Archives mensuelles : novembre 2022

Au jardin

Je vous ai fait une promesse que Langue de Molière serait de retour au jardin, et bien que je vous raconte parfois des salades, je ne vous mens complètement jamais. Alors, c’est parti ! (Pas en cacahuète, j’espère.)

On dit souvent qu’il faut casser le noyau pour avoir l’amande. C’est pourquoi je préfère acheter mes amandes déjà rendues en poudre. Non, mais sérieusement, c’est à dire qu’il faut travailler dur pour avoir une bonne récompense. C’est comment les anglophones savent que vous êtes une bande d’obsédés quant à la bouffe, parce que nous disons plutôt « Pas de peine, pas de gain » (« no pain, no gain »). Au moins elle rime, mais elle manque de l’imagination. (Au fait, après ce post, je ne m’intéresse plus à casser les noyaux où je peux l’éviter.)

Si je ne me banane pas, on dit « mi-figue, mi-raisin » pour dire que quelque chose est à moitié bonne, à moitié nulle. Mais pourquoi ? Quel est le problème chez les figues ? Ou les raisins ? Si on veut être clair sur lequel est nul, ça devrait être « mi figue, mi-raisin sec ». En anglais, « raisin » ne veut dire que « raisin sec » — on dit « grape » pour le pas-toujours-gaspillé. Mais en fait, le lien ici dit que c’est les figues qui ont été méprisées au XVe siècle. Ça ne va pas chez moi. J’adore les figues. Enfin, pas mal d’entre vous n’aiment pas le beurre d’arachide. À chacun ses goûts.

Il y a une expression végétale anglophone que j’ai apporté avec moi, et il s’est récemment avéré que pas tout le monde comprend le sens. On dit « mon herbe à chat » pour quelque chose que l’on peut pas résister ; ici j’ai appelé les montres, myPanier, et Louis de Funès tous « mon herbe à chat ». J’ai finalement eu une question sur cette expression, et j’ai appris que j’aurais dû dire « péché mignon » pour ça. Mais j’adore trop dire celle-ci, alors je continuerai et ce sera mon acte d’impérialisme linguistique, pour satisfaire notre obligation nationale. Oups, j’étais pas censé avouer que ça existe !

Je suppose que c’est bien la fin des haricots. J’ai plus d’expressions du jardin dans ma liste. Pourtant, je me sens comme on a raté une plante. Voilà, les graines de céréales. Mais nous savons tous où les trouver. Langue de Molière vous reverra à la boulangerie.

La toute première entrée végétale dans mon fichier d’expressions est « avoir un cœur d’artichaut », c’est-à-dire tomber amoureux plutôt trop facilement. On peut la trouver plusieurs fois ici (voilà et voilà), et c’est dans mon vocabulaire depuis longtemps. Mais…peut-être que je l’ai mal comprise. Je me souviens d’exactement où je l’ai trouvée, la page d’une prof particulière de français. Elle donne une signification qui ne mentionne pas être inconstant, mais son exemple traduit en anglais, le dit. L’article en haut, des Dédexpressions, parle d’être « presque Don Juan ». Parmi mes nombreux défauts ([IL L’AVOUE ! — Mon ex]), on ne trouve pas de Don Juan. Plutôt l’inverse. Oups.

Mon dîner mosellan

Ce dîner n’est pas comme les autres. Pour la deuxième fois, il y a quelque chose ici pas fait maison (voilà l’autre). En revanche, le fromage blanc nature dont j’aurais eu besoin n’est pas disponible du tout chez moi. Alors, voilà, le bretzel et le Bibeleskäs au saumon fumé.

Les deux recettes viennent du blog d’une cuisinière mosellane, Eva Cuisine. Elle est bien experte en cuisine alsacienne, et a publié plusieurs livres de recettes avec Hachette, une édition connue aux deux côtés de l’Atlantique, donc des œuvres sérieux.

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Épisode 37, des gâteaux sans cesse !

Je ne dois plus jamais avoir une semaine comme celle-ci. Vous connaissez sûrement l’histoire de la Sainte-Bible, où la femme de Lot regarde en arrière et devient une statue de sel. Bon, si je regarde à l’intérieur de mon frigo, je risque de devenir une statue de sucre ! Mon moniteur de glycémie me dit que c’est pas juste une blague.

