Je suis trop déprimé pour parler d’autre chose aujourd’hui, mais je n’ai pas le droit de dire exactement ce qui s’est passé. Alors, ça va être compliqué.
Il était une fois, j’ai lu quelque chose sur les niveaux d’amitié qui m’a parlé assez bien que je retiens l’idée même plusieurs décennies plus tard, bien que je n’aie plus aucune idée de quelle était la source. L’auteur a proposé qu’au-delà des inconnus, il y a 4 niveaux de connaître les gens. Je l’esquisse :
J’espère que l’idée sera assez claire : il y a des gens que l’on connaît, et les relations peuvent être assez chaleureuses sans vraiment les compter parmi nos amis. Puis, il y a des amis, et des amis ; ceux auxquels on ferait l’appel pour l’aider à cacher le cadavre, ou pas.
Je trouve que ce modèle marche le mieux quant aux deux cercles extérieurs. Le type qui travaille dans un bureau dans le même bâtiment mais qui vous ne connaissez pas au-delà de le voir dans le parking, c’est une connaissance éloignée. Le serveur que vous voyez chaque semaine pendant le déjeuner, qui connaît votre commande à l’avance, où vous vous connaissez les prénoms et même parlez de choses au-delà de votre commande, c’est une connaissance proche.
Le salopard dont vous avez entendu chaque détail de chacun de ses ébats au lit à travers le plafond de votre chambre pendant une année entière sans jamais l’avoir rencontré, c’est le voisin à l’étage, et c’est une honte que les lois vous interdisent de tirer un fusil de chasse sur votre propre plafond. Non, je n’ai pas de fusil de chasse, pourquoi ?
Les lignes deviennent plus floues après ça. Les gens avec qui vous jouez au tarot une fois par mois, pour lesquels vous passez des heures en cuisine — pour inventer un exemple par hasard — sont-ils des connaissances proches ou des amis éloignés ? Difficile à dire. Mais on sait clairement quelle est la différence entre un ami proche et un ami éloigné — si on doit toujours être celui qui lance les appels, on n’est pas trop proches, n’est-ce pas ?
Évidemment, la distance complique la situation. Vous voyez déjà où je vais avec ça. C’est une chose quand on n’est jamais disponible dans la même ville. Cependant, à travers un décalage horaire de neuf heures, pour choisir un autre exemple complètement par hasard — c’est tout autre chose.
Je suis horriblement au courant à quel point ils sont fins, les fils qui me connectent à ma communauté outre-Atlantique, peu importe le cercle où ils se trouvent. En septembre, un ami — sans hésitation, je dis ami, pas connaissance — a trouvé une copine, et une semaine plus tard, il a quitté sa vie en ligne, dont la gestion d’un groupe sur Facebook qu’il avait fondé et poussé jusqu’à 10 000 membres. Il a disparu de la vie de toutes nos connaissances communes. Néanmoins, je suis content pour lui, car je crois qu’il est plus heureux de cette façon. Mais si je suis complètement honnête, il appartenait au deuxième cercle.
Le cercle au centre est le plus petit, mais il y en a certains qui y habitent même à travers un océan. En ces cas, j’ai plus de moyens de les contacter que juste Facebook ou des blogs, pourtant…
Pourtant, ça va être gravement testé et je ne sais pas pendant combien de temps. Quelqu’un de spécial pour moi a arrêté toute activité en ligne il y a deux semaines, et ça fait une semaine où toutes nos connaissances communes n’avaient aucune idée de ce qui s’est passé (pas un blogueur ; malheureusement, ça pourrait en décrire plusieurs que l’on connaît tous). Je suis soulagé de vous dire que l’on s’est enfin retrouvés cet aprèm. Le pire n’est pas arrivé. Toutefois, je sais que ça fera longtemps avant notre prochaine conversation. Je lui ai rappelé un dicton anglais, « Out of sight, out of mind » (Hors de vue, hors d’esprit). L’ami m’a répondu avec un dicton français, « Loin des yeux, près du cœur ». Il me semble que ce ne sont pas des synonymes. Il n’y a rien au monde que je veux plus en ce moment que d’avoir tort.
