Archives mensuelles : avril 2023

Y’a des macarons

(Veuillez fredonner le gros-titre selon la mélodie de Y’a d’la haine des Rita Mitsouko. Merci.)

Alors, la semaine stressante est finie. Mais je n’aimerais plus jamais assister à un autre événement avec mon ex-belle-famille. Rappelez-moi, s’il vous plaît, quelle est « belle » dans une telle situation.

De toute façon, j’ai raté mon but de produire 400 macarons et fini avec 300. Je n’aurais jamais osé imaginer ce qui arriverait. Mais d’abord, quelques vues des résultats.

Au début, tout paraissait aller bien :

J’ai acheté une boîte géante en plastique pour faire correspondre des paires de coques et les garder jusqu’à ce que je sois prêt à préparer la ganache. J’ai mis du film à contact sur chaque lot de coques, puis ajouté plus de coques.

Mais de plus en plus, il y avait des problèmes, où certaines coques sont tombées :

J’ai même gardé une assiette pour la pile de rejet :

Mais j’ai fini par produire une boîte pleine de 150 petits sacs, avec 2 macarons dans chacun :

Mon ex et son mari — je sais, je n’arrive même pas à le croire — m’ont aidé à mettre des rubans décoratifs en haut de chaque sac :

Mais soyez rassurés, les amis, ces macarons de la haine ont fini par être rejetés. Je ne vais pas expliquer quel genre d’événement il était, mais sachez que la grande majorité des invités ont refusé de les goûter.

D’une part, je suppose que je suis content de ne pas avoir gaspillé 18 heures de travail pour des gens qui ne m’aiment pas. D’autre part, j’ai dû les renvoyer avec mes invités, car il en restait beaucoup à la fin.

Message bien pris en compte, et je ne cuisinerai plus jamais pour un événement plein de tels gens.

Mon vieux village

Aujourd’hui, j’étais à Claremont, Californie (à ne pas confondre avec Clermont) pour le 25e anniversaire de mon obtention du diplôme. Parce que je suis cinglé, naturellement j’assiste aux cérémonies de la fac où j’ai commencé, Harvey Mudd, plutôt que celle où j’ai reçu mon diplôme, Claremont McKenna. C’est quand même où tous mes amis restaient. Les écoles ne sont pas si intéressantes, mais je pensais qu’il serait intéressant de vous montrer un village américain –on n’habite pas tous dans de grandes villes !

Commençons aux bords du village ; d’un côté, il y a un magasin de jouets.

Plus proche de moi, il y a un bureau de poste. Je n’ai pas pu y entrer, parce que le samedi, les bureaux de poste ferment tôt. Mais ce bâtiment a presque 100 ans (vieux pour la Californie), et au-dedans il y a une fresque des années 30.

Peut-être que vous pensez qu’il n’y a que des autoroutes ici, et pas de trains. Ce n’est pas vrai. Voici la gare, un bâtiment de 1927 classé monument historique, d’où on peut aller à Los Angeles :

Juste avant que je ne sois quitté le village, un resto italien y est ouvert. Mon dîner en famille pour fêter la fin de mes études y a eu lieu :

Il y avait seulement une boulangerie à l’époque, et il reste seulement une boulangerie. Vous ne l’aimeriez pas, n’étant pas à la hauteur des standards français ; franchement, même à l’époque, moi non plus :

Il y avait une boutique de glaces et de bonbons qui a aussi ouvert juste avant la fin de mes études ; elle est toujours là et les pommes d’amour sont « à mourir », comme on dit en anglais :

Une vieille pharmacie des années 40 est devenue pizzeria :

Il y avait quelque chose de nouveau et très français à cette visite — une crêperie ! Dit « Crêpes of Wrath », un calembour sur le livre américain « The Grapes of Wrath » par John Steinbeck, traduit en français sous le nom Les Raisins de la colère. « Les Crêpes de la colère » n’aurait aucun sens aux anglophones :

À côté de la crêperie, on trouve le bâtiment dit « Harvard Square » (dans la rue dit « Harvard » — toutes les rues à Claremont ont les noms de célèbres universités ailleurs). C’était là, dans l’ancien Harvard Square Café où j’ai découvert la tarte Tatin pour la première fois. Le café nous a quitté il y a une décennie. Il y a un nouveau resto dans son éspace, dit Bardot. Je n’ai pas eu le temps pour y manger, mais je suis CURIEUX.

