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Un an de diffusions

Lundi prochain, on atteindra notre premier anniversaire de la balado. Aujourd’hui, on va faire le bilan de la première année, puis je parlerai un peu de ce qui arrivera avec la nouvelle saison (il me semble que les anniversaires sont le bon temps pour déclarer des changements de saison).

Tout a commencé à partir de mon désir de fêter le 500e post ici de façon spéciale. Mais je vous mentirais si je vous disais que c’était bien planifié. Le premier épisode n’est que l’annonce que l’on commencera ! Après quelques semaines, j’ai commencé à faire deux choses, l’une d’entre eux ayant collé, et l’autre, pas autant. À partir du 5e épisode, j’ai commencé à raconter des blagues hebdomadaires ; ça fait maintenant 48 blagues sur la balado, toutes différentes. Aucune n’est originale à moi, mais si vous demandiez à qui que me connaisse chez les anglophones, ils vous diraient tous que je ne raconte jamais des blagues. Ou pire, que les seules sont de l’autodérision. Je n’ai jamais aimé cette habitude chez moi.

L’autre chose, c’était de surnommer le public « les filles ». J’avais une raison ! Même jusqu’à maintenant, Anchor (maintenant rebaptisé « Spotify for Podcasters ») me dit que tout le public sont des femmes, et la plupart, de 22 ans ou moins :

Je ne sais pas d’où proviennent leurs données. Mais je l’ai laissé tomber après quelques semaines car personne n’a répondu pour me dire s’il le trouvait drôle. Les humoristes vous diraient qu’il faut constamment essayer de nouveaux matériel et jeter ce qui ne marche pas.

Et en parlant de nouveaux matériel, je soupçonne que très peu de monde connaissent ce qui arrive à la fin de chaque épisode ! Le chapitre dit « fin » ne dure en général que 15 secondes, mais suit toujours la même formule : un remerciement, le sentiment « je vous adore tous », et un commentaire qui parle soit de l’actualité soit d’un article à paraître.

Je n’y suis pas arrivé par hasard. Le musicien Duke Ellington, à mon avis le meilleur compositeur de l’histoire américaine, avait l’habitude de terminer ses concerts en disant à son public « Je vous aime à la folie ». Et oui, en français, parmi plusieurs langues, mais après avoir commencé en anglais ; vidéo mise au bon moment :

Alors, quelques faits divers. Jusqu’ici, la balado a été écoutée plus de 8 700 fois. Pas mal ! Spotify ne donne pas des comptes exacts pour les statistiques mais plutôt des pourcentages. Certaines m’intéressent.

C’est pas surprenant que la grande majorité d’auditeurs sont en France ; après tout, c’est ce que je voulais :

Mais la distribution dans l’Hexagone n’est pas celle à laquelle j’attendais ! (Spotify traite les départements d’Outre-mer comme des pays séparés.)

On n’a même toujours pas atteint notre premier département en Île-de-France ! C’est le plus bas niveau de détail disponible pour la France. Mais j’ai des faits divers sur les États-Unis qui vont bouleverser ce que vous pensiez du pays :

Que la Californie soit en première, ce n’est vraiment pas surprenant. On verra qu’il y a probablement des connaissances personnelles qui l’écoutent. Mais des top 10 d’états, dont 3 des top 5, 4 sont des états dits « rouges » car ils votent pour les Républicains. Essayez d’éviter une crise cardiaque. L’une des choses que j’essaye de vous expliquer depuis le début, c’est que j’approche les départements d’exactement la même façon que je souhaite que vous approchiez nos états. Ne croyez pas toujours aux idées reçues.

Alors, la Californie :

Les deux grandes populations d’expatriés sont à LA et partout dans la région dite « Bay Area » autour de San Francisco. Mais Elbe-en-Irvine, c’est chez moi, et il y a beaucoup de monde qui m’ont rencontrés grâce à l’Alliance française ici et à LA. Très peu de monde me parlent de ça, mais on parle de centaines de fois entre ces deux. Impossible que ce soient tous des inconnus !

Alors, le futur. Il y a quelque chose que je veux faire depuis, disons, il y a 5 mois, qui transformera la balado. J’avais espéré la lancer avec le prochain épisode, mais l’horaire n’a pas marché exactement comme prévu. Avec le deuxième épisode, il y aura un nouveau genre de reportage dans la balado, un pas géant direction « avoir sa propre identité ».

Il y aura aussi un nouveau genre de blague. Vous savez tous à quel point Le Canard enchaîné me manque. Je serai abonné pour le reste de ma vie, bien sûr, mais je ne le cite plus, suite à leur demande. Il me semble que ce blog est plus pauvre sans leur esprit alors à partir de la nouvelle saison, il y aura des gros-titres satiriques annoncés au fur et à mesure de chaque épisode. Ils ne seront pas tirés du Canard ; ce sera seulement mon propre travail. Vous êtes le bienvenu à proposer des idées et recevront du crédit si je les utilise.

On m’a dit qu’il y a des lecteurs sourds qui ne peuvent profiter de la balado. Je veux faire quelque chose pour eux. Puisque je voulais que la blague de la semaine soit une raison pour écouter, jusqu’à maintenant elles ne sont pas apparues ici. J’ajouterai une page pour servir comme archive, et les blagues y apparaîtront avec une semaine de retard.