Mais j’ai peur.
Un Coup de Foudre 
Je crois que nous sommes tous « horriblement » conscients de la fragilité du fil qui nous retient à notre communauté d’aminautes (encore une autre sorte d’amis ?)…Courage, Justin ! 🙂
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Je découvre le néologisme « aminaute »… C’est une bonne idée de donner un nom à cette forme de relation. Et c’est intéressant de noter qu’on ne parle pas souvent (en tout cas sur les réseaux sociaux) de la spécificité de cette relation. Comme si c’était banal, juste des “friends” ou des “contacts”. La réflexion que Justin a suscitée permet de voir que la confusion avec les relations de la vie extra-numérique peut être blessante, ou même dramatique.
Jeme souviens d’ue « communauté virtuelle » qui s’était formée, il y a longtemps, dans une « liste de discussion » francophone (autour de l’accouchement et de la périnatalité). Après un an nous avions décidé de nous rencontrer à l’occasion d’un événement à Paris. Donc nous nous sommes trouvés une trentaine dans un restaurant. Cette courte rencontre avait radicalement changé la nature des liens que nous entretenions dans cet échange épistolaire. Même si c’était juste le partage d’un repas, de regards, de quelques plaisanteries et d’embrassades, le mot « communauté » prenait sens.
Je crois que les réseaux sociaux ont un peu faussé ce processus car, avec les photos, les sons, les vidéos, les zoom, ils permettent de cultiver l’illusion d’une « présence ». Réciproquement, des membres d’une famille ou des amis de longue date qui se trouvent à distance peuvent avoir l’impression de rester en contact parce qu’ils peuvent se « parler » ou se « voir » en temps réel, mais cette impression peut devenir une illusion…
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Il y a quelques années, j’avais lancé un projet de rencontre entre blogueurs dans un gîte pour un week-end. Mais la distance géographique entre nous en a découragé beaucoup, et donc c’est tombé à l’eau. Justin doit bien rigoler car ici en France nous hésitons à faire quelques centaines de kilomètres alors que chez lui…;-) c’est peanuts ! Maintenant, est-ce que cette rencontre aurait changé les choses, je ne sais pas. Tout compte fait, c’est peut-être mieux ainsi. Par contre, il est vrai que de temps à autre, un aminaute peut devenir un véritable ami, à qui on pourrait demander de cacher un cadavre 😉 C’est extrêmement rare mais ça existe ! Quant aux autres réseaux sociaux, ils ne faut pas en attendre grand chose à mon avis. Sauf peut-être pour les amis très proches et la famille éloignée…Enfin, l’illusion d’une présence est importante quelquefois…
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Sans un remords, sans un regret, je partirai
Loin devant moi, sans espoir de retour
Loin des yeux, loin du cœur
J’oublierai pour toujours… c’est lui qui le dit ! 😉
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A moi aussi il semble que l’expression anglaise soit plus précise que l’expression française. Les Aminautes ne sont pas des amis au sens traditionnel, celui dont parlait Montaigne. Il n’existaient pas à son époque. Pour moi tu es une relation uniquement épistolaire et pourtant en lisant mes articles tu me connais bien mieux que certains « amis ». Si je disparais de la Toile, tu seras chagriné quelques instants ( comme je le suis à la disparition du webmaster dont j’aimais lire les textes, comme nous le sommes à la mort d’une célébrité dont nous étions plus ou moins fan) mais ta vie continueras. Si cette personne « spéciale pour toi » ne figure plus dans ton quotidien… Ce sera une mort sans cadavre avec l’espoir demeurant de lui reparler un jour ! C’est mieux, non? En tout cas c’est ainsi que je perçois la disparition de Jourd’hu. Je veux le croire heureux ailleurs sur Terre. Tu es une « personne spéciale » pour moi car j’ai pu dessiner ta personnalité et interagir dans tes réflexions… Je ne te suis pas indispensable et c’est réciproque, parce que « la vérité est ailleurs »! 😜Je considère l’Aminautié comme un bon bouquin ou une excellente série qui m’a apporté réflexion et fait grandir… Mais ma vie est ailleurs. N’attends pas trop d’autrui et trouve ton Bonheur en toi d’abord ! Conclusion : depuis le TGV qui me ramène dans ma région, je t’envoie des vagues d’Aminautié, à toi que je ne verrai jamais en vrai mais qui est un Aminaute auquel j’accorde de l’importance dans mon quotidien ! Passe un excellent vendredi 🌈☀️
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* »ilS » et toi qui es » sans T… ( ni M😄 ) mais en pensées !
