Archives mensuelles : janvier 2022

Je découvre l’Indre-et-Loire

On continue maintenant avec le 37, l’Indre-et-Loir. C’est le département le quarante-et-unième plus peuplé et les habitants se nomment Tourangeau, Indroligérien ou Indréloirien. Les frontières sont plus ou moins celles de l’ancienne province de Touraine. Souvenez-vous que l’on a parlé de France with Véro ? On est chez elle cette semaine, et je vais vous recommander plusieurs de ses vidéos. (Quelle drôle de machine de Rube Goldberg — un américain qui dit en français que des français devraient regarder des vidéos en anglais par une française sur leur propre pays.)

Pour planifier l’itinéraire le plus efficace, on va commencer à Chinon, au sud-ouest de la préfecture, Tours. Parce que l’on ne s’ennuie jamais des maisons à pans de bois, on commence dans la rue du Grand Carroi (2 étoiles Michelin), où on trouve des maisons des XIVe et XVe siècles. Ça fait partie de Chinon médiéval (2 étoiles), alors explorez le quartier avant de partir. Notre prochain arrêt est la Forteresse royale (2 étoiles), devenue royale sous Henri II Plantagenet au XIIe siècle, plus tard la propriété du cardinal Richelieu, et sauvée de la destruction par Prosper Mérimée en 1854. Aux alentours, on visite d’abord l’Abbaye royale de Fontevraud (3 étoiles), pour sa église du XIIe siècle, la nécropole de la famille Plantagenet, des salles pleines de trésors historiques, et bien sûr, les cuisines romanes. À l’autre côté de Chinon, on trouve le Château d’Ussé (1 étoile). Connaissez-vous J’en ai rêvé, de La Belle au bois dormant ? Voilà, c’est le château qui a inspiré la conte de Charles Perrault.

Avant de partir de Chinon, prenez un tour de l’Abbaye de Fontevraud avec Véro :

On continue maintenant à Langeais, à quelques kilomètres au nord-est d’Ussé. Êtes-vous prêtes pour 3 des plus beaux châteaux de France en 3 phrases ? Dommage, ça vous arrive quand même ! Le Château de Langeais (2 étoiles), de la Renaissance, a une collection incroyable de meubles et de tapisseries (laissez Véro vous y amener). Après, on arrive au joyau de la Touraine, le Château d’Azay-le-Rideau (3 étoiles), sur une île au milieu de l’Indre — ne ratez pas les sculptures de la façade nord ! Mais n’arrêtez pas encore — au Château de Villandry (2 étoiles), on ne trouve pas seulement le dernier château construit pendant la Renaissance, mais aussi l’un des jardins le plus spectaculaires de France (3 étoiles).

Encore une fois, c’est Véro qui vous donne un tour, d’Azay-le-Rideau :

On arrive enfin à Tours, la préfecture. On y commence à la Cathédrale Saint-Gatien (2 étoiles) et son quartier (aussi 2 étoiles). En parlant de la cathédrale, qui fait partie de la voie Turonensis des chemins de Compostelle, ne ratez pas ce post du Chat Voyageur sur cette voie-là. À côté, il y a le Musée des Beaux-Arts (2 étoiles) avec des collections diverses de sculptures, de peintures et même d’estampes. Mais l’histoire n’est pas toute belle — « Le fonds le plus ancien du musée est constitué d’œuvres saisies en 1794 dans les maisons d’émigrés, les églises et les couvents. » Plus proche de la Grande Roue, il y a le très intéressant Musée du Compagnonnage (2 étoiles), consacré aux métiers manuels. Je n’aime pas le slogan des ouvriers — « Gloire au Travail, Mépris à la Paresse » — qui contredit les valeurs de ce blog. Carrément aucun informaticien d’entre eux. On finit (à Tours, pas tout !) par visiter l’ancien prieuré du grand poète Pierre de Ronsard (2 étoiles), plein d’objets de son époque.

Il y a plein de vidéos de Véro sur Tours, mais j’aimerais avoir plus de contenus à nuit sur le blog, alors voici Tours à nuit :

À l’est de Tours, il y a plusieurs trésors à Amboise — le château royal (2 étoiles) où on trouve la sépulture de Léonard de Vinci, et le Château du Clos Lucé (2 étoiles), où de Vinci habitait et travaillait. Peut-être que vous vous intéresserez à la Pagode de Chanteloup (1 étoile) — si on doit se rendre à Las Vegas pour la Tour Eiffel, pourquoi pas la France pour une pagode chinoise ? Puis on va au Château de Chenonceau (3 étoiles), le « Château des Dames », dont Diane de Poitiers et Catherine de Médicis. Ne ratez pas son jardin (2 étoiles). Moi, j’ai le Zoo de San Diego, l’un des meilleurs au monde, mais peut-être que vous aimeriez visiter le ZooParc de Beauval (3 étoiles), dont les uniques pandas géants de France. Nous finissons — enfin — à Loches, pour visiter la Cité Royale (2 étoiles) où Jeanne d’Arc a rencontré le dauphin Charles VII.