Et si je vous disais que l’un de ces changements est né d’un complot juste pour un événement lié au Tour des Départements ? Je vous raconterai toute la vérité au bon moment, que ça marche ou pas.

Traiteur !

Comme je vous ai dit avant, je confonds souvent traître et traiteur, car ils sont tous les deux proches de l’anglais « traitor » (qui veut dire « traître ». Ce soir, j’ai joué le traiteur pour mon groupe de cinéphiles de l’Orange County Accueil. Voilà tout ce que j’ai fait pour eux :

Ce sont de vieux favoris du blog, le gâteau Napolitain et les macarons au chocolat. C’est surprenant de remarquer que je n’ai pas fait un post pour les macarons au chocolat eux-mêmes, mais je n’ai pas pris les bonnes photos pour ça cette fois. De toute façon, je voulais vous partager quelques astuces pour faire ces recettes en grand format.

D’abord, le Napolitain. J’ai fait ce que l’on appelle en anglais un « quarter-sheet », 24×33. Mon moule habituel fait 18×18. Pour calculer combien d’ingrédients je devrais utiliser, j’ai calculé les tailles en centimètres carrés. 792 contre 324, alors 2,4x. Pour le rendre plus simple, j’ai donc multiplié toutes mes quantités par 2,5. On peut voir à quel point tout est géant :

La couche avec la poudre de cacao est toujours là plus difficile à étaler dans cette recette. Vous pouvez voir qu’en grand format, elle devient de plus en plus inégale :

C’était pas grave. Les autres couches restaient plus ou moins plates :

C’est ça le résultat :

J’ai dû refaire le fondant, parce que la première fois, il a séché en touchant le gâteau. Mais si je ne vous avais pas dit ça, vous ne le reconnaîtriez jamais.

Quant aux macarons, j’ai doublé toutes les quantités. Mais je suis très content de comment ils ont marché. En général, on sait si on a réussi ses macarons en les pochant sur le tapis — si la pâte coule, ou garde des bulles, vous avez raté vos macarons. Ce lot est presque parfait :

En les sortant du four, on voit qu’ils sont un peu moins parfait qu’attendus — 3 de 44 ont craqué :

Mais ils sont bien réguliers, n’est-ce pas ? J’étais fier de tout ça.

Ça fait des années que je veux entendre l’avis de vrais français sur ma cuisine. J’ai reçu des commentaires tres gentils ; on m’a dit que mes macarons sont mieux que ceux de Ladurée. Je ne le crois pas complètement — on ne verrait jamais une coque brisée chez Ladurée — mais je croyais que c’était du bon travail. Assez de monde m’ont demandé la recette du gâteau que je l’ai posté dans le groupe Facebook privé de l’OCA dès que je suis rentré.

Malheureusement, j’étais misérable ce soir. Peut-être que vous vous souvenez que quelqu’un s’est fâché contre moi dans ce groupe. Oh là là, c’était nul. Elle m’a dit « bonsoir », puis tout de suite tourné le dos. Plus tard, quand l’organisatrice m’a remercié pour avoir fait les desserts, elle m’a dit « C’est à vous ? ». Nous nous tutoyions avant. Message reçu. Je ne sais plus que faire, mais disons que je ne peux guère vous parler de notre film du soir, Boîte noire. C’était probablement un très bon film, mais je n’arrivais pas à me concentrer. Je suis gêné au maximum.

De toute façon, il y avait environ 5 douzaines de macarons au début, mais pas de restes au-delà d’un petit bout du gâteau. Je suis content de cette première expérience en tant que traiteur.

La lutte pour le français

Je ne devrais pas trop dire sur ce sujet, mais je suis en train de revivre une lutte que j’ai perdu il y a 30 ans qui a changé ma vie de façon dramatique. Comme j’ai écrit quand il n’y avait qu’une dizaine de lecteurs ici ;

Il y a trente ans, ma mère m’a fait suivre des cours d’espagnol au lieu de français à cause d’«être plus utile». Maman, je t’aime, mais tu avais tort ! Si ça fait bizarre que j’apprenne si vite, c’est parce que je me sens comme j’ai raté trente ans du vrai moi. On peut dire que je suis à la recherche du temps perdu. 😉

Bonnes fêtes de fin d’année

C’est maintenant le temps pour ma fille de choisir ses cours de la prochaine année scolaire. Si elle veut commencer avec une langue étrangère, le seul choix dans son collège est l’espagnol. Sinon, si elle attend un an de plus, elle peut choisir entre l’espagnol, le français, le chinois (version mandarine), ou le latin au lycée.

Sa mère exige qu’elle commence tout de suite avec l’espagnol. Ma position est plus compliquée. D’une part, j’ai évidemment une préférence afin qu’elle puisse lire ce blog et parler avec mes amis. D’autre part, je veux qu’elle choisisse pour elle-même.