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Mais on s’en fiche des fotes d’ortografes 😁
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Eh non ! Juju, je ne m’en ficherai jamais ! En fait si je n’en tiens rigueur à personne, je me dois de rectifier ! C’est mon être profond! Le français est mon Dieu et je ne veut pas l’abîmer. Et ceux qui m’animent trop… me blessent, vraiment: j’ai mal ! En plus nous sommes là sur le blog d’un linguiste… Et comme moi, il s’interroge sur cette langue. Tu ne peux pas m’empêcher de protéger cette langue comme je l’ai toujours fait. J’arrive juste à pardonner toutes ses erreurs à Justin parce qu’il est Américain! Pardon d’être comme ça mais « penser » et « panser » ce n’est pas la même chose, même si on peut « panser » en pensant! 🤨 Bizzzzzzz Juliette 💐🍰
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*veux! 🙃 Et « l’abîment » ! Tu vois bien que c’est pas pareil ! « l’animent » ça ne voulait rien dire !!!
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C’était pour détendre l’atmosphère 😊(et pas de Juju s’il te plait 😉 j’aime pas du tout )
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J’ai un ami expatrié qui me fait appeler « Juju » tout le temps. Ça va.
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Oups, j’avais mal compris que c’était dirigé vers moi ! Juliette, à toi de décider comment tu t’appelles, pas à moi !
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Il me faut garder la confidentialité de la personne de laquelle je parle, et « aminauté » serait la bonne description de ma relation de la grande majorité des personnes avec lesquelles je parle sur Facebook, mais je dirais que le sujet de ce billet ne tombe pas dans la même catégorie que Jourd’hu. C’est tout ce que j’ose dire.
Bon vendredi à toi aussi !
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Et surtout Justin, garde ton humour, il te caractérise tant, il fait avancer dans la vie, il fait continuer la route ☺
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Comme je traverse Avignon en TGV… Je te fais un coucou de cette ville dont tu as parlé ! 👋🏼
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Pour moi, la » catégorie des aminautes » (non, ce n’est pas péjoratif) est vraiment une catégorie à part dans mes amis. Et moi aussi, j’apprécie de découvrir leurs connaissances et les échanges qui en découlent. Il y a des discussions intéressantes.
Je fais partie d’un groupe privé (suite à un déménagement d’un autre site où certains avaient sympathisé), et j’ai rencontré plusieurs aminautes, dont certaines avec qui j’avais des affinités. Nous avons l’habitude d’échanger hors du groupe. Une est devenue une vraie amie.
Les liens d’amitié sont pluriels et chacun de nous a sa propre définition de ce mot ! J’ai des amies d’enfance qui ne prennent jamais/rarement des nouvelles ; mais, lorsque nous nous voyons, c’est toujours l’amitié !
Et pour terminer, je pense que nous pouvons avoir des liens très forts avec des amis, pas toujours avec des membres de la famille !
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J’espère que les liens avec cette personne perdureront mais dans tous les cas, tu es quelqu’un de lumineux qui a dû lui apporter beaucoup par ton amitié. Je trouve cela déjà très beau même si un jour la relation venait à se distendre.
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