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Jumeaux mais pas trop

Cet après-midi, je suis allé à Los Angeles pour The American French Film Festival (Le Festival américain de Films français). Mais d’abord, j’ai passé par mon petit paradis, Surfas Culinary District. Voilà, j’ai quelques photos pour vous rendre JALOUX. Mais la meilleure est à venir !

Je sais, j’suis ordure. Mais après ÇA, je me suis directement conduit au bureau de la Directors’ Guild of America (Guilde des réalisateurs d’Amérique). Voici leur bâtiment :

Et voilà, devant l’entrée, votre hôte en train d’avoir des problèmes de sourire :

Sérieusement, qu’est-ce qu’il y a avec la gueule ?

Voici l’horaire :

Et des bibelots pour ceux qui en ont envie :

J’étais là pour regarder le film Jumeaux mais pas trop, avec Bertrand Usclat en vedette. Peut-être que vous vous souvenez de mon post à l’honneur de sa série de sketchs, Broute. C’est ça le ciné (j’étais TÔT) :

Puisque le film est toujours au cinéma en France (et j’étais interdit de garder le portable allumé pendant le film), il n’y a pas de photos, et je ne donnerai qu’un bref sommaire du film. M. Usclat joue un homme politique pendant une élection en Charente (voilà notre visite virtuelle). (Pauline Clément, qui joue de nombreux seconds rôles dans Broute, joue son directeur de campagne.) Il découvre grâce à un test génétique qu’il a un frère jumeau noir, Anthony, joué par Ahmed Sylla. Ces cas existent en vrai, mais de toute façon, la nouvelle arrive au mauvais temps car Anthony est arrêté pour un crime (ridicule). C’est ça comment les deux ont leur ADN dans la même base de donnés. Le meilleur gag du film arrive quand les deux cherchent l’assistante sociale qui a mis les deux avec des familles adoptives. Elle dit qu’elle ne peut pas partager le numéro de leur mère, mais elle dit « par hasard » le prénom, puis s’excuse de la table pour faire du café.

Du programme

Après le film, M. Usclat et l’un des co-réalisateurs, Wilfried Méance, ont pris des questions du public. Ça a commencé avec les crédits ; c’est pourquoi vous pouvez les regarder en bas. Moi, je n’ai pas eu de questions quant au film…

…mais je vous rassure, j’étais le PREMIER à atteindre la scène après l’entretien. Bien que M. Usclat ait répondu à toutes les questions de l’entretien en anglais, je lui ai parlé en français. Je crois que j’ai dit :

Excusez-moi, M. Usclat, moi, je suis fan américain et je m’appelle Justin Busch. J’ai commencé à apprendre le français pendant le confinement et c’est comment j’ai trouvé Broute, mais je l’ai pris tout au sérieux et un ami a dû m’expliquer que vous n’étiez pas en fait barman. (Je respire enfin.)

Mais si on m’a dit qu’il y a une vidéo qui me montre en train de dire plutôt :

OMDOMDOMD, c’est lui ! Au secours, je vais m’évanouir !

Je le croirais également. Je me souviens bien que l’on s’est serré les mains, il m’a dit « Enchanté », et j’ai répondu avec la même chose quelque part dans tout ça. Il était SUPER-sympa avec moi, n’a pas essayé de changer à l’anglais, et quand j’ai enfin demandé « Pourrait-on prendre une photo ? », le deuxième meilleur moment du blog (après le concert d’Indochine) est arrivé :

Mon guide à regarder la télé

« Justin, » vous me dites, « vous avez bien perdu la tête. On appuie un bouton sur la télécommande pour tout allumer, et hop ! France 2, TF1, Canal+, c’est tout là. » Ouais, en France. Mais qu’est-ce qui arrive si un jour, on vous cogne avec une jolie poêle sur la tête, et en vous réveillant, vous pensez « Je sais ! J’aimerais m’expatrier au Connardistan soviétique ! » Ça arrive plus souvent que prévu. (J’écoute parfois des podcasts sur ce sujet ; vous seriez surpris. Une alliance est également efficace qu’une poêle.)

