Archives pour la catégorie Je chante

Entre le bœuf et l’âne gris

Il y a une semaine, Laurence Manning a sorti deux vidéos d’un concert de Noël auquel elle a joué. Une des deux chansons était parmi les plus vieux chants de Noël connus en français, « Entre le bœuf et l’âne gris ».

Avant de le regarder, je dois vous dire que j’ai eu un choix entre enregistrer dans un lieu trop bruyant ou un lieu trop réverbérant, et j’ai choisi la deuxième option.

« Mais Justin », vous me dites, « la balado est toujours parfaite à cet égard — sans bruits et sans échos. Qu’est-ce qu’il y a ? » Ce qu’il y en a, c’est que la balado est enregistrée sans vidéo — je m’allonge sur le sol et la moquette s’occupe des échos. Parler en étant allongé sur le ventre, c’est une expérience très désagréable, mais je fais tout et n’importe quoi au nom de perfectionnisme pas cher ! (5 Minutes Avec est enregistré assis devant un ordinateur, au bureau, pas sur le sol.)

Anciennement, j’enregistrais mes chansons dans ma cuisine, mais la cuisine était toujours réverbérante. Mon salon y est connecté, et avec le remplacement récent des fenêtres par le propriétaire, tout l’appartement est maintenant trop réverbérant. J’ai essayé littéralement plus de 100 fois pendant les deux jours précédents, et j’ai fini par enregistrer dans la salle de jeux de l’immeuble. C’était quand même mieux que mon appartement.

Ma chambre a plus ou moins le bon son, mais si vous pensez que j’enregistrerais une telle chanson devant mon lit…. hahahaha, non.

Mais je vais vous dire ce que j’ai essayé de plus. De 22h hier soir jusqu’à 0h30 ce matin, je me suis conduit par ici et par là, partout dans Elbe-en-Irvine, pour essayer de trouver un parc ou quelque part de silencieux. Et je n’ai eu aucune chance. Même à cette heure, les bruits des autoroutes s’entendent partout. J’ai essayé. J’ai vraiment essayé.

Peut-être que vous y trouverez un message sur la vie californienne. Je ne peux pas regarder les étoiles ici parce qu’il y a trop de lumière. Et je ne peux pas trouver un endroit tranquille parce qu’il y a trop de bruits. C’est vraiment à couper le souffle.

Une note sur la chanson. Comme j’ai dit, c’est parmi les plus vieux chants de Noël en français, datant au XVIe siècle. Mais à la fin du XVIIIe siècle, on a ajouté une strophe haineuse au-delà de toute compréhension, au moins à mes oreilles. Évidemment, je ne l’ai pas chantée. Mais je me suis demandé si je devais chanter quelque chose avec de tels liens, surtout vu l’actualité. J’ai finalement décidé que vu que cette strophe n’a pas fait partie du chant original, elle n’est pas une tâche sur ce que j’ai chanté. Et je fais confiance absolue au jugement de Laurence.

J’ai une autre chanson pour vous, mais je ne sais plus où je vais l’enregistrer. Mais j’espère que vous profitez de celle-ci, et je vous souhaite un joyeux Réveillon de Noël. Veuillez m’excuser, il faut que j’aille paniquer sur ma bûche maintenant !

La tactique du gendarme

Je vous ai promis des surprises cette semaine, n’est-ce pas ? Ça fait beaucoup trop longtemps depuis la dernière apparition du nom Bourvil dans ces pages. Et vu que c’était dans Le Trou normand, ce n’était pas mon expérience préférée. Mais en fait, ce film montre exactement pourquoi on l’adore tous.

Il me semble que Bourvil était l’homme le plus rassurant de l’histoire du monde. Il m’est absolument impossible que personne puisse garder une dent contre ce monsieur. Il était parfois l’oncle que tout le monde aurait aimé avoir en grandissant ; parfois l’ami un peu bête mais au bon cœur que nous voulons tous protéger. Pour revenir au Trou normand, le point auquel Bourvil a été embêté par tout le monde était trop — c’était vraiment dur de le regarder en train de souffrir.

