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Astrid et Raphaëlle : Point d’orgue

Je sais, c’est très inhabituel pour moi de regarder la télé en milieu de semaine. Mais je n’avais rien prêt pour ce soir, et ce n’est pas difficile de me convaincre de regarder cette série.

On continue la série Astrid et Raphaëlle avec le quatrième épisode de la deuxième saison, Point d’orgue. J’étais bel et bien perplexe par ce nom malgré mes 10 ans en tant que saxophoniste ; il s’avère que vous voulez dire une « fermata » (on parle l’italien quand on parle de la musique en anglais). Pire, vous faites comme les allemands pour ça (lien en je-ne-le-crois-pas). Je ne sais même pas que dire.

L’épisode commence dans une grande salle à la Maison de la Radio. Je suis ravi que vous n’ayez pas pu voir ma réaction en apprenant l’existence de ce bâtiment. Le bon mot pour ce niveau de jalousie n’existe probablement pas en dehors de l’allemand (si vous connaissez les mots « schadenfreude » et « fremdschämen », vous savez qu’ils ont du talent à cet égard). Une organiste, Pauline, joue le seul morceau pour cet instrument qui existe dans la fiction, la Toccata et fugue en ré mineur (mieux connu en tant que partie du meilleur générique pour un méchant dans tous les jeux vidéo).

Elle n’aime pas le son et va chercher le technicien, Hugo. Elle le retrouve, mort :

On trouve Astrid en train de jouer à un jeu avec une Mme Nielsen, qui, malgré le partage d’un nom de famille, n’est apparemment pas sa mère. Je suis perplexe quant à la relation et ne m’en souviens pas. Elle dit de l’appeler si Astrid a jamais besoin de l’aide.

À la scène du crime, le docteur Fournier croit que c’était juste un accident où l’homme est mort en tombant, mais Astrid remarque qu’il saignait de ses oreilles avant de mourir. Quelque chose ne va pas.

L’aide de Pauline, responsable de l’orgue, Mme Grélin, dit à Astrid et Raphaëlle que l’ingénieur devait avoir entendu quelque chose car il enregistre tout. Les femmes lui rendent visite. Astrid entend quelque chose de bizarre et part convaincue que c’est lié à la mort :

Raphaëlle décide d’interroger le prof de Pauline, un M. Leibnitz. Il est, comme presque tous le profs de musique ou de gymnastique à haut niveau, profondément désagréable. Tant pis pour lui, la police a trouvé une vidéo où il semble avoir menacé Hugo. Mais il nie avoir tué n’importe qui.

Le docteur Fournier découvre qu’Hugo avait souffert un AVC, qui semble mettre fin à l’enquête. Mais Astrid reste certaine qu’il a tort.

On voit Leibnitz à la Maison de la Radio. Quelqu’un hors scène lance un enregistrement de la toccata. Leibnitz a une mauvaise réaction ; il sera retrouvé mort.

Astrid découvre enfin le problème. Elle entendait un module d’infrason, joué pendant la Toccata. Est-ce que ça pourrait tuer ? Le son peut interrompre la fonctionne d’une valvule cardiaque artificielle, et Leibnitz en avait une :

Astrid se retrouve avec William, son ami du groupe de soutien aux personnes autistiques. William lui donne des haricots afin de mesurer son niveau de stress. Elle doit en enlever un à chaque fois où elle se sent stressée. S’il n’y en a plus, elle sera à la fin des haricots. (J’ai , oui, désolé.)

Astrid et Raphaëlle apprennent qu’il faut retrouver le carnet de Leibnitz, afin de trouver le nom du bon suspect, et se rendent chez lui. Astrid se montre admirative des compétences organisatrices de Leibnitz, ce qui fait rire Raphaëlle.

Elles trouvent un K7, comme disait les jeunes, qui était important à Leibnitz, et tout le monde dans leur équipe a du mal à l’utiliser. Ce qui manque à la nouvelle génération, je vous dis. Au fait, où est donc passée ma bouillie d’avoine ?

L’équipe réussit à identifier le bon suspect, mais Astrid est bien traumatisée pendant l’arrestation. Je ne vous dirai pas qui est le bon suspect, ou comment finit l’épisode.

Encore une fois, Astrid se montre un peu trop omnisciente pour mes goûts. Qu’elle soit obsédée par tout ce à quoi elle s’intéresse, je comprends. Mais il n’y a pas assez de temps dans la vie, surtout à son âge, pour s’obséder de tout. (Croyez-moi, en tant qu’écrivain sur une obsession, je sais de quoi je parle.) En revanche, vers la fin, elle arrive vraiment au bout du rouleau et a une crise. C’était bien le temps pour voir ce côté vulnérable.

Mais il est également le cas que tout ce que j’aime chez cette série dépasse mes objections. Je continue d’avoir hâte de voir mon prochain épisode !

Astrid et Raphaëlle : Le paradoxe de Fermi

Ce soir, je suis revenu vers la série Astrid et Raphaëlle, cette fois avec l’épisode Le paradoxe de Fermi. Le titre fait référence à une théorie du physicien Enrico Fermi : il y a plein de planètes, cependant aucune preuve de vie intelligente ailleurs. ([Pourtant, c’est simple — les espèces intelligentes savent mieux que de s’atterrir près d’un si gros con que Justin. — Mon ex])

On commence dans un labo quelque part à Paris. Une femme est poursuivie par un vigile. Elle disparaît mais le vigile trouve un cadavre :

Astrid et Raphaëlle viennent sur scène, mais ne trouvent rien, sauf pour le couteau du tueur, déjà récupéré par d’autres enquêteurs. Elles partent — mais tout à coup, la femme disparue réapparaît devant leur voiture !

La femme, une Sophie Lenoir, est placée sous garde à vue, mais ne parle pas et est presque catatonique. Sa mère visite la gendarmerie, mais ne peut pas aider à interroger sa fille.

Raphaëlle cherche Astrid aux archives, car elle n’était pas à la gendarmerie quand la mère est arrivée. Il s’avère que depuis le dernier épisode, Astrid a changé le jour de la semaine où elle fait ses courses. Raphaëlle suggère que c’est pour voir le neveu de M. Tanaka, l’ancien épicier, mais Astrid ne comprend pas la suggestion que c’est à cause d’un coup de cœur. Pauvre Astrid. Même moi, j’ai compris.

