Je découvre la Guyane

On continue maintenant le Tour avec le 973, la Guyane. C’est le département le vingt-quatrième moins peuplé, et les habitants se nomment guyanais. C’est notre troisième séjour dans l’Outre-mer.

Comment est-ce que la Guyane est devenue une partie de la France ? L’histoire française trace ses origines jusqu’en 1503, mais la colonie n’a aucune importance jusqu’à la fondation de Cayenne en 1643. Pas comme les îles antillaises françaises, la Guyane n’a jamais séparé du pays depuis ce temps-là. Elle devient un département pour la première fois en 1797, puis colonie pénale, et est devenu définitivement département depuis la fin de la SGM.

Avant de continuer, il n’y a pas d’étoiles Michelin mentionnées dans cet article. Ce n’est pas du tout un commentaire sur la qualité de la Guyane — le Guide vert ne la visite pas. Michelin est une entreprise privée et a le droit de ne pas publier sur n’importe quel lieu s’ils ne veulent pas dépenser l’argent. Mais vu leur excellent travail sur les îles antillaises, je ne peux pas comprendre ce choix. Cet article ne pourrait pas exister sans le site du Comité du Tourisme. Pour ce que ça vaut, notre tour se concentre largement sur la côte, un choix nécessité par la disponibilité de photos.

On commence notre tour de la Guyane à la préfecture, Cayenne. Notre premier arrêt est le Musée Alexandre-Franconie, consacré aux cultures guyanaises. Les collections comprennent des objets historiques, des tableaux qui appartenaient au sénateur Victor Schœlcher (qui nous avons rencontré en Martinique), et de l’histoire naturelle. La Cathédrale Saint-Sauveur — c’est Un Coup de Foudre, il va y avoir une église dans chaque département — à été originalement construite dans les années 1820, mais le bâtiment moderne date d’un siècle plus tard, avec une orgue qui vient du Jura. Il faut visiter le Marché des fruits et légumes, le plus grand du département, pour des fruits cultivés nulle part ailleurs en France, tels que la grenadille (dite maracuja là-bas). Le Jardin botanique abrite, sur 3 hectares, des orchidées, des plantes carnivores, et la Maison de la vanille, une collection de nombreuses espèces de cette plante. Mais attention aux caïmans !

Au sud-est de Cayenne, on visite les Marais de Kaw à Régina, réserve naturelle pleine de faune telle que les caïmans, les iguanes, et les jacanas noirs, ainsi que de flore comme les jacinthes d’eau et des nénuphars. Puis on revient vers la côte pour visiter le Fort Diamant, les ruines d’un fort stratégique du milieu du XIXe siècle. Les plages de Rémire-Montjoly sont un bon endroit pour chercher les tortues du département. Juste à l’ouest de Cayenne, à Kourou, on passe par les Îles du Salut, trois îlots volcaniques à 11 km de la côte. L’île Royale abrite l’ancien bagne.

Aux alentours de Kourou, on visite le Centre spatial guyanais (CSG), la base de lancement de l’Agence spatiale européenne. En plus des lancements, on peut y visiter le Musée de l’Espace, avec des expositions sur les satellites et les opérationnels du CSG. Puis, on conduit presque 200 km à l’ouest à la ville de Saint-Laurent du Maroni. Ici on visite le Camp de la Transportation, ancien bagne originalement planifié pour les « ecclésiastiques non sermentés » pendant la Révolution, mais pas mis en service que jusqu’au temps de Louis Napoléon. On suit le fleuve Maroni vers l’intérieur, d’abord à Papaichton pour visiter les Abattis Cottica, de nombreux îlets au milieu du fleuve, entourés par des « arbres dépassant les 60 mètres de haut ». On finit au milieu du Parc amazonien, à Maripa-soula, une petite ville dans ce grand parc régional, qui nous permet la rencontre de nombreuses cultures — amérindiennes, brésiliennes, et surinamese, parmi d’autres.

