Mon amie F

Nous sommes en Vendée, alors je vais enfin vous raconter certaines histoires autour de mon amie qui habite là. Elle ne savait pas que ce post paraîtrait ; j’espère que ça ira.

Photo par Chabe01, CC BY-SA 4.0

Remontons le temps jusqu’en mai 2020. Je me suis enfin présenté dans le groupe de Facebook qui m’a lancé sur tous les chemins que je parcours — Louis de Funès, Indochine, Bourvil, Les Rita Mitsouko — et j’étais choqué par toutes les demandes que j’ai reçues sur Messenger pour parler. La plupart du monde qui m’ont contacté étaient bilingues, ceux qui avaient fait des séjours linguistiques ou se sont expatriés pendant un certain temps. C’était facile de parler avec ces gens car ils pouvaient toujours changer de langue quand j’avais des problèmes. Et honnêtement, je devais vérifier des choses sur Google Traduction sans cesse.

Je croyais que ça resterait le cas, qu’il y aurait toujours plus d’affinités avec ceux qui avaient été marinés dans une culture anglophone. Mon amie rouennaise habitait au Royaume-Uni. Mon ami en Somme ne parle pas l’anglais, mais il a voyagé plusieurs fois aux États-Unis. Cependant, F m’a fait changer d’avis.

Je ne lui ai jamais demandé à quoi elle s’attendait à l’époque — je ne l’ai demandé à personne, pour être clair, mais pour les bilingues, c’était assez évident. Beaucoup de monde mourraient de curiosité sur « l’américain », mais la majorité me passeraient le bonjour et c’était tout. Ça va, et je n’ai aucune plainte. Mais certains continuaient les conversations, et j’ai vite découvert que F voulait vraiment m’aider. Elle m’écrirait des notes sur telle ou telle chose que j’avais mal écrit dans le groupe, ou ajouterait un renseignement sur une question que j’avais demandé. Mais quelque chose était différent entre nous qu’avec tout le reste du monde.

Ce ne sera pas du tout ce à quoi vous vous attendiez… 😉

Les réseaux sociaux sont largement très informels. Et j’ai toujours hâte à vous dire que chaque usage de « you » en anglais se traduit comme « tu », pour de nombreuses raisons. Alors beaucoup de monde me tutoyaient dès le départ, ou me demandaient « On peut se tutoyer ? » très vite. Mais à l’époque, F et moi continuions de nous vouvoyer. Et pour être clair, ça ne me dérangeait pas du tout ! Je n’ai jamais demandé de changer à personne, jusqu’à maintenant, car je reste très mal à l’aise sur quel est le bon moment (on en parlera plus une autre fois), mais j’ai chanté les louanges du vouvoiement dans ces pages.

Toutefois, nous avions parlé d’avoir un coup de fil téléphonique pendant mon premier voyage. Le dernier jour, j’étais dans le métro et en retard, en route pour Les Invalides ; nous avions choisi midi, mais j’étais toujours sous terre. Elle m’a appelé avant que je ne puisse quitter le métro, et m’a vite demandé « On peut se tutoyer ? »

À ce point-là, nous nous connaissons depuis un an déjà. Je sais que ça a l’air dingue, mais pour la première fois, j’ai senti comme si je l’avais mérité, comme si c’était une promotion. La seule chose à laquelle je peux faire la comparaison, c’est le son d’avoir réussi une quête. J’ai dû quitter le pays plusieurs heures plus tard, mais le sourire a duré pendant des jours.

Il y a d’autres histoires. Quand j’ai lancé ce blog, F était la toute première personne à laquelle je l’ai montré. Elle m’a gentiment envoyé quelques corrections avant le lancement « officiel ». Une autre fois, très tôt, je lui ai écrit « Je m’ai fait une promesse », et elle m’a expliqué que les verbes réfléchis utilisent toujours « être », ce que Duolingo ne m’avait toujours pas enseigné. Alors, voilà, je me souviens de cette leçon à chaque fois où j’écris un verbe réfléchi au passé composé. Il était une fois, je vous ai dit que je gardais un fichier plein d’expressions inattendues d’un étranger, pour faire rire une amie dite F. Elle voilà.

Il y a une page que je n’ai jamais édité depuis le début du blog, celle où je me présente. J’y mentionne qu’une amie m’a donné l’expression « un coup de foudre ». Oui, des jours avant que je ne voie Le Gendarme se marie et décide que ce sera le bon nom pour le blog. Vous savez qui maintenant.

Une histoire qu’elle entendra en même temps que vous ? En 2022, j’ai dû expliquer à mes parents pourquoi je partais pendant un week-end et avais besoin de quelqu’un pour garder M. Descarottes. Des parents de F venaient de visiter la Californie, dont LA. Les miens avaient au moins entendu parler de F, alors…je leur ai dit que j’allais passer du temps avec ses parents pendant leur séjour. Leur séjour déjà conclu. Oui, je sais. Mais sérieusement, pensiez-vous que j’allais dire « Je pars en France, mais juste pendant un jour ; gardez le cobaye, svpkthxbye » ? Ouais, moi non plus.

Ils ne savent toujours pas d’où vient mon t-shirt « Central Tour ».

On devrait tous avoir un tel ami. Quel pays, la France, qui m’en a donné trois, et en 2020 en plus !

6 réflexions au sujet de « Mon amie F »

  1. vanadze17

    Oui, tu as de la chance d’avoir rencontré une vraie amie. Quelqu’un qui est toujours là pour t’aider à t’améliorer, pour t’expliquer…
    C’est une amitié précieuse !
    Merci de nous avoir partagé « votre histoire d’amitié ».

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