Peut-être qu’une vidéo de plus de Véro ? Cette fois à Loches :

Si vous avez aimé les vidéos de Véro, considérez à vous abonner sur son Patreon. (Elle ne savait pas que je dirais ça ; je vous rappelle que j’accepte rien pour garder mes droits éditoriaux.)

Qui sont les personnages le plus connus de l’Indre-et-Loire ? Il faut commencer avec l’écrivain Honoré de Balzac, né à Tours. Il y a l’écrivain Anatole France, auteur de ma citation préférée de tous les temps : « La loi, dans un grand souci d’égalité, interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain. » On trouve aussi près de Chinon le lieu de naissance de François Rabelais (0 étoiles). René Descartes, qui n’a pas besoin d’introduction, est né près de Loches, et on a déjà mentionné Ronsard. Jean Carmet, la légende du cinéma, et Jean Chalopin, légende des dessins animés, viennent également du département. La Denrée Jacques Villeret aussi. Il faut inclure Léonard de Vinci même s’il n’est pas français. Le marquis de La Fayette, duquel on a parlé avant, avait 5 châteaux dans la région. Je dois Wikipédia pour une liste de lumières comme rien que l’on a jamais trouvé jusqu’ici.

Quoi manger en Indre-et-Loire ? Il y a du nougat ? J’arrive ! Mais en fait, leur nougat célèbre n’a rien à voir avec celui de Montélimar — c’est plutôt un gâteau de voyage, similaire au fénétra toulousain. En plats principaux, on y trouve la quiche tourangelle, pleine de deux autres spécialités locales, les rillettes de Tours et les rillons de Touraine. Rabelais lui-même a écrit d’un pain local, la fouace. Les aimants du fromage chèvre devraient goûter le sainte-maure (pas disponible chez moi, hélas). En dessert, en plus du « nougat », il y a les macarons de Cormery — pas trop à voir avec les macarons parisiens — et le sucre d’orge de Tours, une sorte de bonbon. Il y a plein de vins locaux. On va bien manger cette fois-ci ! (Je dois aussi à Véro quelques astuces ici.)

Ce dont la France se souvient

En août, j’ai mentionné qu’un jour plus tard, je parlerais de quelques « tristes découvertes ». Je les ai laissées tomber, mais plus récemment, j’ai encore dit ça après avoir vu une scène dans le deuxième OSS 117 qui accuse la France d’avoir oublié la Seconde Guerre mondiale. Avant de vous montrer ces photos, je voudrais ajouter que je suis fier de vous pour ce qui suit. C’est pas un sujet facile.

L’après-midi du jour où je suis arrivé, je suis allé à mon hôtel pour laisser mes bagages avant d’aller à la Cinémathèque Française. En sortant de mon hôtel, j’ai remarqué un certain panneau, et je veux vous montrer exactement à quoi sert le bâtiment où je l’ai trouvé :

C’est en souvenir de jeunes enfants, des élèves de cette école elle-même, tués par les Nazis pendant la Shoah. Et la France n’a pas oublié ; en fait, le panneau reconnaît la collaboration honteuse du gouvernement de Vichy. Ce n’est pas du tout le comportement d’un peuple qui veulent couvrir le passé.

La dernière nuit, pendant ma balade dans la Rue des Rosiers, à la recherche de Rabbi Jacob, j’en ai trouvé deux autres. Encore une fois, sur une école :

Mais cette fois-ci, pas besoin de vous trouver l’adresse. Pourquoi ? Parce que ce panneau est en face de l’école :

Ça dit : « Parvis des 260 Enfants — Élèves de l’École des Hospitalières Saint-Gervais déportés et assassinés parce qu’ils étaient nés Juifs ».

Alors quand j’ai vu, dans un film de 2009, une scène qui accuse la France d’avoir oublié exactement la Seconde Guerre mondiale, exactement ce qui est reconnu sur un monument de 2002, il faut que je dise que c’est injuste. Peut-être qu’il y a certains qui sont confus à propos du Maréchal Pétain en ce moment, mais en tant qu’étudiant de cette guerre-là, quelqu’un qui cherche souvent des films et des livres sur ce sujet, je ne suis que fier de vous.

Mon dîner indrien, façon A. Carême

Je vous ai dit que je ferais peut-être un menu à l’honneur d’Antonin Carême, le grand chef de Valençay, et c’est exactement ce qui s’est passé. Nos deux recettes ont été inventées par lui, mais c’est le cas que j’utilise d’autres versions (parce que ses instructions sont difficiles à suivre). Pour notre plat principal, on a un vol-au-vent de poulet aux champignons. En dessert, une charlotte à la russe. Ce dîner ne doit pas être trop difficile — on pourrait acheter de la pâte feuilletée et des biscuits à la cuillère. Mais la tradition ne mentionne pas de supermarchés, c’est donc tout fait maison.

L’histoire du vol-au-vent est un peu compliquée. Wikipédia dit :

Le vol-au-vent est attribué à Marie-Antoine Carême (1784-1833), pâtissier et cuisinier français, auteur d’ouvrages sur la cuisine, bien qu’on relève l’expression de « gâteau vole-au-vent » en 1750, soit avant sa naissance.