Disons que après l’incident de la poêle, vous vous installez dans un tout petit appartement à Anguille-sous-Roche. Vous demandez aux autres têtes empoêlées où sont les chaînes de télé, et chacune d’entre eux vous dira qu’il faut vous abonner à TV5MONDE. Pour être clair, c’est pas rien — on peut y trouver des programmes de France TV, comme Un si grand soleil ou Le journal de France 2. Ou des programmes de la LCP, comme L’Élysée, Les secrets d’un palais. Si passionnante, la LCP ! Mais rien de TF1, Canal+, ou Groupe M6. C’est parce que TV5MONDE est un partenariat entre les services publics de la France, la Belgique, la Suisse, et le Québec. Dit autrement, c’est comme notre PBS, le véhicule par lequel notre gouvernement paye le Royaume-Uni pour le droit de rediffuser les émissions les plus ennuyeuses de la BBC — tandis que les bonnes affaires sont sur BBC America. Et franchement, le meilleur de France TV n’est pas là — où est mon coup de cœur Anne-Élisabeth Lemoine et C à vous ? (Veuillez ne pas me rappeler.)

Mais si vous ne faites pas attention à louer un appartement avec un balcon face au sud, tant pis car TV5MONDE est sur un service de satellite, Dish Network. Si vous vous en fichez d’avoir la télé par câble, il y a toujours Sling, disponible sur iOS ou Android. TV5MONDE sur Sling coûte 15 $ le mois.

C’est pas assez. On veut regarder Le moins pire pâtissier pour remonter le moral parfois, et pour ça, on a besoin de M6 et 6play. Avez-vous un logiciel antivirus assez cher, quelque chose comme Norton 360 ? Si oui, peut-être que vous avez déjà la bonne solution. On peut utiliser leur VPN compris, qui permet à votre ordinateur de faire semblant d’être en France. Et hop ! Nous avons M6. Pas toutes leurs chaînes — Paris Première et Teva ne marchent pas sans un abonnement, mais W9, 6ter, Gulli sont maintenant disponibles pour nous.

On est plus gourmands que ça. Essayons TF1 ; disons que l’on aimerait regarder Quotidien. Il faut se connecter, mais ça marche :

Allez, regardons quelque chose de hyper-intelligent comme HPI ! Ah, mais il n’y a pas d’épisodes complets sur le site. Bon, Demain Nous Appartient ? Malheureusement, la gestion de TF1 est moins con que celle de M6. Voilà ce qui se passe avec le VPN de Norton :

Qu’est-ce qui s’est passé ? Nous sommes « en France » selon Norton et ça a bien marché avec M6 :

C’est que leur VPN est du bazar. Ils n’utilisent que quelques adresses IP, et les informaticiens pas bêtes peuvent les bloquer sans difficulté. Comme on a dit dans Les Dents de la Mer, il nous faudra un plus gros bateau. Voilà ExpressVPN :

Ça va coûter. Mais les résultats ? Voilà :

Maintenant, TMC marche, et TFX, TF1 Séries Films, et LCI aussi. Ça sent déjà un peu la maison ! Pouvons-nous faire plus ?

Voilà BFM :

Arte :

NRJ 12 :

Pas mal. Pas mal du tout. Mais pouvons-nous atteindre le Saint-Graal, Canal+ ?

Malheureusement, pas vraiment. Avec le VPN, on peut regarder des trucs courts, comme les replays de Broute. Mais toutes les émissions typiques exigent un abonnement. Et ça, c’est impossible sans une carte de crédit avec une adresse en France ou à Monaco.

Mais tout ça nous coûte combien ? 99,84 $ les 12 mois, ou 12,95 $ le mois sans contrat. D’un côté, c’est presque autant d’argent que le logiciel Norton avec son VPN de mauvaise qualité. D’autre côté, c’est la moitié du prix de TV5MONDE pour beaucoup plus de contenus. C’est peut-être le meilleur que l’on peut faire à l’étranger.

À moins que l’on puisse trouver la bonne française avec une poêle, en espérant que ça marche à l’envers.

