Archives mensuelles : juin 2024

La fin du voyage

Après la Basilique Notre-Dame, nous sommes allés à la Biosphère, un musée sur une île du Saint-Laurent. À distance, la Biosphère ressemble plus qu’un peu à la célèbre sphère de Disney World. Plus proche, on voit que ce n’est pas solide, mais abrite plutôt un musée et des plantes ([À ne pas confondre avec la Justinsphère, un musée de plaintes — M. Descarottes]) :

En entrant, juste après avoir payé son billet, on voit un mur de plantes, arrosées par un système d’arrosage qui me rappelle mes bons vieux jours en tant que tueur en série d’un tout petit gazon. Évidemment, celui-ci marche, pas comme le mien :

On passe à une exposition sur le cycle de l’eau. On choisit un petit ballon en plastique qui sert que sa propre « goutte d’eau » (en fait, ça dit aux écrans quelle langue à utiliser) :

Ce n’est pas ma faute que je ne sais jamais quel est un fleuve ni une rivière. Les québécois eux-mêmes confondent les deux !

Voici plus de l’exposition :

À la fin, quand on rend sa « goutte », ça arrive :

La prochaine exposition résout enfin un mystère qui me hante depuis 35 ans déjà. Une des pires comptines du deuxième pire export canadien, le chanteur pour enfants Raffi (lien en anglais) — on en parlera du pire une autre fois — s’appelle « Baby Beluga » (Bébé béluga). Je n’ai jamais compris d’où l’intérêt pour lui. Maintenant, grâce à cette exposition sur des efforts pour sauver les bélugas du Saint-Laurent, je comprends que les eaux du Canada sont leur habitat. Le truc à droit est pour rendre des bélugas échoués au fleuve.

Si je suis honnête, la chanson de Raffi « Bananaphone » est encore pire. Comptez-vous chanceux d’avoir grandi avec Chantal Goya et Dorothée au lieu de ce gars.

On passe au quatrième étage. (Il n’y a rien entre le 1er et ceci.) Ici, il y a une plate-forme d’observation d’où on peut regarder tout Montréal, aux deux côtés du Saint-Laurent :

Au 5e étage, il y a une salle de conférence avec des canapés imprimés avec un motif inhabituel. Ne scannez pas le code QR ; voici le lien que vous cherchez, à la balado du musée.

En quittant la Biosphère, on passe par Habitat 67, un monument de l’architecture « brutaliste ». On achète des appartements de 1, 2, ou 3 « cubes » (64 m^2 chacun) si on a envie d’y vivre. On paiera environ 450 000 € le cube ; je l’ai vérifié.

À côté de Habitat 67, on trouve le « Parc de Dieppe ». Ma chère Seine-Maritime mérite un peu plus d’effort, mais j’apprécie la pensée :

Nous sommes revenus à la Rue Saint-Paul dans le Vieux-Montréal pour déjeuner. Quelqu’un qui a rejeté les conseils d’Anne-Marie pour des restos en les disant « rien de spécial » choisit un resto par hasard. J’y mange les pâtes au citron les plus épicées de ma vie, ce qui est bizarre ainsi que rien de spécial. Je ne vais pas vous déranger avec plus de mes plaintes sur lui, car en quelque sorte il serait moi le méchant, mais sachez que je serai ravi de m’électrocuter plutôt que voyager avec ce type encore une fois. Au moins j’apprends de la carte que les québécois pensent que le mot « fun » commence par une voyelle :

On va dans une boutique de bibelots afin que certains puissent « magasiner », comme disent les québécois, pour des souvenirs. Si les fourrures étaient fabriquées en Lachine, tout ça est probablement de l’autre Chine :

Oui, j’ai pris cette photo juste pour faire cette blague.

J’avais entendu que ce mot était un juron, mais apparemment pas assez qu’il ne faut pas le porter sur un t-shirt :

La Fille et moi avons l’après-midi pour nous-mêmes. Je lui dis que l’on va faire quelque chose pour elle. Après des recherches rapides, nous choisissons le Musée de l’Illusion. En fait, pas besoin d’aller au Canada pour ça — il existe dans 5 villes françaises.

Tout est des illusions d’optique. Vous avez probablement vu certaines avant :

Je ne peux pas me convaincre que ces arcs ont la même longueur, même avec l’outil pour le vérifier :

Cette illusion est dingue. Voyez-vous le secret ?

Le retour de mardi ne mérite pas son propre post, mais voici quelques choses que je voulais partager. À l’aéroport de Montréal, nous étions épatés par les choix chez McDo, encore une fois mieux que les nôtres :

Mais sérieusement, « croissants français authentiques » ? Ne me faites pas rire !

On a goûter des McFlurry aux parfums indisponibles chez nous. Oui, notre petit-déj :

Avant d’embarquer, on a trouvé cette boutique charmante :

Mais je dois vous dire, je suis plus doué avec les macarons. Beaucoup trop de bulles dans les coques. Fabriquées par machine peut-être ?

J’adore l’idée des macarons à l’érable. Je vais les dupliquer.

On est passés par Toronto pour revenir aux États-Unis. Là, les hypocondriaques utilisent des applis pour appeler les ascenseurs :

À Toronto, on a vu une marque familière et réconfortante. Je voulais pleurer.

J’y ai acheté du jerky de bœuf, le goûter nord-américain (j’avais envie de goûter la version canadienne). C’est un genre de bœuf asséché avec du sucre et des épices. C’était un produit de qualité, mais pas à mes goûts.

Le code de l’aéroport de Toronto est YYZ. C’est aussi le nom d’un morceau instrumental de Rush, mon préféré sans paroles. Après 32 ans, j’ai enfin vécu le rêve d’écouter YYZ à YYZ.

