Archives pour la catégorie Le tour des départements

Je découvre La Réunion

On continue maintenant le Tour avec le 974, La Réunion. C’est le département le vingt-cinquième plus peuplé et les habitants se nomment réunionnais. C’est notre quatrième séjour dans l’Outre-mer.

Il y a longtemps, je me suis gravement trompé sur la géographie française, de façon qui concernait La Réunion. Voici une capture d’écran de Facebook :

La partie importante dit « Je ne peux pas dire pourquoi, mais je voulais découvrir où est l’endroit le plus loin de chez moi au monde en ce moment ». La date vous montre que je n’avais toujours pas lancé le blog, et je n’avais pas compris que « Saint-Denis » dans cette liste n’était pas Seine-Saint-Denis. Je comprends maintenant. Je me pardonne — ce qui n’arrive jamais ! — parce que je pensais tous les jours au concert d’Indochine à venir. Quant à la raison pour vouloir m’éloigner de la maison, elle s’est bannie du blog.

Comment est-ce que La Réunion est devenue une partie de la France ? L’île elle-même était connue aux explorateurs portugais du XVIe siècle, mais c’était seulement en 1642 que des Français y sont arrivés pour la revendiquer au nom du roi et la baptiser « Île Bourbon ». Les premiers colons en permanence ne sont arrivés que jusqu’en 1665 ; avant ça, l’île restait inhabitée. 50 ans plus tard, le café donnerait lieu au système d’esclavage. Le nom « La Réunion » arrive en 1793, « en hommage à la réunion des fédérés de Marseille et des gardes nationaux parisiens, lors de la marche sur le palais des Tuileries ». L’île atteindra son statut de département en 1946, ayant été française depuis le moment de ses premiers habitants.

On arrive par l’aéroport à Saint-Denis, mais ce sera notre dernier arrêt. Le sens de la visite est très logique si on suite largement la côte et retournons jusqu’à notre point de départ. Je vais recommander quelques choses qui pourraient être très difficiles, alors il y a 16 escales ici au lieu de mes 12 habituelles.

Notre premier arrêt est Saint-Paul. Ici, on visite la plage de Boucan-Canot (2 étoiles Michelin), un endroit idéal pour la baignade parmi les coraux et poissons. Puis on visite le Musée de Villèle, pour apprendre plus sur l’histoire de l’île dans l’ancienne plantation du XVIIIe siècle, sa cuisine et hôpital des esclaves, et sa « Chapelle Pointue », une petite église néo-gothique du XIXe siècle, avec un autel construit à Nantes en marbre italienne. De La Rivière des Galets, on réserve des places dans un 4×4 pour aller au Cirque de Mafate (3 étoiles) — c’est le seul moyen pour nous rendre à ce massif plein de sentiers de randonnée (déconseillé à ceux qui ne sont pas en pleine forme). Le Gouffre des Trois Roches (3 étoiles) est à la fin de l’un de ces sentiers et offre des vues panoramiques des cascades.

On continue le long de la N1A jusqu’à Saint-Leu. Ici, il y a 3 musts (ça me tue, que l’on dit ce mot en français). Kélonia (2 étoiles), l’observatoire des tortues marines, accueille des tortues dans 1 500 m3 de bassins, et participe à guérir des tortues blessées avant de les relâcher en mer. Le jardin botanique Mascarin (2 étoiles) se trouve dans le domaine des Colimaçons, et abrite huit collections de plantes : les plantes indigènes, les plantes introduites par les colons, les cactus, les caféiers, et d’autres. La Réunion est une des îles où se trouve l’ylang-ylang, inconnu pour moi jusqu’à ce momenttout se lie sur ce blog ! Le Musée Stella Matutina (2 étoiles) nous apprend sur l’industrie de la canne à sucre, dont l’esclavage et les techniques sucrières. Puis on continue au sud le long de la N1, jusqu’à Saint-Louis, où on visite la Sucrerie du Gol (2 étoiles), la dernière qui fonctionne sur l’île. On peut y déguster les produits, et si vous avez suivi ce blog depuis un moment, vous savez que ça vaut une étoile de plus !

