Il y a des fois où je vois une recette ailleurs et je me dis : « Il faut laisser tout tomber et goûter ça hier. » Parfois ces recettes viennent de chefs célèbres, les Pierre Hermé et les Claire Heitzler. Plus souvent chez Un Coup de Foudre, elles viennent du côté de chez Péla. (Quoi ?) De toute façon, sachant que je devais rester sage avant ma prochaine prise de sang (faite hier aprèm — j’ai des histoires), j’ai dû trouver une opportunité de servir ces brownies à d’autres personnes, afin de ne pas trop manger moi-même. C’est comment il est arrivé que j’ai fait ces brownies pour une soirée tarot de l’OCA. Et je dois vous dire, ils étaient une réussite.
Je dois commencer par vous raconter quelque chose de surprenant qui réchauffe le cœur. Samedi après-midi, avant ma soirée de tarot, je suis allé chez Pick Up Stix, une chaîne de restos rapides chinoises, pour le dîner. Là, une vieille dame avec un déambulateur m’a demandé de l’aider à trouver une place pas sous une bouche d’aération de climatisation. (Dans leur salle à manger, c’est impossible ; il y en a partout.) Après, elle m’a dit qu’elle venait de fêter ses 100 ans. Pourtant, elle gardait sa tête et était très vivante ! Alors qu’elle attendait sa compagne (je crois que c’était sa fille), elle a ajouté que l’état de Californie avait enlevé son permis de conduire à ses 98 ans — sinon, elle aurait continué. Et vous savez quoi ? Je ne doutais même pas un peu qu’elle en reste capable. Je n’aurais pas deviné qu’elle avait plus de 80 ans ! En sortant, j’étais sûr d’ajouter que c’était un plaisir de la rencontrer. Rien que la vérité.
Sérieusement, si vous connaissiez les bêtises des parents dans le parking de notre lycée, vous seriez aussi d’accord qu’il y a des « adultes » qui méritent moins d’avoir leurs permis.
Demain, vous aurez une autre recette de Péla, fait pour cette soirée. Au début, je n’ai entendu que : « Mais Justin, qu’est-ce qui se passe ? Tu ne cuisines jamais des trucs américains comme des brownies ! » À la fin ? « Mais Justin, c’était une tuerie ! Qui t’a enseigné ces brownies ? » Même ma mère, jamais un fan de ma cuisine, l’a aimée une fois goûtée. C’était une vraie réussite, même si j’ai dû faire des bêtises pour les préparer. On en parlera.
Avez-vous remarqué à quel point j’adore qu’il soit tout à fait normal de commencer une phrase par « Mais » ? Son homologue en anglais, « but », est fortement déconseillé au début d’une phrase.
Chaque année, le Père Noël donne un Hershey’s Kiss énorme (environ 200 grammes) à La Fille. Au moins, il faisait ça quand c’était disponible dans les magasins, alors pas les deux dernières années. Hier, je l’ai aidé en en commandant un directement de Hershey’s. J’ai vite reçu un courriel pour me dire « Ta commande a été expédiée ». Voici une capture d’écran. Sommes-nous déjà le 9 ? Il me semble que non.
Quelque part à Paris, une employée de la Cinémathèque française croit qu’il a été envoyé le 12 septembre, d’après une histoire racontée dans mon livre (il s’agissait de ma carte de vaccination, avec des dates à l’américaine).
Je regrette de vous dire que je suis tombé deux fois samedi, ce qui ne m’arrive jamais. La première fois était l’inacceptable. Il y a des mois, le cardiologue voulait me montrer que c’est lui le médecin, pas moi, en augmentant la dose d’un médicament qui baisse la tension artérielle — sauf que je n’avais pas de tension élevée avant son ordonnance, alors j’ai protesté. Pendant les 6 derniers mois, j’ai souvent la tête qui tourne, et cette fois, c’était trop. La deuxième fois, j’ai simplement raté une marche où il n’y avait pas de lumière. Mais je suis sur le point de virer le cardiologue.
J’ai appris ce week-end qu’il y a une commune dans le Rhône nommé Soucieu-en-Jarrest. Les habitants s’appellent les Jarréziens. C’est ridicule. Évidemment, ils sont les Soucieux.
Pour finir sur une note heureuse, j’ai enfin battu Final Fantasy V dimanche soir. On en parlera en deux fois. La fin est l’une des plus belles choses que j’ai vues. Vraiment, ça vient de l’Âge d’Or.
