’espère que demain sera le bon temps — mais je suis en train de préparer un entremets très inhabituel. On va découvrir si ça marchera. Je ne sais pas si je le ferais pour l’OCA — la quantité de travail est folle.

J’ai une nouvelle qui ne va pas du tout vous surprendre. Vous souvenez-vous de mon billet sur La lutte pour le français ? À l’époque, je croyais que La Fille allait finir par suivre un cours de latin. Cependant, elle s’est trompée — le latin n’est offert que dans un lycée des 4 dans notre ville, pas celui où elle est inscrite pour l’année scolaire prochaine. Et il y a de bonnes raisons pour ne pas y aller. Elle a donc décidé de suivre plutôt un cours de français. Puisque cette semaine était ses vacances de printemps, elle a déjà appris environ 400 mots avec Duolingo. La vie changera chez moi, il me semble.

Je me moque de mon opérateur cette semaine. Je viens de recevoir ma première facture mensuelle pour mon portable sans service de télévision. Ils me doivent 3 $ ce mois. Mais ce n’est pas la partie la plus hilarante. Non, c’est plutôt le mot pour me dire que j’ai perdu mon rabais de 8 $ le mois car je n’ai plus au moins deux services de chez eux. Je sais, les gars. Mais le sentiment de culpabilité est bel et bien soulagé par les 150 $ que vous ne me volez plus chaque mois, AT&T !

Je dois partager quelque chose. Il devient de plus en plus fou, comment le monde trouve un chemin vers chez moi :

Le type a dû être déçu par ce qu’il a trouvé ici. Mais j’espère que Google ne traitera pas ce site comme une source de ce genre de truc !

Notre blague traite des incendies. Nos articles sont :

Les gros-titres sont : Verlan, Orange, et Histoire d’Amour.

Sur le blog, il y a aussi La tarte piémontaise, la recette de ce dessert aux noisettes et au chocolat ; Peur, sur mes soucis pour quelqu’un ; et Deux choses qui valent le coup, une courte appréciation de S.O.S. Fantômes : La Menace de glace et Princess Peach Showtime.

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Je découvre Vianney

On continue le Projet 30 Ans de Taratata avec le deuxième de trois artistes qui ont apparu sur scène avec Véronique Sanson pour Les 30 Ans de Taratata. Cette fois, c’est Vianney.

Vianney, Photo par Gyrostat, CC BY-SA 4.0

Vianney Bureau, né en 1991 à Pau, est allé au lycée de Saint-Cyr. Est-ce que ça lui donne le titre de saint-cyrien ? À vous de me l’expliquer. Après, il a suivi des cours d’affaires et de mode, et on l’aurait cru destiné à une carrière en tant que créateur. Mais pendant ses études de mode, il a rencontré sa future gérante, Isabelle Vaudey, et avec son encouragement, il a enregistré son premier album, Idées blanches, en 2013 (or, il n’est sorti qu’en 2014), 2x platine en France. Et le premier single de l’album était « Je te déteste », la preuve qu’il ne doit pas être britannique, ni chanter en anglais non plus, pour sonner exactement comme One Direction :

Avec de telles paroles que « Je viens gifler mes cordes plutôt que ton fessier » et « T’envoyer des menaces, un rat mort dégueulasse? », il me semble que si j’étais la femme du clip, j’aurais un ordonnance restrictive hier. Au fait, je viens de découvrir que cet outil de la loi, bien-aimé des ex partout dans le monde anglophone, n’existait en France qu’à partir de 2012. (Non, ce commentaire ne raconte pas une histoire personnelle ; si c’était le cas, vous n’auriez jamais entendu parler de La Fille, car je ne la connaîtrais guère.)

J’ai aussi écouté Pas là, avec des paroles comme « Je te remplace/Comme je le peux/Que tout s’efface/J’en fais le vœux », et Notre-Dame des oiseaux, pas un single de l’album. Sa voix est agréable, mais la musique ici n’est que l’enveloppe pour livrer ses contes d’amour perdu. Je me trompais en l’écoutant — sur cet album, il sonne comme le jeune Harry, mais l’âme est 100 % Maroon 5, au moins leur premier album.

