Archives mensuelles : avril 2022

Une question de style

Je dois dire au début que je n’ai aucune intention de faire la polémique. Mais j’avais une question plus tôt aujourd’hui, et je n’aimais pas du tout ma réponse. Je voulais partager ce mème sur Facebook avec un commentaire sur une femme avec laquelle je travaillais.

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La femme de laquelle je parle était la propriétaire de l’entreprise. Même pour écrire cette phrase, j’ai vérifié l’entrée pour « propriétaire » dans le Trésor de la Langue Française car je ne fais plus confiance aux dictionnaires bilingues sur ce sujet. Je vais vous montrer pourquoi, mais avant de continuer, je précise que mon but était utiliser la bonne grammaire autour du mot « chef ». J’ai fini par utiliser « patronne », mais ça ne me satisfait pas car je ne veux pas éviter un mot aussi commun que « chef ».

Duolingo m’a récemment donné cet exemple :

Vous pouvez deviner que recevoir une mauvaise note m’a énervé — le mot « boss » en anglais n’a aucun genre. C’est donc pas logique de dire qu’il n’y a qu’une solution féminine. J’aurais accepté une note qui disait qu’il y avait deux solutions, mais celle-ci a tort.

Toutes mes sources veulent traduire le mot « boss » en anglais comme « patron/ne » en français — bien que Duolingo utilise « chef ». Voilà l’Oxford-Hachette, le Collins-Robert, et Google :

Le dictionnaire Oxford donne chef après patron, mais seulement comme nom masculin. Que arrive-t-il si on demande sur « chief, » la traduction plus littérale de « chef » ? Encore une fois, même ordre :

On ne trouve pas « la chef » ni « cheffe ». Mais… il s’avère que les dictionnaires disent des trucs différents si on change la direction de la traduction (du Français vers l’anglais). Maintenant, le Collins-Robert nous dit que chef prend tous les deux genres, et l’Oxford-Hachette donne aussi « cheffe » et « la chef », mais dit que les deux sont des « usages informels » :

C’est trop. Je ne peux pas faire confiance même à un seul dictionnaire d’avoir le même avis dans les deux sens. Heureusement pour moi, j’ai une cinquantaine de lecteurs auxquels je peux faire confiance. Alors, pour exprimer qu’une personne est une femme avec le titre « chef », je devrais écrire quoi exactement ?

(Veuillez ne pas vous disputer dans les commentaires. Je comprends qu’il y a plusieurs réponses, et les différences ne sont pas seulement une question de grammaire.)

Je découvre J-J Goldman

Cette semaine, j’ai suivi un autre cours de musique avec l’Alliance Française. Je suppose que ce titre est un peu l’escroc, parce qu’un bon ami m’a déjà partagé de nombreuses chansons de M. Goldman plus tôt. Mais il a un catalogue énorme, et tout ce que j’ai appris était nouveau pour moi.

On a commencé avec « Comme toi ». Il n’y avait aucune mention de la Seconde Guerre mondiale dans les paroles, mais le genre de personne qui avait écrit ces posts (voilà, voilà, et voilà) a tout de suite compris.

On a aussi écouté « Là-bas », en duo avec une chanteuse brittanique, Sirima. Elle a une histoire bien triste, avoir été tuée par son compagnon. La chanson traite d’un couple dans un pays en voie de développer où l’homme a envie d’émigrer mais la femme veut rester en place.

Nous avons enfin écouté « Quand la musique est bonne ». C’était un grand tube en France (tube ? Vous avez du vocabulaire bizarre parfois ; c’est ça un tube.), mais à mes oreilles, c’est comme une centaine de telles chansons des années 80s. Il a fallu y être, je suppose.

Je remarque qu’on a des sens de l’humour très similaires. Il voulait appeler ses deux premiers albums « Démodé » et « Minoritaire », mais sa maison de disques a trouvé ces titres trop négatifs. Il a donc fait quoi en réponse ? Son troisième album est intitulé « Positif ». BONNE RÉPONSE (en la voix de Laurent Ruquier). Et je dois mentionner cette publicité pleine de critiques négatives qu’il a mis dans Libération et a signé « Merci d’être venus quand même ».