Notre blague traite des oiseaux. J’ai dû faire des recherches pour la traduire de façon idiomatique. Nos articles sont :
On reprend maintenant « À l’ombre des jeunes filles en fleurs ». Cette fois, nous sommes enfin arrivés dans la troisième partie du livre selon la version originale publiée par Gallimard, et j’ai avancé de 30 pages.
Cette partie commence avec un dîner partagé par le narrateur, Saint-Loup et Bloch, fils. Il faut désormais distinguer entre Bloch, fils et Bloch, père car le père entre ici dans l’histoire. On apprend que :
Or je compris pendant cette petite fête que les histoires trop facilement trouvées drôles par notre camarade étaient des histoires de M. Bloch père…
C’est ainsi qu’après avoir dit les choses les plus intelligentes, Bloch jeune, manifestant l’apport qu’il avait reçu de sa famille, nous racontait pour la trentième fois quelques-uns des mots que le père Bloch sortait seulement (en même temps que sa redingote) les jours solennels où Bloch jeune amenait quelqu’un qu’il valait la peine d’éblouir
On apprend aussi que ce même Bloch, père a tendance à faire semblant de connaître des gens tels que Bergotte, mais qu’il ne connaît que de même façon que vous connaissez Audrey Fleurot — c’est-à-dire par les journaux ou à la télé. (Si je me trompe et l’un d’entre vous a son véritable adresse e-mail, merci de m’écrire à l’adresse du blog. Hier.)
Je remarque dans ses commentaires sur le père, l’observation le plus J.D. Salinger de tout :
Dans la famille la plus proche, on se plaisait d’autant plus avec lui que si dans la « société », on juge les gens d’après un étalon, d’ailleurs absurde, et selon des règles fausses mais fixes, par comparaison avec la totalité des autres gens élégants, en revanche dans le morcellement de la vie bourgeoise, les dîners, les soirées de famille tournent autour de personnes qu’on déclare agréables, amusantes, et qui dans le monde ne tiendraient pas l’affiche deux soirs. Enfin, dans ce milieu où les grandeurs factices de l’aristocratie n’existent pas, on les remplace par des distinctions plus folles encore.
Je parle du pire livre jamais écrit en anglais, L’Attrape-cœurs, bien-aimé de Nicola Sirkis pour la même raison que mes goûts littéraires en français ne comprennent pas Racine et Hugo, un manque cruel d’éducation dans une langue étrangère. On peut résumer le tome entier dans la phrase : « Tout le monde est poseur. » Après plus de mille pages de Proust, c’est la première fois où j’ai cette pensée, mais ce morceau m’a frappé. Dans un roman presque entièrement consacré à ces « règles fausses mais fixes », ça menace de tout bouleverser.
Il y avait un moment très drôle quand une sœur de Bloch, fils a posé une question sur le caractère de Bergotte :
— Je l’ai rencontré à plusieurs générales, dit M. Nissim Bernard. Il est gauche, c’est une espèce de Schlemihl. »
J’ai expliqué la signification de schlemiel dans l’humour américain avant. C’était une joie de le retrouver ici. (Le seule personnage de qui je l’aurais dit à ce point, c’est le regretté M. Vinteuil, maltraité par sa fille sans le reconnaître.) M. Bernard est apparemment l’oncle de Bloch, père. On apprend vit qu’il a l’habitude de raconter de grosses salades (j’adore cette expression, qui met les salades dans la bonne place).
Après le dîner, Bloch, fils réussite à insulter Saint-Loup sur les qualités de son oncle, M. de Charlus. Mais plus intéressant, il pose une question au narrateur :
« Quelle est donc cette belle personne avec laquelle je t’ai rencontré au Jardin d’Acclimatation et qui était accompagnée d’un monsieur que je crois connaître de vue et d’une jeune fille à la longue chevelure ? »
Il s’agit de Mme Swann, Odette, ce qui rend la suite hilarante, quand il ajoute :
« Je l’avais rencontrée quelques jours auparavant dans le train de Ceinture. Elle voulut bien dénouer la sienne en faveur de ton serviteur, je n’ai jamais passé de si bons moments… J’espérais, me dit-il, connaître grâce à toi son adresse et aller goûter chez elle, plusieurs fois par semaine, les plaisirs d’Éros… »
Elle doit avoir, quoi, 25 ou 30 ans de plus que lui ?
