Si vous vous souvenez de mon article sur La banque de l’Inspecteur Gadget, vous savez que je ne suis pas grand fan des crypto-monnaies. N’importe qui peut contrôler des milliards et beaucoup de monde le font. Et j’ai écrit ça avant Three Arrows, Genesis, et le pire de tous, FTX et Sam Bankman-Fried. Cette semaine, c’est devenu beaucoup plus personnel pour moi, parce que mon meilleur ami — que je connais depuis presque trois décennies — a été cambriolé. Il n’aimerait pas que je partage l’histoire, mais je suis en colère contre ce monde d’arnaqueurs.

Avant d’écrire cet article, j’ai recherché les chèques français pour être sûr que nos systèmes bancaires n’ont pas de différences importantes. Les seules différences que j’ai trouvées ? Vous utilisez 12 chiffres pour les codes interbancaires contre nos 9, et vous utilisez jusqu’à 7 chiffres pour le numéro — on voit souvent seulement 3-4 chiffres ici. Il me semble que c’est tout. Je doute que vous ayez peur que si vous écrivez un chèque, le destinataire puisse vider votre compte avec seulement ces infos.
Je mentionne les chèques parce que cette histoire est un bel exemple de comment la cryptographie n’a rien à voir avec la sécurité. Le grand mensonge est que c’est en quelque sorte différente et plus sûr que ce qui fait votre banque. D’accord, c’est différent, mais c’est pas sécurisé du tout. J’explique :
Quand vous voulez vendre un « NFT » (les images bêtes de singes), il arrive souvent que vous le vend directement à l’acheteur, sans un échange ou une banque entre vous. Après tout, c’est pour ça que les fans veulent un système « décentralisé », étant des je-sais-touts qui savent que les banques ne font rien que vous facturer des frais inutiles. Mais ce qui n’arrive jamais chez les banques, c’est qu’il faut donner des droits d’accès à votre « portefeuille numérique » à l’autre personne pour l’échange et lui faire confiance pour ne pas être voleur. Et chez les banques, on peut facilement annuler une transaction si quelque chose ne va pas. Tout la conception des crypto-monnaies est de rendre les transactions définitives et impossible d’annuler à moins que les deux parties ne soient d’accord.
Alors, mon ami a vendu un NFT à un inconnu, et ce type a utilisé le droit d’accès au portefeuille numérique de mon ami pour le vider complètement. Le FBI ne s’intéresse pas au problème car il n’y a pas de vraies infos sur l’autre partie, et la police n’a aucun droit de la poursuivre car c’est presque certainement un arnaqueur à l’étranger. C’est un crime parfait, presque sans risque, car les forces de l’ordre s’en fichent. Faites comme vous voulez.
La pire chose ? Mon ami se blâme, car il croit aux propos de cette communauté, que les pertes sont toujours la faute de l’utilisateur, que c’est toujours à cause de son propre manque de recherche. C’est une philosophie très commode, car elle excuse non pas seulement les criminels, mais aussi la conception toute pourrie du système, qui rend les contrôles des banques impossibles.
Personne n’est grand fan des banquiers, et au-delà de mon rêve bizarre d’avoir un compte chez Monte dei Paschi de Siena (la plus vieille banque au monde), ça me comprend. Mais en fait, cette situation est exactement celle contre laquelle elles prémunissent. Si vous ne retenez qu’une chose de ce blog, que ce soit comment faire des religieuses, car elles sont délicieuses. Mais si vous retenez deux choses, merci de vous souvenir de ce qui est arrivé à mon ami avant de prendre un tel risque.
Je suis désolée pour ton ami. D’abord parce qu’il s’est fait arnaquer, ensuite parce que le système a réussi à le faire culpabiliser alors qu’il n’est que victime 😦 Je ne m’intéresse pas aux crypto-monnaies, et ton article me convainc que je fais bien.
Par contre, je suis choquée qu’on doive donner des droits à un acheteur sur son portefeuille numérique pour vendre ! Tu es certain que c’est la réalité ou que l’arnaqueur l’a fait croire à ton ami ? Je n’y connais rien d’où ma question parce que ça me paraît surréaliste que dans de telles conditions, le système perdure.
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Ta question est bonne, mais c’est la triste réalité. C’est pourquoi on parle des portefeuilles « froids » (débranchés d’Internet) et « chauds » (branchés). C’est un risque absolument inacceptable, et pourquoi il existe des échanges maintenant, pour s’interposer entre des inconnus, mais c’est souvent impossible de convaincre les gens qui font ces risques jusqu’à ce que ce soit trop tard.
J’ai un peu d’expérience dans le secteur, ayant fondé une entreprise qui vendait des logiciels pour les bourses. C’était malheureusement un échec, car il s’avère que les banques n’achètent pas de logiciels qu’ils ne contrôlent pas eux-mêmes. Mais j’ai BEAUCOUP appris du niveau de sécurité chez les banques, et c’est pourquoi il m’étonne que ces trucs sont légaux !
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Merci pour tes explications. J’y vois un peu plus clair !
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Oh! Je suis désolée pour ton ami. Merci Justin pour cet article où tu partages des informations que je ne connaissais pas. Je savais que la crypto n’était pas réglementée mais pas que l’autre partie avait tes données bancaires. Merci pour ces renseignements.
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Rien que le mot crypto me fait fuir… la mésaventure de ton ami ne me fera pas changer d’avis ! 😦
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Ping : C’est le 1er, je balance tout ! février 2023 | Light & Smell