Archives mensuelles : Mai 2021

Garou-Garou, Le passe-muraille

Avant de parler de mon film français de la semaine, je dois avouer quelque chose qui me fait honte. J’ai fait quelque chose de gênant ce week-end. J’ai regardé un film… en anglais ! Ben oui, c’était pour ma fille, mais c’est pas une bonne excuse. Nous avons regardé « Cruella », ou selon moi, Plan 9 de Savile Row. Franchement, le seul moment dont j’ai profité, c’était quand Cruella faisait semblant de parler français — et il s’est avéré que la personne qu’elle voulait tromper était francophone. Sinon, c’était tout nul, et m’a bien rappelé pourquoi je ne regarde plus rien en anglais. Ils n’ont plus d’idées.

Alors, Garou-Garou. De 1951, c’est un film impressionnant. Sans effets spéciaux numériques, ils vous donnent l’idée que Bourvil peut vraiment traverser les murs. En plus, ce film a un jeune Gérard Oury, avant qu’il est devenu réalisateur.

C’est Oury à droite.

Vraiment, j’avais du mal à comprendre comment on fait des choses comme ça. On ne voit pas de trous dans le mur !

La majorité du film n’a rien à voir avec « Garou-Garou ». C’est juste une réponse à la question : « Qu’est-ce que vous feriez si vous aviez ces pouvoirs ? »

Après une heure de bêtises, l’histoire commence à se dérouler. Il y a un cambrioleur, une femme appelée Susan — sérieusement, c’est pas juste mon avis sur ce nom — qui l’intéresse. Alors il crée l’identité de « Garou-Garou » pour l’impressionner — les hommes font toujours de vraies conneries pour ça — et il commence à cambrioler des banques. Dans le rôle de Garou-Garou, il est accro à dire à la police ce qu’il va faire.

Je ne comprenais pas exactement ce qui s’est passé à la fin. Elle part, mais je ne comprends pas pourquoi. J’avais encore du mal avec la langue.

Malgré mes problèmes de langue, je vous recommande ce film. C’est impressionnant qu’ils pouvaient faire ces effets sans ordinateurs. Et Bourvil joue dans un rôle intéressant, aussi diabolique que corniaud.

La Petite Sourie à Santa Ana

Quand je pense à la ville de Santa Ana, à côté de ma ville d’Irvine, je ne m’attends pas du tout à trouver de la cuisine française. La mexicaine, bien sûr, et la vietnamienne aussi. Mais aujourd’hui, j’ai visité La Petite Sourie, grâce à la carte du Consulat, et je dois vous dire, elle est une surprise très agréable !

On trouve ce restaurant dans un petit centre commercial plein de chaînes qui servent de la cuisine industrielle :

Au-dedans, on trouve une belle sélection de pâtisseries, et ce qui me plaît plus que tout : les prix sont très raisonnables ! Les macarons ne sont que 1,60 $ la pièce, et les pâtisseries sont toutes 4,95 $ ! C’est BEAUCOUP moins cher que soit Moulin soit Pandor !

Les beaux prix seraient inutiles si la nourriture n’était pas bonne, bien sûr. Et je suis heureux de vous dire — toute m’a beaucoup plu ! J’ai commandé une omelette et un mille-feuille, avec du thé glacé.

Les pommes de terre sont ce qu’on appelle « hash browns », alors ce plat est un peu américanisé. À cause de leur voisinage, je ne trouve pas que c’est grand-chose. L’omelette elle-même était très bien, et la baguette est bien faite. La belle surprise est le mille-feuille — le boulanger a bien triché ! Il y a du rhum dans la crème pâtissière ! C’est injuste — maintenant je suis énervé qu’il n’y a plus de boulangeries ici qui font la même chose !

J’avais l’opportunité de parler brièvement avec le boulanger, Christian, un niçois. Tous nous deux étaient heureux de parler en français, je crois. Je peux vous rassurer que tout est fait par quelqu’un qui sait. C’était un vrai plaisir.

J’avoue, le niveau de qualité n’est pas exactement égale avec Moulin. Les « hash browns » en particulier ne sont pas ce qu’on trouverait là-bas. Mais ça manque le point — La Petite Sourie est peut-être le meilleur rapport qualité-prix de tous les restos que j’ai visités pour cette série, et j’étais satisfait à la fin du repas. Et tout ça au milieu de l’un des derniers quartiers où je m’attendrais à trouver de la cuisine française ? Chapeau, messieurs !

