Archives mensuelles : octobre 2021

Un pour tous, tous pour un

Il y a beaucoup de versions des Trois Mousquetaires, mais je suis sûr que vous avez tous déjà deviné que j’ai regardé celle avec Bourvil. Ça fait plus de 30 ans depuis que j’ai lu une traduction du roman en anglais, et en plus, en version abrégée. Alors, je ne sais pas si Planchet, le rôle joué par Bourvil, était si grand dans le roman.

Le film suit plus ou moins ce dont je me souviens. Au début, notre héros D’Artagnan sort de la Gascogne pour rejoindre le service du roi. Il est insulté par de nombreuses personnes, dont le Comte de Rochefort et Milady de Winter :

Il est blessé, mais après avoir guéri, il entre Paris, où il rencontre les Trois Mousquetaires. Il n’a pas trop de sens, et il lance des défis contre chacun.

Dans un moment du plus haut réalisme, il loue un appartement parisien avec les mots : « Cette chambre est indigne d’un futur mousquetaire, par contre le prix est digne d’un prince. » Rien n’a changé, Monsieur.

Il et les mousquetaires se rencontrent pour un duel, mais ils sont interrompus par les gardes du Cardinal Richelieu. Ils se battent ensemble contre les gardes, et c’est une victoire complète :

Au palais, on trouve le roi, qui joue aux cartes jusqu’au moment où il est interrompu par M. de Tréville, le capitaine des mousquetaires, qui lui raconte des nouvelles du combat. Le roi pardonne aux mousquetaires, dont il est fier.

Le dialogue entre de Tréville et le roi est drôle :

De Tréville : Trois des meilleurs mousquetaires de Votre Majesté avaient organisé une petite campagne avec un jeune cadet de mes amis. Ces paisibles garçons s’étaient retrouvés aux Carmes déchaux.

Louis XIII : Pour dîner sur l’herbe comme des agneaux

En tout cas, D’Artagnan engage un valet, Planchet (Bourvil), et tombe amoureux de la nièce du propriétaire de son logement. Il s’avère que Planchet est un peu voleur, et il pêche pour des bouteilles de vin. Le narrateur nous dit : « Ainsi ce qui menaçait de devenir un carême se transformait en Ascension. » Ce sont des mots de M. Dumas, ou M. Audiard ? J’aimerais bien savoir.

Pendant ce temps-là, la reine voit son amant, le duc de Buckingham (premiere erreur : les relations à distance) Elle lui donne des ferrets (un mot anglais qui veut dire furets ; j’ai eu des problèmes de rire pendant la reste du film) en preuve de son amour interdit.

Les gardes du Cardinal arrivent chez D’Artagnan pour se venger à cause de leur défaite. Planchet gagne en les frappant avec une poêle sur la tête. C’est un moment drôle !

Mais le Cardinal fait ses propres intrigues, et les mousquetaires sont tous arrêtés et mis dans la Bastille avec Planchet :

Puis, le Cardinal fait un complot avec les comtes de Rochefort et de Wardes, et Milady de Winter, pour attraper la reine dans son affaire avec le duc. Je ne comprends pas pourquoi il demande aux mousquetaires à le garder, parce qu’ils entendent son complot :

Un autre dialogue drôle pendant ce moment :

Porthos : N’est-il pas indiscret d’écouter l’étage supérieur ?

Aramis : Depuis Jeanne d’Arc il est admis d’écouter les voix d’en haut.

Le roi libère les mousquetaires de la Bastille, et D’Artagnan fait la même chose pour Constance ; ça nous mène à un anachronisme hystérique :

Après un moment où les mousquetaires et Milady de Winter font des intrigues l’un contre l’autre, on a enfin le moment célèbre — « Un pour tous, et tous pour un ! »

Ensuite, c’est une course entre les mousquetaires et les hommes du Cardinal pour retrouver les furets ferrets. Un Planchet bien ivre trinque à la Bastille :

À la fin, la reine a ses bijoux, le Cardinal est gêné, et tout va bien :

Et les Mousquetaires finissent par devenir l’un des bonbons les plus populaires aux États-Unis :

©️Mars, Inc.

