100 films français : Le Panthéon

On finit le classement de mes 100 films français avec mes choix pour les 20 meilleurs. Ce sont les immortels, le patrimoine de l’humanité. Chaque film dans cette liste m’a marqué pour toujours, et j’ai fait des efforts pour visiter certains lieux de tournage. Où possible, il y a des liens vers mes articles originaux.

  1. Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ : Un film si loin de tout autre chose dans cette liste, sans son je le prendrais pour une œuvre des britanniques dits « Monty Python ». Mais c’est 100 % à la française, avec Coluche dans la peau de Ben-Hur Marcel, un ouvrier qui veut juste de meilleures conditions de travail, pas de s’impliquer dans un complot qui mélange César, Cléopâtre et…je ne crois toujours pas que j’écrive ça….le Homosexualis Discothecus.
©️Pathé
  1. Le gendarme et les extra-terrestres : Je classe celui-ci en troisième place parmi les Gendarmes, mais c’est à une 2CV près des autres, et de loin le plus original (Sœur Marie-Cruchotte, treize ans avant Sister Act !). Une parodie de Star Wars et l’obsession avec les extra-terrestres de tout le monde à la fin des années 70, chose inattendue dans le cadre d’une série lancée sur la plage parmi des nudistes.
  2. La cité de la peur : Si j’avais classé les films seulement par ses jeux de mots, ceci serait le top ! Le rôle d’une vie pour Chantal Lauby en tant qu’Odile Deray, promotrice complètement sans scrupules, avec des performances brillantes d’Alain Chabat et Gérard Darmon en plus. Juste un an après ma toute première leçon de français, j’ai plié de rires quand Lauby a corrigé Darmon pour avoir raté le subjonctif dans une question. (Je n’ai aucun espoir d’expliquer cette blague à n’importe quel anglophone.) Si vous cliquez le lien de mon article, vous risquez de mourir de rire à cause de ma grammaire. Mais je ne corrige pas mes erreurs de l’époque afin que l’on puisse voir les progrès.
©️Studiocanal
  1. Le magnifique : J’aime ce Belmondo tant que j’ai cherché une copie traduite en anglais pour le donner en cadeau d’anniversaire à mon père. Une parodie des films de James Bond, mais aussi des romans polars de Frederick Forsythe ou Robert Ludlum. Il s’agit de l’histoire de l’agent secret Bob Saint-Clar — jusqu’au moment où on passe un aspirateur sur une plage au milieu d’une fusillade ! Puis on découvre que tout se passe dans la tête d’un romancier fauché. Lorsque vous voyez des choses ridicules dans les bouches de certains personnages du blog, sachez que je pense à François Merlin et son imagination dans ce film. ([C’est faux. Je gagne à chaque fois. — Mon ex])
  2. Le mur de l’Atlantique : Un de mes films préférés pour tant de raisons, et si « bas » seulement à cause de la qualité de tout ce qui suit. Bourvil joue un peintre d’après René Duchez, qui avait découvert une carte du Cotentin avec les emplacements des canons allemands. Ce film comprend la blague la plus française de tous les temps, où Bourvil ne peut pas s’empêcher de corriger la grammaire des Nazis dans leur bureau. Seulement un anglophone peut vraiment apprécier la chanson « God Bless Rugby » dont les paroles ont été écrites par un britannique — elles sont COQUINES !
©️M6 Interactions
  1. Razzia sur la chnouf : Je voulais d’abord mettre ce film juste derrière Les Tontons Flingueurs — où il serait dans un classement uniquement de films de truands, telle est sa qualité. Gabin à sa meilleure en tant qu’Henri le Nantais, fournisseur de drogues. Dans seulement son deuxième tour sur l’écran, Lino Ventura a déjà tellement amélioré. Marcel Dalio et Magali Noël sont excellents aussi.