Les arguments sont exactement les mêmes qu’il y a trente ans : ce serait plus utile, elle peut nous demander tous les deux de l’aide, et si elle commence maintenant, elle peut suivre des cours plus avancés plus tôt au lycée. Inutile de dire que je peux lui offrir des opportunités qu’aucun autre élève n’aura. Enfant, je regardais la télé en espagnol pour apprendre ? Elle peut profiter d’une médiathèque à la maison que personne n’égalera. Elle peut demander de l’aide à deux parents qui n’étudient plus l’espagnol depuis 25 ans ? Ce n’est pas mieux de demander de l’aide d’un parent qui parle tous les jours ?

Je n’aime pas donner l’impression que j’ai une dent contre les hispanophones. Mais ces arguments ne tiennent pas chez moi. Je vous ai dit plusieurs fois ici que la culture mexicaine est aussi le patrimoine du sud-ouest des États-Unis. Mais ce n’est vraiment pas ce que je suis. J’ai passé 7 ans en étudiant l’espagnol, je l’ai maîtrisé au point où je lisais un roman par semaine pour un cours de littérature à l’université — puis il est parti de ma vie sans laisser de trace. Je dois travailler pour trouver les francophones, mais il n’y a rien de plus essentiel chez moi.

Je me demande souvent ce qui me serait arrivé si j’avais gagné la lutte en tant que collégien. Il est fort probable que je n’aurais jamais rencontré les mêmes amis, que ce blog n’existerait pas. Je n’ose pas deviner si je connaîtrait Louis de Funès ; certainement, Rabbi Jacob ne serait pas joué aux écoles américaines de nos jours. Pour ma part, et seulement la mienne, il est peut-être chanceux que j’ai commencé aussi tard. Mais je n’aimerais pas compter sur être aussi chanceux, et surtout pas pour elle.

Supposons qu’elle arrive au lycée et décide de poursuivre le chinois. Je le soutiendrais tant que c’est son choix. J’avoue que je serais déçu, mais ce n’est pas ma vie. Quand ses parents ne sont pas d’accord, les choix passent aux mains d’un psychologue nommé par le tribunal. Je dois espérer que son choix sera le bon.

Allez-vous pré-commander

Il y a des jours où rien ne va. Ce soir, les pâtes de fruits d’Auvergne en ont fait de celui-ci un. Je m’intéresserai à voir si ce sera différent le matin, mais après 6 heures, il n’y a aucune preuve que ce sera le cas. Alors, je vais me rendre utile en faisant de la publicité pour un ami du blog. (Je vous rappelle que je n’accepte pas d’argent et il n’y a aucun réseau publicitaire ici. En plus, il ne savait pas que j’allais écrire ce post.)

Je suis sûr que beaucoup d’entre vous sont familiers avec l’excellent blog Jours d’humeur. Sous son pseudonyme de « Patrick Fouillard » (on sait qu’il s’appelle vraiment « Gifnem29 » ou « Jourd’hu », je ne suis pas sûr duquel), il a publié un roman policier avec Éditions Ouest-France, Dossiers froids. J’ai acheté une copie l’année dernière, mais c’est vraiment difficile pour moi, car étant en papier, je ne peux pas copier/coller les mots que je ne reconnais pas dans mon appli dictionnaire. Et il a un grand vocabulaire, alors croyez-moi, il y en a plein. Franchement, si vous lisiez son blog, vous le saviez déjà. Même s’il fera longtemps avant que je ne finisse Dossiers froids, je n’ai aucune doute quant à la qualité de son écriture.

Il aura bientôt un nouveau roman disponible, Le Détective et la comtesse. J’attendais à mentionner ça jusqu’au moment où on pouvait le pré-commander chez FNAC, car c’est d’où je viens de le commander :

Oh, est-ce que ça me coûte moins que pour vous ? Oui, car pas de TVA à l’étranger ! D’autre part, vous avez Carrefour, et Pierre Hermé, et Yann Couvreur, et Nina Métayer, et vous pouvez allez voir Paul Taylor n’importe quand et… bon, si vous avez envie d’économiser un euro par ici et par là, j’échangerai de place avec vous sans hésitation. (Et si vous pensez « Mais Justin, vous ne connaissez pas ma VDM », mon ex va avec. Je gagne même si vous me lisez à Fresnes.)

De toute façon, voici le lien pour le pré-commander chez FNAC. Et si vous préférez Amazon.fr, le pré-commander chez eux. Je suis certain qu’avoir un bon début l’aidera.

Essayer et réessayer

J’avais prévu de vous présenter mon dessert puydômois aujourd’hui. Mais comme dit le titre d’une comédie musicale américaine des années 60, « Quelque chose de drôle est arrivé en allant au Forum », dit en traduction « Le Forum en folie » (voyez-vous ce qu’on perd habituellement en traduction ?).

Dans ce cas, je revis les caisses de Wassy. Si vous ne vous souvenez pas de cet incident, j’ai dû faire et refaire la recette quatre fois pour la réussir une fois. Je sais faire les caisses de Wassy maintenant. Cette fois, je romprai ma règle habituelle de ne pas dévoiler mes plats avant de les publier. Vous allez bien rire de celui-ci.