Sophie revient dans un état plus normal, et Raphaëlle lui parle. Sophie raconte avoir vu des flashs de lumière, et jure que c’est comme la fois où elle a été kidnappé par un OVNI. Ça n’est pas la défense juridique la plus efficace, mais Astrid veut l’explorer et Raphaëlle doit avouer que Sophie semble être complètement sincère.

Astrid prépare un autre organigramme pour faire un appel téléphonique. Elle veut parler au docteur qui a examiné le cadavre.

Les deux enquêtrices apprennent que Sophie fait partie d’un groupe pour soutenir les victimes des OVNIs, alors elles vont à leur réunion. Tout ce qu’elles apprennent est que ce groupe est plein de gens sincères, et qu’ils savent très bien que personne ne les prend au sérieux.

Astried va à la réunion de son groupe de soutien aux autistes. Là, elle dit qu’il lui semble qu’elle vient d’une autre planète que Raphaëlle. Super écriture, les dialoguistes !

Raphaëlle, qui n’aurait dû jamais recommencer son ancienne relation avec le procureur Mathias la met un terme. Bravo, il fallait faire ça depuis longtemps !

Astrid et Raphaëlle commencent à croire que quelque chose n’est pas allé au labo au-delà du meurtre, car beaucoup de monde a vu des flashs et a des coups de soleil sans être sortis. Elles rendent visite à un gérant, et apprennent que Sophie avait vu un facteur juste avant le meurtre, quelque chose d’inconnu pour eux avant.

Astrid a l’idée de parler à un psychologue qui est spécialiste en les affaires des OVNIs. Il insiste sur ses méthodes scientifiques et dit que souvent, c’est vraiment une façon d’exprimer un autre traumatisme. Peut-être qu’il peut hypnotiser Sophie et apprendre plus sur le traumatisme.

Mais elle crie et hurle pendant la séance — en serbe, une langue qu’elle est certaine qu’elle ne parle pas !

Cette fois, la mère de Sophie avoue qu’elle est adoptée, ayant été orpheline à Srebrenica. Tout commence à tomber en place. Le facteur, M. Charpentier, a-t-il un lien avec ça ?

Mathias, rarement utile, découvre qu’en fait, le facteur a francisé son nom, et était anciennement M. Medic, soldat serbe à…vous n’allez jamais deviner où…Srebrenica. Ouaip.

Sophie avoue enfin l’avoir reconnu, qu’il l’avait poursuivie, et que le scientifique mort a été tué par le facteur en la défendant. Elle s’était cachée sous-sol, ce qui avait déclenché les flashs, car avait touché des fils.

Mais Astrid se sent coupable (en est-elle capable ?) pour avoir demandé trop de choses personnelles à Raphaëlle et lui dit ce qu’elle a appris dans son groupe, qu’un ami n’est pas obligé de tout dire.

Cet épisode m’a un peu inquiété. J’adore les X-Files, mais je ne veux pas qu’Astrid et Raphaëlle devienne ce genre de série. Heureusement, il n’y a pas eu de vrais extra-terrestres après tout. En même temps, alors qu’Astrid n’a pas fait une blague avec sa réplique sur une autre planète, il doit y avoir des limites avec les clins d’œil dans ses paroles. Si elle comprend vraiment les jeux de mots comme ça, peut-être qu’elle n’est pas ce que l’on en pense ? Je ne le crois pas, car il y a trop de symptômes physiques, mais je serais déçu si ça arrivait. Peu importe, ce duo a toujours mon attention !

Astrid et Raphaëlle : Irezumi

On retourne vers la série Astrid et Raphaëlle pour parler du deuxième épisode de la deuxième saison, Irezumi. Cette fois, on joue sur mon terrain, parce qu’il s’agit d’un meurtre dans la communauté de japonais expatriés en France.

Je vous dirai au début que j’ai trouvé cet épisode moins convaincant que d’habitude. Ça n’a rien à voir avec l’autisme d’Astrid, mais avec sa connaissance profonde de la culture japonaise. Peut-être que j’ai raté quelque chose dans la première saison, où France TV l’a faite disparaître de leur site avant que je ne puisse finir de la regarder. Mais pendant cet épisode, Astrid montre un niveau de connaissance qui serait attendu de quelqu’un avec plusieurs années d’études non pas seulement de la langue, mais de faits divers que je n’ai pas étudiés. Est-elle vraiment experte en tatouages des yakuza ? L’autisme n’est pas un super-pouvoir qui donne de l’omniscience, et j’aimerais savoir si elle va devenir un deus ex machina qui sert juste pour avancer l’intrigue, ou si ça aura des limites.

Je ne peux pas commenter sur tous les faits évoqués dans cet épisode, mais en dehors de mes questions sur l’origine des connaissances d’Astrid, j’ai trouvé le traitement de la culture japonaise respectueux et n’ai pas d’autres plaintes.

On commence dans un onsen, un genre de sauna et baignoire rituelle. Un assassin y pénètre et tue l’homme qui y baigne, un M. Kimura. Il y a des gardes, mais on les fait endormir en haussant la température du sauna.

Astrid et Raphaëlle se rendent sur scène, et Astrid explique aux enquêteurs que l’on a coupé le doigt à M. Kimura, une tradition des yakuza — pourtant, M. Kimura n’est pas tatoué, donc pas yakuza lui-même. Jusqu’ici, je sais de quoi on parle. Mais j’ai fait deux ans d’études de japonais à la fac.

Astrid va dans une épicerie japonaise où un M. Tanaka est le propriétaire. Il remercie Astrid pour l’avoir parlée en japonais — mais la corrige, car il dit qu’elle lui a adressé de manière trop polie. Il explique l’idée de keigo, la politesse et formalité dans la grammaire japonaise. Son explication est un peu trop simplifiée, mais le bon niveau pour une diffusion de ce genre. Pourtant, comment est-il arrivé qu’Astrid aurait seulement appris le niveau le plus formel, ce qui n’est pas la première choose que l’on apprend ? J’ai trouvé ça irréaliste.

