100 films français : Les déceptions

On commence notre grand classement de mes 100 films français avec les déceptions. C’était mon intention de trancher la liste en 5 parties de 20 chacune, mais je ne voulais pas vous donner l’impression que les films de 86-80 sont aussi des navets ou des déceptions à mes yeux. Où possible, il y a des liens vers mes articles originaux ; j’ai vu environ 20 films avant de lancer ce blog.

En jugeant les films, j’essai de peser mes avis contre l’importance historique du film, ainsi que l’avis de la communauté. Je sais que cet article fera la polémique car je suis loin de l’opinion générale des Français en ce qui concerne ce groupe. Mais ce sont mes avis honnêtes, et si vous m’avez suivi depuis longtemps, il n’y a rien de choquant ici.

  1. Les Visiteurs : la Révolution : Le pire film que j’ai vu en français — pas besoin du subjonctif ici — et parmi les pires au monde entier, le troisième volet des Visiteurs est ce qui se passe quand on n’a plus d’idées. La Révolution devrait être un cadre riche pour n’importe quel film, mais c’est juste 2 heures de Jacqouille faisant les mêmes blagues qu’avant. Aucune raison pour le revoir — et à éviter à tout prix si vous êtes assez chanceux pour ne pas le connaître. Au cas où je ne serais pas assez clair, il y a un moment tout à la fin où Jacquoille et Godefroy se retrouvent au milieu de la SGM, entourés par des Nazis — et ma réaction ? NON, ASSEZ. Comprenez-vous à quel point je dois en avoir marre pour ne pas m’intéresser à cette période ?
©️Gaumont
  1. Les Bronzés : Le film que je déteste le plus au monde (pourtant mieux que le 3e Visiteurs !). Je sais que ce classement fait la polémique, mais il n’y a pas deux personnages que je déteste plus dans n’importe quel film que Jean-Claude Dusse et Popeye. Ça comprend tous les films avec des Nazis qui suivent. Je crains que tout le monde pense que je suis M. Dusse, et rien ne m’offense plus que ça.
  2. Les Bronzés font du ski : Plus drôle et un peu moins obsédé avec le sexe que son prédécesseur. C’est tout ce que je peux dire de gentil à propos d’un film avec les mêmes personnages.
  3. Le Trou normand : C’est Bourvil. C’est Bardot. C’est une heure et demi de regarder l’homme le plus sympa de l’histoire du monde souffrir aux mains de petites brutes. Le temps que le film finisse, je n’en pouvais plus.
©️Gaumont
  1. L’Emmerdeur : Lino Ventura et Jacques Brel devraient être la formule du succès dans cette histoire d’un tueur à gages qui veut juste tirer sur sa cible en paix. Mais M. Brel est là pour tout gâcher en tant que l’un de nombreux cons dits « François Pignon » écrits par M. Francis Veber. M. Veber trouve évidemment ces personnages extrêmement drôles. La blague marche mieux dans sa tête.
  2. Tout ce qui brille : Géraldine Nakache et Leila Bekhti jouent dans les peaux de deux jeunes femmes qui veulent désespérément une vie à la mode, un désir qu’elles croient leur donne le droit de mal traiter tous leurs proches, faire des escrocs, voler, et se comporter en général comme deux connasses en or. Et je crois quand même que j’ai vu 5 pires films. Ne sous-estimez pas à quel point je déteste ces 5 autres.
©️Pathé
  1. Le Dîner de cons : L’autre François Pignon de ma liste, joué cette fois par Jacques Villeret. Pour être vraiment drôle, on a besoin de quelque chose de sympathique même chez un vrai con. Il y a exactement une scène où il paraît que ça existe chez ce Pignon. Mais ça ne dure pas.
  2. Le Gendarme et les gendarmettes : Aucun acteur n’apparaît dans ce classement plus que Louis de Funès, mon préféré dans n’importe quelle langue. Mais ce film est un navet tout pourri, une fois de trop pour cette série bien aimée. Je n’ai aucune envie de critiquer soit de Funès soit le réalisateur Jean Girault pour cet effort. Les deux sont morts pendant et juste après le tournage, et ces lumières n’avaient plus rien à donner. Laissez tomber.
©️SNC
  1. En attendant Bojangles : Les 20 premières minutes sont parmi les choses les plus hilarantes que j’ai vues. Après, ce film descend en enfer, une tragédie de maladie mentale hyper-sombre sans pitié. Les performances de Virginie Efira et Grégory Gadebois sont excellentes, mais je n’ai aucune envie de le revoir.
  2. Kaamelott : Premier volet : Ce classement est presque certainement injuste, mais j’ai un problème. Sans avoir vu la série, je n’ai absolument rien compris. Il y a quelques moments drôles qui ne comptent pas sur cette connaissance, mais je ne peux pas le mettre plus haut dans ma liste vu mon expérience du film.
  3. La Boum : Le début de Sophie Marceau, une actrice bien aimée par tous les Français. (Je l’ai rencontrée pour la première dans le rôle d’Elektra King, méchante du film de James Bond « Le Monde ne suffit pas ». Heureusement, je ne l’ai pas reconnue du tout.) Mais ce film dépend de certains souvenirs que la plupart du monde ont, et pas moi. Par contre, les Vic de ma vie n’étaient que des mirages cruels, alors je n’avais aucune sympathie pour ses tribulations. L’expérience de regarder ce film était 2 heures de douleur, même si moins que Les Bronzés. D’autre part, à cause de ce film, j’ai dîné chez La Coupole pour finir ma toute première journée en France, et ça, c’est un souvenir heureux pour toujours.
©️Gaumont
  1. La Vache et le Prisonnier : Il y a une partie de moi qui voulait mettre ce film encore plus bas dans le classement, juste après les deux Bronzés. Mais ce serait injuste. Je n’aime pas Fernandel — sa voix, sa gueule, rien. Cependant, ma plus grande plainte, c’est que ce film est le même gag encore et encore — la vache se perd et Fernandel fait des bêtises en essayant de la récupérer. Beaucoup de monde le considère un classique, et il manque de la méchanceté et des problèmes personnels des autres. Mais je n’ai aussi aucune envie de le revoir.
  2. OSS 117 : Rio ne répond plus : Mon OSS 117 n’est pas le même que le vôtre. Il est censé être une parodie de tout ce que les Français n’aiment pas chez eux. Mais moi, j’adore son patriotisme. Il y a une scène au milieu d’un jungle qui n’est qu’un long discours magistral qui le cible. Le problème, c’est que tout ce film est un long discours magistral. On doit rire avec le personnage principal parfois, pas seulement se moquer de lui, et ça n’arrive pas dans ce film.
  3. En corps : Une histoire de romance, d’une carrière presque déraillée par une blessure, et de danse. Marion Barbeau est une danseuse talentueuse mais pas du tout comme Noëlle Adam dans L’Homme orchestre, elle ne convainc pas en tant qu’actrice. L’intrigue est trop prévisible. Cependant, il y en a pire à louer.
©️Studiocanal