L’origine du Tour

Je dis parfois que je ferai tout et n’importe quoi tant que l’on me le demande en français. À quel point est-il vrai ? Voici l’histoire de comment j’ai décidé de lancer le Tour (même s’il m’a toujours fallu quelques mois pour commencer). Depuis le départ en mars 2020, mon habitude est de me lancer dans des sujets français en criant « Geronimo ! » (mais curieusement, jamais dans ma quotidienne). Donc le temps que juin soit arrivé, j’étais déjà expert en trouver des arguments. Attention aux yeux : il y a un risque de saigner en lisant mon français de 2 mois et demi. J’écrivais des trucs comme « plus meilleur ».

Tout a commencé quand j’ai vu cet article de Topito, partagé sur Facebook comme ça :

À l’époque, je n’avais pas la moindre idée qu’il y avait une rivalité entre les Parisiens et le reste du pays. Maintenant, je me dis « Et vous, aimez-vous bien être traité comme « en province » par les new-yorkais et les los-angéliens ? En fait, aimeriez-vous que l’anglais aurait une expression qui veut dire « tous les malchanceux qui ne vivent pas dans la bonne ville » ? » Mais ça, c’était mon avenir. Revenons au 16 juin 2020.

L’article était plein de conneries comme celles-ci et je ne connaissais guère Topito :

Waaaah ! Il y a pas mal de gens aux États-Unis qui n’ont jamais vu les mers. Alors, les pauvres se plaignaient de n’importe quoi, selon moi.

J’ai laissé un commentaire bien analphabète :

Ce que je voulais dire était « Vous plaignez-vous de ne pas gagner un championnat ? Mais Paris a beaucoup de choses qui font l’envie du monde entier ! Arrêtez de vous plaindre de Paris et soyez contents de ce que vous avez ! »

Au fait, si vous vous demandez pourquoi le drapeau, c’était la suggestion d’une connaissance qui faisait la même chose avec un 🇫🇷 quand elle participait aux groupes anglophones, pour indiquer qu’elle n’était pas native. Je l’utilisais pendant quelques mois, mais j’ai enfin décidé que très peu de monde l’avaient compris.

Disons que ça a provoqué des réponses. En premier et surtout, celles qui voulaient dire qu’il ne faut pas visiter juste Paris. Celle-ci était l’une des plus gentilles.

Il y en avait aussi des moins gentilles :

La première phrase dit « Paris est génial à visiter mais un putain d’enfer sur Terre pour y vivre. » Il dit aussi que Paris est un cauchemar.

Et :

En français, « Car tu n’y habites pas ! »

Mais c’était pas si facile de se débarrasser de moi. Voilà, la naissance de ma plus grande plainte :

L’anglais veut dire : « Cette conversation me semble quelque chose de bizarre. Un américain vient en admirant votre culture et la moitié des réponses sont négatives, mais en anglais pour qu’il ne rate pas la signification. »

Et avec ça, tout à coup, il y avait de la lumière ! Il n’y a rien au monde qu’un râleur peut apprécier comme un autre râleur. C’est la langue universelle ! Il m’a dit en anglais « Nous ne sommes pas mécontents de vous », puis il s’est lancé :

Il y a deux cents plus de mots dans celui-ci ! Nous sommes tombés d’accord que l’herbe est toujours plus verte ailleurs. Mais revenons à la première réponse, celle qui m’a dit qu’il y avait d’autres villes. J’ai répondu que j’espérais visiter tout le pays, et elle m’a répondu en anglais :

Bref, elle m’a dit de visiter Lyon et Toulouse, mais aussi que la culture française n’était pas la même que celle de Paris, et c’était pour ça qu’il fallait découvrir tout le pays, pas juste la capitale. À son avis, ce sont les Parisiens qui ont fait croire le reste du monde que les Français avaient une mauvaise attitude. Moi, je ne dirais pas que je valide cet avis — j’ai chanté les louanges des Parisiens après mon premier voyage — mais on ne se parleraient pas en ce moment si je croyais l’autre chose !

Il y avait beaucoup plus de commentaires, et croyez-moi, Paris avait aussi ses défenseurs. Et ceux qui voulaient trancher le « baloney » plus fin, comme on dirait en anglais :

Mais ce qui comptait, c’était que j’ai appris deux leçons ce jour-là : 1) il y avait pas mal de râleurs en France, et on pourrait très bien s’entendre si je m’améliorais mon français, et 2) je ne savais pas qui avait raison, alors il me fallait vraiment étudier tout le pays, exactement comme on m’avait dit.