Astrid et Raphaëlle visitent la maison des Kimura pour parler avec Hitomi, la veuve. Elle refuse de parler avec Raphaëlle, qui s’est trop penchée. Astrid mène donc la conversation. Encore une fois, un peu irréaliste. Je vous ai parlé du fait qu’à mon tout dernier arrêt pendant mon premier voyage en France, j’ai oublié de dire bonjour à la femme au guichet de la Grande Arche de La Défense. C’était la seule fois de tout le voyage. Et elle faisait semblant de ne pas m’entendre jusqu’au moment où je me suis rendu compte de mon erreur. Puis, elle m’a parlé seulement en anglais. J’ai des nouvelles pour vous. Les Japonais sont moins têtus que les Français à cet égard.* Au Japon, oui, ça peut arriver. Mais en tant qu’expatrié, en parlant avec un gaijin (non-japonais) qui exerce de l’autorité légitime ? Jamais.

(*Bon, la plupart d’entre vous ne sont pas comme ça. Cependant, vous connaissez tous au moins une personne qui l’est, et je le sais. Ne vous inquiétez pas, j’aime râler, mais je vous adore à cause de ce comportement, pas malgré.)

Astrid revient à l’épicerie parce qu’elle veut interroger Hiro Morin, un jeune qui travaille dans la galerie d’art de M. Kimura. Elle était censé juste arranger l’entretien pour Raphaëlle, mais après un malentendu, elle croit qu’elle doit tout faire toute seule tout de suite. Où est-ce qu’elle a appris toutes les nuances de la cérémonie du thé japonaise ?

Avec des infos reçues de Hiro, les femmes découvrent la garçonnière de M. Kimura. Astrid se demande pourquoi on installerait une caméra pour enregistrer des vidéos de soi en train de dormir. Moi aussi, Astrid. Moi aussi.

Mais dans une vidéo, elles trouvent des tatouages sur un homme qui paraissent appartenir à un yakuza enterré à Paris il y a 25 ans. Elles découvrent des fleurs sur sa tombe, et l’ADN trouvé sur la base implique Ken, le garde du corps de M. Kimura :

Mais Ken est retrouvé mort, et n’est pas le meurtrier. Je vais arrêter ici afin de ne pas divulgâcher la fin, mais je vous ai donné le goût de ce que j’ai aimé et n’ai pas aimé en ce qui concerne l’épisode. Il a été écrit par quelqu’un qui connaît très bien la culture japonaise, et tout est vrai d’une façon ou autre. Mes plaintes sont largement qu’Astrid semble en savoir trop sans avoir travaillé pour ça, et que certaines chose ne s’appliqueraient pas hors du sol japonais.

En revanche, tant qu’Astrid se montre aussi naïve que moi, je ne peux que la trouver attachante. Je serai certain de continuer de regarder la série !

Astrid et Raphaëlle : L’Étourneau

On revient aujourd’hui vers la série Astrid et Raphaëlle. Ça fait un mois depuis la dernière fois, et je mérite bien que France TV a enlevé le reste de la première saison de leur site pendant mon absence. Alors, on reprend la série avec le premier épisode de la deuxième saison, L’Étourneau.

Je ne connaissais pas ce mot, alors je l’ai cherché avant de me lancer dans le visionnage. C’est un genre d’oiseau, mais aussi quelqu’un d’étourdi. Vu que ce billet ne se traite pas de moi, on ne pense plus au deuxième sens sauf pour remarquer que c’est un étourneau qui a oublié la date limite de la première saison en ligne. Bon travail, Justin !

Notre épisode commence avec une réunion dans une salle en haut d’un gratte-ciel quelque part à La Défense. Un homme d’affaires parle quand tout le monde tourne la tête pour regarder un oiseau qui vient de briser la fenêtre. Puis, l’homme tombe, tué par un coup de feu :

Astrid et Raphaëlle viennent à la scène du crime. Elles remarquent un oiseau mort, le nommé étourneau.

Tout le monde pensait à un sniper (c’est le mot de l’épisode ; j’aurais dit franc-tireur), mais Astrid remarque que l’oiseau est la seule chose qui a brisé la fenêtre. Il n’y a aucune trace d’un trou fait par une balle. Astrid en conclut que le meurtrier était dans la pièce. La police décident d’interroger tous ceux trouvés dans le bâtiment. Raphaëlle se fixe vite sur un neurologue, un certain Guillaume Delarue, expert en attention.

Quand elle le trouve, il est en train de donner un discours à un groupe d’hommes d’affaires. Il démontre un tour de magie à son public, en prenant Raphaëlle pour son « assistante » — puis elle se révèle un flic :

Pendant un moment surréaliste, la police décide d’amener Guillaume à la scène du crime. Il démontre encore une fois son pouvoir de manipuler l’attention aux autres en se libérant de ses menottes. Pas trop intelligent s’il est le coupable !

Raphaëlle mène l’enquête sur les connaissances du décédé, et découvre un escort, une certaine Ambre. Elle l’interroge :

Pendant ce temps-là, Astrid fouille les archives policiers avec des infos retrouvés de l’ordinateur du décédé. Elle découvre que le type voyageait beaucoup « pour son travail » et où qu’il soit allé, il y avait des cambriolages liés à un voleur dit « L’Étourneau ». L’oiseau mort était donc peut-être un message que le tueur connaissait ce secret.

Encore une fois, j’étais content de voir l’attention de l’équipe aux comportements liés à l’autisme. Astrid démontre du « flapping » (des mouvements rapides et peu contrôlés avec les mains) et de la recherche de stimulation sensorielle pendant qu’elle parle ou fait son travail à l’ordinateur :

Astrid découvre aussi que le décédé était criminel en tant que gamin et faisait partie d’un stage de réinsertion avec un magicien de la télé, maintenant à la retraite, un certain Carmine. Un véritable Garcimore, mais sans une Denise Fabre. (Où est-ce qu’un américain trouve toutes ces références pas mentionnées dans l’épisode ?!? C’est mon tour de magie à moi ! Et oui, je les ai déjà connus avant de regarder l’épisode !)