Le chant des partisans

Pour finir notre séjour dans le Gers, j’ai une chanson pour vous. J’ai lu au blog du Chat Voyageur que Le chant des partisans a été imprimé à Auch en septembre 1943. La musique a été écrite à Londres, originalement par une immigrante russe, Anna Marly. Les paroles françaises sont venus de deux autres hommes, Joseph Kessel et Maurice Druon, aussi pendant qu’ils restaient à Londres. Mais c’était à Auch où la chanson a été publiée pour la première fois en France. Après avoir écouté de nombreuses versions, voici la mienne :

La version d’Anna Marly, qui est l’experte, bien sûr, marche plutôt vite. Moi, je préfère la version d’Yves Montand, plus lugubre et plus émotive. J’admire surtout son phrasé avec la ligne « Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève ». Mais après plusieurs répétitions, je ne pouvais pas faire la même chose sans pleurer. C’est une chanson en même temps puissante et tragique, et il faut la connaître pour comprendre vraiment la France.

Le pastis gascon

Pour notre dessert gersois, on a quelque chose de traditionnel, un peu comme la croustade de Couserans, mais plus facile. Voilà, le pastis gascon, connu aussi sous le nom de tourtière :

C’est un dessert à base de pâte filo, rempli de pommes à l’Armagnac. Mais Keldelice nous dit :

Chez soi, pour éviter de se lancer dans la délicate opération de l’étirage, il est possible (au risque de faire hurler les « puristes ») d’utiliser de la pâte filo toute prête, voire, des feuilles de brick !

Keldelice

Toutes les recettes que j’ai trouvé utilisent soit de la pâte filo soit de la brick. Puisque le brick est tout inconnu dans nos marchés aux États-Unis, j’ai décidé d’utiliser de la pâte filo. J’ai mélangé deux recettes pour le mien — l’une aux pommes dit « 6 belles pommes », mais 4 suffisaient. C’était environ 1 kg. Mes références sont le pastis gascon du Journal des Femmes et la tourtière aux pruneaux de Cuisine AZ.

Les ingrédients :

  • 1 rouleau de pâte filo
  • 1 kg de pommes
  • 100 grammes de sucre pour macérer les pommes
  • 5-10 cuillères à soupe de sucre pour sucrer la pâte
  • 100 grammes de beurre fondu
  • 20 cl d’Armagnac

Les instructions :

  1. Peler les pommes. Les couper en fines lamelles. — J’ai utilisé ma mandoline.
  1. Les faire macérer dans l’armagnac avec 100 g de sucre pendant 1 heure. Mélanger de temps en temps. — Même 200 cl n’est pas assez pour couvrir cette quantité de pommes, mais on ne veut pas gaspiller l’Armagnac. À la fin de l’heure, égoutter les pommes et réserver l’Armagnac.
  1. Préchauffer le four à 200°C (thermostat 6-7). Beurrer votre moule à tarte. Mettre une feuille de filo sur la moule et la badigeonner avec de beurre fondu ; saupoudrer chaque feuille avec 1 cuillère à soupe de sucre. Arroser avec un peu de l’Armagnac d’avant. Répéter avec une deuxième feuille de filo. Pour être un peu mieux pour la santé, j’ai mis du sucre seulement sur une feuille de filo sur deux.
  1. Couvrir les pommes avec deux feuilles de filo comme avant, avec le beurre et le sucre. Répéter plusieurs fois, à l’hauteur de votre moule. Replier les bords sur les pommes.
  1. Chiffonner deux feuilles de pâte de plus, et les placer sur la tarte. N’oubliez pas de les beurrer, sucrer et arroser comme les autres.
  1. Enfourner 10 minutes à 200°C, puis 20-30 minutes à 180°C (thermostat 6). 20 minutes était assez pour le mien. Vérifier avec la lumière du four.
  1. Laisser refroidir, puis démouler.

Mon dîner gersois

Je sais depuis longtemps que ce jour arriverait. Presque tous les départements du Sud ont leur propre sorte de cassoulet, alors il faudrait que j’en fasse un finalement. Alors pour ce soir, je vous présente mon dîner gersois, le cassoulet.

