Archives mensuelles : janvier 2024

Le conte de deux desserts

Je vous ai dit au début de la semaine que j’aurais deux événements chez l’Orange County Accueil ce week-end. Le premier a eu lieu vendredi soir ; je viens de rentrer de l’autre. Étant qui je suis, j’ai dû faire des choses différentes pour les deux. Les accueils qu’ils ont reçu ont été très différents aussi.

Le premier événement a été mon club de belote mensuel. Il n’y en avait en décembre, et j’ai dû annuler en novembre quand mon père est tombé malade et mes parents ne pouvaient plus prendre la garde de La Fille. Je n’ai personne à qui je peux demander de l’aide le même jour, hélas. De toute façon, j’avais fait une promesse à la hôtesse que j’apporterais des macarons la prochaine fois. Les voilà :

Ils sont juste au chocolat, pas de parfums exotiques. (Je crois que la menthe du mois dernier était mal accueillie par les bénéficiaires parce que je n’ai jamais rien entendu. Laissez tomber.) Il y en a 25 dans la photo en haut. À la fin de l’événement, il en restait 17. J’ai donné la moitié du reste à la hôtesse en cadeau — et elle aurait pu tous prendre selon moi, mais elle ne voulait pas accepter tout ça.

Soyons clairs. Je sais ce que je fais. On payerait 60 $, peut-être 75 $, pour 2 douzaines de cette qualité ici. Mais ce sont gratuits quand je les fais, car j’adore ces gens. Et je n’ai pas assez d’espace pour accueillir ces événements moi-même. C’est le moindre que je puisse faire. Mais il y avait une douzaine de personnes là-bas, et personne n’en voulait pas. J’en ai goûté un pour me rassurer que rien n’est mal allé. Je ne comprends toujours pas ce qui s’est passé.

Quelque chose n’est pas allé, mais pour autant que je sache, rien à voir avec les macarons. Je vois rarement des gens de même âge que moi à ces événements. Il y en a eu une vendredi. On ne s’est jamais rencontrés avant. J’avais l’impression qu’elle voulait garder ça — je vous jure que je n’ai rien fait, mais elle m’a évité pendant toute la nuit, jusqu’à la fin quand la hôtesse a dit à tout le monde qu’elle était impressionnée par les macarons. À ce moment, l’autre personne m’a dit qu’elle en avait goûté un, sans rien ajouter. C’était bizarre. Et ça me dérange toujours, je l’avoue.

Samedi soir, j’ai eu mon club de tarot mensuel, où je suis beaucoup mieux connu. J’ai fait une galette des rois selon la recette du début du mois :

A-t-elle l’air différent d’avant ? Ça fait 23 cm de large, et je l’ai mise dans un moule à tarte pour la faire gonfler plus, comme ici. En plus, je croyais que la frangipane chocolatée serait mal accueillie par cette foule alors j’ai omis le chocolat cette fois :

Une galette chez Moulin de cette taille coûterait environ 35 $. Cette galette était très bien accueillie — il n’en restait rien à la fin. Ce à quoi je ne m’attendais pas ? J’ai fait une galette et tout un fromage s’est produit — on a cherché une fève pour ajouter par le fond (je ne sais pas où trouver des fèves ici).

Quand je fais ça, un don que tout le monde apprécie, il y a toujours des questions un peu trop personnelles qui vont avec. On m’a demandé si j’en avais fait une pour ma petite amie. J’ai répondu que ça fait maintenant 13 ans sans personne. Ça a provoqué une conversation dont je n’avais vraiment pas envie. Je comprends. C’était censé être un compliment, que l’on doit être chanceux d’avoir de telles choses à la maison. Mais honnêtement, ne dites jamais ça si vous n’êtes pas sûr de la réponse.

Je n’ai pas ajouté, mais c’est 100 % la vérité, que la seule personne qui avait un peu de ça à la maison a porté plainte au tribunal que je passais trop de temps en cuisine.

J’ai fait quelque chose de gênant à la fin. D’autres personnes apportent aussi des desserts à chaque fois. Il y en a une, à laquelle je suis vraiment reconnaissant, qui a pris plusieurs macarons d’un lot qui n’est pas allé il y a des mois. Je l’ai cherchée à la fin, pour lui dire que j’avais profité de son gâteau au chocolat. Mais elle ne me croyait pas du tout. Je sais qu’à son avis, il y a tout un écart, mais je n’essayais vraiment pas d’être condescendant. Je voulais dire vraiment que j’apprécie son soutien, mais sans parler de moi. Mais dans ma bouche, tout genre de compliment devient autre chose, un don pendant toute ma vie.

Désolé. Je voulais avoir de bonnes nouvelles ce week-end, et au lieu de ça, je vous ai apporté un billet digne de Bourriquet. Demain sera mieux.

Je découvre Jean-Louis Aubert

On continue le Projet 30 Ans de Taratata avec un autre musicien sur scène pour les quatre premières chansons du spectacle, Jean-Louis Aubert. Sauf pour la dernière des quatre, une reprise de « Satisfaction » des Rolling Stones, toute cette musique a été écrite par lui et son ancien groupe, Téléphone. En résultat, en écrivant cet article, je me concentre largement sur la musique de Téléphone.