Il me restait quelques mois à décider ce qui voulait dire « étudier » dans ce contexte. J’avais quelques amis avec lesquels je parlais souvent de toutes mes découvertes, alors je me suis dit « Imaginez si vous écriviez une lettre tous les jours à l’un d’eux pour parler de ce que vous avez trouvé. » De cette idée, un blog, et de cela, notre Tour.

Le magasin de Miraculous

La meilleure émission à la télé pour les enfants préadolescents est sans doute Miraculous, une production 100% française et diffusée dans plus de 120 pays. Ma fille est grand fan depuis trois ans, et moi — disons que j’écoute quand elle le regarde. Il y a un personnage obsédé par le camembert, un épisode avec une galette des rois géante volante, un méchant qui est styliste de mode parisien — c’est presque un documentaire sur la vie quotidienne parisienne ! De toute façon, puisque l’année scolaire est terminée, nous sommes allés aujourd’hui à Santa Monica pour visiter le Zag Store, la boutique officielle de Zag Studios, la société qui produit Miraculous.

Malheureusement, je ne pouvais pas prendre des photos à l’intérieure, car il y avait une affiche sur l’entrée qui disait « Défense de prendre des photos. » (En fait, elle disait « No photos allowed , » mais vous comprenez.) Mais ce bâtiment était couvert d’affiches de l’émission, alors je vais les partager.

Je suis sûr que vous reconnaissez tous Chat Noir et Queen Bee (c’est comment vous savez qu’elle est vraiment méchante ; son surnom de super-héros est en anglais même en version française).

Si je pourrai emmener ma fille en France un jour, il faudra que l’on passe par le Lycée Carnot, réputé d’être le modèle pour le collège Françoise-Dupont de la série. Perso, je ne le vois pas, mais s’il existe la moindre ressemblance, ma fille la trouvera.

Puisque nous étions déjà à Los Angeles, nous sommes allés à Westwood, le site de l’Université de la Californie à Los Angeles, pour aller à une biscuiterie que je vous recommanderais si vous étiez là. « Diddy Riese » est là depuis 40 ans — je sais, c’est rien en comparaison avec des centaines de boulangeries en France — et c’est le meilleur rapport qualité prix à Los Angeles. Les biscuits sont tous des variétés traditionnelles américaines, mais malgré étant dans l’un des lieux les plus chers de Californie, rien ne coûte plus de 0,75 $ (environ 0,72 €). Commandez-en deux en forme de sandwich à la glace ; vous allez vous régaler.

Et à côté de Diddy Riese, vous allez trouver un panneau…inattendu :

Hélas, c’est pour fumer des narguilés.

Finalement, très proche à ces magasins, on trouve un petit rappel de la maison :

On a de meilleurs cafés à Los Angeles, mais Elysée est assez authentique. J’espère que vous avez profité de notre petit tour de Los Angeles. Après tout, quand ma fille s’est rendu compte de ce que tous ces endroits ont en commun, elle m’a dit « Tu ne m’y as pas amené pour moi, tu as fait ça pour tes lecteurs ! » Trop maline, celle-ci !

Le magazine « Marianne »

À l’aéroport, quand il ne me restait que quelques minutes avant de quitter la France (ça fait mal au cœur de le taper), j’ai décidé d’acheter un magazine de nouveau. Vu les gros-titres piquants dans cette photo, j’ai choisi Marianne.

Si je l’ai bien compris, il y a certains d’entre vous qui ont vu cette photo en disant « Oh punaise, il avait déjà une semaine difficile, et il l’a finie par lire QUOI ? » On dirait que les éditeurs ne sont pas de grands fans des États-Unis. Mais ça ne me dérange pas trop — leur attitude ne dépend évidemment pas de quel parti est au pouvoir, et je peux respecter ça. Qu’est-ce qu’ils ont dit ?

Tout d’abord, à la première page, en se plaignant qu’Élisabeth Borne n’existe pas (c’est-à-dire que l’autrice la considère comme fantoche de M. le Président Macron) :

Quant à se soustraire à l’impérialisme économique américain revigoré par la guerre, Emmanuel Macron fait ce qu’il peut mais manque d’alliés en Europe, seule condition pour s’opposer à l’imposition des normes anglo-saxonnes et à l’extraterritorialité du droit américain.