Pourquoi avais-je peur de faire ce plat ? Ce dîner est le plus cher du blog, encore plus que mon dîner calvadosien (une meilleure valeur). On a besoin de 5 sortes de viande pour le vrai cassoulet authentique de Castelnaudary, et les autres ne sont pas trop différentes. Voilà la facture :

  • 1 cuisse de confit de canard — 15 $
  • 4 petites saucisses — 9 $
  • Du lard — 9 $
  • Des haricots tarbais vrais — 20 $
  • D’autres légumes — 3 $

Et j’ai coupé la quantité de viandes ! C’est un plat pour une plus grande famille, pas pour une personne. Oui, j’aurai plusieurs repas, mais j’ai encore un tas d’haricots, et ce plat coûte trop cher pour refaire.

En tout cas, voici nos ingrédients authentiques du soir. Je dois les haricots à myPanier, et le confit de canard à Moulin.

Cette recette est plus ou moins celle-ci pour le cassoulet de Castelnaudary. Je ne mentionnerai pas les ingrédients que j’ai complètement coupé, mais vous pouvez les y trouver.

Les ingrédients :

  • 200 grammes de haricots tarbais
  • 1 cuisses de canard confite
  • 4 saucisses façon « Toulouse »
  • 200 grammes de lard
  • 1 gros os de bœuf
  • 1 oignon
  • Une poignée de petites carottes
  • Des clous de girofle (facultatif)

Les instructions :

  1. La veille, faire tremper les haricots une nuit dans l’eau froide.
  1. Le lendemain, vider cette eau, mettre les haricots dans une casserole avec trois litres d’eau froide et porter à ébullition pendant 5 minutes. Eteindre le feu, vider l’eau et réserver les haricots.
  1. Procéder à la préparation du bouillon avec à nouveau 3 litres d’eau, le lard coupé en larges lanières, le gros os de boeuf et, selon votre goût, un peu d’oignons (plantés de clous de girofles) et de carottes. Saler et poivrer (généreusement)
  1. Cuire ce bouillon pendant au moins une heure puis filtrer le bouillon et récupérer le lard.
  1. Dans ce bouillon filtré mettre les haricots à cuire jusqu’à ce que ceux ci soient souples mais restent bien entiers. Pour cela il faut environ une heure d’ébullition
  1. Dans une grande poêle sauteuse faire dégraisser les morceaux de confit à feu doux puis les réserver.
  1. Dans la graisse restante faire rissoler les saucisses, puis les réserver.
  1. Faire rissoler le reste du lard qui doit être bien doré et les réserver avec les autres viandes
  1. Egoutter les haricots et conserver le bouillon au chaud. Ajouter aux haricots quelques gousses d’ail.
  1. Tapisser le fond de la cassole (ou comme moi, un plat creux en terre cuite) avec des morceaux de lard.
  2. Ajouter environ un tiers des haricots.
  1. Disposer les viandes, sauf le confit de canard, et par dessus verser le reste des haricots.
  2. Disposer le confit de canard par dessus.
  1. Compléter la cassole en versant le bouillon chaud (et les jus de cuisson des viandes) qui doit juste couvrir les haricots — j’avais besoin d’un peu plus de bouillon. J’ai aussi ajouté quelques carottes de plus tôt. Poivrer à moulin, et si vous avez encore de graisse de canard, ajouter une cuillère à soupe.
  1. Mettre au four à 150°/160° (Thermostat 5 ou 6) et laisser cuire deux à trois heures
  2. Pendant la cuisson il se formera sur le dessus de la cassole une croûte marron dorée — il n’y en avait pas trop sur le mien.
  3. Quand le dessus des haricots commence à sécher on ajoutera quelques cuillères de bouillon

Le numéro Zemmour

J’ai essayé d’éviter écrire ce post pendant des mois. Je vous dis souvent que je ne veux pas m’exprimer sur des sujets où je ne sais pas trop, comme la prochaine présidentielle. Mais cette semaine, Le Canard ne traite presque de rien d’autre que M. Zemmour. Alors, on commencera avec un dessin à propos de lui mais aussi d’une mauvaise nouvelle chez moi :

Les balles à blanc au cinéma font référence à l’histoire d’Halyna Hutchins, tuée par l’acteur le gros con Alec Baldwin pendant le tournage d’un film. Puis-je ajouter que suis déçu par notre presse, qui parle d’un « tir accidental » ? C’est rien comme ça, plutôt un tir négligeant — M. Baldwin a bien visé et tiré avec le pistolet, qui ne s’est pas tiré de lui-même. C’est une différence importante. Il n’est pas peut-être meurtrier, mais il reste coupable.

