Les milliardaires

Je n’avais franchement aucune idée de quoi mon billet se traiterait aujourd’hui. Puis j’ai vu cette nouvelle écœurante de l’une de mes choses préférées au monde entier, la page sur Facebook dite « Complots faciles pour briller en société » :

Bon, les amis, ça sent la fin… En attendant, j’ai décidé d’utiliser plus mon site web vu que c’est le seul endroit où j’ai un vrai contrôle. J’ai viré toutes les pubs car trop envahissantes et il faut que je réfléchisse à une newsletter ou un moyen autre que les réseaux sociaux. Ne jamais oublier que FB et les autres ont droit de vie et de mort numérique sur vos profils.

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Il y a une capture d’écran sur son post original qui montre que les modérateurs ont encore une fois supprimé l’un de ses posts, et il risque d’être banni. Je trouve cette situation ridicule. M. Halby, l’auteur de cette page, a récemment publié un livre en France, « Nous Sachons », inspiré par son écriture en ligne. Je suis heureux de lui offrir de la publicité gratuite ici :

Couverture du livre « Nous Sachons » par Dimitri Halby
Source chez la FNAC

Ce livre a été publié par Éditions Robert Laffont, une maison assez bien réputée si pas à la hauteur d’une Hachette. Est-ce satirique ? Ben oui. Est-ce gentil envers ses cibles ? Non, pas particulièrement. Mais y a-t-il de vraies obscénités, de la pornographie ou autre chose qui mériterait une livraison emballé en papier marron, comme on dit aux États-Unis ? (C’est la loi pour les magazines pornographiques.) Non, absolument pas. Si La Fille était francophone de naissance, je n’hésiterais pas du tout à lui laisser lire ce livre.

Pourtant on se plaint aux États-Unis qu’avec la dernière présidentielle, M. Zuckerberg a décidé de transformer Facebook en le Far West en ligne, où on peut faire tout et n’importe quoi. Évidemment, ce n’est pas le cas partout ; je suis sûr qu’il y a des règles européennes en jeu, mais ce n’est pas le point. Tous ses détracteurs américains l’aimaient bien quand il supprimait de vraies infos au nom de leur programme politique. Et c’est ça qui m’amène à mon vrai sujet — notre relation toxique avec les milliardaires.

Pour ma part, je haïs chacun et tous des milliardaires qui sont sortis de nôtre Silicon Valley. Pourquoi ? Parce que je faisais partie de deux start-ups, et je pourrais vous raconter des histoires effrayantes de l’esclavage moderne derrière les gros-titres. Saviez-vous que c’est légal de prendre les travaux de quelqu’un pour un an entier à 80 heures la semaine avec seulement des actions en récompense, puis le virer sans lui donner les actions si telle ou telle étape n’a pas été atteinte ? Ne me demandez pas comment je le sais ; disons seulement que je n’ai jamais été viré.

Alors, je vois du monde qui expriment leur haine de M. Musk — qui je déteste parce que la Californie fait son tout pour nous forcer d’acheter des voitures électriques — mais aiment peut-être Jeff Bezos, qui force ses employés à uriner sur place sans faire une pause dans ses entrepôts. Ou peut-être qu’ils aiment George Soros, qui a payé les campagnes des procureurs qui ne poursuivent personne à Los Angeles et San Francisco, et qui a gravement endommagé l’économie britannique pour gagner sa fortune. Ou peut-être qu’ils imaginent que Steve Jobs était un chic type car ils aiment leurs iPhones — demandez aux chinois qui se suicidaient en sautant de ses usines ce qu’ils pensaient de M. Jobs. (Si vous vous demandez pourquoi j’utilise un iPhone et non pas un truc de Samsung, j’ai des histoires là aussi.)

J’ai un ami qui pense en ce moment que Musk ne pète que les parfums de Cartier. Ces conversations me rendent fou, mais n’imaginez pas du tout qu’il y en a un autre que je préfère.

Ce que j’essaie de dire, c’est que je suis déçu pour M. Halby, mais je ne considère pas que M. Zuckerberg a tourné sa veste. Ni Bezos ni Musk ni les autres. Parmi les trucs les plus mystérieux pour moi, c’est que beaucoup de monde adoptent tel ou tel milliardaire comme si c’était son équipe préférée. Ce sont des êtres humains, et ils suivent leurs propres conseils. Pourquoi on imagine que ce sont ses amis, je ne le comprends pas du tout.

5 réflexions au sujet de « Les milliardaires »

  1. Avatar de AnagrysAnagrys

    En France, je crois que c’est un tout petit peu différent : on n’aime pas les riches, donc encore moins les milliardaires, qu’ils s’appellent Arnault, Bolloré ou Niel — quoique ce dernier soigne un peu plus de communication —, pour les locaux qui me viennent en tête. Est-il utile de parler de Musk ou Bezos ? Le premier était relativement populaire dans la geekosphère pour ses succès passés, avant son rachat de Twitter et son entrée en politique, mais il s’est bien rattrapé depuis.

    Pour ce qui est de la modération chez Meta, ou sur l’ensemble des plateformes d’ailleurs, je crois que si quelqu’un y comprend quelque-chose il pourra écrire un livre qu’il vendra très, très bien ! En attendant…

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  2. Avatar de LadyButterflyLadyButterfly

    Il existe souvent un biais avec lequel des gens s’imaginent que puisque ces milliardaire ont énormément d’argent, ils vont l’utiliser pour nous rendre la vie plus facile (i.e « faire le bien »). On oublie que ces fameux milliardaires, tous autant qu’ils sont ne pensent qu’à une chose : devenir encore plus riches, faire encore plus de fric (sur le dos de ceux qui n’en ont pas beaucoup)

    Je les hais aussi.

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  3. Avatar de FilimagesFilimages

    Il y aurait tant à dire…
    Si des gens « aiment » ces milliardaires, je pense que c’est plus par fascination que par adhésion à leur « éthique » (je mets beaucoup de guillemets). Ceux qui réussissent et laissent leur empreinte dans l’Histoire intéressent les foules, quelles que soient leurs méthodes.
    N’oublions pas que quasiment tous ces milliardaires nous doivent leur fortune. C’est par nos comportements qu’ils s’enrichissent. C’est NOTRE choix. Personnellement, je n’ai aucun compte chez Meta et j’évite au maximum d’acheter chez Amazon.
    Pour Musk, c’est différent. C’est un génie. Il faut le reconnaître. Mais un génie malade. Autiste Asperger. Une machine incapable d’éprouver de l’empathie. Un robot qui travaille énormément et qui ne comprends pas pourquoi les autres ne font pas de même. Ce type a rapidement révolutionné les industries spatiale et automobile, là où des grandes entreprises reconnues font moins bien et plus lentement. On peut être fasciné par le personnage.
    Musk va sûrement faire un très grand ménage dans l’Administration américaine. Une Révolution qui va faire très mal à beaucoup…
    Wait and see.

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  4. Avatar de vanadze17vanadze17

    D’accord avec Philippe, et je rajouterai le personnage qui va arriver la semaine prochaine à la Maison Blanche. Il en fait partie, et son comportement est semblable aux autres, souvent incompréhensible, dangereux et incontrôlable…
    Même s’il s’est fait un nom dans le milieu de l’immobilier, grâce à des manières plus ou moins licites et à son père généreux !
    Je crois que nous avons du souci à nous faire…

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