D’habitude, je ne lis pas à haute voix les recettes, mais M. Descarottes voulait au moins son introduction à la recette du gâteau aux carottes. Alors j’ai peut-être chanté un peu de « Ça ira ». La version originale, vous comprenez. Au moins, il a choisi une chanson bien française pour moi.

Nos articles sont :

Il y a aussi Le pain de citrouille de Thanksgiving et Le gâteau « Red Velvet » de La Fille. Merci surtout pour vos mots gentils en réponse à ce dernier. Malgré ses avis parfois mitigés sur mes activités ici, et son besoin de me taquiner sans cesse, ma fille apprécie vraiment les mots encourageants.

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La Cuisine des mousquetaires et « une certaine idée de la France »

Aujourd’hui, on va parler d’une France différente, d’un temps au passé, même si pas si loin, mais je veux être clair — c’est pas pour le critiquer. Bien au contraire. En plus, il y a une certaine hypocrisie en disant que l’on désapprouve de la boucherie tandis que l’on mange des viandes, mais ce dont on va parler n’apparaîtrait pas à la télé de nos jours. Je parle, bien sûr, de la Cuisine des mousquetaires et l’animatrice Maïté.

J’ai rencontré Maïté à cause de mon groupe de nostalgiques des années 80s qui m’a lancé sur cette grande aventure. (Désolé, je sais que le grammaire de l’article lié pique les yeux.) Son émission, La Cuisine des mousquetaires, est l’une des émissions qui ont vraiment lancé la cuisine à la télé, avant Iron Chef, avant Gordon Ramsey, avant Philippe Etchebest.

La première fois où j’ai vu Maïté, elle a tué un canard sur scène :

Ce qui rend cet épisode un peu choquant n’est pas qu’elle nous montre une carcasse de canard où même qu’elle cuit le sang (bien que vous ne voyiez jamais une telle chose ici). Non, c’est plutôt la façon de parler sur le canard. En ouvrant le panier où le canard attend, Maïté dit à Micheline, son assistante « Regarde comme il est joli ! Il est beau, il est beau, il est magnifique ! ». Elle le met dans un appareil que je ne reconnais pas, inversé, puis dit à Micheline « Il ne souffre pas ; c’est impeccable ». On ne voit pas le moment exact, mais tout à coup, elle nous dit qu’elle saigne son canard, et il y a un bol de sang bien frais.

L’Obs nous montre un autre épisode en parlant de comment la cuisine a changé depuis son époque :

Elle parle directement à son anguille :

Ne bouge pas ma chérie, on va juste te heu… c’est rien, on va juste te tuer, te peler la peau, te découper en morceaux, t’éviscérer et te faire revenir des heures dans une marmite avec du vin rouge. C’est rien, ma chérie, c’est rien, ça passe…

Mais est-ce vraiment aussi choquant que ça ? Le chef américain Thomas Keller, le premier du pays avec deux restos trois fois étoilés, a écrit dans son premier livre de recettes (ma traduction) :

Un jour, j’ai demandé à mon fournisseur de lapins de me montrer comment tuer, écorcher et vider un lapin. Je ne l’avais jamais fait et il me semblait que si j’allais cuisiner des lapins, je devrais le connaître de l’état vivant, en passant par la tuerie et la boucherie, jusqu’au point de cuisiner. Le type est arrivé avec dix lapins vivants. Il en a cogné un sur la tête afin de le rendre inconscient, lui a tranché la gorge, l’a écorché — toute l’affaire. Puis il est parti.

Je sais pas ce à quoi je m’attendais…j’ai dû mal avec le premier. Il a hurlé. Les lapins hurlent, et celui-ci a hurlé fort. Puis il s’est cassé la jambe en essayant de s’échapper. C’était horrible.

The French Laundry Cookbook, p. 205

Il n’y a vraiment pas de différence entre ces deux. Maïté et le Chef Keller nous parle également d’un animal vivant qui finit par apparaître sur une assiette. C’est juste que nous — et j’en suis le premier — ne voulons pas le regarder.

Revenons à l’article de L’Obs. ils disent que « l’émission a bien mal vieilli ». Pourquoi ? Parce que « On y cuisinait avec les doigts, les proportions se mesuraient à l’œil, le respect de l’équilibre nutritionnel restait bien sagement au frigo, avec les légumes, qui ne sortaient qu’à de très rares occasions, et l’alcool était omniprésent. » Oh là là, c’était un problème si Mamie n’avait pas de Nutriscore ? Bien sûr, pour ma part je serais bien perdu sans ma balance.