Une blague sur l’inflation monétaire :

Ça fait référence aux chèques contre l’hausse des prix de l’essence. Je doute qu’il y ait vraiment un « chèque baguette », mais j’adore ce bon exemple de l’humour français.

J’offre rarement des avis, mais je trouve celui-ci scandaleux :

On peut toujours voir les valeurs des hommes politiques dans les exceptions aux règles.

J’ai trouvé cette pépite plutôt drôle :

Je sais qu’il y a quelqu’un qui font des comparaisons tous les jours entre moi et M. Hussein, moi et M. Hitler, moi et Gilles de Rais… mais heureusement, mon ex ne parle pas de français pour les partager avec vous. OK, j’ai un peu menti — je suis sûr qu’elle ne connaît pas l’histoire de M. de Rais. De toute façon, je ne veux pas des « compliments » comme celui-ci.

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Le prochain livre de Cook&Record

Vous savez tous que je suis grand fan de Laurène Lefèvre, à laquelle je dois tout ce que je sais à propos de la pâtisserie. Mme. Lefèvre vient d’annoncer son deuxième livre, et je viens de le commander.

©️Cook&Record

Et quand je dis « viens », ça veut dire « presque au même instant ». Voilà son annonce et ma commande :

4 minutes — je suis un mauvais fan !

Peut-être que vous vous souvenez que j’étais déçu la dernière fois, parce que j’ai commandé son premier livre mais elle ne l’a pas signé. Cette fois, j’ai commandé la version avec une dédicace, pour laquelle j’ai dû payer un peu extra.

Les options sont ici. Hélas, ce livre n’arrivera pas avant le temps d’un anniversaire très important. Pas pour un cadeau, mais pour l’utiliser. Je m’en fiche. J’ai une petite collection de livres signés chez moi, et j’ai hâte d’en ajouter un de plus !

L’incorrigible

Ce week-end, j’ai regardé le dernier des films dans mon coffret Belmondo, L’incorrigible. Pendant la première moitié, je me préparais pour vous écrire que « j’ai eu de fous rires, mais aucune idée pourquoi ». Mais j’ai oublié la chose la plus importante — c’était un film sous les mains d’Audiard, et il a toujours des raisons pourquoi il fait tout. Alors :

Quand on rencontre Belmondo au début, il sort d’un prison et tout de suite, il commence à faire à nouveau des escrocs par le téléphone :

Et on voit qu’il ne manque pas de femmes avec qui il avait des relations, dont au moins un enfant en résultat :

Mais il y a quelqu’un de nouveau, un psychologue qui est aussi « assistante permanente postpénale » qui le suit. Il la convainc de déjeuner ensemble pendant qu’il fait encore un autre escroc contre des hommes politiques africains. Après, les deux vont à l’opéra, où Belmondo a encore une autre ancienne amante :

C’est pas exactement une relation professionnelle. Elle sait qu’il est un gros menteur, mais elle lui invite à visiter le Musée de Senlis, où ses parents sont chargés d’affaires. Ici, l’intrigue commence enfin. Il s’avère que c’est un escroc de la part de Belmondo pour que ses complices puissent cambrioler un triptyque.

Pendant qu’ils volent l’œuvre d’art, Belmondo doit distraire la jeune femme. Ils vont au lit, mais dès que le triptyque est volé, Belmondo fait semblant d’être en colère, puis il disparaît.