C’est très facile de trouver les ennemis de Louis de Funès au-delà de l’écran (je pense surtout à Jean Marais et Jean Lefebvre), mais je n’ai jamais trouvé un mot malicieux contre Bourvil. Je suis très reconnaissant qu’il nous a laissé Le Cercle rouge, pour voir un Bourvil qui n’était pas du tout corniaud.

Alors quand un ami m’a partagé une vidéo marrante sur Facebook, avec un vieux inconnu qui chantait « La tactique du gendarme », j’étais ravi de découvrir que c’était en fait un coup de Bourvil. Sans plus d’attente, moi voilà :

Cette chanson n’est pas grand défi pour les poumons, mais pour la langue, oh là là. Faut énoncer. Je crois que je l’ai largement maîtrisée. Il y a deux brefs moments où vous ne serez pas d’accord ; sinon, je crois que j’ai bien compris pourquoi cette chanson est rigolote.

En comparaison, voici un enregistrement de Bourvil, de meilleure qualité que dans le film d’où la chanson vient, Le Roi Pandore :

Mon Noël savoyard, 1ère partie

Noël chez Un Coup de Foudre se déroulera en deux parties cette année. La recette est longue, mais c’est aussi le cas que j’ai besoin de plus de temps. Votre 9h est ma minuit, vous savez, alors elle sera prête selon mon horaire. Allons-y !

En faisant des recherches dans le Grand Est ces derniers mois, je suis tombé sur l’histoire du Père Chalande, un personnage local qui servait le même but que le Père Noël (auquel je crois toujours ; je ne suis que son messager une fois par an). Cette légende est connue en Savoie et certaines parties de la Suisse. Vu que j’ai une amie en Savoie, et ça fera longtemps avant que le Tour ne la visite, j’ai décidé d’enregistrer la chanson « Chalande est venu » :

Il est chanceux que j’aie fait ça, parce que c’est presque impossible de trouver des enregistrements de la chanson. Voici un lien vers la seule version que j’ai trouvée — ce n’est que la première strophe. Vu la structure des rimes, je crois que la mélodie répète, mais je pourrais avoir tort.

Mais ce ne serait pas Un Coup de Foudre sans un dessert, n’est-ce pas ? On restera en Savoie pour la suite. Pendant ce temps-là, profitez de la journée et n’oublie pas que toute l’équipe — La Fille, M. Descarottes, et moi — vous souhaite un Joyeux Noël.

Le Temps des Cerises

Pendant le troisième épisode des Combattantes, Léon Duvernet chante une chanson avec sa guitare juste avant l’attaque des Allemands. C’était en fait Le Temps des Cerises, qui aurait déjà eu 45 ans le temps que la série commence. Ça fait plutôt trop longtemps depuis la dernière chanson qui est apparue ici, alors j’ai décidé de l’enregistrer dès que j’ai retrouvé ma voix. Alors, sans plus d’attente :

Dans ce cas, je l’ai appris en écoutant la version d’Yves Montand de façon obsessionnelle :

Je n’ai aucune intention de suggérer que je suis à son niveau, bien sûr, juste qu’il était mon prof à cette occasion. Les fautes restent les miennes.

Petit Papa Noël

Je vous ai parlé de deux chansons de mon dernier cours avec l’Alliance Français. Vous deviez tous savoir que j’allais en enregistrer une. Mon amie F, à qui j’ai du mal à cacher quoi que ce soit, a déjà deviné laquelle je chanterai. Voilà, Petit Papa Noël :

Vous êtes tous les bienvenus à commenter ma prononciation partout, sauf pour la phrase « Viens d’abord sur notre maison » — il a absolument fallu que je prononce « notre » comme ça pour des raisons musicales.