Vol-au-vent

Mais il y a aussi un autre plat, la bouchée à la reine, qui est vraiment similaire, et qui est sorti avant Carême. En fait, l’idée de Carême était vraiment de perfectionner la technique de la pâte feuilletée. Plus tard, Le Guide culinaire d’Escoffier a proposé des dizaines de garnitures (commencez par la page 190). J’ai donc choisi une recette de Meilleur du Chef pour la croûte, et quelque chose du site 750g pour la garniture de poulet aux champignons. Je l’ai servie avec du riz de Camargue, que j’adore.

Les ingrédients du vol-au-vent, 2 personnes :

  • 1 pâte feuilletée
  • 1 jaune d’œuf (pour dorer)
  • 2 blancs de poulet
  • 20 cl de crème liquide
  • 5 cl de vin blanc
  • 10 champignons de Paris
  • 1/2 oignon
  • Du sel et du poivre

Les instructions du vol-au-vent :

  1. Étaler votre pâte feuilletée sur une épaisseur de 4-5 mm.
  1. Couper des disques de pâte avec une emporte-piece de 10-12 cm.
  1. Ranger la moitié des disques sur un tapis en silicone avec une plaque perforée.
  1. Dorer les disques sur le tapis avec un peu de jaune d’œuf et un pinceau.
  1. Avec une plus petite emporte-piece, couper des cercles à l’intérieur des autres disques.
  1. Placer ces derniers disques au-dessus du premier groupe de disques. Faire dorer encore une fois.
  1. Laisser reposer au frigo pendant au moins 2 heures. À 1h50, préchauffer votre four à 170°C.
  2. Sortez la plaque du four et faire dorer une fois de plus.
  1. Mettre des moules à dariole, un cercle de pâtisserie, ou quelque chose d’autre à 5-6 cm de hauteur sur la plaque. Mettre une deuxième plaque au-dessus. C’est pour garder les vol-au-vents réguliers
  1. Après 20 minutes, retirer la deuxième plaque, et faire cuire pendant 5 minutes de plus à la même température.
  1. Retirer du four, éteindre le four, et laisser refroidir.

On passe maintenant à la garniture :

  1. Laver les champignons et les couper en dès. Faites la même chose avec les blancs de poulet et l’oignon.
  1. Faire revenir dans une poêle avec un peu d’huile d’olive, jusqu’à ce que tout soit doré.
  1. Versez dans une casserole, puis ajouter la crème et le vin. (J’ai mélangé les deux liquides avant de les ajouter.) Saler et poivrer.
  1. Retirer du feu quand la crème bout.

Montage :

  1. Couper les opercules des vol-au-vents.
  1. Mettre du riz autour des assiettes.
  2. Mettre les vol-au-vents au milieu du riz.
  3. Remplir les vol-au-vents avec le mélange de poulet.
  1. Couvrir les vol-au-vents avec leurs opercules et servir.

On continue avec la charlotte aux fraises, appelée aussi la charlotte à la russe. Il y a de nombreuses versions, mais il me semble que ce qui compte est le suivant : des biscuits à cuillère, des fraises, et de la crème bavaroise. On peut lire un peu de l’histoire de Carême et ce dessert ici, mais la recette n’est pas exactement la sienne. J’ai donc choisi de suivre celle de Gaston Lenôtre (dans mon nouveau livre), mais après plusieurs échecs, j’ai changé la recette des biscuits pour celle de Cook&Record. La crème reste celle de Lenôtre. Je ne comprends pas pourquoi je n’arrivais pas avec celle de Lenôtre — la seule vraie différence est que la sienne ajoute un peu de maïzena. Ça devrait produire une pâte plus épaisse, pas moins ! De toute façon…

Les ingrédients pour la charlotte à la russe :

Biscuits à cuillère :

  • 4 œufs
  • 100 grammes de sucre en poudre
  • 100 grammes de farine
  • Du sucre glace et du sucre en poudre

Crème bavaroise :

  • 25 cl de lait emtier
  • 1/2 gousse de vanille ou 1 cuillère à café de vanille liquide
  • 3 jaunes d’œuf
  • 50 grammes de sucre en poudre
  • 2 feuilles de gélatine
  • 20 cl de crème liquide entière

Pour finir :

  • 200 grammes de fraises, et plus pour décorer

Les instructions pour la charlotte à la russe :

Les biscuits à cuillère :

On va préparer des biscuits pour les bords et un escargot pour la base. La recette de Cook&Record produit assez pour une charlotte de 20 cm ; la mienne est 15. Je vous ai donné ses mesures au-dessus. Mieux d’avoir un peu trop que pas assez.