Les femmes rendent visite à Carminé dans son musée. Il avoue se souvenir de la victime.

En regardant de la vidéosurveillance du gratte-ciel, Astrid remarque deux choses intéressantes : Ambre était au bâtiment ce jour-là, et il y avait plus de police scientifiques qui sont sortis du bâtiment que le nombre qui sont venus. Mais les scientifiques portaient tous des combinaisons qui masquaient leurs visages. Raphaëlle se plainte que c’est comme essayer de distinguer un Schtroumpf d’un autre, et Astrid explique pourquoi c’est une mauvaise analogie. J’ai ri !

Avec cette info, Raphaëlle affronte encore une fois Ambre. Cette fois, elle avoue qu’elle avait été embauchée pour piéger le neurologue en faisant semblant d’être le secrétaire d’un éditeur de son prochain livre. Elle rend une photo de son employeur — il s’avère que c’était le magicien :

Je ne parlerai plus du mystère bien qu’il soit évident qui est le coupable, afin que sa motivation reste secrète au cas où vous regarderiez l’épisode plus tard. Je dirai simplement que c’était bien écrit et je continue d’être bouleversé par les intrigues et les scénarios de cette série.

À la fin, un ami d’Astrid, quelqu’un qui la connaît à cause de faire partie du même groupe de soutien aux personnes autistiques, lui rend visite. Il lui demande « Ça va ? » et la conversation est bien gênante pour les deux. Mais il lui semblait qu’il y avait beaucoup de changements dans la vie d’Astrid, et il voulait prendre des nouvelles d’elle.

C’était un moment émouvant, car je sais à quel point c’était difficile pour les deux. Comme j’ai dit avant, je continue d’apprécier les efforts de l’équipe pour apporter du réalisme au personnage d’Astrid. Il reste des moments où elle remarque des choses peu probables afin d’avancer l’intrigue, mais pas au point où tout part en vrille. Je trouve cette série attachante, et je continuerai de la regarder.

Astrid et Raphaëlle

Ce soir, suite à un billet très enthousiaste de La lectrice en robe jaune, j’ai regardé la pilote de la série Astrid et Raphaëlle. Au début, je vais vous dire que ce ne sera pas du tout la seule fois. Mais commençons ailleurs avant de plonger dans l’épisode.

Je m’intéresse depuis longtemps aux séries qui se traitent des enquêteurs autistes ou autrement « différents », à partir de devenir fan de Monk en 2002. Ça part d’une base d’intérêt personnel. Si vous connaissez assez d’ingénieurs et d’informaticiens, vous savez que la ligne de démarcation entre l’intelligence et l’autisme est plutôt floue. Être cinglé et être autiste ne sont pas les mêmes choses du tout, et je crois que certains à mon école d’ingénieur aimaient faire excuser leur comportements inadaptés en disant qu’ils étaient « sur le spectre ». Mais il y a aussi des liens indéniables.

Peut-être que quelqu’une qui est médecin a essayé de profiter de cette ligne floue au passé. Je dis ça, je dis rien.

Mais je connais aussi ce monde de façon personnelle, ayant passé du temps toutes les semaines pendant 3 ans autour d’enfants qui avaient d’autisme profond. On ne trouve pas trop d’Adrian Monk ni de Morgane Alvaro parmi ces personnes. Idéaliser ce qui arrive est une honte — ne pas regarder des gens aux yeux est loin d’être le véritable problème. Les cris, le manque de contrôle de leurs corps — c’est lamentable et pas une « superpuissance ».

J’étais tout de suite hypnotisé par cette émission parce qu’il y a toujours des moments humouristiques, mais je trouve les tribulations d’Astrid beaucoup plus réalistes que ce que l’on trouve chez Monk, House, ou HPI. Il n’y avait qu’un faux pas que je ne suis pas prêt à accepter, mais il est arrivé après le moment où ma critique se terminera.

On commence au milieu d’une scène bizarre. Un homme bien habillé retire 8 000 € d’une banque, le met dans une enveloppe, jette l’enveloppe dans une poubelle, puis se suicide en se mettant le feu.

Puis on rencontre Astrid, le personnage autiste, pour la première fois. Cette scène ne met pas toutes les cartes sur la table. Elle est draguée par un homme qui demande — et reçoit exactement — une minute. On pourrait trouver son comportement soit marrant soit autiste. Chez les ingénieurs, je dois vous dire que cette attitude littérale est exactement ce que j’ai dans la tête en parlant de la ligne floue.

Puis on rencontre Raphaëlle. Je préfère de ne pas lui désigner « la neurotypique », comme fait la série. C’est un mot des militants, avec lequel je ne suis pas d’accord. Je comprends qu’ils ne veulent pas stigmatiser des comportements involontaires, mais je m’arrête là. De toute façon, elle est là pour motiver les enquêtes, mais aussi pour être le personnage humoristique. On peut mettre des clins d’œil dans sa bouche que l’on ne peut pas faire avec Astrid, comme celui-ci :

Les deux femmes se rencontrent enfin dans les archives policiers où travaille Astrid. Raphaëlle comprend vite que quelque chose ne va pas, mais pas quoi exactement. Le directeur lui explique la situation et essaye d’empêcher Raphaëlle de demander de l’aide à Astrid, car il sait à quel point des situations inattendues lui posera des problèmes.

J’aimerais bien regarder une telle série où l’enquêteur n’est pas divorcé ni veuf, mais celle-ci ne l’est pas. On apprend que Raphaëlle est divorcée et il y a des conflits avec son ex à propos de la garde des enfants. Cependant, je félicite les producteurs pour ne pas avoir simplement rendu l’homme le méchant. Raphaëlle a de vrais problèmes à gérer son horaire.

Astrid découvre vite des choses sur une drogue impliquée dans un meurtre que les autres ont ratée. Mais ça l’amène à être soupçonnée d’avoir commis le crime et Raphaëlle doit lui en sortir. La scène de l’interrogatoire est un chef-d’œuvre du réalisme quant aux comportements autistiques. Parmi les bruits et les questions stressantes, Astrid s’effondre et se retire dans sa propre tête.

