N’oubliez pas Louise

Je suis bien au courant que pour beaucoup de monde, le point fort de ce blog est l’atmosphère largement positive. Sauf en février. Et en juin. Et pour mon anniversaire. Et autour de Noėl. Mais au-delà ça… Malheureusement, j’écoutais RTL Soir hier, où j’ai entendu la conférence de presse du procureur qui gère l’enquête sur le meurtre de Louise. Aujourd’hui ne verra pas un de ces posts « feel-good ».

Je peux imaginer juste un peu le cauchemar qui vivent les parents de Louise en ce moment. C’était exactement à cause du fait que je pouvais me mettre dans la place d’autres parents d’une fille de cet âge que j’ai lancé les dons de plaquettes annuels. Encore pire, et c’est un témoignage au bon cœur de la petite, le saligaud qui est responsable lui avait demandé de l’aide pour trouver son portable (pas vraiment perdu). Elle voulait juste aider un inconnu. Je n’ai pas de mots pour la rage que je ressentirais si c’était La Fille.

C’est ici où je dirai quelque chose que je ne regretterai pas, mais je sais que ça vous choquera. Aux États-Unis, il y a un juge pour chaque procès, mais la décision de coupable ou non est prise par un jury de 12 citoyens ordinaires sélectionnés juste pour le procès, contre 6 en France pour les cours d’assises. Il arrive parfois chez moi, si quelque chose se passait comme, disons, le cadavre d’Owen le meurtrier se retrouvait dans la rue, poignardé une centaine de fois, et l’ADN du père de Louise est là, un jury refuserait de reconnaître le père coupable. La vengeance de cette façon n’est pas censée être légale, mais…si je faisais partie d’un tel jury, le père serait libéré. Surtout s’il n’avait pas d’histoire criminelle.

Il y a quelque chose qui me rend fou sur ce type. J’entends parler, et apparemment plusieurs témoins ont déjà attesté à cette partie, que cet Owen était accro à des jeux vidéo, surtout la bêtise dite Fortnite. Selon Franceinfo :

« son petit ami jouait à Fortnite et avait eu unealtercation en ligne avec un autre joueur qui l’insultait ». « Très énervé, il arrêtait de jouer et sortait de la maison comme il le faisait souvent pour se calmer »

Meurtre de Louise, Franceinfo

D’une part, c’est bien connu, et un objet d’autodérision dans la communauté de joueurs, que beaucoup d’entre nous — j’hésite á dire « nous » parce que j’évite à tout prix jouer contre des inconnus en ligne — ont des problèmes de maturité. J’ai mentionné à une amie lyonnaise, très fâchée déjà, qu’en anglais, il y a un mot, « ragequit » (abandonner/quitter dans un état rageux), que les joueurs utilisent pour décrire les gens qui tirent leurs manettes contre l’écran et quittent les jeux. Hyper-adulte, ça. Il y a d’autres comportements puérils. Voici un dessin que je traduirai :

Dessin de Penny Arcade. Il y a plein de dialogue, traduit ailleurs dans l'article.
©️Penny Arcade, 2008

Ça vient d’un « webcomic » dit Penny Arcade. Le type dans la chemise jaune s’appelle Gabe ; celui dans la chemise bleue s’appelle Tycho. Le dialogue va comme ça :

Gabe : OK. Quel est le plus grand problème de Soul Calibur en ligne ?

Tycho : Euh…les délais ?

Gabe : Faux ! C’est que l’on ne peut peut pas étrangler les autres sur Internet. Jusqu’à maintenant.

Gabe : C’est simple. Je serre ce cou en silicone dans les mains. Cet étouffement est transmis à des mains en titane qui ferment autour de la gorge de mon adversaire.

Tycho : Il paraît que le vendre sera difficile.

(Boîte qui montre « des raisons pour laquelle Gabe vous étranglerait » )

Ce dessin a déjà presque 17 ans. Ce problème n’est pas nouveau. Cependant, et c’est important, ce monsieur avait plus de problèmes que les jeux vidéo. Il s’avère qu’il avait déjà tenté la même chose une semaine plus tôt, sans succès selon Franceinfo « Le suspect avait déjà abordé une collégienne dans le même secteur le 4 février. » Évidemment, il avait de graves problèmes psychologiques.

