Langue de Molière apparaît un jour à l’avance cette semaine car les saloparesseux (j’invente les meilleurs mots) qui « travaillent » pour mon immeuble m’ont fait un appel vers 14h hier pour me dire que personne n’allait venir chez moi pour réparer le robinet. Pas de cuisine de mon côté en ce moment.
Il y a des semaines, je vous ai écrit une petite ([Pour lui — M. Descarottes]) note sur nos explorations à venir dans les départements d’Outre-mer. Je voulais finir par dire que je ferais le même niveau d’effort là qu’ailleurs. Mais je n’avais qu’une expression dans l’esprit, et pire, en anglais. C’était « to the best of my abilities ». Traduite littéralement, on dirait « au meilleur de mes compétences/capacités ». Mais dès que je l’ai écrit, je me suis dit « J’ai l’impression que c’est trop anglais. Faites plus de recherches, Justin ! »
Et la première chose que j’ai trouvée m’a dit exactement ça. Sur le site d’un logiciel, un correcteur de grammaire, j’ai trouvé les conseils suivants :

Mais c’est quoi LanguageTool ? C’est un logiciel allemand développé avec des fonds de l’UE (lien en anglais même quand on choisit « français »). Alors, c’est à qui, cette plainte ? Honnêtement, je ne suis pas sûr. Après ce message d’un logiciel, presque tous les résultats de Google viennent soit du Québec soit du gouvernement canadien. Le « Juridictionnaire » du gouvernement canadien la dénonce comme « barbarisme » ! La Vitrine linguistique de l’Office québécois de la langue français dit qu’une autre expression, « au meilleur de ma connaissance », aussi traduite exactement d’un anglicisme, est déconseillé pour cette raison. En revanche, j’ai du mal à trouver une source hexagonale qui dit la même chose.
Il y a des fois, pas souvent, mais des fois quand même, où je jurerais que les québécois étaient prêts à dire « un est déconseillé car trop proche de l’anglais « one ». Dites plutôt « non-pluriel » ou « l’unité moins que deux ». » Je les adore, j’ai adopté pas mal de vocabulaire québécois, mais ça sent un peu obsédé.
De toute façon, j’ai fini par choisir « dans la pleine mesure de mes moyens » exactement comme l’a suggéré LanguageTool. Mais la semaine dernière, comme je fais souvent en mentionnant le prochain sujet de ce billet, j’ai écrit que celui-ci serait « dans la vide mesure de mes moyens », un calembour qui ne fonctionne pas bien à moins que vous connaissiez l’expression anglaise.
Les québécois proposent une expression pour couvrir les deux cas :
Au sens de « de mon mieux »
Pour rendre ce sens, on pourrait substituer à la locution calquée des expressions comme de mon mieux, du mieux que je peux (ou que j’ai pu).
L’expression déconseillée au meilleur de ma connaissance
Mais ça me suggère que l’on pourrait remplacer l’adjectif par son contraire, exactement comme ce que j’ai fait — « pire » pour « mieux », et « vide » pour « plein » — exactement comme nos jeux de mots avec ces expressions en anglais, ce que j’ai fait la semaine dernière. Même si ça me semblait moins qu’idéal. Sinon, les québécois ne s’en plaindraient pas autant.
Dans ce cas, j’ai encore une fois du mal à en tirer une leçon. Il me semble qu’il n’y a pas de polémique hexagonale sur cette locution. Et franchement, « du mieux que je peux » me semble aussi un peu proche du sens littéral de l’expression anglaise, juste avec un verbe (peux) à la place d’un nom (capacités). J’éviterai la traduction littérale, car on peut sentir la réaction québécoise depuis chez moi, mais cette fois, j’ai l’impression que c’est moins « barbare » que l’on aimerait me le dire.
Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine avec des accusations.

❤
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Je valide le « de mon mieux » ou « au mieux ».
À mon humble avis il n’y a pas vraiment débat en France parce-que la traduction à peu près littérale, du style : « je ferai aussi bien que mes capacités le permettent » ou « je ferai au mieux, en fonction de mes capacités », est assez naturelle aussi. Enfin, ce n’est que mon avis.
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Oh my god et non my gode quel langage dans la bouche de bush serait ce du mot lierre inventé. Ce que je constate ce jour est que tu es en « chamoutte » après toi Au Québec comme en France De mon mieux était souvent employé 1960, 1970, 1980 .Au cours des décennies suivantes les locutions , les mots , ont changé de sens Saloparesseux peut s’entendre au même titre que faignasse, antérieurement fait néant ou fainéant qui glande, bernasse. Bien le bonjour à monsieur Descarottes il y en a chez nous au jardin s’il en veut il pointe ses quenottes J’aime bien ta page laisse moi un petit commentaire sur mon blog je te dit merci par avance le solognot
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Je ne connais pas de polémique ici pour cette expression.
Je valide également « de mon mieux » et « tout mon possible ».
J’apprécie ton mot « saloparesseux », et j’espère que tu vas trouver une solution pour ta cuisine ! Je pense pouvoir le réutiliser, nous en avons chez nous aussi 😉
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😀les saloparesseux !
Ne peux tu pas réparer toi même ce robinet ? ( mon mari a appris sur le tas puisque nous sommes nous aussi entourés se saloparesseux …
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de …
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Je suis tout nul en ce genre de chose, et le considère assez miraculeux que j’ai arrêté l’écoulement !
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J’ai l’habitude de dire « Du mieux que je peux » ou « Je ferai au mieux » (à ne pas confondre avec « Je ferai mieux » 😉 ).
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