Jean-Louis Aubert, Photo par Thesupermat, CC BY-SA 4.0

Il y a des fois où on est assez chanceux de tomber amoureux de quelque chose au premier regard. (Il y a toute une série autour de ça, mais il me semble que ça pousse le bouchon trop loin !). Et c’est exactement ce qui m’est arrivé à partir d’écouter « Un Autre Monde », par hasard la dernière chanson du dernier disque de Téléphone, mais le début du spectacle. On y reviendra.

Téléphone a été actif de 1976 à 1986. Leur premier album, aussi intitulé Téléphone, est sorti en 1977 ; 30 ans plus tard, Rolling Stone le nommerait le 30e meilleur album de rock français (voici une copie du classement). Je vois pourquoi ; la diversité de styles est étonnante. En écoutant de telles chansons qu’Anna, on aperçoit un futur qui n’arrivera mondialement que jusqu’à 6 ans plus tard. Dans ton lit est plus un produit de son temps ; The Ramones auraient pu l’enregistrer à l’époque.

Mais je suis follement amoureux d’une autre chanson de l’album, Hygiaphone, tout simplement la meilleure chanson du rock anéricain des années 60 que j’ai écoutée. Qu’elle vienne d’un groupe français dix ans plus tard n’est pas choquant ; la meilleure chanson de rock américaine des années 50 que je connaisse a été écrite en 1999 par le groupe polonais Elektrcyzne Gitary.

Leur deuxième album, Crache ton venin, a vendu plus d’exemplaires, mais je l’aime moins. La bombe humaine est le tube de l’album, et le style me rappelle ce qui faisait d’autres groupes dits « progressive rock » à l’époque — et ça, c’est mon genre préféré en anglais. Mais tous les cris ne font pas du bien à mes oreilles. Tu vas me manquer, plus genre Rolling Stones, je l’aime mieux — mais je note que M. Aubert ne l’a pas écrite lui-même.

La suite, Au cœur de la nuit, est censé être le 13e meilleur album français, encore une fois selon Rolling Stone. Je ne sais pas. Le classement en question a été publié en 2010, dans un monde où existait déjà The No Comprendo (l’album le plus parfait de tous les temps dans n’importe quelle langue, selon moi — Rolling Stone a dit #7), et aussi le premier album de Téléphone, à ne pas mentionner toutes les carrières de Johnny, de J-J Goldman, de Françoise Hardy…c’est-à-dire que j’ai écouté le morceau du titre, et je l’ai aimé, mais pas à ce point :

J’ai aussi écouté Laisse tomber et Argent trop cher — ce dernier avec un clip hallucinant et un motif qui m’a rappelé « Sharp-Dressed Man » de ZZ Top — et je garde le même avis. De bon travail, mais surestimé.

Au fait, Wikipédia nous dit « Si certaines chansons évoquent la drogue, la bassiste Corine Marienneau a mis en place certaines règles pendant les heures de travail : pendant les enregistrements, les drogues et les groupies sont interdites. » J’imagine qu’il devait être dur, être la seule femme dans une telle situation.

Dure limite, leur quatrième album, est #3 en français selon Rolling Stone. Je suis certainement d’accord que c’est mieux qu’Au cœur de la nuit. Ça (C’est vraiment toi) a fait partie du spectacle de Taratata, et la foule l’a a-do-ré. Moi aussi ! (Une forte réaction de votre part suffit souvent de me faire étudier quelque chose si je ne suis pas d’accord dès le départ. Pas besoin cette fois.)

La carrière de Téléphone a atteint sa fin avec Un autre monde. J’adore cet album. La chanson du titre et « New York avec toi » — une autre où la réaction de la foule m’a bouleversé — sont parfaites.

Malheureusement, le groupe en a eu marre, les uns des autres, et c’était la fin. En 2015, le groupe s’est réuni sans Mme Marienneau pour une tournée. Je crois que j’ai bien compris cette situation.

Jean-Louis Aubert a, depuis ce temps, une carrière seule, parfois à côté du musicien Raphaël, qui l’a rejoint pour Taratata, ainsi qu’Axel Bauer, aussi vu en haut. J’ai écouté Attentat, avec Bauer, et ce n’était pas mal, et Demain sera parfait, un tube de 2010 ; cependant, c’est comme la popularité de Paul McCartney après The Beatles. Son travail ne frappe plus de même façon.

Mais pendant dix ans, quels hauts !

Ma note : j’achète l’intégrale (au moins, la prochaine fois où je passe une commande sur le site de la FNAC).

Je découvre le Tarn-et-Garonne

On continue maintenant le Tour avec le 82, le Tarn-et-Garonne. C’est le département le dix-neuvième moins peuplé, et les habitants s’appellent tarn-et-garonnais. C’est notre troisième — et dernier — séjour en Occitanie.