À une douzaine de km de la sucrerie, on visite le marché couvert de Saint-Pierre (1 étoile), avec tout genre d’épice, de fruits et de légumes. Le prochain arrêt est pour les personnes vraiment en bonne santé, car il y a des détours importants pour les visiter. De Saint-Pierre, on suit la N3 à Bourg-Murat puis la Route Forestière du Volcan jusqu’au Pas des Sables pour la Plaine des Sables (3 étoiles) — le Guide Michelin estime qu’il faut 1h20 pour conduire les 45 km, puis il y a une randonnée de 7,5 km, mais en récompense, il y aura des vues spectaculaires du Piton de Partage et du Piton de la Fournaise. Après le retour vers la côte, on continue le long de la N2 à Langevin, puis suit la Rue de la Passerelle jusqu’au Sentier de la rivière Langevin (2 étoiles). Ça nous amène à la cascade Langevin,  » un site composé de multiples petites cascades s’étalant sur la même paroi rocheuse recouverte par la végétation et plongeant dans un large bassin à l’eau clair « . On reprend la N2 et croise la Rivière de l’Est sur son pont suspendu (1 étoile) en route à Saint-Benoît.

À Saint-Benoît, nous avons un choix. Soit on prend un helicoptère soit on conduit dans la forêt de Bébour-Bélouve pour marcher sur le sentier vers la plus haute cascade de France, la Cascade du Trou de Fer (3 étoiles), une chute de 725 mètres. Quoi que soit le choix, notre prochain arrêt est à Saint-André, la Coopérative ProVanille (1 étoile), pour une visite guidée qui nous apprend le parcours de la vanille Bourbon — la seule dans ma cuisine depuis toujours, mais venant de Madagascar (lien en anglais), pas de La Réunion (car indisponible chez moi).

Notre tout dernier arrêt est la ville de Saint-Denis. D’abord, on visite le Musée Léon Dierx (1 étoile), nommé pour un poète et peintre de l’île. Là, on trouve une collection de tableaux par de tels artistes que Berthe Morisot, Auguste Renoir et Paul Gaugin, ainsi que des artistes réunionnais. En attendant notre avion, on finit sur la plage du Barachois (1 étoile), dotée de canons installés pour proteger l’île contre des anglophones, où on profite d’un dernier coucher de soleil.

Qui sont les personnages les plus connus de La Réunion ? Roland Garros, aviateur pour qui le stade de tennis parisien est nommé, est né à Saint-Denis, ainsi que l’économiste Raymond Barre et l’humoriste Manu Payet. L’enfant terrible L’écrivain Michel Thomas, dit Michel Houellebecq, est né à Saint-Pierre.

Que manger à La Réunion ? Une liste des fruits et légumes locaux se lit comme n’importe quelle île tropique — des noix de coco, des bananes, etc — mais aussi une variété d’ananas inconnue pour moi, le Victoria ; le goyavier, cousin de la goyave ; et une douzaine de variétés de mangues. La vanille Bourbon est le seul produit IGP de l’île. En plats principaux, on trouve le plat phare, le rougail saucisses — le rougail étant un mélange de tomates, oignons, piments et gingembre, ainsi que le cari — une famille de plats de viande ou de poisson mijotés avec des tomates, des oignons, du curcuma et du safran, le canard à la vanille (dans une sauce à base de vin rouge avec une sacrée quantité de vanille), et grâce à la population d’origine indienne de La Réunion, les samoussas (regardez la notification du site Zest en bas). En dessert, il y a le gâteau patate, à base de patates douce blanches ; le gâteau ti son, à base de farine de maïs ; et les bonbons de miel, des beignets recouverts d’un sirop de miel. Pour boire, il y a les rhums réunionnais, produits par quatre distilleries sur l’île, et le rhum arrangé, du rhum dans lequel on macère des fruits, des épices et d’autres herbes.

Les dizé milé

On finit notre séjour dans l’Outre-mer des Caraïbes et l’Amérique du Sud avec une sorte de beignet — mais un beignet bien des tropiques ! Ce sont les dizé milé, faits avec des techniques que vous reconnaîtrez, mais aux parfums tous différents de l’Hexagone !