Ils ont trouvé une académicienne, Virginie Spies de l’Université d’Avignon, pour élaborer l’argument : l’émission est « un miroir grossissant de la société » pour diffuser une cuisine à « base d’alcool, de gras et de viande » en service de « Une chaîne…qui parle de traditions et raconte une certaine idée de la France. L’émission de Maïté ne dit pas autre chose : elle met en avant des “valeurs françaises” et la nourriture des grands-parents ».

Mais qu’est-ce que l’on trouve ici chez Coup de Foudre ? Le poulet à la normande (Calvados et cidre), le bœuf bourguignon (vin rouge), les escalopes de saumon et des pêches au vin Monbazillac (vin blanc), le pastis gascon (Armagnac), et plein d’autres arrosés de l’alcool. Et alors ? Ne mettez pas de guillemets autour de ces valeurs !

J’ai commencé les recherches pour cette rédaction en pensant surtout aux moments choquants, la boucherie en direct. Mais Mme le professeur Spies a fini par éclairer mes pensées, bien que je sois sûr de façon inattendue. « Alcool, gras, viande », une certaine idée de la France — de laquelle j’ai pas honte, sauf qu’elle omet le sucre. (Aux États-Unis, on dit que nos valeurs sont « Maman, le baseball, et la tarte aux pommes », d’après une pub légendaire.) C’est pas Montaigne ici, mais ça suffit !

Des opportunités prises et ratées

D’abord, je vais vous dire tous d’aller lire l’excellente histoire de Thanksgiving chez Jours d’humeur. Si c’est pas tout vrai, ça devrait être le cas. Moi, je vais plutôt parler de la suite, Vendredi noir. Surtout celui-ci.

Selon le gouvernement Québécois, il ne faut pas dire « Vendredi noir » pour « Black Friday ». En fait, ils déconseillent les deux, en faveur de « Vendredi fou ». Les raisons sont très différentes, mais plutôt touchantes de leur façon. Quant à « Vendredi noir », ils disent :

Un jour noir est un jour malheureux, voire funeste, au cours duquel se produit un événement tragique pour un ensemble de personnes, par exemple les attentats du 11 septembre 2001. On a, notamment, nommé Jeudi noir le krach boursier du 24 octobre 1929, à l’origine de la Grande Dépression.

Je pense aux bousculades qui ont tué (lien en anglais) des chercheurs de bons marchés et je ne suis pas sûr qu’ils aient raison, mais ces jours-là sont finis. Il n’y a plus de promotions pour les 20 premiers acheteurs. Peut-être qu’un jour, personne ne se souviendra plus de cette bêtise culturelle.

Mais l’autre raison des Québécois est tout simplement qu’on va emprunter à l’anglais en marchant sur leurs cadavres, pour emprunter une métaphore anglaiseil faudra me passer sur le corps » est proche, mais manque du mot piquant) :

L’emprunt à l’anglais Black Friday, d’usage récent en français, n’est pas acceptable parce qu’il ne s’intègre pas au système linguistique du français.

Je n’arrive pas à comprendre quel emprunt serait acceptable, mais je suis pas offensé. C’est leur affaire, et en plus, bien que mes raisons ne soient pas les leurs, on partage le même but de ne pas entendre des anglicismes. (Vous ne comprendrez jamais l’horreur de « Is that OK? »/« Est-ce OK ? ». Comptez-vous chanceux.)

J’ai évité nos centres commerciaux aujourd’hui, parce qu’il reste quand même de grosses foules, et les « promotions » sont largement un escroc. Mais j’ai visité le meilleur magasin d’Orange County, myPanier, parce qu’ils ont eu une vraie promotion. -20 %, comme beaucoup de monde, mais sans avoir haussé les prix avant, comme cette blague de Martine :

Qu’est-ce que j’ai acheté ? Voilà :

Du chocolat pour ma fille, du beurre pour la pâtisserie, des Anis de Flavigny afin d’occuper mon docteur, du nougat de…Bretagne ? — on verra — et des pralines roses lyonnaises. Ça fera 11 départements de plus — peut-être 4 mois — avant d’arriver dans le Rhône. Mais ça fait un an entier depuis la dernière fois où les pralines roses y ont été en stock, et je n’allais pas rater mon opportunité. Vais-je les utiliser dans une recette ? Aucune idée, mais il sera moi qui prendrai cette décision, pas le manque d’un ingrédient. (Au fait, est-ce que je devrai écrire 2 articles, 69D et 69M ?)