20 réflexions au sujet de « 100 films français : Les déceptions »

  1. vanadze17

    Pour moi, L’emmerdeur avec Lino Ventura reste un film d’anthologie. Ainsi que Les bronzés font du ski, avec la fameuse troupe du Splendid.
    Le dîner de cons est également un incontournable, pour la saveur des jeux de mots !
    Ces trois films seraient plutôt dans mon « panthéon » !
    Mais je n’ai pas vu tous les films que tu as cités (pas aimé Bojangles alors que le livre était meilleur).
    Mais chacun ses goûts !

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  2. les2olibrius

    Donc ton classement des déceptions présente tout un panel d’anti-héros. Pouvoir démontrer combien sont insoutenablement débiles des personnages qui se croient supérieurs à l’individu qu’ils prennent pour un imbécile fini d’après sa passion estimée ridicule et son ignorance du monde dans lequel on l’introduit… est un plaisir immense, une revanche sur la vie et toutes les fois où nous fûmes nous-mêmes indûment taxés d’idiotie. Et de ce fait, le film de Veber n’est pas du tout une de mes déceptions personnelles. Et puis, en règle générale, les farces sont du gros rire gras et je mettrai dans cette liste « Le père Noël est une ordure »… Or certaines des comédies ont des scènes d’anthologie marquantes et mythiques ! Il existe peu de films qui m’enthousiasment de la première à la dernière image. Doit entrer en compte aussi l’époque à laquelle on a découvert le film. Et si c’était un premier visionnage… Pour revoir un film, il faut l’avoir largement apprécié… Car s’imposer de revoir ce qui nous a paru être un navet est une torture inutile. Bref, c’est Ton classement, ton ressenti, et en cela seulement, je like ton article. Passe un excellent mardi 🌈☀️

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    1. LadyButterfly

      Pareil : je revois des comédies et je trouve ça lourd, mais lourd… J’ai quand même réussi à regarder « Le Père Noël… » sans trop faire de bonds sur mon canapé 😉 mais c’était bien parce que je ne l’avais pas revu depuis une grosse quinzaine d’années. Les Bronzés, j’ai du mal. Et que dire des Sous-doués ! Ouhla, on touche le fond.

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  3. scriiipt

    Je compatis… Je comprends tout à fait la difficulté à apprécier « Les Visiteurs : La Révolution »… et les autres.
    Et ce n’est pas qu’une question purement « culturelle » trans-atlantique… L’humour et l’appréciation de l’humour change avec le temps. Tout comme le talent de certains humoristes. Certains des films que tu cites sont des classiques de la Comédie à la française… Mais ils ont un peu vieilli. Je trouve que « Le dîner de cons », « Les bronzés font du ski » sont terriblement drôles et efficaces, on peut se balancer régulièrement des répliques de ces films et ça fait mouche à chaque fois… Pourtant, je suis presque certain que les souvenirs des films est maintenant meilleur que les films eux-mêmes.
    Autant je peux me revoir encore une dizaine de fois « La Cité de la Peur », autant « Le Père Noël est une ordure » ne me fait plus rire. Tout comme « Les Bronzés » ne me faisait plus rire du tout, alors que « Les Bronzés font du ski » ça marche encore un peu.

