Archives mensuelles : Mai 2024

Je découvre les Vosges

On continue maintenant le Tour avec le 88, les Vosges. C’est le département le trente-quatrième moins peuplé et les habitants se nomment vosgiens. C’est notre dixième et dernier séjour dans le Grand Est. Encore une fois, la fin d’une autre région me laisse un peu triste. Mais allons-y !

Ceux qui sont ici depuis longtemps se souviennent peut-être du fait que la toute première série française que j’ai regardé à la télé était Les Combattantes. Cette série a été largement tournée dans les Vosges. Cependant, la série a lieu dans une ville fictive, Saint-Paulin, un pastiche de 5 villages réels. Je n’étais pas du tout prêt à trouver les lieux de la série dans la vraie vie, et par hasard il s’avère que le tour en bas ne passe vraiment pas par les lieux de tournage. Mais je suis bien au courant que nous sommes quelque part de très spécial à moi.

On commence à la prefecture, Épinal. Notre premier arrêt est le Musée de l’Image (1 étoile Michelin), consacré à une industrie qui existe dans la ville depuis la fin du XVIIIe siècle. On y trouve une collection de plus de 100 000 images de la France et ailleurs (on parle ici de la tradition d’images imprimées, rien à voir avec soit la photographie soit la télé). Notre autre arrêt ici est la Basilique Saint-Maurice (1 étoile) dans la vieille ville (1 étoile). Construit à partir du XIe siècle, on remarque particulièrement le portail « des bourgeois », considéré typiquement champenois.

Juste au sud d’Épinal, on visite le Château des Brasseurs à Xertigny. Construit en 1888 par le brasseur Victor Champion, ce château servait en même temps comme hôtel particulier et accueil pour ses clients et fournisseurs. De nos jours, il abrite la mairie, mais on peut prendre des visites guidées tout l’été. On passe un peu à l’est, vers Remiremont, afin de visiter le Saint-Mont et le Massif du Fossard. Dans cette région, on trouve de tels sites que le Pont des Fées et le cercle de pierres du Thin.

On continue plus vers l’est pour visiter Sapois et le Saut du Bouchot, un saut de 28 m au milieu d’une forêt. On peut y faire une randonnée dans la forêt qui entour le saut, puis on continue direction La Bresse, pour la Route des Crêtes (3 étoiles), une route de 77 km qui passe par de nombreux sites naturels dans le Massif des Vosges, dont le Grand Ballon (le point culminant du massif), le Hohneck (le point le plus haut dans le département lui-même), et le Col de la Schlucht (point de départ pour beaucoup de randonnées).

De La Bresse, on conduit au nord, à Saint-Dié-des-Vosges, où on visite la Cathédrale Saint-Dié (1 étoile), un de trois bâtiments religieux de la ville construits en grès rose. Originalement une abbaye du VIIe siècle, la cathédrale a été gravement abîmée par les Voisins en 1944, et reconstruit pendant les trois décennies suivantes. Elle conserve son nef du XIIe siècle, des vitraux du XIIIe siècle, et sa façade du XVIIIe. Beaucoup plus moderne, on y voit la Tour de la Liberté, construite dans les Vosges afin d’être érigée dans le Jardin des Tuileries pour le bicentenaire de la Révolution. Fabriquée en acier et en toile, la tour abrite une collection de bijoux de nos jours.

Juste à l’ouest de Saint-Dié, on trouve Autrey, un petit village de moins de 300 habitants. Là, on visite l‘Abbaye Notre-Dame et ses jardins, dont un jardin à la française, un potager, et un fruitier. Plus à l’ouest, on visite la petite ville de Neufchâteau, pour voir la collection de sculptures du XVe siècle dans l’église Saint-Nicolas et l’église gothique Saint-Christophe. À quelques kilomètres, on visite Domrémy-la-Pucelle pour voir la maison natale de Jeanne d’Arc. L’église où elle a été baptisée reste là, mais après des remaniements et renouvellements, est largement un bâtiment des XIXe et XXe siècles. Notre tour des Vosges finit un peu au sud, dans la ville la plus importante à moi de toute la France. Puisqu’en France, le thé glacé est une boisson sucrée, pas comme aux États-Unis, je serais mort de soif sans l’eau Vittel, alors je suis ici pour rendre hommage à la Grande Source. Pour ceux qui ne partagent pas mon obsession, il y a le Musée du Patrimoine et du Thermalisme, consacré à l’histoire des eaux, et la ville reste une station thermale.

Qui sont les personnages les plus connus des Vosges ? Sans question, le plus connu est Jeanne d’Arc, née à Domrémy-la-Pucelle. Émile Durkheim, un des fondateurs de la sociologie, est né à Épinal. Son neveu, Marcel Mauss, aussi d’Épinal, a joué le même rôle dans l’anthropologie. Jules Ferry, homme politique connu pour les lois Ferry, est né à Saint-Dié-des-Vosges. La chanteuse Chantal Goya a grandi à Remiremont, d’où sa famille (mais elle est née en Indochine). L’actrice Suzanne Flon vivait à Raon-l’Étape. Les bouteilles d’eau Vittel vivent toutes une partie de leur vie dans la ville du même nom, aussi la ville natale de l’acteur Darry Cowl.