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J’aime beaucoup cette recette, autant pour la facilité de gérer cette pâte par rapport aux autres que j’ai faits que pour son goût. Mais comment sont-ils ? Super ! Allons les préparer !

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Mon dîner guyanais

J’ai eu un peu de mal à choisir quoi faire pour ce dîner. En Guyane, beaucoup des plats les plus intéressants ont besoin d’ingrédients indisponibles chez moi — l’awara, le sorossi, etc. Puis j’ai découvert qu’en Guyane, on mange certains plats d’origine indonésienne, tirés des immigrés dans leur voisin, le Suriname. Alors, voici le bami et son poulet fricassé :

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Est-ce que ça vous semble facile ? HOHOHO, vous êtes chez Un Coup de Foudre ! Attachez vos ceintures pour une aventure !

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Je découvre la Guyane

On continue maintenant le Tour avec le 973, la Guyane. C’est le département le vingt-quatrième moins peuplé, et les habitants se nomment guyanais. C’est notre troisième séjour dans l’Outre-mer.

Comment est-ce que la Guyane est devenue une partie de la France ? L’histoire française trace ses origines jusqu’en 1503, mais la colonie n’a aucune importance jusqu’à la fondation de Cayenne en 1643. Pas comme les îles antillaises françaises, la Guyane n’a jamais séparé du pays depuis ce temps-là. Elle devient un département pour la première fois en 1797, puis colonie pénale, et est devenu définitivement département depuis la fin de la SGM.

Avant de continuer, il n’y a pas d’étoiles Michelin mentionnées dans cet article. Ce n’est pas du tout un commentaire sur la qualité de la Guyane — le Guide vert ne la visite pas. Michelin est une entreprise privée et a le droit de ne pas publier sur n’importe quel lieu s’ils ne veulent pas dépenser l’argent. Mais vu leur excellent travail sur les îles antillaises, je ne peux pas comprendre ce choix. Cet article ne pourrait pas exister sans le site du Comité du Tourisme. Pour ce que ça vaut, notre tour se concentre largement sur la côte, un choix nécessité par la disponibilité de photos.

On commence notre tour de la Guyane à la préfecture, Cayenne. Notre premier arrêt est le Musée Alexandre-Franconie, consacré aux cultures guyanaises. Les collections comprennent des objets historiques, des tableaux qui appartenaient au sénateur Victor Schœlcher (qui nous avons rencontré en Martinique), et de l’histoire naturelle. La Cathédrale Saint-Sauveur — c’est Un Coup de Foudre, il va y avoir une église dans chaque département — à été originalement construite dans les années 1820, mais le bâtiment moderne date d’un siècle plus tard, avec une orgue qui vient du Jura. Il faut visiter le Marché des fruits et légumes, le plus grand du département, pour des fruits cultivés nulle part ailleurs en France, tels que la grenadille (dite maracuja là-bas). Le Jardin botanique abrite, sur 3 hectares, des orchidées, des plantes carnivores, et la Maison de la vanille, une collection de nombreuses espèces de cette plante. Mais attention aux caïmans !

Au sud-est de Cayenne, on visite les Marais de Kaw à Régina, réserve naturelle pleine de faune telle que les caïmans, les iguanes, et les jacanas noirs, ainsi que de flore comme les jacinthes d’eau et des nénuphars. Puis on revient vers la côte pour visiter le Fort Diamant, les ruines d’un fort stratégique du milieu du XIXe siècle. Les plages de Rémire-Montjoly sont un bon endroit pour chercher les tortues du département. Juste à l’ouest de Cayenne, à Kourou, on passe par les Îles du Salut, trois îlots volcaniques à 11 km de la côte. L’île Royale abrite l’ancien bagne.