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Mon ami qui m’a parlé de Goldman m’a montré son côté qui traite des États-Unis et ses collaborations anglophones. Je m’intéresse à — non, je suis obsédé par — les histoires des expatriés. J’ai d’autres trucs à dire sur ce sujet, mais la question à laquelle je pense la plus, c’est certainement « Pourquoi ont-ils voulu quitter la France ? » « Long is the Road » offre l’une des réponses, l’argent — mais d’où vient l’espoir d’une meilleure vie ? Est-ce seulement que l’herbe est toujours plus verte ailleurs, comme on dit ?

M. Goldman est aussi bien connu pour son travail avec une chanteuse américaine, Carole Fredericks, et un guitariste gallois, Michael Jones. Voilà une chanson que mon ami m’a partagé ; c’est un hommage à la musique rock d’antan.

Je tuerais pour un accent aussi bien en français que celui de M. Goldman en anglais. Véronique Sanson est encore plus incroyable de cette façon, mais M. Goldman n’est pas mal du tout !

On ne parlera pas cette fois de sa collaboration avec Johnny Hallyday. Il me rend surpris qu’après 1 1/2 ans, il n’y a pas toujours un post ici qui parle de Johnny ; je réglerai cette situation une autre fois. On conclut plutôt avec un autre collaboration, encore une fois avec Michael Jones, « Je te donne ».

Ce qui m’étonne le plus chez Jean-Jacques Goldman, c’est son empathie. Je fais toujours plus d’attention quand les Français parlent ou chantent de nous. Parfois, c’est pas trop gentil. D’autres fois, c’est très affectueux. M. Goldman n’a jamais vécu aux États-Unis (le Royaume-Uni, c’est autre chose, mais après avoir pris la retraite). Mais il raconte des histoires des relations entre nous qui n’ont pas de jalousie ni de sentiments guimauves. Je le trouve rafraîchissant.

Mon dîner ligérien

Ce dîner est exactement ce que j’espérais que m’arriverait au début du blog — je dois la recette à Maman Lyonnaise et le conseil d’utiliser de la cuisine lyonnaise à une vraie ligérienne, Light and Smell (Keldelice le dit aussi). Autant que j’aime faire mes propres recherches, c’est un aussi grand plaisir d’entendre les idées des Français eux-mêmes. Alors, je vous présente le saucisson brioché et la pompe aux pommes :

Comme souvent, on doit parler des ingrédients, et surtout des changements. Dans la recette originale de Maman Lyonnaise, elle dit d’utiliser un saucisson de 160 grammes ou encore 450 grammes. Bonne chance de trouver un tel saucisson ici ! J’ai cherché dans 3 supermarchés — Ralphs, Gelson’s, et Bristol Farms — où les deux derniers sont parmi les meilleurs de la Californie du Sud. Voilà le choix chez Bristol Farms :

Tous les saucissons coûtent le meme prix, peu importe la viande, peut-être car ils ont tous le meme poids : 140 grammes (environ ; ils ne sont pas des produits industriels). J’ai donc acheté un saucisson au poulet et aux pommes. Je sais que vous avez déjà remarqué les boîtes qui disent « La Croix », et vous vous demandez en ce moment « Mais pourquoi est-ce que je ne les reconnais pas du tout ? » On va PARLER de cette arnaque une autre fois.

Ingrédients pour le saucisson brioché :

  • 1 saucisson à cuire
  • 200 g de farine
  • 80 g de beurre doux pommade
  • 2 oeufs
  • 10 g de sucre
  • 1 sachet de levure boulangère
  • 1/2 cuillère à café de sel

Instructions pour le saucisson brioché :

  1. Dans le bol d’un robot, mettre la farine, le beurre, les oeufs, le sucre, la levure et le sel. Mélanger et rabattre régulièrement jusqu’à ce que la pâte n’adhère plus à la paroi du bol et qu’elle forme une grosse boule. Moi, avec les pâtes à brioche, je finis toujours par arrêter le robot et pétrir à la main. Meme avec du beurre bien ramolli, je trouve que les robots ont du mal à homogénéiser ce genre de pâte.
  1. Emballer la pâte dans du film alimentaire et la laisser reposer au frigo pendant 2 heures.
  1. Faire bouillir de l’eau dans une grande casserole et y plonger le saucisson. Laisser faire cuire à feu doux.
  1. Lorsqu’il est cuit, sortir le saucisson de l’eau et le laisser refroidir à température ambiante. Ôter ensuite la peau : couper chaque extrémité, pratiquer une entaille au couteau sur toute la longueur et peler. — J’ai trouvé cette étape plutôt difficile avec un saucisson au poulet.
  1. Sur un plan de travail fariné, étaler la pâte et former un carré de façon à ce qu’elle mesure environ 3 fois la largeur du saucisson et qu’elle soit un peu plus grande que sa longueur.
  1. Préchauffer le four à 180°C.
  2. Placer le saucisson au centre et rabattre la pâte pour l’entourer complètement.
  3. Souder les bords en appuyant bien avec les doigts.
  1. Enfourner sur une plaque de cuisson avec un tapis en silicone pendant 30 minutes.