Ce n’est pas du tout à excuser le rôle de Fortnite dans sa vie. Mais je fais la comparaison avec cet autre même que j’ai récemment vu, du Super Mario Bros original :

Il y a deux légendes. La première dit : « Moi : Les enfants, vous passez trop de temps sur les écrans ! » La deuxième dit : Moi en 1992 passant 3 jours entiers à essayer de faire le putain de saut pour passer ce trou. »

On n’a jamais entendu parler de quelqu’un qui est devenu fou à cause de Mario. Ces jeux ne sont pas joués contre des inconnus, il y a des différences très évidentes entre les bons et les méchants, le monde est en général très mignon, et si on échoue, on sait que c’est de sa propre faute. C’est pour ça que seulement les jeux de Nintendo sont permis chez moi, un choix fait exprès il y a une décennie quand j’ai acheté une Wii U pour La Fille. Il y a des jeux de Nintendo où on tue vraiment des ennemis, mais il n’y a jamais du sang, et il n’y a rien de réaliste.

Fortnite est loin d’être le pire à cet égard, mais ce n’est pas les contenus que je crains le plus — c’est la culture autour de tels jeux. On peut parler à haute voix avec des inconnus pendant les matchs en échangeant des insultes. Ce qui était une blague en 2008 est devenu la réalité en 2025, sans les manettes en forme de cou. C’est tout le harcèlement des écoles sans les profs ou directeurs qui pourraient corriger les mauvais comportements.

J’ai le cœur absolument brisé pour Louise et sa famille. J’espère que cet Owen passera le reste de sa vie en prison. Mais j’espère surtout que cette tragédie provoquera des réflexions dans la communauté de joueurs des jeux vidéo sur les comportements qui vont avec, et de ne plus supporter les gestes anti-sociaux au nom de compétition.

21 réflexions au sujet de « N’oubliez pas Louise »

  1. Avatar de vanadze17vanadze17

    Les addictions à ce genre de jeux vidéo comme Fortnite génèrent des personnes plus moins fragiles psychologiquement. Elles ne font plus la différence entre la réalité et le virtuel ! Et on obtient des « détraqués » (quel est le mot exact pour désigner ces gens?) comme Owen, capables de tuer une ou plusieurs personnes.

    Je pense que le laisser-aller de certains parents sur l’éducation de leurs enfants, dès le plus jeune âge, est un facteur à ne pas négliger. On a également constaté que beaucoup d’adultes étaient accros aux jeux, dont certains sont parents… Y a-t-il des solutions ? Je connais des personnes qui n’admettront jamais être addicts.

    C’est horrible pour la famille de Louise et je pense à elle. Leur vie est bouleversée à jamais.

    Mais sincèrement, je pense qu’il y a une partie de cette génération qui est en danger à cause de ces addictions.

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  2. Avatar de AnagrysAnagrys

    Je ne vais peut-être pas sembler très amical, mais pour moi le problème n’est pas causé par les jeux vidéo, quels qu’ils soient. Des joueurs, il y en a des millions autour de cette planète — on dirait que le record de Fortnite est de 45 millions simultanés, pour 600 millions de comptes.
    Le problème, c’est que tous les jeux ne sont pas adaptés pour tout le monde, chez certains ils serviront de catharsis salutaire, chez d’autres le mauvais jeu au mauvais moment va les faire complètement vriller… Comment savoir ? En dehors de l’entourage proche, je ne crois pas que ça soit possible, pour ce type il y a clairement eu une défaillance de ce côté vu que non seulement son entourage n’a apparemment rien fait pour l’aider à se sortir de son addiction, mais en plus ils l’ont couvert quand il a commis son crime (rappel : en France, un parent ou un conjoint n’est pas tenu de dénoncer un crime dont il aurait connaissance, sauf si la victime est mineure ou s’il s’agit d’un acte terroriste).
    Comprenez-moi bien : ce meurtre est abject, aucun parent ne peut vous contredire là-dessus. Mais dire que « c’est la faute aux jeux vidéo », c’est je pense faire une impasse dangereuse, à mon humble opinion il y a des choses à voir du côté de la famille, et peut-être un suivi défaillant — ceci dit sans vouloir trouver des excuses à ce type, qui à mon avis ne passera pas assez de temps en prison et risque bien d’en ressortir plus dangereux qu’il n’y est entré, et sans contrôle digne de ce nom…

