Archives mensuelles : septembre 2023

J’accuse !

Je sais, avec un tel gros-titre, vous vous attendez à une nouvelle comme « L’ex de Justin essaye encore une fois de le mettre en prison ». (J’ai ma fille la moitié du temps ; s’il y avait la moindre chose contre moi, ce ne serait pas le cas. C’était quand même anciennement un de ses loisirs.) Mais non, ce blog reste sur la France, alors cette fois je parle du film de Roman Polanski, ce que j’ai vu ce soir avec l’OCA.

J’accuse par Émile Zola, Domaine public

Oui, ça fait six mois depuis la dernière fois. Et l’autre personne avait « RSVP’d » oui, mais n’a pas assisté à la séance. (RSVP est un mot anglais, une abréviation d’une phrase difficile à traduire en français, « Répondez s’il vous plaît ». Je sais, l’anglais est une peine.) Ce n’est pas mon vœu qu’elle se sente gênée, mais je m’attendais à un moment pénible, et rien de la sorte ne s’est passé. Alors, on passe au film.

On commence avec une scène bien connue. Après avoir été condamné, le capitaine Dreyfus a subi une dégradation militaire. La photographie est excellente, et la scène émouvante, parce que l’on sait déjà que c’est un escroc. Dreyfus crie, comme il est bien attesté, « On dégrade un innocent ! Vive la France ! Vive l’armée ! » On ne va pas voir beaucoup plus de Dreyfus lui-même ; ce film est plutôt l’histoire du lieutenant-colonel Picquart.

On passe donc vite à la présentation de Picquart dans le Bureau des Statistiques. Il découvre vite qu’un certain Esterhazy est espion pour les Allemands, et a probablement fait toutes les choses pour lesquelles Dreyfus a été condamné. Tout ça, c’est de l’histoire. Mais à partir d’ici, on passe à la fiction.

Il n’y a pas de question que le colonel Henry a produit de faux documents pour faire incriminer à Dreyfus. Mais je ne suis pas au courant d’épreuves que Picquart avait une liaison avec la femme du ministre de Guerre. Ce qui s’est passé en réalité, c’est que l’on lui a donné une poste en Tunisie pour lui faire se taire. C’est vrai que ça a marché ; il n’a rien fait lors de son séjour en Tunisie. Dans le film, il devient de plus en plus angoissé, mais continue de lutter. Ce n’est pas à dire que Picquart n’était pas un héros.

C’est vrai à la fin que Picquart a réçu ses promotions rétroactives mais Dreyfus pas. Mais encore une fois, je ne connais aucune preuve que Picquart lui-même a eu une réunion avec Dreyfus pour les lui nier personnellement. C’est vrai que les deux ont fini en rupture, mais je crois que cette scène est de la fiction. Si on me donne le titre d’une référence qui dit autrement, je le lirai avec plaisir.

Mais le vrai but du film, c’est les petits pogroms. Quand Zola — personnage mineur dans ce film — publie « J’accuse », on regarde des graffitis qui disent « Mort aux juifs » et un joli feu pour brûler le journal ainsi que ses livres. C’est une scène qui rappelle la Nuit de Cristal — et ça nous mène à ma plus grande question, si le film est vraiment le « Je m’excuse » de Polanski.

Il y a de nombreuses scènes dans un tribunal. Encore et encore, des officiers saupoudrent leurs témoignages avec « juif » et « juiverie internationale ». Pourtant, il saute complètement par-dessus de la réhabilitation de Dreyfus — ça ne reçoit qu’un gros-titre sur l’écran. Il me semblait que le message était juste « tous les procès sont injustes et antisémites en plus ». Et là, je ne le suis pas. Non, M. Polanski, il était finalement un procès juste, et ils ne sont pas tous des escrocs. Cette analyse n’est pas unique à moi — vous en trouverez beaucoup dans l’article de Wikipédia sur le film.

Puis-je le recommander ? Oui. La photographie est un chef-d’œuvre et les acteurs sont tous capables. En tant que film, il y a beaucoup à recommander. Mais on va parler la semaine prochaine d’un meurtrier que je connais personnellement (je ne plaisante pas), et je dois vous dire : je reconnais des paroles intéressées quand je les entends.

Le « Crunch cake » de Louisiane

Il y a un an, quand j’étais en Louisiane, je suis tombé amoureux…. désolé, j’étais avec mon père et ma fille, pas de chance comme ça… d’un gâteau. C’était dans la vitrine du café à notre hôtel, et je l’ai goûté une fois — ça a suffi ! On l’appelle « Louisiana crunch cake », plus ou moins le « gâteau croustillant de Louisiane ». Ça compte sur de la noix de coco pour être croustillant, avec des parfums de citron, d’amande, et de vanille. Il y a une version commerciale vendu partout sous le nom Entenmann’s, mais ce produit n’a rien de spécial. Il faut expérimenter une version maison, surtout aux mains d’un pâtissier qui sait l’adapter aux cuisines françaises. Voilà :

Je n’ai pas demandé la recette de l’hôtel, car ce n’était pas fait sur site. Mais je l’ai recherché dès que je suis revenu en Californie…puis je l’ai mis à côté jusqu’à maintenant. De toute façon, j’ai trouvé la recette d’une vraie cuisinière de notre Sud, Tide & Thyme, alors quelqu’une qui comprend comment ça devrait marcher.