J’ai suivi les conseils de Maman Lyonnaise et l’a servi avec une petite salade verte. M. Descarottes était furieux de voir ce qui s’est passé avec les légumes.

Je dois la recette de la pompe aux pommes à Cuisine Actuelle. Peler et couper toutes ces pommes, c’est du travail. Mais en fait, j’ai fini par avoir trop de pommes, alors je vais vous donner les vraies quantités utilisées, pas les quantités originales. Veuillez remarquer que mon plat à gratin est peut-être plus petit que le leur, alors j’ai ajouté plus de beurre (mais pas du sucre) parce que j’ai fait 3 couches de pommes au lieu de 2.

Ingrédients de la pompe aux pommes :

  • 1,1 kilogrammes de pommes
  • 60 grammes de beurre
  • 125 grammes de sucre
  • 500 grammes de pâte feuilletée
  • 1 jaune d’oeuf pour la dorure

Instructions pour la pompe aux pommes :

  1. Rincer, évider, et peler les pommes. Couper les pommes en fines lamelles, en préférence par mandoline, car c’est du travail avec un couteau.
  1. Beurrer un plat à gratin, saupoudrer de sucre et disposer une couche de pommes coupées en fines lamelles.
  1. Parsemer de lamelles de beurre et saupoudrez de sucre, puis ajouter une nouvelle couche de pommes. Peut-être qu’il va falloir le faire deux fois plus ; ça dépend de la taille du plat à gratin.
  1. Terminer par des noisettes de beurre et un peu de sucre. — Je n’ai pas utilisé assez de sucre avec les premières couches, alors j’ai tout versé sur les pommes à la fin. À mon avis, c’était pas un problème.
  1. Enfourner 2 heures à 150°C. Les pommes doivent être fondantes. Laisser refroidir, puis égoutter.
  1. Étaler et couper la pâte feuilletée en deux. Sur une moitié, disposez les pommes. Brosser les bords avec du jaune d’œuf battu avec un peu d’eau.
  1. Étaler la deuxième pièce pour qu’elle soit un peu plus grande. C’est une bonne idée car ce sera plus facile de détendre la pâte. Couvrir la pâte avec les pommes, puis pincer pour souder.
  1. Dorer au plus de jaune d’œuf. Couper des fentes diagonales au-dessus. Enfourner à 200-220°C, environ 45 min.

Puis-je me vanter un peu ? Je sais que ces photos sont redondantes, mais à mon avis J’AI GAGNÉ LE DROIT POUR CE MOMENT.

Les nouvelles tristes

Après le deuxième tour, j’ai le cafard. Ça n’a rien à voir avec le gagnant. C’est à cause de l’autre nouvelle qui l’accompagne :

Emmanuel Macron a été réélu ce dimanche 24 avril. Après près de deux ans à la tête du gouvernement, et comme le veut la tradition républicaine, le Pradois Jean Castex devrait remettre sa démission dans les prochains jours.

Franceinfo

J’avoue que je ne connais toujours personne qui partage cet avis. Mais comme je vous ai dit il y a deux semaines, les dessins avec lui en vedette me manqueront. Comme celui-ci :

Voyez-vous-en ? Il ne dit rien, le dessin est à propos de M. Mélenchon, mais c’est le Rodney Dangerfield français qui le rend drôle avec cette grimace-là.

En fait, parce que c’est impossible d’éviter la présidentielle cette semaine, je vais consacrer le reste de ce post à M. le Premier Ministre et son successeur, quel qu’il soit.

