Je suis rentré à la maison il y a deux jours, mais c’est juste maintenant que l’on finit notre récit de la Nouvelle-Orléans. Si vous y visitez un jour, il ne faut absolument pas que vous ratiez le magasin d’antiquités M.S. Rau. En général, je ne fais pas ce genre de truc, mais je sais déjà que vous serez d’accord qu’il n’y a rien au monde entier comme celui-ci.
On commence à l’extérieur, leur porte sur la Rue Royale (votre carte dira Royal Street, mais les panneaux sont bilingues). M.S. Rau existe depuis 1912, mais ce n’est pas du tout leur site original ; ils ont bien grandi. La Rue Royale est la maison de nombreux tels magasins, mais rien ne vaut la comparaison.

Il n’y a pas trop dans les vitrines, juste un aperçu de ce qui nous attend. Au fait, en anglais on utilise « soupçon » comme si c’était presque un synonyme d’aperçu pour les quantités, comme pincée.

M.S. Rau n’est pas une bijouterie, mais la moitié du rez-de-chaussée (on dirait 1er étage, alors attention si vous visitez) est consacré aux bijoux. Je ne suis pas expert en bijoux, alors on commencera avec des pièces effrayantes :



Vous la sentiez, bien sûr ? La terreur ? La dernière fois où j’ai acheté un collier de perles pour quelqu’un, quatre mois plus tard cette personne a kidnappé ma fille et a vidé la moitié de l’argent de nos comptes bancaires. (Je vous dirais la pire chose, mais vous ne me croiriez pas.) Les perles sont dangereuses !
Il y a plein d’autres pièces exceptionnelles, mais on ne regardera que trois de plus. D’abord une libellule en or avec 60 carats de diamants (985 000 $) :

Une broche en micromosaïque de 1850, un très bon marché à 19 850 $ :

Et une jolie collection de montres de poche :

On passe aux antiquités. D’abord un tour à bois, avec son placard d’outils, du XIXe siècle. Même si j’ai eu 188 500 $ pour un tel achat, je n’ai aucune compétence de ce genre.

Peut-être que vous aimez les violons, mais n’avez pas le temps pour apprendre à jouer ? Voilà une machine qui peut les jouer toute seule (248 500 $) :

Oh, vous préférez l’accordéon. Pas de problème, voici une machine belge des années 1920s pour ça (168 500 $) :

« Mais Justin », vous me dites, « tout ça est bien au-delà de votre remet. Où sont les trucs français ? » Bonne question ! Peut-être que vous avez entendu parler d’un certain sculpteur français, M. Auguste Bartholdi ? Voilà un de 12 exemples de son œuvre le plus célèbre, coulé en bronze de son modèle en plâtre que l’on peut trouver au Musée des arts et métiers à Paris. Si vous avez 1 250 000 $ sous le canapé, c’est à vous ! (Anne-Élisabeth Lemoine non inclus.)

Peut-être que vous préférez les empires aux démocraties. Pas de problème ! Voilà un portrait de Napoléon avant la Bataille de Moscou, par Joseph Franque, peint en 1812. Ça coûte 885 000 $ :

Hélas, toutes les bonnes choses ont leurs fins, dont l’Empire. Les anglais ont fait faire cette baignoire aux pieds pour l’exil de Napoléon sur Sainte-Hélène, jusqu’au moment où un député a décidé que les lauriers avaient trop l’air de victoire. Vous pouvez l’acheter pour 24 500 $ :

Peut-être que vous êtes comme moi et il n’y a jamais assez d’horloges. Voilà une horloge régulateur de Deshays à Paris du XIXe siècle (248 000 $) :

Aimeriez-vous une plus petite horloge française ? Voilà voilà, une horloge squelette du XVIIIe siècle (48 500 $) :

Mais vous n’allez sûrement pas laisser votre nouvelle horloge squelette rester sur une table aussi quotidienne ? Achetez un bureau plat avec des plaquettes de porcelaine de Sèvres pour l’afficher (78 500 $) :

Je ne suis pas un homme violent. Mais si je me fâchais vraiment sur les perles, j’aurais suggéré que l’on règle le différend avec ces jolis pistolets de duel français de 1830 (39 850 $) :

Désolé si je vous ai fait peur avec ce dernier commentaire. Calmez-vous en écoutant cette boîte à musique des Frères Mermod (128 000 $). Elle joue 6 chansons par cylindre et il y en a trois inclus. Pendant que la musique joue, 4 danseuses et un papillon mécanique dansent pour vous aussi.

On n’est pas finis — passons maintenant aux tableaux ! Voici L’Arc de Triomphe par André Brasilier (228 500 $).

Un dernier œuvre, le 14 juillet à Montmartre par Yvonne Canu (38 500 $). Si j’avais l’argent, il n’en serait pas de question car j’adore le style du pointillisme.

Mais j’ai commencé tout ce parler de la Nouvelle-Orléans avec du parler de pralines. Où sont-elles ? Voilà, les meilleures pralines de la ville, du New Orleans School of Cooking :

Bien sûr, j’en ai apporté une douzaine à la maison :


Miam :

Mais je ne suis pas aussi cruel que ça. Alors plus tard, je vais vous enseigner à préparer exactement ces pralines selon la recette de l’école. Et deux autres desserts de la ville aussi pour « lagniappe », comme on dit en français louisianais. (C’est-à-dire quelque chose en plus.)
Superbe mobilier ! Une bonne adresse quand j’en aurai assez d’Ikéa 🙂
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Je pique une praline en passant ….miam miam 😉
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Il faut quand même avoir un compte bancaire bien garni 😀
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« votre remet » ? mdr (j’adore votre langue)
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Plus tard, j’ai vérifié dans un dictionnaire bilingue — il aurait été mieux de dire « attribution ». Je faisais confiance à un faux ami de notre « remit ».
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