Le pèlerinage, 2e partie

On reprend maintenant notre tour des sites liés à la Seconde Guerre mondiale en Normandie. Après un matin au Mémorial de Caen, nous sommes partis pour Longues-sur-Mer. Notre destination? L’ancienne batterie allemande (1 étoile Michelin), partie du Mur de l’Atlantique. Il reste 4 de ces casemates, toutes identiques, bien que les canons ne soient plus en bon état. Ils pouvaient tirer jusqu’à 20 km.

En regardant la distance à la côte — peut-être 1-2 km — il est bien évident que ces canons servaient principalement pour attaquer les navires, pas les soldats qui ont atteint la plage. Le bon état du béton témoigne à la difficulté de les détruire de l’air avec des bombes.

D’ici, nous sommes passés à Colleville-sur-Mer, site d’Omaha Beach (2 étoiles). Je vous rappelle les mots du général Eisenhower le matin du 6 juin 1944 :

« Soldats, Marins et Aviateurs des Forces expéditionnaires alliées !

Vous êtes sur le point de vous embarquer pour la Grande Croisade vers laquelle ont tendu tous nos efforts pendant de longs mois.

Chemins de Mémoire

Il y a deux monuments à Omaha Beach. Le premier que l’on croise est sur une surface en pierre et en béton :

Aux côtés du monument, il y a des drapeaux des forces alliées :

Les yeux du monde sont fixés sur vous. Les espoirs, les prières de tous les peuples épris de liberté vous accompagnent.

On avance sur la sable. Il y a un autre monument :

Mais quelque chose ne vas pas. On tourne le dos au monument pour regarder l’eau.

On est évidemment là à marée basse, ou presque, et le débarquement s’est déroulé très tôt, alors à marée haute. Quel que soit le cas, ça fait des centaines de mètres.

Avec nos valeureux Alliés et nos frères d’armes des autres fronts, vous détruirez la machine de guerre allemande, vous anéantirez le joug de la tyrannie que les Nazis exercent sur les peuples d’Europe et vous apporterez la sécurité dans le monde libre.

Cette machine de guerre allemande, ses canons et mitrailleuses et lance-flammes, tout ça était à l’affût, en haut par le béton ou encore plus à l’intérieur. En marchant sur le sable, on se rend compte de façon qu’aucun livre ne peut vraiment communiquer — la seule stratégie ici était de l’usure, d’envoyer plus de corps que les allemands ne pouvaient tuer. Pourtant, impossible de blâmer Eisenhower ou Montgomery ou qui que ce soit pour ce choix — les barbares ne leur avaient laissé aucun autre chemin.

Reconnaissez-vous cette vue ?

C’est le cimetière américain à Colleville-sur-Mer (3 étoiles). Par traité, nous sommes sur le sol américain. Je ne suis pas sûr à quelle distance nous soyons des monuments d’Omaha Beach, mais ici, nous sommes juste un peu au-delà de l’entrée, et toujours pas devant les tombes. Et… mon Dieu. Il y a des milliers.

Votre tâche ne sera pas facile. Votre ennemi est bien entraîné, bien équipé et dur au combat. Il luttera sauvagement.

Nous sommes là au bon moment pour la descente du drapeau. La chanson s’appelle « Taps ». Elle est jouée à la fin de la journée dans les camps militaires, mais aussi aux funérailles militaires. La « Sonnerie aux morts » de l’armée française en tire son inspiration. Je connais les mots par cœur, mais aux funérailles, on ne les chantent pas alors je reste silencieux. Ce moment n’a pas été prévu.

Il y a un mémorial :

Sur les murs, il y a des cartes qui montrent le progrès de la guerre. La différence entre le territoire contrôlé par l’Allemagne en 1941 et 1944 est incroyable. Chaque mètre de cette avance a été payé par un tombe:

On ne peut que remarquer la similarité entre les mots du général de Gaulle en 1940 :

Rien n’est perdu, parce que cette guerre est une guerre mondiale. Dans l’univers libre, des forces immenses n’ont pas encore donné. Un jour ces forces écraseront l’ennemi.

L’Affiche de Londres

et ceux d’Eisenhower en 1944 :

Notre effort de guerre nous a donné une supériorité écrasante en armes et munitions, et a mis à notre disposition d’importantes réserves d’hommes bien entraînés. La fortune de la bataille a tourné! Les hommes libres du monde marchent ensemble vers la Victoire !

Après le cimetière, nous avons un dernier arrêt à visiter, la Pointe du Hoc (2 étoiles). En 1984, M. le Président Reagan y a donné un discours, « Les gars de la Pointe du Hoc » considéré toujours d’être l’un des meilleurs de son mandat. C’est ici où des Rangers, les meilleurs soldats de l’armée américaine, ont dû grimper une falaise pour détruire des canons allemands.

Malheureusement, les canons n’étaient plus là. Mais c’était toujours un observatoire de valeur pour les allemands, qui l’a défendu férocement — 135 des 225 Rangers ont été blessés ou tués.

On peut toujours voir les trous dans la terre laissés par des obus :

J’ai totalement confiance en votre courage, votre dévouement et votre compétence dans la bataille. Nous n’accepterons que la Victoire totale !

Et c’est exactement ce que les gars de la Pointe du Hoc, et partout en Normandie, ont livré.

14 réflexions au sujet de « Le pèlerinage, 2e partie »

  1. Avatar de AngeliqueAngelique

    Aujourd’hui, ces sites sont là pour nous rappeler l’horreur. Malheureusement, en regardant le monde, j’ai compris que justement, ces hommes se sont battus et sont mort….. pour un monde qui n’est pas libre. L’histoire se répète et ton article magnifique prend toute son importance.

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