Je vous rappelle que notre « moule à Bundt » est plus ou moins la même chose qu’un moule à kouglof, mais avec une largeur, euh… plus large. Les volumes sont plutôt similaires, mais je vous conseillerais de considérer utiliser un peu moins de pâte — attention à la hauteur une fois versée dans le moule. La noix de coco râpée aux États-Unis est souvent vendue sucrée, et c’est ce qui demande cette recette, mais il y a déjà assez de sucre si elle n’est pas disponible. Au fait, on pourrait remplacer — à mon avis, mais pas testé — l’extrait de citron par le jus d’un demi-citron ainsi que le zeste de tout le citron.

Les ingrédients pour le gâteau « Crunch cake de Louisiane » :

Pour le gâteau :

  • 340 grammes de farine
  • 240 grammes de beurre ramolli
  • 25 grammes de noix de coco râpée et sucrée (à défaut, juste râpée)
  • 1/2 sachet levure chimique
  • 1/2 cuillère à café de bicarbonate de soude
  • 1 pincée de sel
  • 65 grammes de crème fraîche
  • 400 + 25 grammes de sucre en poudre
  • 4 gros œufs
  • 1 cuillère à café d’extrait de citron
  • 1 cuillère à café de vanille liquide
  • 240 ml de lait ribot

Pour le glaçage :

  • 240 grammes de sucre glace
  • 1 cuillère à café d’extrait d’amande
  • 1 cuillère à café de vanille liquide
  • 3 cuillères à soupe de lait
  • 25 grammes de noix de coco râpée torréfiée (facultatif)

Les instructions pour le gâteau « Crunch cake de Louisiane » :

  1. Beurrer et fariner un moule à Bundt. Ajouter 25 grammes de sucre en poudre et autant de noix de coco dans le fond du moule. Mettre le tout à côté.
  1. Tamiser la farine, le bicarbonate de soude, le sel et la levure chimique dans un bol.
  1. Préchauffer le four à 180°C.
  2. Dans le bol d’un robot équipé de la feuille, mettre le beurre ramolli et les 400 grammes de sucre en poudre. Battre à petite vitesse pendant 5 minutes.
  1. Ajouter les œufs, 1 à la fois, et incorporer après chacun.
  1. Ajouter la crème fraîche et les extraits de citron et de vanille.
  1. Ajouter la moitié des poudres à la pâte. Mélanger jusqu’à ce que le tout est incorporé. Ajouter le lait ribot et mélanger. Puis finir avec le reste des poudres. N’oubliez pas de racler les bords vers la fin et mélanger pendant 15 secondes de plus après l’avoir fait.
  1. Verser la pâte dans le moule et égaliser avec une maryse.
  1. Enfourner pendant 50-60 minutes. Tester avec un cure-dent avant de sortir le gâteau. 50 minutes m’a suffi.
  2. Après avoir sorti le gâteau, torréfier les 25 autres grammes de noix de coco sur une plaque à cuisson pendant 3-4 minutes avant d’éteindre le four.
  1. Laisser refroidir pendant 10 minutes avant de démouler sur une grille.

Vous pouvez voir que mon gâteau a un peu collé et déchiré. Ne paniquez pas. Le glaçage le règlera. Et par régler, je veux dire cacher.

Les instructions pour le glaçage :

  1. Mettre le sucre glace, les extraits d’amande et de vanille et le lait dans un bol.
  1. Fouetter jusqu’à ce que le glaçage devienne lisse et homogène.
  1. Verser sur le gâteau.
  1. Saupoudrer avec la noix de coco torréfiée.
  1. Mettre au frigo afin que le glaçage puisse durcir.

J’ai changé d’assiette pour prendre les photos suivantes, toutes disponibles à haute résolution en cliquant :

L’amour est dans l’avion

Je vous ai menacé que j’allais vider mes brouillons, et on commence aujourd’hui avec quelque chose qui attend depuis déjà un an entier ! Cette fois, on parle d’une série de 3 épisodes du podcast « French Expat » du site américain « French Morning », Les couples multiculturels. Malgré le nom, le site est tout en français et ciblé aux expatriés, alors vous pourrez comprendre presque tous les contenus. Pourquoi presque ? Parce qu’il y a de nombreuses anecdotes racontées par les couples différents, et certains ne parlent pas bien (ou tout court) le français.

Avion d’Air France, Photo par Steven He, CC BY-SA 4.0

D’abord, un mot sur le sujet en général. Je m’intéresse depuis longtemps — à partir du lycée — aux histoires de conversions religieuses et changements d’identité. Mais non pas celles avec des motivations évidentes. Que le Roi Henri IV soit passé du protestantisme au catholicisme parce que « Paris vaut bien une messe », ça ne m’intéresse pas trop ; un tel dicton met à côté la sincérité. Que l’auteur G.K. Chesterton ait fait la même chose parce qu’il avait changé d’avis, ça m’a donné mon livre préféré de tous les temps. Que le père d’une copine de classe de ma fille ait appris un peu de chinois et commencé à manger leurs plats afin de se marier avec une femme d’origine chinoise, bof, c’est évidemment pour avoir de la paix à la maison. Qu’un type qui ne puisse déménager nulle part et n’ait pas non plus de future belle-famille pour épater se plonge dans une culture ? Ça fait déjà presque trois ans où je n’arrive pas à me taire sur le sujet.