Qui sont les personnages les plus connus de la Guyane ? Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice, est née à Cayenne, ainsi qu’Henri Salvador, musicien, Kevin Séraphin, joueur de basket, et Marc Barrat, réalisateur de 3 téléfilms de la série « Meurtres à ». Tariq Abdul-Wahad, né Olivier Saint-Jean, joueur de basket, est né à Maisons-Alfort. Alicia Aylies, 87e Miss France, a été d’abord élue Miss Guyane (mais est née en Martinique).

Que manger en Guyane ? Heureusement pour moi, le piment de Cayenne est en fait du Mexique, et la ville de Cayenne tire son nom d’une « caïenne », un genre de réchaud sur les bateaux. Alors que l’on y trouve des plats créoles des Antilles, la Guyane met en vedette de la cuisine amérindienne, souvent à base de manioc, et la cuisine bushinenguée, du Suriname, où on mange plein de légumes inconnus en Europe, tels que le sorossi et les feuilles de dachine (les racines sont connues chez moi sous le nom de taro). Il y a donc un colombo guyanais, comme notre dîner martiniquais, mais aussi le bami, des pâtes à la sauce soja importées par des immigrés indonésiens dans le Suriname, et le nassi, du riz cuit de même façon. Je ne ferai pas le fricassé d’iguane, peu importe vos demandes. En dessert, il y a les dizé milés, des beignets fourrés de « crène impériale » et les catalinas ou cucas, une pâtisserie à base de noix de coco et de farine de blé. Pour boire, il y a le rhum guyanais, dit tafia, ainsi que de nombreux jus à base des fruits locaux.

17 réflexions au sujet de « Je découvre la Guyane »

  1. Avatar de AnagrysAnagrys

    Merci Justin de nous faire découvrir ces départements largement inconnus en métropole – ce qui est un problème, à mon époque en géographie on étudiait le Brésil, les États-Unis, l’URSS puis la Russie… mais très peu l’outre-mer française !
    Petite remarque linguistique si vous me le permettez : le deuxième paragraphe mériterait une réécriture, si on en comprend l’idée il est plutôt confus… Deuxième point linguistique : « orgue » est depuis la fin du XVIIIe siècle un mot masculin, sauf s’il est utilisé au pluriel pour désigner un seul instrument (mais qui ferait ça ? Il faut être français pour y penser !).
    Exemples un peu bidon
    – l’orgue de Notre Dame est très joli (masculin)
    – les grandes orgues de la Sainte Chapelle sont en cours de restauration. (un seul instrument au pluriel, féminin, d’ailleurs ces orgues sont souvent grandes)
    – j’aime le son des vieux orgues (plusieurs instruments distincts, masculin)
    Voir le dictionnaire de l’Académie Française pour la référence 😊

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    1. Avatar de LadyButterflyLadyButterfly

      Je suis assez d’accord avec le paragraphe. 🙂

      Le « quoi qu’ils veuillent » : non, ce n’est pas une tournure employée dans ce cas. Ici, on a du mal à comprendre le sens de la phrase. Est-ce que le Guide Michelin se réserve le droit de visiter certaines régions? Ou est-ce qu’il n’a pas le droit d’aller dans certains endroits, ce qui me paraîtrait bizarre… (et évidemment que c’est privé, c’est une maison d’édition, donc ça n’a pas trop de rapport).

      Après, le Guide Michelin, c’est une chose mais il existe aussi de bonnes recommandations dans le Guide du Routard par ex (avec une édition pour la Guyane).

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      1. Avatar de AnagrysAnagrys

        C’est difficile de vous en vouloir, je pense que beaucoup de français font la faute aussi !
        Si ce n’est déjà fait, lisez l’entrée correspondante sur le dictionnaire de l’Académie en ligne, vous y trouverez un lien vers les 3 mots « pathologiques » qui sont dans cette situation… et en tirerez peut-être une idée pour un futur billet de langue de Molière 😇

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