La qualité : Au dessus de la moyenne.

Bon marché : Ben oui !

Recommandation : J’y reviendrai avec enthousiasme !

Le gâteau au chocolat et aux framboises

Aujourd’hui était le dernier jour pour ma fille à l’école primaire. Elle est devenue lycéenne, et je suis devenu vieux. Bien sûr, j’ai dû faire quelque chose pour célébrer, alors, j’ai fait celui-ci :

NAN ! Je plaisante ! Ses grand-parents ont acheté ce gâteau-là à Moulin. Je n’avais aucune idée qu’ils feraient ça. Personne ne me dit jamais rien. Mais nous avions la même idée, parce que leur gâteau était rempli avec de la mousse au chocolat et des framboises. Et moi aussi, j’ai fait un gâteau avec les mêmes ingrédients :

Celui-ci vient d’une recette de Cook & Record. C’est FACILE, et vous pouvez faire tout en environ 15 minutes. Je suis vraiment content des résultats.

Les ingrédients :

  • 200 grammes de beurre fondu
  • 180 grammes de sucre en poudre
  • 5 œufs
  • 250 grammes de chocolat fondu
  • 150 grammes de farine
  • 150 grammes de framboises
  • du sucre glace

Les instructions :

  1. Dans un grand saladier, mélanger le beurre fondu avec le sucre en poudre et fouetter bien.
    Ajouter les œufs et mélanger bien.
    Ajouter le chocolat fondu et mélanger.
    Ajouter la farine et mélanger.
    Beurrer votre moule — le mien était carré, de 22 cm le côté. C’est peut-être mieux d’utiliser un moule ronde de taille similaire.
    Verser la moitié de la pâte dans votre moule.
    Mettre les framboises sur la pâte, puis couvrir avec la reste de la pâte.
    Enfourner à 180 °C pendant 45 minutes.
    Si vous avez utilisé un moule carré, couper les bordes.
    Saupoudrer avec du sucre glace tamisé.

Quand on veut, on peut

Aujourd’hui est un jour heureux. Souvenez-vous que j’ai écrit début du blog des entreprises françaises qui ne vendent pas à l’étranger ? RECONNAISSEZ-VOUS ÇA ?

Hélas, c’est pas l’histoire d’un changement d’avis — il reste le cas que Le Temps des Cerises préfère vendre chez les pingouins qu’aux États-Unis. Mais c’est une histoire de l’amitié et de besoin mutuel.

Un de mes amis a une voiture américaine, et il avait besoin de quelque chose qu’on ne trouve pas en France. J’ai écrit une lettre au fabricant, et il s’avère que la pièce dont il a besoin n’est plus disponible — sauf chez un petit fournisseur. Et ce fournisseur ne livre qu’à l’intérieur des États-Unis.

C’est pas difficile d’imaginer ce qui s’est passé ensuite. Mais, hélas, je dois vous dire que j’ai tellement honte de notre Poste — et que vous devriez être fiers de la vôtre. Pourquoi ? Parce que j’ai reçu mon colis aujourd’hui, 8 jours après que mon ami me l’a envoyé. Et le sien ? Je l’ai envoyé il y a 10 jours, et aux dernières nouvelles, il est arrivé à Los Angeles il y a 8 jours. Je les ai appelés hier, et ils n’ont rien pu me dire. La Poste est beaucoup plus responsable que l’USPS.

Ah bon, les vêtements eux-mêmes ? Puis-je vous dire — ce que vous appelez un jean « regular » ? C’est ce qu’on appelle un jean « skinny » ! J’ai aussi besoin d’un tailleur, parce que les jeans sont un peu trop longs. Mais peu importe — je suis si heureux d’avoir enfin réussi !

Le Bonaparte américain

Habituellement, quand on mélange deux choses comme ça, comme si j’avais dit « Regis Philbin est le Nagui américain », tout le monde comprend que ça ne veut pas dire littéralement que Regis Philbin est un parent de Nagui. C’est juste qu’ils font les mêmes choses. Mais cette fois, avec l’histoire de Charles Joseph Bonaparte, c’est littéral ! Je dois beaucoup de ce qui suit à cet article de l’Institut Naval des États-Unis.