Finalement, nos villages ont leurs propres hôtels de ville, mais nous les appelons « City Hall » :

Je veux partager deux petits anecdotes de la fac. Pour une chose, il y avait — et il reste — une tradition où certains élèves font du monocycle pour aller à leurs classes. Pas moi ; j’avais trop peur :

Aussi, pendant ma troisième année — n’oubliez pas qu’aux États-Unis, on pass 4 ans à la fac, pas 3 — un ami m’a persuadé de demander rendez-vous à une fille en l’appelant du téléphone au-dedans de l’ascenseur à l’intérieur de la bibliothèque. Voici l’ascenseur :

Cette idée n’a pas été bien accueillie, mais je doute que ce soit la faute de l’ascenseur.

De toute façon, c’était mon jour à Claremont, où j’ai passé 2 ans heureux, ainsi que 2 autres.

Comme moi

La semaine stressante continue, et je n’avais vraiment pas le temps d’écrire hier ou aujourd’hui. Mais il y a une séquence à sauver avant minuit chez moi :

Et je me sentirais énervé si je le perds à cause d’autres personnes — surtout une en particulier. Alors, aujourd’hui un article tres bref où j’avoue l’existence de l’une de mes sources.

J’entends souvent « Justin, on ne connaît personne comme vous, aussi dédié à la France de l’étranger ». Et je vous dis, il faut simplement savoir où les trouver. Je connais des dizaines de milliers, et tous appartiennent au même groupe de Facebook :

Voici la photo de couverture du groupe Everything French. C’est parfaitement bilingue, à moitié anglophone, à moitié francophone. Bien que ce soit géré par des expatriés d’autres pays qui habitent en France, la plupart des membres sont des étrangers aussi dingues obsédés que moi, qui ne rêvent de rien d’autre, qui planifient toutes leurs vacances pour un seul et unique pays — non, pas la Belgique, faites attention ! (La Belgique a quand même ses charmes que la France n’arrive pas à égaler.)

Dans Everything French, on trouve tout genre de choses : des photos de voyage et la vie quotidienne, des recommandations, des idiomes et de la grammaire, et des blagues. Qu’ils aient des blagues ! J’estime qu’environ un tiers des Blagues de la Semaine viennent d’Everything French.

Bref, c’est comme ce blog, mais écrit par des centaines au lieu d’un auteur, et peut-être sans la même profondeur. Mais si vous voulez trouver toute une communauté comme ce blog, c’est le bon lieu pour visiter.

Les fous de la cannelle

Connaissez-vous « French Morning » ? C’est la publication pour les expatriés aux États-Unis. Nous avons une relation…compliquée. D’une part, c’est une ressource inestimable pour trouver des événements culturels, des entreprises, etc. Par exemple, si vous voulez savoir où et quand trouver Gad Elmaleh aux États-Unis, eux voilà ! S’il vous faut chercher une galette des rois au Texas, demandez-leur. Même à Los Angeles. Inestimable.

Mais d’autre part, j’ai parfois l’impression d’être analysé par des extra-terrestres. Oui, on utilise le système Fahrenheit ici. S’il vous faut absolument connaître la météo en degrés Celsius, appuyez sur le bon bouton de votre portable. Ne vous plaignez pas que ce n’est pas logique après avoir déménagé ici. On a déjà eu ce combat pendant les années 60. À chaque fois où je veux partager la température chez moi avec mes amis européens, j’appuie sur DEUX boutons dans ma voiture. L’un est pour changer l’échelle. L’autre est pour mettre une chanson française à la radio pour leur faire croire que je n’écoute rien d’autre — j’ai une réputation à maintenir ! Voici un exemple :

Cet album n’existe pas ! Quel est mon secret ?!?