Vous comprenez donc la distinction. Je ne nierai pas que je serais ravi de passer de la catégorie qui m’intéresse à celle que je trouve ennuyeuse. C’est certainement évident à d’autres personnes. Mais ce qui m’intéresse ici vient de ce que je vois aux États-Unis ; il me semble que les couples mixtes finissent par être vraiment une chose ou l’autre. J’étais donc curieux si ce serait le cas ailleurs. Ce sont à moitié des histoires franco-américaines ; il y a deux couples franco-canadiens (mais pas québécois dans les deux cas), un franco-allemand, et un franco-espagnol.

Il n’y a pas de longues histoires dans ces épisodes. Toutes les deux minutes, on passe d’un couple à un autre. Dans le premier épisode, on rencontre une dizaine, et on peut vite voir à quel point les choses sont variées. Le tout premier que l’on rencontre, Mac et Cindy, est clairement un couple à l’américaine. Les deux sont attachants, mais il ne comprend guère le français et c’est bien clair qui a fait les efforts linguistiques (par contre, c’est lui qui a fait les efforts pour voler ; c’est une vraie histoire d’amour).

On rencontre un autre couple, Fanette et Malte, où monsieur est allemand — mais on n’entend même pas un mot allemand quand ils parlent. Une femme, j’oublie laquelle, parle d’avoir grandi avec une mère française et un père sicilien, avec de vrais conflits culturels à la maison. On entend parler que certaines ont tout à coup découvert à quel point la Chandeleur leur est importante. J’y entend : « Je n’avais pas compté sur une vie si étrangère ». D’autres sont ravies à découvrir le Thanksgiving — une d’entre eux dit qu’il y a beaucoup moins de pression qu’à Noël, car pas de cadeaux. Que j’aie des nouvelles pour elle — pas quant aux cadeaux, mais à d’autres sources de pression à Thanksgiving.

Dans le deuxième épisode, les problèmes arrivent. Et non pas seulement à cause de la culture américaine. On rencontre Louisa, une française avec une mère algérienne, anciennement en couple avec un homme français pas nommé. La belle-famille n’en était pas ravie. Il y a aussi Rachel, juive, et Amine, musulman, et pas besoin de préciser la joie de leurs familles — pourtant, leur plus grand problème de loin sera la relation à distance.

Il s’avère que le père du copain de Louisa a, disons, ses idées, mais une fois qu’il découvre qu’elle « s’intéresse à toutes les questions françaises » et « vous parlez sans accent » (elle est née et a grandi dans l’Hexagone), ils s’entendent. Mais elle ne mange pas de porc, la mère essaye de la satisfaire, et ça l’embête.

Le troisième et dernier épisode concerne ce que les couples auraient aimé savoir à l’avance. La description dit que si « votre nouveau crush ne parle pas la langue de Molière…ce nouvel épisode est fait pour vous ». Bonjour. Mais les leçons, sont-elles utiles ? Pas trop.

Delphine, qui a grandi dans la campagne française trouvait que c’était très facile de s’entendre avec Aaron, fils d’une famille fermière américaine. Choquant. C’est plutôt l’un des thèses de ce blog ! Il n’est pas surprenant d’apprendre que les divergences de croyance passionnées — non pas seulement la religion, mais aussi l’amour de sa propre culture — font le plus de difficultés. Ou qu’il faut parler souvent. La conclusion de la hôtesse, c’est que « la question chance ou fardeau, la réponse est ni l’un ni l’autre ».

Il me semble que les choses ne sont pas si différentes d’ici. Mais peut-être que ce genre d’égalité n’est pas une attente réaliste. Alors, je ne sais pas si on a besoin de l’entendre mais au cas où : allez, on fait des galettes des rois et fêtent la Chandeleur, même à la marocaine, chez moi !

Molière au Japon

À moins que l’on soit employé de Facebook, on n’a aucune idée de ce qui se passe vraiment avec leurs algorithmes. Et franchement, si vous comprenez comment marche l’IA de nos jours, peut-être même pas eux. Il y a des millions de variables dans les réseaux neuronaux ; impossible pour n’importe quel être humain de garder tous les calculs dans la tête. Mais ils savent que je prétends parler le japonais (enfin, juste les prépositions — lien hilarant en anglais), ainsi que le français, et ça commence à avoir des conséquences.

Facebook, et Instagram, me montrent souvent des clips des japonais — bon, franchement, des japonaises (on en parlera plus ailleurs) — qui veulent apprendre la langue à d’autres personnes. En général, en anglais. Mais récemment, les deux ont commencé à me montrer de tels clips :

En soi, ce n’est pas choquant. Je connais un gars anglophone qui enregistre des trucs en français toutes les semaines pour un public francophone. Pourquoi pas des japonais aussi ?

Alors, je reçois tout à coup plein de suggestions comme celle-ci, qui veut apprendre le japonais aux français :

Mais ça arrive de plus en plus, et je dois avouer que c’est dépaysant. Le système japonais est très loin du français, et je l’avais bien associé avec l’anglais en plus. Par exemple, tout comme en anglais, tous les jours de la semaine finissent par « -yōbi », qui veut dire « -day », ou « jour ». Je suppose que tous les « -di » — lundi, mardi, etc. — viennent de la même origine, mais d’où donc cette espèce de « di-manche » avec son ordre pourri ?