Que manger dans les Vosges ? On est en Lorraine ; comme leurs voisins, il y a plein de produits liés aux mirabelles. Les fruits eux-mêmes, la confiture de mirabelles, les confiseries de mirabelles, les eaux-de-vie de mirabelles, et ainsi de suite. D’autres produits locaux comprennent le miel de sapin des Vosges AOP et les fromages Munster-géromé AOP et carré de l’Est. En plats principaux, on trouve la tourte lorraine, remplie de porc et de veau, et la salade vosgienne, composée de laitue, de lardons, et de crème fraîche. En dessert, il y a le pain d’anis de Gérardmer, la loriquette de Remiremont, un gâteau à base de pâte d’amande, et la glace de Plombières, aux fruits confits. Pour boire, il y a les petits crus vosgiens, des boissons fermentées à base de fruits et de plantes, et bien sûr, l’eau Vittel.

Le Montmorillon swing de Nicolas Moro

Ceux qui me suivent sur « The Gram », comme on dit en anglais, ou mon compte Insta, comme on dit en français, savent qu’il y a des mois, j’ai enfin jeté l’éponge et commencé à utiliser de la musique avec chacun de mes posts là-bas. Mais je reste 100 % consacré à mon but de tout faire au maximum en français, alors on n’y trouve aucun tube venant de 192 des 193 membres de l’ONU. Que ce soit Yvette Horner pour aller avec mon Paris-Brest ou la Marche des Gendarmes pour mon dîner varois, je ne choisis que de la musique française, et de façon liée à mon sujet tant que possible. Alors, pour mon dîner viennois la semaine dernière, je cherchais de la musique du département, et c’est comment je suis tombé sur Le Montmorillon swing. Écoutez :

Ô. M. D. D’habitude, quand je cherche de telle musique, je m’attends à trouver quelque chose avec un accordéon, ou une chansonnette traditionnelle, genre « Sur le pont d’Avignon ». Mais ici, on trouve une chanson en même temps 100 % française ainsi que dans la tradition rockabilly la plus pure. Je me suis dit, « C’est parfait pour Un Coup de Foudre », ai publié mon post, puis me suis mis à vous lire tous comme d’hab à 1h du matin. (Honnêtement, il faut que je me couche plus tôt.)

Mais je me suis réveillé en pensant toujours à cette chanson. Les paroles font référence à beaucoup d’autres artistes qui ont joué dans ce style et ses suites — Fats Domino, Otis Redding, Eddie Cochran, etc. — et j’ai dû en savoir plus. (Il y a une longue tradition d’exactement ça dans le rock américain — voici des exemples par Arthur Conley, The Ramones, et Simon & Garfunkel.) Quel vendredi ! J’ai écouté ce clip en boucle pendant des heures, puis me suis lancé dans d’autres morceaux de son catalogue.

La première chose à savoir sur Nicolas Moro, c’est que beaucoup de styles de rock, de jazz, et de blues lui sont familiers. J’écoute une chanson telle que « Le melon », et elle me rappelle une nuit chez Preservation Hall à la Nouvelle-Orléans (écoutez surtout les percussions à cet égard) :

J’écoute une chanson telle que Twist à mourir, et ça pourrait être sur le même disque que Rock Around the Clock de Bill Haley and His Comets :

Mais la deuxième chose à savoir, c’est que M. Moro est drôle. Il y a un moment dans Le Montmorillon swing où il chante « C’est pas la peine de chanter Memphis Tennessee, Si tu parles anglais avec l’accent du Berry», ce qui est drôle en soi, mais voici ce qui arrive dans le clip :

L’accent du Berry ! Au-delà de mes connaissances expatriées qui habitent ici, je ne peux raconter ça à personne, mais je mourais !

Je ne sais même pas que dire sur une chanson avec le refrain « Tout va pour le mieux, Le monde tourne encore, La vie continue depuis que je suis mort ». ([Alléluia ! Ô, vous ne parliez pas de vous-même. — Mon ex]) Mais avec une si joyeuse mélodie, c’est hilarant :

Pourtant, on n’est pas chez Weird Al Yankovic ici. Il a aussi son côté sérieux, et vous le trouverez dans de telles chansons que « Le baron », sur la mort d’un noble :

Évidemment, j’ai passé du temps avec sa chaîne YouTube. Mais bien que je n’utilise pas mon échelle du Projet 30 Ans de Taratata, si vous aviez le moindre doute sur ma recommandation : cher lecteur, j’ai acheté l’album.

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Le capitaine Crochet

Il y a toujours des fois où je me surprends avec les trous dans mes connaissances. Ce billet fera 700 jours de suite de publications sur ce blog sans rater un jour — et, pour les curieux, 1 303 articles en 1 306 jours. ([Il avait dit qu’il voulait pratiquer. Dommage qu’il reste une fontaine de bêtises. — M. Descarottes]) Pourtant, malgré être musicien amateur, je ne sais toujours pas lire la musique de façon française. Et malgré toutes ces publications, il reste beaucoup de signes de ponctuation dont je ne connais pas les bons noms.