Mais parfois, oui, j’essaye de les tromper :

De toute façon, nous parlions de French Morning. Ils écrivent parfois des analyses d’un pays que je ne reconnais guère. Cette fois, c’est un article sur notre supposée obsession pour la cannelle.

En arôme dans les yaourts, les bonbons ou les sirops, saupoudrée sur un cappuccino, en glaçage sur une pâtisserie, infusée dans une boisson non alcoolisée ou en assaisonnement dans une purée de patate douce, impossible d’y échapper. Le cinnamon diffuse depuis des décennies ses effluves camphrées aux États-Unis. Mais pourquoi tant d’engouement de ce côté de l’Atlantique ?

En arôme dans les yaourts ? On parle de yaourts disponibles au supermarché ? Voici la liste de parfums du yaourt grec « Oikos », la marque du Groupe Danone aux États-Unis. Aucun yaourt à la cannelle. Yoplait ? Pas non plus. Chobani, notre plus grande marque de yaourt ? Rien. Je n’ai absolument aucune idée d’où vient le tout premier exemple de l’article.

Quant aux bonbons, voici Hot Tamales, Red Hots, et Atomic Fireballs, des marques de bonbons à la cannelle. Mais c’est tout, au-delà des versions génériques des mêmes bonbons. Dans nos rayons de bonbons, on ne les remarque presque pas du tout parmi tous les chocolats.

C’est vrai que j’ai ce chocolat chaud dans mon placard :

C’est fortement à la cannelle. Mais qu’est-ce que c’est que ça en bas ? « Hecho en Mexico » Ouaip, c’est le « chocolat mexicain ». On la boit tout le temps au sud-ouest, mais c’est parce que nous mangeons comme les mexicains ! (Aussi, les vrais n’acceptent que du chocolat Ibarra. Ce truc de Nestlé est plutôt artificiel, mais c’est tout ce que l’on trouve dans mon supermarché.)

Nous aimons bien Cinnabon, c’est vrai. Au point où il n’y en a même pas un à Elbe-en-Irvine, et non pas à nos villes voisines de Tustin, Costa Mesa, et Newport Beach non plus, avec plus d’un million de personnes dans le tout. L’article dit :

Une enseigne qui compte près de 1200 magasins à travers le monde (principalement aux États-Unis).

Un peu plus que la moitié sont ici : 670 en total. Contre 334 millions de personnes, c’est un Cinnabon pour chaque 500 000. Faut pas exagérer à quel point c’est commun.

Je serais beaucoup plus d’accord que l’on est fous de « pumpkin spice, » un mélange qui contient de la cannelle, mais aussi du piment de la Jamaïque, des clous de girofle, et de la muscade. C’est partout de septembre jusqu’à fin novembre : à Starbucks, mais aussi dans les boulangeries et les restos. Vous pouvez le trouver dans ma recette de pain à la citrouille.

Je devinerais que l’article lié ici a été écrit par quelqu’un qui déteste vraiment la cannelle, et est en résultat hyper-sensible où qu’elle la trouve. Mais sa description du point auquel nous sommes censés être fous de la cannelle est si loin de la réalité, je dois me demander de quel pays il parle vraiment.

La prononciation de noms étrangers

Cette semaine étant dingue, les articles seront courts. Cette fois, Langue de Molière va donc vous parler d’une question qui le tracasse depuis 3 ans.