Cette analyse est plutôt loin du débat aux États-Unis, où on se plaint d’avoir dépensé 40 $ milliards pour les ukrainiens (lien en anglais) pendant qu’il reste une pénurie de formule bébé à la maison. Disons que ça pourrait avoir raison, mais je ne me sens pas trop le J6M moderne. (([Ne vous inquiétez pas. Vous restez le Dark Vador chez moi. L’empereur Palpatine en même temps. Au fait, pouvez-vous arroser mes plantes pendant mes vacances cette semaine ? — Mon ex]) Pour info, cette dernière chose s’est vraiment passée ce week-end, mais en anglais — or vous vous demandez pourquoi je ne veux parler qu’en français. Sans doute, elle ait raison, mais je suis plutôt Mordicus, je crois. Nous jouons du même instrument. (Pour mes lecteurs américains, c’est-à-dire Oscar le Grognard.)

J’ai franchement peur de même essayer d’analyser l’article suivant. C’est clairement écrit d’une façon très ironique, et je ne veux pas me tromper. Disons que c’est aussi sceptique des États-Unis que de l’OTAN.

Mais une fois au-delà de ces colonnes d’opinion, j’ai trouvé le reste du magazine plutôt agréable. Il y a 14 pages consacrées à une analyse du programme de la NUPES, et je l’ai trouvée plutôt prudente. Peut-être trop prudente, car la section du magazine intitulée « Ce que Marianne en pense » est pleine d’analyses genre « d’une part, d’autre part ». Quel changement après le début ! Même quand leurs gros-titres sont un peu dramatiques, comme « Qui met le feu à l’huile de tournesol ? », leurs conclusions ne sont pas complotistes — en ce cas, ils parlent des consommateurs qui augmentent leurs stocks, et des fermiers qui ont commencé à semer ces plantes.

La section appelée « Mieux vaut en rire ! » n’est aucun Canard enchaîné, mais ils essayent. Voilà l’un de leurs dessins ; malgré plusieurs articles sur les masques, je n’ai pas arrivé à comprendre leur avis sur ce sujet. Mais j’ai un peu ri.

La section appelé « Agora » offre de l’espace à des invités pour offrir des rédactions sur de nombreux sujets dont le pouvoir d’achat des fonctionnaires et l’art contemporain. Il m’a semblé qu’ils ont fait des efforts pour inclure une gamme d’opinions. Je n’ai rien à ajouter sur la section culturelle parce que les œuvres dont ils ont parlé ne me sont pas familières.

Wikipédia décrit Marianne comme ça : « Sa ligne éditoriale, souverainiste, antilibérale et laïque, emprunte à la fois à la gauche et à l’universalisme républicain. » Souverainiste est certainement le bon mot ; quant aux autres, je ne suis pas toujours sûr. Est-ce que j’achèterais le numéro actuel la prochaine fois que je suis là ? Certainement.

Mes mésaventures sur les sites de rencontres

J’ai dû cacher ce post jusqu’après le concert, de peur que vous deviniez que je n’allais vraiment pas en France (seulement) pour du nougat de Montélimar. (Je suis sage — il me reste toujours 9 des 10 barres.) Vous comprendrez bientôt. Mais d’abord, je voudrais juste vous rassurer qu’il s’agit d’une histoire d’anglophones.

Il y a de nombreux sites de rencontres aux États-Unis, mais moi, je ne garde qu’un seul compte. Ça fait cinq ans depuis la dernière fois où j’ai payé, alors je ne peux pas contacter personne sauf quand c’est parfois gratuit. Franchement, je ne sais pas pourquoi je le garde, Je n’ai jamais reçu qu’une réponse positive — ça fait déjà 9 ans depuis ce temps-là — et il y avait même une fois où une femme m’a envoyé une note pour me rejeter sans avoir été contactée. Elle était juste dégoûtée que moi, en tant que père célibataire, ait été si audacieux d’avoir même lu son profil. Et vous vous demandez pourquoi j’aime tellement ces gens et leur attitude. Mais je mis à jour le profil une ou deux fois par an. Et la dernière fois était il y a peut-être 9 mois. Voilà une capture d’écran de l’extrait pertinent :

