Je découvre le Nord

On continue maintenant le Tour avec le 59, le Nord. C’est le département le plus peuplé, et les habitants se nomment nordistes. C’est notre deuxième séjour dans les Hauts-de-France, après l’Aisne (02), bien avant que j’ai même établi mon format.

Je vous rappelle que dans le bilan de la première moitié, j’ai appelé Lille « la ville de mes rêves ». Pourquoi une si forte déclaration pour une ville que j’ai jamais visitée ? On est chez Laurène Lefèvre, Madame Cook&Record elle-même, mais merci de ne pas avoir de mauvaises pensées. Pendant le confinement, elle faisait des vidéos de sa ville sur Facebook, plutôt façon France with Véro. C’était la toute première fois où j’ai vu des choses comme les maisons à pans de bois, ou les bâtiments illuminés. Maintenant, je sais que l’on trouve tout ça ailleurs. Mais même à l’époque, j’ai découvert que Lille avait presque exactement la même taille que San Diego pendant mon enfance. Cette situation me semble idéale.

On commence donc à Lille, et rien de mieux pour me convaincre que j’ai raison que le Palais des Beaux-Arts de Lille (3 étoiles). Vous allez craquer pour leurs collections d’art d’antiquité (égyptien, romain et grec), du Moyen-Âge, et des sculptures (ne ratez pas Le chevalier errant !), et plus — tous ces liens ont plein de belles photos. D’ici, on se promène vers la Grand’Place de Lille (2 étoiles). Ici, on trouve de nombreuses attractions, dont la Vieille Bourse (2 étoiles), un centre commercial du XVIIe siècle avec ses frontons « ornés de cartouches, de guirlandes et de fruits charnus » et la Colonne de la Déesse, érigée en souvenir du siège de 1792. (Chantez avec moi : Pas d’oignon aux autrichiens…) Ne ratez pas le Furet du Nord, le fleuron de cette chaîne de librairies, avec 25 000 m2 de livres, dont un espace pour les mangas. (Ne ratez pas non plus les horoscopes du Gorafi qui a une signe de furet pour ceux comme moi, nés le jour du passage du Scorpion au Sagittaire.) On fait une pause à la Maison du Donut, recommandée par Laurène elle-même — il n’y a pas trop de donuts fait avec du chocolat Valrhona !

D’ici, on continue vers la Place du Lion d’Or, qui nous met au milieu du Vieux Lille (3 étoiles). Ses maisons viennent du XVIIe au CIXe siècles, et les meilleures préservées sont celles de la Place Louise-de-Bettignies. D’ici, on passe par la Cathédrale Notre-Dame de la Treille (1 étoile). Cette cathédrale d’extérieur ul-trop moderne, achevée en 1999, vaut la visite pour son Centre d’Art Sacré et sa collection d’œuvres sur la Passion. Puis, on fait un pèlerinage à la maison natale de Charles de Gaulle (1 étoile), de nos jours musée à l’enfance du général. On termine notre parcours de Lille lui-même à la Citadelle de Lille (1 étoile), construite sous les ordres de Vauban. Ce bâtiment en forme de pentagone est entouré par un parc, dont un monument aux martyres de la Première Guerre mondiale.

Avant de quitter Lille, faut mentionner un événement annuel. La Grande Braderie est un marché aux puces le premier week-end de septembre qui est aussi une grande fête, où les moules sont mangées par des millions. Des tas de coquillages sont partout !

Moules de la Grande Braderie, Photo par
Jiel Beaumadier
, CC BY-SA 3.0,

On part de Lille mais reste dans la Métropole pour visiter la Villa Cavrois (2 étoiles) à Croix, un grand exemple de l’architecture moderne, où le créateur, Robert Mallet-Stevens, était responsable de tout — l’architecture, les meubles, le jardin, etc. À Roubaix, on visite La Piscine (2 étoiles), un musée consacré à l’art et l’industrie dans une ancienne piscine municipale. Essayez leurs collections très inhabituelles de textiles et dessins industriels.

Au sud, on visite Douai, en passant par Wavrin, où les Silpats sont fabriqués (mais rien à visiter). Peut-être qu’il vous surprendra, mais Douai est bien connu chez les anglophones en tant que la source de la Bible de Douai, la traduction en anglais préférée des Catholiques pendant des siècles (sous le nom Douay-Rheims). De nos jours, le Collège anglais n’existe plus, mais il reste le Musée de la Chartreuse (2 étoiles), un musée de beaux-arts où il reste des anciens jardins monastiques. Très proche, il y a le Centre Historique Minier de Lewarde (2 étoiles), le plus grand musée de la mine en France, ancienne fosse de charbon où on peut vraiment descendre sous terre pour expérimenter la vie des mineurs.

On finit à Dunkerque, site d’une bataille héroïque de la Seconde Guerre mondiale et lieu de tournage d’un film traumatisant, Week-end à Zuydcoote, ce que je recommande fortement malgré son histoire sombre. Le Musée Portuaire (1 étoile) traite de l’histoire du port, avec trois bateaux importants, dont le trois-mâts Duchesse Anne, le plus grand voilier visitable de France. Le parcours d’Operation. Dynamo vaut le coup, dont le Musée Dunkerque 1940.