En tout cas, j’ai suivi la version originale de Tino Rossi, qui est apparue dans le film Destins par Richard Pottier, ce dernier connu chez moi pour avoir réalisé Sérénade au Texas. Voilà :

Et si vous découvrez tout à coup que vous avez envie d’écouter plus d’anglophones, mais surtout ceux qui ne parlent pas français, voilà une version du chanteur américain Josh Groban :

Galette saucisse, je t’aime

On continue notre séjour dans l’Ille-et-Vilaine avec une chanson que j’ai découverte avant de commencer ce blog. C’est « Galette saucisse, je t’aime », la chanson des supporters du club de foot Stade Rennais En fait, mon idée originale pour une chaîne YouTube était de chanter des chansons des clubs partout en France. Après quelques recherches, j’ai décidé que c’était une mauvaise idée. (J’ai hâte d’ajouter que je n’ai trouvé aucune chanson française aussi haineuse que « The Billy Boys » de Rangers FC — voici une explication détaillée en français.) Mais celle-ci, elle est quelque chose de spécial. D’abord, ma version.

Et voilà, la version de laquelle je suis tombé amoureux. Le chanteur ici est Jacky Sourget, pendant 28 ans le speaker à Roazhon Park. Vous n’avez jamais vu une telle joie comme ce clip :

De quoi parle cette chanson ? Les tripes de Caen et les rillettes du Mans sont des plats locaux très connus. Mais la chanson parle aussi des « Lavallois, grillés au feu de bois » et des « Canaris ». Les rennais ont plusieurs rivaux régionaux, dont Stade Lavallois (une équipe qui n’est pas au même rang) et FC Nantes, surnommé « Les Canaris ». Et la posson, à laquelle les canaris sont « bien mieux » pour « nourrir les cochons » ? C’est un produit des moulins, l’aliment du bétail !

Le chant des partisans

Pour finir notre séjour dans le Gers, j’ai une chanson pour vous. J’ai lu au blog du Chat Voyageur que Le chant des partisans a été imprimé à Auch en septembre 1943. La musique a été écrite à Londres, originalement par une immigrante russe, Anna Marly. Les paroles françaises sont venus de deux autres hommes, Joseph Kessel et Maurice Druon, aussi pendant qu’ils restaient à Londres. Mais c’était à Auch où la chanson a été publiée pour la première fois en France. Après avoir écouté de nombreuses versions, voici la mienne :

La version d’Anna Marly, qui est l’experte, bien sûr, marche plutôt vite. Moi, je préfère la version d’Yves Montand, plus lugubre et plus émotive. J’admire surtout son phrasé avec la ligne « Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève ». Mais après plusieurs répétitions, je ne pouvais pas faire la même chose sans pleurer. C’est une chanson en même temps puissante et tragique, et il faut la connaître pour comprendre vraiment la France.

Une chanson charentaise

Pour continuer avec la chaîne YouTube, l’un de mes buts est de partager aussi des chansons traditionnelles. On trouve souvent du vocabulaire régional, c’est donc une opportunité pour parler des différentes langues qui existent en France. Par exemple, cette chanson — «La Pibole» — est de 1730 en français (et plus vieux en poitevin — rappelez qu’à l’époque, la région était Poitou-Charentes), et il y a des mots du patois poitevin dans les paroles.

Selon la Bibliothèque Nationale de France :

‘La Pibole’ : chanson régionale, d’origine poitevine, remontant à l’époque des guerres de religion et créée par les protestants de la Charente lors du passage de Catherine de Médicis et de ses enfants (la mère Ajhane représentant Catherine de Médicis et le petit Ajhanon, le duc d’Anjou) ; l’ « ageasse » signifie la pie en patois poitevin, ses petits sont des « ageassons » ; les paroles françaises ont été créées vers 1730 ; la pibole serait également un instrument à vent qui ressemble à la cornemuse et dont on se servait pour accompagner les danses paysannes au XVIème et XVIIème siècles.

Je n’ai aucune intention de recommencer les guerres de religion ici ! (Il est possible si je chante des chansons de supporters de football !) En tout cas, si vous voulez écouter des autres versions, il y a celle-ci, celle-là, et celle-ci pour les enfants.