Puis, on apprend que Françoise n’est pas complètement ravi de Saint-Loup :
Elle eut bientôt à l’égard de Saint-Loup qu’elle adorait une désillusion d’un autre genre, et d’une moindre dureté : elle apprit qu’il était républicain.
J’aurais cru autrement vu son traitement aux mains de la tante Léonie.
Il suite des pages d’histoires sur comment la maîtresse de Saint-Loup, une courtisane comme Odette, avait grosso modo le même effet sur lui qu’Odette sur Swann — si la société n’approuve pas la relation, c’est eux qui se trompent. Heureusement, avant que ça ne puisse durer 300 pages comme le premier tome, il s’avère que Saint-Loup va bientôt quitter Balbec — mais avant ça :
ma grand’mère me dit d’un air joyeux que Saint-Loup venait de lui demander si avant qu’il quittât Balbec elle ne voulait pas qu’il la photographiât
Ouaip, il a un appareil mystérieux, du jamais vu, dit un « Kodak ». Mais avant de vous moquer trop de ça, La Fille ne sait pas quelle est une caméra argentique non plus !
Je n’ai pas menti hier, mais quand j’ai goûté le produit final du praliné pistache d’hier, je me suis dit : « C’est inacceptable. Vous ne serviriez pas ce truc à votre ex. » Et en fait, c’est rien que la vérité. Quand je sais qu’elle va goûter quelque chose que j’ai fait, le niveau de qualité doit être le meilleur. Pas parce que je veux lui faire plaisir, bien sûr. Je veux qu’elle soit jalouse. De toute façon, c’était trop brûlé, alors 8 $ de pistaches à la poubelle. Cette fois devait donc être parfait.
Les étapes sont grosso modo celles de la première recette de Deux pralinés maison. Mais j’écris un nouvel article car je comprends enfin qu’une instruction importante dans cet article-là est fausse. Et j’ai les photos pour le prouver. D’abord, le produit final :
Ce week-end, c’est la première fois où je participe à une soirée de l’OCA depuis 8 semaines déjà. Je n’évitais personne ; c’était juste une combinaison malchanceuse du déménagement et l’horaire de novembre, où beaucoup de choses devaient avoir lieu avant Thanksgiving, alors plusieurs sont tombées sur mon anniversaire.
De toute façon, je suis en train de tester une recette de Péla pour samedi soir, et ça veut dire que je joue enfin avec deux nouveaux jouets qui attendaient ce moment. Le premier, c’est une petite casserole de la marque All-Clad, un cadeau de ma mère. Toutes mes autres casseroles et poêles viennent soit d’All-Clad soit du Creuset, mais celle-ci est très différent des autres. C’est en inox à l’extérieur et à l’intérieur, mais il y a une couche intermédiaire en cuivre. Puisque cette gamme ne se vend pas en France, voici un lien vers leur site canadien qui l’explique en français. La voilà sur mon comptoir :
La surface est hautement réfléchissante — c’est bien moi au centre ! Je dois vous dire, pendant des décennies, j’étais très sceptique qu’il y avait des bienfaits. Je croyais que l’on achetais cette gamme juste pour la bande de cuivre comme décoration. Maintenant ? Je suis croyant. Je l’ai utilisé pour faire un praliné pistache. Je n’ai jamais — jamaisjamaiajamais -/ vu un mélange d’eau et de sucre atteindre le point d’ébullition si vite de la vie. C’était absolument dingue. En fait, j’ai plutôt brûlé le caramel qui a résulté, car je ne suis pas habitué à la vitesse de cuisson, et comme toujours avec les pralinés, il y avait plein de fumée. Mais je ne vais pas le refaire car les pistaches sont trop chères.
Ça nous amène à l’autre jouet, un nouveau mixeur. Je l’ai acheté il y a des mois, mais il restait dans son carton jusqu’après le déménagement. Ce truc est puissant, mais me fait peur. Je n’ai jamais eu un mixeur de 900 W avant, et quand la lame tourne à sa plus haute vitesse, il me semble qu’elle va se lancer directement vers mon cou. Je sais, il ne faut pas faire rêver à mon ex. Mais sincèrement, c’est terrifiant !
Au fait, le praliné n’est pas encore fini. Ce genre de truc prend toujours du temps car il faut laisser reposer les moteurs, et j’ai commencé plutôt tard. Je n’aime pas faire de bruits après 21h, car j’essaie d’être un bon voisin, même si on sait ce que ça valait dans mon ancien appartement !