En 2016, Vianney est de retour avec son deuxième album, cette fois nommé pour lui. La chanson « Je m’en vais » atteint la deuxième place en France :

Je comprends ça. Les paroles expriment exactement le même message qu’avant :

Quand tu diras que c’est ma faute 
Que je n’ai jamais su t’aimer 
Au diable toi et tes apôtres 
Je m’en vais

mais cette fois il renaît en tant que Christopher Cross, un meilleur musicien.

J’ai aussi écouté « Dumbo » du même album, une chanson éloignée — mais pas complètement — de ses histoires d’amour qui finissent mal. Le clip est mignon :

Encore une fois, je me suis trompé. Il est Christopher Cross, oui, mais aussi Jason Mraz.

En 2018, lui et Véronique Sanson ont tous les deux sorti des albums en live en collaboration avec d’autres artistes. Et sur chacun des deux, on trouve leur version de La Chanson :

Je pleurais en l’écoutant. Vous savez que j’adore cette chanson plus que presque tout au monde entier. Bien qu’elle ait eu 2,5 fois son âge au moment de l’enregistrement — et oui, vu le matériel, ça me dérange un peu — les affinités entre les deux sont clairement là. Le refrain avec la question, « Qu’est-ce que tu diras ? », c’est magique. Vianney a une voix agréable, même douée, c’est juste que je ne suis pas grand fan du genre où il travaille.

Son troisième, et à ce point dernier, album de musique originale, N’attendons pas, est sorti en 2020. L’album atteint la 1ère place en France, mais parmi ses singles, le seul grand tube est Beau-papa, #13 :

Comme Dumbo, c’est une chanson loin des histoires d’amour, et le clip est plutôt émouvant. La chanson du titre est aussi hors ses sujets amoureux ; je l’ai bien aimé, mais elle n’a connu qu’un petit succès (#146 en France) :

En 2023, Vianney a sorti un album de collaborations avec d’autres artistes. Je reste perplexe sur la question de qui est responsable de l’écriture — les crédits ne sont clairs nulle part en ligne. Mais je dirais que Le firmament avec Maître Gims (à qui je souhaite « Bonne année ») ne sonne pas comme la musique associée avec ce dernier. En revanche, Comment on fait avec Zazie pourrait bien être à elle. Je passe sur celui-ci sans plus de commentaires car il ne m’est pas clair du tout à qui est la matière de l’album.

Alors, que penser enfin de Vianney ? Il devrait être clair que si ses chansons se traduisaient en anglais, je passerais mon chemin. Mais c’est ici où le « prime français » marche pour lui. Exactement comme j’adore les pubs à la radio en français bien que je change de chaîne en anglais, je n’achèterais pas les disques mais…

Ma note : J’irais au concert si vous avez une place de trop.

Deux choses qui valent le coup

Je vous ai prévenu en février que le 22 mars allait voir les sorties du prochain volet de S.O.S. Fantômes ainsi que Princess Peach Showtime. Nous voilà. Je suis ravi de vous dire que, puisque La Fille est en vacances cette semaine, on a vu le film et acheté le jeu, et les deux portent ma recommandation, surtout le jeu.

Princess Peach Showtime ©️Nintendo ; S.O.S. Fantômes : La Menace de glace, ©️Columbia Pictures

D’abord, le film. S.O.S. Fantômes : La Menace de glace (traduction curieuse du sous-titre ; c’était « L’Empire gelé ») continue le film de 2021, dans lequel l’hérésie de 2016 n’est jamais arrivée. On suit les aventures d’une famille, les Spengler, la fille et petits-enfants de l’un des quatre chasseurs de fantômes du film original. Il y a des apparitions de presque tous les personnages bien-aimés de l’original : les trois chasseurs survivants, leur secrétaire, même les petits Bibendum Chamallow. Je ne vais pas vous donner une critique détaillée, mais tout ce que le film précédent et celui-ci avaient dû faire était ne pas cracher sur les films originaux, et ils le réussissent. J’ai pu regarder ce film et en profiter car il n’y avait aucun discours magistral pour faire honte aux vieux personnages ou leurs fans à cause de leurs identités. Je n’arrive donc guère à croire que ce soit un film américain !