  2. La traversée de Paris : Une collaboration entre Gabin, Bourvil, et de Funès qui montre de façon comique mais sombre la vie sous l’Occupation allemande. Sans pitié, ce film explore les motivations qui menaient certains à devenir collabo, et quand Gabin crie le nom de Jambier (de Funès), on comprend que c’est une menace de mort, car ça risque d’attirer l’attention des nazis vers son marché noir.
©️Gaumont
  1. Le gendarme à New York : Par plusieurs mesures, le plus drôle des Gendarmes. Je peux vite trouver un rapport avec presque n’importe quel Français en disant « My tailor is rich« , et tout le jeu de chat et souris entre de Funès et Grad sur le paquebot allant à New York est drôle. Il y a une autre chanson pour Nicole, parce qu’il ne faut pas gaspiller les talents de Geneviève Grad, et si c’est moins iconique que Douliou douliou Saint-Tropez, c’est toujours drôle. La parodie de la danse de West Side Story serait le meilleur gag de presque n’importe quel autre film, français ou autrement.
  2. Le corniaud : La première collaboration Bourvil/de Funès/Oury, un film qui serait la plus grande réussite de presque n’importe quelle carrière. Après avoir percuté la voiture du naïf joué par Bourvil, Léopold Saroyan (de Funès) a l’idée de lui donner une nouvelle voiture et l’envoyer en vacances en Italie, afin d’apporter des joyaux en contrebande à travers la frontière. Je n’ai su que beaucoup plus tard que la finale a été tournée à Carcassonne.
  3. L’homme de Rio : À un millimètre près de l’excellence de Peur sur la ville, Indiana Jones 17 ans avant le premier film de ce dernier. Une très rare apparition de la regrettée Françoise Dorléac, disparue beaucoup trop jeune, en tant que partenaire de Belmondo. Il y a un rebondissement CHOQUANT dans l’intrigue qui élève le scénario au rang de génie.
©️Les Films Ariane
  1. Peur sur la ville : Le meilleur Belmondo dans une carrière pleine de réussites, le film à partir d’où a commencé mon grand amour pour les Galeries Lafayette Haussmann, après sa scène de poursuite sur la coupole. Belmondo faisait toujours ses propres cascades, et rien ne dépasse le moment où il descend d’un hélicoptère en brisant la vitrine d’une chambre d’hôtel.
©️Studiocanal
  1. Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais … elle cause ! : Chef-d’œuvre de la carrière d’Annie Girardot, dans la peau d’une méchante de génie ! Elle n’est que simple femme de ménage, mais s’il se passe qu’elle mentionne des racontars à ses employeurs, et ils font des bêtises avec ces infos…ce n’est sûrement pas de sa faute ! Des performances exceptionnelles de Mireille Darc et Bernard Blier en plus.
©️Gaumont
  1. L’aile ou la cuisse : Pour moi en tant qu’anglophone, le film avec la scène la plus importante outre toute La Grande Vadrouille. « Avec du Coca-Cola ? Hohoho, no. With Beaujolais Nouveau ! » est la parodie par excellence de l’attitude française envers les américains. Et pourtant, vous pouvez vous moquer de vous-mêmes en ce moment. Je plaisante trois ans plus tard que toute cuisine industrielle est fait « chez Tricatel », et n’oubliez pas le rôle du grand Philippe Bouvard dans ce film.
©️Studiocanal
  1. Fantômas se déchaîne : Le meilleur des Fantômas de Hunebelle, et un défi lancé en direct vers James Bond. Le Citroën DS volante reste l’un des effets les plus spectaculaires de l’histoire de film, l’Inspecteur Juve est à son plus drôle, et Fantômas le personnage est réalisé à son plus parfait — moins flippant que le premier film, moins marrant que le troisième.
©️Gaumont
  1. Les tontons flingueurs : L’autre grand Audiard, le meilleur de la carrière distinguée de Georges Lautner. Les meilleurs rôles de Lino Ventura et Bernard Blier, et un tour de force même pour Jean Lefebvre. Il y a très peu de moments aussi iconiques que le dîner de Naudin avec les Volfoni sous les yeux et le pistolet de Robert Dalban.
©️Gaumont