Dernière chose : croiriez-vous que l’on a contrôlé nos passeports au Canada pour entrer les É-U ? C’est vrai — après être passé par cette queue, on n’a pas dû montrer nos passeports une fois revenus à Los Angeles :

Demain, votre billet préféré après chacune de mes vacances — je râle sur la langue.

La Basilique Notre-Dame de Montréal

On arrive au dernier jour du récit de nos vacances à Montréal — en fait, je suis revenu à l’appartement mardi. (Je n’ai aucune envie d’écrire « rentrer ».) Vu le niveau de détail de ce qui suit, on le fera en deux billets : la Basilique, puis le reste.

On avait acheté des billets pour la Basilique pour lundi (ils ont une date mais pas d’heure), alors nous y avons commencé. Au-delà de la cathédrale d’Auch, dans le Gers, je crois que l’on n’a pas vu autant de bois dans une cathédrale sur ce blog — et là, même pas à ce point.

D’abord, voici l’extérieur de la Basilique. Une église existe sur le site depuis 1683, quand la première a été érigée sous l’ordre des Sulpiciens (on va les rencontrer plusieurs fois dans ce récit), mais le bâtiment devant vos yeux ne date qu’aux années 1820, ayant été construite selon les plans de James O’Donnell, architecte new-yorkais…et protestant. (Un fait qui aurait été plutôt étonnant aux architectes de presque toutes les cathédrales qui apparaissent sur ce blog, mais il a évidemment fait du bon travail.) La météo a rendu cette photo trop sombre originalement, et j’ai ajusté le contraste avec Photoshop, pour info — autrement jamais le cas avec mes photos de voyage.

En entrant, l’intérieur est spectaculaire :

Aux côtés, on voit que les bancs et toute architecture autour d’eux est en bois :

Derrière l’entrée, en haut de nous, on voit l’orgue, qui est massif :

On s’approche de l’autel. Je vais diriger votre attention vers deux statues :

En haut, Jésus-Christ couronne sa mère, Marie :

À droit, on voit le sacrifice d’Isaac par Abraham, évidemment juste avant que l’ange ne dise de ne pas l’achever :

On tourne aux vitraux le long des murs. Ils racontent l’histoire de Montréal, ainsi que des épisodes de la foi. Ce vitrail montre 3 membres des Sulpiciens devant la vieille église du XVIIe siècle :

Mais remarquez un détail qui se trouve en bas à gauche de tous les vitraux. Pensiez-vous que nous irions sortir de cette visite sans contenus bien français ? Ce ne serait pas Un Coup de Foudre !

Cette scène montre Paul de Chomedey de Maisonneuve, un des fondateurs de Montréal, en train de porter la croix de Mont-Royal, érigée à l’honneur de la Sainte-Vierge après l’arrêt d’une inondation. La croix moderne n’est plus celle du vitrail :

Il y a un tableau de Jeanne Mance, la première infirmière de la ville, reconnue en 2012 comme cofondatrice de Montréal, en train de nourrir les pauvres. Elle a fondé l’Hôtel-Dieu :

Vers l’arrière de ce mur, il y a un autre vitrail qui montre plusieurs des fondateurs de la ville, dont Jacques Cartier, Maisonneuve, et Mance. Vu que Cartier a vécu presqu’un siècle avant les autres, ce n’est pas une scène historique en soi :

Sûrement vous vous souvenez de notre visite à la Basilique de Lisieux pour visiter Sainte-Thérèse ? Il y a une chapelle le long du mur consacrée à elle ainsi qu’aux martyrs sulpiciens de la Révolution française :

Dans une autre chapelle de la Basilique, consacrée à Saint-Jude, on trouve un tableau par l’artiste québécois Marius Dubois, intitulé « Notre-Dame du Canada ». Pourquoi du Canada ? Parce qu’elle tient une feuille d’érable, bien sûr ! Très logiques, nos amis canadiens.

En 1910, la Basilique abrite un congrès eucharistique, une pratique inaugurée par l’Église en 1881 à Lille (je ne le savais pas avant). C’est le sujet de notre prochain vitrail :

Un autre vitrail est consacré à 3 femmes de la colonie de Nouvelle-France. À droite on trouve Sainte Kateri Tekakwitha, la première autochthone des Amériques à être canonisée, en 2012. Elle a vécu un parcours très similaire à celui de Sainte-Thérèse de Lisieux, ayant été morte d’une maladie à l’âge de 24 ans. Les autres sont Jeanne Mance et Marguerite Bourgeoys, née à Troyes, première sainte canadienne après avoir fondé le premier couvent de la Nouvelle-France.

Notre dernier vitrail reprend Jeanne Mance et Marguerite Bourgeoys. On y trouve aussi Adam Dollard des Ormeaux, considéré un héros du Fort Ville-Marie (ce qui deviendrait Montréal), tombé dans une lutte contre des amérindiens. Il y a une question sur son but dans cette bataille ; certains historiens disent qu’il cherchait juste les peaux de castor possédés par ses ennemis.

Demain, on reprendra la fin du voyage avec la Biosphère, ce que l’on a déjà aperçu à distance plus tôt, ainsi que le moment préféré de La Fille de toute la semaine.

Le Quartier Dix30 et le Jardin botanique

Dimanche, comme je vous avais dit que j’allais faire, je suis allé au Quartier Dix30, à Brossard, en dehors du centre-ville de Montréal, pour rencontrer Anne-Marie de Carry the Beautiful. J’ai dû faire une promesse à La Fille que je lui ferais une recette de Péla en récompense pour la laisser avec le reste de ma famille, alors on en reparlera plus tard. De toute façon, vu les difficultés de trouver une place pour se garer à Montréal, j’y suis arrivé une heure à l’avance.