([Menteur ! Dites-leur la vérité ! Ce sont pas l’intégrale de vos achats ! — M. Descarottes]) Bon, il dit la vérité. J’ai aussi acheté 4 barres du chocolat Ghirardelli, mon préféré pour les ganaches. ([Et ? ET ?]) Ç…ce…cela !

([C’est pas un produit français, garçon.]) C’est un souvenir d’enfance, c’est mon excuse.

De toute façon, j’ai récemment raté une autre opportunité, dont je doute qu’elle revienne. Je voulais tellement une affiche du concert d’Indochine à Paris, exactement comme sur ce T-shirt :

©️Indoshop

Mais j’attendais car leurs frais de livraison à l’étranger n’ont rien à voir avec le coût, étant 32 € tout court. Et je voulais aussi commander le T-shirt, mais ma taille (L, pas XL, merci) est en rupture de stock depuis le début. Je voulais acheter les deux en même temps au lieu de payer les frais deux fois. En attendant le T-shirt pendant des mois, la boutique ne vend plus l’affiche. Si on m’avait dit que je ne pouvais en choisir qu’un, il aurait été l’affiche. Oups.

Tout ça, c’est-à-dire prendre vos opportunités quand elles se présentent. Je vais me donner des claques pendant longtemps à cause de cette dernière !

Le gâteau « Red Velvet » de La Fille

Aujourd’hui, je vous présente quelque chose d’inattendu. Tout l’équipe chez Un Coup de Foudre fait son tour en vedette de temps en temps, et leurs rôles sont assez bien connus ([Garçon ! Plus de carottes, tout de suite ! –M. Descarottes]). Mais cette fois-ci, c’est La Fille qui cuisine. Voilà, son gâteau « Red Velvet » (littéralement « Velours rouge »).

L’arrière-plan ne vous est pas familier, hein ? C’est pourquoi vous êtes chez la Mère Coup de Foudre pour la fête d’anniversaire. (Peut-être que ce nom ne collera pas ; j’ai jamais pensé à cette situation.) Elle avait dit à ma fille que les deux feraient un gâteau ensemble, puis au dernier moment, elle a changé d’avis et a dit à ma fille de le faire ensemble avec moi. Merci, maman.

Naturellement, je lui ai dit, « Si tu vas cuisiner chez nous, il y aura des photos. » Je suis fier de ses efforts, et vous allez voir qu’elle a appris la leçon la plus importante — la cuisine, c’est le triage. Dès qu’on commence, il y a des crises partout et des choses qui ne vont pas. Faut toujours penser à « qu’est-ce que je peux faire ? », pas à « tout est perdu ».

Comme le gâteau aux carottes, cette recette vient du livre Southern Cakes. Le glaçage est exactement le même, mais je le copierai ici pour être complet. Le « Red Velvet » et l’un de mes gâteaux préférés depuis la première fois où je l’ai goûté, à Ralph Brennan’s Jazz Kitchen à Disneyland — la version locale des restos de la famille Brennan à la Nouvelle-Orléans. (Voilà, toutes mes histoires sont liées, les unes aux autres.)

Les ingrédients pour le gâteau Red Velvet :

  • 375 grammes de farine
  • 1/2 cuillère à café de sel
  • 1 cuillère à café de vanille liquide
  • 240 ml de lait ribot
  • 2 cuillères à soupe de poudre de cacao
  • Du colorant rouge
  • 240 + 40 grammes de beurre doux
  • 400 grammes de sucre en poudre
  • 2 œufs
  • 1 1/2 cuillères à café de bicarbonate de soude
  • 1 cuillère à soupe de vinaigre blanc
  • 225 grammes de fromage Philadelphia
  • 450 grammes de sucre glace
  • 1 cuillère à soupe de vanille liquide
  • Du lait (facultatif)

Les instructions pour le gâteau Red Velvet :