Ça nous amène à un aveu surprenant. Je vous ai dit que je viens de brancher la stéréo le week-end dernier. Cette semaine, c’est la première fois où je l’ai utilisée pour écouter de la musique française.
Je sais : « Justin, ça fait 5 ans et demi déjà. Vous n’êtes pas sérieux. Arrêtez les conneries. » Mais en fait, je suis complètement sérieux. Dans l’ancien appartement, j’avais déjà trop peur de mes voisins. Il y en avait une qui m’a affronté car elle pouvait entendre le caisson de basse quand nous regardions la télé. Et elle m’a fait peur comme personne d’autre — je croyais qu’elle allait me tuer. Alors j’ai arrêté d’écouter de la musique sauf sur mon ordinateur ou avec des casques audio et mon portable. Ou en voiture, bien sûr. Mais pas plus avec le système que j’ai construit au fil de deux décennies. C’était uniquement pour la télé et les jeux vidéo même avant ma première leçon de français.
Pour être bien clair, j’ai un sonomètre et je suis au courant des lois ici, qui sont très strictes — si les voisins peuvent mesurer 55 dB chez eux (lien en anglais), c’est un délit. C’est un niveau plutôt faible, ça, mais comme dit le site du conseil (ma traduction), « La loi ne précise pas d’heures, alors la paix des autres peut être troublé à n’importe quel moment, que ce soit à 2h du matin ou 2h de l’après-midi. » Vous voyez le problème.
Je dois vous dire, c’est tout autre chose d’entendre certains enregistrements avec de bons haut-parleurs. La basse dans ma voiture est hyper-nulle — certaines parties des portes vibrent avec, et c’est bruyant plutôt que musical. Avec un enregistrement de qualité, comme Climatik par Red Cardell, avec une contrebasse pincée, ça sonne enfin comme un instrument au lieu d’un bruit indistinct.
Sautons du coq à l’âne pour la dernière nouvelle. J’ai trouvé la blague de la semaine hier, mais dans un contexte hyper-américain (il s’agissait d’une émission de télé). Heureusement, il existe une version de l’émission en France — sur TF1, mais je n’en dirai plus — alors en la traduisant, j’ai fait toutes les recherches nécessaires pour la franciser. Pas comme celle d’il y a deux semaines, je n’aurai pas de problèmes pour l’enregistrer !
Plus tôt cette année, mais j’ai du mal à le retrouver, j’ai fait une assez grosse erreur pour que plusieurs lecteurs m’aient envoyé des ressources pour différencier « savoir » et « connaître ». Pour être clair, je l’apprécie — sinon, je ne les aurais pas mises dans mon fichier pour Langue de Molière !
D’abord, je dois l’avouer — les règles sont grosso modo les mêmes qu’en espagnol. Il n’y a donc pas d’excuses de mon côté. Enfin, presque. Il y a quelques nuances que je ne crois pas existent en espagnol, et qui semblent contredire la règle générale. C’est un soulagement, bien sûr — je m’inquiéterais que c’était une escroquerie si on me disait qu’une règle de français était simple et sans exceptions !
L’office québécois de la langue française présente la règle générale comme ça :
La distinction tient parfois moins au sens des mots qu’à certains emplois : on connaît quelqu’un ou quelque chose, on sait quelque chose.
Et il semblerait même que le sens de « quelque chose » n’est pas pareil dans les deux cas. On connaît un livre ou un film ; on sait faire des macarons. On a un sens de la différence, même s’il est un peu difficile á préciser.
C’est plus qu’un peu difficile à préciser. Selon le même article, « Le verbe connaître signifie « être renseigné sur l’existence et la valeur de quelque chose ». » Par exemple :
Mes élèves connaissentl’importance de faire de l’activité physique.
Je ne suis pas élève de cette personne. Ils continuent : « Il peut aussi prendre le sens d’« avoir acquis des connaissances et de la pratique dans un domaine particulier ». »
Ils ajoutent en plus que « Connaître peut également signifier « faire l’expérience de; ressentir ». »
Issu d’un milieu aisé, il n’a jamais connu la misère.
Et vous croyiez qu’il n’allait pas être du Proust dans Langue de Molière !
Qu’est-ce que ça laisse pour savoir ? Décrire une compétence, pour une chose :
Mon oncle Benoît sait créer de magnifiques meubles.