Je le traduis :

Assez sur moi. Il n’y a rien que j’aimerais plus que trouver une expatriée, ou au moins quelqu’une qui s’y soit spécialisée à la fac, qui pourrait partager mes passions pour les films de Louis de Funès et de Bourvil et la musique d’Indochine et des Rita Mitsouko. Je planifie un voyage à Paris en mai 2022 pour voir Indochine en concert, et j’aimerais être accompagnée par quelqu’une également engagée à ne pas parler même un mot en anglais dès l’atterrissage. Est-ce qu’elle pourrait être vous ?

Et voilà des photos qui accompagnait ce texte (oui, il y en a aussi avec moi-même) Mais disons que ces photos n’attirent personne qui les reconnaît :

Mais je me demande après tout ça : est-ce que l’auteur de ce paragraphe cherche une anglophone monolingue qui ne connait rien à la culture française ?

On dirait : Oui, vachement.

Pour préciser, j’ai trouvé une expatriée une fois, et lui ai écrit une note quand c’était gratuit. En français, bien sûr — et non, sans des propositions indécentes. Je suis exactement le même ailleurs qu’ici. ([D’accord. C’est ça le problème. — M. Descarottes]) Son profil a disparu le lendemain. J’imagine qu’elle m’a bloqué. Elle a bien compris que je n’étais pas sincère car elle n’était pas analphabète ni monolingue.

Il y a un mois, j’ai reçu une note courte — en anglais — mais c’était plus long que « Bonjour », et à mon avis, c’est poli de répondre quand quelqu’un fait même un peu d’effort. Mais il n’y avait la moins chose dans son profil qui disait « Je partage vos intérêts » ; je lui ai donc répondu pour dire « Non, merci, je cherche une francophone, mais bonne chance ». Elle m’a répondu comme ça :

J’ai oublié de vous souhaiter bonne chance aussi.

Aussi vous devriez mentionner dans votre profil que vous ne cherchez qu’une fille qui connaît bien la culture française. Il n’est pas mentionné dans votre profil.

OMD. Non, mais sérieusement, OMD.

Une semaine avant le concert, j’ai enfin reçu une note en français. D’une façon, je l’admire. Il y a du courage derrière ces mots. Du courage façon « C’est quoi un Bescherelle ? Géronimo ! », mais du courage quand même.

Aïe aïe aïe ! À sa place, j’aurais au moins vérifié ce que j’ai écrit avec Google Traduction. J’admire l’effort et je lui ai donc répondu pour dire non. Disons qu’il n’y avait AUCUN intérêt pour ma part, à cause d’autres raisons.

Je viens de supprimer la référence au concert car c’est fini. Je devrais aussi supprimer mon compte, car c’est évidemment la mauvaise place pour trouver quelqu’une qui comprend l’anglais, peu importe le français !

Le baseball en français

Hier était le début de la nouvelle saison de baseball aux États-Unis. Je suis un compte Twitter en français qui parle de l’équipe de la NFL de la Nouvelle-Orléans. C’est pas à cause d’être fan, mais car à mon avis, s’il existe une équipe de football américain qu’on suit en français, elle doit sûrement être celle de la Nouvelle-Orléans. De toute façon, j’étais curieux de ce que je trouverais chez Le Monde ou Le Figaro. Encore Le Gorafi.

Rien, en fait. Ça m’a un peu surpris. Aux États-Unis, il y a plein de nouvelles du football européen, même de la Ligue 1, en anglais. J’aurais pensé que les journaux publieraient au moins des articles de l’AP, mais rien. Le seul article que je pouvais trouver sur Google Actualités était celui-ci intitulé « Le baseball ? Bof… », du Journal de Québec.