Charles Bonaparte, domaine public

En 1803, le petit frère de Napoléon Bonaparte, Jérôme, s’est marié avec Elizabeth Patterson (surnommée « Betsy », comme d’habitude avec ce nom), une américaine. Napoléon n’a pas approuvé le mariage, et il a décrété que le mariage serait annulé. Elizabeth était déjà enceinte, et elle a donc accouché d’un fils à Londres, Jérôme-Napoléon Bonaparte, auquel elle a donné le surnom « Bo ».

Jérôme-Napoléon a grandi dans le Maryland, aux États-Unis, et il a obtenu un diplôme en droit de Harvard, mais il n’a jamais travaillé comme avocat. Il a eu deux fils, Jérôme-Napoléon II, colonel dans l’armée française sous Napoléon III, et Charles Joseph. Et la carrière de Charles Joseph est quelque chose d’incroyable, complètement à l’opposé du membre d’une famille royale qui habite aux États-Unis aujourd’hui. (Je parle de Harry l’Inutile, le fils du Prince Charles le Nul d’Angleterre.)

Jérôme Napoléon Bonaparte, auteur inconnu, Domaine public

En 1905, le Président Theodore Roosevelt a nommé son ami du dernier 15 ans, Charles Joseph, au poste de Secrétaire de la Marine, rôle qui est sous-secrétaire du Ministre de la Défense. On penserait que les journaux américains ne seraient pas trop heureux d’avoir le descendant d’un roi dans notre gouvernement, mais ce n’était pas le cas :

Following the announcement at the end of June, Harper’s Weekly sought the usual “French gestures and grimaces” to criticize but could find none in this portly second-generation American, elsewhere described as having “the cannon-ball head of a warrior, with room for two sets of brains,” and a signature that proudly swept a full six inches across the page.

Traduction :

Suite à l’annonce fin juin, Harper’s Weekly a cherché à critiquer les habituels «gestes et grimaces français» mais n’en a trouvé aucun chez ce corpulent américain de deuxième génération, décrit ailleurs comme ayant «la tête de boulet d’un guerrier, avec de la place pour deux ensembles de cerveaux », et une signature qui balayait fièrement six pouces sur la page.

The American Bonaparte

Charles Joseph a passé 13 mois au poste de Secrétaire de la Marine. Il n’y avait pas de guerres à l’époque, alors il n’a pas joué un rôle stratégique, mais il a fait partie d’un petit « scandale » quand il a suggéré dans un rapport qu’il n’y avait plus de raison pour garder le plus vieux navire de la Marine entière :

The vessel now at Charlestown [Massachusetts] is not the vessel with which Hull captured the Guerriere…To exhibit the Constitution, therefore, as the genuine ‘Old Ironsides,’ charging, as has been proposed, a fee for permission to inspect her, and using the amount thus earned to bear the expense of her preservation, would not only ill accord with the dignity of the Government, but would amount to obtaining money under false pretenses…If, for purely sentimental reasons, it be thought that this supposed veteran of our old wars is entitled to a warrior’s death, she might be used as a target for some of the ships in our North Atlantic fleet and sunk by their fire.

Traduction :

Le navire actuellement à Charlestown [Massachusetts] n’est pas le navire avec lequel Hull a capturé le Guerriere … Pour exposer la Constitution, par conséquent, en tant que véritable « Old Ironsides », facturant, comme cela a été proposé, des frais pour l’autorisation de l’inspecter , et utiliser le montant ainsi gagné pour supporter les frais de sa conservation, non seulement serait en désaccord avec la dignité du gouvernement, mais reviendrait à obtenir de l’argent sous de faux prétextes … Si, pour des raisons purement sentimentales, on pense ce prétendu vétéran de nos anciennes guerres a droit à la mort d’un guerrier, il pourrait être utilisé comme cible pour certains des navires de notre flotte de l’Atlantique Nord et coulé par leur feu.