Aux États-Unis, ça fait longtemps que les candidats pour la présidence choisissent les vice-présidents. Mais en 1972, un monsieur appelé Endicott Peabody a décidé de lancer une campagne pour être élu vice-président quand-mème. Il y avait une TRÈS bonne blague sur M. Peabody, mais je ne veux pas que vous pensiez que je fais des commentaires partisans sur la politique française. Disons que je pensais à lui quand j’ai lu cette histoire et vu ce dessin :

J’ai envie d’entendre quelques Français essayer de prononcer le nom Endicott Peabody. C’est pas gentil, je sais.

Il y a deux autres nouvelles liées dans ce dessin. D’une part, peut-être que M. le Président choisira une femme pour remplacer M. Castex. D’autre part, l’ancien premier ministre, M. Valls, aimerait apparemment retrouver son ancien poste.

Moi, étant américain, je ne vois aucun conflit. Face à ce problème, on se débrouille tout le temps.

On finit avec la nouvelle parfaite.

Par-FAITE.

Adieu, M. le Premier Ministre.

Comme toujours, si vous avez aimé ces dessins, abonnez-vous !

Des souvenirs de la guerre

Aujourd’hui, j’ai quelque chose de spécial pour vous. Il y a longtemps, je vous ai raconté l’histoire des aventures de mon grand-père à la Bataille des Ardennes. Mon frère a récemment trouvé des souvenirs de son service dans l’Armée chez ma grand-mère (qui est disparue depuis 2009).

On commence avec sa plaque d’identité militaire :

Il y a cinq lignes. En premier, on y trouve son nom, Milton A. Panzer. La deuxième ligne, c’est son numéro de série. J’ai essayé de le rechercher dans la base de donnés de l’Armée, mais aucun résultat. La base de données manque beaucoup de dossiers, alors ça ne nous donne pas de raison pour nous inquiéter. Mais je soumettrai une demande pour son formulaire DD-214, l’histoire complète de service dans nos forces armées. La troisième ligne est le nom de sa mère, Esther Panzer, et les deux dernières lignes sont son adresse au cas où il mourrait. Voici la maison, selon Google :

Cette maison est absolument typique de Newark, New Jersey, mais je ne l’ai jamais visitée. Mon grand-père est mort d’une crise cardiaque en 1971. Mes parents ont déménagé en Californie en 1975, et moi, j’ai été délivré par les cigognes en 1976.

Il y avait plusieurs formes d’une médaille dans la boîte avec la plaque d’identité :

La médaille s’appelle le « Good Conduct Medal » (Bon Service), décernée pour « Comportement exemplaire, efficacité et fidélité à l’armée fédérale en service actif ». Elle est présentée en plusieurs formes pour qu’on puisse la porter avec n’importe quel genre d’uniforme.

Et maintenant, le trésor des trésors, quelque chose pour laquelle on aurait dû être là. N’importe quel type aurait pu gagner la médaille en s’asseyant derrière un bureau. Mais on devait capturer celui-ci.

Comme j’aurais aimé entendre l’histoire de ce brassard nazi ! Mais mon grand-père n’est pas seulement mort avant ma naissance, mais selon ma grand-mère, il n’a jamais voulu parler de son temps en Europe. Et honnêtement, c’était une attitude commune parmi les soldats. Je n’ai pas le droit de me plaindre, mais maintenant vous savez autant que moi.

Épisode 6, Le Retour du Jedi

Non, je plaisante — c’est plutôt l’épisode 6 du balado ! (Je ne répèterai pas cette blague — je préférerais être mort que lié aux Derniers Jedi.)

Cette semaine, j’ai une nouvelle blague pour vous, et une belle poignée d’articles :

Bonne écoute !

Je découvre la Loire

On continue maintenant le Tour avec le 42, la Loire. C’est le département le trentième plus peuplé et les habitants se nomment ligériens. C’est notre septième séjour dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Il y a en gros quatre régions de la Loire, du nord au sud : Le Roannais, Le Forez, Le Lyonnais, et Le Pilat. Saint-Étienne, la préfecture, est la plus grande ville, avec 173 000 habitants — environ 20 % de la population du département. On suivra un chemin dans l’ordre de cette liste, mais je ne vais pas essayer de planifier le plus court chemin car nos sites seront trop diffus.

