#100 — Le Capitaine Fracasse

Avec ce billet, j’atteins mon 100e film français. Pour fêter l’occasion, il fallait que je trouve quelque chose de spécial. J’ai fouillé par ici et par là pendant une semaine, à la recherche de quelque chose qui serait le symbole, la pierre de chaperon, de tout ce que je fais chez les films. Et voilà, avec Le Capitaine Fracasse nous avons un film de cape et d’épée qui réunit Jean Marais, Geneviève Grad et Louis de Funès — c’est comme avoir Les Gendarmes, Le Bossu, et Fantômas tous dans un film. En quelque sorte, j’ai complètement raté le grand Philippe Noiret jusqu’à maintenant, alors ce film est arrivé juste à temps.

Est-ce que ce film peut vraiment survivre une liste de comparaisons aussi fortes que ça ? Non, on va voir que ce n’est pas à la hauteur des autres œuvres que je viens de mentionner, mais il reste quand même un très bon choix. Je suis ravi de l’avoir trouvé. Avant de continuer, un mot sur la qualité du support.

C’est la première fois où j’ai vu un film sorti sur disque par la maison René Chateau. Il y a des fois où Gaumont ou Studiocanal sortent des films en format numérique sans beaucoup d’efforts — pas de sous-titres, pas de bandes-annonces, etc. René Chateau n’a rien fait pour ce disque — il n’y a même pas un extrait de la bande-sonore qui va avec le menu, qui n’a qu’une option, lancer le film. Pourtant, ils sont la seule source pour de nombreux films, dont une trentaine de seconds rôles pour Louis de Funès. Vu mon but de voir chaque film où il a jamais apparu, peu importe la durée, ça rend cette édition un trésor inestimable.

Alors, le film lui-même. Je vais vous dire tout d’abord que Louis de Funès n’apparaît guère dans ce film, tourné 3 ans après Ni Vu Ni Connu et 5 ans après La Traversée de Paris. C’est-à-dire qu’il était déjà une star, mais ce film appartient complètement à Jean Marais et une jeune Geneviève Grad (17 ans à l’époque).

Le film commence avec une scène déroutante. Un homme inconnu (Jean Marais) chevauche dans une forêt et confisque deux lapins à un chasseur. Il n’est pas clair pourquoi il a le droit.

Tout à coup, une femme hurle « au secours » quand son cheval panique après avoir rencontré un chariot plein d’hommes bizarres. Marais la sauve, et son mari le reconnaît comme le baron de Sigognac :

Sigognac revient vers les hommes bizarres, une troupe de comédiens. Malgré être baron, il n’a pas beaucoup d’argent mais leur offre de passer la nuit dans son petit château. Là, Isabelle (Grad) attire son attention.

Le lendemain, il décide d’accompagner les comédiens à Paris afin de suivre Isabelle. C’est ici où je mentionne que Jean Marais est né en 1913, et Geneviève Grad en 1944, et le film a été tourné en 1961. Beurk. Mais il avait 23 ans de plus que Sabine Sesselmann dans Le Bossu, ainsi qu’Elsa Martinelli dans Le Capitan, donc laissez tomber.

La troupe est attaqué par un brigand et sa femme. Sigognac les vainc sans problème :

Sur la route, un des comédiens, dit Matamore, meurt de froid. Matamore est un des noms liés au rôle d’un « capitan ». Sigognac offre de prendre sa place, et devient donc dans ce film ce qui n’était qu’un insulte dans Le Capitan.

Un capitan est censé être soldat, mais est vraiment un bouffon. Sigognac montre du talent pour ce rôle :

Après sa première performance, la troupe lui félicite et Isabelle l’embrasse. Je remarque à chaque fois que ça a dû être pénible pour Jean Marais. Embrassé par Geneviève Grad ! Tout autre homme serait jaloux ! Le pauvre.

Sigognac est tombé amoureux d’Isabelle et lui demande en mariage. Il y a tant de raisons pour lesquelles ce serait une mauvaise idée, mais elle refuse car il est noble et elle n’est que paysan.

Malheureusement pour elle, quand on ressemble à Geneviève Grad, on attire l’attention de chaque homme avec un pouls, dont le duc de Vallombreuse, un sale type. Il lui dit qu’elle doit échanger quelques heures de sa vie pour celle de Sigognac, mais elle refuse.

Vallombreuse envoie un spadassin pour tuer Sigognac, mais Sigognac le bat et lui épargne la vie. Le sbire revient chez Vallombreuse pour lui rendre son argent car il a raté sa tâche.