The American Bonaparte

Cette suggestion… n’a pas été bien reçu par le public. En fait, le Président Roosevelt a choisi de faire exactement ce qu’il lui a conseillé de ne pas faire, de « facturer des frais pour l’autorisation de l’inspecter », et aujourd’hui, on peut toujours visiter le Musée USS Constitution.

USS Constitution Museum Collection, CC BY-NC-ND 4.0, Lien original

Après son tour comme Secrétaire de la Marine, le Président Roosevelt a nommé Charles Bonaparte a son plus prestigieux poste, Ministre de la Justice. Il a passé 2 ans dans ce rôle, où il a gagné le surnom « Charlie the Crook-chaser » ( « Charlie le chasseur d’escrocs » ) En 1907, M. Bonaparte a suggéré au Congrès qu’il faut exister une agence de détective sous le contrôle du Ministre de la Justice. Après l’échec d’une enquête sur une escroquerie par plusieurs fonctionnaires du gouvernement, en 1908, le président Roosevelt a donné au ministre Bonaparte le droit de créer cette nouvelle agence. Ce qu’il a créé s’appelle le «Bureau of Investigation». Vous le connaissez aujourd’hui sous le nom de FBI.

Deux billets Ryanair, s’il vous plaît

Cette semaine, le Canard Enchaîné parle fortement de deux choses : 1) l’affaire Ryanair, où le président de Biélorussie a commandé qu’un avion atterrisse pour arrêter un dissident politique, et 2) l’affaire McFly et Carlitos, où M. le Président Macron est apparu sur une chaîne YouTube. Franchement, à moins qu’il n’apparaisse avec quelqu’un qui se baigne dans une baignoire remplie des céréales pendant l’interview, je m’en fiche. Il me semble que l’affaire Ryanair est plus intéressante pour les Français que je connais, c’est donc notre thème de la semaine.

Et les nouveaux protocoles de sécurité de Ryanair ne donneront confiance à personne :

Je crois qu’ils comprennent au moins la vérité :

L’un des mes parodistes préférés comprend aussi bien :

Comme je l’ai dit à des amis : je voudrais offrir deux billets Ryanair à mon ex et à son mari, qui sont des critiques si acerbes du président biélorusse.

Il faut que j’ajoute — les canards eux-mêmes sont drôles !

Comme toujours, si vous avez aimé ces dessins, abonnez-vous !

Je découvre la Corse-du-Sud

On arrive maintenant dans le… 2A ? Où est le 20 ? Comment est-ce qu’on compte en français : 18, 19, 2A ? Même dans le système de nombres hexadécimaux, il faut comptoir 20 avant 2A ! J’entends parler que si on écrit 20 sur une enveloppe, La Poste la livrera quand même. En tout cas, je pourrais écrire soit un post soit deux sur la Corse, parce que les définitions ont changé plusieurs fois, mais j’en écrirai deux.

La Corse-du-Sud est le département le septième moins peuplé, et les habitants se nomment les corses. Mais ce qui leur manque en quantité, ils le regagnent en qualité, avec peut-être le Français le plus important de l’histoire. Oui, la Corse-du-Sud se vante de Napoléon Bonaparte, né dans leur préfecture, Ajaccio. Et je vous rassure, j’ai une histoire sur Napoléon et sa famille pour vous raconter que vous ne savez probablement pas. (Ça fera son propre article.) En parlant de sa famille, vous pouvez trouver beaucoup d’eux dans la chapelle impériale à Ajaccio :

Chapelle Impériale Photo par Eveha CC BY-SA 3.0

Mais l’histoire de Corse-du-Sud ne commence pas avec Napoléon. Comme de nombreuses îles de la Méditerranée, c’est un lieu stratégique et une voie de navigation précieuse. Dès l’âge Néolithique, il y a 9000 ans avant J-C, on trouve des preuves d’êtres humains. Il y a 3500 ans, on trouve la « culture torréenne », une civilisation qui nous a laissé des tours en pierre. Voici un exemple à Cucuruzzu :