  1. Le gendarme se marie : Ce film serait plus bas dans beaucoup d’autres classements — top 20, peut-être, mais top 5 seulement pour moi. Cependant, c’est seulement si bas selon moi parce que les 4 autres devant lui existent. Mon blog est littéralement nommé pour ce film. Je peux réciter toute la scène où Cruchot et Josepha se rencontrent pour la première fois PAR CŒUR. De la magie la plus pure entre de Funès et Gensac.
©️SNC
  1. La folie des grandeurs : Mon deuxième film français, et la preuve que Rabbi Jacob n’est pas arrivé par hasard — les Français sont vraiment les gens les plus drôles au monde entier ! Je n’ai compris que beaucoup plus tard pourquoi Yves Montand avait joué dans un rôle écrit pour Bourvil — pourtant, il réussit le défi. « Il est l’or de se réveiller ! » Don Salluste est le personnage « de Funesque » par excellence, et Alice Sapritch est toute ce que Margaret Dumont avait tenté dans les films des Frères Marx.
©️Gaumont
  1. Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages : Mon film préféré sans Louis de Funès ni Bourvil. Les rôles d’une vie pour Françoise Rosay et Marlène Jobert. Bernard Blier et André Pousse à la hauteur de leurs capacités. Tout dans ce film est fou, impossible, et ridicule en même temps — et si passionnant que l’on n’ose jamais s’arracher de l’écran. Ce film m’a rendu fan d’Audiard pour toujours.
©️Gaumont
  1. Les aventures de Rabbi Jacob : Mon tout premier film français, et la raison pour laquelle le reste de ma liste de films existe, pour laquelle je suis qui je suis. 10 ans après mon divorce, je n’avais toujours pas appris à nouveau comment rire. Puis j’ai entendu « Eddy Merckx ? Non, Che Guevara ! » et j’ai tout de suite su que j’étais à la maison. Le temps que « Rabbi Jacob, il va danser ! » soit arrivé, j’étais prêt à hisser La Tricolore sur mon immeuble.
    J’appelle la semaine où j’ai regardé ce film (et découvert Indochine 5 jours plus tôt) « Le Miracle ». À cause de Rabbi Jacob, j’ai appris que tout ce que je croyais sur la France et l’antisémitisme était faux — autant à cause du fait que plus de 150 personnes me l’ont recommandé que le film lui-même — et si je pouvais avoir tant de tort sur une chose, peut-être que tout autre stéréotype était aussi faux. Après ce film, j’ai dû tout apprendre, le plus vite possible. J’ai consacré mon premier voyage en France à suivre les traces de Jeanne d’Arc et Rabbi Jacob — j’ai notamment visité Les Deux Magots le deuxième jour, où Slimane a été enlevé au début, Rue des Rosiers la veille du départ et Les Invalides juste avant de partir, ayant planifié de terminer la visite où le film s’est terminé — et ça a scellé mon destin à jamais.
©️Studiocanal
  1. La Grande Vadrouille : Cette liste est rangée par importance autant que préférence, et à mon avis, La Grande Vadrouille est le film français le plus important de tous les temps. Vu qu’il a fallu 42 ans et une augmentation de population de 50 % afin qu’un autre dépasse son record d’entrées (Bienvenue chez les ch’tis), vous êtes évidemment d’accord. Pour ce dernier, je choisis une photo qui n’est pas une capture d’écran, mais plutôt de l’exposition que j’ai visitée pendant ma toute première journée en France, la finale de mon post préféré même 3 ans après l’écriture. Je n’avais pas osé espérer trouver une photo qui se mélangerait si parfaitement avec le texte, planifié avant de partir pour la France.
    Plus comique que La traversée de Paris, plus sérieux que L’as des as, c’est le film qui a dit aux Français, « Ça va. On peut respirer après Tout Ça. » Mais c’est beaucoup plus que ça ! Une lettre d’amour aux britanniques, les plus grandes performances des deux meilleurs acteurs de rôles comiques, de la photographie qui met la France entière en vedette — la Côte-d’Or et la Lozère autant que Paris — c’est le film parfait, qui ne manque de rien.