Ou avoir un talent :
Marie sait se défendre; on n’a pas à s’inquiéter pour elle!
Mais attention, je ne vois pas vraiment de différence entre ces deux exemples, sauf qu’il s’agit de lecture dans un cas et de maths dans l’autre :
Déjà, à quatre ans, son fils connaissait tout l’alphabet.
Cet élève sait sa table de multiplication par cœur.
Je suppose que « par cœur » insiste sur le fait d’avoir mémorisé les infos, mais on ne connaît vraiment pas l’alphabète si on le lit d’une feuille de papier imprimée. Mais ils poursuivent que c’est une question de profondeur :
Ces enfants connaissent la fable La cigale et la fourmi. (Ils en connaissent l’existence, peuvent en indiquer le propos, en faire un résumé.)
Ces enfants savent la fable La cigale et la fourmi. (Ils la connaissent dans ses moindres détails et peuvent la réciter.)
Bof. Veuillez supposer que je fais une différence pareille s’il vous semble que je confonds les deux.
L’autre page, Français facile, donne largement des exemples pareils, mais ajoute deux renseignements particulièrement utiles :
-Connaître est suivi d’un groupe nominal et n’est jamais suivi d’un verbe.
– Il n’est jamais suivi d’une proposition subordonnée introduite par : que/ qui/ où/ quand/ pourquoi/ comment/ si…
– Le verbe savoir est souvent suivi d’une proposition subordonnée introduite par : que/ qui/ où/ quand/ pourquoi/ comment / si… Il indique alors une notion d’information reçue ou de conviction.
– Lorsqu’il n’est pas suivi par ces mots vous le trouverez suivi d’un verbe à l’infinitif. Il indique alors ‘le savoir’‘comment faire quelque chose’.
Mais nous venons de parler de « Il sait sa table de multiplication », qui n’est suivi ni d’une proposition subordonnée ni d’un verbe !
Et vous vous demandez pourquoi il y en a qui disent de telles choses que « Keske sait ? » Ils connaissent l’importance de savoir jeter l’éponge, c’est tout.
Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine avec assez de canons pour un bateau pirate.
J’ai la flemme de finir Langue de Molière, alors on va prendre un tournant inattendu aujourd’hui.
En novembre 2021, quand j’avais déjà atteint un niveau B2 en lecture, mais restais moins confiant quant à beaucoup de tâches autres que lire le Canard enchaîné, j’ai décidé que j’allais jouer à Final Fantasy V en français. Square Enix, le développeur, venait de sortir une nouvelle version pour les portables, et j’avais échoué mes deux premières tentatives en 2003 et 2006 avec des versions pour la PlayStation et la Game Boy Advance. « Mais Justin », me dites-vous, « Final Fantasy VI est sorti en 1994 pour la Super Nintendo. Qu’est-ce qu’il y a ? » Ouais, mais uniquement au Japon ! On le considérait « trop japonais » pour l’Ouest à l’époque.
J’ai vite avancé dans le jeu et un mois après avoir annoncé le début, j’ai publié « Le bilan de la première moitié du jeu ». C’était décembre 2021. Après ? Rien. Qu’est-ce qui s’est passé ? Je me suis fait Final-Fantasy-V-é, exactement comme avant. Le gros problème avec ce jeu, c’est qu’il y a une vingtaine de boulots que l’on peut choisir pour ses personnages, et en général ça offre plusieurs façons de gagner — jusqu’à la fin, quand les derniers méchants sont presque invincibles à moins que l’on ait acquis exactement la bonne combinaison de compétences et équipements. J’ai atteint grosso modo exactement le même point qu’en 2006, après des mois d’efforts, me suis retrouvé complètement sans espoir car j’avais raté certains sorts, et me suis dit « Ben, c’est aussi chiant en français qu’en anglais. J’ai de meilleures choses à faire avec ma vie. »
Mais la vérité, c’est que j’aime Final Fantasy comme très peu d’autres choses, et la direction de la série depuis la XIIe entrée ne m’intéresse pas comme avant. C’est les jeux jusqu’à là qui font « ma série » — et les raisons pour avoir repris Proust m’ont enfin poussé à reprendre Final Fantasy V. Je serais très déçu si je ne voyais jamais la fin. Alors, il y a trois semaines, je l’ai relancé, du début parce que j’étais bien désorienté. « Alors Justin », me dites-vous « pourquoi est-ce que cette fois sera différente ? »
Parce que cette fois, je m’en fiche de ma fierté en tant que joueur, et je n’ai pas honte de consulter des soluces en ligne. J’ai vaincu IV et VI sans jamais faire pareil (connus dans l’Ouest comme II et III), I était assez facile, et quand les II et III japonais sont enfin sortis en Amérique du Nord, ils n’étaient pas trop difficiles non plus. Ce n’est plus une question d’apprendre le français par le biais du jeu (même si j’apprends quand même quelques mots), c’est une question d’être « complètiste », sans trou dans la séquence.