J’ai essayé de préparer des pâtes de fruits d’Auvergne. J’ai suivi une recette d’une source fiable, de façon très fidèle, mais en les démoulant, voici ce qui s’est passé :

Les instructions ont dit « laisser figer 1h ». Après 3 heures, le problème est clairement quelque chose d’autre. Je doublerai la pectine demain. Et si ça ne marche pas, je changerai de dessert. Je n’ai aucune envie d’expérimenter à nouveau toute « l’expérience caisse de Wassy ».

Complètement par hasard, je vis deux telles expériences en ce moment. Si vous étiez ici pour la sortie du dernier album de Laurence Manning, vous savez déjà que je suis grand fan du Legend of Zelda. Ma fille aussi. Puisque le prochain jeu, à sortir en français sous le nom Tears of the Kingdom — ne me regardez pas comme ça, ils sont tous sortis de cette façon — arrivera le 12 mai, très peu après l’anniversaire de ma fille, j’essaye de l’acheter une copie de la version « Collectionneuse ».

Et c’est presque impossible. Les pré-commandes ont été toutes vendues en moins de deux heures après l’annonce, avant que je n’en aie entendu parler. Merci, Nintendo. Bien sûr, personne qui a réussi à réserver une copie ne veut la garder — elles sont toutes disponibles sur Ebay pour 2-3 fois le prix original. Je déteste ces gens. (Il doit y avoir un nom pour ça en français ; c’est quoi ?)

Mais il y a toujours une façon de le pré-commander. Trois magasins ont le droit de le vendre, Pire Vente (ce que je surnomme « Best Buy », correctement traduit « Meilleur Achat »), Cible (« Target » en anglais), et La Boutique du Diable GameStop (connu en France sous le nom Micromania-Zing ; ont-ils une réputation également nulle ?). Ils continuent de mettre 1-2 exemples en vente à la fois, et on doit être chanceux pour les trouver aux bons moments.

Avec l’aide d’une appli dit « HotStock », j’essaye de jeter un œil sur ces sites. L’idée est pas mal :

Je reçois beaucoup de notifications, largement pour Best Buy, et après chacune, j’essaye leur site. Parfois, ça arrive pour me dire que je fais partie de la queue :

Mais à chaque fois, c’est suivi par la nouvelle que j’ai raté l’opportunité :

Pourquoi continuer à essayer ? Parce que ma fille ne me demande rien. Je ne peux même pas vous dire une autre chose qu’elle veut au-delà de ce jeu. Et elle fait presque tout ce que je lui demande (le sol de sa chambre étant peut-être exception).

Je vous ai dit quelle est la limite pour le dessert. Pour le jeu, c’est début mai ; après ça, il n’y aura plus de chance. Mais je continuerai à essayer jusqu’à ce moment parce qu’elle le mérite bien.

Comment dessiner un bandeau

Ma fille est encore une fois partie pour une semaine chez sa mère, alors bien qu’elle sache de quoi on va parler, elle n’a rien vu. Disons qu’elle était ravie de voir des commentaires gentils avant d’aller à l’école.

Alors, reprenons le bandeau, puis je vais vous donner un aperçu de son processus. Je l’ai faite arrêter plusieurs fois pendant son travail pour prendre des captures d’écran :

Je suis sûr que beaucoup d’entre vous reconnaissent au moins la religieuse, mais les autres sont ma bûche de Noël 2021 et mon macaron Saint-Valentin de la même année. Voici les 3 photos originales :

À l’école, elle apprend à dessiner avec Adobe Illustrator. Il n’y a pas besoin de commencer de zéro avec ce logiciel. Après avoir ouvert le bon fichier, elle a commencé par créer des « calques » pour manipuler l’image :

Puis avec un outil appelé le « lasso », elle sélectionne et découpe des régions de la photo qu’elle veut remplacer :

Au fur et à mesure, une partie après l’autre est remplacée dans un des calques, et l’image final commence à prendre forme :

En gardant l’image originale dans son calque, on peut vérifier que le nouveau dessin reste fidèle à l’objet original :

Finalement, on supprime le calque avec la photo originale, et il ne reste que le dessin :

C’est facile de comprendre comment les deux autres ont été produits de même façon. Tout ce travail lui a pris quatre heures sur deux jours.

Quant aux couleurs rouge et bleu qui y apparaissent, elle les a choisi d’un graphique trouvé sur Wikipédia, qui reflète le drapeau avant les changements de M. le Président Macron en 2020.

Tout le bandeau était son idée, au-delà des mots « C’est le 1er », mais comme certains ont déjà remarqué, les couleurs sont dans le sens opposé du drapeau actuel. Il y a en fait une raison pour ça.

Quelques jours après avoir terminé le dessin, elle m’a demandé si elle pouvait ajouter les couleurs du drapeau en arrière-plan. Je lui ai répondu que je m’inquiétais que ça paraîtrait comme des graffitis sur le drapeau. Aux États-Unis, on voit souvent de tels dessins (voilà, voilà, et voilà ; je ne garantis pas que ces liens dureront), malgré le fait que l’on n’est vraiment pas censé faire ça (lien en anglais). Pour être clair, ici c’est une question d’étiquette, pas de loi.