Et franchement, s’il y a un lieu qui a le droit de tourner le dos vers le baseball comme ça n’importe où en Amérique du Nord, c’est le Québec. Ils avaient une équipe, les Expos de Montréal, qui les a quittée pour devenir les Nationals de Washington. Les Expos étaient ma deuxième équipe préférée, après les Padres de San Diego, parce qu’ils avaient toujours les mêmes problèmes d’argent que la mienne, mais des joueurs excellents quand même. Vous ne connaissez pas les noms Andre Dawson ou Jeff Reardon, mais je vous rassure, ils étaient des stars. En 1994, j’espérais que les Expos — qui avaient une saison merveilleuse — gagneraient enfin le World Series, le championnat (il n’y avait aucun risque pour les Padres). Les joueurs ont fait la grève en août, le championnat a été annulé, et le connard auquel appartenait l’équipe l’a mise en faillite. Adieu, Youppi.

J’ai donc recherchait sur Twitter, où j’ai découvert cet article et ce Tweet :

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J’ai répondu que j’étais nouveau en français (pas exactement à ce point, mais pas assez d’espace pour l’expliquer en 280 caractères) et heureux de trouver des articles en français sur le baseball. Et tout à coup, j’ai des sources :

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Bien sûr, j’aimerais encore trouver des fans français. Mais les fans québécois sont une communauté avec laquelle je compatis, et je crois que l’on s’entendra très bien.

Je découvre les États-Unis

La France devient très ennuyeuse et je n’ai aucune idée pourquoi je me soucie d’un pays où personne ne connaît ni la root beer ni la vraie tarte aux pommes. C’est dingue. Alors, on va faire le tour des États-Unis.

C’est un mensonge que l’on manque des châteaux ou des églises impressionnantes ici. Voilà le Château de la Belle au Bois Dormant à Anaheim, le Château de Cendrillon à Orlando, l’Église Elvis-Presley et la Petite Chapelle Blanche à Las Vegas — où on peut se marier sans descendre de sa voiture, 24/7. ESSAYEZ DE FAIRE ÇA DANS N’IMPORTE QUELLE CATHÉDRALE FRANÇAISE !

Il y a même un château très proche de chez moi, le Château de Boomers-sur-Irvine (3 étoiles Guide de la Fille d’Un Coup de Foudre). Voilà ses murs de parapets, son domaine, et son musée de jeux vidéo :

Vous avez un Paris. C’est pas grand-chose. Nous avons 10. (Il y en a plus qui ne sont pas de vraies communes, mais je compte seulement ceux avec un maire.) Voilà l’itinéraire si vous avez envie de le suivre.

Ne ratez surtout pas le Paris de Texas pour sa Tour Eiffel au chapeau de vacher (nouveau vocabulaire québécois pour vous) :

Tour Eiffel à Paris, Photo par PLBthetoonist, CC BY-SA 4.0

Voilà, des fromages et de la charcuterie de nos régions, surtout de l’Illinois, chez Oscar Mayer :

Et les pâtisseries pour lesquelles on est si bien connus, dont les célèbres boîtes à gâteaux en poudre — ajoutez juste de l’eau et un œuf, et hop ! On est prêts !

Je vais conclure avec une recette traditionnelle de salade, l’ambroisie. J’ai grandi avec cette salade sans légumes, nommée pour le nectar des dieux grecs, qui est en fait plus traditionnelle que le Paris-Brest ou les macarons parisiens. Après tout, l’ambroisie date de 1867, le Paris-Brest de 1909, et les macarons parisiens de 1880.

Vos yeux ne vous trompez pas du tout. Ce sont en fait des petites guimauves et des cerises Marasquins sur une base de crème Chantilly. Je dois la grande majorité de cette recette à My Baking Addiction. Mais ne vous inquiétez pas — notre version est artisanale, avec de la Chantilly maison, pas le truc artificiel appelé Cool Whip (penser à Chantifix), et du yaourt Yoplait. Je veux être clair — ces photos sont 100 % authentiques, de ma cuisine, et je mangerai tout. Voilà nos ingrédients :

Les ingrédients de l’ambroisie :

  • 240 ml de crème liquide entière
  • 1 pot de yaourt à la vanille
  • 80 grammes de noix de coco râpée sucrée
  • 340 grammes de fruits au sirop mandarines
  • 340 grammes d’ananas au sirop en conserve (écrasé si possible, sinon en morceaux)
  • 150 grammes de mini marshmallows — aux goûts fruits en préférence
  • 55 grammes de noix de pécans, hachées
  • Des cerises Marasquins