Alors, pour reprendre vite l’histoire : il y a un sorcier, Exdeath, qui menace de détruire votre monde, parce que c’est ce qui font les sorciers. Vos guerriers, Bartz l’aventurier, Lenna la princesse et Faris le pirate — qui est en fait une fille, mais était déguisée en homme au début — sont rejoints par Galuf, un guerrier venu d’un autre monde pour empêcher Exdeath. Dans le cours de l’aventure, les 3 guerriers voyagent au monde de Galuf pour y affronter Exdeath. La dernière fois, les 4 viennent de détruire la barrière magique qui protégeait le château d’Exdeath au monde de Galuf. C’est donc là où nous reprenons l’histoire.
Alors que la mission pour détruire la barrière réussite, il ne reste pas assez de soldats pour attaquer le château. Un sage, Ghido (une tortue parlante), vous dit d’aller dans la forêt de Mua, car Exdeath y cherche quelque chose. Mais une fois là, Exdeath brûle la forêt. On le voit dans son château pour fêter le moment — s’il avait une moustache, il la caresserait vigoureusement :
Le parti se cache dans une grotte jusqu’à ce que l’incendie s’éteigne. Ils trouvent les cristaux qu’Exdeath cherchait, mais il se téléporte au bon endroit pour les voler :
Dans le combat, il tue Galuf, le guerrier venu de ce monde. Ici, j’ai appris le mot « baderne » :
La fille blonde dans la photo est Krile, la petite-fille de Galuf, qui est venue le chercher, mais qui arrive trop tard. Elle est en deuil, mais l’esprit de Galuf apparaît devant elle pour lui dire de reprendre sa lutte. Heureusement pour le parti, ça donne tous les compétences et niveaux de Galuf à Krile :
Enragé, le parti affronte Exdeath à nouveau dans son château. Comme tout bon méchant, il donne un discours magistral :
Mais qu’est-ce qu’il veut dire par « son apparence d’antan » ? Le parti ne sait pas, mais il jette un sort et des minutes plus tard, ils se réveillent devant le château de la princesse Lenna. Là, il s’avère que le pirate Faris, qui portait un collier identique à celui de Lenna, est en fait sa sœur, la princesse Sarissa, disparue il y a une quinzaine d’années. Il y a une fête avec une réplique hilarante quand on considère que Faris/Sarissa était pirate :
Hihihi, canon.
J’ai déjà avancé beaucoup plus loin que ça, mais nous arrêtons ici. La prochaine fois, la vérité sur le monde d’antan et ma réplique préférée du jeu !
Il s’est avéré que l’article de La Fille a mis en danger ma séquence de jours de suite, car WordPress ne considère pas que c’est une séquence d’articles du blog, mais d’articles signés Justin. Puisque je ne veux pas que ça continue (j’ai 1 251 jours de suite), voici quelque chose pour mettre le compteur à jour.
Il y a 5 ans, à la sortie du single « 3SEX », une reprise de « 3e sexe » interprétée par Nicola Sirkis et l’artiste connue à l’époque sous le nom « Christine and the Queens », j’étais déçu non seulement par la musique électronique mais par une photo de publicité. Les deux chanteurs ont posé pour la pub sans chemises, mais vus du côté afin de ne pas montrer leurs poitrines. Je l’ai trouvée de mauvais goût, mais je considère que ma réponse était une bonne blague pour un fan :
Cependant, personne n’a ri. Quoi, suis-je le seul à me souvenir des paroles de « 3e sexe » ?
Je continue de copier Light & Smell avec des listes de mes articles préférés au premier du mois. Ça vient d’Allez vous faire lire, mais je ne suis pas exactement ses règles.
Il y a beaucoup de retours ce mois, dont un après une longue absence par deux des amies les plus vieilles du blog. C’est pour ça que la porte reste toujours ouverte même quand certains ne publient pas depuis longtemps.