  1. Préchauffer le four à 180°C.
  2. Beurrer 2 moules à gâteau ronds de 23 cm, y déposer du parchemin, et beurrer le parchemin.
  1. On va préparer 3 mélanges. D’abord, tamiser la farine dans un grand saladier, ajouter le sel, et mélanger.
  1. Dans un autre bol, combiner le lait ribot et la cuillère à café de vanille liquide. Remuer bien.
  1. Dans un petit bol, mélanger la poudre de cacao avec le colorant rouge. Ce sera un peu difficile, mais remuer jusqu’à ce que le tout devienne une pâte.
  1. Dans le bol d’un robot, battre le beurre à petite vitesse jusqu’à ce qu’il devienne moelleux. Ajouter le sucre en poudre et battre plus vite pendant 3-4 minutes. Racler souvent les bords. Y ajouter les œufs et mélanger bien. Puis, ajouter la pâte de cacao et mélanger encore.
  1. On va ajouter le lait en deux fois et la farine en trois fois. Ajouter un tiers de la farine, puis la moitié du lait. Battre à petite vitesse jusqu’au moment où la farine est dissous. Répéter avec le deuxième tiers de la farine et le reste du lait. Finir avec le reste de la farine.
  1. Dans un petit bol, mélanger le bicarbonate de soude et le vinaigre blanc avec une cuillère en bois. Ajouter à la pâte et mélanger bien. Déposer dans les moules.
  1. Enfourner pendant 20-25 minutes, mais ne retirez pas les gâteaux du four jusqu’à ce qu’ils réussissent le test du cure-dent.

Pendant que les gâteaux refroidissent, on passe au glaçage :

  1. Faire ramollir le beurre et le fromage Philadelphia, puis les mettre dans le bol d’un robot équipé de la feuille. Les rendre moelleux. Ils doivent être bien ramollis, où vous allez avoir des petits morceaux de beurrer dans votre glaçage.
  1. Ajouter le sucre glace en six fois, et mélanger bien à chaque fois. Racler les bords souvent avec une maryse.
  1. Ajouter la vanille liquide et mélanger plus.
  2. Maintenant, c’est une question de texture. Si vous trouvez le glaçage trop sec ou dur, ajouter du lait, une cuillère à soupe à la fois. Mélanger et tester après chacune. En ce cas, on en a utilisé 3.

Montage :

Peut-être que vous avez remarqué que son premier gâteau a eu des bords très irréguliers. Alors ce que je lui ai dit, c’était d’étaler du glaçage sur ce gâteau en premier :

Puis elle a mis le plus beau gâteau au-dessus. J’ai coupé un cercle avec un couteau très bien aiguisé, afin de produire des bords plus réguliers. À la fin, j’ai fait une petite coupure dans le cercle extérieur pour retirer les bords sans abîmer le gâteau :

Après, elle a étalé le reste du glaçage au-dessus et autour les bords du gâteau. À mon avis, le glaçage avait la bonne texture, mais il n’a pas bien collé aux bords du gâteau.

Je l’ai aidée à déplacer le gâteau sur une assiette propre et nous l’avons livré chez les grands-parents. Ma mère y a posé deux rangs de bougies, 4 et 6 pour 46. Et oui, je les ai TOUS soufflés en une fois — pas toujours trop faible !

Elle a fait du bon travail. Je suis le mauvais prof pour lui apprendre à décorer, mais elle a tout fait ici, sauf pour les parties qui avaient besoin soit d’un couteau soit du four. Et franchement, je crois qu’elle peut utiliser les couteaux sans problème. Mais je ne peux même pas risquer la moindre blessure chez elle. De toute façon, je suis fier d’elle — c’est de loin le truc le plus difficile qu’elle a cuisiné, et elle l’a choisi toute seule.

Le pain de citrouille de Thanksgiving

Je sais, je sais, « Justin, on ne fête ni votre anniversaire ni Thanksgiving en France. C’est quoi toute cette cuisine à l-autre-que-française ? Avez-vous oublié qu’aujourd’hui est le deuxième anniversaire du meilleur compliment de votre vie, que vous êtes « plus royaliste que le roi » sur le blog ? »

Assume toujours que les trucs les plus fous que je dis sont vrais.