Aux alentours de Kourou, on visite le Centre spatial guyanais (CSG), la base de lancement de l’Agence spatiale européenne. En plus des lancements, on peut y visiter le Musée de l’Espace, avec des expositions sur les satellites et les opérationnels du CSG. Puis, on conduit presque 200 km à l’ouest à la ville de Saint-Laurent du Maroni. Ici on visite le Camp de la Transportation, ancien bagne originalement planifié pour les « ecclésiastiques non sermentés » pendant la Révolution, mais pas mis en service que jusqu’au temps de Louis Napoléon. On suit le fleuve Maroni vers l’intérieur, d’abord à Papaichton pour visiter les Abattis Cottica, de nombreux îlets au milieu du fleuve, entourés par des « arbres dépassant les 60 mètres de haut ». On finit au milieu du Parc amazonien, à Maripa-soula, une petite ville dans ce grand parc régional, qui nous permet la rencontre de nombreuses cultures — amérindiennes, brésiliennes, et surinamese, parmi d’autres.

Qui sont les personnages les plus connus de la Guyane ? Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice, est née à Cayenne, ainsi qu’Henri Salvador, musicien, Kevin Séraphin, joueur de basket, et Marc Barrat, réalisateur de 3 téléfilms de la série « Meurtres à ». Tariq Abdul-Wahad, né Olivier Saint-Jean, joueur de basket, est né à Maisons-Alfort. Alicia Aylies, 87e Miss France, a été d’abord élue Miss Guyane (mais est née en Martinique).

Que manger en Guyane ? Heureusement pour moi, le piment de Cayenne est en fait du Mexique, et la ville de Cayenne tire son nom d’une « caïenne », un genre de réchaud sur les bateaux. Alors que l’on y trouve des plats créoles des Antilles, la Guyane met en vedette de la cuisine amérindienne, souvent à base de manioc, et la cuisine bushinenguée, du Suriname, où on mange plein de légumes inconnus en Europe, tels que le sorossi et les feuilles de dachine (les racines sont connues chez moi sous le nom de taro). Il y a donc un colombo guyanais, comme notre dîner martiniquais, mais aussi le bami, des pâtes à la sauce soja importées par des immigrés indonésiens dans le Suriname, et le nassi, du riz cuit de même façon. Je ne ferai pas le fricassé d’iguane, peu importe vos demandes. En dessert, il y a les dizé milés, des beignets fourrés de « crène impériale » et les catalinas ou cucas, une pâtisserie à base de noix de coco et de farine de blé. Pour boire, il y a le rhum guyanais, dit tafia, ainsi que de nombreux jus à base des fruits locaux.

Le Robinson

Aujourd’hui, je vous présente mon dessert martiniquais, le Robinson. C’est un gâteau qui mélange une pâte sablée ou brisée, un appareil quatre-quart, et deux saveurs hyper-antillais, la confiture de coco et la confiture de goyave. Celui-ci a l’air maison, mais c’est du travail. Ça dit, mon groupe de tarot l’a a-do-ré !

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Allons le préparer !

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Mon dîner martiniquais

Il y a des fois où je vois un plat et me dis, « Ça y est ; les recherches sont terminées ». Cette fois, dès que j’ai vu le gratin de bananes, fait avec des plantains, j’ai su. Mais j’ai décidé qu’il m’a fallu avoir un plat principal plus solide, et après la Guadeloupe, il me restait pas mal de poudre à colombo. Alors, voici le colombo de poulet et gratin de bananes :

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Sérieusement, la poudre à colombo a réjoint le Panthéon de mes ingrédients préférés. Allons préparer notre dîner martiniquais !

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Je découvre la Martinique

On continue maintenant le Tour avec le 972, la Martinique. C’est le département le trente-cinquième moins peuplé, et les habitants se nomment martiniquais. C’est notre deuxième séjour dans l’Outre-mer.

Comment est-ce que la Martinique est devenue une partie de la France ? Christophe Colomb l’a visitée pour la première fois en 1502 au nom de l’Espagne, et tout comme la Guadeloupe, elle est devenue colonie française à partir de 1635, ce qui a fait fuir les Kalinagos indigènes en 1658. À partir du traité de Whitehall en 1794, la Martinique passe aux mains britanniques, jusqu’à son rattachement définitif à la France après les guerres napoléoniennes.

Comme en Guadeloupe, il y a plus d’endroits ici que ce que je ne peux faire rentrer dans mon format. On va largement sauter le Nord-Ouest de l’île, en partie car c’était difficile de trouver de bonnes photos, en partie à cause de triage. Je vous recommande fortement de consulter le site officiel du Comité de Tourisme.