Récemment, je voulais savoir comment dire le nom pour ce symbole : #. Et non, je ne dirai jamais « hashtag » pour ça, ni en français ni en anglais. Avant Twitter (c’est un peu comme dire Avant J.-C. à ce point), on disait « pound sign » (signe de livre, sens poids, pas littéraire), « number sign » (signe de numéro) ou parmi les vrais tarés, « octothorpe » (signe à huit points ; mot venant de l’industrie téléphonique pendant les années 60).

J’ai donc recherché la question sur Google et trouvé une liste. Et vous savez quoi ? Elle n’est pas complètement fiable ! La liste m’a dit que ce symbole s’appelait « dièse », et bien que je n’aie rien soupçonné, avec ça, j’ai recherché sur Wikipédia, car je voulais donc savoir quel serait le bon mot pour « hashtag » (4 ans sur Twitter, et je ne le savais toujours pas !). Et Wikipédia m’a dit que c’était trompeur, qu’il ne fallait pas confondre le dièse musical (on dit « sharp » en anglais) avec le croisillon. À ce point, je n’ai plus fait confiance à personne, mais Le Robert dit que Wikipédia a raison. Ça suffit pour moi.

Mais en fouillant dans la liste, j’ai découvert que ces autres symboles — [ ] — s’appellent « crochets » ou « crochets droits » et en plus, que ceux-ci — < > — s’appellent « crochets pointus ». Et avec ça, j’ai eu plus de questions. Pour commencer, on distingue les deux crochets droits en anglais par droite et gauche. Est-ce que l’on dit vraiment « un crochet droit droite » ?!? J’aurais aimé ça, mais il s’avère que la bonne réponse est « ouvrant et fermant ».

Dommage. J’ai voulu entendre cette dictée-là !

Mais le vrai problème pour moi, c’est toutes les autres choses que crochet peut signifier. En anglais, « crochet » ne veut dire qu’un genre d’aiguille. Je sais que ce n’est pas une aiguille à tricoter, mais honnêtement, on pourrait me poignarder avec une de chacune, et je ne saurais pas quelle est laquelle. ([Excusez-moi, j’ai des achats à faire. Afin de l’éduquer sur le sujet. — Mon ex]) Cependant, c’est aussi le truc porté par le capitaine Crochet — j’aurais cru que ça serait un « crochet pointu » — un genre de coup de poing dans la boxe, un truc pour ouvrir des serrures, et le dent d’un serpent venimeux. Si on « fait un crochet », ça peut signifier soit un arrêt inattendu, soit une manœuvre avec sa voiture afin d’éviter un accident.

C’est plutôt beaucoup de travail pour un seul mot !

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine, pour vous tourmenter. Peut-être avec un crochet, quel que ce soit.

Le top 100 selon qui ?

Cette semaine sera, un peu par hasard, consacrée grosso modo à la musique. Entre deux articles que j’avais déjà planifié et une polémique si stupide qu’elle ne pouvait venir que de chez moi, la musique prend la parole ici cette semaine. On va commencer avec la polémique.

Depuis que j’ai eu mon permis de conduire, je n’ai jamais écouté de la musique diffusée à la radio. Je ne m’intéresse pas du tout à ce que mes goûts soient imposés par les autres. Il est vrai que ça a rendu la tâche de découvrir des nouveautés plus difficile, mais en revanche, il n’y a presque rien dans ma collection que je n’aime vraiment pas. (L’intégrale de l’émission pour enfants, Sesame Street, est une concession malheureuse à la réalité d’être père célibataire et ne compte pas.)

Alors quand j’ai entendu que les génies chez Apple ont sorti leur liste des « 100 meilleurs albums de tous les temps » (lien en français), j’ai déjà su qu’il n’allait pas y avoir trop de chevauchement entre leur liste et ma collection. Mais je dois avouer, ils ont réussi à échouer même mes pires attentes.

Qu’une telle collection soit concentrée sur le monde anglophone me dérange moins que ce à quoi vous vous attendiez. Apple n’a fait aucun effort pour la publier au-delà des pays anglophones. Et je suppose que toutes telles listes seront écrites afin de flatter leurs lecteurs. Mais c’est quand même une blague pourrie.

Personne n’a signé la liste finale, mais selon des articles en anglais, au-delà de quelques employés d’Apple pas nommés, le jury a compris les musiciens Maren Morris (country), Pharrell Williams (rap), J Balvin (reggaeton), Charli XCX (musique électronique), Mark Hoppus (rock), Honey Dijon (musique électronique), Nia Archives (rap/électronique — lien en anglais) et Nile Rodgers (R&B). Tout de suite, on voit que ce jury n’est pas qualifié, parce que le biais est entièrement vers le rap et des genres associés. Et franchement, croyez-vous que ces gens se soucient de la culture générale au-delà de la partie où ils gagnent leur vie ?

Hahahahaha, c’est si mignon que l’un d’entre vous le pense ! Ça fait chaud au cœur, vraiment. Mais aucune chance, hormis M. Rodgers, qui a produit de nombreux albums pour d’autres artistes au-delà de son genre.