Je crois que ce type, Dilbert, est mondialement connu ; Wikipédia me dit qu’une vingtaine de ses livres ont été publiés en français :

Dilbert, Photo par The Conmunity – Pop Culture Geek, CC BY 2.0

Mais si vous le connaissez, vous savez qu’en anglais, on ne prononce pas son nom de même façon que, disons, Robert. Google Traduction, que dites-vous ?

Alors, peut-être que M. Dilbert est assez bien connu pour que vous prononcez son nom comme nous. Mais il a des amis, tous nommés selon un jeu de mots : Dogbert, Ratbert, Catbert, etc. (Je sais, « amis » n’est peut-être pas le bon mot pour ces relations.) Est-ce que la distribution est aussi également connue ? Après tout, tous ces noms riment en anglais.

Évidemment, M. Dogbert n’est pas aussi connu que Dilbert, ou n’a peut-être pas reçu le même niveau d’attention chez Google. Mais après ces infos contradictoires, je n’ai aucune idée à quoi je peux faire confiance en ce qui concerne Dilbert.

Même chose quant à un autre type de ma connaissance. Google — et mon amie rouennaise — sont d’accord sur le prénom de ce monsieur (ce qui n’est vraiment pas étranger, mais très rare en France) :

Mais plein d’autres m’appellent par la prononciation que j’utilise sur la balado, comme « in » au début de « insensible » ([Bon choix — Mon ex]). Et franchement, je m’en fiche si j’ai tort ; la prononciation de Google me rappelle tous les blagues pourries en anglais dont je veux m’échapper (« just in time », « just in case »). De toute façon, appelez-moi ce que vous voulez, mais ne m’appelez pas en retard pour le dîner. (Désolé, c’est la traduction littérale d’une autre blague pourrie anglophone. « Call me what you want, but don’t call me late for dinner. » Une traduction plus fidèle mais sans calembour serait « Appelez-moi ce que vous voulez, mais ne dites pas que je suis en retard pour le dîner ».)

Au fait, je suis apparu dans Dilbert tout au début de ma carrière, après l’université. Ne me croyez jamais sur parole, voici la preuve :

©️Scott Adams & United Features Syndicate

C’est le Dilbert de 13/12/1998 (le lien vers les archives ne marche plus, mais j’ai sauvé l’image). Ma traduction :

Dilbert : Alors, Justin, dites-moi pourquoi vous voulez travailler ici.

Justin : Je veux trouver un remède contre l’asthme.

Dilbert : Nous ne cherchons pas en médecine ici.

Justin : Puis veux construire le plus grand barrage hydroélectrique au monde !

Dilbert : Nous ne faisons pas ça non plus.

Justin : Que faites-vous ?

Dilbert : Nous nous asseyons dans des boîtes emballées de tissu.

<bruits d’éclats>

Dilbert : C’était le son de la mort de votre idéalisme.

Justin : Amenez-moi dans ma boîte.

L’économie des macarons

Ce soir, j’ai fait un lot de macarons afin de me préparer pour ce week-end. Je ne suis pas complètement content de l’affaire, mais c’est pourquoi j’ai pratiqué. D’une photo, le plus Instagram possible, on penserait que c’est un assez beau lot.

On voit quelques imperfections, mais les yeux sont attirés vers le premier plan, et ceux de l’arrière-plan ne sont pas au point, alors tout paraît bon. Je ne suis pas d’accord ; je ne servirais jamais cette assiette à des gens qui me détestent (ce qui sera le cas ; il me faut donc les épater) :

Mais j’ai du temps pour tout corriger, et ces macarons n’ont pas mon secret le plus « Pierre Hermé » — les blancs déjà cassés qui reposent pendant plusieurs jours au frigo. J’ai cassé ces œufs au moment de préparer les macarons — Chef Hermé a raison, et les protéines doivent se décomposer un peu. Mes macarons pour l’OCA ont reçu ce traitement, et c’est pourquoi il y a 1,2 kg de blancs dans mon frigo en ce moment, 40 œufs en total ;

Comme disait Q dans les films James Bond, « Je ne plaisante jamais sur mon travail, 007 ».

