Il n’y a pas de Dimanche avec Marcel car j’ai trop mal à la poitrine, et je ne peux pas me pencher sur un livre. Ne vous inquiétez pas, je n’ignore pas une crise cardiaque ; c’est juste que j’ai fouetté trop de choses à la main pendant deux jours de suite, et ça fait des élongations des muscles dans la poitrine, exactement comme le gâteau d’anniversaire que j’ai fait en 2024. On me demande souvent pourquoi je ne gagne pas ma vie en pâtisserie ; c’est parce que ça fait mal partout. (Aussi parce que les lois californiennes sont impossibles à naviguer, mais quand même.) Cependant, il faut que l’on parle, et chaque fois où je dis ça, j’ai des plaintes.
D’abord, voici le gâteau Napolitain que j’ai apporté à une soirée de belote hier. Pas comme la tarte aux noix de pécans de la veille, c’est sans fautes. Ceux qui veulent la recette peuvent attendre mon livre. Ou lire mon dîner pour la Loire-Atlantique.

Nan, mais regardez-le de près. Sans. Fautes.

Je fais ce gâteau dans un moule de 18 cm par 18 cm, mais une fois que les bords sont coupés, ça fait 15 cm le côté. À mon avis, si je servais ce gâteau à des Américains, ça ferait 4-6 parts.
Pour un groupe de Français, je dirais 9 parts, peut-être 12 au maximum. Et c’est ici où j’ai mes plaintes. Selon vous, combien de parts ont été coupées par la hôtesse ? Comme disait Galvatron juste avant de tuer Starscream, voici un indice :

Cette photo, c’est les restes avec lesquels je suis rentré. Il y avait 16 parts au total, et 12 invités, dont moi — et j’ai pris deux parts ! Mais laissez tomber : ce qui me préoccupe n’est même pas l’accueil mitigé. C’est plutôt ce qui arrive à chaque fois où l’un de mes desserts rencontre un Français armé d’un couteau.
J’accepte que le Français lambda mange moins que son homologue américain. Et en général, c’est une habitude saine — c’est pourquoi vous avez de plus petits tours de taille. Pas tous, mais on parle de tendances. Cependant, c’est aussi le cas que ces choses ont une structure interne, et que quand on les tranche trop fin, les pâtisseries s’écroulent. Dans cette photo, ce n’est pas le cas, mais avec mes deux dernières tartes, absolument. Je n’aime pas voir mon travail rendu en miettes.
Mais encore plus que cette plainte, je ne comprends pas l’obsession de tout couper dès le départ. L’habitude américain, quand tout le monde apporte quelque chose, c’est de laisser chacun se servir. Si on veut plus ou moins que les autres, c’est pas grand-chose — on coupe ce que l’on veut. Ben, personne ne veut en prendre trop, je le comprends. Mais pourquoi on devrait avoir des avis sur combien de parts resteront à la fin de la soirée, ça je ne comprends pas du tout. Il reste la moitié du gâteau dans ce cas ; à mon avis, ça fait 3 parts, pas 8 !
C’est un sujet sensible, parce que même si nous sommes aux États-Unis, tout le monde s’attend à nous nous comportions comme si nous étions en France. Je l’accepte, et je suis bien au courant que si je déménage, il me faudra accepter les mœurs de mes voisins.
Sauf pour une chose : je vois ce qui est vendu sous le nom de « gâteau individuel » chez Pierre Hermé. Ou Lenôtre. Ou Claire Heitzler. Et je ne suis pas complètement convaincu que vous coupez ces choses en 3 ou en 4. Peut-être que je me trompe. Mais c’est pourquoi je pose la question !

