C’était la maîtresse du Chat voyageur qui m’avait conseillé ce film en lisant mon billet de la première moitié du Tour. Elle m’a dit que ce film avait quelque chose à voir avec le Val-d’Oise. J’avais donc planifié de regarder ce film juste après le bon « Je découvre » — oui, la note pour ça a passé 1 1/2 ans dans mon tableur avant que je ne le commande ! Puis La Fille était à la maison cette semaine-là, j’ai raté le moment, et alors nous voilà. C’est loin de la première fois où je planifie quelque chose pour le blog plus d’un an avant de le faire, et pas la dernière que vous allez voir cette année.
Je dois dire après tout ça que ce film ne se déroule pas du tout dans le Val-d’Oise, au moins, pas au-delà de l’aéroport CDG. Mais peut-être que c’est ça que notre amie voulait dire. La semaine prochaine, je vais avoir quelque chose de fou pour vous à cet égard. De toute façon, le film.
Ça fait belle lurette depuis la dernière apparition de Jean-Paul Belmondo ici, Les Tribulations d’un Chinois en Chine en juin 2023. Il me manque horriblement. Mais le Belmondo de ce film est plutôt différent de celui du passé — pas l’acteur tout sérieux de la Nouvelle Vague, mais plus mûr, plus réfléchi que dans Le Guignolo ou L’Homme de Rio. Je n’ai jamais vu un Belmondo exactement comme ceci, qui lui a gagné le César du meilleur acteur de 1989. C’est impressionniste et souvent difficile à suivre, presque deux films différents en première et deuxième moitié.
Au fait, mon disque n’avait des sous-titres qu’en anglais, alors je l’ai regardé sans leur aide. La mort avant l’anglais ici.
Le film commence avec une scène très déroutante, au pied de la colline de la Basilique du Sacré-Cœur, où se trouve un manège (toujours bizarre à mes yeux). Un enfant de trois ans est là, abandonné selon la lettre qui va avec lui :


L’enfant, Sam, se trouve vite au travail, dans un cirque à partir de ses 6 ans. Plusieurs scènes à des âges différents se déroulent en montage, sans mots. Ça donne l’impression d’une vie dure et malchanceuse :

Tout ça s’arrête à l’âge de 20 ans quand il tombe par hasard d’un trapèze et est blessé :

À plusieurs reprises pendant ce montage, on voit le visage d’un Sam beaucoup plus vieux, apparemment sur un bateau au milieu d’un orage :

Il devient clair que nous sommes en train de regarder ses souvenirs. Puis il est avec une femme, Victoria, apparemment sa fille, près des Chutes Victoria :

On quitte Sam pour un autre homme, Albert (dit Al), qui travaille pour une entreprise d’aspirateurs industriels, aussi dit Victoria. Albert laisse sa copine monter sur un aspirateur et se trouve viré :

On voit les bureaux de Victoria. Il est évidemment l’entreprise de Sam, qui n’a pas oublié ses racines dans le cirque :

On apprend enfin pourquoi Sam était dans un orage — il a simulé sa propre mort afin d’échapper à sa vie ennuyeuse, un peu façon « Un Chinois en Chine ». Il lit les nouvelles de sa disparition dans un numéro de Paris Match :

Le bureau accueille une messe en souvenir de lui :

Avec sa nouvelle liberté, Sam achète une fausse identité en tant qu’architecte belge (son manque d’accent belge le trahira plus tard). Il visite Papeete et San Francisco :


Mais en Afrique, Al croise son chemin et le reconnaît tout de suite. Il ne dit rien au début, mais commence à le surveiller :

Belmondo faisait toujours ses propres cascades. Mais vous ne pouvez jamais me payer assez pour rester debout aussi proche d’un vrai lion comme il fait ici :

C’est en ce moment qu’il remarque Al en train de lui prendre en photo. Il détruit le film, mais Al lui montre un journal en preuve qu’il sait la vérité :

C’est ici où le premier film, la partie hyper-artistique et impressionniste, se termine. Maintenant, on se lance dans une autre histoire beaucoup plus typiquement « Belmondo ». Sam décide de revenir en France avec Al, et l’aider de trouver un emploi chez Victoria, beaucoup mieux payé qu’avant, en échange de son aide pour faire certaines farces contre son ancien avocat et son fils, devenu PDG en son absence. Avec les conseils de Sam, Al gagne leur confiance :


Tous les jours, Al a des réunions avec Sam soit en personne soit par téléphone, pour apprendre que faire :

Après un an, Al a suffisamment gagné la confiance de Victoria la fille de Sam que les deux sortent ensemble. Sam exige qu’Al passe par une station-service où, déguisé comme pompiste, il peut voir sa fille. Elle soupçonne que c’est lui :

Plus tard, au dîner, c’est Victoria qui demande Al en mariage. Est-ce que j’hallucinais ?!? Ça arrive souvent dans ce sens en France ? Surtout à l’époque ?!?!?!?

Mais c’est ici où Al fait une erreur. Il fait des appels téléphoniques à Sam pour tout et quand il s’excuse de la table pour un appel, Victoria entend tout, ce qui l’amène enfin à son père.

C’est ici où j’arrête le récit afin de ne pas divulgâcher la fin. Mais c’est une histoire qui est en grande partie une mise à jour du livre de Job. Sam et Al, tous les deux, perdent tout pour des raisons différentes, et se retrouvent restaurés mieux qu’avant, même si pas de façon attendue.
Si je mettais à jour mon classement, ce film se retrouverait à une place entre 50e et 60e. C’est un bon film avec une structure qui le rend un peu difficile à suivre pendant la première moitié, et on doit vraiment se demander si la fin n’est pas un peu trop parfait. Mais n’oubliez pas que ce niveau s’appelait déjà « à revoir autant que possible ». Itinéraire d’un enfant gâté porte ma recommandation.

Ce que je retiens de ce billet, c’est que Justin sait ce qu’il va publier dans un an et demi, en publiant un article par jour dans l’intervalle… je crois qu’une partie de moi ne peut pas s’empêcher d’être jalouse, pourtant je viens de remonter à deux mois d’avance sur mes billets du mercredi, j’étais presque fier de moi 😁
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Il y a plein de posts non-planifiés ici ! C’est le Tour qui donne lieu à presque tous les plans ici, et ça finira bientôt. Je sais ce qui suit, mais il n’y a rien en brouillon à ce point.
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Quelques part… ça me rassure 😇
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Et TOUS les autres films de Claude Lelouch, Justin. C’est très important !
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