Une fois libérée, Astrid découvre que le tueur a une signature : il laisse toujours une fleur Cattleya sur la scène du crime.

Deux moments où je n’étais pas convaincu : quand Astrid prépare un organigramme géant pour un coup de fi, mais ne sait pas que l’on peut répondre de plusieurs façons, dont « allô » et « ouais » :

L’autre,chose, c’était qu’Astrid s’est fait flippée quand Raphaëlle offre de « prendre un verre et parle de tout et rien ». Soit elle est aussi lettré pour savoir qu’on ne mange pas un verre (et devrait s’en faire plaindre), soit elle ne comprend pas l’idée d’un métaphore.

Je vous laisse ici quant à l’histoire. C’est un meilleur mystère que « Meurtres à », au moins aussi bon que « Capitaine Marleau ». Je suis impressionné. Il y a de l’espace pour les personnages d’apprendre à s’entendre. Je suis bien au courant que je suis en retard, que le monde est en plein milieu de la 4e saison. Je ne l’attraperai pas, je crois. Mais j’ai hâte de regarder plus !

Meurtres en Corrèze

On revient vers la série que je n’arrive pas à quitter malgré mes plaintes, « Meurtres à » — et c’est une bonne chose ! Voilà, c’est sans doute le meilleur de cette série que j’ai vu !

Ça fait deux mois depuis la dernière fois où j’ai regardé un épisode de « Meurtres à », Meurtres en Berry. J’ai eu quelques choses ironiques à dire, comme « il vous choquera que les enquêteurs étaient anciennement en couple », car au-delà de la fois où le mec était gay (Meurtres à Lille, mais il a changé d’avis le temps que le film soit terminé), ça arrive à chaque fois. Et ce film n’est pas une exception. Mais pour les amoureux des mystères, pour une fois on a une mystère de qualité et même l’histoire d’amour est moins guimauve que d’hab ! (Alors je ne vais pas trop divulgâcher.) Et le truc le plus important, la photographie de la belle France… oh là là, tout comme la première fois où j’ai vu Montargis… ou Lille… ou Rouen… je suis prêt à déménager ! ([M. le Juge ! Il veut abandonner sa fille ! — Mon ex])

J’avais espéré que l’on allait voir Collonges-la-Rouge, mais tout l’intrigue se déroule à Tulle, qui a été mentionnée dans mon article sur la Corrèze sans l’avoir explorée. Tant pis pour moi. Tulle est…oh, vous verrez. De toute façon, notre histoire commence à une fête où un jeune sculpteur, Manuel Marquis est mis à l’honneur :

Étant « Meurtres à », on sait que le premier jeune artiste que l’on rencontre va vite mourir. Et M. Marquis ne nous déçoit pas, étant assassiné à peu près 30 secondes plus tard :

Vous ne pouvez pas avoir ce genre de commentaire juste n’importe où, les amis. Mais quand la police trouve le cadavre le lendemain, il est bien déplacé, et on le voit au pied d’une croix qui faisait partie d’une procession traditionnelle, la Lunade (fait à Tulle contre la peste depuis 1348) :

On rencontre ici notre enquêtrice locale, Léna :

À cause de son rôle, on sait déjà qu’il va lui falloir travailler avec un enquêteur qui n’habite pas à Tulle, qui est aussi son ex. Mais d’abord, on a quelque chose de plus important à faire — être bouleversé par Tulle :

Je vous jure, je me fais regarder ces programmes pour me rappeler que je déteste ma vie. Et vous, vous cachez tout ça en nous disant qu’il n’y a que Paris à visiter. Hmph. (Désolé pour l’anglicisme.) Mais continuons avec notre enquêteur, Axel, envoyé de Bordeaux pour…euh…des raisons :

Un témoin dit quelque chose à propos d’un « fantôme » à la fête. Le Klan, il y en a en France ? J’en doute :

Mais c’est à ce moment où Axel arrive et dit qu’il ne croit pas au Klan français :

Léna est juste ravie de le voir :

À sa question, elle précise : « Borné ». Vous allez adorer la complicité entre ces deux, ou son absence. En fait, il va y avoir quelques surprises inattendues dans leur histoire. Mais jusqu’au milieu du film, elle ne ratera aucune opportunité pour être cruelle vers son ex. De toute façon, nos détectives vont aller interroger l’avocate de la victime, pour voir s’il avait des ennemis :

Ai-je mentionné que Tulle est belle ?

Il semble qu’Axel est vraiment pas professionnel. Il dîne avec l’avocate :

Nom d’un cobaye, mais Tulle est belle !

Il s’avère que Léna se blâme pour la mort de ses parents. Elle visite le cimetière local avec son grand-père :

Juste après, un ami de la première victime est retrouvé mort :

Ai-je mentionné que je n’en peux plus ?

Vous avez peut-être commencé à soupçonner l’avocate, qui semble vouloir faire distraire les gendarmes. Mais non :

Elle s’est retrouvée devant une autre croix, celle d’Azraël, qui provoque la réplique la plus marrante de la série :

Je ne veux rien divulgâcher, alors j’arrête ici. Mais on doit voir le tout dernier moment (que le couple survit et se réunit n’est pas une surprise ; c’est toujours « Meurtres à »). Je n’en peux plus du tout !

En fait, l’identité du meurtrier m’a surpris, quelque chose qui ne m’est jamais arrivée avec cette série. Mais si vous ne pouvez pas voir les larmes aux yeux, l’envie que ce film m’a donné d’aller en Corrèze…tant mieux pour moi. C’est gênant, ça. Je ne veux vraiment pas gâcher une histoire intéressante, alors je ne dis pas trop, mais bien que l’on reste dans la formule, c’est la meilleure version de soi-même. Recommandé avec enthousiasme !