Mais en ce moment, je veux vous parler sur l’économie de les faire. Voici (presque tous) mes ingrédients pour l’affaire :

Il faut que j’achète une nouvelle boîte de poudre de cacao, et j’ai dû aussi ajouter 4 œufs de plus pour atteindre 40 (il y a 18 dans chacune des boîtes). Mais tout dans cette photo coûte environ 95 $. Disons qu’avec les autres ingrédients, ça coûterait 115 $ (la poudre de cacao Guittard est chère, mais il me restera plein). Aussi, ce chocolat Ghirardelli est bon, mais si j’allais ouvrir une boutique, j’utiliserais Valrhona. C’est 113 grammes x 15 barres, alors environ 1,7 kg. Ça m’a coûté 48 $ de mon 95 $. Disons que 1,7 kg de Valrhona Manjari coûte 70 $ chez Surfas. Alors, tout ça coûterait au maximum 140 $ pour les ingrédients de 400 macarons.

Aux États-Unis, on paye au minimum 2 $ le macaron, et souvent 2,50 – 3 $. Il ne faut pas avoir autant d’imperfections même à 2 $, mais vous comprenez sûrement ce que je veux dire. Juste mes desserts pour l’OCA auraient coûté 150 $ s’ils avaient dû les acheter. (J’estime qu’un tel gâteau de cette taille-là aurait coûté environ 30 $, et 5 douzaines de macarons, 120 $.) Croyez-moi, tout le monde dans cette salle-là le savait bien.

Les macarons peuvent être très rentables à ces prix, même avec les services publics et le loyer pour une boutique. Si on peut vendre le tout pour 1000 $, même si les autres coûts triplent le montant, on touche 580 $ pour un investissement de 420 $. Pas mal ! Mais il y a deux raisons pourquoi il n’y a pas une armée de concurrents qui baissent le prix.

Pour une chose, c’est difficile de vendre une telle quantité tous les jours. Y a-t-il 400 macarons vendus quotidiennement chez Moulin ? Je le doute. On va perdre une certaine quantité des marchandises avant de les vendre.

Pour une autre chose, cuisiner à la française, surtout pour une recette aussi technique que les macarons, ça demande de l’expérience. On ne se réveille pas un jour ensoleillé en disant « Je vais vendre des macarons ». Aimeriez-vous voir mon tout premier lot en 2020 ? Voilà :

Aimez-vous l’ombre du con qui ne savait pas prendre des photos ? Moi non plus ! Mais regardez plus proche. J’insiste :

C’est exactement la même recette de Laurène Lefèvre que j’ai utilisé ce soir. La différence, c’est 3 ans d’expérience et des centaines de lots. Et même avec ça, quand ça fait un mois entre lots, je perds déjà mon instinct.

Voilà, c’est la vérité derrière le prix élevé de la pâtisserie française chez moi. Je vous ai dit avant qu’un pain au chocolat de la qualité que l’on trouve chez Carrefour pour 1, 55 € / 2, c’est 3,50 $ chacun ici. Et on paye presque aussi cher pour des pains d’une si mauvaise qualité que je refuse tout court de les manger. Trouver un boulanger de qualité, qui sait encore mieux que moi (et travaille de façon plus efficace) ? Ils ne poussent pas sur les arbres ! (C’est un dicton anglophone ; veuillez me donner une version plus française.)

Il n’y a rien que je fais pour ce blog qui me fait apprécier les ouvriers autant que cuisiner. À moins que vous croyiez vraiment que l’assiette de macarons en haut de ce post vaut vraiment 60 € ou plus (si c’est le cas, merci), appréciez qu’en France, l’économie de la pâtisserie, non pas seulement des macarons, est loin d’être aussi folle !