Nouveaux à moi :
Madame Radio : Un nouveau blog consacré à la découverte de musiciens inconnus. Si vous étiez, comme moi, épuisé par « Les filles, les meufs » la toute première fois que vous l’avez entendue, car trop commerciale, vous allez aimer ce blog. Ses goûts sont plutôt électroniques, mais vous n’avez pas entendu XS par Anaïs MVA ou Hold On par Alexia Evellyn non plus.
Alors, quelle semaine intéressante, hein ? La Fille n’est pas chez moi, mais je vous rassure, elle apprécie toujours l’accueil chaleureux pour son début en tant qu’autrice. Vous avez vu qu’elle a son propre nom d’utilisateur — comme James Bond, elle reviendra. (Mais je l’ai averti que son prochain billet devrait contenir moins de blagues sur moi.)
Il faut que je vous dise que pendant le dîner de Thanksgiving, mon frère m’a dit qu’il n’avait aucune idée que je me sentais coupable pour avoir abandonné La Recherche il y a 25 ans, et il ne voulait pas que je sente obligé de la finir. Cependant, ce n’est plus à lui. Pour une chose, il ne peut pas effacer deux décennies de pensées sur le sujet. Autre chose, il ne sait rien sur ce blog, et ne comprend donc pas que Dimanche avec Marcel a sa propre vie et sa propre identité. Je considère que ça fait plaisir á certains et ça suffit. Alors Dimanche avec Marcel ne va nulle part — exactement comme beaucoup des mésaventures du narrateur avec les filles !
Je viens d’apprendre que je suis loin du seul à lire Proust aussi… lentement. (Désolé, Agathe.) Voici un post par un anglophone qui lisait la même traduction que moi en 2020, et a mentionné qu’il ne lisait que 3 pages par jour. Et un autre blog anglophone raconte « 182 jours de Marcel Proust ». Mais ce dernier est vieux : abandonné il y a 13 ans (il a fini sa lecture). Vu les liens qui ne marchent plus sur ces sites, il me semble qu’il était une fois, mais pas plus, il y avait toute une industrie proustienne en ligne.
En parlant de Proust, j’ai oublié de vous montrer le livre que j’ai acheté au marché de Noël il y a deux semaines. Je n’ai pas encore essayé de le lire, mais c est par une prof de littérature française qui enseigne à UCLA :
Je ne peux pas qualifier cet article comme Bonne Nouvelle, car le résultat n’est pas connu, mais dans le Tarn, c’est l’histoire d’une certaine Charlotte, dont un admirateur secret a laissé une note sur son pare-brise. Elle l’a partagée dans un groupe sur Facebook dans l’espoir de trouver l’auteur. Aux États-Unis de nos jours, ce serait pour le poursuivre pour harcèlement, mais il me semble qu’elle veut sincèrement le trouver. Je ne crois pas qu’il y ait des tarnais qui fréquentent ce blog, mais on sait jamais.
J’ai lu avec tristesse que la chaîne Buffalo Grill abandonne son thème Far-West avant que je ne puisse le voir. C’est la Starbucksisation du monde entier ; les restos ressembleront désormais à une centaine d’autres.
Quelque chose de curieux s’est produit ce week-end. J’ai enfin installé tous mes équipements stéréophoniques — et découvert que plusieurs câbles ont disparu ([Ne me regardez pas comme ça. — M. Descarottes]). Je suis tout perplexe — je croyais que tout à été rangé dans deux cartons au moment quand j’ai tout débranché en octobre. Apparemment pas. Ce qui me rend dingue, c’est que ça comprend plusieurs câbles assez chers. Pour l’instant, je les ai remplacés avec des trucs bas-de-gamme afin de ne pas perdre trop d’argent. Mais c’est pour le meilleur que j’aie décidé de ne pas aller à Strasbourg sur un coup de tête. (Peut-être que ça devrait être le nom du blog.)
Et ce qui rend ça encore plus ridicule ? Comme tous les hommes — la plupart ? certainement une majorité — je garde un stock énorme de vieux câbles dans la peur qu’un jour, j’en aurai besoin. Et pour aider La Fille à jouer à Hyrule Warriors sans stéréo, j’ai eu besoin d’exactement un câble acheté en 2004 et pas utilisé depuis ce temps-là ! (On a utilisé un vieux haut-parleur connecté à la Switch par des prises jack 3,5 mm aux deux bouts.)
Notre blague traite des maths. Nos articles sont :