On commence donc dans Le Ronnais, nommé por sa ville principale, Roanne. À Roanne lui-même, on va visiter le Musée Joseph Déchelette, avec des collections très diverses — dont des peintures européennes, des antiquités égyptiennes, des sculptures, et d’histoire naturelle. On est là aussi pour déguster la Praluline, une brioche aux pralines roses qui vient de la Maison Pralus. Ailleurs dans Le Roannais, on trouve le Château de la Roche, un joli château du XIIIe siècle situé sur un îlot au milieu de la Loire. Envie de quelque chose d’inhabituel ? Essayez La Chapellerie, le Musée du Chapeau à Chazelles-sur-Lyon, qui raconte l’histoire de cette industrie, mais sert aussi toujours comme centre de formation et accueille plusieurs ateliers. Finalement, on visite l’Abbaye de La Bénisson-Dieu dans le village du même nom, fondée par Saint-Bernard de Clairvaux en 1138. Cette dernière fait aussi partie du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

On continue dans le Forez, où on visite d’abord le Château de Saint-Marcel de Félines. Le lieu est occupé depuis le XIe siècle, mais le château moderne ne date qu’au XVIe siècle. On est là pour sa cour Renaissance, son joli parc, et sa vue sur le Massif Central. On passe aussi par Chalmazel-Jeansagnière — les skieurs d’entre vous pour la station de ski et le reste de nous pour le château, qui existe depuis le XIIIe siècle. Comme Saint-Marcel, ce château appartenait à la famille Talaru pendant la Renaissance, et on y trouve cette façon-là de décoration.

Peut-être que vous vous souvenez de ma faiblesse pour les aqueducs (voilà et voilà) et on en a un spécial dans le Lyonnais, l’Aqueduc romain du Gier. On y trouve la plus longue enfilade d’arches visible en France (550m). On visite aussi le parc et village médiéval de Salva Terra, où on peut expérimenter la vie quotidienne du Moyen-Âge.

On passe maintenant à Saint-Étienne (1 étoile Michelin). Classée par l’UNESCO comme « ville créative et design », on est là pour quelque chose de moins glamour, l’industrie charbonnière, qui relie plusieurs de nos destinations. On commence avec le Château de Bouthéonon peut voir les restes d’une ramberte, un genre de bateau construit pour apporter du charbon de Saint-Étienne à Orléans. Au Puits Couriot, on peut visiter le Parc Musée de la Mine. Saint-Étienne abrite aussi l’École Nationale Supérieure des Mines. Saviez-vous que l’une des technologies de sûreté, la lampe Marsaut, y a été inventée ? Au Musée d’Art et d’Industrie (2 étoiles), on trouve quoi ? À eux :

Depuis toujours, Saint-Étienne invente. Des armes à feu, ça on le sait, mais aussi des métiers à tisser, du textile et des vélos. Eh oui, c’est ici qu’a été inventée la toute première bicyclette française.

Musée d’Art et d’Industrie

Finalement, à Firminy, juste en dehors de Saint-Étienne, on trouve cinq sites architecturaux du Corbusier, dont un immeuble géant, l’Église Saint-Pierre, une centre culturelle, un stade et une piscine prévue par lui, mais réalisée par André Wogenscky. Vous avez certainement lu assez sur ce blog pour savoir ce que je pense du travail de ce type, mais ce site est classé par l’UNESCO aussi, et ça offre une excellente opportunité de voir assez de ses œuvres pour toute une vie.

Notre dernier arrêt est le Parc naturel du Pilat. Il y a plus de 1 500 km de sentiers de randonnée et pas mal de choix à vélo en plus. Je suis le mauvais guide avec autant de choix ; je vous conseille donc de consulter le site du parc.

Village d’Ampiis dans Le Pilat, Photo par Pilat.Oueb, CC BY-SA 4.0

Qui sont les personnages les plus connus de la Loire ? Il y a le compositeur Jules Massenet (connu pour Werther), le chef d’orchestre Pierre Boulez, l’actrice Muriel Robin (considérée comme humoriste par certains), le chanteur Mickaël Furnon, dit Mickey 3D, duquel on a parlé plus tôt, et Georges Pralus, inventeur de la cuisine sous vide. En plus. Louis de Funès s’y est marié avec sa première femme.

Quoi manger en Loire ? Il y a la Praluline, bien sûr, un fromage bien local, la fourme de Montbrison, et un saucisson local, l’Andouille de Charlieu (dans le Roannais). En plats principaux, il y a le barboton, un ragoût à l’agneau, et le saucisson brioché. En dessert, on y trouve le matefaim, un genre de crêpe épaisse aux pommes, et le pâté à la batteuse, un chausson aux fruits. Pour boire, on y trouve du vin AOC Côte Roannaise et du vin IGP Pays d’Urfé.

