J’ai découvert quelque chose hier qui me met très mal à l’aise. Nous allons en parler tout de suite.
Commençons d’abord avec une nouvelle qui fera pas mal d’entre vous sourire. Pas moi, parce que c’est un autre exemple du problème américain que j’évoque encore et encore, que nous nous haïssons trop, les uns aux autres. C’était la nouvelle que M. le vice-président Vance a rejoint le réseau social Bluesky, et dans un jour, est devenu l’utilisateur le plus bloqué par d’autres utilisateurs (lien en anglais) de l’appli. Mais n’applaudîtes pas trop. Je vais vous montrer un tableau qui explique le problème :

Ça dit « Top 5 bloqués » et montre que 109 milliers d’utilisateurs de Bluesky ont bloqué M. Vance. Je ne connais pas le compte dit « nowbreezing ». Mais même si je ne suis pas les 3 autres, je les connais, parce qu’ils sont tous des personnes bien connues aux États-Unis. Et tous les 3 — Jesse Singal, Brianna Wu, et Mark Cuban — sont connus principalement pour être gauchistes dans les médias (M. Cuban est milliardaire, mais pas plus connu pour ses entreprises, toutes vendues). « Mais Justin », vous me dites, « ça montre que le blocage vont dans les deux sens, non ? Pas de problème ! » Ah non, en fait chez Bluesky, le problème est qu’ils sont bloqués pour être insuffisamment de gauche. Mais je dirais que même cela n’est pas un problème en soi ; tout le monde aime avoir sa chambre d’écho parfois.
Non, la raison pour laquelle je me plains de cette situation, c’est que je ne poste que des liens à mon blog là, rien de politique, et même moi, je me retrouve attrapé dans le même filet. Ayant découvert Clearsky, une appli qui surveille Bluesky, à cause de cette nouvelle, je me suis recherché, et j’ai découvert que je suis bloqué par 9 personnes que je ne connais pas du tout !

Alors, n’importe quoi, je ne suis pas la tasse de thé de tout le monde. Mais ensuite j’ai décidé de faire l’enquête sur d’autres choses que Clearsky montre, comme les listes où j’apparais. Et là, j’ai reçu une surprise :

Il s’avère que l’on m’a ajouté à une liste d’utilisateurs qui suivent un compte dit « Les électrons libres ». Je me reconnais coupable de ça ; c’est un projet d’une journaliste que je suivais déjà, Delphine Lancel, ainsi que d’autres journalistes. Ils se disent « techno-optimistes » — vous pouvez lire un article sur eux dans Le Figaro — et je suis tout sauf ça, mais je suis une diversité de gens tant qu’ils ne lancent pas des menaces de mort (un grave problème chez Bluesky en anglais). Cette liste est trop nouvelle pour être la raison pour laquelle je suis bloqué par les autres, mais il s’avère que sa créatrice, identifiée dans la capture d’écran ici, l’utilise pour me bloquer. Je ne la connais pas du tout ; pour autant que je sache, nous n’avons jamais interagi.
Et c’est ça que je trouve très inquiétant. Twitter est plein de listes de blocage, mais apparemment Bluesky dépasse ses capacités à cet égard. Avec Bluesky, on peut évidemment choisir de construire des listes de personnes qui ont simplement suivi quelqu’un d’autre, et les publier pour tout le monde. Ça m’étonne — même si cette personne veut me bloquer pour cette raison, je n’arrive pas à comprendre pourquoi Bluesky le rend facile à partager avec le monde entier. Il n’y a pas de fonction pareille sur Twitter.
Je vous ai montré en décembre comment Bluesky est devenu le réseau de choix pour ceux qui aiment fêter la violence politique aux États-Unis. Mais à l’époque, je croyais que c’était juste une coïncidence, que ce réseau soit devenu comme ça parce que beaucoup de monde qui avaient fui Twitter y ont trouvé une sorte de refuge.
Faisons la comparaison avec Twitter. Là, j’apparais dans 2 listes :

Ni « Apprentissage du français » ni « Amoureux Langue française » ne me font peur. On m’a mis sur ces listes pour des raisons évidentes et inoffensives. Chez Bluesky, c’est plutôt le travail d’un commissaire autonommé. Je ne veux pas quitter Bluesky — j’ai des connaissances qui sont seulement actives là — mais si je me retrouve sur d’autres listes construites de cette façon, ce sera certainement la fin.












































