On commence à la préfecture, Montauban, avec une visite au musée consacré aux deux fils de la ville les plus célèbres, le Musée Ingres Bourdelle (2 étoiles Michelin). Un palais épiscopal avant la Révolution, ce bâtiment est devenu l’hôtel de ville, puis un musée consacrée à Ingres, avant d’incorporer une collection des sculptures de Bourdelle. On y trouve aussi des œuvres de Géricault, Delacroix, même Raphaël, ainsi que de nombreux autres. Juste au coin de la rue, on visite la Place nationale (2 étoiles), où des arcades en brique du XVIIe siècle entourent des trésors architecturaux encore plus vieux — « une tour de brique médiévale par ici, une galerie d’époque Renaissance par là », comme dit l’office de tourisme.

À l’est de Montauban, il y a trois endroits pour nous à visiter. D’abord, on passe par le village médiéval de Saint-Antonin-Noble-Val (et y arrête pour faire une jolie balade), puis visite la Grotte du Bosc, une grotte sous-terrain plein de stalactites et stalagmites. Notre dernier arrêt dans cette partie du département est l’Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue (2 étoiles), abbaye cistercienne du XIIe siècle qui abrite de nos jours une collection d’art moderne acquise par un couple divorcé…vraiment, allez lire leur histoire (en bas du lien), ce que je trouve impossible à croire.

On tourne vers l’ouest, à Brassac — attention à ne pas mettre « Brossac » dans le GPS, qui est en Charente, ni le Brassac dans le Tarn. À Brassac dans le Tarn-et-Garonne, on trouve le Château de Brassac, ancienne forteresse militaire construite au fil du XIIe au XVIe siècles, et brièvement occupée par Richard Cœur de Lion. On ne peut visiter que son extérieur, mais du haut de sa colline, on peut apprécier sa position défensive. Au sud, on visite Moissac pour son abbaye (2 étoiles) et surtout son cloître (3 étoiles) du XIe siècle que l’on visite pour « son décor sculpté qui se déploie sur 8 piliers et 76 chapiteaux, tous différents ».

On continue vers le sud et arrive à Castelsarrasin. Pour moi, c’est un pèlerinage, à l’Espace Firmin Bouisset. Quand je pense à l’art qui fait rêver de la France, c’est les affiches qui sont sorties de son atelier, surtout pour Chocolat Menier et Biscuits LU. On est bel et bien en ma France. À quelques kilomètres d’ici, on visite aussi le Musée Lamothe-Cadillac, consacré au fondateur de la ville de Détroit aux États-Unis, et abrité dans sa maison natale. Encore plus au sud, à Cordes-Tolosanmes, on trouve l’Abbaye de Belleperche, construite au XIIe siècle et de nos jours la maison du Musée des Arts de la Table, un must pour ceux qui lisent un blog si obsédé de la cuisine !

Pour l’instant, notre dernier arrêt est la Pente d’eau de Montech (2 étoiles), un chef-d’œuvre de l’ingénierie française qui faisait partie d’un canal latéral à la Garonne et permettait aux bateaux à sauter 5 écluses. Plus tard en 2024, le Musée Fermat ouvrira à Beaumont-de-Lomagne, consacré à l’un des plus grands mathématiciens de tous les temps ; on peut aussi y voir sa maison natale.

Qui sont les personnages les plus connus du Tarn-et-Garonne ? En tête de l’affiche doit être le mathématicien Pierre de Fermat, né à Beaumont-de-Lomagne, Le peintre mythique, Jean-Auguste-Dominique Ingres, est né à Montauban, ainsi que l’acteur Hervé Villechaize, qui a joué dans un de mes films préférés de ma vie d’antan, L’Homme au pistolet d’or. Antoine de Lamothe-Cadillac, aventurier et fondateur de la ville de Détroit aux États-Unis, qui apprête son nom à notre marque d’automobiles la plus prestigieuse, Cadillac, est mort à Castelsarrasin. Firmin Bouisset, affichiste de légende, est né à Moissac. Encore une fois, comme dans le Tarn, j’ai trouvé une centaine de joueurs de rugby, mais je ne connais pas du tout le sport.

Que manger dans le Tarn-et-Garonne ? On est au carrefour — non, pas le supermarché — de nombreux départements que l’on a déjà visités, alors on connaît déjà beaucoup des spécialités locales. En plein milieu du Sud-Ouest, ici on mange du cassoulet, du foie gras, et de la garbure. Le Tarn-et-Garonme est un producteur d’exception, et produit plus de 80 % des poires et des pommes de la région Midi-Pyrénées, ainsi qu’une belle partie des melons du Quercy IGP, partagés avec le Lot. Le joyau dans la couronne est le chasselas de Moissac AOP, un raisin de table. En dessert, on y trouve la cajasse quercynoise, une sorte de crêpe géante, la pescajoune, comme la cajasse mais aux pommes, et le curbelet, un gaufre en forme de cylindre. Pour boire il y six appellations de vin : le Fromton AOP, les Coteaux du Quercy AOP, le Brulhois AOP, le Saint-Sardos AOP, les Coteaux et Terrasses de Montauban — la partie locale du Comté Tolosan IGP, et le Lavilledieu IGP.

