Ici et là

Notre année scolaire a recommencé mercredi, et La Fille a enfin arrêté de paniquer sur le fait d’avoir sauté une année d’études de français. Elle m’envoie des SMS souvent pendant ses pauses déjeuner, et la nouvelle mercredi, c’était : « Sauf pour un peu de vocabulaire, je suis au niveau de ces élèves. » Je le savais, mais Quelqu’une lui disait tout l’été « Mieux vaut abandonner ». Je suis ravi d’avoir une vraie partenaire en élevant mon enfant unique.

Au fait, WordPress continue d’ignorer mes demandes de police de caractères pour indiquer le sarcasme.

Le 13 septembre, l’OCA aura le « Grand Pique-Nique de la Rentrée ». J’aurais aimé amener La Fille au pique-nique, mais ce n’est pas mon week-end. Je crois qu’elle est presque au point où elle peut assister aux événements familiaux (il ne faut pas parler anglais). Ce sera quand même une opportunité de voir le niveau typique des enfants.

J’aimerais partager deux mises à jour sur le statut du livre. Certains les savent déjà. D’abord, à cause des vacances, j’étais en retard avec mes premières soumissions (pas surprenant) — je ne voulais pas les envoyer plus tard que mardi matin en France, alors ça veut dire minuit chez moi. J’ai donc envoyé le manuscrit à mon édition de rêve lundi soir — et à ma grande surprise, le courriel a été lu environ 40 minutes plus tard. Je ne peux pas mentir : je suis en plein panique, ne sachant pas quelle est la réaction du destinataire. Je mets une note dans mon calendrier avec la date limite donnée par chaque maison pour une réponse (si rien n’arrive après des délais de 2-3 mois, c’est un non). Je vais détester octobre. Alors, c’est la première nouvelle.

Pour l’autre, je ne vais pas nommer la maison d’édition, mais disons qu’une maison qui avait une ligne éditoriale énorme jusqu’en 2024 a bien changé d’avis. J’ai écrit un courriel pour demander plus d’infos, car le formulaire pour soumettre un manuscrit manquait d’un champ pour télécharger le fichier. Je ne vais rien soumettre chez eux après cette réponse, pour des raisons évidentes :

Nous vous informons que nous traitons les envois de manuscrits par voie électronique uniquement et lorsqu’ils concernent les domaines de la romance (dans le style de Lyla Sage, Elena Armas, Lisa Kleypas ou Catharina Maura, ou encore des romances de Noël).

Je lis un bon nombre de blogueurs littéraires, mais je ne reconnais aucun de ces noms. Pour ce qu’il vaut, le formulaire avait indiqué un changement de direction chez eux, mais je croyais que mon livre tombait toujours dans la gamme indiquée. Pas comme ça ! Il faut que j’ajoute qu’ils m’ont aussi dirigé vers leur société mère pour d’autres choix. Mais disons que c’était une sacrée surprise !

Je ne vais pas mentir : par curiosité, j’ai fait l’enquête. Sur le site de Lyla Sage, autrice américaine, il y a des avertissements de contenu pour chacun de ses livres. Très américain, ça. Le premier dit (ma traduction) :

C’est un livre pour adultes (18+). Il contient du langage explicite et des contenus sexuels explicites sur la page. En plus, des traumavertissements : trouble dépressif majeur, discussions de trouble dépressif, des références à une relation abusive, divorce, faible estime de soi, consommation d’alcool, mort d’un parent (au passé, pas sur la page).

Ah super, toutes les choses pour lesquelles ce blog est connu. Bien sûr, je suis prêt pour la concurrence en ce qui concerne le trouble dépressif et les relations, mais mon roman sur ce sujet serait bien moins épicé. Personne ne croira jamais les dialogues, même si tirés de la réalité : « Moi, j’ai un fauteuil roulant, mais toi, t’as un enfant ! » (Ça, c’est vraiment arrivé, sans déconner, mais c’est une traduction de l’anglais.)

Ouaip, je ne vais jamais écrire une romance.

La hausse de criminalité chez moi continue. Ces photos viennent de chez Ralphs, mais dans le quartier de mon ex, pas le mien — c’est encore plus cher là-bas :

Qu’est-ce qui se passe ? Ce sont les bouts de deux rayons : les médicaments en vente libre et les lessives. Il n’y a désormais qu’une entrée, gardée par un employé qui vous regarde avec des caméras partout. J’ai pris la photo à gauche sous un angle qui cache l’employé, mais vous pouvez voir son écran. La porte dans la photo à droite est verrouillée et s’ouvre uniquement en cas d’incendie.