La carrière américaine d’Arielle Dombasle

Il faut que j’avoue que je n’ai presque aucune idée de qui sont les personnages que je regarde à la télé ou écoute à la radio. J’écoute Les Grosses Têtes tous les jours, mais au-delà de Gérard Jugnot, je ne connais les invités de nulle part ailleurs. Bon, en ce qui concerne Mme Le Marchand, je connais un peu son émission, mais jamais vu. Mais vendredi le 6, en écoutant Les Grosses Têtes, j’ai failli m’évanouir quand Arielle Dombasle parlait de son film avec Christopher Plummer (à 32:00 au lien). Et ça après que Laurent Ruquier a mentionné son rôle dans Miami Vice ! (Vous connaissez ce dernier sous le nom Deux Flics à Miami, mais M. Ruquier a utilisé le titre en anglais.) Tout à coup, je me suis demandé si j’avais dormi pendant toutes les années 80 !

Pour être clair, on parle de plusieurs projets tournés entre 1984 et 1986. À l’époque, j’avais 8-10 ans, et les seules choses que je regardais à la télé étaient Transformers et G.I. Joe : Héros sans frontières. Toute affirmation que Les Bisounours en faisait aussi partie n’a aucune preuve. ([Sa peluche à l’époque vit toujours avec nous. Monsieur raconte des histoires. — M. Descarottes])

Alors, j’ai fait mes recherches. Elle a tourné quatre choses aux États-Unis pendant ce temps. Les deux premières étaient deux téléfilms dits « Lace » et « Lace 2 » (lace = dentelles). Wikipédia dit que le premier est sorti sous le titre français « Nuits secrètes », mais pas la suite. Ici, on la voit avec un autre acteur français, Simon de La Brosse, d’où les accents. (Bon, c’est en anglais ; vous allez avoir une impression différente sur qui a un accent. Je l’ai mis au bon moment pour vous.)

En 1986, elle est apparue dans « The Boss’ Wife » (La femme du patron). C’est son film avec Christopher Plummer. Ce film..n’a pas été bien accueilli, et n’est jamais sorti en France. Voici la bande-annonce ; elle fait des bruits mais n’y parle pas :

Peut-être que vous reconnaîtrez un jeune Daniel Stern ; il est mondialement connu pour son rôle dans Maman, j’ai raté l’avion ! ainsi que sa première suite. Perso, je le préfère en tant que la voix originale de Dilbert, mais à chacun ses goûts.

En 1986, elle est apparue en tant qu’invitée dans un épisode de Miami Vice. Elle a joué la femme d’un trafiquant de drogues. Encore une fois, j’ai mis cet extrait au bon moment. Il me semble que son accent ici est très différent de celui dans « Lace » — sans savoir qui est-elle, je la croirais peut-être britannique.

Mme Dombasle a eu un dernier rôle aux États-Unis, aussi sorti en 1986, dans une mini-série dite « Sins » (Péchés), sorti en français sous le nom La Griffe du destin. Ce qui est drôle, c’est que Joan Collins joue aussi dans un rôle censé être francophone bilingue — pourtant, le seul accent que l’on entend dans cette scène appartient à Mme Dombasle.

Il me semble que ses rôles à la télé étaient bien accueillis, mais avec un manque d’opportunités à l’écran argenté, elle a quitté les États-Unis pour d’autres choses. Mais peut-être la chose la plus étonnante que j’ai appris en faisant ces recherches ? Elle s’est mariée avec Bernard-Henri Lévy ?!? L’homme le plus prétentieux qui ait jamais écrit pour mon journal préféré en anglais, The Wall Street Journal ? (Mon avis sur BHL depuis 1997, au fait.) Non, mais sérieusement ?!? Quel est le rapport ?

Si vous me dites — avec des preuves — qu’une Grosse Tête est aussi apparue dans Transformers en anglais, ou bien Les Bisounours, j’aurai une crise cardiaque !

Un dernier coup de Fantômas

Ce soir, j’ai décidé de revenir sur la série « Capitaine Marleau », mais quel épisode choisir ? Je fouillais dans les descriptions, et tout à coup, j’ai eu la seule réponse possible — dans les crédits de Deux vies, j’ai trouvé un nom du plus beau passé, Mylène Demongeot. Qu’elle soit toujours en vie et active 60 ans après Fantômas ! En 2021, j’ai tombé sur un magnifique souvenir d’elle à la Cinémathèque française, pendant mon tout premier jour en France. Mais après Fantômas, elle n’est plus réapparue dans mes films. Il s’avère qu’elle est décédée en 2022, mais elle nous a donné ce dernier tour, diffusé en 2020. J’étais cu-ri-eux.

Il y a en fait une autre star renommée dans cet épisode. J’avais entendu parler des Inconnus — ça surprend, vu leur nom — mais jamais rien vu de leur œuvre. Mais un de leurs membres, Pascal Légitimus, jouait aussi dans ce téléfilm, dans un rôle dramatique plutôt que comique. J’ai dû le voir. En plus, ça se déroule en Corrèze, l’un de mes nombreux coups de cœur ([Il y en a en fait seulement une soixante-dizaine à ce point. Je sais la vérité. — M. Descarottes]).

Notre histoire commence avec la capitaine en pleine forme, se foutant de la gueule d’un gendarme qui est censé l’apprendre à monter à cheval. Vraiment, ça doit être fatigant pour ses collègues.

Presque tout le film se déroule autour de cette ferme corrézienne. Que ce paysage soit beau ! Pensez-vous que j’ai une vue comme ça quelque part en Californie, l’état qui conseille aux citoyens de planter du cactus ? Hahahaha… non.

Voici la famille Lemaire. Christophe, le barbu, ne s’entend pas bien avec son cousin Éric, qu’il retrouve en train d’espionner à la ferme :

On rencontre aussi Laëtitia, la femme de Christophe, qui semble s’entendre bien avec sa belle-mère, Louise (Demongeot) :

Il vous choquera que le cadavre de Laëtitia se trouve quelques minutes plus tard, au milieu de la ferme :

Christophe n’est pas le couteau le plus aiguisé du tiroir, et quand Marleau l’interroge de sa façon habituelle — sans empathie — il trouve ses blagues déroutantes :

Christophe soupçonne son cousin, qui veut vendre la ferme, et l’affronte :

Mais elle n’a eu aucun document dans son porte-feuille, aucune identification — et il s’avère qu’elle s’appelait en réalité Pauline, ex-femme de Jonathan (Légitimus), disparue sans trace 10 ans plus tôt. Il identifie le cadavre pour les gendarmes et est choqué à découvrir qu’elle n’est morte que récemment.