Saison 2, Épisode 6 — les torpilles du cœur

J’ai de mauvaises nouvelles et de bonnes nouvelles cette semaine. Les mauvaises nouvelles sont : 1) il n’y a pas de 5 Minutes Avec cette semaine, et 2) le prochain dîner du Tour des Départements tardera jusqu’à deux semaines de plus. Les bonnes nouvelles sont : 1) je viens d’arranger quelque chose de spectaculaire qui vaudra la peine de patienter et qui touche sur les deux, et 2) le Tour continuera sans faire mon dîner bas-rhinois jusqu’à un peu plus tard. J’ai envie que l’on arrive dans le Rhône avant fin mai, alors je ne veux pas tout reporter. 5 Minutes Avec est déjà enregistré pour la semaine prochaine, mais c’est lié à d’autres événements.

Cette semaine sera stressante pour moi. Vous vous souvenez sûrement de mon expérience en tant que traiteur. Je voulais toujours faire une telle chose pour le groupe de l’OCA, mais j’ai choisi les macarons en tant que répétition pour un événement important samedi prochain. Malheureusement, je n’aurai jamais le droit d’en parler ici. Si ça vous semble bizarre, sachez que mon ex-cauche-famille s’implique dans l’affaire.

En parlant de l’OCA, je n’y reviendrai qu’en juin, et l’ai dit à l’organisatrice. Ça fait mal au cœur, mais je me sens toujours coupable sans comprendre la raison. J’espère qu’un peu de temps baissera la colère de l’autre personne.

Certains de mes amis ont en assez quant à mon obsession de la semaine, les casseroles (de fous rires garantis au lien). La semaine dernière, c’était l’historien Maître Gims et les pyramides. Les casseroles font quand même la source de nos gros-titres de la semaine. J’espère qu’ils vous amuseront.

Notre blague de la semaine traite de nos amis russes. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Sur le blog, il y a aussi Les cookies aux trois chocolats de Péla, encore une fois une recette de notre boulangère préférée, Le cimetière d’applis perdues, sur des applis que je n’arrive pas à supprimer, et En claquant des doigts, sur une chanson de Miraculous.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Stitcher. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

En claquant des doigts

Aujourd’hui, après des mois d’attentes, on a enfin eu un nouvel épisode de Miraculous. Deux épisodes, en fait. Mais cette fois, il y a eu une surprise. Sans plus d’attentes, sachez que cette chanson est passée à la télé américaine telle quelle, sans traduction en anglais.

Ce personnage, Gabriel Agreste, est le meilleur méchant à la télé de nos jours. Si Bruce Wayne était méchant, il serait Gabriel Agreste. Mais à vrai dire, la seule personne que vous êtes moins probable de voir danser, c’est moi. Alors, j’étais choqué.

Pourquoi est-ce qu’il est de si bonne humeur ? Nos héros Ladybug et Chat Noir ont abandonné leurs rôles, et il vient de découvrir les identités secrètes de leurs successeurs. Moi aussi, si je découvrais l’identité secrète de quelqu’un que me fait des problèmes, je danserais aussi, aussi gênant soit-il. Son assistante, qui porte le nom (un peu outrancier) de Nathalie Sancœur ne partage pas son enthousiasme, mais vu qu’elle a failli être paralysée à cause de ses bêtises plus tôt dans la série, on comprend.

Mais vous savez déjà pourquoi ma fille me l’a apportée. Elle s’en fiche de la question de si je l’aime ou pas. (J’adore, en fait.) Elle voulait avoir une traduction. Et je vais vous dire la vérité. Je me suis gravement trompé avec cette dictée inattendue.

Ne vous mettez pas à la tâche de la transcrire. J’ai assez compris pour rechercher le tout sur Google ; voici un lien avec les bonnes paroles, dont une traduction en anglais. Mais comme je me suis trompé !