On commence notre tour à Fort-de-France, la préfecture. Notre premier arrêt est absolument inattendu pour une île tropique — la Bibliothèque Schœlcher (2 étoiles Michelin), construit à Paris en 1887, puis démontée et expédiée en Martinique en 1893. Réputé comme le bâtiment le plus visité de l’île, on la visité pour sa structure des ateliers Eiffel et son mélange de styles architecturaux : égyptien, byzantin, et Art Nouveau. Pas loin, on visite le Marché couvert, le plus grand de l’île, avec tout genre d’épices, de liqueurs, et de souvenirs. Juste au nord de la ville, on trouve le Jardin de Balata (3 étoiles), avec une collection énorme de plantes tropiques et mondiales, situées autour d’une maison créole. Au centre de l’île, on fait de la randonnée sur la Trace des Jésuites (2 étoiles), au milieu de la forêt tropicale, qui offre des vues du volcan Pelée.

On arrive à la côte nord-est de l’île, à Sainte-Marie. Ici, on visite le Musée de la Banane (1 étoile), avec plus de 60 espèces de bananes dans ses jardins. Pas loin, il y a aussi le Musée du Rhum Saint-James (2 étoiles), mais on visitera un autre producteur. À 20 km au sud-est, on visite la Presqu’île de la Caravelle (2 étoiles) et sa Réserve naturelle (3 étoiles), 388 ha de savanes, de mangroves, et de falaises, ainsi que des plages et des hôtels. On continue le long de la côte, jusqu’au François. Là l’Habitation Clément (3 étoiles) nous attend, maison du plus grand producteur de rhum de l’île, avec des meubles du XIXe siècle, des souvenirs de son origine en tant que plantation de canne de sucre. La Baignoire de Joséphine (2 étoiles) fait partie d’une chaîne d’îlets sur la côte, et tire son nom d’une visite de l’impératrice.

Tout au sud-est de l’île, on arrive à Sainte-Anne et la Trace des Caps (3 étoiles), un sentier de 34 km aux bords de la mer qui relie beaucoup des plus belles plages de la Martinique. À l’ouest, l’Anse Figuier (1 étoile) est une autre belle plage qui abrite l’Écomusée de Martinique ; les eaux sont calmes et un bon choix pour faire du snorkeling. On revient vers l’ouest de l’île, toujours sur la côte du sud, pour visiter le Rocher du Diamant (1 étoile), un rocher de 175 mètres de hauteur au milieu de la baie. Notre dernier arrêt est la Savane des Esclaves (1 étoile), un village qui reconstruit la vie quotidienne des esclaves au XVIIIe siècle.

Qui sont les personnages les plus connus de la Martinique ? Karine Jean-Pierre, porte-parole du président Biden, est née à Fort-de-France, ainsi que Ronny Turiaf, champion de basket aux États-Unis, et Frantz Fanon, psychiatre et écrivain qui faisait des excuses pour la violence politique. Aimé Césaire, écrivain et homme politique, est né à Basse-Pointe. Actrice Darling Légitimus, qui dansait avec Joséphine Baker et était grand-mère de Pascal, est née à Carbet. Jacques de Chambly, qui nous a rencontrés au Québec, était gouverneur de la Martinique.

Que manger en Martinique ? Comme j’ai dit en parlant de la Guadeloupe, il est plus logique de parler d’une cuisine antillaise, car ces départements partagent beaucoup. Mais on est quand même loins d’épuiser cette cuisine ! En plats principaux, il y a le blaff de poissons, cuit dans une marinade de jus de citron et épices antillaises ; les dombrés aux crevettes, des boulettes de farine un peu comme les gnocchis ; le gratin de bananes jaunes, des plantains cuits avec du fromage Emmental et de la sauce béchamel ; et le poulet boucané, du poulet fumé dans le but de le conserver. En dessert, on y trouve le Robinson, un gâteau qui mélange une pâte brisée, des confitures, et une génoise ; l’amour caché, un gâteau très similaire au Robinson (la différence est principalement combien du gâteau est recouvert de pâte brisée) ; les beignets de bananes ; et le gâteau à l’ananas, mondialement connu dans sa forme renversée. Pour boire, il y a le ti-punch comme partout aux Antilles, et des rhums venant des 8 distilleries sur l’île.

