Il n’y a pas de Dimanche avec Marcel cette semaine. J’avais planifié quelque chose pour le changement de tomes, et je ne voulais pas dire quoi exactement, mais je viens de lire un article qui explique mon problème, alors je suppose que je vais un peu divulgâcher. Mais d’abord, revisitons la blague de la semaine pour le 19 septembre 2022 :
C’est une mamie qui entre dans la boulangerie de M. Martin et demande combien coûte une douzaine de croissants. « C’est 7 euros, madame », répond le boulanger. « Mais ça coûte un bras ! » exclame la vieille. « M. Durand les vend pour 6 € ! » « Bon, madame, allez les acheter de lui », dit-il. « Mais je ne peux pas. Il n’en a plus. » Et le boulanger lui répond « Madame, quand je n’en ai plus, moi aussi, je les vends pour 6 €. »
C’est une blague new-yorkaise que j’avais « francisée » — dans la version originale, il s’agissait plutôt de bagels, mais vous n’auriez pas su combien coûtent les bagels ici. Et si j’avais utilisé les prix typiques américains pour les croissants, on parlerait plutôt de 40 $ pour une douzaine ! (Et 48 $ s’il s’agissait de pains au chocolat !)

De toute façon, j’avais besoin de pistaches. Mais les seules pistaches disponibles autour de moi sont inutiles — déjà salées ou autrement adultérées avec des poudres pour leur donner des goûts de tout sauf des pistaches. (Ça, c’est la faute à une entreprise qui se dit Wonderful, mais est tout sauf ça — elle contrôle 60 % du marché américain — lien en anglais.) Le marché où je compte sur trouver des fruits de coque crus, décortiqués et en vrac n’en a pas depuis deux semaines déjà. Pourtant, le ticket sur le récipient vide indique qu’elles se vendent pour 17 $ la livre — environ 33 €/kg en ce moment. Quand je n’en ai pas, moi aussi, je les vends pour 33 €/kg.
Alors, qu’est-ce qui se passe ? Selon BFM Business, c’est complètement la faute au chocolat de Dubaï. Voilà :
Depuis quelques mois, les chocolatiers et les marques du monde entier se mettent donc à proposer leur version du fameux chocolat Dubaï. Sauf que cette tendance n’est pas sans conséquence.
L’explosion de la demande a entraîné une forte hausse du prix des pistaches. Le tarif est passé de 7,65 dollars la livre (soit environ 454 grammes) il y a un an à 10,30 dollars la livre aujourd’hui, explique au Financial Times Giles Hacking, négociant en fruits à coque chez CG Hacking.
Ce prix me semble quand même le prix de détail britannique, malgré étant cité en dollars — les sacs des pistaches « Wonderful » se vendent pour environ 8 $ la livre (environ 15,5 € le kg), avec des coques, à mon pas-super marché, Ralphs.
Je note, avec un certain malheur, que la marque Wonderful est aussi disponible chez Carrefour, où leurs pistaches se vendent pour environ 23 € le kg — une augmentation d’environ 50 % sur leur prix aux États-Unis. Ce qui n’est pas à dire que les autres pistaches disponibles chez Carrefour sont bon marché par rapport aux produits Lamentable — désolé, Wonderful. En ce moment, je vois toute une gamme entre 14 et 40 € le kg, mais si on ne veut pas de pistaches déjà salées, on paiera cher là, encore plus que chez moi.
Mais si cette histoire de chocolat de Dubaï n’était pas assez déjà, il s’avère que c’est aussi notre faute ! BFM continue :
D’autant qu’avant cet engouement pour le chocolat Dubaï, les stocks de pistaches s’amenuisaient déjà à cause d’une récolte décevante l’année dernière aux États-Unis, principal exportateur de ce fruit à coque.
Ai-je mentionné que cette entreprise Wonderful, c’est déjà le plus grand consommateur d’eau en Californie ? À votre place, je commencerais à chercher d’autres fruits à coque pour le futur proche. C’est certainement ce que je ferai avant ce prochain projet.