  1. Séparer les 4 œufs — mettre les blancs dans le bol d’un robot, et réserver les jaunes.
  1. Monter les blancs en neige à grande vitesse. Ajouter les 100 grammes de sucre en poudre en deux fois, comme pour des coques de macarons. Battre pour au moins 5 minutes –vous serez fini quand il y aura un « bec d’oiseau » comme dans la photo ici.
  1. Ajouter les 4 jaunes et plier le mélange avec une maryse. Tamiser les 100 grammes de farine au-dessus des œufs et mélanger jusqu’à ce que tout soit homogène.
  1. Mettre la pâte dans une poche à douille avec une douille ronde de 20 mm. N’essayez pas de remplir la poche avec toute la pâte en même temps — vous allez faire un escargot, puis des biscuits.
  2. Mettre un tapis en silicone sur une plaque perforée. Avec un cercle de pâtisserie comme guide (enlevez-le avant de commencer), dessiner un escargot de la bonne taille sur le tapis.
  1. Avec un tamis, saupoudrer l’escargot avec un mélange de sucre en poudre et sucre glace.
  1. Enfourner à 200°C pendant 11 minutes.
  1. Faire des biscuits en forme de cartouchière avec la même douille. Faire deux cartouchières si c’est nécessaire. Saupoudrer et enfourner de même façon comme l’escargot.

Maintenant, la crème bavaroise.

  1. Mettre le bol d’un robot pâtissier dans le congélateur.
  2. Mettre le lait et la vanille dans une casserole et faire bouillir. Retirer du feu, couvrir et laisser infuser pendant 15 minutes.
  1. Dans un très grand bol, mettre de l’eau froide et des glaçons.
  2. Dans un autre bol, mélanger le sucre et les jaunes d’œufs. Fouetter et faire blanchir.
  1. Mettre deux feuilles de gélatine dans de l’eau froide.
  1. Verser la moitié du lait dans les œufs et le sucre et mélanger. Puis verser ce bol dans la casserole avec le reste du lait et continuer de remuer jusqu’à ce que la température atteigne 83°C.
  1. Égoutter la gélatine, et la mettre dans le lait.
  2. Mettre la casserole dans le bol rempli d’eau froide. Laisser refroidir à 20°C.
  1. Pendant que la casserole refroidit, sortir le bol du robot du congélateur. Fouetter la crème liquide entier jusqu’à ce qu’elle devienne solide et garde ses pics.
  1. Mettre le lait refroidi dans le bol avec la crème fouettée. Mélanger, puis couvrir avec du film à contact et mettre dans le congélateur pendant que vous prépariez le biscuit et les fraises.

Montage :

  1. Couper 200 grammes de fraises en dès.
  1. Mettre du papier sulfurisé sur une plaque. Poser le cercle de pâtisserie au-dessus.
  1. Faire un cercle de Rhodoïd au-dedans d’une cercle de pâtisserie. Couper les bords (à un côté seulement) des cartouchières. Les mettre à l’intérieur du Rhodoïd.
  1. Couper l’escargot de biscuit à cuillère afin qu’il s’adapte au milieu des cartouchières.
  1. Mettre 2/3 de la crème bavaroise dans la charlotte.
  1. Couvrir avec les fraises en dès.
  1. Mettre le reste de la crème au-dessus des fraises, puis mettre la charlotte au frigo et laisser reposer pendant 2 heures.
  1. Sortir la charlotte du frigo, démouler, retirer le Rhodoïd, et couvrir avec plus de fraises, découpées en tranches. Enfin, on est fini !

Taxi, roulotte et corrida

J’espérais que ce soir, je vous présenterais mon dîner indrien. Mais hélas, j’ai eu des problèmes avec le dessert. Bientôt, j’espère.

Alors, ce soir, je suis revenu aux films de Louis de Funès avec un signé André Hunebelle : Taxi, roulotte et corrida. Je crois que c’est la première fois où il a mis de Funès en vedette — les deux travailleraient ensemble plus tard dans la trilogie Fantômas.

Dans ce film, de Funès joue dans le rôle d’un chauffeur de taxi, Maurice. Il conduit comme un fou, et il a modifié son taxi pour atteindre une plus grande vitesse.

Sa famille et lui sont au point de partir en vacances avec une roulotte qui sera remorqué par le taxi. Et sa belle-famille va les accompagner. Au moins sa sœur, son beau-frère et sa nièce. Heureusement pas la cauche-mère (ce que j’appelle mon ancienne). Ils ont des mésaventures juste en connectant la roulotte.

Leurs vacances seront en Espagne ; la famille doit donc passer par la douane. À la station des douaniers, la famille rencontre Myriam, une voleuse, qui cache un diamant volé dans la veste de Maurice. Le fils de Maurice, Jacques, essaye de la draguer. Em fait, la famille cache aussi quelque chose des douaniers — du tabac.

Le taxi tombe en panne sur un pont, et la famille fait du camping pour la nuit.

Matin, il s’avère qu’il y a des vaches et des taureaux partout ! Je sais que vous connaissez bien ce fromage, alors vous comprenez aussi cette blague nulle. On parlera plus tard des crimes contre le bon goût des Fromageries Bel aux États-Unis. Je ne plaisante pas — trop.

Maurice fait des corridas pour se débarrasser des vaches.