Je n’aurais pas dû m’inquiéter. Anne-Marie avait écrit sur ce quartier, mais après les derniers jours, si on me dit « c’est facile à s’y garer », j’imagine que c’est-à-dire qu’il y deux voies dans chaque allée. Ce n’est pas le cas même dans notre hôtel, avec ses 30 étages. Mais en fait, c’est exactement comme n’importe quel grand centre commercial aux États-Unis, avec des milliers de places. 😮 Pour des centaines de magasins, bien sûr :

Une expérience extrêmement dépaysante, c’est de trouver des magasins 100 % américains avec des panneaux en français. Je pense à McDo comme une entreprise internationale, alors ce n’est pas surprenant, mais celles-ci, oui :

Ceci n’était pas notre resto, mais j’étais très curieux à cause de la queue énorme devant sa porte :

J’étais aussi curieux de ce magasin, Sporting Life, avec son nom très anglophone, alors j’y suis entré :

Là, j’ai trouvé l’étalage le plus canadien de tout notre voyage :

Anne-Marie et moi nous sommes retrouvés dans un resto végan dit Lov. Voici une petite vidéo pour vous montrer l’ambiance de l’extérieur :

Et l’intérieur :

J’ai commandé une gaufre sucrée (quelle surprise, je sais) avec une tartinade choco-noisette. Anne-Marie peut vous dire que j’ai dit oui à du sirop d’érable sans avoir compris la question. J’aime bien le sirop — ce n’est pas une plainte — mais je ne n’ai pas compris la serveuse.

J’ai passé par un bureau de poste — ouvert le dimanche ! — pour acheter des timbres en revenant au centre-ville, et je suis heureux de vous dire que j’ai envoyé toutes mes cartes postales cette nuit-là. Mais c’était plus tard.

À ce point, La Fille et moi sommes partis pour le Jardin botanique. Ne croyez pas aux directions de Google Maps. Ça nous a mis au mauvais côté du parc, au point le plus loin du parking. Heureusement, il y avait au moins une entrée — on peut entrer par deux des quatre bords du parc. Là, nous avons vu une belle collection d’arbres et cet étang :

Notre prochain arrêt était le jardin japonais :

Puis on a passé par des rosiers, mais pas la roseraie principale du jardin :

Après ça, on a atteint, à notre avis, le jardin le plus impressionnant du parc, le jardin chinois. Il y a un bateau en pierre, une tour, et un temple, tous autour d’un étang, avec une jolie cascade en plus :

Près du jardin chinois, il y a un jardin aquatique (ce mot me fait penser à chaque fois à une scène de Ni Vu Ni Connu), avec de nombreux nénuphars :

J’oublie déjà où j’ai vu ces dernières scènes, mais je vous rassure, on était toujours dans le jardin botanique. Il vaut vraiment la visite !

Pour le dîner, mon frère voulait aller au resto Chez Claudette, réputé pour être l’un des meilleurs pour la poutine (lien en anglais, peut-être un mauvais signe) :

À l’intérieur, on trouve des photos des célébrités qui y ont mangées, dont Maurice « Rocket » Richard, le joueur de hockey sur glace légendaire.

Voici un peu de la carte, de taille impressionnante. Notez qu’il y a toute une sélection de hot-dogs et hamburgers sur la dernière page — c’est la version canadienne des friteries du Nord-Pas-de-Calais :

J’ai commandé une poutine aux 5 poivres. C’était mieux que ma première deux jours avant, mais honnêtement, la prochaine fois à Montréal, ce ne sera pas mon frère qui choisira les restos.

« Mais Justin », vous me demande, « vous avez mangé tout ce plat sans faire exploser votre lecteur de glycémie ? Comment ça ? » En fait, le taux était plutôt bon ! Quelque chose à voir avec le nombre fou de pas ce jour-là, j’en suis sûr !

Saison 3, Épisode 14 — Séjour à Montréal

Croyez-vous que je ne rate pas un épisode, même pas en vacances ? Oui, j’ai apporté mon micro dans mon sac marin — et les agents de sécurité aux É-U m’ont fait subir une expérience en résultat — et j’ai enregistré dans ma chambre d’hôtel dimanche soir. C’est plus bruyant, avec plus d’échos, que d’hab, mais je remercie La Fille pour sa compréhension alors que j’ai tout fait.

J’ai eu le grand plaisir de rencontrer enfin la toute première lectrice du blog, Anne-Marie de Carry the Beautiful, pour le déjeuner hier. J’aurai une sacrée Langue de Molière pour vous à cause de l’avoir rencontrée. Elle sait exactement de quoi je parle, mais le reste de vous devront patienter une semaine de plus, car je ne vais pas écrire la prochaine Langue de Molière sur l’avion.

Je vais vous partager un renseignement aussi utile qu’énervant. Voici des timbres que j’ai achetés hier pour envoyer des cartes postales :

Ceux à gauche sont pour l’étranger-étranger, si vous me suivez — l’Europe, l’Asie, etc. Ceux à droite sont pour les États-Unis. Deux des timbres pour les États-Unis ne sont pas assez pour une carte envoyée en France — il reste une différence de 12 centimes. Il faut absolument acheter les timbres à un bureau de poste, car les bureaux de tabac vont vous vendre juste ceux à droite.

J’ai envoyé 5 cartes postales hier soir en plus d’enregistrer la balado. Tout ça après 20h et avant minuit — je suis rien qu’efficace avec mon temps dans la chambre !

J’étais chez Couche-Tard, star de notre article sur les dépanneurs, aujourd’hui. Les prix sont dingues — une barre de chocolat Cadbury Dairy Milk coûtait 6 $ — environ 4,35 $ américain, ou 4,1 €. Les mêmes barres coutent environ 3,29 $ américain dans mon pas super-marché. Et les mêmes barres se vendent pour 3,50 $ canadien — soit 2,40 chez Walmart canadien. Tout ça, c’est-à-dire que les dépanneurs ne sont pas de bons marchés !

