Le conte de deux desserts

Je vous ai dit au début de la semaine que j’aurais deux événements chez l’Orange County Accueil ce week-end. Le premier a eu lieu vendredi soir ; je viens de rentrer de l’autre. Étant qui je suis, j’ai dû faire des choses différentes pour les deux. Les accueils qu’ils ont reçu ont été très différents aussi.

Le premier événement a été mon club de belote mensuel. Il n’y en avait en décembre, et j’ai dû annuler en novembre quand mon père est tombé malade et mes parents ne pouvaient plus prendre la garde de La Fille. Je n’ai personne à qui je peux demander de l’aide le même jour, hélas. De toute façon, j’avais fait une promesse à la hôtesse que j’apporterais des macarons la prochaine fois. Les voilà :

Ils sont juste au chocolat, pas de parfums exotiques. (Je crois que la menthe du mois dernier était mal accueillie par les bénéficiaires parce que je n’ai jamais rien entendu. Laissez tomber.) Il y en a 25 dans la photo en haut. À la fin de l’événement, il en restait 17. J’ai donné la moitié du reste à la hôtesse en cadeau — et elle aurait pu tous prendre selon moi, mais elle ne voulait pas accepter tout ça.

Soyons clairs. Je sais ce que je fais. On payerait 60 $, peut-être 75 $, pour 2 douzaines de cette qualité ici. Mais ce sont gratuits quand je les fais, car j’adore ces gens. Et je n’ai pas assez d’espace pour accueillir ces événements moi-même. C’est le moindre que je puisse faire. Mais il y avait une douzaine de personnes là-bas, et personne n’en voulait pas. J’en ai goûté un pour me rassurer que rien n’est mal allé. Je ne comprends toujours pas ce qui s’est passé.

Quelque chose n’est pas allé, mais pour autant que je sache, rien à voir avec les macarons. Je vois rarement des gens de même âge que moi à ces événements. Il y en a eu une vendredi. On ne s’est jamais rencontrés avant. J’avais l’impression qu’elle voulait garder ça — je vous jure que je n’ai rien fait, mais elle m’a évité pendant toute la nuit, jusqu’à la fin quand la hôtesse a dit à tout le monde qu’elle était impressionnée par les macarons. À ce moment, l’autre personne m’a dit qu’elle en avait goûté un, sans rien ajouter. C’était bizarre. Et ça me dérange toujours, je l’avoue.

Samedi soir, j’ai eu mon club de tarot mensuel, où je suis beaucoup mieux connu. J’ai fait une galette des rois selon la recette du début du mois :

A-t-elle l’air différent d’avant ? Ça fait 23 cm de large, et je l’ai mise dans un moule à tarte pour la faire gonfler plus, comme ici. En plus, je croyais que la frangipane chocolatée serait mal accueillie par cette foule alors j’ai omis le chocolat cette fois :

Une galette chez Moulin de cette taille coûterait environ 35 $. Cette galette était très bien accueillie — il n’en restait rien à la fin. Ce à quoi je ne m’attendais pas ? J’ai fait une galette et tout un fromage s’est produit — on a cherché une fève pour ajouter par le fond (je ne sais pas où trouver des fèves ici).

Quand je fais ça, un don que tout le monde apprécie, il y a toujours des questions un peu trop personnelles qui vont avec. On m’a demandé si j’en avais fait une pour ma petite amie. J’ai répondu que ça fait maintenant 13 ans sans personne. Ça a provoqué une conversation dont je n’avais vraiment pas envie. Je comprends. C’était censé être un compliment, que l’on doit être chanceux d’avoir de telles choses à la maison. Mais honnêtement, ne dites jamais ça si vous n’êtes pas sûr de la réponse.

Je n’ai pas ajouté, mais c’est 100 % la vérité, que la seule personne qui avait un peu de ça à la maison a porté plainte au tribunal que je passais trop de temps en cuisine.

J’ai fait quelque chose de gênant à la fin. D’autres personnes apportent aussi des desserts à chaque fois. Il y en a une, à laquelle je suis vraiment reconnaissant, qui a pris plusieurs macarons d’un lot qui n’est pas allé il y a des mois. Je l’ai cherchée à la fin, pour lui dire que j’avais profité de son gâteau au chocolat. Mais elle ne me croyait pas du tout. Je sais qu’à son avis, il y a tout un écart, mais je n’essayais vraiment pas d’être condescendant. Je voulais dire vraiment que j’apprécie son soutien, mais sans parler de moi. Mais dans ma bouche, tout genre de compliment devient autre chose, un don pendant toute ma vie.

Désolé. Je voulais avoir de bonnes nouvelles ce week-end, et au lieu de ça, je vous ai apporté un billet digne de Bourriquet. Demain sera mieux.