J’aime bien l’idée de laisser les personnes couper ce qu’elles veulent. J’ai toujours vu ici les choses coupées en parts égales et à la rigueur on se sert à nouveau après.
Je ne sais pas à quoi vous faites référence pour les « gâteaux individuels », en général ça ne se coupe pas (à la rigueur on peut le partager en deux ou en donner un petit bout pour faire goûter).
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J’ai mentionné les gâteaux individuels, car il me semblait que ça établissait quel était « une portion pour une personne » selon les Français eux-mêmes. Si tout le monde avait l’habitude de les couper en plus petits morceaux, ça me dirait que la taille d’une « portion française » est encore plus petite que ce qui se vend pour une personne.
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Quelle ferveur dans la cuisine pour arriver à se blesser ! J’espère que tout rentrera dans l’ordre très rapidement !
Pour le partage de gâteaux, je n’imagine pas par exemple apporter un gâteau à mon équipe au travail, si Pimpin l’egocentré est là, parce qu’il n’a pas, malgré ses 62 ans encore acquis la notion de politesse et de partage et serait capable de se prendre une part de la moitié du gâteau prévu pour 10 personnes ! Lui d’abord et tant pis pour les autres 😁
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Quel courage ! 👨🍳
Un conseil coupez-les vous même en prétextant une certaine fragilité de la pâte !
En tous cas ce gâteau est une merveille visuelle !
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Ça me paraît la meilleure tactique ! 🙂
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Je te suggère de venir avec le gâteau déjà découpé par tes soins. 😉
Si on ne laisse pas les convives découper eux-mêmes les gâteaux, c’est parce que certains peuvent être maladroits et ce serait un véritable massacre. Je ne parle pas seulement des enfants. 🙂
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Dans ma famille, il faut toujours découper le gâteau en parts égales même si le nombres de convives est impair… Et que le gâteau soit rond, carré, rectangulaire ou de forme indéterminé.
La Parole Divine, soit ma mère, dit : « – Nous sommes 11. Tiens, voilà le couteau. » 👀
Mère qui est capable de te découper un gâteau en 15 ou en 17 en part égales, à l’œil nu… Aucune pression 🤡
Tu galères donc à découper en parts égales, tu mets 15min et tout le monde s’impatiente et tu sens le regard de la Parole Divine dans le dos qui trouve que tu mets trop de temps…
Tout ça, pour qu’au moment de servir, tu entendes : « – Oh, juste la moitié d’une part, j’ai déjà trop mangé » 🙈
Peut-être que notre côté « parts égales » vient de notre devise où l’égalité est en bonne place 😅
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Ah oui, je n’ai même pas mentionné « juste la moitié d’une part », que je vois parfois même quand on a déjà découpé une tarte ou un gâteau en très petits morceaux !
Mais j’avoue, il y a une partie de moi qui veut voir ce découpage en 17 — ça doit être impressionnant !
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J’espère que la douleur va vite disparaître et bravo pour ce gâteau vraiment délicieux rien qu’en le regardant, miam miam.
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Bonjour Justin, en réfléchissant bien, oui ça doit être une habitude française de tout découper ! 😀 À la maison, s’il y a une tarte, nous la découpons au minimum en 8. Et personnellement je fais couper mon huitième de part en deux !!! 😁. En ce qui concerne les petits gâteaux individuels des pâtissiers, nous pouvons aussi les découper en deux ou trois morceaux et chacun peut goûter à chaque gâteau différent selon sa faim ou son envie. Et cette habitude de découper de nombreuses parts n’a absolument rien à voir avec la qualité et le goût de ce qui est servi ! S’il y a des restes, on peut en donner aux invités qui repartent avec ou alors nous les conservons pour le lendemain 🙂.
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Pour te soigner va tailler les vignes , tirer les javelles , nettoyer les fils couper les ceps morts une bonne gymnastique pour tes maux pectoraux
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Si je résume, quelqu’un a emporté les restes de ta tarte aux noix de pékan (au moins tu es sûr que celui qui l’a fait a aimé ton dessert) et hier soir on t’a laissé la moitié de ton gâteau français ? Ils ont eu tort, il a l’air fameux, j’en mangerais bien une part !
J’en déduis que s’ils se sont installés en Amérique, c’est à cause de leur goût immodéré pour la cuisine locale ! Si tu veux leur faire plaisir, au lieu de la pâtisserie française (juste entre nous, copié sur la Neapolitan ice cream à l’origine douteuse : Naples pour les saveurs pistache-vanille-cerise, les couleurs du drapeau, puis vanille-chocolat-fraise après un passage par la Prusse qui aurait adapté les parfums pour le marché américain) pour leur prouver ton amour de la France dont ils semblent ne pas se soucier, fais-leur donc une spécialité locale avec la page d’histoire qui va avec ! 😉
Pour le découpage, je donne le plat et le couteau au spécialiste des parts égales qui fait cela selon son cérémonial pour lequel je ne suis pas jalouse, et laisse ceux qui ne veulent que la moitié d’une part vivre leur vie, ils se lèveront la nuit pour manger l’autre moitié ! 😉
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En général je n’attends pas la nuit pour aller chiper une deuxième, voire une troisième portion ! 🙂
Super idée, la notice historique. Bien que je soupçonne une majorité d’expatriés de n’être pas très cultivés (c’est un euphémisme)…
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J’écris dans mon livre du fait que j’ai été étonné à découvrir que les expatriés que j’ai rencontrés à partir de 2020 n’étaient pas tous doués en cuisine. Car avant ça, les seuls que je rencontrais travaillaient tous en restauration !
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Ah oui, il ne m’était pas venu à l’esprit que l’on avait une préférence pour la cuisine locale — pour autant que j’aime les tartes aux noix de pécan ou à la citrouille, j’ai une forte préférence pour la cuisine française !
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Toi, oui, je comprends, mais peut-être qu’eux non, ils la connaissent et veulent du local de chez toi pour changer un peu ? 😉
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Alors déjà tu as mal aux pectoraux, les muscles !
Donc en patissant, tu fais du sport… Ça laisse à réfléchir !!
Moi ton napolitain, je le trouve magnifique ! Les couches de gâteaux ne sont pas épaisses, juste comme il faut! J’adore !
Ah.. et s’il te plaît, coupe ton gâteau, 12 personnes en plus c’était si facile de faite quelque chose de propre !
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Merci ! Et oui, peut-être que je le couperai à l’avance la prochaine fois !
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