Mais ne perdez pas espoir — les dépanneurs sont magiques ! Ne me croyez pas sur parole :

25 heures par jour — c’est vraiment époustouflant ! Et avec ça, c’est assez de nouvelles pour cette version de la balado.

Il n’y a pas de blague ni de gros-titres satiriques cette semaine. Nos articles sont :

Sur le blog, il y a aussi La visite, le déjeuner avec une amie blogueuse venue de Bordeaux jusqu’à Los Angeles, Bonjour de Montréal, mon trajet de Los Angeles à Montréal, et Fabriqué en Lachine, ma visite au lieu historique du commerce de la fourrure.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis laissés sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Fabriqué en Lachine

Big Boy Caprice : Autour de moi, si une dame ne porte pas de vison, elle ne porte rien du tout.

Breathless Mahoney : Je me porte bien dans les deux sens.

Dialogue du film Dick Tracy, ma traduction

Nous avons commencé notre samedi à Montréal dans un endroit très inhabituel, le Lieu historique national du Commerce-de-la-Fourrure-à-Lachine. (Honnêtement, tous ces traits d’union, c’est un peu trop. En plus, merci de ne pas noter que mon gros-titre est un abus de la langue. C’est. Une. BLAGUE.)

C’est ce qui reste d’un ancien entrepôt du commerce de la fourrure au bord du fleuve Saint-Laurent, dans le quartier dit Lachine. Aux côtés de l’entrepôt, on trouve le canal de Lachine, construit pour passer au côté des rapides du fleuve. Le canal est toujours là, mais de nos jours, impossible à naviguer.

On était là pour le tout premier jour de la saison où le musée est ouvert. Alors, avec pas trop de monde là, on a eu le droit à un discours de l’une des gardes-forestiers (en anglais, oui, probablement encore plus d’une peine pour moi que pour elle). Elle a commencé par nous montrer les nombreuses fourrures prises et vendues à Lachine, dont les visons, ours, cerfs, et surtout les castors.

Une des choses les plus importantes à faire avec les fourrures, c’était les chapeaux. Mais être chapelier était dangereux, avec des produits chimiques qui rendaient les ouvriers plutôt fous, d’où l’expression en anglais « as mad as a hatter » (aussi dingue qu’un chapelier). Selon le panneau, on dit « travailler du chapeau » — est-ce que l’on comprend vraiment que c’est-à-dire dingue ?

Voici quelques des outils des chapeliers :

Quelque chose d’amusant le long du parcours, c’était des castors avec des panneaux amusants. Voici deux exemples :

On s’est promenés le long du canal, et j’ai remarqué un slogan qui m’a bien fait rire. Je n’ai pas réussi à expliquer la blague à La Fille ou à mon frère.

Le personnel nous a dit de visiter le Musée de Lachine, pas loin, mais c’était fermé — pour tout 2024. Je me demande si c’était fait exprès. Disons que quelqu’un de mon parti — je vous laisserai deviner qui — parlait trop fort et se faisait le centre de l’attention. Je crois que ses pitreries sont moins amusantes au reste du monde qu’il ne le pense.

Puis nous sommes allés à L’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, le Sacré-Cœur de Montréal — encore plus grand, mais également en haut d’une colline. Oui, j’ai pris les escaliers — mais il y a une navette pour ceux qui n’en ont pas envie.

Les vues de l’oratoire sur la ville valent la visite toutes seules :

Originalement, l’oratoire était une petite chapelle construite en 1904 pour soutenir les travaux du moine Frère André, mais avec sa renommée, l’Église a enfin construit une basilique sur le même endroit. En entrant, il y a une fresque de Saint-Joseph, à côté des escaliers mécaniques pour monter au sanctuaire :

Voici l’intérieur du sanctuaire :

Derrière l’entrée, il y a une GRANDE orgue :

Il y a aussi des vitraux tout le long des murs :

Vers l’avant, il y a des statues des 12 apôtres. Celle avec deux têtes est en fait Saints Pierre et Paul :

Derrière l’autel, il y a une petite chapelle consacrée aux reliques du Bienheureux Basile-Antoine Moreau :

En sortant sur le balcon de l’oratoire, il y a des vues encore plus spectaculaires :

En quittant l’oratoire, on passe par la chapelle des votives, où se trouve aussi le tombeau du Saint Frère André :

Après l’oratoire, on a déjeuné très proche dans le quartier, au Duc de Lorraine, une pâtisserie et bistro (le nord-américain pour bistrot) hyper-français. J’ai eu un « croque-poulet » avec des frites, et une mille-feuille. Les prix sont plus chers que ce à quoi je me serais attendu en France pour ce niveau de qualité — l’apparence est impeccable, mais on ne parle pas de Pierre Hermé ou Nina Métayer ici. Mais le service était excellent, et quand j’ai dit à la serveuse, « C’est mademoiselle qui paye », elle a laissé l’addition devant La Fille avec une sourire. BWAHAHAHAHA !

Notre dernier arrêt était le Forum de Montréal, l’ancienne arène des Canadiens, l’équipe de hockey sur glace de la ville. L’équipe a quitté cette arène, qui date de 1924, pour le Centre Bell, mais elle existe toujours en tant que cinéma à 22 écrans, ainsi qu’exposition sur les Canadiens. Malgré le fait que j’étais fan dédié des Red Wings de Detroit, presque tous les grands noms de l’histoire ont joué à Montréal — Maurice Richard, Jean Béliveau, Jacques Plante, Toe Blake, Ken Dryden. On en parlera plus une autre fois. (J’ai l’impression que la plupart d’entre vous n’ont aucune idée de qui je parle.)