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    1. Avatar de Justin BuschJustin Busch Auteur de l’article

      Il y a plein de monde qui jouent à Mortal Kombat ou à Diablo sans jamais blesser personne. Mon problème ici est plutôt avec les technologies qui encouragent les comportements toxiques. L’opportunité de parler avec des inconnus sadiques pendant que l’on essaye de s’entretuer doit être la pire chose que l’on pourrait donner à des personnalités déjà mal adaptées. Cette capacité n’existe même pas chez la Nintendo Switch — et la presse spécialisée dans ce secteur la critique fortement pour ne pas l’avoir ajoutée ! Je m’inquiète car la Switch 2 aura enfin une communauté en ligne comme toutes les autres consoles.

      Mais pour ma part, je ne les vois pas différemment que les films ou la télé quant aux contenus. Les choses que l’on regarde chez moi restent largement dans le même esprit — les films de Sonic et Mario, les Transformers, Indiana Jones, et ainsi de suite. C’est une question d’éducation morale autant que de divertissement et il me semble que jusqu’à ce point, ça a marché.

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      1. Avatar de AnagrysAnagrys

        En fait, le chat en ligne n’a rien de nouveau, quand j’étais étudiant en 1999, quand je remontais à mon étage dans ma résidence étudiante, j’entendais des sons de tirs de tous les côtés, et les insultes qui allaient avec : des gens jouaient à Counter Strike. En 1999, c’était plutôt en local, même si le réseau de l’école devait pouvoir être utilisé pour jouer en « global » aussi. 4 ans plus tard, les réseaux étaient suffisants, en France, pour permettre de jouer à des jeux de ce type avec des inconnus, et de s’insulter copieusement en le faisant. Ça fait plus de 20 ans que ça existe, et que c’est utilisé ! Combien de drames en 20 ans ?

        De mon côté, sur cette affaire spécifique, il y a un point qui me chiffonne particulièrement : on a un jeune homme, qui vit chez ses parents et s’adonne à des jeux vidéo violents. Ce jeune homme a une sœur, qui a déposé une main courante au commissariat contre lui parce-qu’il a été violent avec elle, et qui depuis refuse de le rencontrer. Pour ma part, si ma fille me dit qu’un de ses frères l’a frappée (en dehors d’un jeu qui a mal tourné…) et qu’elle est allée en parler au commissariat, j’aurai une discussion sérieuse avec mon fils, j’estimerais qu’il y a un gros problème quelque part et j’essaierais de trouver un moyen de l’aider. Et c’est clair que, me concernant, ce moyen passerait par la coupure de l’accès à Internet, le temps qu’il apprenne à se contrôler, mais si ses activités en ligne ont fait sortir cette violence, c’est qu’elle était là, ce type avait un problème à la base. Pourquoi a-t-il fallu attendre qu’un drame se produise pour qu’on en prenne conscience ? Je crois que l’enquête devra creuser dans cette direction. Pas pour chercher des circonstances atténuantes, il est coupable. Mais pour essayer d’éviter que ça se reproduise…

        Et sinon, croyez bien que si j’estime que sa pratique du jeu n’est pas le seul point à blâmer dans son passage à l’acte, je surveillerai quand-même attentivement ce que feront mes enfants en ligne. Je les encourage à me parler de leurs activités, et j’essaie de les sensibiliser aux dangers des discussions avec des inconnus — sur ce point, ma reprise d’activité sur Facebook est une bénédiction, elle me donne plein d’exemples de brouteurs et de toxiques, j’évite juste de leur montrer les conversations avec ceux qui pensent que je peux ressentir le moindre intérêt pour certaines parties de leur anatomie…

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  3. Avatar de scriiiptor (pour scriiipt.com)scriiipt

    En tant que parent, c’est vraiment la chose la plus horrible que de perdre son enfant, quelqu’en soit la cause, c’est toujours injuste et incompréhensible.
    Chacun va lutter différemment en son fort intérieur pour survivre et réussir à avancer. Chaque société (ou culture, ou civilisation, …) propose ses solutions pour aider (ou pas) les parents à s’en sortir.
    Ici, entre la récupération politique abjecte et le rejet de la faute sur des tas d’éléments extérieurs rajoutent à la douleur. Force et courage aux parents !