En panne

Ce n’est absolument pas du tout un billet planifié. J’ai passé de bons moments cet après-midi afin de me débrouiller d’une situation malchanceuse avec ce que l’on appelle les « medflies ». C’est-à-dire les mouches méditerranées des fruits. Elles ont envahi ma cuisine. Il me semble que ces mouches sont plutôt des grecques, car le deuxième pire patron de ma vie était grec (puisque vous êtes curieux, la pire était marocaine, mais j’aime bien les marocains), et des mouches françaises ne me molesteraient pas, j’en suis sûr. Râleraient sur moi, ben oui.

Ce n’est pas pourquoi j’ai dit « en panne ». On va adresser ça. Mais avant, je vais brièvement vous raconter l’histoire de ces mouches en Californie. Car tout comme nos escargots (une autre histoire, conne mais vraie), cette peste n’était pas à nous.

Dans les années 80, il y avait un programme de l’état de Californie, pour arroser les champs de légumes avec Malathion, un pesticide. En vengeance, un groupe de terroristes qui se faisaient appeler « The Breeders » (Les Producteurs) a écrit une lettre (lien en anglais) au gouvernement pour revendiquer être responsable de l’apparition de millions de ces mouches dans le comté de Los Angeles. Et selon les autorités, c’était bien possible, car les mouches sont apparues sans larves. Le gouvernement a fini par annuler le programme de Malathion, et a utilisé des mouches stériles pour mettre un terme au problème.

En fait, il est très peu probable que mes mouches soient des medflies. Elles sont largement éradiquées de nos jours, au moins ici. Je voulais juste vous raconter la blague sur les mouches grecques. Mais j’ai vraiment un problème — et à cause de règles strictes, aucun pesticide disponible ici marche très bien alors je voulais en essayer plusieurs. Alors je me suis rendu chez Lowe’s — ça se traduit par « Leroy Merlin sans le PDG de 28 ans » — pour acheter quel que ce soit. Mais en revenant dans ma voiture, elle est tombée en panne ! (Insérez votre discours préféré du capitaine Haddock ici.)

Je vais vous apprendre un truc au cas où on vous cognerait sur la tête avec une poêle et vous déménageriez aux États-Unis. Personne n’appelle jamais aux dépanneurs directement. Tout le monde est membre — pourtant, c’est privé et volontaire — d’une association appelée « American Automobile Association » (lien en anglais). On leur paye 56 $ par an, et en retour. elle appelle les dépanneurs pour vous. C’est une bonne idée car on ne sait jamais qui sera disponible, et 2 appels par an, dont le remorquage, sont compris. En général, on paiera le prix de cotisation pour se faire remorquer une fois, alors ça vaut la peine. En plus, on peut obtenir des réductions par ici et par là avec sa carte de membre, ce qui n’est pas mal.

J’ai donc fait un appel chez « Triple A », comme on dit, et j’ai dû patienter une heure entière. La batterie de ma voiture continuait à marcher — je pouvais allumer la radio et les lumières — mais le salopardigaud d’engin a refusé de démarrer.

Et cerise sur le gâteau, vu où je m’étais garé, j’ai dû attendre à quelques pas de l’un de mes restos préférés, Lucille’s Bar-B-Que (lien en anglais, évidemment). Veuillez ne pas le mentionner à Mme Sandrine Rousseau ; j’entends parler qu’elle n’aime pas le barbecue. Peut-être qu’un jour, je vous le ferai découvrir — on parle de la véritable cuisine de notre Sud, la seule chose qui me manquera si je réussis mon rêve. ([ET MOI ? — La Fille. Mais tu n’es pas une chose, ma grande ! — Moi.])

Mais quelque chose de dingue est arrivé. Le dépanneur m’a emprunté ma clé. Il a mis la voiture au point mort — et hop ! Elle est revenue en vie ! J’ai pu rentrer pour la nuit.

Plus tard aujourd’hui, j’irai chez le concessionnaire pour que l’on inspecte ma voiture. Je ne comprends pas le problème, alors je ne vais pas prendre des risques. Mais il me semblait que si je devais patienter pendant une heure dans ma voiture sans chauffage, j’allais au moins en tirer un post !

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Des malentendus

J’avais planifié tout autre chose pour Langue de Molière aujourd’hui, mais deux choses qui se sont passées hier ont pris sa place. D’abord, remontons le temps…

En 2022, donc perdu dans les brumes du temps, j’ai raconté la blague suivante :

C’est un vieux couple qui se réveille, et la femme dit, « J’ai rêvé que j’étais chez Lidl. » Et l’homme lui répond « Et moi, j’ai rêvé que je faisais l’amour avec deux femmes. » Sa femme, un peu choquée, lui répond « J’étais une des deux ? » Et l’homme répond en souriant « Ben non ! Tu étais chez Lidl ! »

Grâce à mes archives de blagues, je sais que c’était l’épisode du 14 novembre. Allez cliquer le lien ; j’ai les statistiques et je sais que vous ne l’avez pas écouté, qui que vous soyez. (Et je reste apeuré que les statistiques soient quand même des mensonges.) De toute façon, ça vous donne le goût de ce que je crois vouloir dire « chez Lidl ». (Je suis bien au courant que c’est un supermarché.)