Le Trésor de la Langue française dit que « di » vient du latin « dies », jour, et « manche » de « Dominicus », Seigneur. Mais en japonais, pour dimanche on dit « nichiyōbi », c’est à dire « soleil-jour », exactement comme l’anglais « Sunday ».

Mais ce n’est pas juste la langue. Voilà, elles veulent aussi apprendre la cuisine japonaise aux francophones. Vous remarquerez quelque chose de hyper-japonais dans le texte qui accompagne cette vidéo. Malgré le fait qu’il faut parler le français pour comprendre la vidéo, il y a quand même une petite description en anglais. Ne me croyez pas sur parole :

Ma bataille contre les anglicismes en français est bel et bien perdu en japonais depuis longtemps. Pour « à plus tard », ils disent « bye bye ». Pour ordinateur, « pasokon », une contraction des mots anglais « personal computer », mais avec une prononciation plus naturelle pour eux. Il y a des milliers de mots comme ça. Mais on dit en japonais « arubaito » pour le boulot, d’après l’allemand « arbeit ». (Savez-vous où on trouve ce mot ? Je dis ça, je dis rien.) Et comment dit-on « pain » en japonais ?

Pan. Je vous laisse à deviner à qui ils l’ont emprunté. (Ne soyez pas surpris — il n’y a aucune tradition de pains comme nous les connaissons dans la cuisine japonaise traditionnelle.)

Mais j’ai quelque chose de nouveau pour me faire inquiéter. En préparant cet article, Instagram a décidé que je veux aussi apprendre l’espagnol…en français !

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine avec une colonne histoire d’histoire.

Le bilan du troisième quart

Ça fait maintenant presque trois ans, et nous avons visité virtuellement les trois quarts de la France. ([Quoi ? Vous avez visité le 75, c’est déjà toute la France — Les Parisiens]) Beaucoup de choses ont bien changé depuis les bilans du premier quart et la première moitié. Quand j’ai commencé ce blog, c’était dans la peur que je n’allais jamais arriver en France, et qu’écrire des articles de cette façon serait mon seul moyen de la connaître. En fait, il est plutôt le cas que chaque bilan est arrivé après un voyage.

Le bilan du bilan

Où visiter : Chacun, bien sûr, mais mes choix du quart sont le Morbihan, site de la plus belle photo du blog, le Haut-Rhin, parce que Strasbourg à Noël suffit, et le Rhône, parce que la Colline de Fourvière pendant la Fête des Lumières suffit aussi. La Savoie mérite aussi une mention spéciale, car j’ai une chère amie là-bas qui vaudrait le coup toute seule. Mes choix du deuxième quart : le Gard, le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique. Du premier quart : les Alpes-Maritimes et l’Ardèche.

Où habiter : La Seine-Maritime ou le Nord. Deux départements avec ce que j’ai appelé « la ville de mes rêves », Lille et Rouen. Je sais, je suis aussi fidèle aux villes qu’à Anne-Élisabeth Émilie mes coups de cœur. Mes choix du deuxième quart : la Finistère, et le Loiret. Du premier quart : le Calvados. Il me semble que c’est la Seine-Maritime qui a La Couronne.

Meilleure soupe : D’une part, ça doit être la soupe VGE, parce que c’est parmi les meilleures choses que j’ai faites, quelle que soit la catégorie. D’autre part, c’est une soupe bien au-delà de mes buts pour ce blog : c’est hyper-cher et loin du paysage. Pour ces buts, je choisirais plutôt le potage Crécy. Du deuxième quart, j’ai choisi le velouté de cèpes de Sologne. Pour la vie du blog, la soupe de petit épeautre, du premier quart, reste ma préférée.

Meilleure viande : Pour le troisième quart, c’est le poulet à la comtoise (chez moi, si ça marche sur terre, c’est une viande). Pour le deuxième quart, j’ai choisi le carré d’agneau et croûte de noix. Le bœuf bourguignon du premier quart reste ma préférée.

Le poulet à la comtoise

Meilleur poisson : Il me semble que je n’ai pas jugé les poissons séparés des autres viandes avant. Le thon à la basquaise est un des meilleurs plats du blog et ne mérite pas un second rôle derrière n’importe quelle viande. Avec son piment d’Espelette, ce plat est une merveille de la cuisine basque. J’ai aussi adoré la sole meunière, et avec un poisson entier pour épater les invités, peut-être qu’elle aurait plutôt gagné. Pour corriger l’omission, les escalopes de saumon au Monbazillac est le meilleur poisson du premier quart, et la truite grenobloise est le meilleur du deuxième quart. Mais le thon à la basquaise a les palmarès.

Thon à la basquaise, ©️Justin Busch

Meilleur fruit-de-mer : Le homard Thermidor gagne les palmarès du troisième quart. J’aurais dit que c’est trop coûteux comme la soupe VGE, mais j’ai réussi à acheter deux queues pour 15 $. De luxe, mais pas fou. Les Saint-Jacques à la crème d’oignons de Roscoff., du deuxième quart, cède sa place. Pour le premier quart, c’était les Saint-Jacques à la crème Chaource. Hélas, je ne cuisine guère les Saint-Jacques de nos jours parce que le prix a doublé il y a un an (de 40 €/kg jusqu’à 80 !). Le homard est presque bon marché en comparaison !