    Oui, on retombe souvent sur cette rengaine du « jeu vidéo qui rend violent », un argument réflexe qui revient dès qu’un crime violent est commis, surtout par des jeunes. C’est un bouc émissaire pratique : au lieu de chercher des explications plus complexes (éducation, contexte social, santé mentale, antécédents familiaux), on pointe du doigt un médium qui reste encore mal compris par une partie du grand public.

    Quand un drame survient, les médias généralistes et certaines figures publiques cherchent souvent une explication simple et spectaculaire. Le jeu vidéo, surtout les titres violents comme Call of Duty, GTA, ou Fortnite, est un coupable facile, tout comme le rock, le métal, les films d’horreur ou les jeux de rôle l’ont été avant lui. C’est un mécanisme classique : trouver une cause visible et sensationnaliste plutôt que d’aborder des problèmes plus profonds (échec du suivi social, accès aux armes, précarité, isolement, etc.).

    Si jouer à des jeux vidéo violents faisait de quelqu’un un criminel, on aurait des millions de tueurs en puissance dans nos sociétés. La grande majorité des joueurs de GTA ou Call of Duty ne passent pas à l’acte. D’ailleurs, les études sur le sujet sont assez claires : il n’existe pas de lien direct entre les jeux vidéo et la violence criminelle. Certains peuvent renforcer une agressivité à court terme, mais pas au point de transformer quelqu’un en meurtrier.

    Les avocats de la défense comme les procureurs peuvent être tentés d’utiliser cet argument pour détourner l’attention. Soit pour minimiser la responsabilité du criminel en plaidant une influence néfaste, soit pour condamner un mode de vie « déviant » et éviter d’autres explications plus dérangeantes (famille dysfonctionnelle, harcèlement, radicalisation, etc.).

    Il y a aussi un vrai clivage générationnel et culturel. Beaucoup de ceux qui pointent du doigt les jeux vidéo sont des personnes qui n’en ont jamais joué. C’est un phénomène récurrent : chaque génération diabolise les loisirs de la suivante. Les comics étaient accusés de pervertir la jeunesse dans les années 50, le rock était satanique, les jeux de rôle rendaient fous dans les années 80… Aujourd’hui, c’est au tour des jeux vidéo.

    Bref, l’affaire de Louise est tragique, et comme souvent l’opinion publique cherche à comprendre. Et l’opinion est sous influence hélas. Se focaliser sur les jeux vidéo comme cause principale, c’est passer à côté du vrai problème. Il y a toujours des facteurs bien plus complexes derrière un passage à l’acte violent, et accuser les jeux, c’est surtout une manière d’éviter de regarder en face les vrais dysfonctionnements de notre société.

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    1. Avatar de juliettejuliette

      C’est un commentaire très intelligent et réfléchi que le tien ( chaque génération diabolise les loisirs de la suivante …) auquel j’adhère et je rajoute regarder en face les dysfonctionnements de l’individu et de sa famille, parce que je crois que la société actuelle même si elle est très néfaste, tout comme les précédentes , ne créé pas que des monstres .

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      1. Avatar de scriiiptor (pour scriiipt.com)scriiipt

        Merci Juliette ! Oui, je te rejoins complètement : la société ne « crée » pas que des monstres. Ce serait un raccourci tout aussi simpliste que celui qui consiste à accuser les jeux vidéo. Il y a une part de responsabilité individuelle et familiale qui ne doit pas être esquivée. Certains individus (la très grande majorité même) dans des contextes similaires ne passent jamais à l’acte.