Eh bien, pour autant que je travaille devant un four cette semaine, je veux l’utiliser ! Et demain, il y aura encore une recette américaine — mais celle-là sera spéciale et je m’attends à ce que vous fassiez tous la bonne chose. De toute façon, c’est mieux de lire ces recettes que de perdre la tête pendant « Black Friday » (un escroc de notre part, comme je vous ai dit au début).

Mais ce pain est aussi mon truc préféré de tout Thanksgiving (sauf peut-être pour la tarte à la citrouille, et ma fille l’adore aussi. C’est moins de travail que beaucoup d’autres choses ici, et franchement, je l’assume.

On dit tous « Bienvenue » au nouveau membre de l’équipe, mon cadeau d’hier. C’est une nouvelle balance, et elle est imperméable, un problème avec mon ancienne :

Pour cette recette, j’ai utilisé deux choses qui pourraient être difficiles à trouver en France. La première est de la purée de citrouille ; voilà la bonne chose chez Carrefour. L’autre est l’épice de citrouille, dit « pumpkin spice » en anglais, un mélange de cannelle, de muscade, de clous de girofle et de gingembre. J’ai aucune idée où trouver ce mélange, mais vous savez maintenant quelles épices sont les bons choix.

Les ingrédients pour le pain de citrouille :

  • 425 grammes de purée de citrouille
  • 335 grammes de sucre
  • 140 grammes d’huile végétale
  • 375 grammes de farine
  • 2 cuillères à café de vanille liquide
  • 4 œufs
  • 75-150 grammes de noix concassées
  • 2 cuillères à café de bicarbonate de soude
  • 1 cuillère à café de sel
  • 1/2 sachet de levure chimique
  • 1 1/2 cuillères à café d’épice de citrouille, ou de la cannelle et des clous de girofle moulus

Les instructions pour le pain de citrouille :

  1. Préchauffer le four à 180°C. Mettre la grille du four plus bas, afin que les hauts des moules soient au milieu du four.
  2. Beurrer les fonds — et seulement les fonds — de deux moules à cake. Les miens sont 25x13x8 cm. À cette taille, certains préfèrent utiliser seulement un moule. Vous verrez que mes pains ont moins de hauteur que d’habitude. Mais j’ai eu une raison !
  1. Dans un grand saladier, déposer la purée de citrouille, le sucre, l’huile végétale, la vanille liquide et les œufs. Mélanger complètement.
  1. Ajouter la farine, la levure chimique, le bicarbonate de soude, le sel et les épices. Mélanger jusqu’à ce que le mélange soit homogène.
  1. À cette étape, j’ai mis la moitié de la pâte dans l’un des deux moules, puis ajouté 75 grammes de noix concassées à la pâte pour l’autre. C’est car ma fille ne devrait pas manger des noix en ce moment. Si vous n’avez pas d’appareil dentaire, ajouter 150 grammes de noix à la pâte, remuer, puis diviser la pâte (ou mettre tout dans un seul moule ; c’est à vous).
  1. Enfourner pendant 50-60 minutes (2 moules) ou 1h10-1h20 (1 moule). Les pains sont prêts quand le test de cure-dent réussit avec un cure-dent propre.
  1. Laisser refroidir pendant 10 minutes dans les moules, puis les retirer pour refroidir sur des grilles.

Vous n’avez pas trop d’expérience avec le pain de citrouille, mais je vous rassure — les miens sont parfaits. Voici celui avec les noix :

Contrairement à d’autres recettes ici, ces pains se gardent merveilleusement au congélateur. Mais je doute qu’ils atteindront le frigo pour ça.

À la ferme

L’une de mes répliques préférées — bon, de nombreuses telles répliques — vient du film La classe américaine (c’est lié au bon moment) :

Dino — Où j’ai connu George ?
Dino — C’est une excellente question. À la ferme.
L’ami de Dino — La ferme ? Quelle ferme ?
Dino — Ah la ferme ta gueule toi, ducon, espèce de crétin.

Cyclim.se

Mais la langue française est pleine d’expressions qui viennent de la ferme et ses alentours. L’une des plus vieilles entrées dans mon fichier d’expressions est « Ça ne casse pas trois pattes à canard » un métaphore sans aucun vrai équivalent en anglais. Les Dédexpressions suggère que l’on peut dire « nothing to write home about » en anglais — c’est-à-dire « il ne vaut pas le coup d’écrire à la maison » — mais en anglais, il y a plusieurs expressions qui concernent les animaux pour dire l’inverse, quelque chose de spécial. On peut dire que « c’est les genoux de l’abeille » (« it’s the bee’s knees« ) ou « c’est les pyjamas du chat » (« it’s the cat’s pajamas« ), et en anglais, on peut les nier pour signifier « pas grand-chose ». De cette façon, on est dans la même grange.