Voici l’intérieur tel qu’il existe de nos jours :

Des vieux sièges de l’arène :

Un petit « temple de la renommée » :

J’ai prendre une photo de ce vieux numéro d’un journal local :

Quelques photos des équipes qui ont gagné la coupe Stanley, la plus vieille de toutes les trophées de sport aux Amériques, dont la toute première fois à gauche :

Après ça, nous sommes revenus à l’hôtel car seulement moi et La Fille voulions continuer d’explorer. Bof. Mais demain, je vais déjeuner avec la plus vieille amie du blog, et ce sera super.

Aventures en Montérégie

Hier, nous avons suivi des conseils d’Anne-Marie de Carry the Beautiful, la première blogueuse à découvrir le mien. À travers plusieurs articles, elle recommande de nombreux sentiers et sites historiques en Montérégie, une région au sud de la ville de Montréal. J’aimerais vous dire que nous avons fait de la randonnée, vu le Parc des Ancres, et passé du temps en explorant le vieux village de Saint-Jean-sur-Richelieu.

HAHAHA, non. Nous avons visité exactement deux choses encore une fois. Mais la première était une recommandation d’Anne-Marie, et je ne peux pas dire assez de bonnes choses à cet égard. C’était l’ancien Fort-Chambly, juste à côté du village de Chambly. Juste après avoir stationné votre voiture, voici ce qui vous attend, le parc et la rivière Richelieu :

Dans le parc, on trouve quelques monuments qui font référence à être un cimetière, mais il n’y a pas d’autres pierres tombales. Le deuxième monument est en fait pour un général américain de l’époque de notre révolution. George Washington avait envahi le Québec, vous savez.

On s’approche du fort. Il a été reconstruit pendant le XXe siècle, raison pour laquelle il est en si bon état. Mais les noms gravés autour de la porte datent du XIXe siècle, raison pour laquelle ils ont vu de meilleurs jours.

Après avoir payé nos billets, environ 8 $ la personne (La Fille est entrée gratuite), nous étions dans la cour :

À gauche, il y a des canons, placés pour tirer sur la rivière :

À droite dans la cour, on entre le musée, et voit des dessins amusants qui racontent l’histoire aux enfants. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve celui de Samuel de Champlain, fondateur de Montréal, hyper-drôle :

Dans le musée, on voit l’entrepôt de poudre pour les fusils et les canons. Il y a d’autres choses dans l’exposition, beaucoup desquelles ciblent les enfants — il y avait une classe là en même temps que nous.

Voici le puits à l’intérieur du fort — il aurait été bête de ne pas avoir une source d’eau au cas où il y aurait un siège :

Une carte du XVIIIe siècle montre qu’il était une fois, c’était la Nouvelle-Yorck en français, pas le New York :

Le fort doit sa bonne condition à un certain Jean-Octave Dion, journaliste qui a lutté pour sa restauration. Il y a une exposition sur lui juste devant la sortie :

Après, nous avons déjeuné dans le village 100 % charmant de Chambly. Oui, on mange beaucoup d’italien. Mais c’était très bon — et oui, c’est du Brie sur ma pizza :

Je suis tombé amoureux de Chambly, presqu’autant que Montargis. Mais avant que vous ne pensiez « Il pense à vivre au Québec ? », j’ai les yeux fixés sur un seul but. D’autre part, Chambly est beau, exactement le genre de petit village que j’aime. J’aurais aimé prendre plus de photos, mais on a insisté que nous devions monter dans la voiture. On me soûle.

Notre autre arrêt du jour était le Musée du Fort Saint-Jean, consacré au Collège militaire royal de Saint-Jean, où il est abrité.

Le musée est rempli d’artefacts militaires de l’époque où les Français menés par Samuel de Champlain ont établi la Nouvelle-France, jusqu’à nos jours :

C’est intéressant pour moi, en tant que bilingue, de voir les différences de comment on parle des mêmes événements dans les deux langues. Aux États-Unis, on parle de la guerre entre l’Empire britannique et la France de 1754-1760 sous le nom de « French and Indian War » (La Guerre des Français et des Amérindiens). Mais en français, ce conflit s’appelle « la guerre de la Conquête ». Ravi de s’intégrer aux britanniques, je vois. Mais vous avez raté votre opportunité de vous rejoindre au général Washington, les québécois.

Pourtant, nous étions les seuls visiteurs au musée (qui est gratuit), et franchement, même si j’en ai profité, je le déconseille à ceux qui ne sont pas obsédés de l’histoire militaire.

Nous avons retourné au Complexe Desjardins pour dîner ce soir. Vous savez que j’adopte du français québécois ici depuis longtemps — divulgâcher, courriel, balado — mais dites-donc, que suis-je censé faire quand les cartes en français disent « smoked meat » au lieu de « viande fumée » ?

C’est quoi « smoked meat » ? Selon le site de tourisme de la ville, c’est de la poitrine de bœuf, dit « brisket » en anglais, fumée après ayant été marinée dans du sel et des épices. Ce qui m’est drôle, c’est que ça ressemble tellement au barbecue de Texas, où on fait exactement la même chose ! Mais ce menu n’intéressait pas La Fille alors on a fini dans une « brasserie sportive », La Cage Aux Sports :

J’y ai commandé le célèbre plat québécois par excellence, la poutine :

Je doute que ce plat appelle bien aux goûts français. Sur un lit de frites, on met beaucoup d’un fromage dit « cheese curds » en anglais, ou « fromage en grains ». Je ne connais pas un fromage français similaire, mais si vous avez mangé de la mozzarella en perles, la texture n’est pas loin. Quant à la sauce, j’avais entendu parler que c’était à base de sirop d’érable, mais celle-ci ne l’était pas. Je goûterais une autre poutine, mais seulement si un vrai québécois me l’avait personnellement recommandé. Peut-être qu’il me faudra la préparer ici.