        Ce qui est fascinant (et inquiétant), c’est à quel point un drame comme celui-ci pousse tout le monde à chercher un coupable unique, alors que les raisons d’un passage à l’acte ont toujours des raisons multiples. On (je généralise avec le « On ») veut des réponses rapides, nettes, tranchées… alors que la réalité est souvent un mélange complexe de facteurs sociaux, familiaux, psychologiques et contextuels.

        Et comme tu le dis, les sociétés précédentes n’étaient pas forcément « mieux » que la nôtre sur ce point. Elles avaient leurs propres dérives, leurs propres boucs émissaires… et pourtant, elles n’ont pas empêché des individus de commettre des actes terribles non plus… Au moyen age, à la Renaissance, sous Louis XIV ou au 19ème siècle, ou même dans les 3/4 du 20ème siècle il n’y avait pas de jeux vidéos. Et j’attends celui ou celle qui viendra dire qu’il n’y avait pas de crimes de toutes sortes.

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      2. Avatar de vanadze17vanadze17

        Non, il n’y a pas que des monstres parmi les joueurs de jeux vidéo, mais notre société devient de plus en plus fragile. On constate que les gens sont agressifs pour un rien (une place de parking, ou chez un commerçant, etc…). Bien sûr, c’est une minorité qui reflète un mal-être ambiant…

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      3. Avatar de scriiiptor (pour scriiipt.com)scriiipt

        Je comprends ton point de vue, et oui, on voit effectivement des comportements agressifs qui semblent se multiplier, que ce soit dans la rue, sur internet ou ailleurs. On peut avoir l’impression que c’est vraiment un phénomène récent, mais je me dis que ce serait pas plutôt notre perception qui évolue.
        Il faut dire que ce qui a changé fortement en quelques décennies c’est qu’on a plus de caméras, plus de réseaux sociaux, plus d’images qui tournent en boucle… du coup, on est plus exposés à ces scènes de tension qu’avant. L’information en continu est juste une horreur sans nom. Je ne peux hélas que confirmer que la violence et l’agressivité a toujours été là. J’ai passé mon enfance dans les années 70/80 dans des quartiers dits « populaires », et franchement je peux dire que les horreurs ont toujours été les mêmes, sauf qu’on en parlait pas à la TV. Ca faisait partie de la fatalité du quotidien, peut-être qu’on y faisait moins attention ?

        Après, il y a aussi des facteurs réels qui jouent : précarité, stress, fatigue, polarisation des opinions… tout ça alimente un climat tendu, c’est sûr. Et comme je disais plus haut, on est en plus abreuvé d’infos très orientées dans les chaines de TV, qui sont surtout des médias d’opinions.

        Alors toute cette violence et cette tension ce n’est pas nécessairement la faute d’un médium en particulier (comme les jeux vidéo), ni même le signe que « tout va mal ». Juste que notre société a des défis à relever pour éviter que ce mal-être se transforme en violence généralisée… Et pour ça, j’ai l’impression qu’on a déjà parfois franchi un cap, ne serait-ce qu’avec l’extrême droitisation de la société, les discours humanistes, les discours d’empathie, sont mal vus. Ca n’est pas vraiment un bon signe. mais on peut toujours changer.

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      4. Avatar de Ju lit les motsJu lit les mots

        Je suis entièrement d’accord ! J’ai aussi grandit dans les années 70/80 et la violence à toujours été là, sur certains aspects c’était même pire, mais il n’y avait pas les réseaux, les téléphones… Aujourd’hui l’information est en temps réel chacun peut y participer, alors qu’avant nous avions les infos par les journaux soit télévisés soit écrits. La consommation est très différente, nous sommes dans une période d’immediateté, de consommation par l’image, par le scroll, donc on se prend beaucoup plus d’images et d’infos par minute qu’avant que tout ça n’arrive. Aujourd’hui on.parle de ces violences, du racisme des incivilités, mais ça a toujours existé ! J’ai le souvenir de mes grands parents qui critiquaient tout ce qui passait à la télé : les cheveux longs, les jeans déchires, les seins à l’air ! Bref la société évolue.