19 réflexions au sujet de « Le conte de deux desserts »

  1. Avatar de Agatheb2kAgatheb2k

    Et tu ne t’es jamais dit que, tout simplement, ils n’ont jamais mis les pieds en France et qu’ils ne connaissent pas les pâtisseries que tu leur proposes ? Comme elles ne sont pas les mêmes que celles qu’elles mangent d’habitude, elles n’ont aucune référence pour comparer et ne savent pas, et donc ne peuvent pas te dire si c’est réussi ou raté, pas plus que ce n’est pas à leur goût !
    Beaucoup de gens n’ont pas ta curiosité (dans ma famille il y a des traditionalistes purs, pour moitié, et l’autre moitié, plus ouverte, ne me suivrait pas dans « tous » mes essais… j’adore par exemple le durian, un des pires fruits qui existe sur terre, mais si bon, si tu fais abstraction de son odeur !
    Le mélange chocolat-menthe ne plaît pas toujours dans nos campagnes, quand j’ai demandé (il y a bien longtemps, en 1985) à un épicier de me commander des biscuits de la marque qui venait d’innover et de les mettre en vente, il les a goûtés et a déclaré que c’était « pharmaceutique » !

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      1. Avatar de Agatheb2kAgatheb2k

        Alors c’est que les « français de souche » sont venus aux States uniquement (on ne parle pas de leurs affaires) pour la cuisine salée et non pour y retrouver la pâtisserie française, erreur de casting ! 😦

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  2. Avatar de vanadze17vanadze17

    Pardon pour ma franchise Justin, mais je trouve tes « amis » pas très sympathiques.
    C’est quand même bizarre que personne n’ait apprécié tes macarons qui sont vraiment une réussite (et qui t’ont déjà valu des félicitations) !
    Quant à ta galette des Rois, sûrement délicieuse et qui a été réellement dévorée par tout le monde, on t’a « cherché des poux dans la tête » pour une fève introuvable dans ton pays. Ce n’est pas du tout sympa, ni la question embarrassante sur ton éventuelle petite amie.
    Est-ce que tous ces gens sont jaloux des cadeaux valeureux que tu leur fais, est-ce qu’ils sont toujours avares de compliments (même sur d’autres sujets que la pâtisserie), est-ce qu’ils sont toujours aussi susceptibles quand tu fais un compliment sincère à cette personne ???
    Même par politesse ici en France, on félicite la personne qui a fait un gâteau, et on s’aperçoit vite de la sincérité réelle ou fausse.
    Je ne comprends vraiment pas pourquoi ils sont si odieux avec toi. Et je comprends ton désarroi après ces deux soirées gâchées, et je compatis.
    Bon dimanche malgré tout !

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    1. Avatar de Justin BuschJustin Busch Auteur de l’article

      Je dis parfois que j’en sais assez pour me creuser de jolis trous, mais pas assez pour m’en sortir, car je montre des connaissances culturelles, mais je ne connais pas toujours toutes les subtilités qui vont avec. De plus en plus, il me semble que je trouve les mêmes lacunes à l’envers.

      Beaucoup de ce monde sait où trouver des fèves ici, soit car ils en ont à la maison, soit ils ont trouvé les bons fournisseurs ici. Face à quelqu’un qui sait évidemment quelque chose sur les galettes des rois, c’est peut-être facile à oublier qu’en fait, c’est tout très récent pour moi, et je n’ai pas développé les mêmes réseaux, les mêmes ressources.

      Il me semble que c’est d’où le commentaire quant à une petite amie. Je suis 100 % certain que la personne qui l’a dit ne voulait pas être méchante. Mais elle a vécu aux États-Unis assez longtemps pour savoir que c’est le genre de chose qu’un américain dirait en guise de compliment (on a poussé l’agressivité passive au niveau d’art — mais ce n’est peut-être pas évident si on n’a pas compris en quoi notre second degré est différent du français).

      Les macarons me dérange, et vont me déranger longtemps. Je ne dis pas que tout le monde doit goûter tout ce que je fais. Mais s’il y a quelque chose que je crois vraiment, c’est que les Français reconnaissent la qualité beaucoup mieux que l’américain lambda. Que ce travail soit gaspillé, ça m’étonne.

      Merci tellement de ton soutien. Bon dimanche !

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  3. Avatar de MarlabisMarlabis

    Quand j’étais enfant, ma mère remplaçait la fève par un bouton (qui si je me souviens bien, était en verre, du moins s’y apparentait. Mais tu peux aussi la remplacer par une véritable fève ou une amande entière ! Voir une bague, comme dans peau d’âne ? Mais peut-être que ton assemblée ne mérite qu’un simple galet tout lisse…

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  4. Avatar de C'est en lisant...les2olibrius

    Ces « amis-là » n’en sont donc pas. Je pense comme mes « collègues commentatrices » que la politesse leur fait défaut. Finalement tes pâtisseries te permettront de définir les relations qui valent la peine d’être conservées! Pense que nous toutes nous dévorons tes créations… des yeux…

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  8. Avatar de Agatheb2kAgatheb2k

    Autre hypothèse, ils sont tellement jaloux de ton talent qu’ils n’ont pas, qu’ils n’osent pas se laisser aller à la gourmandise, parce qu’ils seraient alors obligés de faire la même chose (ou mieux si l’ego est en jeu) à la prochaine réunion ou d’avouer qu’ils ne peuvent pas même faire la moitié de ce que tu fais et sont trop radins pour commander un gâteau dans une pâtisserie ! 😉

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  9. Ping : Ici et là | Un Coup de Foudre

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