10 réflexions au sujet de « 100 films français : Le Panthéon »

  1. scriiipt

    Belle liste. Je reste toutefois très étonné de trouver autant de films de De Funès (surtout les Gendarmes…) . Je suis très d’accord avec « le Mur de l’Atlantique », un des derniers films avec Bourvil. Il était déjà très malade, et le film n’est pas aussi bon qu’il aurait pu l’être. Pour moi « la Folie des Grandeurs » est une évidence à classer dans les premiers. Le film n’a absolument pas vieilli, les dialogues font mouche à chaque fois, et les acteurs sont à leur top. Sans compter la musique de Michel Polnareff qui complète l’alchimie.
    C’est moi ou je n’ai pas vu le très (très) réussi « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre » d’Alain Chabat, ni même « Didier » du même Chabat… Et dans les comédies assez réussies : »Le Pari », « les Trois frères », avec les Inconnus…
    Et j’ajouterai aussi à la liste (dans un désordre total) :
    « Le Prénom »
    « La Tour Montparnasse infernale »
    « La vérité si je mens 1 et 2 »
    « Le Boulet »
    « Sur la piste du Marsupilami » (de Alain Chabat)… très très bon !
    « Intouchables »
    « Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain »
    « Les barbouzes »
    « La Cage aux folles »
    « Le Cerveau »
    « Ne nous fâchons pas »
    « Un éléphant ça trompe énormément » et « Nous irons tous au paradis »
    « Profs » (P.R.O.F.S de Patrick Schulmann )
    « L’auberge rouge » (oui c’est avec Fernandel)
    Et de nombreux films de Coline Serreau (« Trois hommes et un couffin », « Romuad et Juliette », « La Crise », « La belle verte », « Chaos »,…)
    « Le grand blond avec une chaussure noire » (et sa suite, « Le retour du grand blond »)

    J’en oublie certainement…

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    1. Bernard Bel

      La plupart de ces titres sont dans mes préférés, et, je crois, déjà cités par Julien. En fait, si on peut imaginer une « valise » des 100 meilleurs films qui correspondrait bien aux préférences de la plupart des abonné·e·s de ce blog, je crois qu’il est hasardeux de les classer… Je ne les classerais pas identiquement chaque jour. Aujourd’hui, vais-je regarder « Slumdog Millionaire » sur 6ter, ou un replay de film d’Ozu ? Tout dépend de l’envie du moment. Pareil avec la pâtisserie ! 😉

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    2. Justin Busch Auteur de l’article

      Les Barbouzes, Ne nous fâchons pas, et Le Cerveau sont déjà là, tous dans l’article 40-21. Malheureusement, grâce à une erreur de WordPress, quand j’ai publié celui-là hier, il a gardé la date où je l’ai commencé, et aucune notification a été envoyée.

      J’ajouterai le reste à ma liste de « jamais vu », sur la page des films, que j’utilise pour m’aider à choisir mes commandes à la FNAC. Merci des suggestions !

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  2. les2olibrius

    Le génie du Comique me semble consister dans le fait d’avoir relooké le costume de la Tragédie pour mériter d’être invité à la fête qui célèbre l’humanité… Je suis touchée par la raison que tu donnes pour avoir apprécié « Rabbi Jacob ».Comme le soulignent « mes co-commentateurs », on pourrait en citer d’autres si l’on recommençait à établir une collection de films raisonnée… Au fond, tout dépend de la circonstance au cours de laquelle on les a vus ou revus… Un grand film fait écho à nos préoccupations intimes… Je retiendrai de ton entreprise que nous avons de nombreux émois en commun et peu importe leur classement final… Merci Justin d’aimer autant ces références communes. 🎥🎬🎞️🎭📺📼📹📸

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  3. LadyButterfly

    Je ne vois pas (mais j’avoue que je n’ai pas forcément en tête toute ta liste, tu m’en excuseras) : Amélie Poulain (une sacrée référence), La Haine, Léon, 37,2° le matin, Delicatessen, La cité des enfants perdus (les films de Jeunet et Caro, en fait) – Sans toit ni loi (Varda), Jacquot de Nantes, Violette Nozières (Chabrol) , Les fantômes du chapelier, Poulet au vinaigre, La cérémonie ; Le goût des autres  ; On connaît la chanson; Coup de foudre ; la Baule-les-Pins ; Un air de famille ; Les soeurs fâchées ; Odette Toutlemonde ; Marguerite ; Portrait de la jeune fille en feu; Séraphine ….

    Bon, j’arrête sinon ça va faire un peu long 😉

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  4. Ping : Saison 3, Épisode 6 — La fête des films | Un Coup de Foudre

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