Les instructions de l’ambroisie :

  1. Mettre le bol de votre robot pâtissier dans le congélateur pendant quelques minutes.
  1. Sortez le bol et y mettre la crème liquide. Monter en crème chantilly avec le fouet du robot.
  1. Mettre la crème chantilly dans un récipient. Ajouter le yaourt et mélanger avec une maryse.
  1. Égoutter l’ananas et les mandarines et les ajouter au récipient. Bien mélanger avec une maryse après chacun.
  1. Ajouter les noix de pécans et mélanger avec une maryse.
  1. Ajouter les noix de coco râpées sucrées et mélanger.
  1. Ajouter les guimauves et bien incorporer.
  1. Laisser reposer au frigo pendant une heure.
  2. Sortir l’ambroisie du frigo. Égoutter les cerises Marasquins et les déposer sur l’ambroisie. Prêt à servir !

Soyez sages, les enfants ou on fera prochainement une salade Watergate. Hm, ai-je oublié quelque chose ? Ah oui :

Poisson d’Avril !, Photo par
René Hourdry
, CC BY-SA 4.0

Boomers-sur-Irvine ! Ça fera longtemps avant que j’arrête de rire !

Le jour de triche

Je ne cache pas que je suis diabétique. Vous voyez beaucoup de desserts ici, mais en fait, ils sont la grande majorité de mes glucides. Je ne bois pas de soda ni (presque) de jus de fruits. Je n’achète que rarement mes vieux amis, les M&Ms. Je mange souvent des salades ([Je l’appelle la concurrence — M. Descarottes]). MAIS…

Tous les trois mois, comme tous les diabétiques, je dois prendre un test d’hémoglobine glyquée, qui mesure la moyenne des glucides pendant les derniers trois mois. C’est stressant. Comme beaucoup d’entre nous, plus que le test s’approche, plus que je suis sage. Et quand le jour du test arrive, après le prendre, on triche. (Pour être clair, pas tout le monde. Il y en a certains qui n’osent jamais faire ça à moins qu’ils veuillent risquer le coma.)

Ce matin, j’ai eu mon test. Il ne sera pas bon car mon fevrier était un désastre. Les deux autres mois, pas de problème, mais un mauvais mois peut tout ruiner. Mais rassurez-vous, j’étais très sage et faisais du sport tous les autres jours. Je gardais deux trucs pour fêter le test sanguin — et non, je n’avais pas l’intention de les manger complètement, juste les goûter :

C’est toujours dangereux d’aller chez myPanier, d’où viennent ces deux gourmandises. Mais j’ai de bonnes nouvelles pour mon toubib. Il s’avère que je n’aime pas du tout le nougat dur. Et ma fille m’a gentiment volé la moitié des cerises ! (Je comprends — elles sont bonnes !)

France Channel

Il s’avère que mon inscription à l’Orange County Accueil a déjà versé un dividende. Ce soir, dans leur groupe privé, ils ont posté un code pour un essai gratuit de France Channel, un nouveau service de streaming. Ça ne fonctionne qu’aux États-Unis, mais je doute que ça vous dérange car les contenus sont tous disponibles chez vous. Moi, je tuerais un certain avocat juste pour avoir Canal+ — est-ce que ça peut le sauver ?

L’interface utilisateur est plutôt curieux. La moitié des images et presque tous les menus et descriptions sont en anglais :

Mais l’audio est tout en français. Alors, il faut parler anglais pour utiliser l’appli — c’est logique vu où habitent les utilisateurs — mais ça ne sert à rien à moins que l’on parle couramment le français. Il y a de nombreux choix avec des sous-titres, dont beaucoup où France Channel devait les ajouter parce qu’ils n’étaient jamais diffusés à l’étranger. Mais en faisant ça, ils donnent de nouveaux titres. Par exemple, une version France Channel à gauche, et l’originale à droite :

La sélection n’est pas encore trop grande — j’estime qu’il y a environ 300 films et peut-être deux fois cette quantité d’épisodes d’émissions. Mais si je le garde, un an me coûterait moins qu’un colis typique de la FNAC. C’est pas mal, hein ?

Avouez-le, vous vous attendiez quelque chose de différent sur le lien de l’avocat !