J’aime écrire certains billets afin de faire plaisir à des lecteurs particuliers, et la bonne personne saura pour qui celui-ci a été écrit. Mais je crois que le reste d’entre vous trouvera celui-ci à la fois hilarant et énervant, et que vous apprendrez quelque chose en même temps. Ce qui suit est basé en partie sur mes propres observations, et en partie sur le seul acte de journalisme jamais commis par le magazine The New Yorker, Pets Allowed par Patricia Marx, écrit en 2014.
En 2005, Paris a détruit les dernières mœurs communes au public américain. Je veux dire Mme Paris Hilton, qui refusait d’obéir les règles autour des chiens dans les centres commerciaux. Elle avait l’habitude de garder un tout petit chien dans son sac à main. Les règles interdisaient les animaux de compagnie partout à l’époque, mais elle était l’héritière de la fortune des hôtels Hilton, et personne ne voulait vraiment la croiser.
Il faut comprendre que pendant toute ma vie, les animaux d‘assistance n’ont jamais été interdits nulle part. Un chien de service aux aveugles doit porter un gilet qui l’identifie clairement, et ça donne le droit d’entrer n’importe où — les avions, les restaurants, les supermarchés, etc. En revanche, leurs maîtres doivent porter des documents officiels qui prouvent que l’animal a été dressé pour ce but. Mais avec l’arrivée de Mme Hilton, plus personne ne voulait respecter ces règles.
Ici entre « l’animal de soutien émotionnel » (j’écrirai ASE pour animal de soutien émotionnel).. Il y a une catégorie légale pour ça, mais les bienfaits sont censés être très limités par rapport aux animaux d’assistance. Selon Mme Marx, deux lois américaines mentionnent les ASE. La loi dite « Fair Housing Act » (Logement équitable), dit qu’un tel animal à le droit de vivre dans les logement qui interdisent tout autre animal de compagnie. La loi dite « Air Carrier Access Act » (Droit d’accès aux transports aériens) donne un droit pareil dans les avions. On est censé avoir une lettre d’un docteur qui établi le besoin pour ces animaux.
Avant de continuer, pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça ? Parce que j’ai passé mon dîner de Thanksgiving avec un chien de 50 kg à la table voisin dans le resto, qui ne portait aucun gilet identifiant — car animal de compagnie — malgré le fait que des panneaux comme celui-ci étaient partout. Ça dit « Bienvenue à South Coast Plaza. Pour la santé et sécurité de tous nos clients, on a une politique d’interdire les animaux de compagnie. Les animaux d’assistance dressés pour aider les handicapés sont les bienvenus. Les ASE ainsi que les animaux de compagnie sont interdits. »
Après le règne de notre reine Paris I Hilton, on a commencé à voir tout genre d’animal partout. C’est pour ça que Mme Marx a décidé de tester les limites les plus outrées. Voici sa première expérience (traduite par moi), où elle apporte un animal au musée Frick, l’un des musées d’art les plus prestigieux de New-York :
Le premier animal que j’ai testé était une tortue de 7 kg qui faisait 33 cm de longueur. Je l’ai attachée à une laisse pour lapins à laquelle j’ai agrafé un insigne d’ASE en tissu.
« Billet pour une, s’il te plaît », ai-je dit à la femme au guichet. « Un moment », dit-elle. « Laisse-moi trouver quelqu’un ».
« Oh mon Dieu », dit un vigile à un autre. « Cette dame a une tortue. » Un autre vigile a apparu.
« Non, non, non. Il ne peut pas entrer. » dit-il.
« C’est un ASE », ai-je dit.
« Nan », répondit-il.
« J’ai une lettre. »
« Tu as une lettre ? Laisse-moi la lire. »
Après ça, un deuxième vigile lit la lettre, puis elle est autorisée d’y accéder avec la tortue. Puis, elle procède à faire entrer la tortue dans une boutique de Christian Louboutin, E.A.T., un restaurant-traiteur, un salon de beauté — où la tortue reçoit une pédicurie, et même La Maison du Chocolat.
Puis elle fait la même chose avec un serpent dans une boutique de Chanel, deux dindes dans un bus et chez Katz’s Delicatessen, un resto célèbre, et pour son chef-d’œuvre, un aller-retour en avion avec un cochon jusqu’à Boston. Honnêtement, si vous pouvez bien comprendre l’anglais, je recommande fortement son article, qui montre les profondeurs de l’absurdité au nom d’accueillir ces faux animaux d’assistance.