Alors, selon une analyse des titres sur Wikipedia en anglais, voici les genres qui prennent plus de 4 % des places (le tableau original contient tous) :

Capture d’écran

Pensez-vous dans vos pires cauchemars que le rap prendrait 21 % d’une liste des 100 meilleurs albums français, peu importe mondial ? Nom de Gims, mais non ! Pourtant, quel est le seul album français de la liste ? Discovery de Daft Punk. Pas des Rita Mitsouko, Charles Aznavour, ou Édith Piaf, à ne pas mentionner Indochine.

Mais même selon ses propres termes, c’est un échec. Si on veut dire que la musique américaine n’est que du rap, il faut absolument avoir The Sugarhill Gang pour l’album du même nom avec leur chanson « Rapper’s Delight », à laquelle même Las Ketchup a emprunté des paroles ! Parmi 285 qui ont fait ça autour du monde. Ils ne sont pas là, mais un album de 2018 par Travis Scott, qui ne parle qu’aux rappeurs, l’est. On est censés croire qu’un album de 2016 par le rappeur Frank Ocean — qui ? — est #5, mais que Snoop Dogg (qui je déteste mais dont je reconnais son influence) ne vaut qu’une mention à la 84e place avec l’album qui était partout pendant mes années lycéens. L’histoire a commencé hier pour ces types.

Les gestes vers la diversité mondiale sont une autre blague pourrie. Voici la liste complète par pays :

Qui sont les canadiens de la liste ? Neil Young, Alanis Morissette, Joni Mitchell, et…Drake. Alanis Morissette est dans les dictionnaires à côté de « coup étonnant », et Drake est juste plus de l’excès de rap. Qu’ils ignorent Rush, je l’excuse (malgré 42 millions d’albums vendus), mais pas de Céline Dion ? L’album suédois de la liste ne vient pas du groupe de légende ABBA, mais de quelqu’un qui n’a jamais connu tant de succès, Robyn. L’album « irlandais » est de U2, et celui de la Barbade est à Rihanna — c’est-à-dire écrits pour les États-Unis. (Au moins celui de U2 mérite sa place.)

S’ils voulaient de la diversité, comment ignorer Louie Armstrong, Duke Ellington, et Count Basie, les géants du jazz ? Ou des blues, Howling Wolf ou Willie Dixon ? C’est incompréhensible. Peut-être que vous ne connaissez pas ces noms, mais les géants du rock des années 60, les Beatles, les Rolling Stones, Eric Clapton — ils les ont tous connus très bien. Et leur seul choix parmi tout le genre de country, c’est quelque chose de très récent par une jeune chanteuse, Kacey Musgraves. Pensez-vous que Johnny Hallyday ou Eddy Mitchell la connaissait ? Nan, ils écoutaient Johnny Cash, Elvis Presley et Eddie Cochran — tous omis de la liste. Pour donner des places à Frank Ocean et Taylor Swift.

J’étais quand même surpris qu’il n’y avait qu’un seul point en commun entre la liste et ma collection, Rumours de Fleetwood Mac. Pas de Genesis ou la carrière soliste de Phil Collins, pas de Sergio Mendes, pas de Motörhead, pas d’Iggy Pop, pas d’a-ha, pas de Lynyrd Skynyrd. Oui, je n’ai rien en commun avec leur jury.

Je sais que certains d’entre vous sont déçus que Mme Nakamura va représenter la France aux JO. Moi aussi, même si elle chantera du Édith Piaf au lieu de Djadjapookienimportequoi. Mais honnêtement, elle est plus populaire parmi plus de la population française — et mondialement — que beaucoup de ces gens chez moi.

Mais pour finir sur une note plus positive, je vous ai laissé pas mal d’indices à mon idée d’une meilleure liste de musique américaine — même parmi des gens que je n’aime pas. Un de ces quatre, je vous donnerai cette liste !

Saison 3, Épisode 11 — Tout part en confiture

Alors, cette semaine était peut-être plus de « ménage » que d’autre chose ici, où j’ai dû finir des tâches en retard, mais il valait la peine juste à cause de ce que je vais faire maintenant. J’ai entendu les plaintes contre les confitures industrielles, alors pendant mes achats pour mon dîner haut-viennois, j’ai pris une photo pour vous aider à recalibrer vos attentes. Êtes-vous prêts ?

Étagère chez Walmart — et lien vers le fabricant

Vous n’hallucinez pas ! C’est du beurre de cacahuète et de la confiture de raisin dans le même pot. Pour ceux qui sont trop paresseux pour ouvrir deux pots différents. C’est ça le produit industriel par excellence ! La confiture de Knott’s est était un produit niveau Bonne Maman, à absolument ne pas confondre avec ce bazar !