Les ruines à Cucuruzzu, photo par DocteurCosmos CC BY-SA 3.0

Nous passons par les Phéniciens et les Romains et reprenons notre histoire pendant le Moyen-Âge, à commencer avec notre roi préféré, Charlemagne. En tant que roi des Lombards, avant de devenir roi des Francs, il donne l’île au Pape en 774. Après, en 1077, le Pape cède le contrôle aux Pisans, qui perdent l’île aux Génois en 1299. L’île reste sous le contrôle d’une sorte d’italien ou autre jusqu’en 1553 quand Sampiero Corso, un soldat de la Corse-du-Sud capture l’île en tant que mercenaire français. Ça ne dure longtemps, et en 1559 les Français rend encore l’île aux Génois. Après des émeutes en 1729, il y a une guerre civile, puis en 1735, la Corse gagne une brève indépendance. « Brève » veut dire moins que deux ans, après lesquels, les Français, les Génois, les Britanniques, et les Espagnols prennent tous leurs tours à se battre pour le contrôle. Ce qui se passe après, jusqu’à la Révolution Française, c’est compliqué, mais après une lutte entre le général corse Pascal Paoli (dit « Babbu di la Patria », ou Père de la Patrie) et la Convention, la Corse est sous le contrôle de la France depuis 1795.

La ville la plus importante de la Corse-du-Sud est carrément Ajaccio, la préfecture et le lieu de naissance de Napoléon. Et franchement, si vous allez en Corse-du-Sud, c’est pour faire le tour de sites Napoléoniens. (Également, si vous allez en Haute-Course, c’est pour faire le tour de sites Paoliens.) Alors, quels sont les incontournables Napoléoniens ?

Il y a deux musées appelés « Musée de France » consacrés à Napoléon, Le Musée national de la Maison Bonaparte (1 étoile Michelin) et Le Salon napoléonien de l’hôtel de ville d’Ajaccio (1 étoile). Ce dernier fait partie du Palais Fesch (3 étoiles), un musée de beaux-arts. Il y a plusieurs statues de Napoléon à Ajaccio ; il faut visiter le monument équestre à la Place du Général-de-Gaulle (0 étoiles), érigé sous le règne de Napoléon III, et la statue de Napoleon en consul romain à la place Foch (0 étoiles).

En dehors d’Ajaccio, on visite la Corse-du-Sud pour sa beauté naturelle et aussi les sites préhistoriques. On a déjà parlé de Cucuruzzu (2 étoiles). Ne ratez pas aussi la Golfe de Porto-Vecchio (2 étoiles), le site Néolithique de Filitosa (2 étoiles), la Vallée de la Gravona (2 étoiles) et la haute ville de Bonifacio (2 étoiles), une ville médiévale.

Qui sont… non, cette fois je ne peux pas. Si vous ne savez pas qui est le corse le plus célèbre, je ne peux pas vous aider. Eh bien, qui sont les autres corses bien connus ? Il y a le cardinal catholique, et oncle de Napoléon, Joseph Fesch, le médecin Jérôme Tarayre l’acteur Christian Clavier (qui y habité pendant une décennie), la chanteuse Mylène Farmer (qui y possède une maison) et c’est plus ou moins tout le monde qui est connu sans porter le nom Bonaparte. Mais je dois ajouter, j’ai trouvé beaucoup de résistants de la Seconde Guerre Mondiale et de Compagnons de la Libération. Ils ne sont pas connus ailleurs, mais c’est évidemment une population qui peut être fier d’elle-même.

Que mange-t-on en Corse-du-Sud ? Il faut que je vous dise la réalité horrible — ils mangent de la cuisine italienne. Je suis sûr que c’est une nouvelle choquante. Mais c’est vrai. Par exemple, la « soupe corse », appelée minestra, est faite avec des tomates, haricots rouges, et pommes de terre, exactement comme la soupe italienne, minestrone. Ils mangent aussi des pâtes comme le cannelloni et les lasagnes. Ils font tout ça avec un fromage appelé « brocciu » qui vient du lait de brebis, comme cette pâte appelée x. On trouve le brocciu partout dans la cuisine corse, même dans les pâtisseries, comme le fiadone (un brocciu mélangé avec du sucre et des œufs) et l’imbrucciata. Il y a plein de poissons et de fruits de mer, avec un plat qui ressemble beaucoup à la bouillabaisse, l’aziminu. Ils font beaucoup de spiritueux locaux, comme la cédratine (exactement comme la boisson italienne, le limoncello), l’acquavita (une sorte d’eau-de-vie), et la ratafia, « une liqueur résultant de la macération de fruits, frais ou secs, dans de l’alcool ». Ce n’est pas une cuisine compliquée, mais ils utilisent bien leurs produits locaux, et vous ne mourrez pas de faim pendant votre voyage.