Pendant ce temps-là, Myriam parle au téléphone avec son chef, Fred, qui lui menace si elle ne retrouve pas le diamant. Elle fait semblant d’avoir tombé en panne sur la route, et elle échange sa valise (en secret) avec Maurice.

Myriam revient chez sa bande organisée, une boîte de nuit appelée « La Corrida ». Il s’avère qu’elle a pris la mauvaise valise !

Mais avant qu’elle ne puisse chercher Maurice et sa famille, ils arrivent à La Corrida, à la recherche de leur valise. Les gangsters n’arrivent pas à retrouver le diamant, et la famille part pour prendre un tour de Grenade.

Deux des gangsters se déguisent comme cyclistes et essayent de chercher dans les poches de la veste de Maurice. Mais personne ne sait que le diamant est tombé dans un pot de tabac.

Les gangsters invitent la famille à revenir dans La Corrida, où ils essayent de prendre la veste pendant une danse de flamenco. Il y a une bagarre et la famille sort (le diamant n’ayant jamais été au-dedans de la boîte de nuit).

Finalement, les gangsters kidnappent Jacques. Il y a une poursuite en voiture, mais les gangsters laissent Jacques sur la route quand la police commence à les poursuivre.

Le pot de tabac tombe et brisé quand la police attrapent Maurice et sa famille, et ils finissent par être détenus.

Mais quelques mois plus tard, Maurice est revenu à son boulot comme chauffeur — et il raconte cette histoire à ses passagers. Les passagers, qui sont-ils ? Fred et Myriam ! Dès qu’ils reconnaissent Maurice, ils s’échappent, et c’est la fin.

Les coups étonnants

Cette semaine, j’ai suivi un autre cours de musique avec l’Alliance Française. (Vraiment, j’ai pas envie d’imaginer ma vie sans eux.) Cette fois-ci, on n’a pas parlé d’un seul musicien, mais de trois coups étonnants, des musiciens qui n’avaient qu’un seul tube. (Et pourquoi est-ce que l’on dit « tube » pour une telle chanson ? Vous aimez autant Mario et Luigi ? )

On a commencé avec Desireless, un nom bien calculé pour me déranger. C’est un adjectif anglais, parce que l’on ajoute « -less » aux noms pour dire « sans <le nom> », mais il y a des fois où ça ne marche pas et on dirait plutôt « without <le nom> ». On peut le trouver dans des dictionnaires — ça existe tout court — mais je n’ai jamais connu personne qui l’utilise. Selon les dictionnaires, c’est de l’anglais britannique, pas l’américain. (C’est quand même mieux que l’album japonais intitulé « Vitaminless », du vrai n’importe quoi en anglais. « L’Engrish » est plus gênant que le franglais.) La chanson « Voyage, Voyage » est peut-être le truc le plus « années 80s » que j’ai écouté :

Elle me rappelle beaucoup la chanteuse Annie Lennox. Mais aussi le personnage de jeu vidéo Guile. Faut que je vous montre une photo :

Guile de Street Fighter II, ©️ Capcom, Tous droits réservés

En tout cas, je l’aime assez bien, et je suis surpris qu’elle n’ait pas d’autres réussites.

Notre prochain coup étonnant était Les Démons de Minuit, par Images :

La vidéo est plutôt bizarre, avec des vieux qui dansent en chantant. C’est pas évident des paroles pourquoi ça se passe.

Notre dernier coup étonnant était Besoin de rien, envie de toi, par Peter et Sloane :

Je ne comprendrai jamais l’habitude de prendre des noms anglais parmi certains acteurs et chanteurs européens. Sloane est vraiment nommée Chantal Richard, Eddy Mitchell est Claude Moine, Bud Spencer était Carlo Pedersoli, etc. Dans le cas de ceux qui voulaient réussir aux États-Unis, c’est logique — Ennio Morricone s’est fait appelé « Dan Savio », Sergio Leone était « Bob Robertson », etc. Mais s’il y avait encore des magasins de disques et j’ai vu une vitrine, serait-il plus probable que j’achèterais un disque de « Sloane » ou de « Chantal Richard » ? Voilà mes « ajouts récents » (ça fait quelques mois) :

C’est vraiment pas une question. (« Mais Justin », vous dites, « vous êtes un hurluberlu ». Et alors ?)

En tout cas, voulez-vous voir quelque chose de drôle ? Regardez ce qui est disponible sur iTunes aux États-Unis. Faites attention aux numéros 3, 4, et 6 :

Qui se ressemble, s’assemble. Sérieusement.

Petite mise à jour

Je viens de recevoir un courriel de PayPal à propos de mon billet volé. La voleuse a gagné :

Ça dit :

%#*+€ … chez les grecs !

Grosses bises,

PayPal

Dans un français moins honnête :

Mise à jour du cas

L’institution financière de votre acheteuse nous a informé que le cas suivant a été décidé en faveur de l’acheteuse

C’est la récompense d’être gentil — elle avait déjà reçu un très bon marché. J’aurai bientôt plus de mauvaises nouvelles à propos de ce concert maudit, mais c’est assez en ce moment.

