On retourne vers la série Astrid et Raphaëlle pour parler du deuxième épisode de la deuxième saison, Irezumi. Cette fois, on joue sur mon terrain, parce qu’il s’agit d’un meurtre dans la communauté de japonais expatriés en France.
Je vous dirai au début que j’ai trouvé cet épisode moins convaincant que d’habitude. Ça n’a rien à voir avec l’autisme d’Astrid, mais avec sa connaissance profonde de la culture japonaise. Peut-être que j’ai raté quelque chose dans la première saison, où France TV l’a faite disparaître de leur site avant que je ne puisse finir de la regarder. Mais pendant cet épisode, Astrid montre un niveau de connaissance qui serait attendu de quelqu’un avec plusieurs années d’études non pas seulement de la langue, mais de faits divers que je n’ai pas étudiés. Est-elle vraiment experte en tatouages des yakuza ? L’autisme n’est pas un super-pouvoir qui donne de l’omniscience, et j’aimerais savoir si elle va devenir un deus ex machina qui sert juste pour avancer l’intrigue, ou si ça aura des limites.
Je ne peux pas commenter sur tous les faits évoqués dans cet épisode, mais en dehors de mes questions sur l’origine des connaissances d’Astrid, j’ai trouvé le traitement de la culture japonaise respectueux et n’ai pas d’autres plaintes.
On commence dans un onsen, un genre de sauna et baignoire rituelle. Un assassin y pénètre et tue l’homme qui y baigne, un M. Kimura. Il y a des gardes, mais on les fait endormir en haussant la température du sauna.



Astrid et Raphaëlle se rendent sur scène, et Astrid explique aux enquêteurs que l’on a coupé le doigt à M. Kimura, une tradition des yakuza — pourtant, M. Kimura n’est pas tatoué, donc pas yakuza lui-même. Jusqu’ici, je sais de quoi on parle. Mais j’ai fait deux ans d’études de japonais à la fac.

Astrid va dans une épicerie japonaise où un M. Tanaka est le propriétaire. Il remercie Astrid pour l’avoir parlée en japonais — mais la corrige, car il dit qu’elle lui a adressé de manière trop polie. Il explique l’idée de keigo, la politesse et formalité dans la grammaire japonaise. Son explication est un peu trop simplifiée, mais le bon niveau pour une diffusion de ce genre. Pourtant, comment est-il arrivé qu’Astrid aurait seulement appris le niveau le plus formel, ce qui n’est pas la première choose que l’on apprend ? J’ai trouvé ça irréaliste.

Astrid et Raphaëlle visitent la maison des Kimura pour parler avec Hitomi, la veuve. Elle refuse de parler avec Raphaëlle, qui s’est trop penchée. Astrid mène donc la conversation. Encore une fois, un peu irréaliste. Je vous ai parlé du fait qu’à mon tout dernier arrêt pendant mon premier voyage en France, j’ai oublié de dire bonjour à la femme au guichet de la Grande Arche de La Défense. C’était la seule fois de tout le voyage. Et elle faisait semblant de ne pas m’entendre jusqu’au moment où je me suis rendu compte de mon erreur. Puis, elle m’a parlé seulement en anglais. J’ai des nouvelles pour vous. Les Japonais sont moins têtus que les Français à cet égard.* Au Japon, oui, ça peut arriver. Mais en tant qu’expatrié, en parlant avec un gaijin (non-japonais) qui exerce de l’autorité légitime ? Jamais.
(*Bon, la plupart d’entre vous ne sont pas comme ça. Cependant, vous connaissez tous au moins une personne qui l’est, et je le sais. Ne vous inquiétez pas, j’aime râler, mais je vous adore à cause de ce comportement, pas malgré.)


Astrid revient à l’épicerie parce qu’elle veut interroger Hiro Morin, un jeune qui travaille dans la galerie d’art de M. Kimura. Elle était censé juste arranger l’entretien pour Raphaëlle, mais après un malentendu, elle croit qu’elle doit tout faire toute seule tout de suite. Où est-ce qu’elle a appris toutes les nuances de la cérémonie du thé japonaise ?



Avec des infos reçues de Hiro, les femmes découvrent la garçonnière de M. Kimura. Astrid se demande pourquoi on installerait une caméra pour enregistrer des vidéos de soi en train de dormir. Moi aussi, Astrid. Moi aussi.


Mais dans une vidéo, elles trouvent des tatouages sur un homme qui paraissent appartenir à un yakuza enterré à Paris il y a 25 ans. Elles découvrent des fleurs sur sa tombe, et l’ADN trouvé sur la base implique Ken, le garde du corps de M. Kimura :


Mais Ken est retrouvé mort, et n’est pas le meurtrier. Je vais arrêter ici afin de ne pas divulgâcher la fin, mais je vous ai donné le goût de ce que j’ai aimé et n’ai pas aimé en ce qui concerne l’épisode. Il a été écrit par quelqu’un qui connaît très bien la culture japonaise, et tout est vrai d’une façon ou autre. Mes plaintes sont largement qu’Astrid semble en savoir trop sans avoir travaillé pour ça, et que certaines chose ne s’appliqueraient pas hors du sol japonais.
En revanche, tant qu’Astrid se montre aussi naïve que moi, je ne peux que la trouver attachante. Je serai certain de continuer de regarder la série !

Ce récit de tes réactions est très plaisant. Que de connaissances tu as acquises ! Ces éléments dont tu nous parles sont autant de savoirs que tu nous transmets et dont je te remercie. Je n’ai pas envie de regarder la série mais je souhaite continuer de t’en entendre parler… C’est ça, le talent! 🌈☀️
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Merci ! Je l’apprécie !
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Au moins une série où l’on apprend des choses !
J’apprécie également la culture japonaise et les détails d’Astrid. Tu connais aussi pas mal de cette culture et ton analyse est intéressante ! Bon dimanche !
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🩶
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Quand tu en seras à la dernière série (ou même à l’avant-dernière) tu verras que cet épisode est un des plus importants dans la construction de la personnalité d’Astrid, et ce même si j’en ai oublié l’intrigue ! 😉
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