Terminons sur une bonne nouvelle. Mercredi soir, les Padres de San Diego ont gagné leur match de baseball alors que les Dodgers de Los Angeles ont perdu le leur. Alors pour la première fois depuis septembre 2010, les Padres sont en première place dans leur division :

Classement des 5 équipes de la division dite "National League West". Les Padres sont en première place, les Dodgers en deuxième. Les 3 autres équipes ont déjà trop perdu pour y participer.
Capture d’écran du classement le 14/8/25.

Les Dodgers étaient censés remporter la Série mondiale cette année (ils l’ont remportée en 2024), car encore une fois, ils ont dépensé plus d’argent que le reste de la ligue. Mais avec des blessures de plusieurs de leurs meilleurs joueurs, il y a une opportunité. Les Padres n’ont jamais remporté le championnat. Est-ce l’année ? Parlons-en en octobre !

15 réflexions au sujet de « Ici et là »

  1. Avatar de Bernard BelBernard Bel

    Merci Justin pour ces nouvelles « en vrac » !

    Et félicitations à La Fille pour son apprentissage d’une langue difficile, qui je n’en doute pas lui « forme le caractère » dans le sens d’aller au bout de ses rêves (partagés). Dans un sens, c’est bien qu’elle entende la voix de « tout abandonner », car elle sait pourquoi elle n’abandonne pas !

    Je remarque une fois de plus la qualité de votre rédaction, qui met en exergue les passages où vous n’empruntez pas les sentiers battus de « l’usage ». Je me suis arrêté sur « Certains les savent déjà ». Un francophone de naissance dirait : « Certains les connaissent déjà. » C’est fou, car « savoir » et « connaître » sont des verbes équivalents, qui se traduisent à l’identique dans de nombreuses langues. Pour moi, c’est un schibboleth (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Schibboleth) qui sert à détecter les « espions » étrangers…

    J’adore « traumavertissement ». Un schibboleth pour détecter des Québécois. 😉

    Pour ce qui est de la publication, je me souviens d’un entretien diffusé à la radio, il y a 10 ans, avec des éditeurs français qui disaient que les seuls livres qui leur rapportent du pognon sont les histoires pour ados, la littérature érotique, et les scandales politiques. Le reste est publié pour leur donner un semblant de respectabilité. Mais ils gardent une (petite) case pour les nouveaux auteurs, qui pourraient créer un « événement littéraire ». Ça nous avait confortés sur la voie de l’auto-édition. 😉

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    1. Avatar de Justin BuschJustin Busch Auteur de l’article

      Je me demandais ce que je devrais écrire dans exactement les deux cas évoqués ici. J’ai souvent du mal avec savoir/connaître, où les règles ne sont pas identiques à saber/conocer en espagnol, ce qui me laisse parfois perplexe même maintenant.

      Quant à « traumavertissement », je pensais à répéter « avertissement de contenu », mais le texte original disait « trigger warning », une expression très particulièrement nord-américaine. J’ai recherché l’expression sur plusieurs sites français avant de choisir le terme québécois. Tout ce que je pourrais dire sur le sujet sentirait la polémique, mais je ne le considère pas comme un progrès.

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      1. Avatar de Bernard BelBernard Bel

        Ce qui me paraît sonner très « québécois » dans « traumavertissement », c’est l’invention d’un mot unique pour désigner ce qui se dirait, à mon avis plus clairement, en deux ou trois mots : « avertissement au public » ou « trigger warning ».

        Au début des films et séries diffusés sur les chaînes françaises, on a souvent un avertissement sur le contenu « violent ou explicite » de certaines scènes. Je ne sais pas si c’est obligatoire, mais c’est pratiqué systématiquement. On le voit de plus en plus souvent, car ce genre de film est devenu majoritaire à la diffusion. Autrefois, c’était une question de « morale », mais aujourd’hui c’est plutôt présenté comme une protection des personnes « sensibles ».

        La question des « trigger warnings » dans l’enseignement est souvent abordée en France, surtout dans les écoles secondaires où de nombreux professeurs ont tendance à s’autocensurer pour ne pas aborder des sujets sensibles qui les mettent en danger face à des jeunes « radicalisés ».

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    1. Avatar de Justin BuschJustin Busch Auteur de l’article

      Je voudrais éviter l’auto-édition car mon plus grand regret professionnel reste que je n’ai jamais rien publié dans un revue académique. Je veux qu’une fois de ma vie, mon écriture soit acceptée par les éditeurs professionnels. On va voir.