On me dit qu’en France, il n’y a pas vraiment de cérémonies pour remettre les diplômes à la fin de chaque école. Aux États-Unis, en revanche, on a des « pompes diplômesques », pour inventer une expression, à chaque niveau — même la maternelle. Alors, La Fille a eu sa cérémonie pour la fin du collège ce jeudi — pourtant, il lui reste une semaine de l’année scolaire ! Mais je dois vous partager une photo, car elle a reçu un prix :

Ça dit qu’elle a reçu le « Prix présidentiel en éducation » de 2024, et c’est « signé » par M. le président. Mais c’est imprimé sur la même qualité de papier que vous utilisez dans vos imprimantes et ne porte pas son nom — et en fait, environ un tiers de sa classe a reçu la même lettre. En revanche, il vaut mieux de l’avoir gagné que d’être vers le bas du classement à l’école, n’est-ce pas ?

Non, mais sérieusement, je suis fier d’elle et vous le savez tous. C’est juste que ça part de notre tendance d’avoir des trophées et des prix pour tout. Elle commencera le lycée dans les cours les plus avancés et ça, c’est le vrai prix pour ses efforts jusqu’à ce point. Je vais me vanter d’autre chose qu’elle a fait cette semaine :

Ouais, elle a atteint ses 1 000 mots en français sur Duolingo. L’appli compte chaque conjugaison comme un mot différent, qui exagère un peu les progrès, mais c’est complètement au-delà de l’école. Quand elle arrivera au lycée en août, elle sera prête. Et je compterai sur vous tous pour continuer de l’encourager.

Au fait, Topito vient de sortir un sketch sur Facebook avec ma statue préférée au jardin des Tuileries en vedette. Vous l’avez quand même vue dans beaucoup de posts ici.

Finalement, j’ai eu une nouvelle abonnée sur Insta hier. J’ai vérifié le profil, vu des posts à travers deux années, décidé que c’était réel, et l’ai suivie en retour. Des secondes plus tard, on a eu une conversation très brève, après laquelle je l’ai bloquée pour des raisons évidentes :

Notre blague cette semaine traite des places pour se garer. Nos articles sont :

Les gros-titres sont : Klaus Schwab, Paillasson, et Panique chez Taratata. Sachez que c’est un commentaire d’Agathe qui m’en a donné le premier !

Sur le blog, il y a aussi Mon dîner viennois, l’agneau mariné au vin blanc et le broyé du Poitou, Astrid et Raphaëlle : Circé, sur l’épisode du même nom, et Mon dîner haut-viennois, le pâté de pommes de terre et le pelaud d’Eymoutiers.

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Mon dîner haut-viennois

Très inhabituel d’avoir deux dîners départementaux dans la même semaine, mais je me sens pressé. Notre plat principal nécessite deux pâtes différentes que vous pouvez acheter au supermarché. Je dois les préparer à la main, alors c’est pendant que La Fille n’est pas ici, ou pas du tout. Mais je suis content des résultats. Je vous présente le pâté de pommes de terre et le pelaud d’Eymoutiers :

Honnêtement, bien que j’aime bien le pâté, je suis moins que ravi que ça aille faire 6 repas de suite. C’est un plat pour une famille, pas un type célibataire. Mais notre dessert, le pelaud, c’est une star. Fabriqué comme les macarons mais sans les parties difficiles, vous allez craquer pour les photos franchement « food porn ». Et je ne parle comme ça jamais, alors vous savez que je dis la vérité. Allons-y !

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Astrid et Raphaëlle : Circé

Ça fait beaucoup trop longtemps depuis notre dernière aventure dans le monde d’Astrid et Raphaëlle, et la faute n’est qu’à moi qu’il n’y a aucune chance que je regarde l’intégralité avant le 31 mai quand France TV en supprimera la plupart en ligne. Mais je fais ce que je peux. Cette fois, on va parler d’un épisode déroutant.

En général, j’essaye de me taire sur des sujets où je me considère insuffisamment informé, et ça va deux fois plus fort quand on parle de la politique française. (Je ne dis pas que je réussis ce but complètement.) Je l’ai dit à nombreuses reprises, je me considère comme un invité, et j’essaye de me conformer à ce que l’on attend à cet égard, et certainement non pas comme une certaine ex-belle-sœur de laquelle vous ne saurez jamais rien au-delà de cette phrase. Mais je ne suis pas un ange non plus, alors je me permets au moins ça.

En ce cas, la polémique tourne autour de la Grossesse Par Autrui (GPA). Je comprends de l’épisode que la loi ne la reconnaît pas en France. Je dirais que l’épisode a un point de vue sur ce sujet. Mais je ne prétends pas d’avoir suivi le débat tel qu’il est en France, alors j’essaierai de raconter l’épisode d’un point de vue neutre.

L’épisode commence avec deux policiers en balade dans une forêt. Ils se trouvent face à un cadavre horriblement brûlé, sauf pour le visage. Ils appellent aux autres policiers pour ouvrir une enquête :

Le coroner remarqué une cicatrice qui suggère que la victime avait subi une césarienne mal allée. Au bureau, un appel aux gynécologues de la région retrouve un nom, Cécile Maignan, mais le docteur qui le fournit dit que ça fait des mois depuis la dernière fois où il l’a vu.

Astrid retrouve des infos dans les archives. Cécile avait été une militante féministe liée à une association dite Circé, d’après la sorcière de l’Odyssée.

