Je me souviens bien de 2020. Pour moi, c’était une meilleure année que pour beaucoup de monde. C’est largement à cause du fait que j’étais chanceux d’avoir acheté assez de PQ juste avant le virus pour ne pas m’inquiéter pendant les mois de pénurie (c’est une histoire 100 % vraie). Mais aussi un peu parce que j’ai appris le français, découvert Indochine et de Funès pendant la même semaine, bla-bla-bla. Mais largement le PQ.
Mais je me souviens très bien de cet octobre pour deux des mêmes raisons que vous tous. Je n’oublierai jamais le meurtre de Samuel Paty, où je me demandais pourquoi beaucoup de mes amis avaient posté cette image partout :

J’ai reconnu la fonte parce que même aux États-Unis, « Je suis Charlie » était célèbre. Il est souvent le cas que nous ne savons rien de ce qui se passe en France, à moins qu’il se traite de Vanessa Paradis pendant son mariage avec Johnny Depp. Mais l’attaque contre Charlie Hebdo a servi pour sortir certains des ombres, comme on dit en anglais. Nous avons bien appris qui disait « Je crois à la liberté d’expression — mais aussi aux conséquences », comme si des crimes ne le sont plus si on est offensé.
Je pense au linguiste le plus célèbre au monde, Noam Chomsky, prof du MIT, qui a pris l’opportunité (lien en anglais) — pour critiquer Charlie Hebdo pour avoir licencié le caricaturiste Siné. Le professeur Norman Finkelstein a fait la comparaison (lien en anglais) entre Charlie et Der Sturmer, un journal des Nazis — et a dit « Je n’ai pas de sympathie ». Le magazine Jacobin — je ne plaisante pas, c’est un magazine américain — a aussi trouvé (lien en anglais) l’affaire Siné beaucoup plus d’un problème que les meurtres. Et ces gens se croient des défenseurs de la liberté d’expression.
Environ dix jours après le meurtre de Samuel Paty, le procès de l’attaque de 2015 a commencé. J’ai acheté le numéro spécial de Charlie en anglais — le seul que j’ai acheté — pour mieux comprendre. Cette fois, je n’ai rien lu aux États-Unis. On l’avait oublié.

Alors, hier matin, je me suis réveillé pour découvrir qu’un ami en France m’avait envoyé un lien vers un article sur le meurtre de Dominique Bernard, encore une fois un prof. Parce que je suis bien au courant du fait que ce meurtre était lié aux demandes du Hamas, je l’ai mentionné à mes amis. Du silence.
Et je trouve ce silence curieux. Les bruyants, avec leurs drapeaux de la semaine et leurs anathèmes réguliers et leurs questions sur vos loyautés, n’ont plus rien à dire. Je vous ai déjà dit ça. Mais pour Samuel Paty et Dominique Bernard ? Sûrement il n’y a aucune « nuance » quant à ces meurtres.
J’ai remarqué une grande différence entre la France et les États-Unis pendant ces trois dernières années. Depuis 2009, quand j’ai rejoint Facebook, je n’ai jamais publié un avis partisan, un choix fait exprès. Parmi mes amis francophones, je vois le même comportement — je ne peux pas vous dire qui a voté pour qui, parce que personne ne dit rien. C’est presque la même chose avec la religion — je crois que je sais qui sont les croyants, mais je devine, car personne ne dit rien. Aux États-Unis, si vous ne déclarez pas vos « équipes », je vous rassure — on va vous les demander, et pas forcément poliment. Vous n’avez jamais vraiment vécu l’expérience américaine jusqu’au moment quand un ami vous dit que vous n’avez pas le droit de manger dans une chaîne de restos rapides — In-N-Out, le burger californien — car une citation de la Sainte-Bible, Jean 3, 16, est imprimée sur le fond de leurs gobelets.
Je n’arrive pas à imaginer le Français qui me dirait que l’on n’est plus amis à cause d’un burger.
Ce n’est pas le billet que je voulais écrire aujourd’hui. J’ai d’autres chats à fouetter, comme toujours (pardonnez-moi, Louloute, c’est juste une expression). Mais il me semblait que je serais bien hypocrite si je n’ai pas écrit sur exactement ce meurtre après m’être plaint des bruyants qui se taisent au mauvais moment. Tout ça, c’est à dire que je vois votre peine, je ne l’oublierai jamais, et je ne ferai pas d’excuses pour ça non plus.

Pardonné Justin 🐈
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❣️
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Concernant nos élections, personne ne te dira qu’il a fait un choix entre le peste et le choléra… et qu’en général, et depuis longtemps, nous ne votons plus pour un programme qui ne nous plaît pas forcément, mais contre un parti qui nous déplaît fortement, nous n’avons aucun choix si ce n’est de nous fabriquer un bulletin blanc avant de passer dans l’isoloir ! 😦
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Oui, ou quelquefois voter « par conviction » pour un·e candidat·e qui n’a aucune chance d’être élu·e !
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J’ai mon préféré ! 😉
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Ce que je fais à chaque premier tour d’élections mais après …je vote menée par la peur !
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Je garde un bulletin de la personne pour qui j’ai voté au premier tour, pour le remettre dans l’urne au deuxième tour. C’est une manière d’envoyer un message et peut-être à la longue de faire évoluer les avis…
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Oui, je connais l’idée de « faire barrage ». C’est quelque chose qui ne va pas dans un pays avec seulement 2 partis. Mais je suis arrivé à croire qu’il y a quelque chose de sain dans ce comportement. Personne n’est trop attaché aux partis, et ne devient pas fanatique en résultat.
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… je ne suis pas sûre que les « autres partis », ne soient présents au premier tour que pour nous donner une illusion de choix démocratique, alors même que leur présence n’est qu’anecdotique dans les résultats… une vaste bouffonnerie ! 😦
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Alors là Agathe tu verses dans la théorie du complotisme 🙄
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Toute vérité n’est pas bonne à dire… mais je n’ai cité aucun nom ! ♥
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La France et les français. Bon, passons tout de suite sur la religion : je ne suis pas croyante mais j’ai mon chemin spirituel dans la philosophie de Mikao Usui.
Quand aux élections, tout le monde sait que je n’ai pas voté Macron.
Je préfère être détestée pour celle que je suis. L’hypocrisie n’est pas dans mes habitudes.
Je prends la responsabilité de mes choix sans critiquer ceux des autres, nous sommes tous libres. Religion et politique ne font pas la personne (sauf si c’est leur raison de vivre.).
Je suis cependant en accord avec Agathe, la démocratie est illusoire et aujourd’hui, je prends ma liberté sans attendre qu’elle me soit donnée.
C’est ce qui me guide en randonnée, je ne dois rien à personne et je suis seule dans l’immensité de la nature. Cette magnifique nature que l’humanité détruit avec de trop nombreux prétextes, mais c’est ainsi.
Je suis parfois taxée d’anarchiste, de complotisme, de sauvagerie : ben ça m’est bien égal.
De toute façon, je n’écoute pas les médias et je ne dépense pas d’énergie à rouspéter : comme on dit, que chacun commence par balayer devant sa porte 😉.
Je te souhaite un bon dimanche.
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