Le deuxième plus cher biscuit de ma vie

Je viens de recevoir un biscuit par courrier cette semaine. Il m’a coûté 35 €. Dans le même colis, il y avait aussi une carte postale de Lyon, une emporte-pièce, et le nouveau livre de Cook&Record. OK, je plaisante de même façon que la dernière fois où j’ai reçu un tel biscuit. Mais peut-être que vous souvenez du post où elle a annulé ma commande. C’est une amie lyonnaise qui m’a dit de ne pas m’inquiéter, qu’elle me l’enverrait. Voilà :

Mais où sont le biscuit et l’emporte-pièce, vous demandez ? Voici les contenus de la jolie petite boîte :

Et au-dedans du livre, ce dont je rêve depuis un an :

Oh là là !

Moi, je ne suis pas si difficile à faire plaisir, hein ? Mais comment est-ce en tant que livre de recettes ? Voilà un exemple des premières pages :

Toutes les recettes ont des codes QR pour regarder des vidéos. Franchement, je ne suis pas sûr qu’elles soient toutes sorties avant le livre. Je ne reconnais pas beaucoup de recettes. C’est bien — je suis content d’avoir des nouveautés — mais par conséquent, je ne veux pas partager trop de trucs pour lesquels on devrait acheter le livre. Mais je suis heureux de partager des photos !

Peut-être que vous souvenez de la fois où j’ai fait son gâteau au chocolat et aux framboises. Mon clafoutis n’était pas le sien, mais sa photo a l’air super ! Et je crois qu’on verra les palets bretons dans l’avenir.

Il y a aussi d’autres codes QR pour des ustensiles. J’ai trouvé la note avec celui-ci plutôt drôle ; je me demande à quelle Amérique fait-elle référence ?

On ne trouverait presque jamais une telle caissette pour les muffins ici. Ce sont plus comme celle-ci, dans ma cuisine :

Le genre de caissette auquel elle pense, on le trouverait plus ou moins seulement dans les boulangeries de façon européenne ici. Si elle a voyagé aux États-Unis, j’ai l’impression qu’elle n’a vraiment pas goûté la cuisine industrielle locale. De toute façon…

J’ai déjà montré ce livre à ma fille. Elle est heureuse parce qu’il y a plein de brownies, de cookies, et même de « brookies » (1/2 brownie, 1/2 cookie). C’est donc un livre pour toute la famille, et j’ai hâte de le tester !

Le passe ou la cuisse

Plus que l’on s’approche aux élections, moins que je comprends Le Canard. Mais il y a toujours des dessins intéressants cette semaine.

On commence avec quelqu’un qui n’aurait jamais eu le droit de travailler chez Duchemin. Il ne me semble pas que c’est basé d’une vraie histoire, c’est juste un commentaire sur les passes.

En parlant des passes, Le Canatd a des questions sur quoi exactement sera disponible pour les ukrainiens. Saviez-vous qu’en 2014, l’armée allemande a dû utiliser des manches à balai parce qu’ils manquaient de mitrailleuses ? (Le lien dit « à vérifier », mais voilà un article en anglais avec des citations officielles qui disaient la même chose.)

Moi, je dirais que tous les parents connaissent ce genre de maladie. Quelle coïncidence que ça arrivera juste après le Saint-Valentin. Je suis sûr que ça n’a rien à voir avec le fait d’éviter les foules :

J’ai dû chercher le sens de celui-ci. C’est plutôt marrant qu’il existe une telle chose comme « l’affaire des costumes offerts » ou « Penelopegate ». (Trouvez votre propre nom pour les scandales. Gate, c’est à nous !) Il y avait en fait un coup de fil entre ces deux.

Le gros titre m’a rendu bien confus. Je connais Olaf Scholz (pas personnellement, pour être clair), mais « peu de Scholz » est évidemment un calembour.

Comme toujours, si vous avez aimé ces dessins, abonnez-vous !

Le resto de M. M. Pokora

(Pardonnez-moi le titre, mais je ne savais vraiment pas quoi faire pour rester respectueux. Et peut-être que je l’ai aussi trouvé drôle.)

Aujourd’hui, j’étais à Los Angeles pour une IRM. Ne vous inquiétez pas trop, je n’ai pas de nouvelles blessures, c’est pour un nouveau spécialiste de la douleur. Mais pourquoi y aller ? Il n’y a aucune machine plus près de chez moi ? Oui, mais j’avais deux raisons : 1) le rendez-vous le plus tôt y était disponible, et 2) je pense toujours à vous faire plaisir, j’ai donc suivre cette nouvelle du Consulat français. Vendredi dernier, Monsieur M. Pokora était à Los Angeles pour ouvrir son nouveau resto… italien. Et c’était à seulement 2 km du cabinet médical. Quelle chance !

Le resto, Pasta Corner, est dans le « Farmers’ Market » (marché des fermiers). C’est le genre d’endroit que je suis certain serait appelé « Les Halles » si c’était en France. Ça fait une décennie depuis la dernière fois où je l’ai visité, et j’y ai trouvé beaucoup de surprises merveilleuses. On va donc faire un tour, et à la fin, je donnerai ma critique du resto.