Alors elle l’a préparé en comprenant que j’allais montrer les deux dessins à une amie à laquelle je fais absolument confiance. Et sa réponse était que même si personnellement elle l’assumait, il restait un risque d’offenser les autres. Afin de ne pas offenser personne, ma fille a donc choisi de garder l’ordre inversé des couleurs, pour minimiser le risque de confusion avec le drapeau lui-même. Mais vu la réaction, elle va régler l’ordre avant la prochaine colonne.

Je vous remercie tous encore une fois pour l’accueil bienveillant de son effort. Elle était vraiment reconnaissante hier matin, alors moi aussi !

Les pertes folles

Si vous vous souvenez de mon article sur La banque de l’Inspecteur Gadget, vous savez que je ne suis pas grand fan des crypto-monnaies. N’importe qui peut contrôler des milliards et beaucoup de monde le font. Et j’ai écrit ça avant Three Arrows, Genesis, et le pire de tous, FTX et Sam Bankman-Fried. Cette semaine, c’est devenu beaucoup plus personnel pour moi, parce que mon meilleur ami — que je connais depuis presque trois décennies — a été cambriolé. Il n’aimerait pas que je partage l’histoire, mais je suis en colère contre ce monde d’arnaqueurs.

Combinaison de : Logo d’Ethereum, Photo par GitR0n1n, Domaine public et Panneau interdit, Photo par Copyleft, Domaine public

Avant d’écrire cet article, j’ai recherché les chèques français pour être sûr que nos systèmes bancaires n’ont pas de différences importantes. Les seules différences que j’ai trouvées ? Vous utilisez 12 chiffres pour les codes interbancaires contre nos 9, et vous utilisez jusqu’à 7 chiffres pour le numéro — on voit souvent seulement 3-4 chiffres ici. Il me semble que c’est tout. Je doute que vous ayez peur que si vous écrivez un chèque, le destinataire puisse vider votre compte avec seulement ces infos.

Je mentionne les chèques parce que cette histoire est un bel exemple de comment la cryptographie n’a rien à voir avec la sécurité. Le grand mensonge est que c’est en quelque sorte différente et plus sûr que ce qui fait votre banque. D’accord, c’est différent, mais c’est pas sécurisé du tout. J’explique :

Quand vous voulez vendre un « NFT » (les images bêtes de singes), il arrive souvent que vous le vend directement à l’acheteur, sans un échange ou une banque entre vous. Après tout, c’est pour ça que les fans veulent un système « décentralisé », étant des je-sais-touts qui savent que les banques ne font rien que vous facturer des frais inutiles. Mais ce qui n’arrive jamais chez les banques, c’est qu’il faut donner des droits d’accès à votre « portefeuille numérique » à l’autre personne pour l’échange et lui faire confiance pour ne pas être voleur. Et chez les banques, on peut facilement annuler une transaction si quelque chose ne va pas. Tout la conception des crypto-monnaies est de rendre les transactions définitives et impossible d’annuler à moins que les deux parties ne soient d’accord.

Alors, mon ami a vendu un NFT à un inconnu, et ce type a utilisé le droit d’accès au portefeuille numérique de mon ami pour le vider complètement. Le FBI ne s’intéresse pas au problème car il n’y a pas de vraies infos sur l’autre partie, et la police n’a aucun droit de la poursuivre car c’est presque certainement un arnaqueur à l’étranger. C’est un crime parfait, presque sans risque, car les forces de l’ordre s’en fichent. Faites comme vous voulez.

La pire chose ? Mon ami se blâme, car il croit aux propos de cette communauté, que les pertes sont toujours la faute de l’utilisateur, que c’est toujours à cause de son propre manque de recherche. C’est une philosophie très commode, car elle excuse non pas seulement les criminels, mais aussi la conception toute pourrie du système, qui rend les contrôles des banques impossibles.

Personne n’est grand fan des banquiers, et au-delà de mon rêve bizarre d’avoir un compte chez Monte dei Paschi de Siena (la plus vieille banque au monde), ça me comprend. Mais en fait, cette situation est exactement celle contre laquelle elles prémunissent. Si vous ne retenez qu’une chose de ce blog, que ce soit comment faire des religieuses, car elles sont délicieuses. Mais si vous retenez deux choses, merci de vous souvenir de ce qui est arrivé à mon ami avant de prendre un tel risque.

Des histoires de graisse

J’espérais vous présenter mon dîner pas-de-calaisien aujourd’hui. Mais évidemment, il n’y en a pas. Complètement par hasard, le problème est arrivé en même temps qu’une histoire aussi stupide, je ne la croirais de nulle part ailleurs. Les deux ont un lien curieux — notre relation malsaine avec la graisse.

Pour mon pauvre dîner, j’ai eu besoin de graisse de bœuf. Je suis allé chez Ralphs, mon « pas super »-marché, comme dit Agathe, où j’ai trouvé toutes mes ingrédients. Sauf la graisse de bœuf. Et en ce cas, c’est vraiment important de ne pas faire des changements ; sinon, j’en ENTENDRAI PARLER de certains qui habitent au nord et en Belgique. (J’ai 2 amis dans l’esprit.) Alors, je me suis rendu chez Walmart. Pas là non plus.