Alors, ça nous amène aux Grosses Têtes du 16 janvier. Dès que je dis « adieu à jamais » à La Fille chaque matin à l’école (nous nous disons des choses choquantes comme ça tout le temps — mais ne les prenons jamais au sérieux), j’allume la radio afin d’écouter un peu de la dernière heure de l’émission en live. Et cette fois, c’était bruyant, avec de sacrés échos. Mais ce qui m’a vraiment étonné, c’est que j’ai clairement entendu, à 1:06.10 de ‘émission, M. Ruquier dire « ici au Lidl de Paris ». Les Têtes se diffusaient à l’intérieur d’un supermarché ?

Puis il y avait une question sur une chanteuse et actrice, Liliane Montevecchi, qui je ne connaissait pas du tout malgré le fait qu’elle a passé une belle partie de sa carrière aux États-Unis. Et à la fin de ça, à 1:09.39, je l’ai entendu encore une fois, très clairement, le « Lidl de Paris ». Ça commençait à me rendre fou.

Mais après une pause commerciale et une autre question, M. Roman Doduik — pas M. Ruquier — a dit « toujours au Lido » (1:17.33), et tout à coup, j’ai compris mon erreur de compréhension. Pour être clair, M. Ruquier n’a jamais dit « Lidl » lui-même ; c’était juste plus facile de remarquer la différence dans la bouche de quelqu’un d’autre.

Après, j’ai pu rechercher le Lido, et j’ai découvert que c’était un cabaret parisien, récemment saccagé par Accor, le géant des hôtels. (Je dis ça en tant que membre niveau « Silver » de leur programme de fidélité.) Il est devenu une salle de spectacles pour des comédies musicales, moins chères à monter.

Tout ça, c’est-à-dire ne comptez pas sur moi en tant que témoin. Je ne suis pas fiable à cet effet.

L’autre malentendu du jour m’est arrivé avec un commentaire laissé par les2olibrius, à propos de mon billet d’hier :

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Je ne connaissais pas le mot « zinzin », mais j’ai tout de suite pensé au mot le plus proche que je connaisse, « zizanie ». J’ai donc recherché zinzin dans le Trésor de langue française :

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Quelque chose de bruyant, d’après des obus ? Je suppose, mais monsieur aimait du silence, non ? Mais il y a aussi :

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Fou et bizarre ? Absolument ça ! Cependant, y a-t-il un rapport avec « zizanie » ?

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Du tout, comme dit M. Ruquier quand il rejette rapidement une réponse. (Si vous ne l’avez pas remarqué, je l’étudie.) L’un vient des obus, et l’autre d’une plante (je ne le savais pas !), et plusieurs siècles les séparent. Pourtant, il me semble que j’ai remarqué quelque chose ici. La langue française n’aime vraiment pas le son de la lettre « z » ! Après tout, l’entrée pour « zinzin » mentionne aussi « zozo », et ce n’est pas mieux, étant un naïf !

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine avec le billet qui était censé être publié aujourd’hui, à moins que le zozo soit encore une fois distrait ou se retrouve dans la ville de Zozo (regardez vers le bas de la page).

Brian was in the kitchen

Aujourd’hui, je vais vous raconter une histoire choquante. La bonne nouvelle, c’est que le méchant ne va déranger plus personne. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il a rendu une vingtaine de victimes innocentes sans abri.

Notre histoire se déroule à Boston. Là, mon frère — qui me tuerait si je faisais même un seul résultat apparaître sur Google avec son nom — vivait dans un immeuble avec une trentaine d’appartements dits « studios » en anglais. Ça veut dire en général 10-40 mètres carrés selon l’endroit, sans une chambre dédiée, juste une cuisine, un salon et une salle de bain. Si on est vraiment « chanceux », la cuisine et les toilettes sont partagées dans le couloir. Typiquement, on y vit seul ou avec une autre personne, pas plus. Mais dans une grande ville comme Boston, louer même un si petit appartement peut être très cher. Pensez aux loyers parisiens.

Alors, un des voisins de mon frère s’appelait Brian Brandt. Et Brian, comme vous allez voir, was in the kitchen. (Comment fais-je ça ?)

Brian vivait dans le même couloir, mais heureusement, pas dans l’appartement d’à côté. Un jour en janvier 2023, mon frère m’a appelé pour me dire qu’il a reçu une lettre bizarre de ce type. Je vous montrerai un peu juste pour prouver que c’est réel — il n’y a pas de noms dans cet extrait :

Vous pouvez voir qu’il utilise des caractères gras pour souligner exactement les moments où des choses sont alléguées d’avoir eu lieu. Et quelles sont-elles ? Le 1 janvier, coupé ici, que mon frère lui a demandé trop de questions en disant bonjour à l’extérieur de l’immeuble. (Ça, je crois, car je le connais.) Le 2 janvier, qu’il est censé avoir poussé Brian contre une balustrade pour se venger du manque d’enthousiasme de la part de Brian. Je doute fortement que ce moment se soit produit de cette façon. Finalement, qu’à 11h25 le 19 janvier, mon frère a lâché prise de la porte de l’immeuble afin de frapper Brian. Il a ajouté que mon frère a regardé derrière lui pour se rassurer que son action avait eu le résultat souhaité. Certainement pas qu’il n’avait pas remarqué Brian et a tourné la tête en entendant un cri. Ça, je trouve trop con pour le croire.