Marleau vient chez Jonathan pour parler avec sa fille, Garance, qui ne savait pas que sa mère était toujours en vie. Encore une fois, Marleau le fait avec son empathie habituelle. Cherchez les blagues de la semaine pour le nom Kowalski, et vous trouverez exactement cette scène :

Louise avait un frère, Guy, décédé il y a 40 ans. Son ancien copain, Jean-Claude, de nos jours un peu sénile, passe par chez les Lemaire parfois pour le chercher. Il rencontre Marleau et décide tout à coup qu’elle est modèle, ce qu’elle trouve hilarant :

Marleau découvre que la copine de Jonathan, Élodie, était en contact avec Pauline, mais a menti à Marleau sur ça. Elle va chez Jonathan pour l’interroger et leur dit qu’elle a parlé avec l’homme injustement condamné pour avoir tué Pauline, un certain Arnaud, surnommé Nono. Pensez-vous que j’ai raté la référence à Ulysse 31 ? Il faut travailler plus dur que ça pour me tromper sur les années 80 !

Au fur et à mesure, il s’avère que Louise a menti sur la mort de son frère Guy, et que Christophe, enfant à l’époque, l’aidait à cacher la vérité. Tout le monde cache des secrets dans cette histoire ! Elle l’avoue à Marleau quand il s’avère que la victime savait quelque chose de la situation :

Il y a un moment ici, impossible de vous montrer avec une capture d’écran, où Marleau rit comme Fantômas devant Louise, puis l’explique à son subalterne. Ce moment tout seul vaut le coup de regarder le film. Pour un amateur du cinéma français, il n’y a rien de mieux.

Je vais passer sur beaucoup de détails des 30 dernières minutes, mais il y a une découverte choquante vers la fin. Il est fort probable que vos théories jusqu’à ce moment aient tort.

Je ne peux pas vous recommander ce téléfilm plus fortement. J’étais en haleine dès le départ, et Mme Demongeot ? Elle était à la hauteur de mes espoirs — son personnage se révèle manipulatrice première classe, mais on ne le soupçonne pas au début (elle n’est pas la meurtrière). L’expression que l’on utilise en anglais pour sa performance est « tour de force » ; je vous laisse à la traduire en français. On ne peut pas demander plus d’une telle légende.

Meurtres en Berry

Ce soir, je suis revenu vers la série « Meurtres à », cette fois pour Meurtres en Berry. On connaît déjà la formule, mais cette fois, il y avait quelques changements, et les points forts de la série — la photographie et les légendes locales — restent aussi bons que jamais.

Notre histoire commence en plein sabbat, avec des inconnus déguisés en tant que démons et des squelettes.

Mais le lendemain, on trouve le cadavre d’un homme. Il paraît être un cas de satanistes qui ont tué un sacrifice. Comme je l’appelle, mon quotidien. Naturellement, le procureur — comme tous en France selon cette série — fait appel à un gendarme qui habite loin du crime pour exiger qu’il aide aux policiers locaux moins que brillants.

Voici notre gendarme, Basile. Il habite à Bourges, à 70 km de…je ne suis pas sûr d’où. Mais il habite à 70 km du site du crime, c’est certain.

Il vous choquera — choquera, je vous dis ! — d’apprendre qu’il a une relation malheureuse avec son ex-femme, avec qui il partage le garde de leur fille. Et qu’il s’est échappé d’une enfance malheureuse dans le village où notre histoire se déroule. Je sais, cette histoire n’est jamais apparue sauf qu’à…euh…chaque fois dans la série.

De toute façon, on apprend pendant l’appel qu’il est « hors question » qu’il travaille avec un certain gendarme dit Beaumont. Naturellement, qui mène l’enquête ? Voici Beaumont (le barbu) :

Mais ici, nous trouvons notre premier détournement — les deux enquêteurs ne vont pas finir en couple. Je sais, j’étais choqué, et ne croyais pas que c’était un vrai « Meurtres à ». Mais ne vous inquiétez pas, car notre cher Basile va quand même trouver une relation très inappropriée. On retournera à ça, car nos inspecteurs ont des harengs rouges à poursuivre.

Les « satanistes » sont un groupe d’artistes qui habitent près de « La Mare au Diable », où le meurtre s’est passé. Les gendarmes fouillent dans leur résidence, trouvent une salopette recouverte de sang et mettent un artiste en garde à vue.

Ils rendent aussi visite aux parents du victime. Il s’avère que la Mare au Diable est apparue dans un roman du même nom de George Sand, et le victime était fan.

En cherchant le site du crime, Basile tombe malade et est soigné par un docteur, Solène, qui travaille pour les gendarmes ainsi que gérer son propre cabinet à elle. Je répète : elle travaille pour les gendarmes et est au site du crime. Ce serait donc hyper-peu professionnel si les deux tombaient amoureux, n’est-ce pas ? On connaît donc entre qui la relation de l’épisode va avoir lieu.

Il s’avère aussi que Basile refuse de parler avec sa mère, une « magnétiseuse » qui habite proche du site. (Je ne connaissais pas ce métier.) Il dit qu’elle est charlatane.

Après avoir interrogé les voisins du victime, Basile s’évanouit. C’est Solène qui le trouve, le ramène à sa maison — car c’est proche — puis l’invité à y passer la nuit. Ai-je mentionné que Solène était la maîtresse du victime, et que l’ancienne femme du victime s’est suicidée à cause de l’affaire ? Ah oui, c’est le cas. Elle devrait donc être suspecte, et est du moins témoin — du bon jugement, Basile !

Mais la voisine a donné un indice important à Basile — le victime a acheté un bouquet de fleurs juste avant son trajet vers la Mare au Diable :

Basile y trouve le bouquet, dans très mauvais état, et soupçonne Solène car elle avait un bouquet pareil chez elle.

Mais elle nie tout, alors pas de problème si elle aide Basile à interroger la voisine :

Non, Solène n’est pas tueuse.