Après plusieurs essais, j’ai presque correctement écrit :

Ce qui se dessine, n’est pas ce que tu vois,
Ce qui se combine, n’est pas ce que tu crois,

Après ça, les erreurs. Pour :

Tout ce que je désire je l’obtiens de toi,

j’ai entendu plutôt :

Ce que je défile, j’obtiens de toi

Ça n’a aucun sens, et j’ai raté le « tout » en plus (je n’entends pas le mot « tout » au début de n’importe quelle de ces lignes). Mais de pire arriverait. Pour :

En claquant des doigts

j’ai écrit plutôt :

On claque en des bois

J’ai peur que si ça a un sens, c’est nul.

Des trois dernières phrases :

Comme d’un battement d’ailes légères,
Je m’élève vers les hauteurs solitaires
Et de là haut je regarde en bas!

J’ai complètement raté les deux premières lignes, sauf pour « solitaire », mais compris la dernière. Je n’aime pas ma note !

Heureusement, je n’ai pas eu de problème en comprenant les quelques lignes après la chanson. Franchement, j’ai presque autant du mal à comprendre l’anglais quand on chante !

Café Joyeux

Je veux vous parler de quelque chose de spéciale en France. Afin de vous expliquer pourquoi il m’est important, on va d’abord parler de mon ancienne amie Jennifer, que je connaissais pendant 20 années aux États-Unis.

©️Café Joyeux

Commençons par mettre la table. Il y a une chaîne de restauration rapide ici, Corner Bakery, anciennement ma chaîne préférée pour ce genre de nourriture. Quand je vous dis qu’en 2000 et 2001, j’avais l’habitude d’aller à 3 emplacements différents chaque semaine afin que personne ne voie à quel point j’étais accro, je n’exagère même pas un peu. (Il ne reste rien de leur ancienne gloire ; j’y vais toujours de temps en temps, mais je ne le recommande plus même si vous voyagez près de chez moi.)

Mais même après qu’ils ont arrêté de vendre leurs pains, même après que tous mes plats préférés sont disparus, j’avais une raison pour aller au Corner Bakery le plus proche de chez moi. De 2000 à 2020, Jennifer y travaillait. Elle avait la trisomie 21, et y travaillait à temps partiel sous un programme pour aider à de telles personnes. Quand ils avaient un magnifique comptoir plein de desserts, et service genre buffet, elle était responsable de vendre les desserts. J’en commandais un à chaque fois juste pour ne pas la décevoir. Quand ils ont arrêté ça, elle se mettait à nettoyer les tables.

Avec le Covid, Corner Bakery a viré tous leurs employés responsables de nettoyer leurs salles à manger, handicapés ou autrement. Vous voulez une table propre ? Nettoyez-la vous-même. (Ce phénomène est partout aux États-Unis ; les restos rapides aimeraient tous ne plus offrir que des plats à emporter.) Ça fait donc 2 1/2 ans depuis la dernière fois où j’ai vu Jennifer, et j’espère que tout va bien chez elle, mais franchement, elle était déjà vieille vu sa maladie.

Alors quand France with Véro a écrit cette semaine sur la chaîne Café Joyeux, il me fallait vous en parler. Je laisserai les propriétaires vous l’expliquer :

En France, 700 000 personnes sont diagnostiquées comme ayant des troubles du spectre autistique et 65 000 sont porteuses de Trisomie 21. Elles sont deux à trois fois plus touchées par le chômage que le reste de la population. Seules 0,5%  des personnes atteintes de handicap mental travaillent en milieu ordinaire.

Au-delà d’apporter une solution innovante d’inclusion pour les personnes recrutées, Café Joyeux entend réparer cette inégalité. En 2017 naît le premier restaurant solidaire Café Joyeux qui emploi et forme des personnes en situation de handicap mental et cognitif.

