Saison 4, Épisode 15 — Tout va aux chiens

Le gros-titre de l’épisode sera le sujet de Langue de Molière au futur. Alors s’il vous semble que j’ai trop littéralement traduit une expression américaine, vous avez raison, mais c’était fait exprès. Plusieurs parties de l’épisode se traient des chiens.

Dans le livre, il y a un chapitre intitulé « Apprenant en faisant », où j’écris sur les différences entre les attitudes américaines et françaises envers la cuisine. Sans divulgâcher tout le livre, disons qu’une différence importante est la tendance à mon côté de l’Atlantique pour déclarer le premier essai « assez bon », peu importe la réalité, et l’existence d’un niveau minimum tel que le CAP Pâtissier est inimaginable. Tout ça, c’est à dire que quand je débute une nouveauté tel que le flan de samedi soir, les Américains ne me diront jamais ce qu’ils en pensent vraiment. Les Français ont moins peur à cet égard. Je l’ai bien aimé, même très bien, mais on m’a dit que la pistache était trop lourde, que ce serait mieux seulement en tant que chocolat-cerise. Et vous savez quoi ?

Je l’assume. J’aime bien la combinaison des trois, et c’est un peu d’un spectacle côté technique, mais si les « clients » ne sont pas ravis, je veux le savoir ! Il se passe que La Fille est d’accord, mais elle n’aime pas la pistache, alors je mets sa vue de côté. Mais elle a aussi très bien aimé la partie chocolat-cerise (pas surprenant ; la forêt-noire est une passion ici), alors je sais que plus d’expériences à cet égard seront les bienvenues. On n’apprend qu’à partir de retours honnêtes, et c’est vraiment la leçon.

Non, mais sérieusement, le fait que tout le monde ici s’attend à des louanges pour leurs plats à la fois brûlés et trop mouillés, c’est quelque chose qui me rend fou.

J’ai vu une nouvelle choquante en cherchant les Bonnes Nouvelles alors je dois demander : je sais que le mariage est toujours à la mairie en France. Mais est-ce que les deux personnes doivent être également là en même temps ? Je demande pour un ami, comme disent les enfants.

Il faut que j’ajoute : vous allez adorer les Bonnes Nouvelles.

Je dois ajouter aussi : il s’est avéré ce week-end que deux personnes qui me connaissent bien avaient raté mon annonce sur Facebook pour chercher des bénévoles chez l’OCA. Et les deux avaient hâte d’offrir leur aide. Si vous voulez savoir pourquoi il fallait que je l’écrive, c’est parce que ça m’arrive encore et encore chez les Français, alors que… comment dire ça… si je devais faire la même chose en anglais, je connais quelqu’un qui m’aiderait. Et je veux dire vraiment une personne.

À propos de ce dernier, c’était un expatrié de l’OCA qui m’a dit samedi que je devrais essayer de sortir une version en anglais. Je ne sais pas, sincèrement. Les recettes sont hyper-authentiques, et je crois que la plupart d’Américains n’aimeraient pas la coupétade, ni la galette à suc’, ni la fouace, ni le Pithiviers fondant… vous voyez ? C’est un livre très loin de ce que l’on pense est français aux États-Unis. Et il y a des choses là qui ne sont pas grand-chose à nos yeux, moi et vous, mais qui seraient considérés trop avancés pour la plupart du monde ici — les vol-au-vents, les madeleines, la tourte à la chair de poire. C’est sans même considérer l’intérêt des chapitres sur des films complètement inconnus, Eddy Mitchell, le malentendu en Nièvre, etc. Peut-être qu’il vaudrait la peine de préparer 50 pages de traduction comme proposition, mais une version anglaise ne pourrait pas être une simple traduction, il me semble. Que pensez-vous ?

Notre blague se traite d’un chien malin. Nos articles sont :

Les gros-titres sont Tortue et Chien. Les Bonnes Nouvelles se traitent d’une révolution médicale.

Sur le blog, il y a aussi La Bretagne au Kansas, l’histoire d’un cloître breton très loin de la maison, Les progrès de La Fille, sur un dialogue par SMS, Je découvre Jacques Dutronc, la dernière entrée du Projet 30 Ans de Taratata, et Le flan au chocolat-cerise et aux pistaches, une recette originale du blog.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis laissés sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

10 réflexions au sujet de « Saison 4, Épisode 15 — Tout va aux chiens »

  1. Avatar de NáriëlNáriël

    Pour répondre à ta question concernant le mariage, seul celui en mairie est reconnu par l’Etat. Et déjà pour déposer le dossier avec toutes les pièces justificatives, il faut que les deux personnes soient présentes. Et le mariage se passe à la mairie (sauf rares exceptions) et ne peut pas se dérouler sans les mariées et sans les témoins 😉
    J’ai lu l’article, c’est ultra flippant 😱

    Aimé par 1 personne

    Répondre
  2. Avatar de vanadze17vanadze17

    Petite rectification : le verbe « traiter » n’est pas pronominal.
    Au début de ton article « plusieurs parties de l’épisode traitent des chiens »
    (ne pas confondre « traiter » et « traire »).

    Pour une version raccourcie de ton livre, traduite en anglais pour tes compatriotes, je suis d’accord avec toi.
    Certains domaines de la cuisine française sont trop éloignés de votre alimentation. Quant à notre culture « franchouillarde », qui va s’intéresser à notre Eddy Mitchell ou Françoise Hardy ? Je pense que les américains qui apprécient notre culture viennent en France régulièrement et aiment goûter notre cuisine sans la refaire chez eux.

    Aimé par 1 personne

    Répondre
  3. Avatar de AnagrysAnagrys

    Pour compléter la réponse de Nàriël : les mariages à distance ont été possibles dans le passé. Cependant, je ne crois pas que la pratique dépassait de cadre des mariages royaux, qui découlaient de traités internationaux — l’exemple qui me vient naturellement en tête est celui de Louis XIV avec l’infante d’Espagne, où les époux se sont vus quelques temps après la célébration « officielle » de leur mariage. Je vous prie de bien vouloir m’excuser, j’ai un peu la flemme de vérifier les détails exacts 😁

    Aimé par 1 personne

    Répondre
  4. Avatar de FilimagesFilimages

    Je te confirme que les deux mariés doivent obligatoirement être présents devant le maire. Ils doivent tous les deux dire « oui, je le veux » pour valider leur consentement. Je ne connais qu’une seule exception et elle est extrêmement rare : Le mariage posthume. Seul le Président de la République peut autoriser la célébration d’un tel mariage.
    Je partage ton avis sur l’intraduisibilité de ton livre. Ou alors, il faudrait l’adapter au public américain. C’est encore du travail !

    Aimé par 2 personnes

    Répondre
    1. Avatar de Justin BuschJustin Busch Auteur de l’article

      Les Mormons font des baptêmes posthumes ; j’ai tout à coup une idée dans la tête pour une série comique à la télé, genre La Famille Addams, mais je suis la mauvaise personne pour l’écrire.

      Il me semble qu’il y a une version du livre que je pourrais écrire pour le marché américain, mais il serait une histoire de macarons à gogo (pas loin de la vérité, je suppose), et à moitié sur Paris. Je le ferais absolument pour l’argent si une maison d’éditions américaine s’y intéressait, mais ce serait tellement loin de tout ce dont je suis fier ici.

      Aimé par 1 personne

      Répondre
  5. Ping : Langue de chien | Un Coup de Foudre

Répondre à Náriël Annuler la réponse.