Demain, on va faire fourrure sur ce blog. Je ne plaisante pas…trop.

Vieux-Montréal

Vous souvenez-vous de ma plainte sur être accompagné par QUELQU’UN pendant ces vacances ? Disons que tout ce dont j’avais peur s’est passé aujourd’hui, mais vous allez devoir lire « entre les lignes ». Juste un peu.

Malgré ayant une voiture, certains d’entre nous sont partis pour la Place Jacques-Cartier ce matin. C’est une rue qui mène vers le fleuve Saint-Laurent, et est couronnée par une colonne dédiée à l’amiral Nelson, érigée en 1809. Je ne plaisante même pas. Ces britanniques et leurs drôles d’idées sur comment traiter leurs sujets francophones.

On a pris le petit-déjeuner dans un café en face de la rue. J’ai demandé une table pour 3 personnes et le réceptionniste m’a répondu en anglais. Puis il a vu la gueule et a répété sa réponse en français. D’habitude, je ne mange jamais de petit-déjeuner. Mais de cette façon, on y a passé une heure quand tous les endroits historiques ferment vers 17h. Voici mon « croissant aux amandes » :

Puis on a passé par le Marché Bonsecours, l’endroit idéal pour passer du temps en faire du lèche-vitrines devant des bibelots pendant que le jour se passe sans visiter des endroits historiques. La dernière vue est en fait de l’air ; on en parlera plus en bas.

Voici le Musée archéologique, près du Vieux-Port, au bord du fleuve. J’imagine que c’est bien intéressant. Mais vu que l’on est parti de l’hôtel sans tout notre parti, une personne a dû retourner à l’hôtel pour retrouver le reste ainsi que notre voiture. 3 km de marche en montée. Au moins je suis passé par un bâtiment intéressant pendant le trajet, alors que La Fille passait du temps au musée avec la personne qui nous a fait quitter l’hôtel sans tout le monde ni la voiture.

Une fois revenu au musée pour chercher les deux, nous nous sommes promenés le long de la Rue Commune, à côté du fleuve :

On a déjeuné dans une crêperie. J’étais le seul à commander en français. Deux minutes plus tard, le serveur est revenu pour vérifier ma commande, cette fois en anglais. Ma crêpe, dite « Parisienne » sur la carte, était au Brie et aux pommes, servi avec du sirop d’érable. Remarquez qu’au Québec, on peut commander du thé glacé sans sucre. Ne sous-estimez pas à quel point ça m’est important avec mon sirop d’érable.

Puis, on s’est promenés le long de la Rue Saint-Paul, réservée aux piétons, et pleine de boutiques et restos. Bonne chance à vendre des fourrures aux États-Unis sans de nombreux manifestants. J’étais bouche bée.

On est enfin arrivé à La Grande Roue, exactement ce à quoi vous pensez, heureusement avec des cabines fermées. Ça fait 60 mètres de haut, environ 1/3 de la roue de Las Vegas ou 1/2 du London Eye. Voici l’extérieur et comment on monte dans la roue :

La taille de cette roue est plus que suffisante pour avoir des vues spectaculaires de la ville aux deux côtés du fleuve :

Il y a un musée dit la Biosphère. Avec un bon objectif, on peut prendre une photo plutôt en gros plan à travers le fleuve. Mais regardez aussi la vraie distance pour vous donner un goût du point auquel les vues sont exceptionnelles :

Le fameux Cirque du Soleil, qui vient de Montréal, se trouve juste à côté de la Roue, et on peut facilement en prendre une jolie photo :

Après, on a passé par la Basilique Notre-Dame. La queue pour y entrer était folle, mais j’ai pu au moins prendre cette petite vidéo du clocher :

Une demi-heure plus tard, tout est parti en vrille, mais je n’ose pas l’expliquer. La Fille et moi avons trouvé un beau centre commercial, le Complexe Desjardins :

Nous y avons dîné, seuls, dans un joli resto italien. Le propriétaire a insisté sur l’anglais avec moi, et m’a donné une carte en anglais (celle dans la vitrine était en français), mais la serveuse était beaucoup plus accueillante à cet égard. Regardez le four à pizza dans la 3e photo ; c’était impressionnant !

J’espère que demain ira mieux.

Bonjour de Montréal

Bonjour les amis, je suis au centre-ville de Montréal après toute une journée de voyage. Je suis un peu épuisé, mais j’ai pensé à vous tous pendant le trajet entier. Allons voir ce qui est arrivé.

Hier, j’ai déposé M. Descarottes chez le vétérinaire avec une cage propre et un gros sac de carottes. Il me semblait heureux. ([Voila, les amis, il peut apprendre. — M. Descarottes])

Ce matin, je me suis mis mon t-shirt Indochine, celui avec les paroles de Nos Célébrations, puis nous sommes arrivés à LA à 8h45 pour un vol à 12h10. Dans le parking, il y a des panneaux sur les fausses plantes pour vous dire « défense d’arroser » :

Le comptoir d’Air Canada semble prometteur, mais…on y reviendra.

Les prix pour manger à LAX sont encore plus dingues que jamais ! 22 $ pour un burger sans accompagnement. Et qui veut y acheter une bouteille de vin ?!? Non, merci.

À bord l’avion, Air Canada se révèle…c’est compliqué. Les hôtesses de l’air ont refusé de me parler en français. Mais l’expérience de voler en restant dans l’Amérique du Nord est plutôt nulle partout — on va payer pour tout et n’importe quoi si on veut manger. La nourriture est seulement comprise avec les billets d’avion qui vont à l’étranger, et dans ce contexte, le Mexique et le Canada ne le sont pas.

Non, je n’ai pas acheté le vin. Mais j’imagine que vous allez en rire.