Brian lui a envoyé une autre lettre deux mois plus tard, ainsi que des lettres à des voisins pour se plaindre d’eux aussi. Mon frère a contacté la police pour porter plainte de harcèlement de la part de Brian, puis a quitté l’immeuble à la fin de son bail, en août. (Hihihi, en anglais, « bail » veut dire une caution, l’argent que l’on paye pour sortir d’une prison après avoir été arrêté.)

Je n’ai donc plus entendu parler de Brian…jusqu’à la semaine dernière. Mon frère m’a appelé pour me dire que Brian a été retrouvé mort par la police. Dans son appartement. Après une explosion qui a mis le feu à l’immeuble. Je ne plaisante même pas un peu :

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Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Les journaux ne disent pas tout. Mon frère est passé par l’immeuble pour prendre des nouvelles de ses anciens voisins. Et ce qu’ils disent, c’est que la moitié des habitants ne peuvent pas y revenir à cause des dégâts. Mais aussi que selon la police, ce n’était pas un accident complètement par hasard. L’enquête continue, mais sachez que l’immeuble n’est pas servi par un service de gaz. L’explosion est donc presque certainement la faute à Brian.

Que faisait-il ? Préparer des drogues, façon Breaking Bad ? Une tentative de suicide ? On ne sait pas. Pourtant, il n’est qu’une pièce dans un appartement « studio » où on peut faire exploser quelque chose. Comme je vous ai dit, Brian was in the kitchen.

Photo de la couverture prise par Cambridge Fire Department, Domaine public (car toutes telles archives publiques le sont aux États-Unis)

Saison 2, Épisode 43 — Des plaquettes pour Sadie

Bon lundi, tout le monde, et bienvenue comme d’hab à la balado d’Un Coup de Foudre.

J’ai mis un message dans l’introduction de l’épisode et je vais le répéter ici. Veuillez considérer de faire un don de sang, que ce soit à l’Établissement français du sang, la Société canadienne du sang, la Croix Rouge Américaine, ou quel que ce soit chez vous. Je fais mon appel annuel en souvenir de Sadie Winberg, morte d’une leucémie à l’âge de 14 ans.

Il m’a vraiment frappé cette semaine qu’une belle partie de ma vie atteindra sa fin cette année. Je suis presque à mes 100 films, le premier projet de l’après-Tour a été lancé, et j’ai commencé à préparer des plans pour un événement pour marquer la fin du Tour. Le blog continuera. Il ne va même pas ralentir. Et je ne peux pas vous mentir, certaines parties du Tour me pèsent. C’est du travail. Mais il va me manquer de façon que je n’ai jamais imaginé en écrivant les mots « Je découvre l’Ain ». Je lis et relis les mots de la fin, et les trouve toujours exactement ce que je veux dire, mais je n’ai aucune envie de les publier.

J’ai deux événements de l’OCA cette semaine, vendredi et samedi soir. Je sais déjà que je ferai des macarons pour le groupe de vendredi, car c’est mon groupe de belote, et j’ai dû annuler la dernière fois, alors les hôtes n’ont jamais goûté mes macarons. Il me faut corriger ça. Mais c’est le tarot samedi soir, et je ne refais jamais rien pour eux. Que faire ? Peut-être une galette des rois ? Un Paris-Brest ? Je ne sais pas, mais j’ai une réputation à maintenir, et ça, ça pèse aussi.

Quelqu’un que beaucoup d’entre vous connaissent très bien a fait quelque chose de gentil pour moi ce week-end. Je ne connais toujours pas moi-même tous les détails, alors je ne peux rien partager en ce moment, mais il m’étonne vraiment. Ça doit être un rêve. Veillez ne jamais me réveiller.

Le premier tour des éliminatoires de la NFL a eu lieu ce week-end. Qui a gagné ? Je m’en fiche ! Ce qui compte, c’est que les Chargers les regardent de leurs canapés. J’ai de meilleures choses à faire, comme regarder des reprises de LCP pendant le Super Bowl.

Notre blague traite des vaches. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Sur le blog, il y a aussi L’ennemi d’à côté, mon ode à New York et Los Angeles, Je découvre Zazie, le premier article du Projet 30 Ans de Taratata, et Mon dîner tarnais, le gigot d’agneau braisé et le poumpet.

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Astrid et Raphaëlle : L’Étourneau

On revient aujourd’hui vers la série Astrid et Raphaëlle. Ça fait un mois depuis la dernière fois, et je mérite bien que France TV a enlevé le reste de la première saison de leur site pendant mon absence. Alors, on reprend la série avec le premier épisode de la deuxième saison, L’Étourneau.

Je ne connaissais pas ce mot, alors je l’ai cherché avant de me lancer dans le visionnage. C’est un genre d’oiseau, mais aussi quelqu’un d’étourdi. Vu que ce billet ne se traite pas de moi, on ne pense plus au deuxième sens sauf pour remarquer que c’est un étourneau qui a oublié la date limite de la première saison en ligne. Bon travail, Justin !

