Sonic 3, le film

Pendant des décennies, mon choix pour le meilleur film de tous les temps, toutes langues confondues, était Le troisième homme, film noir britannique avec Orson Welles et Joseph Cotten, les deux jouant aussi dans mon choix pour la deuxième place, Citizen Kane. La Grande vadrouille, en haut de mon classement français, est en troisième place. Au moins, tel était le cas avant Noël matin.

La Fille et moi sommes allés au ciné pour regarder le sommet du septième art, le troisième volet de la série de films de Sonic le hérisson. C’est ici où il faut avouer qu’au-delà du tout premier jeu, joué parfois chez un ami avec une Sega Genesis, je n’ai jamais touché aucun jeu de la série Sonic. Il était une fois, on était un fan de Nintendo ou un fan de Sega, et pas l’autre. Et pour moi, c’était le choix le plus évident au monde — le côté avec Mario, Zelda et Samus.

Il n’est pas un secret bien caché que les films basés sur les jeux vidéo ont une très mauvaise réputation. En partie, c’est la faute aux allemands. « Oh, Justin », vous me dites, « y a-t-il quelque chose pour laquelle vous ne vous prenez pas aux allemands ? » Pas vraiment, non, mais dans ce cas, c’est car ils sont extrêmement généreux avec des crédits d’impôts si on tourne un film chez eux. On peut sortir de gros navets tournés en Allemagne en s’assurant d’un bon salaire avec les meilleurs vœux des contribuables allemands — demandez à Messrs Uwe Boll et Paul W.S. Anderson, tous les deux experts en cambriolant les allemands lambdas.

Mais même les japonais n’ont jamais montré la moindre compétence à cet égard pendant des décennies. Le film des Super Mario Bros. de 1993 est parmi les pires au monde entier — je préférerais regarder à nouveau Les Visiteurs : La Révolution, le pire navet de mon classement français, plutôt que visionner Super Mario Bros. encore une fois. Street Fighter ? Une catastrophe. Lara Croft ? 20 % sur Rotten Tomatoes.

Puis Sonic, le film est arrivé en 2020. La Fille et moi sommes allés le voir juste avant le Covid. Je ne m’attendais à rien — aucun prédécesseur n’a mérité la confiance — mais les bandes-annonces étaient amusantes, et il me semblait que ce serait une introduction pas trop sévère à la déception. Mais elle a dû me dire encore et encore, « Arrête, tu ris trop fort ! », et c’était le meilleur film d’un jeu vidéo de ma vie. Les choses avaient tant améliorées, en 2023 je pouvais vous dire que le nouveau Super Mario Bros. était « le Citizen Kane du Royaume Champignon ». Et je ne plaisantais pas — à ce point, c’était de loin le nouveau meilleur film basé sur un jeu vidéo, ainsi que bon en soi.

Photo de moi au centre d'un anneau du film en carton, qui sert en tant que porte au hall du ciné.

Ne connaissant pas les jeux de Sonic, je regarde ces films comme n’importe quel autre membre du public. C’est pourquoi j’étais si impressionné par les deux premiers — pleins de références aux jeux, bien sûr, mais le premier était un film de potes du premier rang, et le deuxième était simplement la comédie la plus hilarante que j’ai vue en anglais depuis 12 ans (RED).

Sonic 3 est un triomphe pour Jim Carrey au même niveau que The Mask ou Ace Ventura, détective chiens et chats. Il joue également le docteur Robotnik (le méchant des jeux vidéo) ainsi que son grand-père, Gérald — et s’il jouait anciennement le docteur Robotnik comme ses autres personnages comiques, cette fois, il réussit le défi de jouer deux membres de la famille comme ayant des traits similaires, mais leurs propres personnalités, souvent sur l’écran en même temps. Où le docteur Robotnik était souvent un clown, Gérald est un maniaque meurtrier qui veut tuer le monde entier. C’est la différence entre le Joker de la série Batman à la télé des années 60 et le Joker du deuxième film Batman de Christopher Nolan. Jean Marais aurait tellement apprécié ces deux rôles par un acteur dans le même film.

L’autre nouveau méchant, Shadow, est aussi un personnage complexe. Il est en colère contre tout le monde, mais c’est un monde qui l’a traité de monstre dès son arrivée, et qui a tué la seule personne qui est devenue son amie.

Avec beaucoup de personnages des jeux sur l’écran, les êtres humains inventés pour les deux premiers films reculent en second plan. Mais même là, ils sont utilisés à bon escient et leur vie reste en jeu.

Comme toujours avec des films de science-fiction, il ne faut pas demander des questions sur certaines choses — les hérissons, comment peuvent-ils parler et courir si vite ? Mais ce sont tous des personnages bien réalisés, une histoire où la fin n’est pas inévitable et on perd un personnage bien-aimé des fans, et en plus, il reste une comédie écrite à très haut niveau (au moins en anglais). Est-ce vraiment numéro un dans mon classement ? Non, Messrs Welles et de Funès et Bourvil ne vont nulle part. Mais est-ce que ça porte ma recommandation la plus enthousiaste ? Absolument.

3 réflexions au sujet de « Sonic 3, le film »

  1. Avatar de BillieIlékéleur

    J’ai pensé à Uwe Boll qui a réalisé le film Postal. J’aimais beaucoup Crossed sur Youtube, une série de vidéos sur les films adaptés de jeux vidéos (Postal en faisait partie). Les films étaient souvent, ahem, pourraves.
    L’un des auteur de Crossed, Karim Debache, a également travaillé chez JDG.

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