Au bureau, Astrid et Raphaëlle font des recherches sur l’association, dit un mélange entre deux associations que je ne connaissais pas, les Femen et L214. Vu les liens, j’ai évidemment fait des recherches. Il suffit ici de dire que les deux se croient libres à agir de façon radicale.

Astrid et Raphaëlle se rendent sur la ferme qui est le siège de Circé, pour parler avec Oksana, sa directrice. Raphaëlle, qui craint déjà que les membres pratiquent de la vraie sorcellerie, flippe quand elles croisent un chèvre nommé Lucifer. Mais Astrid trouve un rapport avec l’animal.

Oksana les accueille devant son chaudron — non, en fait, dans la cuisine de la ferme. Elle explique que les résidents sont tous des femmes blessées en quelque sort, soit physiquement soit émotionnellement. Mais elle nie que Cécile était là récemment, bien que son corps a été retrouvé à quelques km de la ferme.

La police trouvent l’ordinateur de Cécile. Il cache une vidéo qui semble montrer Cécile en train d’être violée par le gynécologue qui l’avait reconnue.

Astrid et Raphaëlle se rendent à l’hôpital où travaille le docteur. Son bureau a été vandalisé, apparemment par Circé, qui a laissé un cochon là-dedans :

Le docteur est interrogé mais prétend que le rapport de la vidéo était consentant. Raphaëlle menace de parler avec ses autres patientes, et il dit qu’il a une bonne conscience, qu’elles ne trouveront rien. Mais en ce moment, il commence à galérer à respirer. Est-ce un sort lancé par Circé ? Raphaëlle se le demande.

Astrid va dans son groupe de soutien et évoque les sorcières. Une autre femme du groupe mentionne qu’elle sortait avec une sorcière. Astrid est menée à se demander si elle aurait été prise pour une sorcière autrefois.

Le fils de Raphaëlle retourne de son séjour linguistique en Irlande. Raphaëlle, qui s’inquiète tout le long de l’épisode jusqu’à ce point pour « mon bébé », est dérangée quand Astrid utilise de gros mots devant le gars, et dit qu’elle les a appris de Raphaëlle.

Astrid fait ses courses mercredi, comme d’habitude, chez M. Tanaka. Le pauvre lui demande s’ils pourraient se voir au-delà des courses. Astrid ne comprend pas pourquoi et part en disant « au revoir ». On y reviendra à la fin ; je me sens critiqué par France TV.

La police interrogent Oksana encore une fois ; elle dit qu’elle n’aidera rien, jusqu’au moment où la police lui fait comprendre qu’elle se révèle peut-être complice dans un meurtre. Elle rend le nom de Sonia, déjà dénoncée par le docteur.

Sonia ne s’aide pas en disant à la police qu’elle était l’amante lesbienne de Cécile et en plus, considère toute grossesse comme un tumeur qui doit être tué. Mais elle nie avoir tué Cécile.

Il s’avère enfin que Cécile s’est engagée dans la GPA pour une amie, Fleur, qui nie aussi avoir été responsable et qu’elle n’avait pas contacté la police de peur que la GPA lui pose des problèmes.

L’enquête termine enfin dans une abbaye abandonnée où l’accouchement s’est passé. Il y a du sang sur le sol, et Cécile y est évidemment morte.

Une équipe de policiers cherche la région, et des campeurs indiquent un endroit où les femmes sont assez hostiles qu’ils ont peur d’y aller. Là, le bébé se retrouve avec une autre membre de Circé.

Je vais sauter par-dessus de la question de comment termine l’enquête. La seule personne arrêtée est Fleur, pour avoir obstrué l’enquête. Je ne trouve pas le compte rendu des événements à l’abbaye satisfaisant du point de vue d’une enquête judiciaire, mais je laisse tomber. Raphaëlle lui dit qu’il sera difficile de gagner le droit à son bébé une fois sortie du système judiciaire.

Matthias, qui je déteste, et Raphaëlle se retrouvent dans un bar. Raphaëlle lui gronde pour avoir donné l’impression que les deux sont en couple à son fils. J’aurais juré que Matthias semblait aimer cette idée, mais puis c’est lui qui se révèle soulagé quand Raphaëlle dit non. Franchement, je le trouve un cochon, et je ne comprends pas pourquoi Raphaëlle l’assume.

La dernière scène est M. Tanaka assis sur un banc près d’Astrid, qui porte ses boules Quiès. Puis elle dit qu’elle doit s’en aller.

J’avais cru après la scène plus tôt qu’elle n’avait dit oui à rien. Pourtant cette scène où ils semblent mal à l’aise tous les deux sans rien dire est plus d’un rendez-vous que j’ai eu depuis presque 11 ans déjà.

Merci, France TV, pour une fin qui m’a rendu plus déprimé que le dernier épisode des Conbattantes et En attendant Bojangles combinés. Je continuerai à regarder Astrid et Raphaëlle, mais… Astrid, je vous remercierai de répéter votre nouveau vocabulaire aux réalisateurs.