Le « choix » de marchés est plutôt illusoire ici : il y a des chaînes appelées Albertson’s, Vons, et Pavilions ici, toutes censées être concurrents de Ralphs, mais toutes font partie de la même entreprise, Albertsons Companies. (Notez la différence avec et sans apostrophe dans le mot Albertson’s — c’est en fait comment ils font ce truc.) Et bientôt, l’entreprise à laquelle Ralphs appartient, Kroger, finira son achat d’Albertsons Companies. Il n’y aura plus de concurrence du tout à l’ouest des États-Unis. (C’est différent sur la Côte Est.)

Alors, j’ai décidé de faire des appels et chercher leurs sites plutôt que me rendre à des marchés tous stockés du même entrepôt. Et j’avais raison — aucun marché ne stocke plus de graisse de bœuf. Au moins pas dans mon quartier. On a évidemment fait le calcul que mes voisins ne l’achètent pas.

Mais ce que j’ai enfin trouvé était un produit coûteux chez Whole Foods, qui appartient à Amazon. 14,29 $ pour 312 grammes, ou 42 €/kg ! Chez Carrefour, c’est moins que 5 € le kg !

C’est le seul produit de son genre disponible aux supermarchés — où les autres stockent quelque chose, c’est toujours celui-ci. Il coche toutes les cases pour les snobs : « des vaches nourries à l’herbe », « pour les régimes « keto » ». Pourtant, si on cherche en ligne, c’est toujours facile de trouver des produits qui coûtent la moitié ou moins le kilo (voilà, voilà, et voilà). Il y a deux ans, c’était disponible dans n’importe quel supermarché. Qu’est-ce qui est arrivé ?

Ma théorie, c’est que c’est trop quotidien, trop lié à la cuisine de notre Midwest. Il y a des douzaines de marques d’huile de coco, même de l’huile d’avocat sur les étagères. Ce qui compte, c’est être bizarre, débranché de la cuisine traditionnelle. Ces huiles côtoient des sacs de faux sucre à base de fruits du moine. Vous ne trouverez pas ce truc chez Carrefour ! (Je l’ai vérifié ; vous avez juste du sucralose et de la stévia.) Je n’irai plus loin avec cette pensée, mais disons que je soupçonne que j’aurais du mal à trouver l’huile d’avocat dans le Kansas, pas la graisse de bœuf.

L’autre histoire vient de Los Angeles, où « Super Nintendo World » vient d’ouvrir à Universal Studios. Croiriez-vous que les critiques disent que c’est de la « grossophobie » ? Ne me croyez pas sur parole : voilà, voilà, voilà, voilà, et voilà (tous en anglais). Comment ? Il s’avère que le parc déconseille l’attraction à ceux avec un tour de taille de plus de 100 cm, censé être la taille moyenne des hommes américains. Moi, je suis choqué par ça ; personne ne m’a jamais appelé « mince », pourtant ma taille est de 86 cm. Bien sûr, c’est donné en pouces ici — 100 cm égale 40 pouces, la plus grande taille disponible chez Le Temps des Cerises ! (Ils utilisent les tailles américaines.) Mes jeans de chez eux font 34 pouces ! Au fait, très peu d’entre vous étaient ici à l’époque, mais je me suis trompé sur leurs tailles — je les ai crues métrique. Oh là là, ça me faisait peur !

Qu’est-ce que l’un a à voir avec l’autre ? J’ai fait une expérience hier : j’ai demandé à mes amis anglophones sur Facebook s’ils trouvaient ça de la discrimination. Absolument personne ne m’a répondu. D’une part, nous sommes devenus fanatiques quant à la cuisine, et font semblant de ne plus vouloir manger ni du sucre ni de graisse. D’autre part, nous sommes trop timides pour dire qu’il y a une telle chose qu’être trop gros.

Et il y a des conséquences pour ça. En juin dernier, un ado de 14 ans est tombé à sa mort dans des montagnes russes en Floride. Il pesait 172 kg, 40 kg de plus que le maximum autorisé. Mais au lieu de le refuser, le parc a choisi de le laisser faire un tour sans ceinture de sécurité. Bienvenue chez WALL-E, les amis.

Y a-t-il une leçon ici ? Je ne sais pas. C’est peut-être juste que la contradiction devient trop lourde pour moi. Mais je pense au fait que la graisse coûte 8 fois son prix en France, pendant que vous avez les plus petits jeans, et je me demande vraiment comment nous y sommes arrivés.

Tag livres : achat ou pas ?

Quant au titre, il s’agit d’un tag que j’ai vu d’abord chez La Bibliothèque Roz, puis Miss Biblio Addict !!. Pour leur part, il vient des youteubeuses Lisa Giraud Taylor et Britta Bohler.

1/ Où achètes-tu tes livres ?

Il était une fois, j’avais quelque chose appelée un « choix » de librairies, avec de tels noms que « Borders, » « Waldenbooks, » « Rizzoli, » « Crown, » et encore « B. Dalton ». Puis, Amazon les a tous mangés ou mis en faillite, et il ne reste qu’Amazon en ligne, ou Barnes & Noble, le seul survivant dans les centres commerciaux.