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  4. Agatheb2k

    En matière de cinéphilie, je suis loin d’être une référence, si j’ai bien aimé le premier des Visiteurs, c’était parce que le soir où je suis allée au cinéma, j’avais besoin de rire avec un truc bête et méchant qui ne me demande aucun effort, mais j’ai, par principe, aucune envie de voir une quelconque suite d’un succès populaire visionné à un moment de faiblesse !
    Je n’ai pas vu, non plus, la majorité de ceux que tu cites, parce que l’affiche des Bronzés ne m’attire naturellement pas, que je n’ai rien compris au 5 minutes de replay d’un épisode de Kaamelott, et que je pars en courant devant un titre tel que Le gendarme et les gendarmettes. J’ai peut-être vu La boum, mais si c’est bien le cas, il ne m’a laissé aucun souvenir, ni bon, ni mauvais

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    1. Agatheb2k

      Concernant En attendant Bojangles, c’est à toi que je dois de l’avoir vu puisque tu me l’as fait connaître, j’ai eu la possibilité de le visionner et ne lui accorde pas le titre de navet. Je le classe comme une bizarrerie cinématographique, plus ou moins loufoque avec de grands moments carrément dérangeants, pour un public averti, qui a tu temps à perdre ! 😉

      Bravo pour le design bleu-blanc-rouge ! 😉

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      1. Justin Busch Auteur de l’article

        J’ai changé le titre de cet article avant la publication, des navets aux déceptions exactement à cause d’En attendant Bojangles. C’était bien fait, juste quelque chose dont je n’ai aucune envie de revoir.

        Merci pour remarquer mon dessin — je ne suis pas un adepte de Photoshop, et il m’a fallu 2 1/2 heures pour ça !

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      2. Agatheb2k

        Il est très réussi, bravo à toi !
        Pour Bojangles, il est normal que tu n’aies pas compris les multiples nuances de ce film très complexe. Je le classe comme destiné uniquement à un public d’initiés, j’en ai aimé certains aspects et d’autres beaucoup moins, il faudrait que j’enquête, mais je viens de perdre un temps fou à Corte Madera (CA 94925) pour cerner mes prochains nouveaux voisins… 😉

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  5. Shanny

    Tu ne vas pas te faire des amis français avec un tel classement Justin ! Les français adooooorent la Boum, Les Bronzés font du ski et compagnie. Bon, moi j’ai aimé Tout ce qui brille mais ça ne veut pas dire que j’aime les personnages. Cela dit, je l’ai vu il y a longtemps. Parfois, tu revois un film et tu te dis « Mais c’était de la merde, en fait ! ».

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  6. Filimages

    Comme on dit, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Je ne critiquerai donc pas ta critique.
    Pour ce qui est du pire film français que j’ai vu, c’était « La note bleue« . Un vrai supplice ! Peu de gens sont restés dans la salle jusqu’au bout. Moi, j’ai craqué avant la moitié…

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  7. LadyButterfly

    Je pense que, quand il s’agit de films humoristiques, ça devient délicat. L’humour est très personnel et très culturel.

    Si on prend « Le dîner de cons », c’est excellent, à un point ! Jacques Villeret était un comédien hors pair. J’ai vu le film à sa sortie au cinéma et je l’ai revu bien des fois. Je rigole toujours autant. Lhermitte est absolument génial en type cynique. Ah, et que dire de Daniel Prévost (l’inspecteur des impôts)…
    Si on part sur « Kaamelott, » c’est plus complexe. L’humour d’Astier est une immense référence pour une majorité de français.es, surtout parmi les 30/40 ans. Mais, comme tu le notes, sans connaître la série, ça doit être compliqué à appréhender. Mieux vaut se faire une idée avec la série (même si, entre nous, au fil des saisons, elle devient moins bonne).

    Bon, le 1er « Visiteurs » était à crever de rire mais les suivants, quelle horreur !

    Il ne faut pas me parler de la série des Gendarmes, je trouve ça lourd. Mais chacun son truc.
    Les Bronzés, il y a quand même des répliques-cultissimes dans ces films-là. (le planter du bâton).

    Oh, la Boum ! Mais c’est une légende, ça ! J’avais l’âge de Marceau quand elle a tourné le film. Tout le monde allait le voir. Ce qui est émouvant, c’est que les jeunes continuent à l’adorer.

    Je pense que pour « Bojangles », il vaut mieux lire le roman que j’avais trouvé très bon (signé Olivier Bourdeaut).

    « La vache et le prisonnier  » m’avait beaucoup ému quand je l’avais vu. Et j’ai un faible pour Fernandel que j’ai toujours trouvé sympa. Mais ça fait longtemps et je suis loin d’être certaine d’avoir envie de le revoir, ce film.

    Bref, c’est ton ressenti et il est tout à fait légitime. J’attends la suite !

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  8. Ping : Saison 3, Épisode 6 — La fête des films | Un Coup de Foudre

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