Notre épisode commence avec une réunion dans une salle en haut d’un gratte-ciel quelque part à La Défense. Un homme d’affaires parle quand tout le monde tourne la tête pour regarder un oiseau qui vient de briser la fenêtre. Puis, l’homme tombe, tué par un coup de feu :

Astrid et Raphaëlle viennent à la scène du crime. Elles remarquent un oiseau mort, le nommé étourneau.

Tout le monde pensait à un sniper (c’est le mot de l’épisode ; j’aurais dit franc-tireur), mais Astrid remarque que l’oiseau est la seule chose qui a brisé la fenêtre. Il n’y a aucune trace d’un trou fait par une balle. Astrid en conclut que le meurtrier était dans la pièce. La police décident d’interroger tous ceux trouvés dans le bâtiment. Raphaëlle se fixe vite sur un neurologue, un certain Guillaume Delarue, expert en attention.

Quand elle le trouve, il est en train de donner un discours à un groupe d’hommes d’affaires. Il démontre un tour de magie à son public, en prenant Raphaëlle pour son « assistante » — puis elle se révèle un flic :

Pendant un moment surréaliste, la police décide d’amener Guillaume à la scène du crime. Il démontre encore une fois son pouvoir de manipuler l’attention aux autres en se libérant de ses menottes. Pas trop intelligent s’il est le coupable !

Raphaëlle mène l’enquête sur les connaissances du décédé, et découvre un escort, une certaine Ambre. Elle l’interroge :

Pendant ce temps-là, Astrid fouille les archives policiers avec des infos retrouvés de l’ordinateur du décédé. Elle découvre que le type voyageait beaucoup « pour son travail » et où qu’il soit allé, il y avait des cambriolages liés à un voleur dit « L’Étourneau ». L’oiseau mort était donc peut-être un message que le tueur connaissait ce secret.

Encore une fois, j’étais content de voir l’attention de l’équipe aux comportements liés à l’autisme. Astrid démontre du « flapping » (des mouvements rapides et peu contrôlés avec les mains) et de la recherche de stimulation sensorielle pendant qu’elle parle ou fait son travail à l’ordinateur :

Astrid découvre aussi que le décédé était criminel en tant que gamin et faisait partie d’un stage de réinsertion avec un magicien de la télé, maintenant à la retraite, un certain Carmine. Un véritable Garcimore, mais sans une Denise Fabre. (Où est-ce qu’un américain trouve toutes ces références pas mentionnées dans l’épisode ?!? C’est mon tour de magie à moi ! Et oui, je les ai déjà connus avant de regarder l’épisode !)

Les femmes rendent visite à Carminé dans son musée. Il avoue se souvenir de la victime.

En regardant de la vidéosurveillance du gratte-ciel, Astrid remarque deux choses intéressantes : Ambre était au bâtiment ce jour-là, et il y avait plus de police scientifiques qui sont sortis du bâtiment que le nombre qui sont venus. Mais les scientifiques portaient tous des combinaisons qui masquaient leurs visages. Raphaëlle se plainte que c’est comme essayer de distinguer un Schtroumpf d’un autre, et Astrid explique pourquoi c’est une mauvaise analogie. J’ai ri !

Avec cette info, Raphaëlle affronte encore une fois Ambre. Cette fois, elle avoue qu’elle avait été embauchée pour piéger le neurologue en faisant semblant d’être le secrétaire d’un éditeur de son prochain livre. Elle rend une photo de son employeur — il s’avère que c’était le magicien :

Je ne parlerai plus du mystère bien qu’il soit évident qui est le coupable, afin que sa motivation reste secrète au cas où vous regarderiez l’épisode plus tard. Je dirai simplement que c’était bien écrit et je continue d’être bouleversé par les intrigues et les scénarios de cette série.

À la fin, un ami d’Astrid, quelqu’un qui la connaît à cause de faire partie du même groupe de soutien aux personnes autistiques, lui rend visite. Il lui demande « Ça va ? » et la conversation est bien gênante pour les deux. Mais il lui semblait qu’il y avait beaucoup de changements dans la vie d’Astrid, et il voulait prendre des nouvelles d’elle.

C’était un moment émouvant, car je sais à quel point c’était difficile pour les deux. Comme j’ai dit avant, je continue d’apprécier les efforts de l’équipe pour apporter du réalisme au personnage d’Astrid. Il reste des moments où elle remarque des choses peu probables afin d’avancer l’intrigue, mais pas au point où tout part en vrille. Je trouve cette série attachante, et je continuerai de la regarder.

Mon dîner tarnais

Le Tarn est très riche en produits locaux — des produits que je n’ai aucun risque de trouver sans prendre un vol à travers l’Atlantique. (Ne me tentez pas.) Alors j’ai dû penser un peu et j’ai fini en choisissant une recette proposée par l’office de tourisme pour mettre en vedette l’ail rose ainsi que l’agneau local. Quant au dessert, j’ai trouvé un vrai joyau, quelque chose bien liée au département. Voici le gigot d’agneau braisé à l’ail rose et le poumpet.

Allons les préparer !