Un intermède musical

Je ne sais pas pourquoi j’ai tellement de mal à finir mon article sur la Corse-du-Sud. Mais je vous promets qu’il apparaîtra demain. Pendant ce temps-là, profitez de mon enregistrement préféré de n’importe quelle œuvre française, la Danse Macabre de Camille Saint-Saëns. Celui-ci vient de la meilleure marque américaine pour les enregistrements, Reference Recordings, et la performance reste la meilleure que je connaisse de cette magnifique œuvre. Je vous recommande fortement l’album entier, non compressé si possible, Mephisto & Co.

Une petite histoire amusante : j’ai trouvé cet album en 2003, en assistant à une exposition de produits audio à San Francisco. J’ai déjà très bien connu cette œuvre à cause de mes études musicales à l’université, mais cet enregistrement était si parfait que j’ai fermé les yeux pour l’écouter — et quand il s’est terminé, tout le monde se moquait de moi ! Pourquoi ? Parce que j’avais commencé à diriger et je ne le savais pas !

Week-end à Zuydcoote

Je viens de regarder le film peut-être le plus difficile à regarder de tous mes films jusqu’à maintenant. La langue, c’était difficile, et j’avais besoin fréquemment du Trésor de la Langue Français, parce que les mots n’existent ni dans mon dictionnaire ni dans Google Traduction. Mais c’est pas la vraie raison pourquoi ce film est si difficile.

Week-end à Zuydcoote n’est pas du tout une comédie. C’est un examen très sérieux de la Bataille de Dunkerque, et quelque chose de gravement déprimant. Il n’y a pas de héros dans ce film, juste de survivants. Ça me rappelle fortement le roman « Catch-22 » de Joseph Heller, mais pas si burlesque. C’est juste qu’en tous les deux, rien de bon ne se passe pour les personnages. Chaque fois qu’on pense qu’enfin, il y aura un moment de repos, il y a plus d’avions allemands, et quelqu’un d’autre finit par mourir.

Il y a un moment où deux soldats allemands se déguisent comme des religieuses, mais ce qui est un moment de comédie dans « Le Gendarme en Balade » n’est que de la lâcheté des allemands. Ils essaient de tirer sur des soldats français pendant qu’ils restent déguisés, mais les français les tuent.

Les soldats britanniques ne sont pas du tout des héros dans ce film, et il y a un moment que je suis sûr reflète les sentiments des Français vers les choix de l’armée britannique :

Richardson : « Cet embarquement pour nous, c’est une grande victoire stratégique. »

Maillat : Encore une ou deux victoires de ce genre-là, et vous allez finir tous en Norvège. 

Je doute que j’aie besoin de vous rappeler que Dunkerque n’était pas du tout un moment glorieux pour l’armée britannique. Pourtant ce film ne fait semblant que ce temps-là était une grande réussite pour les français. Maillat, le soldat joué par Belmondo, tue deux civils en train de violer son amie. Un autre soldat, joué par Pierre Mondy, parle de collaborer avec les allemands.

Des exemples des mots authentiques de l’époque : Belmondo appelle les allemands des fridolins. Une autre fois, un soldat se plaint de Maillat qu’il se baguenaude. Des soldats parlent d’un chandail au lieu d’un pull ou un sweat-shirt. Et un soldat n’a pas une blessure, mais une égratignure.

On trouve également de la musique de l’époque. Au début du film, on écoute une chanson intitulée J’attendrai, par une chanteuse appelée Rina Ketty. Cette chanson est sortie en 1938, et elle était populaire dans toute l’Europe.

Je ne m’attendais pas à regarder un film aussi lourd, si plein de tristesse. Mais je vous conseille fortement de le regarder. Ce que j’admire chez les films français c’est qu’ils parlent honnêtement de tous les côtés. On trouve rarement, même dans des parodies comme La 7e Compagnie, que les français ne font que se moquer ou critiquer les autres. Celui-ci parle franchement de Dunkerque et c’est une histoire puissante, qui mérite bien votre attention.