Mon dîner guadeloupéen

Il y a des fois où il faut sauter d’un avion en hurlant « Geronimo » et en espérant que tout ira pour le mieux. Puis il y a des fois où on fait la même chose en cuisine — je n’avais aucune expérience de préparer la cuisine antillaise — et ça marche à merveille. Voici le bokit et le flan coco :

Ce dîner est l’une des grandes réussites du blog. Je l’adore et les deux recettes feront désormais partie de ma quotidienne. Allons le préparer !

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Je découvre la Guadeloupe

On continue maintenant le Tour avec le 971, la Guadeloupe. C’est le département le trente-huitième moins peuplé et les habitants se nomment guadeloupéens. C’est notre premier séjour dans l’Outre-mer, où chaque département est aussi sa propre région.

Comment est-ce que la Guadeloupe est devenue une partie de la France ? C’est Christophe Colomb qui a découvert l’île nommée Basse-Terre en 1493, pendant son deuxième voyage. Il l’a nommée « Santa María de Guadalupe de Extremadura », d’après un monastère en Espagne. En 1635, la Compagnie des Îles d’Amérique, fondée par le cardinal Richelieu, a établi la colonie française. Pendant les deux siècles à venir, la Guadeloupe passera entre les mains des britanniques et des suédois, mais sera définitivement rattachée à la France à partir du deuxième traité de Paris, la fin des guerres napoléoniennes.

Il y a cinq régions de la Guadeloupe : la Basse-Terre, la plus grande île de l’archipel ; la Grande-Terre, son voisin assez proche pour les connecter par deux autoroutes ; la Désirade, une île-commune de 1 500 personnes juste à l’est de la Grande-Terre ; la Marie-Galante, 3e plus grande île des Antilles françaises ; et Les Saintes, deux petites îles au sud de la Basse-Terre, avec des villages pêcheurs. Il y a beaucoup plus que ce que je peux couvrir ici ; consultez le site officiel de tourisme, mais pas ce lien nauséabond.

On commence sur la Basse-Terre, au Jardin botanique de Deshaies (3 étoiles Michelin), plein d’espèces locales — nénuphars, orchidées, flamants et perroquets, même des cactées (je me sens sur terre-bien-connue, tout à coup). La plage de Grande-Anse (2 étoiles) est le plus long de l’archipel et tout ce que vous imaginez des tropiques. Le Grand Cul-de-sac marin (2 étoiles) à Sainte-Rose est un parc naturel plein de forêts marécageuses et plus de 250 espèces de poissons, de coquillages et d’autres animaux protégés. À Pointe-Noire, on visite le Saut d’Acomat (1 étoile), une chute à la fin d’une belle randonnée.

Il faut absolument monter sur le volcan de La Soufrière (3 étoiles), plus haut sommet des Antilles, pour ses vues panoramiques. On finit sur la Basse-Terre devant les Chutes du Carbet (2 étoiles), 3 cascades exceptionnelles aux bouts de 3 sentiers plein de vues. L’autoroute N1 nous amène sur Grande-Terre et la ville de Pointe-à-Pitre. Ici, on visite le Marché Saint-Antoine (1 étoile), où on trouve tout genre d’épice et produits artisanaux. L’un de seulement deux musées de la visite, le Mémorial ACTe (2 étoiles) est consacré à l’histoire de l’esclavage.

On prend maintenant un bateau du port de Saint-François pour aller sur La Désirade, très petite île avec de nombreux trésors naturels. La plage de Beauséjour est notre point de départ pour découvrir la phare, les cactus « tête d’anglais », et les iguanes de l’île. Puis on prend un autre bateau pour visiter les Îles de la Petite-Terre (2 étoiles), joignables uniquement de Saint-François. L’îlet Terre-de-Bas est parsemé d’agaves et de reptiles ; une croisière autour du lagon en bateau au fond de verre permet aussi la découverte des tortues et des coraux.