Les rois de la pâtisserie

Ce soir, au lieu de mes films français habituels, j’ai revu un film que j’ai déjà vu en anglais, que je n’ai jamais partagé avec vous. Le film s’appelle « Kings of Pastry » (« Les rois de la pâtisserie ») et c’est un documentaire sur le concours du Meilleur Ouvrier de France, édition 2010. J’ai reçu le disque en cadeau d’anniversaire d’un ami américain qui soutient mes efforts.

Le film n’est apparemment pas disponible en français. Il y a des sous-titres en anglais partout, bien que beaucoup des personnages parlent en anglais. Mais je voulais vous le présenter car il n’y a pas mal de beaux moments qui expliquent vraiment ce qui veut dire le titre de « Meilleur Ouvrier de France ».

Au début on rencontre Jacquy Pfeiffer, un pâtissier alsacien qui est co-fondateur d’une école de pâtisserie à Chicago. Ça m’a tout de suite donné des questions — s’il continuera de travailler aux États-Unis, à quoi servira le MOF ? Est-ce que ses élèves reconnaîtront cet honneur, dans un pays sans ces normes ? Le film ne parle pas de ces questions, mais ce sont celles auxquelles je pensais.

On voit l’ancien président de la République, M. Paul Bismuth, faire un discours en donnant les prix aux gagnants.

Puis on revient vers le passé, environ deux mois avant le concours. Jacquy pratique avec son collègue Sébastien, qui est déjà MOF. Sébastien est l’homme à droite dans la photo à droite — voyez-vous comment il fait des grimaces vers son élève (pas Jacquy) ? C’est juste parce que sa poche à douille a un peu de pâte à macarons à l’extérieur ! Un thème de ce film est les normes très élevées dans ce monde.

On voit Jacquy en train de planifier un gâteau de mariage pour le concours. C’est compliqué — il y a une dizaine de couches de différents trucs ! Et Sébastien ne le trouve pas du tout assez bien pour le concours. Il faut comprendre — sa critique n’est pas du tout méchant. Le film nous explique qu’on peut être parmi les meilleurs au monde sans réussir à devenir MOF. Tous les concurrents sont excellents. Pour être MOF, il faut être parfait. On va retourner sur ce thème le 14 juillet — oui, je planifie certains posts en avance.

Jacquy revient en Alsace avant le concours pour pratiquer. Des autres pâtissiers critiquent sa sculpture en sucre — encore une fois, ce que vous et moi trouvons beau, ils trouvent un échec. C’est de petits détails — la couleur devrait être un peu plus rouge, les fleurs un peu plus hautes.

Quelque chose qu’on n’apprécie pas assez, c’est que être doué n’est pas assez — il faut vite travailler. Voici une partie de l’horaire de Jacquy pour son gâteau de mariage — bonne chance pour faire la même chose à la maison, les amis !

Jacquy continue de pratiquer ses sculptures – ce sont franchement les sculptures et les pièces montées qui posent le plus de difficultés aux candidats. Les autres pâtissiers disent à ce point qu’il ne mérite que 7 de 10 points.

Au milieu du concours, il y a un nouveau défi en plus de la grande liste de pâtisseries : il faut faire des verrines avec des triangles en nougatine avec les noms des « mariés ». (Pour être clair, ils sont fictifs. Il n’y a pas vraiment de mercenaires en Géorgie pour l’école des Rangers non plus.)

C’est un véritable cauchemar de faire et refaire les sculptures car elles sont fragiles et se cassent facilement.

On voit des trucs vraiment impressionnants à la fin du concours, mais Jacquy ne réussit pas.

Mais pour conclure, on voit Jacquy faire le gâteau pour son propre mariage. Il n’y a pas trop de gens qui pourraient faire une telle chose !

J’ai décidé de ne pas vous montrer une scène où une sculpture s’effondre complètement. C’était pas horrifiant, mais je ne veux même pas suggérer que je me moque des candidats. Ils méritent tout le respecte du monde. Il n’y a déjà personne qui les critique plus sévèrement qu’eux-mêmes. Et c’est ça la vraie leçon du film — il ne sert à rien de dire « mais au moins le goût est bon ». Tous les jours, même ces maîtres de la pâtisserie doivent apprendre et pratiquer. On n’arrive jamais, et on peut toujours s’améliorer, même avec un si petit détail comme un peu de pâte sur une poche à douille.