Café Joyeux — Notre Mission

D’habitude, je ne recommande jamais des restos dont je n’y suis jamais allé. Mais je fais confiance à Véro au maximum, et elle dit « Bon café. Bonne nourriture. Bon service. Enfin et surtout, une disposition ensoleillée. » Et qu’est-ce que l’on y trouve ? Ce n’est pas une carte énorme ou compliquée — de la soupe, de la salade, une dizaine de desserts, des boissons fraîches ou chaudes. Mais en plus, à travers leurs 15 emplacements, presque 130 « Jennifer » français — et aucun viré à cause de l’avarice de la gestion. Que vous soyez à Rennes, Paris, Bordeaux, Nantes, Tours, ou Lyon, il y a un Café Joyeux près de chez vous. C’est un grand plaisir de vous passer ces infos.

Le cimetière d’applis perdues

Il y a une histoire française que je veux tellement vous raconter, mais étant à 9 000 km, j’attends le droit d’utiliser une photo dont j’ai déjà demandé le droit à la photographe. (Je me demande parfois s’il vaudrait la peine de demander à certains s’ils pouvaient prendre des photos pour moi. Mais il n’y a pas de revenus de ce site, alors pas d’argent pour payer les efforts.) Pendant ce temps-là, je vais vous raconter l’histoire d’une mauvaise habitude.

Je ne peux pas quitter mes vieilles applis. Voilà :

De cette collection dans la photo, il ne reste qu’une seule qui marche toujours, mais je n’arrive pas à me débarrasser du reste. En fait, il y a 29 applis qui ne marchent plus de cette façon. Qu’est-ce qu’elles ont en commun ?

Pour une chose, elles étaient toutes payantes. Il y a quelque chose de dérangeant quand une appli ne marche plus après que je l’ai payée, même si je sais qu’il y a plus de revenus pour le développeur. Par exemple, « Adrenaline Golf » en haut était quelque chose de nouveau et intéressant… en 2009. C’est abandonné depuis une décennie. Mais c’était aussi l’une des premières applis que j’ai achetées, alors j’ai du mal à lui dire adieu.

Il y en a d’autres où le coût n’était pas cher, mais les souvenirs sont précieux, dont les 3 jeu Infinity Blade. Mon tout premier boulot, un CDD pour l’été entre le lycée et l’université, était en tant que testeur de jeux vidéo pour Sony, pour le Super Nintendo et le Sega Genesis. Je vous raconterai cette histoire une autre fois. Mon boulot n’était pas dire si les jeux étaient bons (indice : non) mais plutôt chercher les erreurs. Je n’ai jamais perdu les habitudes, surtout puisque j’ai fini par devenir informaticien. Une fois, j’ai trouvé une erreur dans Infinity Blade II :

Peut-être que vous voyez le problème ? Votre personnage, à droite, perd le contrôle et lève les mains pour se rendre. Ce n’est pas censé arriver ! Personne ne m’a jamais remercié pour le rapport, mais la bogue est disparue plus tard.

Il y a un jeu ici, parmi les pires que j’ai jamais joués, dont je n’arrive pas à m’en débarrasser pour une raison toute différente :

Oui, vous le lisez correctement. J’étais le meilleur joueur au monde entier de ce bazar. 12 670 joueurs n’est rien. Mais j’étais obsédé par ce jeu pendant quelques mois, car c’était à partir de l’un des grands classiques des jeux vidéo, Zaxxon. Mais celui-ci n’a pas du tout mérité hériter ce nom-là. La vérité, c’est que j’étais l’un des dizaines, même pas de milliers qui l’a joué plus qu’une ou deux fois. (On m’a enfin battu, un an plus tard. Je n’ai pas essayé de reprendre ma couronne perdue.)

Je ne manque pas d’espace sur mon portable, mais je pourrais quand même économiser une douzaine de gigaoctets en les jetant. Mais ce serait comme jeter de vieux amis. Un jour, Apple se débarrassera de ces applis pour moi, j’imagine. Mais il serait un peu bizarre de ne plus les avoir, même si elles ne servent déjà à rien.