Notre prochain arrêt est l’île de Marie-Galante. L’Habitation Murat (1 étoile), anciennement une plantation de canne de sucre, abrite l’écomusée des arts et traditions de l’île. La maison du maître abrite l’exposition en permanence, mais on peut aussi visiter les cuisines, les moulins, et la sucrerie. On va aussi faire une balade près de l’océan dans le village de Capesterre-de-Marie-Galante, peut-être en passant par le moulin Bézard, monument historique de l’industrie du sucre.

Nos derniers arrêts sont au sud de la Basse-Terre, sur l’île des Saintes dite Terre-de-Haut. Faut pas rater la plage Pain de Sucre (2 étoiles), avec un rocher de 52 mètres duquel on peut surveiller les sables et les vagues. On finit dans un autre monument historique, le Fort Napoléon (3 étoiles), où en plus d’expositions sur l’histoire des Saintes, il y a un jardin botaniques et les meilleures vues panoramiques de l’île.

Qui sont les personnages les plus connus de la Guadeloupe ? Le footballeur Lilian Thuram est né à Pointe-à-Pitre. Arthur Apatout, fondateur de La Compagnie créole, est aussi né à Pointe-à-Pitre alors que Guy Bevert, batteur du même groupe, est né à Basse-Terre. Le général Charles Bégin, grand-croix de la Légion d’honneur, est né à Marie-Galante. Le général révolutionnaire Claude Aubert est mort en service (le terme « pour la France » ne s’appliquait pas à l’époque) aux Îles Sous-le-Vent.

Que manger en Guadeloupe ? Il faut dire qu’il serait plus logique de parler d’une cuisine antillaise — certains plats et accompagnements se trouvent partout entre la Guadeloupe, la Martinique, et un peu la Guyane. Des sites de référence — Tatie Maryse, Je cuisine créole, Mamie Simone — partent de ce point de vue. C’est une cuisine qui tire des inspirations de la française, de l’indienne, de l’amérindienne, et de l’Afrique — je ne pourrai pas épuiser le sujet dans mon format.

Les ingrédients phares de cette cuisine sont le bois d’Inde (nom antillais du piment de Jamaïque), la poudre à Colombo, la goyave, la noix de coco, et la banane plantain. (C’est très similaire à la cuisine cubaine — j’adore !) Le piment antillais aussi, duquel je suis terrifié moins fan. En plats principaux, on y trouve le bokit, sandwich phare de Guadeloupe pour son pain frit, souvent garni de morue, de poulet ou de jambon ; le colombo, une sorte de curry antillais ; les accras, des beignets remplis de morue et de légumes ; la fricassée de lambi, un coquillage local ; et le bébélé, une soupe à base de tripes et de fruit à pain. En dessert, il y a le flan coco, un flan fabriqué avec soit du lait de coco soit de la noix de coco râpée ; le tourment d’amour, une tarte avec un fond de pâte brisée, garnie de confiture et d’une génoise ; la cassave, une galette à base de farine de manioc ; et le caca de bœuf, une pâtisserie de Marie-Galante en forme de vous-savez-quoi, avec un cœur de coco, et fait avec du sirop de batterie (faut cliquer pour en savoir plus !). Pour boire, il y a le ti-punch, trouvé partout aux Antilles, un cocktail à base de rhum blanc et de jus de citron vert, et huit marques de rhum fabriquées sur l’archipel.

Mon dîner valdoisien

J’ai recherché beaucoup de restaurants dans le Val-d’Oise avant de choisir mon dîner. J’ai même trouvé une blogueuse valdoisienne qui est plutôt célèbre en France, avec plusieurs livres, Mimi Cuisine, mais elle n’est pas spécialisée dans sa région (# de résultats de sa moteur de recherche pour « valdoisien » ? Zéro.) Enfin, j’ai trouvé une brasserie de qualité près de l’aéroport, Le Grand Charles, et je vous présente une sélection de leur carte, la penne au thon et julienne de courgette, et la crème caramel :

Vous savez ce qui suit. Allons préparer le dernier dîner hexagonale du Tour !

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