Qui sont les personnages les plus connus du Nord ? Bien sûr, il faut absolument commencer avec le général Charles de Gaulle, né à Lille, ainsi que le grand acteur Philippe Noiret. Le PDG de Louis Vuitton Moët Hennessy, Bernard Arnault, et né à Roubaix. L’évêque très controversé, Marcel Lefebvre, fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, vient de Tourcoing. Ministre préféré des supporters de foot britanniques et vedette du Canard Gérald Darmanin, est né à Valenciennes, puis est député du Nord. Ne me demandez pas d’où vient l’ancienne star des Grosses Têtes, M. Schraen de Dunkerque. (Rien n’est trop obscure pour ce blog !) Plus surprenant, Charles de Batz, mieux connu en tant que le gascon D’Artagnan, était gouverneur de Lille pendant 8 mois vers la fin de sa vie. Louis Pasteur était professeur à l’Université de Lille pendant 3 ans.

Quoi manger dans le Nord ? On se régalera. La cuisine nordiste partage de nombreux plats avec les voisins belges, dont les moules-frites, exactement ce que le nom dit, la carbonade flamande, du bœuf mijoté en bière avec du pain d’épices et de la moutarde, et le potjevleesch, qui veut dire « pot de viande » en flamand, des viandes froides en gelée. D’autres plats locaux comprennent la flamiche au Maroilles, une tarte aux poireaux ou aux oignons avec le fromage de son nom, et les chicons gratinés, dont vous ne devez pas vous soucier de voir ici car ma mère ne peut plus me faire manger des endives.

Il y a de nombreux fromages locaux, dont le Maroilles AOP, le Mont des Cats, la Tome de Cambrai, et le Vieux-Lille pour les amants de fromages forts. En dessert, il y a les merveilleux, des meringues recouvertes de chocolat ; la tarte au sucre, plutôt comme la galette à suc ardennais ; la tarte à la rhubarbe (jamais sans des fraises aux États-Unis), et de nombreuses confiseries, dont les célèbres bêtises de Cambrai et les sottises de Valenciennes. Le Nord est aussi la maison du Carambar, un genre de blague pourrie emballée autour d’un caramel trop dur, parfois parfumé aux goûts de fruits (ce que j’ai acheté). Pour boire, il y a de nombreuses bières locales, dont la Grain d’Orge, la Ch’ti, la Jenlain, la Cambier, et la 3 Monts.

Je ne finis jamais ces colonnes avec une note personnelle, mais je suis dépassé par le Nord. Désolé pour le longueur de cet article, mais il aurait pu avoir deux fois les contenus. J’ai même pas touché l’industrie de dentelles à Caudry et les randonnées sur la Côte d’Opale. Je suis juste absolument bouleversé, car je rêvais d’écrire cet article depuis le moment où j’ai créé ce blog, et j’ai du mal à arrêter !

10 réflexions au sujet de « Je découvre le Nord »

  1. jeanlouispaulmarchal

    Du côté de la religion catholique, vous pouvez aller écouter le neveu de mon épouse Benoits de Sinety qui officie à Lille dans deux églises dont une à proximité immédiate de la gare. Vous verrez, c’est gratuit, enfin, moyennant un ou deux euros en fonction de vos moyens, bien sûr, à la quête. Cela vous réconciliera avec une vision de ceux qui essaient de maintenir un lien entre nous, éternels pécheurs et l’enfant Jésus. Il s’était échappé de la ville lumière, après des difficultés relationnelles au sein de l’archevêché, la presse en a fait ses choux gras.
    C’est assez clair, il y a eu une éclipse à Paris, mais à Lyon, c’est pareil et les religions du livre ne sont pas mortes. Bon, donc, la lumière est parfois ailleurs. A Lille, il y a beaucoup de bonnes choses, il y a le café filtre, toujours présent qui se trouve aussi dans les Ardennes et dans le nord meusien qui est également le sud de la Wallonie.
    Il y a le cimetière de Lille, fort imposant, où la famille de mon beau-père est enterrée et il y a le lycée Faidherbe à Lille où mon père, fils d’un simple facteur aux PTT a excellé.
    Il y a les bières, il y a Martine Aubry qui a été ma professeur, femme très supérieure et parfaitement impossible, une grande rédactrice de lois sociales toujours fort critiquables aujourd’hui. Donc Aubry reste un monument à visiter, mais beaucoup de Lillois l’aiment bien encore. Il y a un centre de parachutisme et on peut y aller depuis la gare avec un bus, ce qui est pratique pour les gens qui sautent en parachute mais qui n’ont pas été capables de passer le permis de conduire.
    Donc merci de ce que vous écrivez une fois de plus !

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  2. Angelique Kearsley

    Cet article est riche 👏. Mes grands parents ont vécu 15 ans dans les mines. Douai était pour eux, à l’époque, la ville la plus proche.
    Lille reste une jolie ville avec sa grande braderie annuelle et son brassage culturel.
    Tu as beaucoup de recettes pour agrémenter ta visite gastronomique ?

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