Homard Thermidor, ©️Justin Busch

Meilleur dessert : Y a-t-il une question ? C’est sans doute les macarons crème brûlée de Pierre Hermé. Avec eux, je me sens comme je suis enfin arrivé. Je mentionne aussi les merveilleux ; je souhaite que ma forêt-noire soit un peu plus sucrée.

Après ce que j’ai dit à propos de la soupe VGE, ça vous semblera plutôt hypocrite, mais à mon avis, les desserts du troisième quart étaient un peu trop paysans. Pour autant que j’aime la pachade ou la flamusse aux pommes, c’est les macarons et les gâteaux qui font rêver. La dernière fois, j’ai choisi le Paris-Brest en disant que « c’est le truc le plus « CAP Pâtissier » de tous ». Je n’ai jamais caché mon admiration pour Pierre Hermé et Gaston Lenôtre, et si les desserts sont mon côté parisien, bon, c’est un blog pour toute la France, dont le 75. Le palet d’or de Valrhona, le gagnant du premier quart, reste l’un de mes préférés. (Les religieuses n’en font pas partie.) Mais les macarons sont la signature du blog.

Macarons crème brûlée, ©️Justin Busch

Meilleur film : C’est facile à choisir, mais un peu parce que j’ai déjà vu presque tous les grands classiques de la comédie (les drames, c’est tout autre chose). Ça doit être Ne nous fâchons pas, ce qui mériterait un haut classement même pendant la première année. D’autres excellents choix : Les Tribulations d’un Chinois en Chine, et Les Barbouzes. Je suis plus qu’un peu surpris que je n’ai vu qu’une douzaine de films depuis la dernière fois — je n’essayais pas de ralentir autant. On s’approche quand même du 100e film, et quand ça arrive, on passera une semaine entière pour faire le grand classement. Croyez-moi, j’ai un grand tableur plein de notes !

Meilleure chanson : La tactique du gendarme. Je n’ai pas publié beaucoup de chansons depuis la dernière fois, mais celle-ci serait la gagnante contre plein de concurrents. Elle est drôle, de Bourvil, et à mon avis, du bon travail de mon côté. Peut-elle vraiment survivre la comparaison avec Le chant des partisans ? Non, mais il n’y a rien qui mérite ce titre — elle restera pour toujours la chanson la plus importante que j’ai appris pour ce blog. Et oui, malgré la durée depuis son enregistrement, je la connais toujours par cœur.

Meilleur moment : Honnêtement, à chaque fois, c’est la visite en France. Cette fois, ça doit être fêter le 14 juillet en famille. Pour le deuxième quart, c’était vivre le rêve de voir Indochine au Stade de France. Pour le premier quart, j’ai dit que c’était le jour où je suis arrivé en France pour la première fois. Je n’ose pas choisir entre ces 3. Il n’y a pas de telle chose comme un mauvais jour en France, au moins à mes yeux. (Oui, même celui-là.)

Fête nationale, ©️Justin Busch

Meilleures surprises : Il n’y a pas de question — la fois où Le Journal du Centre a écrit sur moi ! La deuxième fois, j’ai choisi la Lozère, de laquelle j’ai écrit « dès que j’ai lu que la fin de La Grande Vadrouille y a été tournée, je savais que j’allais bien profiter de mes recherches ». Pour le premier quart, j’ai choisi la Drôme et l’Ariège.

Pire surprise : La boulette me hante toujours. Mais non pas seulement à cause de l’événement lui-même. Ça fait déjà 1 1/2 ans que je suis membre de l’OCA. Il me semble que tout le monde se contente de ne pas me connaître en dehors des activités du groupe. J’avais espéré autrement. C’est décevant.

Ce que j’attends le plus : Deux des mes plus chers amis du pays habitent dans des départements à venir, la Somme et la Vendée. Et si vous pensez que je ne pense pas à que faire pour eux depuis des années, bienvenue au blog pour la première fois.

Le prochain bilan sera la fin du Tour. Et j’ai écrit sa fin il y a longtemps. Mais ne vous inquiétez pas, je ne vais nulle part.

Saison 2, Épisode 27 — La Seine-Maritime avec Pascal Olhats

Pendant cette dernière semaine, vous avez certainement remarqué qu’un certain nom est apparu ici plusieurs fois. C’est Pascal Olhats, un chef duquel je parle ici depuis le début du blog. Quand j’ai conçu l’idée de « 5 Minutes Avec » il y a 9 mois, c’était dans l’espoir que exactement cette série de choses arriverait pour mettre fin au troisième quart du Tour. Il est mon invité, et si l’interview dure plus que 5 minutes — environ 13 minutes, en fait — c’est un vrai document culturel d’Orange County, l’histoire de la cuisine française chez moi. Je ne demande que rarement que vous partagez un épisode, mais à mon avis, celui-ci le mérite le plus de tous.

Le bilan du troisième quart paraîtra demain. Ça fait presque trois ans de travail pour apprendre quelque chose sur chaque département, et cuisiner un plat et un dessert, pas d’exceptions. Et il m’aura fallu 4 ans le temps que je le finisse ! C’est le plus grand projet de ma vie, et il me bouleverse toujours quand certains apprécient que j’ai pensé à leur coin du pays. Y aura-t-il une autre surprise aussi belle qu’un certain article dans Le Journal du Centre ? J’espère que oui ! (Je crains que non.)