Je dois avouer que je n’ai jamais vu aucun animal exotique comme ça aux restos ou dans les centres commerciaux ici. C’est toujours juste les chiens, mais presque jamais de vrais chiens d’assistance. Je le sais parce que les vrais portent toujours leurs gilets et ne dérangent jamais personne. Le chien à côté de moi pour le Thanksgiving ? Pas dressé du tout.
Mais tel est l’enjeu aux États-Unis. Parce qu’une femme riche s’en est foutue des règles il y a deux décennies, il y a des chiens partout dans des espaces où personne ne croyait qu’ils avaient le droit d’aller, aidés par la lâcheté des gérants ici et là, qui préfèrent faire semblant de croire qu’ils sont peut-être des chiens d’assistance. Et en résultat, presque plus personne ne croit aux gilets qui disent « animal d’assistance », car tout le monde croit qu’il s’agit juste des animaux de compagnie.
Un Coup de Foudre 
Il faudrait essayer avec un hamster, c’est si petit ca passerai peut-être ? Bonne journée 🐶
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Pétard de sort.
Ici en France j’ai appris (avec horreur) qu’il y avait des écoles de chiens guides non-certifiées (sinon elles appartiennent à un groupe spécial les répertoriant). Ces écoles « produisent » des chiens guides « bas de gamme » avec une éducation de merde. Ces chiens ont un harnais de guidage (l’équivalent du gilet dont vous parlez j’imagine) mais pas de papier. Donc si le binôme va dans un magasin, qu’on demande à la personne les certificats du chien elle n’a qu’à partir car son chien n’est pas certifié. Et je pense que ces chiens doivent donner une image lamentable des chiens guides car comportement pourri/pas bien éduqués. Je connais quelqu’un qui a eu sa chienne guide dans ce type d’école. Je passerais sur le fait q-e la chienne a été mal éduquée et a des soucis de comportement. Quand cette dame va chez l’esthéticienne la chienne monte sur la table avec elle et se place entre ses jambes. Je ne vais pas chez l’esthéticienne mais si c’était le cas je laisserais Manille à l’accueil, je ne la ferais pas entrer en cabine et encore moins monter sur la table. C’est une question de respect mais cette école non-certifiée n’a pas dû l’apprendre à cet@e dame.
On m’avait dit: votre chien peut aller partout (selon l’Article 88 – Loi n° 87-588 du 30 juillet 1987). Il y a des exceptions (les chambres d’hôpitaux et les salles d’examen médicale pour raison d’hygiène, même si on a déjà fait entrer Manille dans ces salles quand j’allais au service ORL pour mes IC) et ça n’empêche pas les refus (cf les taxis, certains restaurants ou magasins où il faut se bagarrer, Uber d’amour). Mais on m’avais aussi dit qu’il y a une question de respect: si on va à un cours de yoga on ne laisse pas le chien vadrouillerentre les tapis des gens à sa guise dans la salle. S’il pleut on l’essuie un minimum avant d’entrer dans un magasin (une fois j’ai annulé une virée shopping car avant la boutique on avait eu la brillante idée d’aller dans un champ et la chienne s’était roulée dans la boue). Quand je vais quelque part j’essaye de brosser un peu Manille en amont pour limiter la chute de poil. Ma podologue adore Manille donc quand je vais la voir toutes les 3 semaines pour ma pédicures (la pédicure de la tortue m’a achevée) je la laisse un peu vadrouiller dans le cabinet mais autrement j’évite (et de toute façon elle lui dit « bonjour » mais quand la podologue travaille elle se couche à côté).
Manille est très gourmande mais au restaurant on ne la remarque pas,
elle reste sage et connaissant son attrait pour la nourriture c’est assez impressionnant (elle a pris l’habitude très mauvaise de réclamer à table au grand désespoir de sa famille d’accueil dont la belle éducation a été salopée, après à table chez moi elle n’a pas son harnais et est « en mode chien de compagni »). C’est un « petit gabarit » de labrador, elle pèse 30 kg mais il y a des chiens guides bien plus grands et gros qui doivent peser entre 40 et 50 kg. Ma collègue de remise de chien guide m’avait dit que sa fierté c’était d’aller au restaurant avec son chien guide, que d’autres clients arrivaient et au moment pour elle de partir ils étaient ébahis par la présence du chien qu’ils n’avaient pas du tout remarquée en arrivant.