La troupe joue prochainement devant le roi et la reine, qui sont bien impressionnés mais ne reconnaissent pas que Sigognac est un noble.

Vallombreuse envoie un autre sbire pour faire semblant d’embaucher la troupe. C’est une ruse afin d’enlever Isabelle.

Sigognac chasse les ravisseurs (montés à cheval) à pied, et les perd, malgré des efforts impressionnants.

Ici, je finis le récit afin de ne pas divulgâcher la fin. Mais comme à la fin de chacun de ses autres films de cape et d’épée, il finit par vivre désormais avec son intérêt romantique. Rien ne dit « passion sincère » comme de tourner les joues l’une contre l’autre :

BON, j’arrête. Vu la différence d’âges, je ne veux vraiment pas m’en plaindre.

Je n’ai aucun plan d’arrêter les films — tout au contraire. Mais je me sens comme celui-ci était le bon « examen final ». Sans sous-titres, j’ai dû compter sur moi pour tout comprendre, et j’estime que j’ai réussi à comprendre entre 80-90 % des dialogues.

Demain, on mangera notre dîner vauclusien. Après ça et la balado, on commencera « La Semaine de la Centaine », mon classement qui paraîtra en 5 fois. J’ai déjà fini le classement, mais après la publication, j’ajouterai une nouvelle page pour le mettre à jour sans en écrire un nouveau. Il y aura quelques choix qui feront la polémique, alors la première tranche sera juste les 14 jugés des navets. Il m’étonne qu’il y en a si peu, mais c’est pourquoi le ciné français est l’un des grands amours de ma vie.

7 réflexions au sujet de « #100 — Le Capitaine Fracasse »

  1. Avatar de C'est en lisant...les2olibrius

    Effectivement un « joue à joue » est plus moral puisqu’à cette époque-là la majorité, en France, était 21 ans. Cette adaptation de l’oeuvre de Théophile Gautier m’a toujours plu et je m’en souviens avec tendresse car elle évoque ma jeunesse et mes études des classiques en littérature française. Personnellement j’estime plus ce film que nombre d’autres dans lesquels a joué De Funès qui étaient de la farce pure. Les films de cape et d’épée me paraissent d’un niveau supérieur à la farce. Mais Jean Marais, s’il m’évoque forcément Jean Cocteau, n’est pas un meilleur acteur. Donc je comprends ta pensée. Passe un excellent samedi 🌈☀️

    Aimé par 2 personnes

    Répondre
  2. Avatar de LadyButterflyLadyButterfly

    Vraiment le classique cape-et-d’épée français des années 60. On aurait dû avoir Jean-Pierre Cassel (le papa de Vincent) à la place de Jean Marais mais, selon la petite histoire, Marais était bien plus connu dans ces années-là. Bon, ce n’est pas mon préféré (de film ni d’acteur. Par ailleurs, je ne suis pas une grande fan de l’acteur même si j’ai eu le temps de le voir sur scène avant son décès. Il était plutôt bon.

    Ma grand-mère était une grande fan de ce film ! (et du roman)

    PS complètement digressif : entre nous, et je le chuchote pour ne pas te heurter, je n’aime pas trop Louis de Funès, même s’il a habité dans la région (son château est au Celllier). Il a tendance à me taper sur les nerfs et je ne l’apprécie que dans quelques films.

    Aimé par 1 personne

    Répondre
    1. Avatar de Justin BuschJustin Busch Auteur de l’article

      Tout le monde a le droit d’aimer ce qu’ils aiment, ou pas. Je ne comprends pas du tout l’affection pour Fernandel. Mais ça existe clairement. Alors je suis pas offensé si on n’aime pas Louis de Funès.

      J’aime

      Répondre
  3. Ping : Saison 3, Épisode 5 — De cape et d’épée | Un Coup de Foudre

  4. Avatar de encuisineavecpelaencuisineavecpela

    Justin, je dois le dire, je n’ai jamais vu ce film. Et d’ailleurs, les films de cape et d’épées, ne m’interresse pas trop. Mais bon en s’en fiche un peu 😅
    Par contre, franchement bravo à toi, de les regarder en VO et sans sous titres !
    Ça ce sent que tu aimes vraiment ça, et c’est chouette à lire !

    Aimé par 1 personne

    Répondre
  5. Ping : 100 films français : À voir à la télé | Un Coup de Foudre

Laisser un commentaire