Après le bilan, je mettrai le Tour en pause pendant une semaine afin de vider mes brouillons. J’ai quelques articles qui sont en attente depuis beaucoup trop longtemps, et j’aimerais les finir. Aussi, j’aurai deux événements avec l’OCA, et il y a un risque qu’il me faudra cuisiner pour eux. Pas de temps pour rechercher le 77. (Je ne sais même pas quel est le 77 ; voilà, je ne suis pas aussi prêt à l’avance que vous le pensiez.)

Juste avant de mettre ce numéro sous presse, j’ai entendu parler de cette polémique :

Source

Oh là là, mais ça va également embêter La Fille et M. Descarottes ! Je dois chercher l’épisode des Grosses Têtes, mais La Fille n’aimera pas que l’on choisisse un animal de compagnie au lieu d’un enfant, et M. Descarottes ne sera pas content que l’on choisisse un chien au lieu d’un cobaye.

Notre blague traite des vœux. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Pour garder notre longueur typique, le seul article de la balado est

Sur le blog, il y a aussi L’arnaqueuse de Finistère, sur une « influenceuse » qui n’est qu’une IA, Jamais plus jamais, notre note linguistique hebdomadaire, Mon dîner seinomarin, la sole meunière, Le gâteau normand de la Mère Olhats, mon dessert de la Seine-Maritime, et Un dernier coup de Fantômas, une dernière rencontre avec la grande Mylène Demongeot sur le plateau de l’émission Capitaine Marleau. (Avez-vous remarqué la référence au dernier film de Fantômas ?)

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Un dernier coup de Fantômas

Ce soir, j’ai décidé de revenir sur la série « Capitaine Marleau », mais quel épisode choisir ? Je fouillais dans les descriptions, et tout à coup, j’ai eu la seule réponse possible — dans les crédits de Deux vies, j’ai trouvé un nom du plus beau passé, Mylène Demongeot. Qu’elle soit toujours en vie et active 60 ans après Fantômas ! En 2021, j’ai tombé sur un magnifique souvenir d’elle à la Cinémathèque française, pendant mon tout premier jour en France. Mais après Fantômas, elle n’est plus réapparue dans mes films. Il s’avère qu’elle est décédée en 2022, mais elle nous a donné ce dernier tour, diffusé en 2020. J’étais cu-ri-eux.

Il y a en fait une autre star renommée dans cet épisode. J’avais entendu parler des Inconnus — ça surprend, vu leur nom — mais jamais rien vu de leur œuvre. Mais un de leurs membres, Pascal Légitimus, jouait aussi dans ce téléfilm, dans un rôle dramatique plutôt que comique. J’ai dû le voir. En plus, ça se déroule en Corrèze, l’un de mes nombreux coups de cœur ([Il y en a en fait seulement une soixante-dizaine à ce point. Je sais la vérité. — M. Descarottes]).

Notre histoire commence avec la capitaine en pleine forme, se foutant de la gueule d’un gendarme qui est censé l’apprendre à monter à cheval. Vraiment, ça doit être fatigant pour ses collègues.

Presque tout le film se déroule autour de cette ferme corrézienne. Que ce paysage soit beau ! Pensez-vous que j’ai une vue comme ça quelque part en Californie, l’état qui conseille aux citoyens de planter du cactus ? Hahahaha… non.

Voici la famille Lemaire. Christophe, le barbu, ne s’entend pas bien avec son cousin Éric, qu’il retrouve en train d’espionner à la ferme :

On rencontre aussi Laëtitia, la femme de Christophe, qui semble s’entendre bien avec sa belle-mère, Louise (Demongeot) :

Il vous choquera que le cadavre de Laëtitia se trouve quelques minutes plus tard, au milieu de la ferme :

Christophe n’est pas le couteau le plus aiguisé du tiroir, et quand Marleau l’interroge de sa façon habituelle — sans empathie — il trouve ses blagues déroutantes :

Christophe soupçonne son cousin, qui veut vendre la ferme, et l’affronte :

Mais elle n’a eu aucun document dans son porte-feuille, aucune identification — et il s’avère qu’elle s’appelait en réalité Pauline, ex-femme de Jonathan (Légitimus), disparue sans trace 10 ans plus tôt. Il identifie le cadavre pour les gendarmes et est choqué à découvrir qu’elle n’est morte que récemment.

Marleau vient chez Jonathan pour parler avec sa fille, Garance, qui ne savait pas que sa mère était toujours en vie. Encore une fois, Marleau le fait avec son empathie habituelle. Cherchez les blagues de la semaine pour le nom Kowalski, et vous trouverez exactement cette scène :

Louise avait un frère, Guy, décédé il y a 40 ans. Son ancien copain, Jean-Claude, de nos jours un peu sénile, passe par chez les Lemaire parfois pour le chercher. Il rencontre Marleau et décide tout à coup qu’elle est modèle, ce qu’elle trouve hilarant :

Marleau découvre que la copine de Jonathan, Élodie, était en contact avec Pauline, mais a menti à Marleau sur ça. Elle va chez Jonathan pour l’interroger et leur dit qu’elle a parlé avec l’homme injustement condamné pour avoir tué Pauline, un certain Arnaud, surnommé Nono. Pensez-vous que j’ai raté la référence à Ulysse 31 ? Il faut travailler plus dur que ça pour me tromper sur les années 80 !