Mais Belmondo se rend compte que la femme l’aime vraiment après qu’elle ment pour lui aux journaux. Il lui rend visite et offre de faire une confession, mais elle refuse. Alors les deux volent la moitié de l’argent de la rançon — et refusent le reste, parce que ça sent une piège. À la fin, on les voit avec leurs complices

Je découvre le Gers

Pour la troisième semaine, on reste en Occitanie pour visiter le 32, le Gers. C’est le département le douzième moins peuplé, et les habitants se nomment Gersois. C’est notre sixième visite en Occitanie, et la troisième en l’ancienne Gascogne, mais seulement la première fois où je rends compte de ce dernier fait. La Gascogne faisait une grande partie de l’imagination des anglophones à propos de la France, à cause de Trois Mousquetaires, surtout d’Artagnan, et de Cyrano de Bergerac. En tout cas, leur site de tourisme nous promet des « Gerspériemces ». On verra.

On commence dans la préfecture, Auch, une petite ville de 22 000 personnes. Leur plus intéressante destination est la cathédrale Sainte-Marie (2 étoiles Michelin). Ne ratez surtout pas ce beau post de Flanel, plein de photos de l’intérieur de la cathédrale (et aussi d’autres lieux à Auch). À la cathédrale, on trouve un mélange des styles gothique et Renaissance. Dans le chœur, de 1552, on trouve plus de 1 500 sculptures en bois. Certains voudront visiter le Musée des Amériques (1 étoile), avec des collections de l’Amérique Centrale et du Sud, mais pour ma part, j’ai déjà eu 44 ans des Amériques. Ne ratez pas l’escalier monumental (1 étoile), qui lie les deux parts de la ville. Il y a aussi une statue de d’Artagnan, proche de l’escalier.

Il y a six des Plus Beaux Villages de France dans le Gers. À l’est d’Auch, on trouve le village médiéval de Sarrant. Le reste sont tous au nord/nord-ouest d’Auch. On commencerait par Lavardens, à environ 20 km d’Auch, où on trouve deux monuments classés historiques, le Château de Lavardens et l’église Saint-Michel. On continue vers les trois autres, Montréal-du-Gers, Fourcès, et Larressingle, tous à environ 50 km d’Auch et très proches les uns des autres. Ces villages font partie de la région d’Armagnac appelée Armagnac-Ténarèze (2 étoiles), l’une de trois régions où la boisson célèbre est produite. La ville de Condom est considérée comme la capitole de l’Armagnac-Ténarèze, et elle est au milieu de ces villages. On visite donc une distillerie comme le Domaine de Magnaut ou le Château de Courrejot. À Condom, on visite aussi la Cathédrale Saint-Pierre (1 étoile) et à Montréal-du-Gers, la villa gallo-romaine de Séviac (1 étoile)

Qui sont les gersois les plus connus ? Sans doute le D’Artagnan historique, Charles de Batz de Castelmore d’Artagnan, Saint-Bernard-de-Comminges (dont on a découvert sa cathédrale la semaine dernière), la chanteuse anglaise surnommée Siouxsie Sioux, et le cible fréquent du Canard enchaîné, Jean Castex lui-même !

Quoi manger dans le Gers ? En tant que département du Sud-ouest, il y a beaucoup de plats que l’on reconnaît de l’Ariège ou de la Haute-Garonne, comme le cassoulet ou la croustade aux pommes. Il y a une soupe bien locale, remplie de viandes confites, la garbure gersoise. En dessert, on y trouve aussi le gâteau à la brioche, un produit artisanal cuit au feu. Pour boire, il y a bien sûr l’armagnac, mais aussi de nombreux vins locaux, comme les vins de l’IGP Gers et le floc-de-Gascogne.

Le fénétra, un dessert toulousain

On finit notre séjour en Haute-Garonne avec un dessert très toulousain, le fénétra. Originalement lié à Pâques, aujourd’hui ce gâteau fait partie d’une fête toulousaine appelée le Grand Fénétra. C’est confit de confiture d’abricots, de confit de citron, et de dacquoise, tout sur une base de pâte sablée. Voilà :

Je dois cette recette à Cuisine Actuelle, sauf la pâte sablée, qui vient d’une recette de Cook and Record. Le seul changement, c’est la taille. Tous les fénétras que j’ai trouvé ont des bords droits. Mais je n’ai pas de moule à tartes comme ça, alors j’ai essayé d’utiliser ma grosse cercle de pâtisserie. Il s’avère que ses bords sont trop hauts, alors, j’ai roulé ma pâte une deuxième fois, puis l’ai mise dans une plus petite cercle. J’ai trop travaillé ma pâte, je crois, alors les bords ont trop rétréci pendant la cuisson.