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      1. Avatar de Bernard BelBernard Bel

        J’espère que vous ne m’en voudrez pas de me faire l’avocat du diable… contre les maisons d’édition francophones ! C’est juste pour vous inciter à prendre toutes les précautions une fois votre manuscrit accepté.

        Il est probable que j’aie déjà abordé ce sujet… Comme ma voisine, j’ai tendance à radoter. 😉

        Pour commencer, les maisons d’édition « généralistes » n’ont rien d’académique. Je suppose que vous n’avez pas contacté Elsevier ! En réalité, si on fait correctement le travail en auto-édition, on bénéficie de toute la visibilité des professionnels, voire plus car les francophones de France ne sont pas très soigneux (euphémisme). Je pense notamment aux dépôts à la Bibliothèque de France et à la Société des Gens de Lettres pour la protection des droits d’auteurs (copyright dans le monde entier). J’ai justement effectué ces formalités hier pour deux nouveaux titres. Ça c’est facile, et vous pourrez le faire vous-même si l’éditeur commercial l’a « oublié ».

        On n’est pas obligé de publier chez Amazon, bien que ce soit pratique pour bénéficier gratuitement de pages de vente dans de nombreux pays. La meilleure stratégie est de publier en même temps (la même maquette) chez IngramSpark qui vend directement aux libraires (la plupart détestent Amazon) dans 80000 points de vente. En payant environ 250 USD à IngramSpark, ils vous donneront des liens pour un achat direct par les lecteurs (comme chez Amazon). Je n’utilise pas encore ce service, car il est pour le moment réservé aux bouquins publiés sur des comptes américains ou anglais.

        Le principal avantage de ces services (Amazon, IngramSpark) est qu’on n’a rien à investir et que le livre est toujours accessible, car imprimé à la demande sur une machine la plus proche du destinataire. J’ai fait livrer par IngramSpark en 3 jours des bouquins à Siem Reap (Cambodge) avec des frais de port dérisoires car ils étaient imprimés en Thaïlande. Pour livrer en France, c’est moins sympa car ils impriment en Angleterre, or depuis le Brexit on paie des droits de douane. 😦

        L’accessibilité du livre est le principal critère de choix, qui nous oblige à traiter le doigt sur la gachette avec les maisons d’édition. Pour un nouvel auteur — leur « bonne action » — ils font imprimer un petit stock qu’ils distribuent aux libraires français. La plupart de ces libraires ne le mettent pas en vitrine, sauf si vous êtes passé aux infos ou si votre livre fait scandale. Ils n’ouvrent même pas les cartons. Au bout de 6 mois, ces cartons « invendus » (car jamais exposés) sont renvoyés à l’éditeur commercial. L’éditeur les envoie au « pilon », et gagne plus (de notre généreux État) à la destruction de ces exemplaires que s’ils avaient réellement été vendus.

        Ça arrive même à des auteurs de haut calibre. Un ami poète bien connu était fier d’être publié chez Gallimard, depuis de nombreuses années, jusqu’à ce qu’il apprenne qu’on ne trouvait jamais ses livres en librairie. « On » lui a explique que la poésie, « ça ne se vend pas ».

        Le problème est que, si le livre n’est jamais disponible en magasin, ou s’il est passé au pilon, vous ne pouvez pas le faire publier par un autre éditeur, car en toute innocence vous avez signé un « transfert de copyright ». C’est là le plus gros piège. Attention à ce que vous signez ! Quand j’étais archiviste, nous recommandions aux auteurs de simplement rayer la phrase déclarant un transfert de copyright. Les éditeurs sont en général bêtes au point de ne pas relire ce que vous avez signé. Mais ça peut aussi se négocier, comme je l’avais fait avec Sage à New Delhi, autorisant explicitement une republication par un autre éditeur si Sage ne voulait pas renouveler le stock, ce qui est arrivé 10 ans plus tard.

        Le seul inconvénient de l’auto-édition est que vous devez fournir la maquette. J’ai appris le “book design” en suivant les cours de Joel Friedlander, puis la pratique du logiciel InDesign. Mais le temps d’apprentissage est considérable. Or je vois qu’il y a maintenant des outils en ligne pour arriver au même résultat. Donc ce n’est pas une proposition insensée !

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      2. Avatar de Justin BuschJustin Busch Auteur de l’article

        Ah non, je ne pensais pas à une maison telle que Sage ou Elsevier ! Il y a beaucoup ici pour considérer, mais je ne le nierai pas — c’est autant l’idée d’avoir la publication acceptée qui me motive qu’autre chose. Je ne m’attends pas à devenir riche par ce moyen, mais je peux bien imaginer faire scandale si le bon homme politique me trouve !

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