Bonne question, Indo

Hier, le meilleur groupe du rock au monde entier (puisque Rush n’existe plus) a demandé une question importante sur Twitter :

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Je connais exactement ma réponse depuis que j’ai vu une certaine vidéo il y a 1 1/2 ans. Le bon stade, la bonne chanson :

Cette vidéo vient de leur film de concert, Putain de Stade. J’ai une copie du disque, bien sûr, depuis septembre 2020 en fait, mais je n’ai jamais fini de le regarder. Comment ?

Croyez-moi, j’ai essayé. Plusieurs fois. Mais c’est impossible. Et la raison, c’est complètement contenue dans cette vidéo. N’écoutez pas Nico, n’écoutez pas les guitares. Écoutez plutôt la foule. Il n’y a personne qui ne connaît L’aventurier par cœur. En plus, c’est plus qu’une chanson pour chacun d’entre eux. C’est une expérience, une vie partagée par tous. Au premier regard, j’ai tout de suite su que j’ai trouvé la communauté que je cherchais pendant toute ma vie. Ça fait mal au cœur de la reconnaître à 9 000 km ; c’est les larmes aux yeux qui m’empêchent de regarder.

Bien que je préfère Un jour dans notre vie (un avis partagé par très peu de Français vu les ventes), je reconnais la signification culturelle de L’aventurier. Il n’y aurait plus d’Indochine sans J’ai demandé à la lune, mais il n’y aurait jamais eu Indochine sans le héros appelé Bob Morane. Je n’exagère pas du tout si je vous dis que tout ce que je fais ici, c’est pour mériter bien de faire partie de cette foule.

4 raisons pour être heureux

On ira lire Le Canard, comme tous les mardis mercredis, mais d’abord, j’ai vu un peu de vocabulaire aujourd’hui qui m’a…surpris :

Capture d’écran de ce tweet

Nononon ! Une bombe artisanale, c’est ça :

Bombe glacée artisanale, Photo par WhatamIdoing, CC BY-SA 4.0

Cet autre truc, c’est un engin explosif improvisé ou EEI. C’est vrai que Wikipédia donne aussi « bombe artisanale » comme synonyme, et les deux sont certainement faits maison, mais artisanale, c’est un compliment !

De toute façon, Le Canard. J’écris, et ce numéro a été publié, avant le grand débat de l’entre-deux-tours. Mais je veux toujours vous remonter le moral, je commence donc avec la meilleure nouvelle de la semaine — l’inflation à 4,5 % !

« Avez-vous craqué, Justin ? Êtes-vous dingue ? » Pas du tout, les amis ! C’est juste que chez moi, ça vient d’attendre 8,5 % ! Voyez-vous ? 4 raisons d’être heureux ! C’est toujours du soleil et des sucets ici ! (C’est une expression idiomatique en anglais, mais je suis sûr que vous comprenez bien.)

Au fait, j’ai récemment changé du beurre. J’adore le beurre de Charentes-Poitou, mais la marque Sèvre et Belle, qui me coûtait 5,8 €/250 grammes, n’est plus disponible chez moi. L’autre marque comme ça, Échiré, coûte 8,3 €/250 grammes. Pour l’instant, j’utilise du beurre d’Isigny, qui me coûte 6,7 €. C’est ça, l’inflation.

Plus de belles nouvelles ? Les russes ont perdu un navire, mais gagné un sous-marin !

On finit avec deux histoires de l’élection. Il y a deux idées, le « vote utile » et « faire barrage », qu’on imaginerait peut-être n’existaient pas dans un système avec seulement deux partis, comme aux États-Unis. Mais en fait, on les trouve parfois ici. En Louisiane, par exemple, il y avait un gouverneur, Edwin Edwards, qui était un vrai escroc. Mais son adversaire, David Duke, faisait partie du KKK ! Le slogan était donc « Votez pour l’escroc — c’est important ! » Je comprends donc l’histoire derrière ce dessin :

C’est les cigognes, les amis. C’est les cigognes.

Finalement, juste à temps pour le débat :

Je n’ai trouvé aucune histoire liée à ce dessin ; j’imagine que c’est juste une blague sur l’attitude de Mme Le Pen vers l’UE.

Comme toujours, si vous avez aimé ces dessins, abonnez-vous au Canard enchaîné.