Voici l’entrée du marché :

À gauche, il y avait la meilleure surprise de l’année. Peut-être que je devrais changer d’avis sur LA… nan ! Jamais ! (Il était une fois, j’y ai été volé sous la menace d’un couteau.) Mais Monsieur Marcel a vraiment mon attention, et j’y reviendrai pour la série « Je critique ». Ils ont une charcuterie :

Et un petit bistrot :

Et une jolie pâtisserie :

Et une épicerie PLEINE de produits français, où certains d’entre eux je ne peux même pas trouver chez myPanier ! Voilà surtout la collection de couteaux Opinel :

Si vous n’imaginez pas que j’avais des larmes aux yeux en regardant tout ça, vous devez être nouveau ici.

M. Pokora n’est pas la seule star qui a un resto au marché. Connaissez-vous Danny Trejo ? Pas moi, parce qu’il ne joue jamais dans des films français — j’ai dû demander à un ami français quels films il a tournés ! En tout cas, voilà sa taqueria, comme on dit en espagnol.

Le marché existe depuis 1934, et certaines des boutiques ont presque le même âge. Voilà Bob’s Coffee & Doughnuts (depuis 1947), et Du-Par’s (depuis 1938). Bob’s n’est pas mal, mais je vais vous dire la vérité sur Du-Par’s. C’est le resto le plus nul dont j’ai jamais visité. Ils sont célèbres pour leurs tartes, qu’on trouve dans le dictionnaire à côté du mot « OK », mais le reste est complètement nul. Vous étiez prévenus.

Il y a une crêperie, mais je ne l’ai jamais visitée :

Il y a aussi une nouvelle boulangerie, Michelina, qui a un menu très français malgré le nom italien. Remarquez, s’il vous plaît, la jolie galette des rois :

À ce point, j’ai encore plus le mal de pays, c’est donc le temps de manger de la cuisine italienne. On arrive enfin à Pasta Corner. C’est un joli petit resto, avec plein de choix :

Selon la carte, c’est le « rigatoni all amatriciana » qui est la pâte préféré de Matt. C’est la seule preuve qu’il est le propriétaire (en dehors des photos du consulat). J’ai demandé au caissier, qui m’a dit qu’il ne voulait pas que ce soit un « resto célébrité ». Au fait, le consulat a mentionné une pâte flambée dans une grande roue de fromage Parmesan. Voilà la roue :

Mais, je ne voulais pas goûter une pâte qui coûte 27 $ à un resto à emporter. J’ai donc commandé la bolognaise pour 20 $.

C’était très agréable — délicieux et une bonne quantité. Je fais maintenant assez de confiance à eux que je goûterais le plus cher plat, mais la prochaine fois où je suis là sera carrément pour visiter Monsieur Marcel. Si vous pouvez lire ce blog (et c’est évidemment le cas) et vous n’avez pas envie de tous ces trésors français, Pasta Corner est un bon choix si vous êtes dans le coin.

La qualité : Bonne

Bon marché : Moyen

Recommandation : J’y reviendrai

OSS 117 n’a pas mérité ça

Ce soir, j’ai regardé le deuxième film d’OSS 117, Rio ne répond plus. Michel Hazanavicius est un réalisateur très talentueux, et ce film est encore mieux d’une point de vue technique, mais à mon avis, OSS 117 n’a pas mérité son traitement dans ce film. Je dois être un peu plus sérieux que d’habitude.

Je veux mentionner que j’ai eu quelque chose de spécial pour manger en regardant ce soir. C’est l’un des derniers souvenirs de mon voyage. La prochaine fois, je n’apporterai qu’une tenue afin de revenir avec plus de biscuits et de bonbons. J’ai mes priorités, et pas de lumière à tous les étages.

On commence à Gstaad, où notre héros divertit son public — toutes des chinoises, apparemment — dans un chalet de ski quand des hommes de main d’un certain Monsieur Lee attaquent. OSS 117 gagne la fusillade — et c’est bien ridicule — puis il séduit la princesse chinoise qui est là. Il dit une connerie :

OSS 117 : Méfiez de Monsieur Lee et des chinois en général d’ailleurs.

Princesse : Les sales rouges.

OSS 117 : Les sales jaunes.

Puis OSS 117 entend qu’il ira au Brésil pour acheter un microfilm d’un ancien Nazi, Von Zimmel, avec une liste de collaborateurs français. C’est immédiatement évident que son chef, Armand apparaîtra dans la liste à cause du dialogue, et j’ai écrit ça dans mes notes en ce moment-là :

OSS 117 : Le Général de Gaulle, a-t-il pas dit que toute la France a fait la résistance ?

Armand : Oui, il l’a dit.

Quand OSS 117 arrive au Brésil, on voit tout de suite pourquoi j’ai dit que film a une meilleure technique. Il adopte le style des films d’espionnage des années soixante. C’est un exemple de comment le réalisateur a bien étudié ses sources. On verra qu’il utilisera cette technique pour montrer le point de vue d’OSS 117 lui-même.