Au fur et à mesure, il s’avère que Louise a menti sur la mort de son frère Guy, et que Christophe, enfant à l’époque, l’aidait à cacher la vérité. Tout le monde cache des secrets dans cette histoire ! Elle l’avoue à Marleau quand il s’avère que la victime savait quelque chose de la situation :

Il y a un moment ici, impossible de vous montrer avec une capture d’écran, où Marleau rit comme Fantômas devant Louise, puis l’explique à son subalterne. Ce moment tout seul vaut le coup de regarder le film. Pour un amateur du cinéma français, il n’y a rien de mieux.

Je vais passer sur beaucoup de détails des 30 dernières minutes, mais il y a une découverte choquante vers la fin. Il est fort probable que vos théories jusqu’à ce moment aient tort.

Je ne peux pas vous recommander ce téléfilm plus fortement. J’étais en haleine dès le départ, et Mme Demongeot ? Elle était à la hauteur de mes espoirs — son personnage se révèle manipulatrice première classe, mais on ne le soupçonne pas au début (elle n’est pas la meurtrière). L’expression que l’on utilise en anglais pour sa performance est « tour de force » ; je vous laisse à la traduire en français. On ne peut pas demander plus d’une telle légende.

Le gâteau normand de la Mère Olhats

On revient à notre dernier dessert avant le bilan des trois quarts du Tour. Cette recette vient de la mère de Pascal Olhats, et c’est sa version du gâteau normand. C’est bel et bien une recette Coup de Foudre — de sorte que l’on fait pour manger en famille, et plein de tradition. Voilà :

Je ne peux pas vous donner un lien, parce que je l’ai en copie écrite à la main. Alors, vous êtes au bon endroit — allons le faire !

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Mon dîner seinomarin

Il est impossible de vous parler de ce dîner sans divulgâcher quelque chose. Si vous avez attentivement lu Je découvre la Seine-Maritime, vous avez remarqué que j’ai mentionné le chef Pascal Olhats, qui est venu de Rouen à ma ville. Nous avons parlé à plusieurs fois maintenant, et il m’a donné mes recettes pour la Seine-Maritime. S’il n’y avait pas eu un accident en cuisine ce soir (je vais, mais le dessert a été perdu), je vous aurais présenté mon plat et mon dessert en même temps. Alors, pour l’instant, la sole meunière selon Pascal :

Haute résolution en cliquant

Pascal a lancé sa carrière chez La Couronne, où vous trouvez quel plat sur la carte ? Ouais :

Capture d’écran de la carte

Les carottes glacées au miel sont là pour avoir un accompagnement ; je ne dis pas que les deux vont ensemble chez La Couronne. Mais il n’y a rien de plus seinomarin qu’eux. Allons faire le dîner !

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Je découvre la Seine-Maritime

On continue maintenant le Tour avec le 76, la Seine-Maritime. C’est le département le seizième plus peuplé, et les habitants se nomment seinomarins. C’est notre cinquième — et dernier — séjour en Normandie, et si vous ne comprenez pas pourquoi je pleure comme un bébé en écrivant ces mots, bienvenue au blog pour la première fois.

Que puis-je dire que les habitués ne savent pas déjà ? S’il y a un département où je me sens comme j’ai de vraies racines, on est là. C’est le site du jour le plus heureux de ma vie (vous vous attendiez au deuxième, je comprends), c’est où je me sens comme j’ai de la famille (il y a deux liens ici), c’est l’origine de mes plus grandes influences.

Il nous faut absolument commencer à Rouen (3 étoiles Michelin), la préfecture et — très inhabituellement — une de deux villes avec plus de 100 000 habitants dans le département, Le Havre étant l’autre. Rouen est la réponse à la question : « Et s’il y avait une ville d’exactement la même taille d’Irvine quand je le croyais un paradis sur Terre, mais avec 2 000 ans d’histoire au lieu de 60, couronnée par mon héroïne, où tout le monde mangeait de la cuisine normande, et pourtant les appartements ne coûtaient qu’un cinquième d’Elbe-en-Irvine ? » Ce serait justement dit la ville de mes rêves.

On arrive dans un train SNCF à la Gare Rive Droite. On se promène le long de la Rue Jeanne d’Arc, jusqu’à notre arrivée devant le Donjon de Rouen, tout ce qui reste de l’ancien château. Jeanne d’Arc y était prisonnière pendant son procès injuste. Il y a des visites libres le week-end ; sinon, on ne peut que passer par l’extérieur. On est à 200 mètres du Musée des Beaux-Arts (3 étoiles), avec des tableaux de Monet, Pissarro, Géricault, Poussin, et Corot, ainsi qu’un jardin de sculptures. Après le musée, on tourne à droite sur la Rue de Guillaume le Conquérant pour aller sur la Place du Vieux Marché (1 étoile), au cœur du Vieux Rouen (3 étoiles). Ici, entouré par des maisons à pans de bois, on trouve l’Église Jeanne-d’Arc (2 étoiles), en forme de bateau viking renversé, avec des vitraux Renaissance retrouvés d’une église détruite par Les Voisins.