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J’imaginais que vous auriez des choses à dire sur le sujet !
Je n’avais jamais pensé à la question de quoi faire avec les animaux d’assistance quand on va dans un cours de yoga ou un hôpital. C’est bien logique que l’on attacherait l’animal pendant une séance de yoga. Mais c’est tout autre chose que promener son chien partout dans les grandes surfaces et les restos en s’en foutant de la hygiène et les autres clients ! Les gilets des chiens d’assistance ici portent souvent de tels messages que « Merci de ne pas me toucher. Je travaille. »
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Comme cela arrive parfois, peu de monde ose rappeler la règle commune à une « star » qui fait un caprice. Du coup, le reste de la population ne comprend pas pourquoi elle devrait respecter la loi.
Les gens célèbre doivent être exemplaires mais ce n’est pas toujours le cas.
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Tristes comportements de ces gens qui se croient au-dessus des lois…
Souvenir d’un repas gâché au restaurant, pendant les vacances. En terrasse, des gens sont arrivés avec un jeune chien pas éduqué (ni les maîtres d’ailleurs) qui n’a pas cessé de japper pendant tout le repas. Les autres clients étaient comme nous excédés.
J’avais très envie de me plaindre, mais je ne voulais pas de scandale, j’ai attendu le moment de quitter le restaurant pour me plaindre à la direction (qui avait préféré quatre clients même bruyants).
L’endroit était charmant mais je crois que je n’ai gardé que ce chien en souvenir !
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Ha les Hilton et leurs frasques…
Souvenirs surtout des années 2000. Comme le dit si bien Filimages, la logique et le bon sens premier, voire la décence, veulent que ce type de personnes soient exemplaires…
… problème, c’est une des exceptions à la règle, c’est-à-dire clairement pas un exemple à suivre.
Si on a un brin d’humour (noir ou cynique, voire acide), il y a de quoi faire avec ce genre d’australopithèque côté blagues et histoires bien senties…
Cela me désole de voir qu, ici ou ailleurs, les personnes qui ont vraiment besoin d’aide, se retrouvent bloquées, gênées, par la faute de pathétiques décérébrés, riches certes mais riches d’une incommensurable imbécillité.
Désolé, je ne supporte absolument pas ces énergumènes ^^
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La raison ?
Dans les années 2000, à l’époque de la pseudo gloire de ces … choses-là (eurk !)…, ce genre d’australopithèque venait régulièrement sur Paris. Et qui Paris, dit hôtels.
Elle est facile celle-là…mise au niveau du bestiau cité (quoique peut-être un chouia trop fin encore…).
Et un des dits bâtiments se trouve à Roissy Charles-de-Gaulle.
Une de mes amies de cette période travaillait sur l’aéroport dans les services de sécurité et de sûreté (pas les vigiles de base). Et pour autant que je m’en souvienne, la comique au kiki n’était pas en odeur de sainteté (même si la bénédiction aurait eu lieu dans une piscine d’eau bénite, ou par le Pape de l’année en question… Y a des limites quand même) auprès des dits services.
Et de plus, ne sachant pas trop (et je n’ai absolument pas cherché à savoir ! Je tenais à ma peau moi !) si une jalousie bien féminine était présente, la seule vue de l’animal à ouin-ouin et froufrou faisait se hérisser les dents et grincer les poils (ou l’inverse ?) de mon amie.
Dire que c’était une manière polie de vouloir emboutir la chouquette dans un pilier de l’aéroport, ou lui refaire le portrait à coup de nokia 3310 en version coup-de-poing américain…
…on peut dire ça.
J’ai cru comprendre que les frasques et autres … Choses … Dont était friande le canari aux plumes (qui ont poussé à l’intérieur) avaient le don exponentiel de le service où mon amie œuvrait.
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« le don exponentiel d’irriter le service où mon amie œuvrait ».