Mon dîner viennois

J’ai toujours deux buts en faisant mes dîners. Numéro un, c’est que tout doit être aussi authentique que possible. Mais numéro deux, c’est que je dois vouloir les manger, car en général, je le fais tout seul. Alors, j’avais peur de celui-ci car je ne voulais pas faire un farci poitevin — impossible de réduire les quantités quand il faut farcir tout un chou. Heureusement, Recettes et Terroirs m’a sauvé, alors je vous présente l’agneau mariné au vin blanc et le broyé du Poitou :

L’agneau ici est servi avec l’accompagnement miraculeux, le riz de Camargue. Allons les préparer !

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Je découvre Juliette Armanet

On continue le Projet 30 Ans de Taratata avec la dernière de la trio avec Jain et Jeanne Added qui a chanté une chanson de No Doubt pendant le spectacle. Cette fois, c’est Juliette Armanet.

Juliette Armanet, Photo par Selbymay, CC BY-SA 4.0

Je dois avouer que je trouve ce choix un peu bizarre de la part de Nagui. Les deux autres chanteuses travaillent largement en anglais, alors une chanson en anglais pour eux est logique. Il n’y a rien de mal chez Mme Armanet, qui est bien capable en tant que chanteuse, c’est juste que l’on va voir que son catalogue ne suggère pas qu’elle aurait choisi ce matériel elle-même. En revanche, Nagui a un talent pour mettre des artistes inattendus ensemble et produire quelque chose de spécial.

Juliette Armanet et né en 1984 à Lille, dans une famille de musiciens. Cependant, après des études de littérature, elle est devenue journaliste qui apparaissait sur Arte, France Culture, et TF1. Mais en 2014, elle est finaliste dans un concours organisé par Les Inrockuptibles, magazine consacré à des virelangues (vu son nom). Ça suffit pour lui gagner un contrat avec la maison de disques Barclay, où elle sort son premier album, Petite Amie, en 2017.

Les critiques sont épatées. Libération fait la comparaison à Voulzy, Balavoine et Gall ; Paris Match dit qu’elle prend sa « place dans l’orbite de Véronique Sanson, William Sheller ou Alain Souchon ». Si on veut attirer mon attention, « l’orbite de Véronique Sanson » est sans doute la meilleure expression pour le faire. J’ai donc commencé avec L’Amour en Solitaire, parue avant l’album dans Marie et les Naufragés, un film de 2016 où elle joue une chanteuse de karaoké (et chante sa propre chanson inédite) :

La comparaison avec Mme Sanson est facile à voir. Elle a une jolie voix et joue de son propre piano, mais pour moi, tout arrête là. « Chanson sur ma drôle de vie », le monument contre lequel toute telles comparaisons seront jugées, a une mélodie inoubliable et des paroles de génie. L’Amour en Solitaire est agréable, mais loin de grimper cette montagne-là ; 10 secondes après la fin, je ne pouvais plus me souvenir du refrain.

Pourtant, avec de telles critiques, elle allait avoir toute opportunité pour me convaincre. L’Indien pourrait peut-être survivre une comparaison avec la chanson « De l’autre côté de mon rêve » ; il y a un thème qui propulse la chanson de même façon, mais encore une fois, la musique n’est simplement pas à cette hauteur. Sous la pluie et À la folie sont agréables mais pas plus. Cavalier seule, en revanche, joue avec une mélodie dissonante, et c’est intéressant pour ça :

Alexandre me rappelle juste un peu Lorelei de Véronique Sanson avec sa structure, mais…impossible qu’elle haïsse quelqu’un assez pour lui faire appeler « ma Californie ». Elle ne doit pas bien connaître mon enfer personnel. Mais la chanson qui résume la meilleure mon problème avec cet album, c’est Manque d’amour. Elle chante des chagrins d’amour, les paroles parlent de la « tirelire du mal »…pourtant…comment dire ça sans offenser ? Avec ce visage et cette voix, il m’est impossible que Mme Armanet ait passé plus d’une semaine sans rendez-vous si elle le souhaite. Peut-être qu’elle a expérimenté pas mal de relations décevantes, mais elle ne peut pas me convaincre avec des chansons tristes sur ses déceptions. Véronique Sanson, également belle et douée au même âge, savait mieux que tenter une telle chose.

Mais le talent, il est clairement là. Je comprends pourquoi cet album lui a valu la Victoire « Album révélation de l’année ». Plus tard en 2018, Mme Armanet a enregistré « Une nuit sur ton épaule » avec la grande dame, et ne lui devait aucune excuse :

Cette année-là, elle se montre aussi égale à la tâche face à la voix de Dieu lui-même Eddy Mitchell :

En 2021, Juliette Armanet sort son deuxième (et toujours le plus récent) album, Brûler le feu. Le premier piste est aussi le plus grand tube du disque, Le dernier jour du disco :

Nommée pour une Victoire de chanson de l’année, ici elle prend un risque artistique absent de son premier disque — cette chanson adopte les rythmes de son sujet. J’aime bien qu’elle a fait ça — enfin, un son différent que toutes ses autres chansons jusqu’à ce point.

« Tu me play » est un jeu de mots avec l’anglais pour « jouer » et le verbe plaire. Ici, elle semble avoir compris que les chagrins devront aller avec un peu plus de feu si elle veut convaincre.