Mais quelque chose d’inattendu est arrivé. Quand on me prive de tous mes choix, ça ne veut pas dire que je vais tout à coup devenir un agneau qui ne lit que Harry Potter et Game of Thrones comme je suis censé le faire. Au lieu de ça, j’ai commencé à acheter des livres de la FNAC ou d’Amazon, mais en français. De mes 10 derniers livres achetés (livres de recettes exclus), 6 sont numériques en français de chez Amazon, 1 est en anglais mais par une autrice qui habite en Bretagne, aussi numérique de chez Amazon, 1 d’occasion chez Abebooks (on en parlera en bas), et les 2 autres sont venus de la FNAC. Bon travail, les ricains compatriotes. ([On n’utilise pas ce mot ici. C’est pas très affectueux. — M. Descarottes])

2/ As-tu déjà pré-acheté un livre ? Si oui, en ligne ou en magasin ?

Une fois dans la vie, et j’ai honte. Je lisais toute la série de suites de Dune par Brian Herbert, le fils de l’auteur, et Kevin J. Anderson, le pire écrivaillon du monde anglophone. Je suis tombé dans leur piège de prétendre avoir un brouillon de Frank Herbert qui guidait les suites jusqu’à la fin inédite. Pour l’un de ces livres — la « grande finale » — quand j’habitais à Los Angeles, j’ai eu la soi-disant « opportunité » de le faire signer par les auteurs si je l’ai acheté à l’avance d’une librairie où les deux apparaîtraient. Je l’ai fait. Voilà, la preuve :

C’est l’un des pires livres que j’ai lus. J’hésite à l’appeler le pire largement parce que choisir entre les « œuvres » de M. Anderson, c’est comme choisir le plus beau déchet d’une centrale nucléaire.

3/ En moyenne, combien de livres achètes-tu par mois ?

Il était une fois, j’étais grand rat de bibliothèque en anglais et lisais 2-3 livres par mois, en plus de lire 6 magazines hebdomadaires ou mensuels et mon journal quotidien. Maintenant, je lis beaucoup plus lentement, car tout est en français. En moyenne, un peu moins qu’un livre par mois, parce que c’est environ 1 chaque 5-6 semaines. (Aurais-je dû écrire « c’en est » ?)

4/ Empruntes-tu des livres à la bibliothèque de ton quartier ?

Pas plus ! La dernière fois où j’ai fait une telle chose, c’était en 2019, avec un livre de science-fiction par un auteur appelé Charles Stross. D’habitude, je l’adore. Il a écrit ma nouvelle préférée de tous les temps, que les bilingues peuvent lire ici. (Si vous ne partagez pas ma nostalgie pour les années 80, peut-être que vous ne serez pas d’accord.) Mais ce livre m’a laissé tout indifférent. J’avais déjà perdu mon goût pour tout et n’importe quoi dans ma propre langue et attendais quelque chose de nouveau sans le comprendre. Je ne plaisante pas sur ce dernier, peu importe si ça l’air fou.

5/ Si tu empruntes en bibliothèque, combien de livres empruntes-tu ?

Relisez la dernière réponse.

6/ Quelle est ton opinion sur les bibliothèques / médiathèques ?

C’est quoi une médiathèque ? Non, je plaisante, mais aux États-Unis, les bibliothèques servent également à cette fonction. Il n’y a pas deux telles institutions. Quant aux bibliothèques, ravi qu’elles existent pour ma fille.

7/ Que penses-tu des boutiques de livres de seconde-main comme Emmaüs par exemple ?

C’est quoi Emmaüs ? Non, je plaisante encore, mais je n’ai qu’en entendu parler. Il n’y a pas de tels magasins dans mon quartier, même pas ma ville. Faut les chercher ailleurs, comme à Los Angeles. J’utilise parfois Abebooks et Exlibris, deux magasins en ligne pour des livres d’occasion. J’ai écrit sur mon dernier achat chez Abebooks l’année dernière, un dictionnaire « franglais-français ».

8/ Gardes-tu tes livres lus avec ceux de ta PAL (les non-lus) ?

Maintenant, oui, vu que presque tous mes achats sont numériques et restent dans la même appli Kindle. Avant, aussi oui, car je rangeais mes livres par sujet ou genre, puis auteur, pas par statut lu/non-lu.

9/ As-tu l’intention de lire tous les livres que tu possèdes ?

Oui, il y a très peu de livres que je possède mais pas toujours lu. Il y a notamment une série par un célèbre auteur français qui reste dans sa boîte sans que je l’aie lu. C’est en traduction. J’aimerais la réessayer.

10/ Que fais-tu des livres que tu as lu mais dont tu sais que tu ne les reliras jamais ?

Je les garde. Il y a toujours un risque que j’aurai besoin de les citer. Par exemple, celui en haut.

11/ As-tu déjà donné des livres ?

Oui, parfois. À presque chaque fois, je le regrette plus tard.

12/ As-tu déjà été interdite d’achats de livres ?

Brièvement par une personne que je mentionne parfois ici sans jamais la nommer. Rien à voir avec les livres en soi, et tout à voir avec un ressentiment des dépenses de divertissement.

13/ Penses-tu que tu achètes trop de livres ?

