Le repas des bénévoles

J’ai passé une soirée intéressante hier. Ça fait un an et demi que je suis responsable du bulletin de l’OCA. Mais c’est la première fois où je me suis retrouvé en compagnie d’une vingtaine de personnes bénévoles de l’association pour dîner ensemble. Je n’ai pas pris de photos, parce qu’au-delà de la présidente à la table, personne ne l’a fait. J’ai quand même quelques remarques.

Table de desserts, Photo par John Mason, CC BY 2.0

Le dîner venait d’un resto libanais à Anaheim. C’était largement de la cuisine générique de la région : des kebabs de bœuf et de poulet, du riz, du taboulé. Je dois ajouter — les kebabs de bœuf étaient exceptionnels, les meilleurs que je connais au-delà du resto persan que je fréquente quand je vais à Los Angeles. Cependant, peut-être que vous êtes surpris d’apprendre que nous n’avons pas eu de français. Sans avoir vu la facture, je devinerais quand même que ça coûterait au moins deux fois ce repas. Le français ici est follement cher quand c’est disponible tout court, et à emporter, c’est presque introuvable.

Je ne voulais pas m’en plaindre, mais ils sont tous habitués à dîner beaucoup plus tard que moi. En partie, ça se prononce « diabète » — je ne veux jamais rien manger après 21h, afin de ne pas me réveiller à un taux de glycémie choquant. Mais la différence entre mes habitudes et les leurs est quand même énorme, alors je dois imaginer que c’est pareil pour la grande majorité d’entre vous. Nous nous sommes réunis à 18h30 et n’étions pas à table jusqu’à 20h. Je dîne pas plus tard que 18h tous les jours.

Comme pendant d’autres événements avec beaucoup de monde, j’ai galéré horriblement à cause du bruit. Avec plusieurs conversations autour de moi, c’était très difficile de me concentrer sur l’une d’entre elles. C’est pire pour moi en français qu’en anglais, de loin. On m’a posé des questions sur ça en partant ; il devait être très évident. Oups.

Quelque chose vers la fin m’a dérangé. Je ne sais pas s’il s’agit d’une différence culturelle ou juste les personnalités de certaines personnes. Je ne veux pas parler au nom des autres Américains, mais j’ai été élevé avec l’idée qu’à la fin d’un repas, si on est invité, on propose d’aider à débarrasser la table et à tout nettoyer. Il y avait 4 femmes qui faisaient ces tâches ; elles ont refusé. J’espère sincèrement que personne n’a eu l’idée que c’était une tâche réservée aux femmes. Il y a 60 ans, ça aurait été le cas aux États-Unis, mais ce n’était certainement pas une attente de ma part !

De toute façon, j’apprécie vraiment l’invitation. C’est toujours sympa d’être reconnu !

9 réflexions au sujet de « Le repas des bénévoles »

  1. Avatar de Bernard BelBernard Bel

    Dans ce contexte, il était normal que vous proposiez votre aide. En France aussi, il y a … (20 ?) ans, ces tâches ménagères étaient bien souvent laissées aux femmes sans qu’on se pose de question. Les hommes étaient trop occupés à allumer un cigare et parler de politique ou autres choses « sérieuses ».

    Globalement, les comportements ont évolué, surtout dans la jeune génération de gens éduqués. Chez les plus riches, la question ne se pose pas car les domestiques sont là pour faire le boulot !

    Donc je suis sûr que votre geste a été positivement apprécié. 🙂

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  2. Avatar de FilimagesFilimages

    Effectivement, en France, on dîne rarement avant 19h00. Chez moi, c’est à 20h00. Il faut dire que je ne suis pas souvent rentré du travail à 18h00.

    Il est normal d’avoir du mal à suivre plusieurs conversations dans un tel brouhaha. C’est très compliqué.

    Tu as eu raison de proposer ton aide à la fin du repas. De nos jours, cela se fait tout naturellement, que l’on soit une femme ou un homme. Il est aussi « classique » que les hôtes refusent poliment l’aide proposée car ils souhaitent que leurs invités profitent au maximum de leur soirée.

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  3. Avatar de LadyButterflyLadyButterfly

    En France, tout le monde met la table et/ou débarrasse …sauf les gens mal élevés ou fainéants. Le fait que seules des femmes le fassent, ça date d’il y a plus de 40 ans (le tournant s’est opéré dans les années 80, très nettement)?

    Par contre, personne ne dîne à 18h, sauf obligation (travail en horaires décalées). C’est plutôt entre 19h et 20h30. Nos voisins allemands et néerlandais sont toujours étonnés de voir qu’on mange « si tard ». Et, nous, à l’inverse, manger à 18h, c’est invraisemblable. Il faut penser que pour certaines personnes, à cette heure-là, la journée de travail n’est même pas terminée.

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  4. Avatar de Agatheb2kAgatheb2k

    Toute ma vie j’ai eu des horaires décalés, il m’est arrivé de finir à 20h et d’avoir plus d’une heure de trajet pour rentrer chez moi, le repas consistait alors à réchauffer vite fait des légumes cuits à la vapeur le WE et conservés dans des boîtes au réfrigérateur…

    Les horaires fixes midi et 19h de la maison ont été oubliés dès mon premier poste, la flexibilité étant un des impératifs de ma vie active.

    Un repas à 18h est pour moi synonyme de maison de retraite ou d’hôpital ! 😉

    Ces 4 dames sont peut-être celles qui s’occupent régulièrement de l’intendance de la manifestation, elles ont certainement leurs petites habitudes et ont sûrement pensé qu’elles perdraient du temps à t’expliquer leur façon de fonctionner ?

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  5. Avatar de akimismoakimismo

    Il y a longtemps que je ne mange plus rien le soir. Je dors très bien et je pense que cette décision est la bonne. Une histoire:
    Il y a 50 ans j’ai suivi des cours du soir de cuisine vietnamienne. Ça a duré 2 hivers.
    Dès la première séance, surprise: nous sommes 17 élèves et il y 16 femmes. Oui 16 femmes et moi seul mâle présent! Le cours était structuré: 30 min de théorie, une heure de préparation des ingrédients et cuisson puis… le temps nécessaire à déguster nos chefs d’oeuvre. Enfin débarras des tables et corvée vaisselle. Tous et toutes auraient dû participer mais… dès le premier soir les participantes m’ont exclu de la corvée! J’ai protesté, contesté mais que nenni: Les dames me disaient: Nous n’accepterions jamais que 16 femmes permettent à un mec de participer à la corvée de vaisselle. Authentique!
    J’étais prof de ski professionnel et je me suis dédouané de mon exclusion de la vaisselle en les invitant gratuitement, bien sûr, à un cours d’une matinée sur les skis! Une conclusion? D’accord: elles ont exigé de m’inviter pour la collation qui a suivi mon cours!

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  6. Ping : Saison 4, Épisode 25 — Blâmez pas La Poste | Un Coup de Foudre

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