Vous connaissez déjà ma confiture, la plus chère marque de luxe de ce genre aux États-Unis (heureusement, trouvée en promotion). Pour le citron confit, j’ai suivi mon propre conseil, et j’ai utilisé des fruits confits d’ici. Pas de pastèque — ce sont des écorces de citron et d’orange, des cerises, et de l’ananas.

Les ingrédients :

  • 275 grammes de farine
  • 225 grammes de sucre
  • 150 grammes de beurre pommade (beurre laissé 1h à température ambiante)
  • 1 œuf entier
  • 4 blancs d’œuf
  • 300 grammes de confiture d’abricots
  • 1 citron confit
  • 70 grammes de poudre d’amande
  • Du sucre glace

Les instructions :

  1. Mélanger 250g de farine et 125g de sucre puis ajouter 150g de beurre pommade.
  1. Malaxer et sabler la pâte (jusqu’à ce que vous obteniez une pâte de texture sableuse).
  1. Ajouter un œuf entier et bien mélanger. Former une boule, puis laisser reposer au frigo au moins une heure :
  1. Chauffez le four th. 5-6 (175 ­°C). Étaler la pâte, puis la mettre dans un moule à tarte. Piquer le fond avec une fourchette. Couvrir avec un disque de papier de cuisson puis de billes ou de légumes secs. Enfourner pendant 15 min. Retirez le papier de cuisson et les billes/légumes. Laisser refroidir.
  1. Fouetter les blancs d’œufs en neige au robot. Dès qu’ils deviennent mousseux, ajouter 50 grammes de sucre en poudre. Continuer à fouetter jusqu’à ce que les blancs en neige soient fermes et verser les 50 derniers grammes de sucre en fouettant toujours.
  1. Incorporer doucement la poudre d’amandes et 25 grammes de farine avec une spatule souple. Verser dans une poche à douille.
  1. Étaler la confiture d’abricots sur le fond de tarte et parsemer de dés de citron confit.
  1. Recouvrir de la garniture à l’aide de la poche à douille et saupoudrer de sucre glace avec un tamis. Enfourner pendant 15 minutes de plus.
  1. Saupoudrer à nouveau de sucre glace et enfourner pour encore 15 minutes. Laisser refroidir, puis démouler.

On sent le ressenti

Le Canard enchaîné de cette semaine me rend un peu confus. Le gros titre de la première page parle de l’augmentation du prix d’essence (et je vous rassure — j’entends beaucoup parler sur ce sujet de mes amis français). En tant que californien, je paye le prix le plus haut d’essence aux États-Unis, alors je comprends bien (ça reste quand même environ 20 % plus haut en France qu’ici). Mais Le Canard mentionne le « ressenti météo » selon lequel « nous avons froid alors que la température indique qu’il fait chaud. Ou vice versa. ». Je ne suis pas trop sûr que je connais cette expérience. Mais je comprends bien leur frustration avec des mesures de pouvoir d’achat « sans énergie ». On fait la même connerie ici.

Ils parlent aussi d’un procès que je ne connais pas bien, les « sondages de l’Élysée ». Je comprends que ce procès a quelque chose à voir avec l’ancien président, un certain Paul Bismuth M. Sarkozy. Je suppose qu’il a dépensé de l’argent public pour faire des sondages à propos de lui-même et sa famille.

Le Canard s’est trompé d’une nouvelle aux États-Unis avec ce dessin. M. Powell est mort, mais il avait un cancer. Bien sûr, le covid n’a pas aidé sa situation, mais avec les drogues contre le cancer, je doute que son système immunitaire ait bien fonctionné. Et oui, je comprends que le gros titre n’est vraiment pas de quoi parle ce dessin.

Finalement, quelque chose qui m’intéresse toujours est l’histoire du Canard. Cette semaine marque soixante ans depuis le massacre du 17 octobre. Ils ont réimprimé un dessin de l’époque, contre le préfet de police, M. Maurice Papon. Selon l’article qui accompagne ce dessin, Le Canard était l’un de « rares journaux » qui a dénoncé la violence.

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