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Je découvre Zazie

On commence le premier billet du Projet 30 Ans de Taratata avec la première performance du spectacle, par Zazie, Jean-Louis Aubert, Raphaël, et Axel Bauer. C’était la toute première fois où j’ai écouté n’importe quel des trois premiers (un ami est grand fan d’Axel Bauer), mais j’étais tout de suite accro :

Bien que 3 des 4 chansons de leur apparition sur scène sont à Téléphone, l’ancien groupe de M. Aubert, on parlera de Zazie cette fois.

Zazie est le nom de scène d’Isabelle Marie Anne de Truchis de Varennes, née à Boulogne-Billancourt. Jai donc au moins l’excuse de ne pas avoir atteint les Hauts-de-Seine dans le Tour pour expliquer le fait qu’elle n’est pas apparue ici avant.

Zazie, Photo par Guy Delsaut, CC BY-SA 4.0

Elle prend son surnom du roman Zazie dans le métro de Raymond Queneau, un livre bizarre qui tourne autour de la question de ce que ladite Zazie prendra le métro parisien ou pas. J’ai eu du mal à trouver le rapport avec l’héroïne du roman et la chanteuse, mais elle portait ce surnom bien avant le début de sa carrière musicale en 1992.

Et c’était un début inhabituel. J’ai lu quelque part, il y a longtemps, que si l’on ne se lance pas dans ce monde avant ses 19 ans, il est très peu probable que ça aille arriver. Mais Zazie a eu une carrière de mannequin pendant dix ans avant son premier contrat à ses 27 ans. La France l’a donc découverte en tant que chanteuse avec son premier tube, Sucré salé :

Je suis un peu surpris que cette chanson a connue un succès parmi les top 50. Elle n’était pas mauvaise, mais la musique vient directement des années 70, et pour être franc, elle ne montre pas de capacités exceptionnelles ici. Tout le monde ne peut pas se présenter comme Catherine Ringer à première vue, où il fallait laisser tout tomber et écouter,

Quelques ans plus tard, elle a connu encore plus de succès avec l’album Zen. J’ai écouté tous les singles de l’album et ce n’est pas tout à mes goûts — « Un point c’est toi » sonne exactement comme son premier album — mais avec le morceau qui partage le nom de l’album, elle montre clairement plus de talent. Ainsi que des grimaces…coquines ?… envers un troupeau de…vaches ? Je suis perplexe :

Avec la célébrité qui se produit par cet album, elle devient collaboratrice de nombreux autres artistes dont Pascal Obispo, que j’adore depuis longtemps (comme si 3 ans est si longtemps !). Ici, elle se montre très compétente :

À ce point, Zazie écrit grosso modo toutes ses propres chansons, dont les paroles et la musique. Avec son troisième album, je reste moins que convaincu par ses mélodies, mais il faut dire qu’elle est bel et bien arrivée en tant que chanteuse. Le chuchotement ne fait plus grande partie de sa technique, une étape importante. Attention, ce clip est plus sexy et plus violent que d’hab ici :

Mais je dois avouer, elle a un avantage chez moi en chantant en français. Il y a pas mal de chanteuses avec des styles similaires en anglais, et aucune ne fait partie de ma collection. Du même époque, 2001, on trouve une réussite, #1 en France, Rue de la Paix, qui renforce mon avis — très agréable, mais je ne l’achèterais pas.

En 2007, Zazie sort son sixième album, Totem, avec le morceau #7 en France, « Je suis un homme ». J’étais bien surpris à apprendre que ça n’a rien à voir avec la tendance aux États-Unis, étant plutôt sur toutes les bonnes choses que l’Homme en majuscule fait au monde :

Je dirais qu’avec 15 ans d’expérience, sa voix continue de s’améliorer, quelque chose d’inhabituel. Je n’étais pas du tout prêt à suivre son 7e album, un projet qui comprend 42 chansons sur 7 disques, mais l’effort lui-même montre de vraie croissance en tant qu’artiste, de prendre un tel risque.

J’ai des avis mitigés sur son huitième album, sorti en 2013, Cyclo. Le morceau « Mobile homme » (un calembour nul en anglais, et selon mon dictionnaire bilingue, en français aussi) est beaucoup trop électronique pour mes goûts, mais « Les contraires » montre encore que sa voix a bien développé :

Son album le plus récent, Aile-P (autre calembour nul avec l’anglais pour « au secours ») provoque aussi des avis mitigés. « Là où je vais » est encore trop électronique pour moi. En revanche, « C’est con, c’est quand » est exactement ce dont j’ai envie d’entendre chez elle — pas cachée derrière des machines, elle montre sa gamme de sentiments et capacités vocales.

Alors que penser de Zazie ? Elle a montré peut-être son plus grand talent sur scène, où elle avait vraiment le sens du spectacle. Son œuvre n’est pas complètement à mes goûts, mais en tant qu’une partie de la tradition de chanson française, elle est certainement la bienvenue sur ce blog.

Avec ça, je vous présente mon échelle de notes pour cette exercice : je change de chaîne, j’irais au concert si vous avez une place de trop, j’achète l’intégrale, et JE PRENDS L’AVION. Évidemment, seulement un groupe a mérité la dernière note à ce point. Mais il y a une 5e note, réservée à un artiste. Dans quelle direction ? Qui ? À vous de suivre cette série !

Ma note : J’irais au concert si vous avez une place de trop.