Mais c’est le jeu, Princess Peach Showtime, duquel je suis vraiment ravi. C’est seulement la deuxième fois pendant plus de 38 ans de jeux Mario avec la princesse Peach en vedette. Cependant, beaucoup de monde qui connaissent seulement le jeu original de Mario se trompent en pensant à Peach comme victime perpétuel. Dès le deuxième jeu de la série, on peut jouer dans sa peau, et si elle reste parfois l’objet de tentatives d’enlèvement par Bowser, c’est seulement pour la bonne raison féodale, qu’il veut agrandir son royaume en le rejoignant au sien, ce qui exige un mariage politique.

La Fille ne s’est jamais trompée sur la question de personnages de jeux vidéo comme modèles à suivre. Au-delà de jouer avec Peach comme héroïne dans Super Mario 3D World ou Super Mario Wonder, je l’ai encouragé de jouer à Metroid, avec Samus Aran, chasseuse de primes ou bien The Wind Waker ou Skyward Sword, des jeux de Zelda où la princesse n’a pas besoin d’être sauvée, juste de l’aide. Mais bien que ces personnages soient forts, elles ne haïssent pas les hommes, presque tout ce que l’on trouve dans la fiction américaine de nos jours. La Fille a déjà sa ceinture noire en karaté ; je ne me soucie pas de la question de sa confiance en soi.

On a passé deux heures avec ce jeu aujourd’hui. Il n’y a pas de Mario, ni Luigi, ni Bowser. C’est Peach contre une nouvelle méchante et sa bande, Syrah et sa Grappe maléfique (la méchante s’appelle Grape en anglais ; c’est-à-dire Raisin). Mais ce dont je suis vraiment ravi ? Elle essaye tout genre de carrière le long du jeu :

Capture d’écran personnelle, image ©️Nintendo
Capture d’écran personnelle, image ©️Nintendo
Capture d’écran personnelle, image ©️Nintendo

On a énormément profité de découvrir ces rôles ; l’épéiste, c’était comme jouer dans un film de cape et d’épée avec Jean Marais. La Fille a vite réussi à décorer des gâteaux avec la poche à douille en tant que pâtissière ; moi, j’ai eu du mal avec ça. (On appelle ce moment « l’ironie ».) L’étape cow-boy, c’était un truc d’impossible pour moi avec un lasso — encore une fois, pas de problème pour La Fille.

Il y a même un clin d’œil vers Arsène Lupin, l’original, pas le descendant censé de l’animé japonais :

Capture d’écran personnelle, image ©️Nintendo

Il y a des critiques anglophones qui trouvent le jeu sexiste ou « condescendant » car elle peut changer de robe — une critique ignorante qui ne rend pas compte du fait que Mario a une centaine de costumes dans Super Mario Odyssey, et il y a tout un jeu Zelda, Triforce Heroes, où Link (un homme) change de costume tout le temps. Le jeu est — comme beaucoup trop des jeux Nintendo de l’année dernière — trop court pour son prix, mais j’ai la même plainte sur Super Mario Bros. Wonder et Pikmin 4.

Il n’y a absolument rien dont cette Peach n’est pas capable et on peut dire ça sans mépriser personne. Je trouve ça un message extrêmement positif, et il était super aujourd’hui de trouver deux divertissements en anglais qui le communiquaient. Je croyais qu’en trouver un tel n’était plus possible !

Peur

Je suis trop déprimé pour parler d’autre chose aujourd’hui, mais je n’ai pas le droit de dire exactement ce qui s’est passé. Alors, ça va être compliqué.