Une petite vidéo des 2 premiers lieux :

Avant de quitter la place, on déjeune à La Couronne, la plus vieille auberge de France, depuis 1345. Ce resto a formé le jeune Pascal Olhats, sujet de l’un des premiers posts du blog, et le plus grand chef d’Orange County. Regardez mon déjeuner ici avec des amis en 2021 et expliquez-moi pourquoi elle n’a pas d’étoile Michelin. Ce n’est pas logique.

On revient vers la Rue Jeanne d’Arc et la croise au Gros Horloge (2 étoiles), où Jeanne aurait connu l’horloge elle-même (là depuis 1389), mais pas sa façade de 1529. C’est le symbole de la ville. La Rue du Gros-Horloge (2 étoiles) nous mène à la Place de la Cathédrale. Notre-Dame de Rouen (3 étoiles) a trois tours très différentes : la Tour Saint-Romain, de style gothique, la Tour « de Beurre », de style « flamboyant », et la Tour Lanterne, une flèche sur la croisée du transept. Au-dedans, on trouve de nombreux gisants et statues, dont celui de Richard Cœur de Lion. À côté de la Cathédrale, on trouve l’Historial Jeanne d’Arc (1 étoile), une exposition sur son procès dans le bâtiment où il a eu lieu — je l’ai visité en 2021 et l’a a-do-ré. Il y a plein d’autres églises et musées exceptionnels à Rouen, mais on va finir au Parlement de Normandie, de nos jours le Palais de Justice (2 étoiles), un beau bâtiment Renaissance du XVIe siècle.

Une vidéo de l’intérieur, tournée par moi :

Au fait, tout ce Vieux Rouen a sa place dans l’histoire de la télévision américaine. Si on monte sur la terrasse de la Côte Sainte-Catherine (3 étoiles), on aura la même vue trouvé dans cet épisode de Mission : Impossible (je l’ai mis au bon moment pour vous). Attention, la vidéo est inversée.

À l’ouest de Rouen, on passe par deux abbayes. D’abord celle de Jumièges (3 étoiles), avec des bâtiments du VIIIe au XIe siècle (des ruines de nos jours), puis celle de Saint-Wandrille (1 étoile), recommandée par le Chat Voyageur, où on trouve les vestiges d’une église gothique du Xe siècle, ainsi qu’un monastère bénédictin qui fonctionne toujours. On continue jusqu’au Havre, ville détruite pendant la SGM devenue « ville des architectes » parce qu’ils ont contrôlé la reconstruction. Nos arrêts ici sont la Maison de l’Armateur (2 étoiles), maison de l’époque révolutionnaire devenue musée de l’histoire havraise, et l’Église Saint-Joseph, recommandée par le Chat Voyageur, bâtiment moderne de l’après-guerre avec 6 500 vitraux.

On tourne vers le nord, pour visiter les Jardins d’Étretat (2 étoiles), jardin moderne qui reproduit les formes des fermes ostréicoles et des vagues de la Manche, parmi d’autres, avec des plantes. À Fécamp, on visite le Palais Bénédictine (2 étoiles), érigé par le créateur de la liqueur célèbre pour servir également en tant que distillerie et musée. On passe ensuite à Dieppe pour visiter son château-musée (1 étoile), qui abrite des objets de l’histoire dieppoise, surtout une collection d’ivoires (on ne fait plus de telles choses pour ne pas menacer les éléphants). Finalement, au Tréport, nous prenons une balade le long du Quai François Ier, pour admirer l’océan et manger des moules locales.

Qui sont les personnages les plus connus de la Seine-Maritime ? Il faut évidemment commencer avec mon héroïne de la plus jeune enfance et sainte patronne de la France, Jeanne d’Arc, Raoul Dufy, grand peintre de la mer, est né au Havre, ainsi que Laurent Ruquier, animateur des Grosses Têtes et bête noire de Philippe Bouvard. Rouen se vante de nombreuses personnalités importantes : les écrivains Pierre Corneille, Gustave Flaubert, et Maurice Leblanc le peintre Théodore Géricault, le gagnant du Prix Nobel en médecine Charles Nicolle, le spationaute Thomas Pesquet, la star du Canard enchaîné Édouard Philippe, et le président de la République François Hollande. L’artiste Marcel Duchamp y est enterré. Le gagnant du Prix Nobel en physique, Louis de Broglie, est né à Dieppe. Le joueur de basket-ball Tony Parker jouait pour des équipes à Déville-lès-Rouen et Mont-Saint-Aignan.

Que manger en Seine-Maritime ? On est en Normandie. Des pommes. Alors, en plats principaux, il y a des Saint-Jacques aux pommes, des moules au cidre, des cuisses de canard au cidre… vous avez l’idée. Mais aussi la marmite dieppoise, une sorte de bouillabaisse normande avec de la crème et du cidre à la place d’un bouillon de tomates, le canard au sang, le filet de sole à la dieppoise (sauce vin blanc, crevettes et moules), et la sole normande (faite ici), parmi d’autres. En dessert, on trouve des spécialités typiquement normandes comme les haguignettes (déjà faites ici), les crêpes aux pommes (encore une fois), la tarte normande (aux pommes, en compote ainsi que tranchées), et le sucre de pomme, un bonbon rouennais. Il y a des fromages locaux, comme la tomme au foin ([La croute, c’est pour moi — M. Descarottes]) et le neufchâtel AOP. Pour boire, il y a le cidre de Normandie, la bénédictine, et trop de producteurs de jus de pommes pour en choisir un ici !