OSS 117 prend une décision stupide et il a failli être tué par un chinois qui veut se venger pour Gstaad.

Il est sauvé par un agent de la CIA, Bill, un anglophone. À moins que les paroles de Bill ne soient traduites en français, vous n’avez aucune idée à quel point il dit des obscénités. Moi, j’ai trouvé ce moment un peu trop.

OSS 117 essaye de livrer l’argent pour le microfilm, mais c’est une ambuscade.

Deux allemands, qui le sauvent des lutteurs masqués, l’appellent « double-un-sept » et il les corrige « cent-dix-sept ».

Ils lui présentent Dolorès, un agent secret du Mossad. On peut voir comment OSS 117 la regarde.

OSS 117 ne veut pas travailler avec elle :

OSS 117 : Chercher un Nazi avec des juifs ? Quelle lourde idée !

Allemands : Pourquoi ?

OSS 117 : Le Nazi les reconnaîtra par le nez…les oreilles, les doigts, les yeux.

Ouais, il dit des trucs racistes. Dans un hôtel, il y a une autre ambuscade, par des Nazis et des chinois, et il raconte assez des trucs insultants, jusqu’à ce que les quatre se tuent.

Après, OSS 117 et Dolorès cherchent Heinrich, le fils de leur cible. OSS 117 dit que Dolorès ne connaît pas les dictatures, en parlant du Brésil. Elle lui demande « Et comment vous appelez un pays qui a comme président un militaire avec les pleins pouvoirs, une police secrète, une seule chaîne de télévision et dont toute l’information est contrôlée par l’État ? » Il répond : « J’appelle ça la France, mademoiselle. Et pas n’importe laquelle. La France du Général de Gaulle. » C’est une critique amère, et on devrait croire que ça arriverait de la bouche d’un tel homme, qui ne croit même pas que les collabos existaient ?

Pendant qu’ils sont coincés dans une jungle, Hubert « s’excuse » à Dolorès pour ne pas avoir d’affaires sérieuses, puis il se plainte qu’elle n’aime pas les hommes, parce que sa religion interdit les saucisses. Elle lui demande de quoi il parle, et il répond que l’alcool est aussi interdit et les femmes sont voilées. Elle lui dit de ne pas confondre les juifs et les musulmans. Il se plainte que les juifs ont l’attitude « Je suis juif alors j’ai raison sur tout. » Elle répond que ses « analyses sur les juifs, sur les noirs, sur les femmes ; j’aimerais bien que vous les gardez pour vous à l’avenir » Franchement, il me semblait que ce moment n’était qu’une opportunité pour critiquer l’ancienne génération.

OSS 117 et Dolorès assistent à une fête des Nazis. Ils sont capturés, mais ils s’échappent après une autre fusillade aussi ridicule comme celle à Gstaad.

Il s’avère que Bill les a trahis aussi, pour donner l’asile à Von Zimmel. Ça rappelle les scientifiques comme Werner Von Braun après la Seconde Guerre mondiale.

Bill: J’ai l’impression que nous sommes amis seulement quand vous nous demandez de vous libérer.

OSS 117: Qu’est-ce que tu insinues ?

Bill: Oui, pardon. Vous vous êtes libérés tous seuls, ze French.

Je n’aimais pas non plus ce moment. Je ne nie pas que cette attitude existe chez les américains. Et ce film a sorti après la deuxième Guerre du Golfe. Je ne doute pas qu’il y avait des sentiments comme ça vers nous en France à l’époque. Mais il faut demander si ça aurait été le cas en 1967, l’époque du film. En fait, en 1966, le Général de Gaulle a écrit au président Johnson que la France propose de « cesser sa participation aux commandements « intégrés » et de ne plus mettre de forces à la disposition de l’OTAN ». C’est-à-dire que les sentiments des deux côtés auraient été compliqués à l’époque, et pas une question de « phobies ».

À cause d’être une comédie, le film finit par rendre OSS 117 un héros encore une fois — il arrête enfin le Nazi, la femme tombe amoureuse de lui, et il est même nommé à la Légion d’Honneur.

Il s’avère que son chef faisait partie de la liste de collabos, comme j’avais deviné (pas surprenant), et il dit une chose de plus qui est vraiment une critique : « Il faut que la France oublie » pour avancer (j’ai eu du mal à comprendre la fin de la phrase, mais l’intention était bien claire). On reviendra à cette connerie. J’ai des photos de mon voyage pour partager — et elles contredisent cette attitude.

À mon avis, le plus gros problème de ce film, c’est qu’il s’arrête souvent pour sermonner le public. Et en plus, qu’il ne respecte pas le caractère des personnages. Si Hubert est un si grand dinosaure, pourquoi est-ce qu’il appelle la France une dictature lui-même ? Pourquoi est-ce que les femmes tombent-elles amoureuses de lui ? Elles semblent être fortes et sûres d’elles, alors pas besoin de tolérer ses conneries. C’est donc bien réalisé, mais il veut trop souvent faire la polémique, de peur que le public rate son message.