Il était une fois, j’ai lu quelque chose sur les niveaux d’amitié qui m’a parlé assez bien que je retiens l’idée même plusieurs décennies plus tard, bien que je n’aie plus aucune idée de quelle était la source. L’auteur a proposé qu’au-delà des inconnus, il y a 4 niveaux de connaître les gens. Je l’esquisse :

J’espère que l’idée sera assez claire : il y a des gens que l’on connaît, et les relations peuvent être assez chaleureuses sans vraiment les compter parmi nos amis. Puis, il y a des amis, et des amis ; ceux auxquels on ferait l’appel pour l’aider à cacher le cadavre, ou pas.

Je trouve que ce modèle marche le mieux quant aux deux cercles extérieurs. Le type qui travaille dans un bureau dans le même bâtiment mais qui vous ne connaissez pas au-delà de le voir dans le parking, c’est une connaissance éloignée. Le serveur que vous voyez chaque semaine pendant le déjeuner, qui connaît votre commande à l’avance, où vous vous connaissez les prénoms et même parlez de choses au-delà de votre commande, c’est une connaissance proche.

Le salopard dont vous avez entendu chaque détail de chacun de ses ébats au lit à travers le plafond de votre chambre pendant une année entière sans jamais l’avoir rencontré, c’est le voisin à l’étage, et c’est une honte que les lois vous interdisent de tirer un fusil de chasse sur votre propre plafond. Non, je n’ai pas de fusil de chasse, pourquoi ?

Les lignes deviennent plus floues après ça. Les gens avec qui vous jouez au tarot une fois par mois, pour lesquels vous passez des heures en cuisine — pour inventer un exemple par hasard — sont-ils des connaissances proches ou des amis éloignés ? Difficile à dire. Mais on sait clairement quelle est la différence entre un ami proche et un ami éloigné — si on doit toujours être celui qui lance les appels, on n’est pas trop proches, n’est-ce pas ?

Évidemment, la distance complique la situation. Vous voyez déjà où je vais avec ça. C’est une chose quand on n’est jamais disponible dans la même ville. Cependant, à travers un décalage horaire de neuf heures, pour choisir un autre exemple complètement par hasard — c’est tout autre chose.

Je suis horriblement au courant à quel point ils sont fins, les fils qui me connectent à ma communauté outre-Atlantique, peu importe le cercle où ils se trouvent. En septembre, un ami — sans hésitation, je dis ami, pas connaissance — a trouvé une copine, et une semaine plus tard, il a quitté sa vie en ligne, dont la gestion d’un groupe sur Facebook qu’il avait fondé et poussé jusqu’à 10 000 membres. Il a disparu de la vie de toutes nos connaissances communes. Néanmoins, je suis content pour lui, car je crois qu’il est plus heureux de cette façon. Mais si je suis complètement honnête, il appartenait au deuxième cercle.

Le cercle au centre est le plus petit, mais il y en a certains qui y habitent même à travers un océan. En ces cas, j’ai plus de moyens de les contacter que juste Facebook ou des blogs, pourtant…

Pourtant, ça va être gravement testé et je ne sais pas pendant combien de temps. Quelqu’un de spécial pour moi a arrêté toute activité en ligne il y a deux semaines, et ça fait une semaine où toutes nos connaissances communes n’avaient aucune idée de ce qui s’est passé (pas un blogueur ; malheureusement, ça pourrait en décrire plusieurs que l’on connaît tous). Je suis soulagé de vous dire que l’on s’est enfin retrouvés cet aprèm. Le pire n’est pas arrivé. Toutefois, je sais que ça fera longtemps avant notre prochaine conversation. Je lui ai rappelé un dicton anglais, « Out of sight, out of mind » (Hors de vue, hors d’esprit). L’ami m’a répondu avec un dicton français, « Loin des yeux, près du cœur ». Il me semble que ce ne sont pas des synonymes. Il n’y a rien au monde que je veux plus en ce moment que d’avoir tort.

Mais j’ai peur.