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    2. Avatar de Justin BuschJustin Busch Auteur de l’article

      Je suis largement d’accord sauf pour une chose, ce que j’ai mentionné en haut — les chats en ligne avec les inconnus contre lesquels on joue dans ces combats multijoueurs me semblent un développement qui encourage les pires personnalités à torturer les autres. J’aimerais bien savoir si on disait des choses provoquantes à Owen pendant le match. Il n’y a rien à faire contre ces gens, car son acte était complètement imprévisible à travers l’écran, mais c’est là où je trouve une mauvaise influence qui n’a pas existé dans les loisirs d’avant.

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      1. Avatar de scriiiptor (pour scriiipt.com)scriiipt

        Exactement, l’effet de masse d’une telle négativité est un vrai sujet. Mais comme tu le dis, il ne se limite pas aux jeux vidéo. Le cyberharcèlement, les campagnes de haine en ligne, l’effet de meute… on les retrouve sur les réseaux sociaux, dans les sphères politiques, dans les dynamiques de groupe au travail ou à l’école. Ce qui est nouveau, c’est surtout l’ampleur et la rapidité avec lesquelles ça peut se propager.

        Mais même là, tous ceux qui subissent ces vagues de haine ne basculent pas dans la violence extrême. Il y a quelque chose de profondément insondable dans certains passages à l’acte criminel, et parfois même les coupables ne savent pas vraiment pourquoi ils ont fait ce qu’ils ont fait. L’humain est capable d’horreurs qui échappent à toute explication logique ou rationnelle.

        On peut essayer de comprendre, de repérer des signaux, d’analyser des tendances, mais au final, il y a toujours une part d’inconnu qui nous échappe. Peut-être qu’un jour on saura ce qui s’est réellement passé, ou peut-être pas. Ce qui est sûr, c’est qu’accuser un élément isolé comme les jeux vidéo, sans regarder le contexte plus large, c’est passer à côté de la complexité de l’histoire humaine.

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  4. Avatar de Jean- le solognotJean- le solognot

    je n’ai jamais joué aux jeux sur téléphones portables , ni écrans dans ma jeunesse il n’y en avait pas Depuis la retraite 1,insensible au pianotage sur le net ou smartphone .retraite 2 m’accorde des puzzles en ligne régulièrement .Je remarque qu’il ne faut pas regarder en face (gare d’Austerlitz) un quidam qui attend son train .Mon regard perdu dans le vague peut être pris pour une agression .Les enfants élevés sur la vie humaine qui est une jungle dont il faut se méfier les gnards n’ont pas eu de jeux en ligne préférant les jeux de ballons ronds et ovales sur un terrain A force d’entendre des mauvaises nouvelles nous devenons blindés , ne réagissant pas ou peu , c’est le risque de la banalisation .Bises de Sologne .

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  5. Avatar de BillieIlékéleur

    Merci beaucoup pour cet article très intéressant. Je ne suis pas au courant de l’histoire (je suis abonnée à un journal qui ne relate pas ce type de faits divers, en tout cas pas « à chaud »). Ça donne à réfléchir. Les jeux vidéos sont souvent pointés du doigt par les médias quand il se passe ce type d’horreur. Je n’avais jamais envisagé la question des échanges en ligne avec les insultes et les agressions verbales.
    J’ai entendu parler qu’aujourd’hui des enfants entre 7 et 9 ans jouent à des jeux comme GTA (mon ex et son frère y jouaient quand j’avais 17 ans et déjà à l’époque je trouvais ça affreux qu’ils écrasent les chiens exprès dans le jeu). Être en contact avec des inconnus en rajoute une couche. J’avais lu un truc intéressant il y a quelques années sur le harcèlement scolaire: avant, cela cessait quand l’enfant rentrait à la maison. Maintenant avec les réseaux sociaux il n’y a plus d’échappatoire.
    L’agressivité verbale sur les jeux vidéo est complètement tolérée. Je l’ai vu chez des gens qui jouaient seuls, alors en ligne je n’imagine même pas ce que ça peut donner.