Non, vraiment pas. C’est peut-être 10-15 € le mois pour moi. Je trouve ça extrêmement raisonnable. Il m’arrive parfois que il me faut 3 mois pour lire un seul livre. Si ça me coûte même 20 €, mais j’apprends beaucoup et fais des recherches juste pour le comprendre, le rapport qualité prix reste extraordinaire !

Et voilà, c’est la fin !

L’histoire d’un bol

Aujourd’hui, je vais vous raconter l’histoire de ma possession la plus précieuse. Ma montre française ? Ma veste d’un couturier français célèbre ? (Les deux sont tout ce qui me reste d’une autre vie, achetées il y a une belle décennie.) Non, je vais vous raconter l’histoire d’un bol en verre, acheté au supermarché pour peut-être 10 $ le 13 février 1996.

Je sais déjà : « Justin, êtes-vous dingue ? Personne ne se souvient d’un si petit détail après tant de temps ! » Mais je vous promets, le temps que vous finissiez cet article, vous serez d’accord que c’est facile à retenir. Au fait, je vous ai donné un petit bout de cette histoire l’année dernière.

D’abord, le bol. À moins que ce soit votre toute première visite chez moi, vous l’avez déjà vu, peut-être une centaine de fois. C’est le saladier vu dans presque toutes mes recettes :

Alors, revenons dans le temps, jusqu’en septembre 1995. C’était le début de ma deuxième année à la fac, et comme d’habitude le mercredi, je suis allé déjeuner chez l’aumônerie. C’était un événement hebdomadaire pour tous les croyants des trois fois servies à l’époque (les juifs, les catholiques, et les protestants ; maintenant il y a aussi les musulmans et les bouddhistes). Cette première semaine, j’ai rencontré quelqu’un de spécial.

Elle s’appelait Dana. Nous ne sommes pas rencontrés l’année précédente parce qu’elle avait passé l’année au Japon. Elle était élève en linguistique, et en plus de son anglais natif, elle parlait japonais, espagnol, et français (ce dernier à cause de 3 ans vécu à Montréal).

Cette biographie, ça vous rappelle déjà quelqu’un ?

Pour moi, c’était l’amour au premier regard. Pour elle…je ne sais pas ce qu’elle pensais, mais elle m’a donné son numéro après le déjeuner, sans que je lui ai demandé, quelque chose qui ne m’est jamais arrivé sur une première rencontre, avant ou après.

À l’époque, j’étais étudiant ingénieur, mais je n’en profitais pas du tout. Pour sa part, Dana avait presque terminé un diplôme en physique, mais elle a décidé qu’elle ne voulait pas la faire comme métier, alors elle a changé en linguistique. J’étais fasciné par son courage.

Nous sommes vite devenus presque inséparables. Nous parlions au téléphone tous les jours, nous mangions ensemble plusieurs fois par semaine… une nuit choquante, elle m’a demandé mon poète préféré, j’ai répondu Coleridge, et elle l’a suivi en récitant son Kubla Khan de mémoire. Je n’ai jamais rencontré une autre personne qui pouvait faire une telle chose. Beaucoup de monde nous croyaient en couple, mais nous ne l’avions jamais discuté. Après les vacances d’hiver, j’ai décidé que j’ai dû savoir. Mais que faire ?

Étant aussi bête à l’époque que maintenant, j’ai demandé à une connaissance mutuelle, qui m’a prévenu que je me trompais, mais ne m’a pas clairement dit d’arrêter. Alors, le 13 février, sachant que nous allions déjeuner ensemble le 14, car mercredi, je suis allé au supermarché. J’ai acheté une carte de vœux, les ingrédients pour faire des brownies selon la recette de ma mère, et un saladier en verre pour les préparer.

Le lendemain, avec l’aide de l’un des ecclésiastiques, j’ai caché mon cadeau de Saint-Valentin jusqu’à la fin du repas. Quand c’était la fin, je lui ai dit d’attendre un moment, puis j’ai sorti le cadeau.

Je n’ai jamais vu un tel regard d’horreur dans les yeux de qui que ce soit, même dans les films. Elle l’a pris, puis a tourné le dos et est partie en courant. Quelques jours plus tard, elle a absolument refusé de me parler. J’ai passé tout ce week-end-là dans une pièce inutilisée dans mon dortoir pour me cacher du monde. Pendant les 3 mois suivants, j’ai perdu 14 kg sans faire du sport. Après, je me suis transféré dans une autre école (dans la même ville), devenu linguiste, et appris aussi le japonais.

Tous les 4 ou 5 ans, je la recherche sur Google juste pour savoir si tout va bien. Comme on aurait pu s’y attendre, elle étant génie, elle est devenue avocate à l’une des meilleures universités au monde, puis a passé une décennie travaillant dans des rôles pour aider les pauvres. La dernière fois, elle avait déménagé dans un petit pays en Asie pour travailler pour les droits des femmes. J’ai aucune intention de la déranger.

Je me demande parfois si le bol est maudit. Il n’a jamais apporté le bonheur à personne. Peut-être que c’est mon Anneau unique. Pourtant, je continue d’espérer qu’un jour, il fera plaisir à quelqu’un. Même le jour de la Saint-Valentin.