Je ne vais plus dire afin de ne pas jouer le divulgâcheur. L’intrigue est effectivement plus compliqué que les autres que j’ai vus, et bien qu’il y ait un deuxième meurtre, et un deuxième tueur, c’est moins prévisible que les autres. Vous allez voir un beau château et de beaux paysages, et Basile a une histoire intéressante, même si les circonstances sont nettement les mêmes que dans Meurtres à Lille.

Personne n’a pas mis de pistolet contre mon front pour me faire regarder « Meurtres à ». Après trois épisodes, je dois avouer que la série est devenue un peu mes films de Noël — toujours les mêmes mais je suis quand même accro. En plus, comme alternative à regarder Stéphane Bern tout le temps, c’est une excellente manière de voir des sites partout en France que l’on ne trouve pas dans des films fait pour les étrangers.

Capitaine Marleau

Ce soir, j’ai regardé quelque chose d’inattendu, le nouvel épisode de la série Capitaine Marleau, dit Follie’s. Je ne la connaissais pas avant, mais je suis Catherine Ringer sur plusieurs réseaux sociaux ([Gendarmes ! Il l’avoue ! Il suit des femmes ! — Mon ex]), et elle avait annoncé qu’elle apparaîtrait dans cet épisode. Bien que je ne sois pas prêt à voler autour du monde juste pour la voir — quoi ? Qui fait ce genre de truc ? Ah, oui. — je suis fan, et il me fallait absolument la regarder.

Il s’est avéré que je connaissais déjà la star, Corinne Masiero, même si j’avais oublié son nom. Du Canard enchaîné, mais aussi d’ailleurs. Disons juste qu’elle a une façon inhabituelle de faire la manif. Aussi qu’elle ne doit peut-être pas travailler trop dur pour interpréter son rôle.

(Au fait, c’est un peu dingue que je regarde tout à coup toutes ces séries policières. Ce n’est vraiment pas mon truc en anglais. Ben, rien n’est plus mon truc en anglais.)

Notre histoire se lance dans une boîte de nuit, genre travesti. (Si on veut parler d’un faux ami, « travesty » en anglais est bien ça. Mais c’est quand même emprunté au vieux français.) C’est « Madame Rosa » (Ringer) qui chante sur scène, puis il y a une effeuilleuse, Sunlight, qui la suit. (Je ne connaissais pas ce mot — parmi d’autres.)

Après, on voit la capitaine, pas habillée comme on s’attend chez les gendarmes. Elle ment à un certain Commandant Duchesne que sa voiture est en panne, mais elle suit vraiment un suspect. Ça donne vite une idée de ses méthodes et ses relations avec ses collègues. Mais il faut avouer, elle est efficace.

À la gendarmerie, elle est cherchée par une Mme Maupré, la mère de Sunlight, qui dit que sa fille est disparue, et elle veut que Marleau mène l’enquête. Je ne sais pas comment ça marche en France, mais bonne chance à exiger quel inspecteur va faire l’enquête chez moi. (J’imagine que ça n’arrive pas trop souvent en France non plus.) Ses collègues se plaignent encore une fois de ses méthodes ; voici sa réaction. Elle s’en fout.

Elle va à Follie’s, la boîte de nuit, pour parler avec Madame Rosa qui lui dit que Sunlight s’est enfuie avec 3 000 €, mais personne n’a rien dit à la police car il y a plein de monde chez eux avec des histoires douteuses. C’est plus qu’un peu incroyable.

Marleau parle à Duchesne sur l’enquête. Il veut qu’elle la laisse tomber, mais elle lui dit qu’il est corrompu, alors il va se taire. Elle n’a évidemment pas peur de lui, ce qui est dingue. Et s’il avait des complices ?

Marleau parle à l’ancien colocataire de Sunlight, et en fouillant ses recherches sur l’ordinateur, découvre qu’elle avait acheté un billet de train pour l’Ardèche. Elle avait de bon goût, mais j’ai l’impression que ce commentaire n’est pas un compliment :

Marleau fait signaler aux gendarmes là-bas de la chercher, mais ayant remarqué qu’elle avait apparemment laissé son sac de transport de chat sans que le chat reste à la maison, elle cherche le jardin. Un chat est là, décapité façon le cheval du Parrain. Mais elle fait une blague peut-être plus française :

Elle demande à sa subalterne de suivre le colocataire, qui est clairement un menteur. La subalterne le suit jusqu’à un lac, où il se comporte de façon bizarre. Les gendarmes fouillent le lac, et trouvent une voiture sous l’eau, avec un cadavre au-dedans.

Vu que c’est un téléfilm de 1 1/2 heures, et beaucoup mieux écrit que « Meurtres à » — j’ai complètement raté le coupable — je ne vais pas divulgâcher le reste du scénario. Mais on va parler brièvement de mes difficultés en le regardant.

Sans un dictionnaire, cette émission est presque aussi incompréhensible que Les Tontons Flingueurs. Mon dictionnaire Oxford, étant une appli, garde une liste de mes recherches récentes. Selon lui, j’ai recherché : énergumène, micheton, saumure, picrate, godasse, macchabée, chômedu, croque-mort, scoumoune, et baston, ainsi qu’effeuilleuse — tous marqués soit « informel » soit « argot » soit « figuratif ». Et ça, c’est juste ce que je suis arrivé à trouver ! Voici deux recherches ratées, « brouzoufs » et « balayer rose » (peut-être ne m’expliquez pas le dernier ; dans son contexte, j’ai l’impression que c’est un acte sexuel, donc pas la matière de ce blog) :

Je vous rassure que je ne l’ai pas abandonné — pour autant que je trouve le personnage de Marleau grossier, et les dialogues difficiles, le scénario est très bien écrit. En lisant Wikipédia, je vois que la série attire beaucoup de stars, alors je regarderai probablement plus d’épisodes.

Vous aurez remarqué que je n’ai guère parlé de Mme Ringer. Tout ce qu’il faut dire, c’est qu’elle ne passe pas trop de temps sur scène, mais l’épisode finit avec une performance d’une chanson digne de sa carrière. Il valait le coup de tout regarder juste pour ce moment.