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    1. Avatar de Justin BuschJustin Busch Auteur de l’article

      Il y avait un procès aux États-Unis il y a 20 ans, où une ado s’était suicidée après du harcèlement scolaire qui continuait sur le réseau MySpace. Mais le procès n’a concerné ni le réseau lui-même ni ses copains de classe. C’était plutôt la MÈRE d’une copine qui avait participé au harcèlement en ligne ! Il y a quelque chose de toxique qui arrive quand on ajoute des écrans aux relations humaines, et je galère toujours à le comprendre.

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  6. Avatar de Ju lit les motsJu lit les mots

    Je suis présidente d’une association reconnue par Pedago jeux, qui organise des soirées jeux vidéo pour des prestations privées ou pour des médiathèques, communes… Je fais souvent des conférences pour expliquer les jeux vidéo aux parents ! Car le problème ce n’est pas le jeu vidéo ni le fait d’être en ligne. C’est l’absence de contrôle des parents qui en ne cadrant pas le temps de jeu, ne réalisent pas que leur enfant perd pied et peut devenir très vite addict. Interdire le jeu vidéo alors que tous les autres de la classe jouent n’est pas non plus une solution, cela isolé l’enfant qui se sentira différent et sera exclu et parfois moqué. Je prône une utilisation intelligente, adaptée à l’âge de l’enfant, aux normes Pegi mais aussi à la maturité de l’enfant. Mais surtout je dis aux parents de participer et jouer avec leur enfant. Pourquoi ? Pour comprendre, connaître le jeu et voir s’il est adapté à son enfant. Et surtout cela montre que le parent s’intéresse aux jeux de son enfant et permet, comme pour un jeu de société d’avoir des souvenirs communs. Pourquoi les parents jouent aux jeux de société, font l’effort, même s’ils n’ont pas envie, alors qu’ils ne le font pas pour un.jeu console ? Tout simplement parceque l’écran d’une manière générale et par extension le jeu vidéo permet aux parents de se « debarasser » et souffler pendant que l’enfant joue. Il n’y a qu’à voir le nombre d’enfants à qui on laisse le téléphone portable, qu’ils utilisent comme si c’était le leur et encore mieux que les parents ! C’est avant tout l’éducation des parents qu’il faudrait faire, mais attention je ne jette pas la pierre aux parents non plus ! C’est loin d’être simple lorsqu’on rentre fatigué de sa journée de travail de devoir avoir le mauvais rôle alors qu’on aimerait se détendre. Il faut mettre des règles et s’y tenir. J’ai le souvenir, lors d’une conférence, d’une maman qui nous dit que son fils 6 ans, depuis son entrée en CP, réclame une switch, mais qu’elle ne veut pas car elle le trouve trop jeune et qu’elle ne souhaite pas qu’il joue car il ne joue jamais. La conférence se déroule eton évoque les supports de jeux video. Finalement, on apprend que l’enfant joue beaucoup, qu’il pique en cachette les téléphones des parents et qu’il a déjà été surpris la nuit à jouer ! Une switch dans le salon, avec les parents évite ce genre de choses et en général on peut mieux cadrer. A titre personnel, mes enfants, fille et garçon, ont toujours joué mais je m’intéressait à leur jeu, je posais des questions, je regardais (je continue à le faire, alors que mon fils a 18 ans !) Cela ne l’empêche pas d’être sportif de haut niveau, et d’avoir une vie sociale. Ma fille joue à GTA et Call Of Duty depuis ses 16 ans et elle en a 28, elle est équilibrée, travaille avec les enfants. Tout ça pour dire que si on laisse un enfant regarder la télé toute la journée cela aura le même effet que s’il joue sans contrôle aux jeux vidéo. Malheureusement ce qui s’est passé n’est pas dû aux jeux vidéo mais à l’absence de parents trop content de se débarrasser d’un enfant peut-être déjà perçu comme ayant des soucis et c’était donc plus facile pour eux de le laisser jouer. Il n’y a qu’à voir l’absence de réaction par rapport à la sœur ! Chez moi ce genre de comportement aurait été suivi par une coupure nette des jeux, la vente de la console et un passage chez un pédo psy. Non les jeux vidéo ne rendent pas nos enfants comme des zombies mais les parents peuvent le faire..

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