Un peu plus compréhensible ^^
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Le terme « animal de soutien émotionnel » m’a rappelé une lecture récente qui souligne cette « dictature de l’émotion » à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui… Ou encore le « ressenti » qui prend la place du factuel, centré sur soi et sur les projections de soi sur les autres en lieu et place d’une attention à ce qu’ils vivent réellement.
Il est vrai que l’empathie était absente des perceptions transmises par notre éducation au mérite et à la réussite. Elle manquait aux rapports entre parents et enfants, éducateurs, soignants, accompagnants des femmes enceintes. Mais la survalorisation de l’empathie a produit des effets « indésirables » dans les rapports humains. On fait tomber les barrières et on finit par voyager avec un cochon pour le soutien émotionnel. Tant pis s’il chie sur les pieds du voisin !
En tout cas, cet article, comme le vôtre, m’a donné beaucoup à réfléchir :
https://www.gurwinder.blog/p/how-empathy-makes-us-cruel-and-crazy
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On a tous peur d’être poursuivi pour avoir montré un manque d’empathie, surtout quand il y a des droits qui se mêlent dans l’affaire. « J’ai une lettre » doit être plus terrifiant pour un vigile ou une vendeuse que l’on peut comprendre, car aux États-Unis, on s’imagine vite à la une des journaux « Monstre refuse service aux handicapés ».
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Bonjour Justin,
J’espère qu’il ne bavait pas en plus de ne pas être éduqué 😉
Pauvre chien, il aurait été mieux à gambader dans une forêt 🎄
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Hahaha j’ai aussi un truc « merci de @e pas me déranger je travaille » sur le guidon/la poigée du harnais mais il y a quand même des gens pour toucher le chien.
En vrai à un cours de yoga il suffirait de le laisser dans un coin de la salle et de lui dire de ne pas bouger, ou bián de le laisser à l’accueil (je n’emmène pas Manille au studio de pole dance où je vais car il est très petit; on demande aux gens de retirer les chaussures à l’entrée donc je serais un peu mal à l’aise de la laisser marcher jusqu’à l’accueil; et surtout c’est un temps pour moi, je n’ai pas envie de passer l’heure à faire la police car elle est trop mignonne et les gens viendraient la voir). À l’hôpital j’avais des rdv plusieurs fois par semaine et elle m’accompagnait dans les couloirs bien que mon père était présent.
En fait quand elle est juste en laisse elle n’a aucun droit (il faut son harnais sinon elle n’est pas considérée comme un chien guide). Je fais très attention à ça. Aux dernières élections législatives je suis allée au bureau de vote avec ma soeur et mon père au 1er tour (on a le même). Manille était à la laisse avec mon papa. Je suis passée avec ma soeur puis on a gardé Manille pour que mon père aille voter. Au 2d tour on est allés à nouveau ensemble mais mon père était un peu énervé d’être là (c’est un abstentionniste mais il faisait l’effort pour faire plaisir à ma soeur). Il n’a pas attendu que ma soeur et moi revenions. Il est de suite passé voter en emmenant Manille avec lui. Il était dans l’isoloir à côté du nôtre et ma soeur l’entendait bougonner. C’était assez marrant. J’aurais jamais laissé Manille entrer au bureau de vote comme ça sans son harnais mais là personne n’a rien dit (peut-être que les gens ont déduit que c’était ma chienne guide car j’avais ma canne blanche, peut-être que la situation avec ce drôle de monsieur bougonnant qui va voter avec son chien c’était trop particulier, je ne sais pas).
Ça m’énerverais de voir un chien de compagnie dans un restaurant ou un centre-commercial (surtout mal éduqué). Je galère à faire valoir les droit de ma chienne guide donc c’est pas pour voir Gisèle filer les croûtes de fromage à Rex au restaurant.
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Cette histoire de Paris Hilton m’en rappelle une autre, qui a fait couler beaucoup d’encre (numérique) cet été, quand Serena Williams a été refoulée d’un restaurant où elle n’avait pas réservé.
Ce restaurant s’est pris une tempête sur les réseaux suite à ce refus, mais c’était en juillet, ça doit être oublié depuis dans un monde où une histoire chasse l’autre…
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Serena a appris tout ce qu’elle sait sur être une diva gâtée d’Oprah Winfrey, une animatrice de télé légendaire pour ce genre de comportement, mais qui a en quelque sorte convaincu toutes les mères au foyer du pays qu’elle est leur meilleure amie.
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