On continue maintenant le Projet 30 Ans de Taratata avec le groupe qui jouait avec Louise Attaque, Dionysos. Les deux ont apparu en même temps pendant les années 90s, alors on s’attendrait à certaines similarités. Le groupe se fait remarquer pour écrire en anglais autant qu’en français — si on pensait que ça vaudrait quelque chose chez moi, on aurait tort. D’autre part, j’ai craqué pour Jeanne Added, alors on ne sait jamais. Mais je vous donnerai un divulgâcheur : je leur dénonce à la fin, pour des raisons politiques, alors si ça vous dérangerez, arrêtez ici.

Leur premier album, Happening Somgs, sort en 1996. Tous les titres sont en anglais, mais je vous préviens — des titres comme « No Sense Words Harmony », « Children of My Walk » et « Socks Tears » sont soit des fautes soit du n’importe quoi. J’ai essayé de commencer avec « Socks Tears » (Chaussettes Larmes) juste parce que le nom est si bizarre, mais ça n’existe pas sur Internet. J’ai réussi à trouver « Children of My Walk » (Les enfants de ma balade) :
Ça sonne comme si Nirvana avait un saxophone dans le groupe, avec toute la distorsion qui allait avec. Quant aux paroles, elles n’ont rien à voir avec le titre. On peut les lire avec une traduction ici. Je passe par-dessus du reste de cet album, parce que je trouve ce genre de chose prétentieux à go-go.
Leur prochain album, The Sun is Blue Like the Eggs in Winter, sort en 1998. Le titre veut dire « Le soleil est bleu comme des œufs en hiver » — ne me regardez pas comme ça, je n’ai rien bu ! Un single sort de celui-ci, « Ciel en sauce », ce qui veut dire… oups, c’est en français, vous le comprenez déjà. Ou pas. De toute façon :
La chanson commence une version sifflée d’une chanson américaine de Noël, « I’m Dreaming of a White Christmas », dont je vous ai parlé l’année dernière. Les paroles n’ont rien à voir avec ses contenus. Il suffit de citer une phrase « Tu vomissais des fleurs fanées ».
J’ai trouvé un clip de deux chansons jouées en live en 1999, Coccinelle (de leur troisième album, sorti cette année-là) et celle que je cherchais, « Frog = Electric Torch » (Grenouille = Lampe de poche — merci de ne plus me regarder comme ça, je ne suis que le messager !)
Le groupe ne manque pas d’énergie en live. Je suppose qu’il fallait être là.
Ça nous amène au troisième album, Haïku. Coccinelle était un single, mais aussi « 45 Tours » :
Enfin, quelque chose de presque normal ! Ça me rappelle les Red Hot Chili Peppers ou Stone Temple Pilots de 5 ans plus tôt, et ce n’étaient pas mes préférés, mais au moins je ne me sens plus comme j’écoute une blague pourrie. Les paroles ont même un peu de la poésie. (Je me sens horriblement mal placé à juger la poésie en dehors de l’anglais.) Mais ne vous inquiétez pas, « Asshole Car Orchestra » (Saligaud Voiture Orchestre) prouve qu’ils sont toujours…euh… Dionysos.
C’est leur quatrième album, Western sous la neige, qui donne le groupe son premier disque d’or et le plus grand tube de sa carrière, Song for Jedi. Cette chanson, enregistré dans du franglais le plus pur, a quelque chose de spécial. C’est nostalgique pour l’enfance, et de jouer dans la peau de nos héros. Je me souviens certainement de vouloir être Luke Skywalker, alors ça me parle comme rien d’autre dans leur discographie.
Honnêtement, « Don Diego 2000 » du même album est aussi pas mal. « Surfin » Frog » est une reprise plus énergétique de Grenouille = Lampe de poche, toujours en anglais afin que le public français ne comprenne pas à quel point c’est juste bizarre.
Leur cinquième album, Monsters in Love (Monstres amoureux) sort en 2005. Le premier single, « Tes lacets sont des fées », est l’un des clips les plus hallucinants que j’ai vus :
Les images ont très peu à voir avec les paroles, le clip racontant l’histoire d’une femme et une sorte d’oiseau-garou qui joue de la guitare, les deux étant avalés par un monstre de la taille d’un gratte-ciel. La musique est presque douce par rapport à leurs anciens pistes.
Mais ici tout part en vrille.
« Le retour de Bloody Betty » est une chanson assez violente, mais j’avoue que je n’ai rien compris. Puis j’ai lu les paroles. Je citerai un peu :
Happy death day to you Mister President
Le retour de Bloody Betty
Crêve moi les trois d’un coup:
BenSadam, Laden, Bush
Sauve-nous petit allumette, frotte toi contre le ciel,
Eclaire nous
Où sommes-nous?
Sadam is et bush à bush
C’est ici où j’arrête, malgré le fait qu’il reste 4 autres albums. Je considérais déjà la grande majorité de leur discographie une blague genre « Fontaine » de Marcel Duchamp, mais je ne me sens pas du tout obligé de soutenir ça. Je vous ai parlé avant du fait que les éditions et journaux américains le considèrent prestigieux et de l’art à publier des fantasmes de tuer les hommes politiques républicains, mais une acte de lèse-majesté de publier de tels fantasmes sur l’autre parti. Par ce chemin se trouve notre prochaine Guerre civile.
C’est dommage. J’aimais assez bien « Song for Jedi », mais j’ai supprimé une belle partie de ma collection de musique en 2020 parce que j’ai ma ligne rouge, et Dionysos l’a croisée autant que les autres.
Ma note : Zéro.

Je les avais vus en concert en 2000 ou 2001, dans une petite salle où ils se produisaient avec Dolly — ce groupe me semble plus sûr, mais vous ne le verrez plus sur scène, il n’a pas survécu à son bassiste. À l’époque, Matthias Malzieu, le chanteur de Dionysos, jouait avec un pied dans le plâtre, il s’était blessé en essayant de grimper à un rideau lors d’un concert précédent. Un grand malade en fait, je crois que depuis il s’est un peu calmé…
C’est dommage de vous être arrêté à Monster in Love, l’album suivant est mon préféré du groupe (et le seul que je connais, en pratique) : la mécanique du cœur. Où il laisse tomber les textes sans queue ni tête pour raconter une histoire — un livre et un film sortiront suite à cet album.
J’apprécie aussi chez lui, sans vouloir faire son apologie, sa participation à la chanson « l’apprenti Dracula » d’Aldebert (sur Enfantillages 3), qui a en plus un côté autobiographique.
Il a par ailleurs lancé la carrière d’Olivia Ruiz, qui a eu un petit succès dans les années 2000.
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Je ne suis pas fan non-plus, ni de la musique ni des paroles.
J’ai l’impression qu’ils prenaient des substances prohibées… 😀
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J’imagine que c’est commun dans cette industrie !
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Je le pense aussi, mais c’est plus efficace pour d’autres groupes musicaux.
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J’avais lu Une sirène à Paris de Mathias Malzieu (l’un des membres de ce grkupe je crois). Je n’avais pas trop accroché à son style (pour le coup j’avais trouvé ça « trop » poétique) mais il y a eu une adaptation cinématographique de ce roman et je crois qu’il est apprécié en tant qu’autaur.
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Oui, c’était M. Malzieu que j’avais vu à la télé. Une autre connaissance blogueuse l’a récemment recommandé en tant qu’auteur en plus.
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