Je parle parfois d’un village fictif, Anguille-sous-Roche, la maison de quelqu’un que je n’ose pas nommer. Évidemment, j’adore l’expression « il y a une anguille sous roche », quelque chose qui ne va pas. Les Dédexpressions suggère « something fishy » en anglais — on pourrait dire « quelque chose de poissonesque », pour inventer un mot. Mais encore une fois, il y a un meilleur équivalent animal en anglais, « a snake in the grass » ou « un serpent dans l’herbe ». C’est exactement la même idée.

Sautons du coq à l’âne. J’aime tellement les expressions sur les vaches, mais il ne faut pas appeler la collection une « vacherie », car ça veut dire plutôt quelque chose de méchant, même si c’est en fait l’origine du mot. (Une vacherie à la ferme, elle pue.) Mais je peux espérer que j’écris en français mieux qu’une vache espagnole, au moins à une vache près. Je m’ennuierai des vaches quand les cochons voleront ; oups, on parle d’abord en français ici. Ça devrait être « quand les poules auront des dents ». Mais en fait, on dit en anglais « les dents de la poule » (« hen’s teeth ») pour quelque chose d’impossible. Jamais comme un verbe ; c’est seulement un nom.

Je vous ai promis la dernière fois de parler de la ferme, alors je ne suis pas le cochon qui s’en dédit ! Mais on a oublié l’autre chose que l’on trouve à la ferme, les légumes. Langue de Molière vous reverra au jardin.

Le procès d’anniversaire

Bonjour, les amis, c’est encore une fois M. Descarottes avec vous. Aujourd’hui est l’anniversaire du gros — 46 ans — mais c’est lui enfermé à clé dans ma cage. Comme Maurice, il a poussé le bouchon trop loin.

Qu’est-ce que le type a fait ? Voilà, son gâteau d’anniversaire — c’est plusieurs crimes dans une seule photo !

Peut-être que vous vous souvenez du fait qu’il partage son anniversaire avec le général de Gaulle. Je lui ai donc ordonné de chercher le dessert préféré du général, et de vous le présenter. Il s’est avéré qu’un grand amour des desserts n’était pas parmi les qualités du général — on a trouvé des preuves qu’il y avait des fraises melba, le Parfait (ou Coupe) Viviane, et le vacherin glacé. Mais il y a quand même des choix.

Puis le gros a dit « Je n’en veux pas », et pire « Je vais faire quelque chose d’américain. » Et encore pire, « Je vais faire cuire DES CAROTTES ! » C’est horrifiant, mais quand il m’a apporté un bout du gâteau, je lui ai attrapé dans ma cage ! Vous pouvez voir qu’il a du foin pour manger.

Comme dans Alice au pays des merveilles, « La sentence d’abord ! On vous jugera après, effrontée ! » Alors, on va chanter tous une petite chanson qui convient parfaitement aux anniversaires, Ça ira. Non, pas la bêtise de Vitaa et Slimane, la version traditionnelle. C’est ce qu’il adore, la tradition, n’est-ce pas ?

Les détails suivent :

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Épisode 36, des moules et de la Moselle

Cette semaine, je n’ai pas eu de grandes nouvelles. Peut-être que vous avez entendu parler que quelqu’un a récemment gagné un prix de loterie de presque 2 milliards de dollars. Et si je vous disais que le gagnant vivait en Californie du Sud ? Mais c’est pas moi — le billet a été vendu à Altadena, à 90 km de chez moi. (Si c’était moi, une chambre chez le George V aurait déjà été réservé.)

De toute façon, j’ai la blague parfaite pour le début de la Coupe du monde, un événement que je regarderai autant que la NFL et la NBA cette année — pas du tout. Nos articles sont :

Il y a aussi Le concours de popularité (merci d’avoir fait la bonne chose, les amis), et Mon dîner morbihannais. Attention aux moules marinières — mon appartement sentait les moules même deux jours plus tard !

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