Je me demande si « HB2U » (« Happy birthday to you » en anglais ; joyeux anniversaire à toi), une chanson en franglais, était la raison pour sa performance sur Taratata. Ça doit être la version la plus déprimante de cette expression que j’aie entendu. L’Épine, ainsi que la chanson du titre, par contre, sont plus de son premier album

Ayant écouté environ la moitié de ses chansons « édites » (je sais, ce mot n’existe vraiment pas), je crois que je comprends assez bien Juliette Armanet. Elle a du talent à gogo, une voix exceptionnelle, joue du piano assez bien pour s’accompagner… mais Zazie ou Jain prennent plus de risques avec moins d’atouts musicaux et réussissent plus souvent à mon avis. Cependant, elle peut être la prochaine Véronique Sanson si elle trouve son Michel Berger, côté production. Mais elle n’est pas encore là.

Ma note : j’irais au concert si vous avez une place de trop.

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Le complot « Rebonjour »

Alors, Langue de Molière est de retour une semaine à l’avance, parce qu’hier, je me suis retrouvé en plein milieu d’une polémique.

Je vous ai dit avant que je fais partie d’un groupe sur Facebook pour des utilisateurs de Duolingo qui apprennent le français. Et en plus, car c’est ma caractéristique spéciale, que je ne l’ai trouvé que des mois après avoir supprimé Duolingo de mon portable. J’aime aider ceux qui suivent le même chemin que moi, même quand on demande pour l’énième fois « C’est quoi la différence entre « le » et « lui » ? » (Ma réponse : « Lui » est un des neveux de l’Oncle Picsou. C’est une blague qui marche seulement en anglais, car Loulou s’appelle Louie en VO.)

De toute façon, j’aime y partager des pépites de temps en temps que l’on n’apprend pas du hibou vert. Samedi quand j’étais à la soirée tarot avec mon fraisier, j’ai entendu — pas pour la première fois — d’autres personnes se dire « rebonjour », les uns aux autres. Puis hier matin, en écoutant les nouvelles sur RTL pendant une pause des Grosses Têtes, j’ai entendu les animateurs disant « rebonjour » — aussi pas pour la première fois — et je me suis dit « Vous savez, Justin, vous n’avez jamais entendu ça avec Duolingo. Partagez-le avec le groupe ! » (N’oubliez pas que ce mec n’a pas le droit de me tutoyer.)

Pourquoi est-ce que je cherche des problèmes ?

Je voulais avoir une source pour partager, car vous l’entendez de moi quotidiennement — ne me croyez jamais sur parole. Je plaisante trop pour ça. J’ai vite trouvé un article sur un site que j’aime bien, La Culture générale, qui dit, parmi d’autres choses :

« Rebonjour » appartient au langage oral, et il est parfois considéré comme « familier ». Ce terme, qui permet de saluer quelqu’un à nouveau, est cependant très commode car il n’a pas de synonyme direct, si bien qu’il est souvent employé dans les courriels professionnels, avec des relations de travail avec lesquels les rapports sont peu formels ou dans les espaces de discussion sur internet.

La Culture générale

J’ai considéré que cet article, qui cite des sources telles que La Puce à l’oreille de 1910 ou bien des lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo en 1863, suffirait pour établir que je ne l’imaginais pas.

J’ai faussement considéré.

J’ai tout de suite reçu des commentaires sceptiques d’internautes anglophones, et honnêtement, je les comprends — ce mot sonne comme quelque chose qu’un anglophone avec mon sens de l’humour inventerait en tant que blague ! (La première fois où je l’ai entendu, je croyais que c’était une blague de la part de l’expatrié qui l’avait dit. Mais j’ai aussi reçu ce commentaire d’une française de naissance :

J’aimerais bien voir ça ! Je la crois, mais je ne l’ai pas encore trouvé.

Le truc le plus drôle doit être le fait que plusieurs américains qui s’y sont expatriés se disputaient dans les commentaires — plusieurs disent qu’ils ne l’ont jamais entendu, et une autre dit qu’elle l’entendait régulièrement. Une autre française a dit (en anglais) que c’est juste un truc de radio, que personne ne l’utilise dans la vraie vie. Pourtant, c’est où je l’ai entendu pour commencer !

Peut-être que l’on dit « rebonjour » plus ou moins selon sa génération. Les expatriés autour de moi ont en général plus de 55 ans, et souvent plus de 60. Je suis le bébé du groupe. Mais il me semble que les animateurs de RTL sont beaucoup plus jeunes que ça. Je ne sais pas ; c’est juste un hypothèse. Mais je sais que j’ai certainement provoqué une conversation moins que chaleureuse !

Alors je vous laisse la réplique : dites-vous « rebonjour » dans votre vie quotidienne ? Vous l’entendez, et si oui, où ? Je ne vais pas partager les réponses dans mon groupe, car je trouve le désaccord plus qu’un peu étonnant, mais j’ai du mal à croire que je me trompe gravement cette fois. Alors, à vous.

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour parler du Capitaine Crochet.