Bon, on ne paye pas les bretzels — un paquet est compris dans un vol de 6 heures. Remarquez que ce sont, selon le paquet, « le bretzel le plus amusant du Canada ». Seulement une boisson a été servie aussi. Ce n’était pas à la hauteur de mes attentes pour un si long vol — à travers tout le continent, je m’attends aux boissons deux fois.

Les programmes musicaux sont comme des épisodes de podcasts. Au moins il y avait une chanson de Rush dans le « rock canadien » :

La sélection de films québécois est juste effrayante. Je ne plaisante même pas :

Une fois arrivé à l’aéroport YUL, le contrôle de passeports est très automatisé. Un agent contrôlera le ticket que vous recevez de ces machines, mais c’est très bref. Elle m’a parlé en français.

On est arrivés très tard. À côté de l’hôtel, il y a un magasin qui vend des matelas. Vous allez aimer le nom. Mais j’ai dit à haute voix en le voyant « Pas moi, mais vous, évidemment oui » :

Le resto de l’hôtel était déjà fermé le temps que nous y soyons arrivé. Mais au coin de la rue, il y avait une boutique de la chaîne de donuts canadienne, Tim Horton’s, ouverte 7/24. C’est tellement mieux que n’importe quelle chaîne aux États-Unis, surtout si vous aimez l’érable :

Mais regardez ce qu’ils appellent un pain au chocolat ! Soit chocolatine soit croissant ! 😂😂😂

Alors oui, je n’ai mangé que des donuts aujourd’hui. Un donut de Primo’s avant de partir, et un donut de chez Tim’s après m’être enregistré. Mais rien entre les deux sauf le petit paquet de bretzels !

Cependant, je dois vous dire, à ce point, le « compte français » va comme ça. Oui : agent d’immigration, réceptionniste de l’hôtel. Non : agent de location de voiture, vendeur chez Tim Horton’s. On aurait pensé qu’après 30 ans de s’en plaindre, je serais ravi d’enfin trouver une boutique de donuts dont les employés parlent anglais !

La spirale escargot

Cette semaine, Langue de Molière commencera avec une histoire bien au-delà de ses sujets habituels. Je suis sûr que vous avez remarqué qu’il y a certains ingrédients français qui n’ont jamais fait une apparition sur ce blog. Les cuisses de grenouille. Les rognons de veau. Et surtout, les escargots.

J’ai une relation déroutante avec ces animaux. Ils n’étaient pas censés exister là où j’ai grandi, à San Diego. Pourtant, la ville — dans un désert — est recouvert d’escargots européens. Ouaip, c’est de votre faute. Ou peut-être les italiens. Ou les marocains. J’explique :

L’escargot mangé le plus souvent en France s’appelle Helix pomatia. Ce n’est pas l’espèce trouvée en Californie du Sud — on a plutôt Theba pisana. Malgré la référence à la ville de Pise dans son nom, cet escargot se trouve en France de Provence jusqu’en Normandie, ainsi qu’ailleurs autour de la Méditerranée. À partir de 1914, ces escargots se trouvaient aussi à La Jolla, un quartier de San Diego près de la Pacifique. Selon des sources locales (lien en anglais), ces escargots ont été importés par un immigré sicilien afin de les cultiver pour la cuisine. Et en fait, c’est documenté qu’ils se mangent en Sicile. En revanche, personne ne peut identifier l’immigré en question. Cependant, selon une étude génétique publiée en 2021, les T. pisana de Los Angeles viennent plus probablement de Malte, et ceux de San Diego, du Maroc. (Les chercheurs ne pouvaient pas obtenir des exemples de La Jolla lui-même pour voir s’ils ont une origine différente.) Peu importe leurs origines, T. pisana est un animal nuisible, et on dépense beaucoup pour les contrôler, à ce point sans succès.

J’ai donc grandi avec l’idée que les escargots sont, si non pas venimeux, au moins pour tuer et non pas pour manger. Ça, c’est en plus du fait que je les trouve dégoûtants, même si je sais en quelque sorte qu’ils ne sont pas trop différents des moules. En fait, quand j’ai lancé ce blog, j’ai même dessiné « ma recette d’escargots », jamais utilisée alors je vous la donne maintenant :

Pourtant, étant pratique, je suis prêt à être mercenaire sur le sujet. Je ne vais jamais subir l’expérience de préparer des escargots juste pour moi tout seul. Je vous dis parfois que je dois aimer ce que je prépare. Mais s’il y a une française qui est prête à subir dîner chez moi, je les cuisinerai et même posterai des photos de moi en train de les manger. (Pas d’elle ; je garde jalousement la confidentialité des autres. Mais vous saurez qui aura pris les photos.)

Je vais mourir sans les goûter.

De toute façon, qu’est-ce que tout ça a à voir avec Langue de Molière ? C’était largement une excuse pour raconter l’histoire des escargots européens chez moi, mais en recherchant tous les départements, j’ai remarqué qu’il y a beaucoup de noms pour ces trucs. Finalement, je suis tombé sur un article d’Ouest France avec une carte de toutes les différences. Ça vient du site Français de nos régions, exactement comme pour mon article sur les chocolatines pains au chocolat chocolate croissants d’il y a 3 ans. (Je ne la copie pas ici ; je n’ai pas le droit.)

Dans la grande majorité du pays, ce sont les escargots. Mais dans la région poitevine, et jusqu’à l’Indre, on dit plutôt « luma ». (Félicitations, les poitevins, vous avez ruiné Super Mario Galaxy pour moi. Et le film en plus.) Au sud des poitevins, mais pas jusqu’au pays Basque, on dit « cagouille ». Puis, dans certaines régions provençales ou occitanes, on dit « cargole », « cagaroulette » (près de Monte Carlo, ça !), « cagarole » ou bien « cacalau ». Le long de la frontière allemande, en Alsace, on dit plutôt « schneck », assez proche de « beurk » à mes oreilles.

C’est bien évident que beaucoup de ces mots sont liés — toute la poignée de « cags » et « cargs » a clairement la même racine. Mathieu Avanzi, le linguiste derrière ces données, les explique dans l’article lié en haut :

« Il y avait deux mots en latin pour dire escargot : limax et conchylia, explique le spécialiste des régionalismes. Ces deux mots ont évolué de façon différente sur le territoire. En haut du Poitou, ça a donné “luma”, à l’origine du mot limace. Et plus au sud, “cagouille”. »

C’est donc le latin derrière tous ces noms, mais si je suis honnête, le seul mot dont je vois la connexion avec « conchylia », c’est « conch« , l’anglais pour une famille d’escargots marins.

Tout ça, c’est-à-dire que que la variété de mots pour ces animaux, où l’anglais n’a que « snail », me fait tourner la tête en rond. Plutôt comme la spirale de la coquille d’un escargot.

Langue de Molière sera en vacances la semaine prochaine mais vous reverra en deux semaines avec un petit mot sur un mot anciennement très bien connu à Montréal.

La visite

J’ai caché une surprise au cours de la semaine dernière. Je vous ai récemment dit que le blog de Shannyshou a été supprimé. Eh bien, il y a une semaine, j’ai reçu une courriel de sa part, pour me dire qu’elle serait à Los Angeles. Heureusement, je vérifie mes « pourriels », comme disent les québécois pour les e-mails indésirables — mon fournisseur avait gentiment mis son message dans ce dossier-là. Ça arrive beaucoup trop souvent avec mes courriels en français, car la grande majorité ressemblent à ceci (reçu ce week-end) :

C’est donc toujours une bonne idée de me dire dans les commentaires si vous m’avez envoyé un courriel.

De toute façon, elle m’a dit qu’elle serait ici, on a échangé des infos afin de se contacter, et c’est comment j’ai fini par aller à Santa Monica hier matin pour nous retrouver à la Boulangerie Chaumont. J’ai malheureusement oublié de prendre une photo de l’extérieur, et la vitrine en plus, pour vous montrer, mais voici ma commande. C’est un croissant vegan à la fraise — pourtant, en quelque sorte ils ont bien réussi une pâte feuilletée !

Je dois vous dire, elle est aventurière — j’ai vécu à Los Angeles pendant 3 ans, pourtant je n’ai jamais, même pas une fois, osé monter dans un bus là-bas. (Par contre, je l’ai fait deux fois à Paris pendant le voyage pour voir Indochine — mais je fais beaucoup plus confiance à vos bus qu’aux nôtres !)

Shanny est aussi sympa dans la vraie vie que je l’avais crue en lisant son blog. On a passé une jolie heure ensemble en parlant de tout et n’importe quoi. J’ai appris, parmi d’autres choses, que ma quête d’éliminer tout anglicisme de mon écriture vous rend parfois plus perplexe que j’avais su. Par exemple, je dis « pourriel » pour les e-mails indésirables et balado en France veut dire les Guides Balado. Oups. Mais c’est le genre de chose que j’apprends seulement en parlant avec d’autres personnes — je n’allais jamais fouiller partout dans le site de la FNAC pour ça !

Puisque je garde toujours la confidentialité de toute personne qui me rencontre ([AHEM. Vous partagez toutes mes données, dont mes photos nues. — M. Descarottes]), je ne partagerai pas la photo de nous ensemble. Mais ça rejoint mes souvenirs précieux des 4 dernières années.

Je suis ce que je suis, alors je suis passé par chez Surfas pour acheter quelques nouvelles douilles et recharger mon stock de poches.

Maintenant, je dois vous partager une histoire gênant. Vous allez bien rire. La dernière fois où je suis allé à LA, j’ai essayé de visiter Primo’s Donuts, qui a pris la place de Stan’s, anciennement la meilleure boulangerie de donuts de la ville pendant 60 ans. (Je vous ai mentionné la visite échouée à l’époque.) Primo’s a quitté l’ancienne place de Stan’s, mais j’ai décidé de chercher sa place originale, qui existe toujours.

Les amis, je ne savais pas jusqu’à aujourd’hui que pendant mes 3 années à LA, j’ai vécu à moins de 1 km de chez Primo’s. C’est dans une rue, Sawtelle, où je ne suis jamais allé car le quartier était nul alors je ne l’ai jamais exploré. Pour vous donner le goût de sa nullité, quand j’y ai déménagé, j’ai fait un appel à ma compagnie d’assurance automobile pour mettre à jour mon adresse, et la femme au téléphone a crié « Je suis si désolé ! » Pourquoi ? Il s’est avéré que j’étais désormais dans les pires adresses qu’ils assureraient, et ma facture a presque doublé !

Alors, Primo’s. Cette boulangerie existe depuis 1956, et avec la fermeture de Stan’s, est la plus vieille de la ville. J’étais là juste avant sa fermeture, alors il ne restait pas trop de donuts. Voici des photos :

Je regrette de vous dire qu’ils ont le deuxième meilleur « apple fritter » — un donut aux pommes, frit et non pas enfourné — que j’ai eu de la vie, dépassé seulement par Stan’s. Pourquoi est-ce que je le regrette ? Parce que je ne veux visiter ce quartier pour rien. J’y ai passé trois des pires années de ma vie ! (Il y a deux apple fritters sur la dernière photo, à droite sur le plateau au centre de la photo.)

Dernière anecdote ? En Californie, on peut acheter des plaques d’immatriculation personnalisées. Regardez ce que j’ai vu en quittant LA :

C’était une super journée grâce à Shanny, et j’espère la revoir la prochaine fois où je suis en France !